PURPURA RHUMATOIDE : le purpura rhumatoide de l’enfant et de l’adulte

Purpura rhumatoide

Le purpura rhumatoide donne des plaques de la peau correspondent à une souffrance des petits vaisseaux de la peau, mais elle peut également atteindre d’autres organes et principalement le rein.

Elle évolue par poussées et l’évolution est dans la grande majorité des cas favorable.

La cause de cette maladie n’est pas connue de façon exacte mais elle survient souvent après un épisode infectieux ORL

Un traitement n’est nécessaire qu’en cas d’atteinte rénale ou digestive importante. Le repos n’est nécessaire que s’il permet de réduire les douleurs.

Une surveillance attentive et régulière est nécessaire, même en cas d’atteinte cutanée isolée, car elle peut précéder l’atteinte rénale de plusieurs semaines ; elle est simple : examen clinique, prise de la tension artérielle, bandelette urinaire.

purpura

Qu’est-ce-que c’est?

Le purpura rhumatoide, ou syndrome de Schönlein-Henoch, est une vasculite atteignant les vaisseaux de petit calibre par complexes immuns à IgA . Rare chez l’adulte, c’est la principale cause de vascularite de l’enfant.

Diagnostic

Il est caractérisé par un purpura, plaques, le plus souvent de petite taille, couleur lie de vin rouge, ne s’effaçant pas lorsqu’on appuie dessus avec le doigt.

Le purpura vasculaire est, par opposition au purpura d’origine plaquettaire, infiltré, palpable, prédominant aux membres inférieurs, aggravé par l’orthostatisme et polymorphe. Il est souvent précédé par un épisode infectieux ORL et il est accompagné d’une atteinte articulaire (arthralgies et/ou arthrites)  dans 60 à 80 % des cas (genoux et chevilles++) et digestive (douleurs abdominales, diarrhées, hémorragies digestives), présente dans 50 à 80 % des cas, qui domine le pronostic à court terme (risque d’invagination aiguë ou de perforation).

L’atteinte rénale (glomérulonéphrite à IgA), révélée par une hypertension, une anomalie du sédiment urinaire (protéinurie et/ou hématurie) ou une altération de la fonction rénale, est présente dans 50 à 100% des cas. Elle détermine le pronostic à long terme : 5  à 20 % des enfants malades développeront une insuffisance rénale chronique.

D’autres organes sont plus rarement touchés : poumons, cœur, urètre, uvée antérieure.

Chez l’enfant de moins de 2 ans, les symptomes sont différents, réalisant l’œdème aigu hémorragique du nourrisson  : plaques purpuriques en médaillons ou en cocardes + œdème douloureux du visage et des membres, souvent rapidement favorable

Chez l’adulte, le purpura est plus nécrotique et chronique, les manifestations articulaires et digestives sont moins fréquentes, mais l’incidence de l’atteinte rénale reste élevée (50 à 80 % des cas)

Examens complémentaires

Biopsie

Examen histologique cutané avec immunofluorescence directe, non indispensable chez l’enfant en cas de manifestations classiques : vascularite leucocytoclasique avec dépôts vasculaires d’IgA, souvent associés à des dépôts d’autres Ig et de la fraction C3 du complément.

Biologie

Enfant

Systématiquement

NFS, VS
Bilan hépatique
Fonction rénale : urée et créatinine
Protéinurie des 24 heures
ECBU
Recherche de sang dans les selles

En cas de douleur abdominale aiguë

Échographie abdominale

En cas d’hémorragie digestive

Endoscopie digestive

En cas de protéinurie > 1 g/24 heures et/ou d’insuffisance rénale

Ponction-biopsie rénale

En cas de dyspnée ou d’hémoptysie

Radiographie pulmonaire ± fibroscopie bronchique

Adulte

Systématiquement

NFS, VS

Bilan hépatique

Fonction rénale : urée et créatinine

Protéinurie des 24 heures

ECBU

Recherche de sang dans les selles

Bilan immunologique : complément, facteurs antinucléaires, latex, Waaler-Rose, électrophorèse des protéines, immuno-électrophorèse, cryoglobuline, ANCA

Sérologies : ASLO, hépatites B et C

En cas de douleur abdominale aiguë

Échographie abdominale

En cas d’hémorragie digestive

Endoscopie digestive

En cas de protéinurie > 1 g/24 heures et/ou d’insuffisance rénale

Ponction-biopsie rénale

En cas de dyspnée ou d’hémoptysie

Radiographie pulmonaire ± fibroscopie bronchique

Traitement du purpura rhumatoide

Repos

Le repos au lit est classiquement recommandé dans le traitement du purpura rhumatoïde

Il n’a pas d’effet sur l’évolution de l’atteinte systémique, en particulier rénale, et n’a donc pour but que de réduire la douleur des poussées articulaires ou cutanées liées à l’orthostatisme.

Antalgiques

Les antalgiques simples (paracétamol, dextropropoxyphène) et les antispasmodiques (Spasfon®, Dédridat®, Duspatalin®) peuvent être prescrits pour les arthralgies et les douleurs abdominales modérées.

Les AINS doivent être évités en cas de suspicion de vascularite digestive, en raison du risque de saignement, et en cas d’insuffisance rénale.

 

Dapsone (hors AMM)

D’efficacité inconstante

Corticothérapie générale

En cas

  • d’atteinte cutanée nécrotique et douloureuse,

  • d’atteinte digestive,

  • d’atteinte rénale

Surveillance

La surveillance est importante :

  • clinique et surveillance de la tension artérielle

  • bandelettes urinaires.

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BOUTONS DE CHALEUR : la miliaire ou bourbouille, enfant ou adulte

Boutons de chaleur

On appelle boutons de chaleur une éruption de petits boutons comme des tetes d’épingles, liés à la rétention sudoro-sébacée durant les périodes de forte chaleur, sur les zones de contact prolongé avec les draps ou les vetements (dos++)
Les boutons de chaleur portent aussi le nom de miliaire sudorale ou de bourbouille

La bourbouille est très fréquente chez les enfants, notamment à peau claire, supportant mal la chaleur et la transpiration en été en Métropole et sous les climats tropicaux

Cause

La miliaire ou bourbouile est une rétention sudorales due à une obstruction des canaux sudoraux.

L’obstruction du canal sudoral est due à du matériel associé ou non à un bouchon de kératine due à une

  • hyperhydration de la couche cornée par la sueur (riche en sel),
  • délipidation des cellules de la peau (kératinocytes) du pourtour des pores sudoraux
  • voire une inflammation à Staphylococcus epidermidis un germe saprophyte de la peau

Les facteurs favorisant la miliaire sont notamment :

  • Le sport faisant transpirer
  • Les habits trop serrés et imperméables (tissus synthétiques)
  • l’application de cremes grasses sur la peau
  • Les bains fréquents, surtout en eau salée (piscine au sel, mer….)

Symptomes

Eruption de petites vésicules ou cloques d’eau comme des têtes d’épingles, en nappes, sur des zones ou la peau a transpiré et a macéré : dos, ventre, cou…

Selon le niveau d’obstruction, on distingue la miliaire cristalline, la miliaire rouge et la miliaire profonde :

1/ Miliaire ou bourbouille cristalline

Ces boutons de chaleurs surviennent généralement lors des fièvres aiguës avec hypersudation brutale, une hypersudation nocturne (bébé couvert pendant la nuit), un coup de soleil

Les boutons de chaleur sont de petites vésicules superficielles à contenu clair, comme des gouttes de rosée reposant sur une peau saine

La zone de prédilection des boutons de chaleurs cristallins est sur le tronc et l’abdomen, mais également sur le visage chez l’enfant.

La miliaire cristalline guérit spontanément en quelques heures en laissant une desquamation fine.

2/ Miliaire ou bourbouille rouge

C’est la bourbouille classique, qui survient au cours des expositions prolongées aux atmosphères chaudes, humides (tropicales) ou sèches.

Les boutons de chaleurs sont non folliculaires, rouges, en relief voires  sous forme de vésicules, sur une peau rougie. Ils peuvent démanger voire bruler.

Les boutons de chaleur de la bourbouille touchent surtout les faces latérales du tronc, le dos, le cou et les zones de friction (aisselles, aine…).

Les lésions s’accentuent à la chaleur et à la transpiration.

Elles peuvent se compliquer par :

  • Une surinfection à type d’impétigo, de folliculite , de furoncle ou d’abcès
  • Eczématisation (développement d’un eczema sur bourbouille : les démangeaisons et rougeurs augmentent)
  • Evolution vers une miliaire profonde après plusieurs épisodes

3/ Miliaire ou bourbouille profonde

Elle est rare et survient en général après plusieurs accès de miliaire rouge et elle se voit essentiellement en milieu tropical.

Les boutons de chaleur ressemblent à la miliaire rouge mais :

  • ils touchent aussi les extrémités
  • la peau est plutot seche
  • On peut noter des signes généraux : ganglions, voire l’ « asthénie anhidrotique tropicale », qui est la phase ultime de ce trouble majeur de la sécrétion sudorale : fatigue, malaises, vomissements… pouvant conduire à une hyperthermie maligne parfois mortelle

Traitement des boutons de chaleur

Le diagnostic nécessite l’avis d’un médecin

Il convient de supprimer les facteurs favorisants, crèmes grasses, vêtements synthétiques ou trop chauds

Sous les tropiques ou en été on recommande généralement l’air conditionné et/ou le brasseur d’air

Ce dernier prescrit des dermocorticoides en l’absence de surinfection, voire des antihistaminiques en cas de démangeaisons profuses

Il est aussi possible d’appliquer des cremes ou lotions a l’oxyde de Zinc qui ont un effet asséchant et protègent la peau de la transpiration la nuit

Enfin il faut veiller à ne pas trop couvrir les enfants la nuit lorsqu’il va faire chaud, un simple body suffit

En cas de surinfection, on utilise des cremes antibiotiques et des antiseptiques doux (chlorhexidine…)

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MALADIE DE MARFAN : la maladie de Marfan

Marfan

Le syndrome de Marfan est une maladie héréditaire du tissu conjonctif provoquant une dilatation de la racine de l’aorte et un risque de dissection aortique, une ectopie du cristallin et une croissance exagérée du squelette. Le premier signe peut etre des vergetures extensives, notamment horizontales siégeant dans la région lombaire à la suite d’une croissance rapide.

Le syndrome de Marfan est de transmission autosomique dominant avec une grande variabilité.

Diagnostic

Le Général De Gaulle avait un syndrome de Marfan

Système osseux

Croissance exagérée des os longs : personne grande avec bras et jambes relativement longs par rapport à la taille, arachnodactylie (doigts longs et hyperlaxes) et déformation du thorax (pectus carinatum ou pectus excavatum, résultant d’une croissance excessive des côtes).

Caractéristiques crânio-faciales : obliquité vers le bas des fentes palpébrales, hypoplasie malaire, palais ogival avec chevauchement des dents et micrognathie.

Système ligamentaire

Hyperlaxité ligamentaire : hypermobilité articulaire, pied plat et scoliose.

Oeil

Myopie, luxation (ou subluxation) du cristallin,

Système cardiovasculaire

Dilatation de la racine de l’aorte, dissection aortique

Poumons

Emphysème, bulles sous-pleurales apicales et pneumothorax

Peau

Vergetures, souvent horizontales dans la région lombaire, des épaules et de l’aine par croissance rapide durant la puberté.

Traitement

-échocardiographie aortique et intervention lorsque son diametre est proche de 5 cms

-bêta-bloquants pour limiter la pression sanguine sur l’aorte

-surveillance ophtalmologique

-conseil genetique

MAIN PIED BOUCHE : la maladie mains pieds bouche

Main pied bouche

Atteinte des mains
Atteinte des mains


Le syndrome main pied bouche est une maladie virale bénigne à coxsackie, touchant l’enfant.

Bouche
Bouche

Apparait ensuite une eruption des mains et pieds : il s’agit de taches rouges centrées par une petite vésicule.

Atteinte du pied
Atteinte du pied

L’eruption peut ensuite s’étendre aux fesses, aux faces posterieures des membres…
La guérison est spontanée en une semaine


Traitement

Abstention

Eczema du bébé et du nourrisson

L’eczema du bébé et du nourrisson

L’eczema du bebe ou eczema atopique, comment le reconnaître ?

1/ Diagnostic

La forme typique de dermatite atopique débute vers 3 mois.

Dans 50 à 70% des cas, un parent au 1er degré est atopique (antécédents d’eczéma atopique chez le papa par exemple)

La première manifestation d’eczema atopique du bébé est souvent la sécheresse cutanée. Ensuite surviennent un ecéma des convexités du visage (joues notamment) et des membres.

Environ un eczema atopique du bébé sur deux guérit vers 2 ans.

 

2/ Quelles sont les causes de l’eczema du bébé et du nourrisson ?

3/ Soins et traitement de l’eczema de l’enfant et du nourrisson

4/ Quand faire des tests allergologiques (tests à la recherche d’une allergie) dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

DERMITE PERI ORALE : plaques, boutons et peau sèche autour de la bouche

Dermatite peri orale : plaques, boutons et peau sèche autour de la bouche

La dermite peri orale prédomine chez la femme entre 15 et 45 ans avec souvent un terrain de dermatite atopique modérée.

Il s’agit comme son nom l’indique de rougeurs et de boutons de localisation péri-orale mais une atteinte péri-nasale ou péri-oculaire est possible et souvent associée


Signes de la maladie

On peut relever parfois la notion d’application de dermocorticoides / cosmetiques occlusifs voire de changement de dentifrice (fluoré)

La dermite peri orale est caractérisée par des rougeurs, papules, pustules… peribuccales : boutons autour de la bouche.

Contrairement à l’acné, il n’y a pas de points noirs
Il existe une possiblite d’extension au visage secondaire
Et les patients alleguent souvent un cortege de symptomes fonctionnels : démangeaisons , dysesthesie, picotements, peau irritable+++

boutons autour de la bouche femme
Dermite péri orale de la femme adulte : boutons autour de la bouche

Typiquement la zone péri- labiale et les lèvres ne sont pas touchés

Dans les formes importantes, il existe des plaques infiltrées notamment dans les plis du visage.

Une colonisation secondaire bactérienne (staphylocoque) ou par Demodex folliculorum (demodecidose) est possible.

Les facteurs aggravants sont l’exposition solaire, le nettoyage excessif avec des savons et l’utilisation excessive de produits cosmétiques gras et de dermocorticoïdes.

Il existe une forme de l’enfant : l’enfant a des rougeurs et sécheresses autour de la bouche

dermite péri orale
La dermite péri orale, une cause classique de plaques rouges et sèches autour de la bouche de l’enfant, aggravée par la sucette et le tic de léchage

Traitement

Sevrage des dermocorticoides, doxycycline 100mg/j pendant 1 mois, Metronidazole local

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CUTIS LAXA : la cutis laxa

Cutis laxa

Le cutis laxa est une maladie rare caractérisée par une perte de l’élasticité de la peau donnant un aspect de vieillard, généralement présent dès la naissance.

Il existe une transmission variable, récessive ou dominante

Cause


Déficit en lysine oxydase > absence presque totale de tissu élastique : « peau trop grande ».

Diagnostic

Peau trop grande, aspect de vieillard souvent dès la naissance

Atteintes viscérales : pulmonaire+++ ( emphysème, hernie diaphragmatique, bronchectasies et  infections respiratoires récidivantes ), cardiaovasculaires (coarctation aortique, sténose de l’artère pulmonaire, valvulopathies mitrales ou aortiques, ectasie aortique, communication interventriculaire ou interauriculaire), digestives (hernies inguinales, ombilicales, diverticules intestinaux ou oesophagiens, prolapsus rectal)…

 

Traitement

Il n’existe pas de traitement

— on recherche, surveille et traite les manifestations extracutanées associées

— on identifie le mode de transmission > conseil génétique ;

— chirurgie de l’atteinte cutanée

TRAITEMENT ECZEMA ATOPIQUE (ENFANT) : soins de l’eczema de l’enfant

Traitement de l’eczema de l’enfant

Le traitement de l’eczema de l’enfant comporte de nombreux volets : soins contre la peau sèche, lutte contre les infections, traitement médical…

Traitement médical : dermocorticoides

Le traitement des poussées d’eczema atopique peut faire intervenir principalement des médicaments diminuant le grattage (antihistaminiques), et des produits locaux intensifiant lhydratation de la peau ainsi que des crèmes à la cortisone.

Les parents ont souvent peur d’utiliser les crèmes cortisonées. Il faut savoir que ce sont les principales crèmes efficaces contre la poussée d’eczéma. Il vaut mieux un enfant qui sépanouit avec une peau saine qu’un enfant qui dort mal et se gratte. Il suffit de bien utiliser les crèmes cortisonées (sous prescription médicale)

Utiliser plutôt des crèmes à la cortisone de force moyenne,

En appliquer uniquement sur les zones d eczéma fraîchement nettoyées, jusquà efficacité (environ 4 à 7 j)

et décroître progressivement les applications ensuite.

On considère que les crèmes à la cortisone peuvent être utilisés pour chaque poussée jusquà une quantité approximative de 1 tube pour un enfant de 4-5 ans. Au-delà, il faut savoir reconsulter pour réévaluer le traitement et le bilan allergologique.

Lutter contre la peau sèche

La peau sèche fait le lit de l’eczema atopique, il faut tenter de garder la peau de l’enfant correctement hydratée
Il est souvent judicieux de laver l’enfant avec une huile pour le bain dans de l’eau pas trop chaude et pas trop longtemps, puis le sécher doucement en le tamponnant (ne pas frotter) puis appliquer la crème hydratante sur la peau encore légèrement humide
Habiller l’enfant avec des vêtements en coton, sans laine ni fibre synthétique.

Utiliser des produits cosmétiques sans parfum.

Éviter la chaleur ou le froid trop intense ainsi que la transpiration excessive si possible

Couper les ongles de l’enfant coupés court pour éviter qu’il ne se fasse mal en se grattant

Soigner les infections

En cas d’infection des plaques d’eczéma, le médecin prescrira une pommade voire des médicaments contenant des antibiotiques.

Probiotiques

Les altérations de la fonction barrière intestinale pouraient jouer un rôle dans la dermatite atopique et le microbiote intestinal joue un rôle important d’immunomodulateur. L’analyse du microbiote d’enfants ayant de l’eczema atopique a montré des différences significatives par rapport aux autres enfants. Il semblerait que des bactéries telles Bifido-bacterium lactis, B. longum et Lactobacillus casei apportées dans l’alimentation puissent réduire la sévérité de la dermatite atopique et le nombre de jours d’utilisation de cremes corticoïdes notamment chez les enfants de plus d’un an.

Dermatite atopique résistant aux dermocorticoides

Une autre crème que la cortisone est disponible, il s’agit d’un immunosuppresseur appelé tacrolimus, existant en deux concentrations, 0.03% et 0.1%.

Le mécanisme d’action du tacrolimus dans la dermatite atopique n’est pas complètement élucidé, il réduit l’activité de stimulation des lymphocytes T et inhibe la libération des médiateurs inflammatoires des mastocytes cutanés, basophiles et éosinophiles.

Son nom commercial est Protopic*

Il faut l’appliquer en couche mince sur toutes les surfaces touchées par la dermatite atopique, y compris le visage, le cou et les plis, à l’exception des muqueuses.

Dermatite atopique sévère

Depuis quelques années, on peut utiliser un médicament appelé biothérapie ou biosimilaire, en piqures, appelé dupilumab. Il s’agit d’un anticorps monoclonal  recombinant humain de type IgG4 qui inhibe la signalisation de l’interleukine-4 et l’interleukine-13, des cytokines majeures impliquées dans la dermatite atopique. Le dupilumab est réservé aux dermatites atopiques sévères en deuxième intention, chez les patients à partir de 6 ans

Cependang, dans un avis du 19/08/2022, l’ANSM atteste de la forte présomption d’efficacité et de sécurité du dupilumab dans le traitement de la dermatite atopique sévère de l’enfant âgé de 6 mois à 5 ans qui nécessite un traitement systémique.

Une étude prospective longitudinale en “vie réelle” menée pendant 12 mois sur 699 patients américains confirme les bons résultats du dupilumab pour sa rapidité d’action et le maintien d’une bonne réponse avec une réduction des poussées, des démangeaisons, des symptômes et une amélioration du sommeil, de la qualité de vie liée à la santé et des activités quotidiennes par rapport à la valeur initiale.

Les injections de dupilumab pour les patients adultes sont faites à la dose de 300 mg toutes les 2 semaines.

Une étude rétrospective française conduite par le GREAT (Groupe de recherche sur l’eczéma atopique) a évalué la stratégie consistant à allonger les intervalles entre les injections de dupilumab chez les patients ayant obtenu une amélioration clinique, notamment les patients âgés

Un des effets secondaires étonnant est la “head and neck dermatitis” ou dermatite atopique tête et cou, observée chez 10 % des patients sous dupilumab. Il semblerait que ces patients présenteraient des taux des IgE anti Malassezia (une levure de la peau impliquée dans la dermite du visage, les pellicules…)

 Perspectives d’avenir

De nouvelles études semblent corroborer l’efficacité de crèmes à base de molécules anti Janus Kinase (JAK)

Allergies dans l’eczema de l’enfant

Allergies dans l’eczema atopique

Quand faire des tests allergologiques (tests à la recherche d’une allergie) dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

A/ Quand est-il utile de réaliser des tests allergologiques dans l’eczema de l’enfant et du bébé ?

Trois cas de figures indiquent de réaliser des tests à la recherche d’une allergie dans l’eczema de l’enfant :

– En cas de résistance de l’eczema de l’enfant à un traitement bien conduit, ou de récidives rapprochées.

– en cas de retard de croissance et de cassure des courbes staturo-pondérales

– en cas de manifestations autres que l’eczema de l’enfant : déclenchement de rougeurs autour de la bouche lors de l’ingestion de certains aliments (syndrome oral), d’urticaire ou d’angio oedeme, d’asthme, de rhino conjonctivite…

B/ Quels tests allergologiques peuvent être proposés dans l’eczema de l’enfant et du bébé ?

Les recherches d’allergie dans l’eczema de l’enfant et du bébé sont prescrites par le médecin qui s’orientera en fonction des doutes cliniques d’allergie. Il peut proposer de doser dans le sang :

  • Les IgE Totales (Anticorps responsables de l’allergie) et spécifiques

  • des tests aux pneumallergènes (allergies « respiratoires ») et trophallergènes (allergies « alimentaires »)

  • des tests cutanés

  • voire un test de provocation orale, en milieu hospitalier

DARTRE : dartres ou taches blanches sur les joues et les bras

Dartre

Une dartre est une zone souvent plus claire que la peau environnante, en raison de sa desquamation. En terme médical on parle d’eczematide. Il s’agit d’un problème fréquent chez les enfants et les jeunes adultes à peau mate, notamment sur les joues et les bras en fin d’été. Pour lutter contre les dartres, on utilise souvent des crèmes hydratantes et parfois des dermocorticoides.

Dartres joue
Dartre

Les eczématides achromiantes, également appelées dartres ou pityriasis alba donnent des taches rosées qui peuvent démanger, évoluant en taches blanches, le plus souvent chez les enfants entre 3 et 16 ans mais se voient aussi chez l’adulte.

Dartres
Dartres

Symptomes

Elles sont fréquentes en hiver et en fin d’été.

Elles touchent préférentiellement la face d’extension des bras, et surtout les joues, formant des taches blanches d’environ 0.5 à 2 cm sur les joues des enfants.

Chaque dartre évolue en deux phases et on a souvent une coexistence des deux phases chez un meme enfant :

Tache rosée

Au début elles sont rosées, et desquament (la surface peut être finement squameuse, rugueuses ou crouteuse. Elles peuvent être entourées d’une bordure rouge et crouteuse. Elles peuvent démanger

Tache blanche

Ensuite, elles forment une tache blanche et lisse ou finement squameuse, qui peut se repigmenter au soleil. Elles sont alors très visibles en été ou sur peau foncée (visibilité de la dépigmentation sur les peaux mates+++).

Chez l’enfant elles prédominent sur le visage, essentiellement sur les joues, autour de la bouche. Chez les adolescents et les adultes, on les retrouve plutôt sur les racines des bras, des cuisses, les épaules…

La durée d’évolution est très variable. Chez l’enfant, elles récidivent pendant plusieurs années, jusqu’à la puberté.

Dartres de joues
Dartres de joues

Causes

Il peut s’agir d’un signe mineur d’atopie. Elles existent cependant chez les enfants non atopiquesIl s’agit de plaques résultant de la desquamation de la peau bronzée (le bronzage ne concerne en effet que la couche superficielle de la peau, la perte de cette dernière engendre donc une perte locale du bronzage, doù un aspect de tache blanche).

Parfois les dartres sont entourées d’un liseré rouge qui peut démanger. On les traite alors avec des crèmes cortisonées et émolientes. Il faut cependant re-bronzer afin de faire disparaître ensuite les taches blanches.

 

Traitement

Eviter les taches blanches des joues et bras en été

Lutte contre les facteurs de risque :
-Protection solaire (le soleil accentue le renouvellement cutané) : éviter l’exposition entre 11 et 16h, chercher l’ombre, porter des vêtements amples et couvrants, appliquer de la crème solaire d’indice élevé sur les zones exposées.
– Protection contre la sécheresse de la peau (eau pas trop chaude et pains surgras ou sans savon pour la toilette, émollients, rincer la peau à l’au claire peu chaude après les bains de mer ou de piscine).

Soigner les taches blanches des joues et bras

Emollients, protection solaire, dermocorticoides à la phase erythemateuse

Lorsqu’il existe une dépigmentation il faut tenter de rebronzer grâce à une exposition solaire modérée, toujours associée aux conseils de protection solaire

Le meilleur traitement des dartres est donc préventif

Afin d’éviter de voir apparaitre des dartres :

  • Il faut appliquer des crèmes hydratantes avant et pendant l’été, afin de protéger et renforcer la couche superficielle de la peau.

  • et se protéger des expositions solaires intenses (voir la fiche consacrée à la protection solaire) car l’exposition au soleil agresse la peau et tend à la faire desquamer, ce qui encourage la formation des dartres.

 

MOLLUSCUM CONTAGIOSUM, soigner les petits boutons de molluscum de l’enfant

Molluscum contagiosum

molluscum contagiosum
Molluscum contagiosum du pli axillaire chez un bébé

Le molluscum contagiosum est une petite tumeur virale bénigne  due au Molluscum Contagiosum Virus (MCV), un virus appartenant à la famille des poxviridae, très fréquente chez les enfants, pouvant toucher tout le corps, y compris les muqueuses ano-génitale.

Il se transmet par contacts cutanés répétés entre enfants ou chez le même enfant par manuportage (grattage des lésions).

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Symptomes

Les mollusca contagiosa sont fréquents sur les convexités du tronc, les fesses et les zones génitales, la racine des membres, les plis des coudes et des genoux, voire le visage

Molluscum contagiosum
Molluscum isolé de la joue

Les mollusca contagiosa prennent la forme de petites tuméfactions dures de 1 à quelques millimètres de diamètre, couleur chair, rosé ou blanc-nacré, ombiliquées en corbeille (elles ont un petit « trou » sur le dessus).


Les molluscums peuvent parfois etre très nombreux (auto-inoculation par grattage).

L’évolution naturelle  est la guérision spontanée, le plus souvent après une phase inflammatoire. Ainsi chez le même enfant on observe souvent des petites zones rouges séquellaires de molluscum guéri et de nouvelles lésions, parfois plusieurs dizaines …

De même, il arrive que les lésions de mollusca s’infectent et rougissent, deviennent douloureuses…

Molluscum
Mollusca contagiosa : les molluscum contagiosum se présentent comme de petites tuméfactions ombiliquées

Causes : pourquoi mon enfant a des molluscums?

Le molluscum contagiosum est une infection virale de la peau due au Molluscum Contagiosum Virus (MCV). La contamination du virus du  molluscum contagiosum se fait généralement auprès d’autres enfants. Il se transmet généralement d’un enfant à l’autre par le jeu, les bains en commun, les échanges de serviettes de bain ou de vêtements. Le Molluscum Contagiosum Virus (MCV) comporte quatre génotypes classés de MCV-1 à MCV-4. Le MCV-1 est le plus souvent inmpliqué chez les enfants, tandis que le MCV-2 est plus fréquent chez les adultes.

Le temps d’incubation du Molluscum Contagiosum Virus est de l’ordre de 10 à 50 jours.

L’âge le plus propice à la contamination par le molluscum contagiosum est entre 2 et 4 ans

Une fois contaminé, l’enfant a tendance à s’auto inoculer en se grattant les molluscum puis la peau saine.

La contamination par molluscum contagiosum est plus fréquente sous les climats chauds et humides, dans les pays développés et dans les populations vivant dans de mauvaises conditions d’hygiène. La raison principale de cette répartition principale dans ces populations serait la tendance à vivre moins couverts. La fréquentation des piscines serait un facteur de risque à prouver?

Les molluscum contagiosum sont frequents chez les enfants atteints d’eczema

Les enfants atteints d’eczema atopique ont en effet souvent une peau sèche qui est plus fragile vis a vis des virus

Molluscums contagiosums sur une plaque d'eczema atopique du coude
Molluscums contagiosums sur une plaque d’eczema atopique du coude

Molluscum contagiosum de l’adulte

Chez les adultes, ils peuvent survenir aussi et leur localisation ano-génitale est considérée comme une Maladie sexuellement Transmissible (MST). La présence de molluscum contagiosum chez l’adulte est fréquente chez les patients VIH+ parfois meme avant l’apparition d’un SIDA. Le molluscum contagiosum est donc souvent considéré par le médecin comme le risque d’un signe annonciateur d’une infection à VIH et il peut arriver que le médecin demande une sérologie VIH chez un adulte présentant ces lésions. Il convient donc d’’effectuer un bilan complet de MST (examen complet, sérologies VIH, Syphilis, Chlamydia……) devant un molluscum contagiosum de l’adulte.

De même, le molluscum contagiosum a été décrit chez des adultes ayant d’autres immunodépressions que le SIDA (chimiothérapie, cortisone, maladies du sang…) mais il est alors souvent profus.

Chez l’adulte immunocompétent, le molluscum contagiosum peut aussi être transmis par le rasage (prêt de rasoir entre adultes), par la cire lors de l’épilation chez l’esthéticienne… On peut ausi se contaminer lors d’un tatouage

Comment soigner les molluscums contagiosum

1/ Eviter le molluscum contagiosum

Tout d’abord il faut éviter le grattage des lésions, source d’auto-inoculation

Il faut aussi éviter que les frères et soeurs ou les amis touchent les lésions pour éviter de se contaminer . De même on recommande d’éviter les bains ensemble, d’utiliser les mêmes serviettes de toilette…

2/ Ne rien faire?

Une abstention est possible en cas de molluscum contagiosum en petit nombre, peu évolutifs… car ils ont parfois tendance à régresser spontanément. Les patients ne sont cependant pas souvent enclins à attendre et veulent des traitements

3/ Traitement du molluscum contagiosum

Le traitement du molluscum est souvent décevant car il a tendance à récidiver facilement, en particulier chez l’enfant ou l’adulte qui présente une diminution de l’immunité.
Le traitement requiert généralement des techniques de destruction plus ou moins douloureuses :

3.1/ Cryothérapie

Le dermatologue congèle le molluscum contagiosum à l’azote liquide comme pour les verrues, ce qui provoque la formation de cristaux de glace dans les cellules et le tissu intercellulaire, engendrant une « brulure » et une cloque douloureuse. Cette technique peut engendrer des cicatrices et des taches blanches ou des taches brunes. La creme anesthésiante parfois proposée pour réduire la douleur ne fonctionne que partiellement vis-à-vis du froid.

3.2/ Vider du contenu du molluscum contagiosum

Le dermatologue incise le molluscum contagiosum après y avoir fait appliquer une crème anesthésiante et en vide le noyau blanc-nacré, manuellement ou au moyen d’une pince

3.3/ Curetage

Le dermatologue enleve au moyen d’une curette le molluscum contagiosum sous anesthésie locale par crème (ou sous anesthésie générale s’il existe de nombreuses lésions de molluscum contagiosum chez l’enfant). Cette technique est indolore si l’anesthésie locale est bien faite mais il y a du sang sur chaque molluscum enlevé ce qui est toujours un peu impressionnant pour l’enfant et ses parents.

3.4/ Hydroxyde de potassium

L’hydroxyde de potassium est une substance kératolytique. Il peut être appliqué à domicile sur chaque molluscum jusqu’à obtention d’une rougeur. Il est commercialisé sous les noms commerciaux Poxkare*, Molutrex*, Molusderm*​..., disponible sur ordonnance

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3.5/ Laser contre le molluscum contagiosum

Le laser CO2

Il détruit le molluscum, ce qui provoque des risques de cicatrices

Le laser à colorant pulsé

Il s’agit d’un laser habituellement utilisé dans la couperose traitée au laser, car il coagule les vaisseaux du molluscum contagiosum, engendrant une ecchymose et des croutes un peu douloureuses. Il s’agit d’un traitement fonctionnant bien mais il peut être cher

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KERATOSE PILAIRE : la keratose pilaire, des petits boutons sur les bras

Keratose pilaire

La kératose pilaire touche 40% de la population! dont à 70% des adolescents. C’est une maladie génétique qui se révèle dans 50% avant 10 ans et dans 35% entre 11 et 20 ans. Lorsqu’elle apparait avant 10 ans, elle s’aggrave souvent durant l’adolescence. Elle se manifeste par un épaississement de la partie superficielle de la peau (couche cornée) au niveau des orifices des poils. Cette présence de petits bouchons de corne provoque la présence de petites élevures de peau souvent grisâtres et adhérentes, donnant un aspect rapeux ou chair de poule, le plus souvent situés sur les faces postérieures des bras, les cuisses, voire le visage…

C’est donc un peu comme si de petits bouchons cornés se mettaient à l’abouchement des poils

Il s’agit d’une atteinte bénigne de la peau. Une amélioration avec l’âge (après l’adolescence) est fréquente.

Kératose pilaire

Causes

Elle est génétique, de transmission autosomique dominante (si on porte le gène, on l’exprime) à pénétrance variable (le taux d’expression est plus ou moins prononcé d’une personne porteuse à l’autre).

Elle plus fréquente chez la femme et elle est souvent associée à l’atopie et à l’ichtyose vulgaire. Elles sont souvent conjointes de dartres

Symptomes

Les élevures de peau couleur chair ou grisatres sont principalement localisées sur la face postérieure des bras et des cuisses, voire les joues.

Parfois elles sont un peu rouges, notamment en cas de manipulation par le patient, elles peuvent alors s’infecter et donner des folliculites

Elles apparaissent dans l’enfance, augmentent durant l’adolescence et diminuent à l’âge adulte

Elles s’améliorent en été dans environ 50% des cas.

En cas de poussées inflammatoires ou infectieuses, de manipulations par le patient, il existe souvent des plaies, des croutes voire des taches pigmentaires séquellaires

Formes de kératoses pilaires

Forme blanche

Les boutons sont grisatres, sans rougeur. La peau est sèche

Forme rouge

Les boutons sont rouges et deviennent parfois atrophiées, notamment sur les joues, pouvant évoluer vers l’atrophodermie vermiculée : aspect de pores dilatés sur le visage

Diagnostics différentiels

Certaines maladies de peau peuvent ressembler à la kératose pilaire :

lichen plan pilaire,

psoriasis folliculaire,

eczéma folliculaire,

mucinose folliculaire,

carence en vitamines,

syphilis secondaire spinulosique

lichen nitidus…

 

Se débarrasser de la kératose pilaire : traitement

Il faut tenter d’éliminer en douceur les petits bouchons cornés et d’éviter leur récidive

Règles d’hygiène de la peau en cas de kératose pilaire

On recommande en cas de boutons de kératose pilaire sur les bras, les cuisses.. :

d’éviter les lavages trop fréquents; Pas plus d’un lavage/j ;
de se laver à l’eau tiède plutot qu’à l’eau très chaude ;
d’utiliser des savons surgras ou savons sans savons, voire pas de savon du tout pour la zone atteinte ;
d’appliquer les crèmes hydratantes sur une peau humidifiée, voire avec une éponge de bain en massant doucement

Crèmes hydratantes

On applique des crèmes hydratantes de la paraffine, du glycérol et de la glycérine.

Kératolytiques

Il s’agit de produits légèrement exfoliants à base d’acide salicylique (2%), d’urée (5 à 20%) voire d’alpha-hydroxyacides.
Il s’agit par exemple de Kératosane® ou Xérial®, Propy-Lacticare®, Akérat crème®

Vitamine A acide (ou trétinoïne)

Elle peut être prescrite par le médecin en cure courte, hors AMM

Voir l’article tretinoine

Cortisone

Les médecins peuvent aussi prescrire des dermocorticoides au début du traitement, uniquement pour diminuer l’inflammation et en l’absence d’infection.

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EFFACER LES TACHES DE ROUSSEUR : enlever les taches de rousseur

Effacer les taches de rousseur

taches de rousseur
Taches de rousseur-image générée par IA

Pour effacer les taches de rousseur le dermatologue conseille généralement

  1. D’éviter le soleil et de s’en protéger car les taches de rousseur apparaissent et s’aggravent au soleil
  2. Des crèmes ou lotions dépigmentantes
  3. Des moyens de destruction physique (azote liquide, laser, peeling…)
Taches de rousseur

Diagnostic

Les éphélides ou « taches de rousseur », de couleur claire (brun clair ou ocre), siègent avec prédilection sur les zones exposées au soleil du visage, du dos des mains, du décolleté, voire de la partie haute du dos. Elles sont accentuées lors des expositions solaires.

Elles sont petite taille (quelques millimètres), de teinte brun clair, ocre. Apparaissant généralement dans l’enfance, elles sont permanentes, mais leur nombre augmente avec l’âge et leur coloration s’accentue après exposition solaire.

Les éphélides correspondent à une hypermélaninose épidermique, avec présence de mélanosomes arrondis à contenu granuleux.

Elles prédominent chez les roux ou les blonds à phototype clair mais on peut en voir chez des bruns. En général, les personnes ayant beaucoup de taches de rousseurs présentent une photosensibilité marquée.

Elles sont transmises sur un mode autosomique dominant (si un des deux parents en a, l’enfant en a s’il hérite du gène)

Les techniques disponibles pour enlever les taches de rousseur :

Pour estomper ou tenter d’effacer les taches de rousseur, on peut utiliser deux groupes de méthodes :

Diminuer la pigmentation des taches de rousseur

c’est l’utilisation des crèmes dépigmentantes ou hypopigmentantes

Détruire les taches de rousseur

en utilisant le froid (cryothérapie), de l’acide (peelings), un laser contre les taches de rousseur ou une lampe flash (lumière intense pulsée)

1/ Eviter le soleil

L’exposition solaire est néfaste, elle aggrave toutes les pigmentations et elle peut accélérer la récidive des taches de rousseur traitées. La protection solaire est valable tant pendant le traitement des taches de rousseur que par la suite

Voir comment se protéger du soleil

2/ Les crèmes contre les taches de rousseur :

Elles sont conseillées par le médecin.

Elles peuvent soit :

  • estomper la pigmentation présente (crèmes dépigmentantes).

Il convient de ne pas en appliquer trop longtemps et d’éviter la peau saine autour des taches, afin de ne pas voir cette dernière s’éclaircir

  • diminuer la formation de la mélanine (crèmes hypopigmentantes).

Elles exposent donc moins à la dépigmentation des zones saines.

2.1/ Mequinol

Il s’agit du monométhyléther d’hydroquinone, un ester de l’hydroquinone, également appelé méquinol.

Après application sur la peau, il est oxydé en radicaux libres toxiques qui endommagent, de manière sélective, la membrane des lipoprotéines des mélanocytes. D’autre part, il diminue la synthèse de mélanine par action sur l’enzyme tyrosinase.

Le méquinol peut etre irritant, donner des allergies de peau voire des pigmentations paradoxales ou des dépigmentations en confettis.

Le mequinol est contre indiqué :

  • avant l’âge de 12 ans,
  • chez les femmes enceintes ou qui allaitent.

On l’applique au début deux fois par jour uniquement sur les zones plus foncées en évitant les zones de peau normale.

Le rythme des applications peut être réduit au fur et à mesure de l’amélioration (seulement le soir dès l’obtention d’une amélioration puis lorsque la dépigmentation est obtenue, il est préférable de poursuivre le traitement au moins une fois par semaine). En effet son efficacité est transitoire :  après obtention d’un résultat satisfaisant, la poursuite d’une application hebdomadaire est nécessaire pour éviter une repigmentation plus ou moins rapide. Cependant, la durée totale de traitement ne devrait pas dépasser quatre mois, et on ne doit pas non plus traiter plus de 10 p. 100 de la surface corporelle. Les crèmes contenant du mequinol sont :

  •  Leucodinine B® pommade à 10 %
  • Any® pommade à 8 %
  • Crème des trois fleurs d’Orient® pommade à 5 et 10 %
  • Clairodermyl® pommade à 5 et 10 %…

2.2/ Tretinoine

La trétinoïne ou vitamine A acide inhibe la mélanogenèse, elle est kératolytique et anti-acnéique.

Elle est irritante et provoque des rougeurs et des desquamations sur les zones d’application, voire une photosensibilisation

Elle est contre-indiquée pendant la grossesse et l’allaitement.

Elle s’applique un jour sur deux en début de traitement, puis une fois par jour uniquement sur les taches de rousseur, si le patient le tolère (absence d’irritation). Un premier eclaircissement des taches de rousseur est visible après trois mois. Le traitement d’attaque dure six mois, puis un traitement d’entretien est poursuivi à raison de trois applications par semaine.

On peut la trouver à des dosages de 0,025, 0,05 et 0,10 %, en crème en lotion ou en gel. Rappelons que son usage dans les taches de pigmentation est hors AMM

2.3/ Hydroquinone

L’hydroquinone (1,4-dihydroxybenzène) est le dépigmentant le plus utilisé au Monde. L’hydroquinone réduit l’oxydation de la tyrosine et inhibe donc la mélanogenèse ; elle endommage aussi les mélanosomes et les mélanocytes. Elle est utilisée à des concentrations de 2 à 5%.

Ses effets indésirables sont l’irritation, les allergies de peau  et l’ochronose exogène lors d’utilisation prolongée de concentrations élevées.

En préparation magistrale, elle est souvent associée à la trétinoïne et à des corticoïdes (trio dépigmentant). C’est le principe de la formule bien connue de Kligman :

  • hydroquinone 2 à 5%
  • acide rétinoïque 0.05 ou 0,10%
  • acétate de dexaméthasone 0,10%
  • onguent hydrophile ou propylene glycol.

Cette préparation magistrale prescrite par les dermatologues doit etre conservée au frais et à l’abri de la lumière. L’apparition d’une couleur brune est un signe d’oxydation. Elle est instable et elle est à renouveler après un mois.

On l’applique deux fois par jour, pendant au moins 3 mois ; un traitement d’entretien est ensuite nécessaire.

Depuis le 1er janvier 2001, les produits contenant de l’hydroquinone ne peuvent plus être délivrés que sous contrôle médical. Une directive européenne interdit en effet l’utilisation de l’hydroquinone dans les cosmétiques dépigmentants.u

3/ Les traitements exfoliants et dépigmentants contre les taches de rousseur

Ils se déroulent généralement en hiver, à distance du soleil.

3.1/ La cryothérapie (azote liquide ou neige carbonique)

on congèle légèrement la peau avec de l’azote liquide ou de la neige carbonique. Ceci a pour but de détruire les cellules mélaniques (très sensibles au froid) et d’exfolier la peau. La cryothérapie peut donner lieu à des séquelles dyschromiques à type de taches blanches ou de taches noires.

3.2/ Les peelings

Les peelings permettent un décapage épidermique à base d’acides de fruits (AHA) à forte concentration, (acide glycolique de 20 à 70%) seul ou en association avec les acides kojique et trichloracétique voire 4 % d’hydroquinone.

Voir l’article peeling

3.3/ Le laser contre les taches de rousseur

Il s’agit souvent d’une association de laser pigmentaire et de laser ablatif

3.4/ La lampe flash (lumière intense pulsée)

La lampe flash est souvent utilisée pour traiter de grandes zones (visage entier, dos des mains) et y effacer les taches de rousseur

 

Tous ces traitements sont suivis de marques sur la peau pendant en moyenne une semaine (croûtes, rougeurs, peau à vif… ) et il convient durant cette période de se protéger du soleil et d’appliquer des crèmes grasses aidant la peau à cicatriser.

De plus, il ne faut pas perdre de vue que les taches de rousseur sont génétiquement déterminées, elles auront donc tendance à revenir dès les expositions solaires. Chercher à les enlever à long terme est donc illusoire, au prix d’un risque de cicatrice…

ENFANT QUI DIT NON, BRUTAL, COLERIQUE, VIOLENT : Troubles du comportement

Troubles du comportement, des conduites et des impulsions

Trouble oppositionnel avec provocation

Diagnostic

La caractéristique essentielle du Trouble oppositionnel avec provocation est un ensemble récurrent de comportements négativistes, provocateurs, désobéissants et hostiles envers les personnes en position d’autorité, qui persiste pendant au moins 6 mois (Critère A) ; il se traduit par la survenue fréquente d’au moins quatre des
comportements suivants : le sujet se met en colère (Critère Al), conteste ce que disent les adultes (Critère A2), s’oppose activement ou refuse de se plier aux demandes ou aux règles des adultes (Critère A3), fait délibérément des choses qui ennuient les autres (Critère A4), fait porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de sa mauvaise conduite (Critère A5), est susceptible ou facilement agacé par les autres(Critère A6), se fâche et manifeste du ressentiment (Critère A7), se montre méchant ou vindicatif (Critère A8).

Pour porter le diagnostic de Trouble oppositionnel avec provocation, il faut que ces comportements surviennent plus fréquemment qu’on ne les observe habituellement chez des sujets d’âge et de niveau de développement comparables,
et qu’ils entraînent une altération significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel (Critère B).

On ne fait pas ce diagnostic si les comportements pathologiques surviennent exclusivement au cours d’un Trouble psychotique ou d’un Trouble de l’humeur (Critère C), si les critères d’un Trouble des conduites sont présents
ou si le sujet (âgé de 18 ans ou plus) répond aux critères d’une Personnalité antisociale.

Les comportements négativistes et provocateurs sont durables et se manifestent par de l’obstination, par une résistance à suivre les consignes et par le refus de faire des compromis, de céder ou de transiger avec les adultes ou avec les pairs.

La provocation peut aussi se traduire par une attitude délibérée et permanente consistant à tester les limites d’autrui, à ignorer les ordres ou à les contester, et à refuser le blâme pour ses mauvaises actions. L’hostilité peut être dirigée envers les adultes ou envers les pairs, elle se traduit par une volonté délibérée d’embêter les autres ou par de l’agressivité verbale (sans toutefois, en général, d’agressivité physique comme dans le Trouble des conduites). Les manifestations du trouble sont presque invariablement présentes à la maison mais ne sont pas toujours visibles à l’école ou en collectivité. Typiquement, c’est dans les interactions avec les adultes ou avec les pairs que le sujet connaît bien que les symptômes sont manifestes, et on peut ne pas les remarquer au cours d’un examen clinique. Habituellement, les sujets ne se reconnaissent pas eux-mêmes comme hostiles ou provocateurs mais justifient leurs conduites comme des réponses à des demandes déraisonnables ou des circonstances injustes.

Caractéristiques et troubles associés

Les caractéristiques et troubles associés varient en fonction de l’âge du sujet et de la sévérité du Trouble oppositionnel avec provocation. Pour les garçons, on a montré que le trouble était plus fréquent chez ceux ayant présenté, à l’âge préscolaire, un tempérament difficile (p. ex., réactivité excessive, difficulté à se calmer) ou une hyperactivité motrice. A l’âge scolaire, on peut observer une mauvaise estime de soi (ou une estime de soi démesurée), une labilité de l’humeur, une faible tolérance à la frustration, un langage grossier, et une consommation précoce d’alcool, de tabac ou de drogues illicites.
L’enfant est souvent en conflit avec ses parents, ses professeurs ou ses camarades.
Cela peut engendrer un cercle vicieux, parents et enfant semblant faire naître le pire les uns des autres. Le Trouble oppositionnel avec provocation est plus fréquent dans les familles où la continuité de l’éducation a été interrompue à cause de la succession de personnes différentes, ou dans lesquelles les pratiques éducatives ont été dures, incohérentes ou négligentes. Un Déficit de l’attention/hyperactivité est fréquent chez les enfants ayant un Trouble oppositionnel avec provocation. Des Troubles des apprentissages et des Troubles de la communication peuvent également lui être associés.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Du fait de la grande fréquence des comportements transitoires d’opposition à l’âge préscolaire et à l’adolescence, il faut être particulièrement prudent avant de faire le diagnostic de Trouble oppositionnel avec provocation pendant ces deux périodes du développement. Le nombre des symptômes du Trouble oppositionnel avec provocation
tend à augmenter avec l’âge. Avant la puberté, le trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles ; après la puberté, les taux de prévalence semblent se rapprocher.
Les symptômes sont généralement similaires dans les deux sexes, si ce n’est que les garçons ont davantage de comportements de confrontation et, dans l’ensemble, des symptômes plus durables.

Prévalence

Selon les types de population étudiés et les méthodes d’investigation utilisées, le taux de prévalence du trouble varie de 2 % à 16 %.

Évolution

Le Trouble oppositionnel avec provocation se révèle habituellement avant l’âge de 8 ans, et généralement pas après le début de l’adolescence. Le plus souvent, les symptômes se manifestent d’abord à la maison et peuvent s’étendre, avec le temps, à d’autres environnements. Typiquement, le début des troubles est progressif, sur des mois, voire
des années. Dans un pourcentage important de cas, le Trouble oppositionnel avec provocation représente, dans le développement du sujet, un antécédent du Trouble des conduites. Bien que le Trouble des conduites à début dans l’enfance soit souvent précédé d’un Trouble oppositionnel avec provocation, beaucoup d’enfants ayant un
Trouble oppositionnel avec provocation ne présentent pas secondairement de Trouble des conduites.

Aspects familiaux

Le Trouble oppositionnel avec provocation semble plus fréquent dans les familles où au moins l’un des parents a des antécédents de Trouble de l’humeur, de Trouble oppositionnel avec provocation, de Trouble des conduites, de Déficit de l’attention/ hyperactivité, de Personnalité antisociale ou de Trouble lié à une substance. De plus, certaines études suggèrent que les mères ayant un Trouble dépressif ont plus de risques que les autres d’avoir un enfant présentant un comportement oppositionnel, mais on ne sait pas dans quelle mesure la dépression maternelle est la conséquence ou la cause du comportement de l’enfant. Le Trouble oppositionnel avec provocation est plus fréquent
dans les familles où existe un conflit conjugal grave.

 

Critères diagnostiques

A. Ensemble de comportements négativistes, hostiles ou provocateurs,
persistant pendant au moins 6 mois durant lesquels sont présentes
quatre des manifestations suivantes (ou plus) :
(1) se met souvent en colère
(2) conteste souvent ce que disent les adultes
(3) s’oppose souvent activement ou refuse de se plier aux demandes
ou aux règles des adultes
(4) embête souvent les autres délibérément
(5) fait souvent porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de
sa mauvaise conduite
(6) est souvent susceptible ou facilement agacé par les autres
(7) est souvent fâché et plein de ressentiment
(8) se montre souvent méchant ou vindicatif
N.-B. : On ne considère qu’un critère est rempli que si le comportement survient plus
fréquemment qu’on ne l’observe habituellement chez des sujets d’âge et de niveau
de développement comparables.
B. La perturbation des conduites entraîne une altération cliniquement
significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
C. Les comportements décrits en A ne surviennent pas exclusivement au
cours d’un Trouble psychotique ou d’un Trouble de l’humeur.
D. Le trouble ne répond pas aux critères du Trouble des conduites ni,
si le sujet est âgé de 18 ans ou plus, à ceux de la Personnalité
antisociale.

Trouble des conduites

Diagnostic

La caractéristique essentielle du Trouble des conduites est un ensemble de conduites répétitives et persistantes, dans lequel sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales correspondant à l’âge du sujet (Critère A).
On peut classer ces conduites en quatre catégories principales :
– conduites agressives où des personnes ou des animaux sont blessés ou menacés dans leur intégrité physique (Critères Al-A7),
– conduites où des biens matériels sont endommagés ou détruits, sans agression physique (Critères A8-A9),
– fraudes ou vols (Critères A10-Al2),
– et violations graves de règles établies (Critères A13-A15).

Trois comportements caractéristiques (ou plus) doivent avoir été présents au cours des 12 derniers mois, et au moins un au cours des 6 derniers mois.

La perturbation du comportement entraîne une altération cliniquement significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel (Critère B).

On peut faire le diagnostic de Trouble des conduites chez des sujets âgés de 18 ans ou plus, mais seulement en l’ absence des critères de la Personnalité antisociale (Critère C).
Les comportements caractéristiques se produisent habituellement dans des contextes variés : à l’école, à la maison ou à l’extérieur. Les sujets atteints de Trouble des conduites avant tendance à minimiser leurs problèmes de comportement, le clinicien doit souvent s’informer également auprès de ses proches. Cependant ces derniers peuvent n’avoir qu’une connaissance limitée des problèmes, du fait d’un manque de surveillance ou parce que l’enfant ne leur dit pas ce qu’il fait.
Les enfants ou adolescents ayant un Trouble des conduites déclenchent souvent les hostilités ou réagissent agressivement envers les autres. Ils peuvent se montrer brutaux, menaçants ou avoir des comportements d’intimidation (Critère Al) ; commencer les bagarres (Critère A2) ; utiliser une arme susceptible de blesser sérieusement autrui (p. ex., un bâton, une brique, une bouteille cassée, un couteau, une arme à feu) (Critère A3) ; faire preuve de cruauté physique envers des personnes (Critère A4) ou des animaux (Critère A5) ; commettre un vol en affrontant la victime (p. ex., agression, vol de sac à main, extorsion d’argent, vol à main armée) (Critère A6) ; ou contraindre quelqu’un à avoir des relations sexuelles (Critère A7). La violence physique peut aller jusqu’au viol, aux coups et blessures et, dans de rares cas, jusqu’à l’homicide.

Un autre trait caractéristique du trouble est la destruction délibérée de biens appartenant à autrui ; il peut s’agir d’un incendie volontaire avec intention de provoquer des dégâts importants (Critère A8) ou de la destruction délibérée du bien d’autrui par d’autres moyens (p. ex., briser les carreaux d’une voiture, commettre des actes de vandalisme a l’école) (Critère A9).

Les actes frauduleux ou les vols possibles comprennent par exemple le fait de pénétrer par effraction dans une maison, un bâtiment ou une voiture appartenant à autrui (Critère A10) ; le fait de mentir ou de trahir des promesses afin d’obtenir des biens ou des faveurs ou pour échapper à des dettes ou à des obligations (p. ex., « arnaquer» les autres) (Critère Al 1) ; de voler des objets d’une certaine valeur sans affronter la victime
(p. ex., vol à l’étalage, contrefaçon) (Critère Al2).
On peut aussi observer des violations graves de règles établies (p. ex., règles scolaires ou parentales). Les enfants peuvent rester dehors tard la nuit en dépit des interdictions de leurs parents, avant l’âge de 13 ans (Critère A13). Ils peuvent régulierement fuguer et passer la nuit dehors (Critère A14). Pour constituer un symptôme du Trouble des conduites, la fugue doit s’être produite au moins à deux reprises (ou une seule fois sans revenir à la maison pendant une longue période). En revanche, les fugues qui sont la conséquence directe d’abus sexuels ou de sévices corporels n’entrent pas en ligne de compte pour ce critère. Les enfants font souvent l’école buissonnière,
avant l’âge de 13 ans (Critère A15). Chez les sujets plus âgés, ce sont des absences fréquentes du travail sans raison valable.

Sous-types

On a proposé deux sous-types pour le Trouble des conduites, en fonction de l’âge de début du trouble (c.-à-cl. type à début pendant l’enfance, type à début pendant l’adolescence).
Ces sous-types diffèrent par la nature des principaux problèmes de conduite, par l’évolution, par le pronostic et par la prévalence selon le sexe. Chaque sous-type peut se présenter sous une forme légère, modérée ou sévère. Pour déterminer l’âge de début du trouble, il faut obtenir des informations auprès du jeune mais aussi auprès
des personnes qui l’ont élevé. Étant donné que de nombreux comportements pathologiques peuvent rester cachés, les personnes responsables de l’enfant ne sont parfois pas à même de rapporter tous les symptômes et peuvent surestimer l’âge de leur survenue.

Type à début pendant l’enfance

Ce sous-type se définit par l’apparition d’au moins un critère caractéristique du Trouble des conduites avant l’âge de dix ans. Les sujets de cette catégorie sont généralement des garçons. Ils sont souvent agressifs physiquement et ont de mauvaises relations avec leurs pairs.
Ils peuvent avoir présenté pendant leur petite enfance un Trouble oppositionnel avec provocation et ont habituellement tous les symptômes du Trouble des conduites avant la puberté. De nombreux enfants ayant ce sous-type ont aussi un Déficit de l’attention/hyperactivité concomitant. Les sujets ayant le Type à début pendant l’enfance sont plus susceptibles de présenter un Trouble des conduites persistant et, à l’âge adulte, une Personnalité antisociale, que les sujets ayant un Type à début pendant l’adolescence.

Type à début pendant l’adolescence.

Ce sous-type se définit par l’absence de tout critère caractéristique du Trouble des conduites avant l’âge de 10 ans.
Comparés à ceux du type à début pendant l’enfance, les sujets de cette catégorie sont moins susceptibles d’avoir des comportements agressifs et ont en général de meilleures relations avec leurs pairs (quoiqu’ayant souvent des problèmes de conduite quand il se trouvent en groupe). Ils ont également moins de risques d’avoir un Trouble des conduites persistant et de développer une Personnalité antisociale à l’âge adulte. Le rapport garçon : fille pour le Trouble des conduites est moins élevé dans le type à début pendant l’adolescence que dans le type à
début pendant l’enfance.

Critères de sévérité
Léger.

Il n’existe que peu ou pas de problèmes de conduites dépassant en nombre ceux requis pour le diagnostic, et les problèmes de conduite n’occasionnent que peu de mal à autrui (p. ex., mensonges, école buissonnière, rester
dehors après la nuit tombée sans permission).

Moyen.

Le nombre de problèmes de conduites, ainsi que leurs effets sur autrui, sont intermédiaires entre « léger » et « sévère » (p. ex., vol sans affronter la victime, vandalisme).

Sévère.

Il existe de nombreux problèmes de conduites dépassant en nombre ceux requis pour le diagnostic, ou bien les problèmes de conduite occasionnent un dommage considérable à autrui (p. ex., actes sexuels forcés, cruauté physique, emploi d’une arme, vol en affrontant la victime, effraction).

Caractéristiques et troubles associés

Les sujets ayant un Trouble des conduites manifestent en général peu d’empathie et peu de sollicitude pour les sentiments, les désirs et le bien-être d’autrui. Surtout dans les situations ambiguës, ceux qui sont agressifs interprètent souvent à tort les intentions d’autrui comme hostiles et menaçantes, et réagissent avec une agressivité qu’ils considèrent comme justifiée. Ils peuvent être durs, ne ressentant ni culpabilité ni remords. Il est parfois difficile d’évaluer si un remords apparent est sincère, car certains de ces sujets ont appris que l’expression d’un remords peut réduire ou éviter la punition. Les personnes présentant un Trouble des conduites peuvent dénoncer leurs compagnons ou essayer d’attribuer à d’autres leurs méfaits. Leur estime de soi peut être mauvaise, bien qu’elle renvoie une image de « dur ». Chez d’autres sujets, l’évaluation de l’estime de soi peut paraître démesurée. Parmi les caractéristiques fréquemment associées, on note une faible tolérance
à la frustration, une irascibilité, des accès de colère et de l’imprudence. La fréquence des accidents semble élevée.
Le Trouble des conduites est souvent associé à une sexualité précoce, à la prise d’alcool et de tabac, à la consommation de substances illicites, à des actes imprudents et dangereux. La consommation de substances peut augmenter le risque de voir le Trouble des conduites perdurer. Les conduites pathologiques peuvent avoir pour
conséquences une exclusion scolaire provisoire ou définitive, des difficultés d’adaptation au travail, des problèmes avec la justice, des maladies sexuellement transmissibles, des grossesses non désirées, et des blessures résultant d’accidents ou de bagarres. Ces difficultés peuvent compromettre la scolarité et la vie de famille, dans la famille propre ou en famille d’accueil. Les idées de suicide, les tentatives de suicide et les suicides ont
un taux plus élevé que le taux attendu.
Le Trouble des conduites peut s’accompagner d’un niveau d’intelligence inférieur à la moyenne, particulièrement en ce qui concerne le QI verbal. Les réalisations scolaires, notamment dans le domaine de la lecture et des autres compétences verbales, sont souvent au-dessous du niveau correspondant à l’âge et au niveau d’intelligence,
ce qui peut justifier de porter un diagnostic additionnel de Trouble des apprentissages ou de Trouble de la communication. Un Déficit de l’attention/hyperactivité est fréquent chez les enfants ayant un Trouble des conduites. Le Trouble des conduites peut également être associé à un ou plusieurs des troubles mentaux suivants : Troubles des apprentissages, Troubles anxieux, Troubles de l’humeur, Trouble lié à une substance.
Parmi les facteurs prédisposant au développement d’un Trouble des conduites, on note : un rejet parental ou une carence de soins, un tempérament difficile pendant la prime enfance, des pratiques éducatives inadéquates avec discipline très dure, des sévices physiques ou sexuels, un manque de surveillance, un placement précoce en institution, des changements fréquents de nourrice ou de mode de garde, l’appartenance
à une famille nombreuse, un tabagisme maternel pendant la grossesse, le rejet par les pairs, la fréquentation de bandes de délinquants, l’exposition à un voisinage violent et certains types de psychopathologie familiale (p. ex., Personnalité antisociale, Dépendance ou Abus de substances).

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

On a pu s’inquiéter d’un risque de diagnostic abusif de Trouble des conduites chez les sujets vivant dans des environnements où certains types de comportements indésirables peuvent être considérés comme nécessaires à la protection de l’individu (environnement dangereux, pauvre, à taux élevé de criminalité). En accord avec la définition du trouble mental dans le DSM-IV, le diagnostic de Trouble des conduites s’applique uniquement
si le comportement considéré est symptomatique d’un dysfonctionnement sous-jacent touchant l’individu et ne représente pas seulement une réaction directe au contexte social. Ainsi, de jeunes migrants venant de pays dévastés par la guerre qui ont eu des comportements agressifs peut-être nécessaires à leur survie dans pareil contexte,
ne relèvent pas obligatoirement du diagnostic de Trouble des conduites. Le clinicien doit prendre en considération le contexte social et économique dans lequel les comportements indésirables se produisent.
Les symptômes du Trouble des conduites varient au fur et à mesure que le sujet grandit, que sa force physique s’accroît, que ses capacités cognitives et sa maturité sexuelle se développent. Ce sont les comportements les moins graves (p. ex., mensonges, vol à l’étalage, bagarres) qui tendent à se produire les premiers, tandis que
d’autres surviennent plus tard (p. ex., vol avec effraction). Typiquement, les problèmes de conduite les plus sévères (p. ex., viol, vol en affrontant la victime) viennent en dernier.
Cependant, il y a de grandes différences entre les individus et certains commettent les actes les plus préjudiciables dès leur jeune âge (ce qui est prédictif d’un plus mauvais pronostic).
Le Trouble des conduites, surtout celui de type à début pendant l’enfance, est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Des différences selon le sexe existent également quant à la nature des problèmes de conduites observés. Chez les garçons, ce sont habituellement les bagarres, les vols, le vandalisme, les problèmes de discipline à l’école ; chez les filles, plutôt les mensonges, l’école buissonnière, les fugues, l’abus de substances et la prostitution. Les agressions avec affrontement de la victime sont plus fréquentes chez les garçons, les filles étant plus enclines aux comportements sans affrontement.

Prévalence

La prévalence du Trouble des conduites semble avoir augmenté au cours des dernières décennies, elle serait plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural. Les taux de prévalence varient beaucoup selon la nature des populations étudiées et les méthodes d’évaluation utilisées. Les études en population générale rapportent des taux allant de
moins de 1 % à plus de 10 %. Les taux de prévalence sont plus élevés chez les garçons que chez les filles. Le Trouble des conduites est un des diagnostics les plus fréquents dans les services d’hospitalisation et de consultation de santé mentale infantile.

Évolution

Le début du Trouble des conduites peut survenir dès les années de maternelle, mais les premiers symptômes significatifs apparaissent habituellement pendant la période qui va du milieu de l’enfance au milieu de l’adolescence. Le trouble oppositionnel avec provocation précède souvent l’apparition du Trouble des conduites à début pendant l’enfance. Le début est rare après l’âge de 16 ans. L’évolution est variable. Pour la majorité
des sujets, le trouble disparaît à l’âge adulte. Pourtant, un pourcentage substantiel d’individus continue à présenter à l’âge adulte des symptômes répondant aux critères de la Personnalité antisociale.
Beaucoup de sujets atteints de Trouble des conduites, surtout quand il s’agit du type à début pendant l’adolescence et quand les symptômes ont été peu sévères et peu nombreux, parviennent à une bonne adaptation sociale et professionnelle à l’âge adulte.
En revanche, un début précoce est de pronostic défavorable et augmente le risque d’évolution vers une Personnalité antisociale ou vers un Trouble lié à une substance.
Les sujets atteints de Trouble des conduites ont un risque accru de développement ultérieur de Troubles de l’humeur ou de Troubles anxieux, de Troubles somatoformes et de Trouble lié à une substance.

Aspects familiaux

Les résultats des études de jumeaux et des études d’adoption mettent en évidence, dans le Trouble des conduites, à la fois des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux.
Le risque de Trouble des conduites est accru chez les enfants dont un parent biologique ou un parent adoptif a une Personnalité antisociale, ou chez ceux dont un membre de la fratrie a lui-même un Trouble des conduites. Le trouble semble également plus fréquent chez les enfants dont les apparentés biologiques présentent une Dépendance à l’alcool, un Trouble de l’humeur, une Schizophrénie ou des antécédents de Déficit de l’attention/hyperactivité ou de Trouble des conduites.

Critères diagnostiques

A. Ensemble de conduites, répétitives et persistantes, dans lequel sont
bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles
sociales correspondant à l’âge du sujet, comme en témoigne la présence
de trois des critères suivants (ou plus) au cours des 12 derniers
mois, et d’au moins un de ces critères au cours des 6 derniers mois :
Agressions envers des personnes ou des animaux
(1) brutalise, menace ou intimide souvent d’autres personnes
(2) commence souvent les bagarres
(3) a utilisé une arme pouvant blesser sérieusement autrui (p. ex., un
bâton, une brique, une bouteille cassée, un couteau, une arme
à feu)
(4) a fait preuve de cruauté physique envers des personnes
(5) a fait preuve de cruauté physique envers des animaux
(6) a commis un vol en affrontant la victime (p. ex., agression , vol de
sac à main, extorsion d’argent, vol à main armée)
(7) a contraint quelqu’un à avoir des relations sexuelles
Destruction de biens matériels
(8) a délibérément mis le feu avec l’intention de provoquer des
dégâts importants
(9 a délibérément détruit le bien d’autrui (autrement qu’en y mettant
le feu)
Fraude ou vol
(10) a pénétré par effraction dans une maison, un bâtiment ou une
voiture appartenant à autrui
(11) ment souvent pour obtenir des biens ou des faveurs ou pour
échapper à des obligations (p. ex., arnaque » les autres)
(12) a volé des objets d’une certaine valeur sans affronter la victime
(p. ex., vol à l’étalage sans destruction ou effraction ; contrefaçon)
Violations graves de règles établies
(13) reste dehors tard la nuit en dépit des interdictions de ses
parents, et cela a commencé avant l’âge de 13 ans
(14) a fugué et passé la nuit dehors au moins à deux reprises alors
qu’il vivait avec ses parents ou en placement familial (ou a fugué
une seule fois sans rentrer à la maison pendant une longue
période)
(15) fait souvent l’école buissonnière, et cela a commencé avant l’âge
de 13 ans
B. La perturbation du comportement entraîne une altération cliniquement
significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
C. Si le sujet est âgé de 18 ans ou plus, le trouble ne répond pas aux
critères de la Personnalité antisociale.
Code selon l’âge de début :

Spécifier le type, selon l’âge de début :
Trouble des conduites, Type à début pendant l’enfance :
présence d’au moins un critère caractéristique (lu Trouble des conduites
avant l’âge de 10 ans
Trouble des conduites, Type à début pendant l’adolescence
: absence de tout critère caractéristique du Trouble des conduites
avant l’âge de 10 ans
Trouble des conduites, à début non spécifié : l’âge de
début n’est pas connu

Spécifier, selon la sévérité :
Léger : il n’existe que peu ou pas de problèmes de conduite dépassant
en nombre ceux requis pour le diagnostic ; de plus, les problèmes de
conduite n’occasionnent que peu de mal à autrui
Moyen : le nombre de problèmes de conduite, ainsi que leurs effets sur
autrui, sont intermédiaires entre « léger » et « sévère »
Sévère : il existe de nombreux problèmes de conduite dépassant en
nombre ceux requis pour le diagnostic ; ou bien, les problèmes de
conduite occasionnent un dommage considérable à autrui

Trouble explosif intermittent

Diagnostic

Le trait essentiel du Trouble explosif intermittent est la survenue d’épisodes distincts où le sujet ne parvient pas à résister à des impulsions agressives, ce qui aboutit à des voies de fait graves ou à la destruction de biens (Critère A).
Des voies de fait graves sont par exemple l’action de frapper quelqu’un ou de lui faire mal d’une autre façon.
Des menaces verbales d’agression physique ont la même signification de geste agressif grave. On entend par la destruction de biens le bris volontaire d’un objet précieux. Des dégâts mineurs ou involontaires ne sont pas assez graves pour satisfaire ce critère.

Le degré d’agressivité exprimé pendant ces épisodes est sans commune mesure avec une quelconque provocation ou un facteur de stress psychosocial déclenchant (Critère B).

Le diagnostic de Trouble explosif intermittent n’est porté qu’après exclusion d’autres troubles mentaux susceptibles d’expliquer ces accès de comportement agressif (p. ex., une Personnalité antisociale ou borderline, un Trouble psychotique, un Épisode maniaque, un Trouble des conduites ou un Déficit de l’attention/hyperactivité)
(Critère C).
Les épisodes agressifs ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ni à une affection médicale générale (p. ex., un Traumatisme crânien ou une maladie d’Alzheimer) (Critère C).
Le sujet décrit parfois les épisodes agressifs comme des « crises » ou des attaques » où le comportement explosif succède à une sensation de tension et d’excitation et est suivi immédiatement par un sentiment de soulagement. L’individu peut éprouver par la suite un malaise, des remords, des regrets ou de l’embarras à cause de
son comportement agressif.

Caractéristiques et troubles associés

Les individus souffrant d’un Trouble explosif intermittent disent parfois ressentir des pulsions agressives intenses avant de passer a l’acte. Les épisodes explosifs peuvent être associés à des symptômes émotionnels (irritabilité ou rage, augmentation de l’énergie, tachypsvchie) durant les pulsions et les gestes, et à la survenue rapide d’une humeur dépressive et d’une fatigue après l’acte. Certaines personnes peuvent aussi relater que leurs épisodes agressifs sont souvent précédés ou accompagnés par des symptômes tels que des bourdonnements, des tremblements, des palpitations, une oppression thoracique, une tension céphalique, ou la perception d’un écho. Il arrive que les sujets décrivent leurs impulsions agressives comme extrêmement pénibles. Ces troubles peuvent avoir pour conséquence des licenciements, des renvois de l’école, des divorces, des difficultés dans les
relations interpersonnelles ou d’autres désagréments sociaux ou professionnels, des accidents (en voiture par exemple), des hospitalisations (p. ex., à cause des blessures reçues dans des bagarres ou des accidents), des difficultés financières, des emprisonnements ou d’autres ennuis judiciaires.
Des signes d’impulsivité ou d’agressivité généralisée peuvent être présents entre les épisodes explosifs. Les individus souffrant d’un Trouble explosif intermittent rapportent parfois des difficultés en rapport avec un vécu chronique de colère et de fréquents épisodes agressifs « infraliminaux » dans lesquels ils ressentent des impulsions agressives tout en parvenant à ne pas passer à l’acte ou à se contenir dans des comportements agressifs moins destructeurs (p. ex., hurler, donner des coups dans un mur sans l’endommager).
Les personnes qui ont des traits narcissiques, obsessionnels, paranoïaques ou schizoïdes peuvent avoir une nette tendance à présenter des explosions de colère en situation de stress. Des données préliminaires suggèrent que des Troubles de l’humeur, des Troubles anxieux, des Troubles des conduites alimentaires, des Troubles liés à l’utilisation d’une substance et d’autres Troubles du contrôle des impulsions peuvent être liés au Trouble explosif intermittent. L’anamnèse peut révéler la survenue dans l’enfance d’accès de colère graves, d’une distractivité, d’une hyperactivité et d’autres comportements inadaptés comme voler ou mettre le feu.

Examens complémentaires.

Il peut y avoir des signes non spécifiques à l’EEG (un ralentissement p. ex.) ou des anomalies démontrables par des examens neuropsychologiques (p. ex., des difficultés à intervertir les lettres). Des signes d’altération du métabolisme sérotoninergique (p. ex., des concentrations moyennes diminuées d’acide hydroxyindoleacétique [5-HIAAD ont été observés dans le liquide céphalo-rachidien de certains sujets impulsifs ou coléreux mais les relations spécifiques qui pourraient exister entre ces anomalies biologiques et le Trouble explosif intermittent restent inconnues.

Examen physique et affections médicales générales associés.

Il peut y avoir des signes neurologiques mineurs ou non spécifiques (p. ex., une asymétrie des réflexes ou des syncinésies). On peut aussi observer des difficultés du développement qui indiquent un dysfonctionnement cérébral (p. ex., un retard du langage ou une mauvaise coordination). Des antécédents de troubles neurologiques sont possibles (p. ex., un traumatisme crânien, des pertes de connaissance ou des convulsions fébriles pendant
l’enfance). Toutefois, si le clinicien juge que le comportement agressif est la conséquence physiologique directe d’une affection médicale générale identifiable, le diagnostic porté doit alors être celui de Trouble mental dû à une affection médicale générale (p. ex., Modification de la personnalité due à un traumatisme crânien, type
agressif ; Démence de type Alzheimer, début précoce, non compliquée, avec des troubles du comportement).

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

L’amok est caractérisé par un épisode aigu de violence incontrôlée dont le patient dit ne pas se souvenir. Bien que ce tableau soit traditionnellement vu en Asie du sud-est, des cas d’amok ont été signalés au Canada et aux États-Unis. A la différence du Trouble explosif intermittent, l’amok survient typiquement sous la forme d’un épisode unique, plutôt que comme un mode de comportement agressif, et il est souvent associé à des signes dissociatifs marqués. Un comportement violent épisodique est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes.

Prévalence

On ne dispose pas d’informations fiables. Le Trouble explosif intermittent semble être rare.

Évolution

Peu de données existent concernant l’âge de début du Trouble explosif intermittent, mais il semble se situer entre l’enfance et le début de la troisième décennie. Le début peut être soudain, sans période prodromique. L’évolution du Trouble explosif intermittent est variable, chronique chez certains et plus épisodique chez d’autres.

Aspects familiaux

Les Troubles de l’humeur, les Troubles liés à l’utilisation d’une substance, le Trouble explosif intermittent et les autres Troubles du contrôle des impulsions semblent être plus fréquents chez les parents du premier degré des individus présentant un Trouble explosif intermittent que dans la population générale.

 

Critères diagnostiques

A. Plusieurs épisodes distincts d’incapacité à résister à des impulsions
agressives, aboutissant à des voies de fait graves ou à la destruction
de biens.
B. Le degré d’agressivité exprimé durant les épisodes est sans commune
mesure avec un quelconque facteur de stress psychosocial
déclenchant.
C. Les épisodes agressifs ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble
mental (p. ex., une Personnalité antisociale ou borderline, un Trouble
psychotique, un Épisode maniaque, un Trouble des conduites ou un
Déficit (le l’attention/hyperactivité) et ne sont pas dus aux effets physiologiques
directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu
à abus, un médicament) ou une affection médicale générale (p. ex., un
traumatisme crânien ou une maladie d’Alzheimer).

Kleptomanie

Pyromanie

Jeu pathologique

RUBEOLE : la rubéole, symptomes et traitement

Rubéole

Rubeole
Rubeole

La rubéole est une maladie infectieuse virale liée à un togavirus, souvent bénigne et durant 4 à 10 jours

Symptomes

La rubéole survient surtout au printemps.

De nombreux virus (coxsackie, echovirus, adénovirus, Epstein Barr Virus… ) peuvent avoir des éruptions ressemblant à la rubéole, de meme la rubéole peut comporter peu d’éruption, son diagnostic est donc souvent difficile

Incubation, contamination

L’incubation est totalement silencieuse et dure environ deux semaines

La contamination se fait par les écoulements du nez et l’éternuement. L’enfant est contagieux 2 jours avant l’éruption et jusqu’à 1 semaine après.

Eruption

Dans un contexte de fièvre légère et de douleurs musculaires apparaissent des taches rosées sur le visage (pommettes et menton++), puis sur l’ensemble du corps en une journée, le plus souvent séparées par des espaces de
peau saine, parfois confluentes. Elles prédominent sur le thorax, le ventre, les fesses et la racine des membres

Les taches disparaissent en 3-4 jours, en desquamant finement.

Signes extra cutanés

Bouche

taches rosées du palais (taches de Forschheimer).

Ganglions

en particulier dans la partie postérieure du cou, dans la nuque et derriere les oreilles

Examens paracliniques

En cas de prise de sang, on trouve souvent trop de lymphocytes et de plasmocytes quelques jours après l’éruption.

La sérologie permet d’affirmer le diagnostic de rubéole : une élévation significative des anticorps (multiplié par 4) IgM.

Complications

Exceptionnelles : purpura thrombopénique, arthrite, méningoencéphalite…

Rubéole de l’adulte

Chez l’adolescent et l’adulte, la fièvre atteint souvent 39 °C avec arthrite, l’éruption est souvent plus rouge et étendue, il y a souvent des taches dans la bouche, les ganglions sont profus et la rate gonfle (splénomégalie avec même possible rupture spontanée de la rate).

Rubéole et grossesse

La rubéole durant la grossesse expose au risque de graves conséquences
pour le bébé (retard de croissance, microcéphalie avec retard mental, malformations oculaires, auditives et cardiaques… ), lorsque l’infection survient dans les deux premiers trimestres et en particulier avant la 11e semaine. Ainsi, il ne faut jamais mettre en contact un enfant ayant la rubéole avec une femme séronégative pour la rubéole.

La sérologie est conseillée au moment de l’examen marital et elle est obligatoire lors de la déclaration de grossesse, même s’il y a eu une
vaccination dans l’enfance car environ 10% des adultes vaccinés dans l’enfance n’ont plus d’anticorps.

Vaccination

La vaccination est réalisée chez les enfants de plus d’un an (12 mois) n’ayant pas deja fait la rubeole

Cette vaccination est associée en France aux vaccinations anti rougeole et oreillons (R O R)

Un rappel autour de 6 mois après la première injection (vers 18 mois) est recommandé.

Elle est aussi proposée chez les femmes en âge de procréer séronégatives et elle est suivie d’une contraception sûre d’au moins 3 mois
Elle est contre-indiquée en cas de déficit immunitaire car elle est à base de virus vivant atténué

Effets indésirables de la vaccination

fièvre avec rash fugace dans 10 % des cas, survenant 5 à 12 jours après le vaccin

convulsions hyperthermiques,

méningite aseptique

purpura thrombopénique

En cas de vaccination chez l’adulte, risque d’arthrite chronique réactionnelle une 10aine de jours après la vaccination et persistant au moins un an.

Soigner la rubéole

Les antibiotiques sont inefficaces car c’est une infection virale.

Pour diminuer la fièvre on utilise le plus souvent du paracetamol

Un enfant atteint de rubéole doit absolument éviter tout contact avec une femme enceinte ou à risque de grossesse

La rubéole n’est pas une cause d’éviction scolaire mais il faut prévenir l’école afin de vérifier la vaccination des élèves.

Toute rougeole nécessite une consultation du médecin

Il faut reconsulter son médecin après la consultation de diagnostic :

  • en cas de difficultés respiratoires (difficulté à respirer, toux qui s’intensifie ou devient plus grasse)ou de tout autre signe inquiétant
  • la fièvre dure plus de 3j ou en cas de remontée de la fièvre après l’éruption
  • apparition de taches violacées (purpura)

 

ROUGEOLE : la rougeole, symptomes et traitement

La rougeole

Eruption de rougeole
Eruption de rougeole

La rougeole est une maladie infectieuse virale due à un paramyxovirus qui guérit d’elle-même en une dizaine de jours, dans la majorité des cas

En France, elle est habituellement bénigne mais des complications graves à type d’encéphalite (inflammation du cerveau) sont possibles. L’aversion récente pour la vaccination rend la rougeole de plus en plus fréquente et plusieurs centaines de cas d’encéphalite liée à la rougeole sont rapportés chaque année…

Symptomes

La rougeole survient généralement vers 5-6 ans.

Incubation, contamination

L’éruption apparaît 2 semaines après la contamination

La rougeole se transmet par les écoulements du nez, les éternuements, les postillons…

Le patient est contagieux dès le 6e jour après la contamination (soit un à deux jours avant la phase d’invasion), durant sa période d’incubation, puis jusqu’à 4 jours après l’éruption.

Phase d’invasion :

malaise général avec fièvre à 39-40°C

troubles digestifs,

catarrhe oculonasal (nez et yeux qui coulent et qui craignent la lumière)

Catarrhe oculo nasal dans la rougeole
Catarrhe oculo nasal dans la rougeole

Signe de KOPLICK : semis de points blancs à la face interne des joues en regard des prémolaires.

Signe de Koplick de la rougeole
Signe de Koplick de la rougeole

Eruption

L’éruption apparaît 3 ou 4 jours après le début de la fièvre, alors que la fièvre culmine et que les symptomes ORL s’atténuent.
Ce sont des taches rouges confluentes mais laissant quelques espaces de peau saine, qui commencent généralement sur le visage, à la lisière du cuir chevelu, derrière les oreilles, puis descendent sur le cou, le thorax, les membres supérieurs puis inférieurs

Puis l’éruption disparaît et desquame

Complications

Liées soit au virus

encéphalite

Elle peut survenir en fin d’éruption, pouvant évoluer vers une panencéphalite subaiguë sclérosante mortelle apparaissant quelques années après

hémorragies…

Liées à une surinfection bactérienne,

otite, laryngite, bronchopneumopathie…

Vaccination

La vaccination est réalisée chez les enfants de plus d’un an (12 mois) n’ayant pas deja fait la rougeole

Cette vaccination est associée en France aux vaccinations anti rubéole et oreillons (R O R)

Un rappel autour de 4 mois après la première injection (vers 16 mois) est recommandé.
Elle est contre-indiquée en cas de déficit immunitaire car elle est à base de virus vivant atténué

Effets indésirables de la vaccination

fièvre avec rash fugace dans 10 % des cas, survenant 5 à 12 jours après le vaccin

convulsions hyperthermiques,

méningite aseptique

purpura thrombopénique

Soigner la rougeole

Les antibiotiques sont inefficaces car il s’agit d’une infection virale.

Traitement symptomatique

Pour diminuer la fièvre :

On utilise généralement du paracétamol

Pour soigner le catarrhe :

On rince les yeux avec un coton humide et on rince le nez avec un soluté nasal pour enfants.

On garde généralement l’enfant dans la pénombre car la lumière est gênante.

Pour soigner les boutons :

Les boutons ne démangent pas. Ils ne nécessitent pas de traitement particulier.

Eviction scolaire

L’eviction scolaire commence 5 jours à partir du début de la maladie

Il faut avertir l’école et l’entourage

Si une personne a été proche de l’enfant rougeoleux sans avoir eu la rougeole ou le vaccin auparavant, elle doit consulter pour évaluer si une vaccination rapide est envisageable car une vaccination administrée peu de temps après le contact avec la rougeole peut protéger

Consulter le médecin dans tous les cas, voire le reconsulter

Toute rougeole nécessite une consultation du médecin

Il faut reconsulter son médecin après la consultation de diagnostic :

  • en cas de difficultés respiratoires (difficulté à respirer, toux qui s’intensifie ou devient plus grasse) ou cognitives (enfant groggi, difficile à reveiller… )
  • maux de tete
  • suspicion d’otite
  • remontée de la fièvre après l’éruption

PIEDS QUI PELENT ENFANT : la dermatose plantaire juvénile

Pieds qui pèlent chez l’enfant

Les pieds de mon enfant pèlent, cela peut être la dermatose plantaire juvénile

Aspect sec et qui pele sur les orteils et les pieds : c'est peut être une dermatose plantaire juvénile
Aspect sec et qui pele sur les orteils et les pieds : c’est peut être une dermatose plantaire juvénile

Dermatose plantaire juvénile

Il s’agit d’une dermatose bénigne semblant plus fréquente chez les enfants ayant un eczema atopique, notamment entre 3 et 8 ans

L’évolution est souvent chronique ce qui inquiète les parents

Le dermatologue posera le diagnostic apres avoir éliminé un eczema, une mycose des pieds, un psoriasis

Traitement

Emollients voire dermocorticoides

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

GALE DE L’ENFANT ET DU BEBE : soigner la gale chez un bébé ou un enfant

Gale de l’enfant et du bébé

La situation dans laquelle un bébé ou un enfant est atteint par la gale est problématique à plusieurs titres : le diagnostic est souvent tardif, le traitement est difficile car de nombreux produits sont contre indiqués, le risque de contamination est élevé notamment en crèche ou maternelle car les enfants y dorment

Un diagnostic difficile et souvent tardif

Le diagnostic de la gale repose généralement sur une trilogie :

  • démangeaisons la nuit,
  • atteinte d’une personne contact (famille, amis… )
  • et distribution des boutons en dehors du visage et du dos

Or chez l’enfant le visage et le dos peuvent être atteints

L'atteinte du visage est fréquente chez l'enfant alors qu'elle est exceptionnelle chez l'adulte, passant pour de l'eczema
L’atteinte du visage est fréquente chez l’enfant alors qu’elle est exceptionnelle chez l’adulte, passant pour de l’eczema
Atteinte profuse de tout le tronc chez un enfant alors que le dos est généralement épargné chez l'adulte
Atteinte profuse de tout le tronc chez un enfant alors que le dos est généralement épargné chez l’adulte

Le bébé

Chez le bébé, notamment au début de la gale, on peut n’observer que des cloques des mains et des pieds, parfois diagnostiqués à tort acropustulose infantile

Cloques d'eau qui démangent sur les pieds d'un bébé : gale?
Cloques d’eau qui démangent sur les pieds d’un bébé : gale?
Cloques d'eau qui démangent sur les mains d'un bébé : gale?
Cloques d’eau qui démangent sur les mains d’un bébé : gale?
Atteinte du poignet chez un bébé
Gale du poignet chez un bébé

De même, on peut observer une éruption diffuse, un erytheme fessier

Fesses rouges : et si c'était une gale?
Fesses rouges : et si c’était une gale?

L’enfant

L’atteinte de l’enfant est souvent surinfectée, faisant penser à un eczema infecté ou un impetigo profus

Atteinte profuse ressemblant à un prurigo, un impetigo… est-ce une gale?
Atteinte profuse ressemblant à un prurigo, un impetigo… est-ce une gale?

Soigner la gale du bébé

Les médicaments par voie orale (Stromectol)sont contre indiqués en dessous de 15kgs de poids

En dessous de ce poids, le Topiscab ainsi que l’Ascabiol (dès un mois) peuvent être utilisés en France

Gale à la crèche ou à l’école maternelle

Les enfants dormant à la crèche ou à l’école maternelle, les conditions sont réunies pour que la contagion s’étende (voir comment on attrape la gale)

Il faut donc prévenir le personnel que son enfant a la gale pour éviter de contaminer d’autres enfants

Dermatose en terre sèche : tache brune à la base du cou chez l’enfant et l’ado

Dermatose en terre sèche

La dermatose « en terre sèche » provoque une tache brune acquise et qui ne démange pas, touchant préférentiellement les enfants et les adolescents.

La ou les taches brunes siègent le plus souvent à la base du cou, au dessus du décolleté, voire sur les chevilles.

Il suffit de nettoyer doucement la tache brune avec un coton imbibé d’alcool médical à 70° (ou de l’éther mais il n’est plus en vente libre en France) pour que la tache brune disparaisse, laissant le coton un peu sale

La tache brune est due à un dépot superficiel sur la peau

SCARLATINE : la scarlatine, cause, symptomes et traitement

La scarlatine

Qu’est-ce que c’est?

La scarlatine est une pharyngite à streptocoque du groupe A, ayant la
faculté de diffuser dans l’organisme des toxines qui provoquent une éruption cutanée.

La scarlatine s’attrape donc comme une autre pharyngite, par
contact avec des sujets atteints, voire porteurs asymptomatiques du
streptocoque A.

Symptomes

Un des signes précurseurs de l’éruption cutanée caractère
marqué des signes fonctionnels accompagnant la pharyngite : fièvre elevée (39-40°C), vomissements, fatigue, douleurs abdominales…

L’éruption apparaît généralement 24 à 48h après, sous la forme d’une éruption débutant le plus souvent au cou, puis s’étendant rapidement au tronc puis aux membres, ayant pour particularité de desquamer ensuite, disparaissant sans séquelles cutanées.

Traitement

Le médecin prescrit des antibiotiques. Le traitement antibiotique est important car la scarlatine peut se compliquer d’atteintes profondes (cardiaques, rénales… ).

GRAIN DE BEAUTE DU BEBE ET DE L’ENFANT : points de beauté de l’enfance

Grains de beauté du bébé et de l’enfant

Petit naevus congenital
Petit naevus congenital

Toute tache brune du bébé ou de l’enfant doit etre prise en considération et être montrée à un médecin. Ce dernier évaluera alors la nature de cette tache et pourra demander un avis spécialisé si nécessaire.

Mon enfant a des grains de beauté

Les grains de beauté du bébé de 0 à 3 ans peuvent être

Congénitaux

présents à la naissance ou apparaissant dans les premiers mois de la vie, il s’agit souvent de taches marron clair sur la peau du nouveau né, plus ou moins pileuses, qui ensuite grandissent proportionnellement à l’étirement de la peau lors de la croissance de l’enfant et se modifient en couleur (ils peuvent foncer ou s’éclaircir) et en pilosité (cette dernière a souvent tendance à augmenter).

Naevus congénital de la jambe
Naevus congénital de la jambe

voir l’article sur les naevi congenitaux

Acquis

la prime enfance est souvent une période d’apparition des premiers grains de beauté acquis (les grains de beauté « courants ») et d’autres naevi : naevus de Spitz, naevus spilus… que seul un spécialiste peut distinguer des naevi pigmentaires acquis.

Il est donc important de montrer les taches pigmentaires de ses enfants aux médecins car ces derniers peuvent nécessiter une surveillance régulière, voire une ablation.

De même, d’autres taches brunes peuvent apparaitre dans la tendre enfance et ne pas être des grains de beauté (taches « café au lait » par exemple).

La encore, seul un spécialiste pourra les distinguer des naevi pigmentaires et donner la conduite à tenir aux parents (simple surveillance, ablation, réalisation d’examens complémentaires… )

Quoi qu’il en soit, la présence de grains de beautés chez l’enfant doit faire redoubler les précautions vis a vis du soleil (voir comment protéger les enfants du soleil)

Une mention spéciale à deux grains de beautés qui doivent être enlevés après 12 ans, les naevi de Reed et de Spitz (voir l’article sur les grains de beauté)

 

GRAIN DE BEAUTE DE NAISSANCE : le naevus congénital, une tache de naissance

Grain de beauté de naissance

Naevus congenital (grain de beauté du bébé) ou tache de naissance
Naevus congenital (grain de beauté du bébé) ou tache de naissance

Le grain de beauté de naissance est appelé naevus congenital et il est présent à la naissance ou apparait dans les premiers mois de vie sous al forme d’une tache de naissance marron

Naevus congénital de la jambe
Naevus congénital de la jambe

On distingue les petits naevus congenitaux de moins de 1,5cm, les naevus congenitaux moyens de 1,5 à 20 cm et les grands naevus congenitaux de plus de 20 cm, voire les naevus congenitaux geants lorsqu’ils representent plus de 30% de la surface du corps.
Tout naevus congenital (present a la naissance chez le bebe nouveau ne) doit etre montre a un medecin.

Comment on reconnait le naevus congénital?

Petit naevus congenital
Petit naevus congenital

Le plus souvent il apparait sous forme de taches marron clair sur la peau du nouveau né ou du nourrisson (dans les premiers mois de vie), plus ou moins pileuses, qui ensuite grandissent proportionnellement à l’étirement de la peau lors de la croissance de l’enfant et se modifient en couleur (ils peuvent foncer ou s’éclaircir) et en pilosité (cette dernière a souvent tendance à augmenter).

Naevus avec poils
Naevus avec poils

Y a-t-il un risque?

Toute tache pigmentaire du bébé doit etre prise en considération et être montrée à un médecin. Ce dernier évaluera alors la nature de cette tache et pourra demander un avis spécialisé si nécessaire.

Les naevi congénitaux de grande taille font partie de ceux qui posent le plus de problèmes concernant la conduite thérapeutique à adopter, car ils sont considérés comme ayant potentiellement plus de risque de dégénérer en mélanome (selon les auteurs, entre 2 et 8% de risque de dégénérescence en mélanome) que les naevi pigmentaires acquis.

Naevus congénital géant
Naevus congénital géant

On propose donc souvent de les enlever si cela est possible (mais tout dépend de leur taille, de leur localisation, du risque cicatriciel… et cette décision est souvent prise conjointement entre les parents et les specialistes (dermatologue, chirurgien… ) en pesant tous ces éléments).

Quand l’ablation n’est pas possible ou dans les naevi congénitaux de petite taille, on recommande alors une surveillance régulière et soigneuse de ces naevi pigmentaires congénitaux de grande taille.

Lorsque ces derniers sont situés sur le cuir chevelu, le visage ou le dos, le praticien peut recommander d’effectuer des examens radiologiques (Scanner, IRM… ) à la recherche d’une atteinte des méninges notamment.

Voir aussi, les grains de beauté de l’enfant

POILS DE L’ENFANT : à quel age peut-on épiler une fille?

Lutter contre les poils chez l’enfant

Pour mieux lutter contre les poils, il faut bien comprendre d’où ils viennent et comment ils évoluent au fil de la vie

Poils avant la puberté : un rôle génétique prédominant

Il existe à la naissance du bébé un certain nombre de follicules pileux

C’est l’activation génétique de ces follicules qui détermine la pilosité de l’enfant et du bébé (en dehors des poils présents à la naissance et qui tombent en quelques mois)

Ainsi les poils présents avant la puberté ont une origine génétique (sauf en cas de problème hormonal durant la grossesse)

Quelles sont les techniques pour éliminer les poils?

Il existe deux grandes techniques pour de débarrasser des poils:

La dépilation :

destruction des tiges des poils au dessus de la peau

Ces techniques ne détruisant pas le poil, elles sont toujours temporaires, suivies d’une repousse

Le rasage, une technique non dénuée de risques

Le rasage est une technique ancienne consistant à couper les poils à leur abouchement de la peau

Plus de poils après le rasage?

Le rasage a effectivement une légère tendance à transformer tous les duvets et les poils intermédiaires en poils terminaux (poils plus épais). Mieux vaut donc éviter de raser du duvet ou des poils fins

De même, mieux vaut éviter le rasage chez les enfants car ils ont souvent des poils fins

De plus, les poils coupés en biseau semblent plus gros vus du dessus et ont un contact plus piquant au toucher

Poils incarnés

Les poils coupés au rasoir ont tendance à repousser sous la peau et donner des poils incarnés

La crème dépilatoire

Elle consiste appliquer une crème contenant des actifs qui détruisent la tige pilaire

Elle a pour inconvénients d’être source possible d’irritations et d’avoir à être reproduite régulièrement.

Elle est intéressante notamment sous les aisselles de la jeune fille prépubère

L’épilation :

ablation ou destruction des poils

Epilation temporaire (suivie d’une repousse)

Voir les soins d’épilation temporaire (à la pince, à la cire… )

Epilation définitive (destruction de la racine du poil)

L’épilation laser est contre indiquée chez l’enfant. Voir à quel age commencer l’épilation définitive au laser

Décoloration

On peut aussi décolorer les poils, ceci avec de nombreux produits disponibles sur le marché

Les produits décolorants provoquent cependant une légère stimulation du poil qui devient progressivement plus long et pigmenté, rendant nécessaires des décolorations de plus en plus rapprochées.

C’est pourtant la méthode la plus douce pour les poils fins, et ceci est interessant notamment chez l’enfant et l’adolescent.

LICHEN SCLEREUX : lichen scléro atrophique de la peau, la vulve et du gland

Lichen scléro atrophique ou scléreux

Maladie de cause mal connue (il existe des cas familiaux et chez des jumeaux / suspicion d’un phénomène auto immun (association à des maladies autoimmunes telles que vitiligo, thyroïdite… , des
connectivites telles que syndrome de Gougerot-Sjögren, lupus
érythémateux, sclérodermie… et à une plus grande fréquence d’autoanticorps (anti-thyroglobuline et anti-ECM1 (Extracellular Matrix Protein 1) / doute sur un rapport avec la maladie de Lyme), pouvant toucher la peau et les muqueuses génitales

Deux pics de survenue, avant 6 ans (souvent spontanément régressif) et ménopause

Signes cliniques

Lichen sclero atrophique de la peau

Taches blanches nacrées du cou, du dos, de la racine des membres… , brillantes, de quelque mm de diamètre, bien limitées, parfois entourées d’une rougeur, souvent un peu déprimées en leur centre

Les lésions se groupent en plaques à bords émiettés avec, à leur périphérie, des lésions plus petites « lenticulaires » ou « punctiformes »
caractéristiques.

Atteinte du sexe et de l’anus

Lichen sclero atrophique du gland (homme)

Rare chez l’homme circoncis.

Le début se fait souvent par des taches rouges du gland
qui deviennent ensuite blanches, porcelainées, parfois
bleutées et une infiltrées et fragiles (possibilité de fissures, érosions,
bulles de sang… ). En l’absence de traitement, évolution vers un phimosis, une sténose du méat…

Lichen sclero atrophique de la vulve (femme)

Parfois forme typique blanche porcelainée, parfois formes plus frustres avec pertes vaginales, excoriations, saignements…

lichen sclereux
Lichen sclereux (sclero atrophique) de la vulve

Traitement

Les formes cutanées

corticoides et rétinoides

Les formes génitales

Conseils d’hygiène :

utilisation de nettoyants surgras, éviter les produits irritants, utilisation de lubrifiants lors des rapports sexuels.

Cortisone en creme

Traiter le plus tot possible par cortisone en creme de fort niveau, jusqu’à régressioncomplète des lésions, puis traitement d’entretien
prolongé par applications espacées de cremes cortisonées de niveau plus faible.

Circoncision en cas d’atteinte du prépuce

Se faire circoncire
Circoncision

surveillance+++ chez l’adulte

une surveillance régulière (au moins annuelle) s’impose (risque de cancer).

Lichen scléreux ne guérissant pas sous cremes, lésion érosive ou saignotante suspecte =>BIOPSIE à la recherche d’une cancérisation

Carcinome épidermoide sur lichen scléreux chronique

Fiche d’information de la Société Française de Dermatologie sur le lichen scléreux de la vulve

ACNE DU NOURRISSON : les boutons des joues du bébé

Acné du nourrisson

L’acné du nourrisson est une forme d’acné touchant souvent uniquement le visage chez le bébé.

Elle est responsable de boutons des joues de bébé

On dénomme souvent par erreur acné du nourrisson d’autres entités apparaissant :

  • vers 1 mois, entre 2 et 6 semaines de vie, la pustulose céphalique,

due a la levure Malassezia, dans laquelle il n’y a pas de comédons et guérissant seule ou avec l’aide de topiques antifongiques

acne nourrisson
Pustulose céphalique improprement appelée acné du nourrisson
  • entre 6 mois et un an, l’acné infantile,

comportant des comédons et des microkystes, et survenant le plus souvent chez le garçons, dans un contexte d’antécédent d’acné familiale.

Si l’examen clinique est normal, il n’est généralement pas utile de demander d’examen sanguin à la recherche d’une perturbation hormonale.

Cette acné se traite comme une véritable acné (peroxyde de benzoyle, rétinoides topiques voire généraux, zinc… ).

Les cyclines sont contre-indiquées chez l’enfant car elles peuvent entrainer notamment une coloration grisatre des dents.

On se pose la question du role favorisant du fluor donné en prévention des caries dans cette pathologie?

ECZEMA DU VISAGE CHEZ L’ENFANT : soigner l’exema des joues

Eczema du visage chez l’enfant et le bébé

L’eczema du visage est une des causes fréquentes de plaques sur les joues des enfants et des bébés

En cas d’eczema sur le visage chez l’enfant ou le bébé, il faut consulter un médecin et si possible un dermatologue

Il confirmera l’eczema atopique des joues

Pourquoi mon enfant a-t-il de l’eczema du visage?

Les certitudes dans l’eczema atopique de l’enfant

La génétique

Il existe des facteurs génétiques dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson puisque 60% des parents ayant un enfant atopique, ont ou ont eu un signe d’atopie (un eczema atopique par exemple).
On retrouve souvent des antécédents d’allergies dans la famille.

Une hyper réactivité de la peau

Les enfants atopiques sont hyper réactifs à leur environnement

C’est-à-dire que les enfants et les nourrissons ayant de l’eczema réagissent plus facilement de manière allergique aux substances qu’ils rencontrent dans leur vie courante (poussières, poils d’animaux…)

Les enfants ayant de l’eczema ont une peau sèche

Les enfants et les nourrissons ayant de l’eczema ont une peau plus sèche et  » fissurée « , laissant pénétrer les allergènes dans la peau. La peau de l’enfant ou du nourrisson ayant de l’eczema « laisse donc pénétrer » les substances et leur permet de rentrer en contact avec les cellules immunitaires de la peau C’est pourquoi la lutte contre la peau sèche par l’hydratation et le respect de l’équilibre de la peau sont donc prépondérant et font partie intégrante du traitement de l’eczema de l’enfant et du nourrisson

Ce n’est pas rare et de plus en plus fréquent

L’eczema atopique concerne environ 10% des enfants

Il y a de plus en plus d’enfants et de nourrisson ayant de l’eczema depuis plusieurs décennies

Les autres hypothèses

Il y a de nombreuses hypothèses développée ici : causes de l’eczema atopique

Comment soigner l’eczema du visage de l’enfant

Mon enfant a des plaques d’eczema du visage

Le traitement des poussées d’eczema atopique peut faire intervenir principalement des médicaments diminuant le grattage (antihistaminiques), et des produits locaux intensifiant l’hydratation de la peau ainsi que des crèmes à la cortisone.
Les crèmes cortisonées peuvent être utilisées chez l’enfant. Il faut simplement les utiliser uniquement apres diagnostic par le médecin de l’eczema et veiller à les appliquer correctement selon les indications du médecin.
Les parents ont souvent peur dutiliser les crèmes cortisonées. Il faut savoir que ce sont les principales crèmes efficaces contre la poussée d’eczéma. Il vaut mieux un enfant qui s’épanouit avec une peau saine qu’un enfant qui dort mal et se gratte. Il suffit de bien utiliser les crèmes cortisonées (sous prescription médicale)

utiliser plutôt des crèmes à la cortisone de force moyenne,

en appliquer uniquement sur les zones d’eczéma fraîchement nettoyées, jusquà efficacité (environ 4 à 7 j)

et décroître progressivement les applications ensuite.
On considère que les crèmes à la cortisone peuvent être utilisés pour chaque poussée jusqu’à une quantité approximative de 1 tube pour un enfant de 4-5 ans.

Au-delà, il faut savoir reconsulter pour réévaluer le traitement et le bilan allergologique.

Les autres traitements de l’eczema de l’enfant et du bébé

On peut citer parmi les autres traitements les macrolides immunosuppresseurs, la photothérapie après 8 ans, les anti histaminiques, les probiotiques etc.

Comment éviter l’exema des joues du bébé ou de l’enfant?

Les enfants ayant de l’eczema atopique ont une peau sèche qui laisse plus facilement pénétrer les allergènes.

Il faut donc lutter contre cette sécheresse de la peau en appliquant des crèmes hydratantes, en évitant les bains trop chauds et prolongés et en utilisant des savons doux (de type surgras par exemple)

PLAQUES ROUGES DU VISAGE DE L’ENFANT : plaques qui démangent les joues de bébé

Plaques rouges sur le visage (joues) de l’enfant ou du bébé

Le visage, constamment en contact avec nos interlocuteurs, est un peu le reflet de notre enfant… avoir des plaques rouges sur le nez, le menton, les joues, le front n’est jamais agréable pour l’enfant et les parents

Les joues constituent une zone développée chez l’enfant, très convexe et donc très sujette aux frottements et en contact avec le milieu extérieur. Il est donc fréquent d’observer des plaques rouges des joues du bébé et de l’enfant

En cas de plaques rouges sur le visage (notamment les joues) chez votre enfant ou votre bébé, il faut consulter :

La consultation du médecin est indispensable afin d’obtenir un diagnostic précis.

Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de plaques rouges sur le visage (les joues notamment)

Le médecin va s’orienter en fonction d’éléments anamnestiques (est-ce que ce sont des plaques rouges qui grattent, qui brulent… ), topographiques (plaques rouges sur les joues uniquement… ) et cliniques (pustules, folliculite, points noirs, fièvre… )

Il évoquera plusieurs diagnostics, on peut citer parmi ceux-ci :

angiomes

encore appelés « fraises » du visage

fraise bébé
« Fraise » sur le visage d’un bébé

 

impetigo

une infection à streptocoque ou staphylocoque du visage, donnant des croutes comme du miel cristallisé (attention, de nombreuses autres dermatoses peuvent avoir cet aspect en se surinfectant)

impetigo
Impetigo du visage

acné du nourrisson

terme impropre pour la pustulose céphalique du nouveau né entre 2 et 6 semaines de vie

acne nourrisson
Pustulose céphalique improprement appelée acné du nourrisson

 

eczema atopique

dans sa forme de début vers 1 à 3 mois, donnant des plaques rouges sur les joues de l’enfant ou du bébé

eczema enfant
eczema atopique du visage

la rosacée de l’enfant

rosacee de l'enfant
Rosacée de l’enfant

Megalerytheme epidemique

Joues rouges et fièvre : mégalérythème épidémique?
Joues rouges et fièvre : mégalérythème épidémique?

Voir l’article megalerytheme

etc…

En fonction du diagnostic, le médecin vous apportera un traitement approprié

BOUTONS / PLAQUES AUTOUR DE LA BOUCHE CHEZ L’ENFANT : comment les soigner

Boutons et plaques autour de la bouche chez l’enfant ou le bébé

L’apparition de boutons et/ou de plaques autour de la bouche est toujours angoissant pour les parents. Il existe de nombreuses dermatoses pouvant être en cause

Boutons autour de la bouche chez l'enfant
Boutons autour de la bouche chez l’enfant

En cas de boutons ou plaques autour de la bouche : consultez un médecin

La consultation du médecin est indispensable afin d’obtenir un diagnostic précis.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Le médecin va tout d’abord demander vos antécédents ( les maladies ou interventions chirurgicales que vous avez subies, les traitements que vous prenez).

Ensuite il fera le point avec vous sur les problèmes que vous présentez (date de début, durée de l’éruption, démangeaisons… )

Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de boutons autour de la bouche

Le médecin va s’orienter en fonction d’éléments anamnestiques (est-ce que ce sont des boutons qui grattent, qui brulent… ) et cliniques (pustules, folliculite, points noirs… )

Elements anamnestiques et fonctionnels

Boutons autour de la bouche qui grattent ou démangent :

On peut citer parmi ceux-ci : eczema du visage (plaques rouges qui démangent), urticaire (ressemble à des piqures d’ortie) demodecidose , dermite séborrhéique (plaques rouges et souvent sèches sur les pourtours de la bouche),

Une mention spéciale à la dermite péri orale, très fréquente chez l’enfant, notamment en hiver, souvent aggravée par la sucette (tétine) et le tic de lécher systématiquement les lèvres sèches… La dermite periorale peut commencer très tôt chez l’enfant, dès l’âge de six mois, et elle survient souvent avant l’âge de 5-6 ans. Elle est plus fréquente chez les petites filles à peau claire.

dermite péri orale
La dermite péri orale, une cause classique de plaques rouges et sèches autour de la bouche de l’enfant, aggravée par la sucette et le tic de léchage

La dermite péri orale de l’enfant provoque des sécheresses de la bouche et des plaques rouges qui démangent parfois, mais peuvent aussi bruler.

La prise en charge de la dermite péri orale de l’enfant est souvent difficile compte tenu de la sucette et du tic de léchage fréquent chez les enfants.

Le médecin prescrit souvent des crèmes antibiotiques, voire des cremes antifongiques, mais c’est surtout l’éviction de la sucette (tétine) qui est parfois difficile. On peut aussi appliquer des cremes à l’oxyde de zinc la nuit pour limiter le contact avec la sucette.  La réponse au traitement est le plus souvent bonne, mais il faut de la patience, jusqu’à trois ou quatre mois.

La dermite péri orale de l’enfant peut évoluer comme celle de l’adulte avec des boutons pustuleux autour de la bouche, sans points noirs, notamment chez les petites filles vers 5-6 ans et notamment en cas d’utilisation de cremes à la cortisone.

Le traitement nécessite alors comme pour la dermatite périorale de l’adulte des antibiotiques par voie orale (erythromycine, metronidazole per os… ) et du métronidazole local pendant 3 à 4 mois. Il faut y associer une protection contre le léchage, la sucette… le plus souvent avec une pate à l’eau

Voir un article en anglais de 2015 sur la dermite peri orale de l’enfant

Boutons autour de la bouche qui brulent :

On peut citer parmi ceux-ci : démodécidose, rosacée, herpes labial (herpès buccal ou bouton de fièvre), dermite séborrhéique, dermite péri orale

Autres boutons fréquents autour de la bouche CHEZ L’ENFANT :

impetigo,

(donne des croutes comme du miel),

impetigo
Impetigo près de la bouche

 

acné (présence de microkystes et de points noirs)…

En fonction du diagnostic, le médecin vous apportera un traitement approprié

BOUTONS VISAGE ENFANT : les boutons sur les joues de l’enfant et du bébé

Boutons sur le visage de l’enfant ou du bébé

Le visage, constamment en contact avec nos interlocuteurs, est un peu le reflet de notre enfant… avoir des boutons sur le nez, le menton, les joues, le front n’est jamais agréable pour l’enfant et les parents

Les joues constituent une zone développée chez l’enfant, très convexe et donc très sujette aux frottements et en contact avec le milieu extérieur. Il est donc fréquent d’observer des boutons des joues du bébé et de l’enfant

En cas de boutons sur le visage (notamment les joues) chez votre enfant ou votre bébé, il faut consulter :

La consultation du médecin est indispensable afin d’obtenir un diagnostic précis.

Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de boutons sur le visage (les joues notamment)

Le médecin va s’orienter en fonction d’éléments anamnestiques (est-ce que ce sont des boutons qui grattent, qui brulent… ), topographiques (boutons sur les joues uniquement… ) et cliniques (pustules, folliculite, points noirs, fièvre… )

Il évoquera plusieurs diagnostics, on peut citer parmi ceux-ci :

angiomes, encore appelés « fraises » du visage

fraise bébé
« Fraise » sur le visage d’un bébé

molluscum contagiosum, petites tumeurs bénignes ombiliquées et posées sur la peau

Molluscum
Mollusca contagiosa

impetigo, une infection à streptocoque ou staphylocoque du visage, donnant des croutes comme du miel cristallisé (attention, de nombreuses autres dermatoses peuvent avoir cet aspect en se surinfectant)

impetigo
Impetigo du visage

acné du nourrisson, terme impropre pour la pustulose céphalique du nouveau né entre 2 et 6 semaines de vie

acne nourrisson
Pustulose céphalique improprement appelée acné du nourrisson

verrues, sous la forme notamment de papillomes verruqueux (photo) ou de verrues planes, plus discrètes, formant de petites plaques de quelques millimètres, de couleur chamois-brun

verrue du visage
Papillome verruqueux de la paupière

eczema atopique, dans sa forme de début vers 1 à 3 mois, donnant des boutons sur les joues de l’enfant ou du bébé

eczema enfant
eczema atopique du visage

la rosacée de l’enfant etc…

rosacee de l'enfant
Rosacée de l’enfant

En fonction du diagnostic, le médecin vous apportera un traitement approprié

TACHE DE VIN : l’angiome plan ou « tache de vin »

Angiome plan ou « tache de vin »

L’angiome plan ou ‘tache de vin’ est une tache rouge pâle ou violet foncé et froid au toucher fréquent au niveau de la face, est la forme la plus fréquente de malformation capillaire. Il ne régresse jamais spontanément sauf dans les forme médio-frontales (baiser de l’ange) et cervicales (morsure de cigogne).

L’angiome plan se voit chez 0,5% des bébés, et il touche autant la fille que le garçon.

La tache d’angiome plan s’étend alors progressivement lors de la croissance de l’enfant.

On distingue classiquement l’angiome plan

  • en nappe, de couleur rose-rouge pâle, à bords émiettés,
  • de l’angiome plan de type « géographique », bien délimité, de couleur plus sombre, bordeaux-violacée, en forme de continent ou classique « tache de vin« .
angiome tache de vin
Angiome plan du front à type de ‘tache de vin’ chez Michael Gorbatchev

Bien qu’il soit présent dès la naissance, le diagnostic de l’angiome plan n’est pas toujours évident :

  • la peau du nouveau-né est rouge-violacée, ce qui peut rendre difficile la visualisation d’une tache rosée mal délimitée,
  • les taches pigmentées (naevus congénital, tache café au lait) peuvent être très claires voire rosées à la naissance, difficiles à distinguer d’un angiome.

En cas de doute, on revoit alors le bébé à 2-3 mois de vie et les choses se sont constituées et individualisées

La majorité des angiomes plans se limitent à l’atteinte cutanée, mais rarement, elles peuvent s’associer à d’autres anomalies sous jacentes :

  • hyperplasie des tissus mous sous-jacents,
  • glaucome en cas d’atteinte périoculaire
  • syndromes complexes tels que le syndrome neuro-oculo-cutané, le syndrome de Klippel-Trenaunay (angiome plan du membre associé à un gigantisme progressif du membre atteint), le syndrome de Parkers-Weber (association de plusieurs malformations à flux lent et rapide) et le syndrome de Servell-Martorell (association de malformation veineuse, angiome plan causant une hypotrophie osseuse et des déformations squelettiques).

Au total il faut se méfier d’un angiome

  • chaud : faire un échodoppler à la recherche d’une anomalie vasculaire
  • du trijumeau ou dorsal médian : faire une IRM
  • étendu à un membre : Radiographie et doppler

En général l’angiome plan est traité au laser : voir l’article consacré au traitement de l’angiome au laser

FRAISE DU BEBE : l’hémangiome ou fraise

Fraise du bébé (Hémangiome)

L’hémangiome ou « fraise » fait partie des angiomes du bébé, dans la catégorie des tumeurs vasculaires

angiome
Hémangiome du cuir chevelu

L’hémangiome infantile est aussi appelé hémangiome immature, caverneux ou « fraise » est la tumeur vasculaire bénigne la plus fréquente de la petite enfance car il touche 5 à 10 % des nourrissons.

Pourquoi mon bébé a-t-il une fraise?

 

fraise bébé
« Fraise » sur le visage d’un bébé

L’hémangiome ou « fraise » est prédominant dans les populations d’origine européenne et les peaux blanches (ils sont 20 fois – fréquents sur peau noire) et touche plus les filles que les garçons (2.5 à 4 filles/1 garçon).

Il est généralement sporadique, mais quelques rares cas héréditaires ont été rapportés. Ainsi, l’antécédent familial d’hémangiome constitue un facteur de risque potentiel.

L’âge maternel elevé serait un facteur de risque, ainsi que l’hypoxie ante ou perinatale :

  • nouveau-né de petit poids (prématurés, grossesses gémellaires… ),
  • anomalies placentaires,
  • hypertension artérielle gravidique et/ou pré-éclampsie.

La fraise (hémangiome) de mon bébé est-elle dangereuse?

L’hémangiome est une tumeur rouge ou de couleur peau normale ferme et élastique, légèrement chaude à la palpation, mais qui ne bat pas+++++

Il mesure généralement quelques centimetres (80% font moins de 3 cm) et siège le plus souvent (60% des cas) sur la tete et le cou (le plus souvent sur les proéminences (nez, pommettes… ) et le centre du visage), mais on peut en voir sur tout le corps

Sur le visage il faut se méfier des hémangiomes segmentaires, répartis sur un segment du visage, qui feraient dix fois plus de complications que les formes localisées, car elles sont volontiers associées à des malformations sous-jacentes et s’ulcèrent souvent.

Parmi ces malformations redoutées des hémangiomes segmentaires faciaux figure notamment le syndromes PHACES, acronyme anglophone de :

• anomalies de la fosse Postérieure

Hémangiome facial

• anomalies Artérielles intra et extra-crâniennes

• anomalies Cardiaques congénitales et Coarctation aortique

• anomalies oculaires (Eye)

• anomalies Sternales et ventrales

Ainsi, tout nouveau-né porteur d’un hémangiome facial étendu et segmentaire de plus de 5 cm2, notamment en zone frontopalpébrale doit effectuer

  • une IRM cérébrale
  • examen ophtalmologique (notamment en cas d’atteinte fronto palpébrale)
  • Une echographie cardiaque et des gros vaisseaux

Quelle fraise a mon bébé?

L’hémangiome peut prendre classiquement 3 aspects :

• Cutané superficiel (également appelé tubéreux) :

rouge vif, à bords nets, en relief, « posée sur la peau » à surface mamelonnée irrégulière. C’est la classique « fraise »

angiome fraise
Hémangiome en ‘fraise’

• Profond:

tuméfaction arrondie et chaude, sous une peau normale ou bleutée.

• Mixte :

association d’une composante superficielle tubéreuse (apparaissant souvent en premier) et d’une composante profonde qui la dépasse et lui donne un contour bleuté

L’hémangiome infantile n’est pas présent à la naissance (c’est ce qui le distingue de l’hémangiome congénital), mais il peut exister deux types de taches prémonitoires chez le nouveau-né :

• Une tache blanche de constriction des vaisseaux ou « hamartome anémique »

• Une tache rouge, souvent avec petis vaisseaux (télangiectasies)

L’hémangiome infantile apparaît dans les jours ou les semaines qui suivent la naissance.

L’hémangiome évolue alors le plus souvent en trois phases :

  • une phase de prolifération précoce vers 3 à 8 mois : l’angiome pousse et augmente de volume
  • une phase de latence vers la fin de la première année de vie
  • et une phase de régression spontanée en moyenne jusque vers l’âge de 5 et 7 ans (la régression est complète dans 90% des cas à 4 ans)

Il existe cependant dans 70% des cas des séquelles d’angiomes plus ou moins importantes :

résidu fibro-graisseux,

aire de peau plus lâche et plus fine fine due à la destruction du tissu élastique

petits vaisseaux (télangiectasies), pouvant être traitées par laser.

Comment soigner la fraise (hémangiome) du bébé?

Compte tenu de l’évolution naturelle des hémangiomes infantiles vers la régression spontanée au bout de quelques mois, la règle est l’abstention thérapeutique et la surveillance chez plus de 80% des bébés.

Cependant, l’attente de cette régression ne peut être envisagée spontanément en cas de signes alarmants :

• mise en jeu le pronostic vital (hémangiome siégeant près de la gorge par exemple)

• menace sur une fonction (près du nez, de la bouche, de l’oeil… )

ulcération : il existe une plaie au pole superieur de l’angiome

• risque de préjudice esthétique majeur

hemangiome du visage sur un bébé
Hemangiome (« fraise ») avec risque fonctionnel et esthétique

Dans ces cas, il est fréquent de proposer un traitement aux parents :

Propranolol

Le propranolol (un betabloquant), dont l’efficacité a été découverte et étudiée par l’équipe bordelaise de dermatologie pédiatrique, est devenu le traitement médical de première ligne des hémangiomes compliqués. Dans + de 80% des cas on observe dans les heures qui suivent la prise du traitement un affaissement et un changement de couleur de l’hémangiome puis une régression plus ou moins complète en quelques mois.

Plus le traitement est donné tôt plus on stoppe la phase de croissance de l’hémangiome infantile (6 à 9 mois).

Les principaux effets secondaires sont les hypoglycémies, l’aggravation d’un bronchospasme au cours des épisodes de bronchiolites, des malaises avec pâleur, voire cyanose et hypotension ou plus rarement des hyperkaliémies. Il est donc institué en milieu hospitalier sous surveillance puis en ambulatoire (à la maison) dès que les fonctions vitales sont rassurantes, jusqu’à la fin de la période de croissance supposée de l’hémangiome, soit environ 6 à 9 mois.

La dose initiale recommandée est de 1 mg/kg/jour, répartie en 2 prises séparées de 0,5 mg/kg, augmentée progressivement sous surveillance médicale :

1 mg/kg/jour pendant 1 semaine,
puis 2 mg/kg/jour pendant 1 semaine,
puis 3 mg/kg/jour en dose d’entretien le matin et en fin d’après-midi, si possible au cours du repas pour éviter les hypoglycémeis, avec un intervalle d’au moins 9 heures entre deux prises.

Une surveillance clinique de l’état de l’enfant et un réajustement de la posologie doivent être réalisés au moins une fois par mois.

La Corticothérapie générale

Utilisee en seconde intention

Autres traitements :

Corticothérapie intra-lésionnelle (injections de cortisone dans l’hémangiome), Interféron, vincristine, chirurgie, embolisation, laser…

 

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VARICELLE : le bouton de varicelle et calmer les démangeaisons

La varicelle

Bouton de varicelle
Bouton de varicelle

Cause

Les Herpes viridae ont pour particularité de loger dans les nerfs qui innervent le site d’’innoculation, d’’y  » dormir  » et de se  » réveiller  » lors de certaines situations.

On distingue de nombreux types d’Herpes viridae.

Nous nous intéressons aux types  » Virus Herpes Simplex  » et  » Virus Varicelle Zona  »

Les virus Zona-Varicelle se transmettent par voie respiratoire ou par contact avec les lésions d’une personne qui exprime le virus.

La première contamination, le plus souvent pendant l’’enfance donne la varicelle.

Le virus  » dort  » ensuite dans les nerfs. Il peut récidiver en donnant un Zona, souvent très douloureux et grave au niveau des yeux.

La varicelle s’observe le plus souvent par petites épidémies en hiver-printemps, chez les enfants en crèche ou scolarisés (90% des varicelles s’observent avant 10 ans)

La personne ayant une varicelle est souvent contagieuse un à deux jours avant l’apparition des lésions, puis jusqu’à assèchement des lésions (soit environ une semaine à 10j).

La varicelle est une maladie infantile fréquente et le plus souvent bénigne.

Elle peut cependant se compliquer :

  • d’une surinfection des lésions par des bactéries, il s’agit de l’impétiginisation des lésions, ressemblant à de l’impetigo
  • La pneumonie varicelleuse, notamment chez les jeunes enfants et les femmes enceintes (une varicelle durant la grossesse doit etre prise au sérieux et amener à consulter un service spécialisé, notamment lorsqu’elle survient dans les 4 premiers mois de la grossesse, car elle peut alors etre source rare, mais réelle de malformations du foetus).
  • L’encéphalite varicelleuse

La varicelle de l’adulte est particulièrement à risque de complications

Varicelle de l'adulte
Varicelle de l’adulte

Bouton de la varicelle

L’incubation est de 15 jours apres la contamination.

varicelle
Vésicule de varicelle, comme une goutte de rosée sur une zone de peau rouge

Puis apparait une fièvre durant quelques jours, suivie de l’apparition de boutons rouges et gonflés comme des piqures, qui démangent Puis les boutons se couvrent de petites vésicules qui permettent le diagnostic, posées comme une goutte de rosée.

Varicelle
Varicelle

Enfin, les cloques perçent et sèchent, formant une croute. Les lésions seches ne sont plus contagieuses.

Boutons de varicelle, croutes et cloques
Boutons de varicelle, croutes et cloques
Croutes de varicelle : attention aux cicatrices
Croutes de varicelle : attention aux cicatrices

Soigner et calmer les démangeaisons de varicelle

Tout dépend du patient :

Enfants de moins de plus d’un an et moins de 12 ans

Chez les enfants de moins de 12 ans, il faut

  • surveiller l’enfant,

  • le déscolariser,

  • lutter contre la fièvre

    paracétamol mais surtout pas d’aspirine, pouvant provoquer un syndrome de Reye, ni d’ibuprophène

  • calmer les démangeaisons de la peau

    le grattage est source de cicatrices et de surinfection.

le médecin prescrit généralement des antihistaminiques pour soulager les démangeaisons et éviter le grattage

on peut aussi :

  • donner des bains avec un produit tel que l’amidon ou une huile de bain (par exemple Avene TRIXERA Bain, MUSTELA STELATOPIA Huile de Bain, OILATUM Huile de bain, EUCERIN Huile de bain et douche ATOPICONTROL La roche Posay LIPIKAR Huile lavante…)
  • appliquer sur la peau du talc officinal

 

  • Désinfecter doucement les boutons

Ceci a pour but de lutter contre le risque de surinfection des lésions de varicelle, notamment par le staphylocoque doré. On observe alors un aspect d’impetigo : croutes jaunes et cristallisées comme du miel

On recommande généralement de laver les boutons de varicelle à l’eau et au savon doux une fois par jour, idéalement avec des produits doux comme une huile de bain (par exemple Avene TRIXERA Bain, MUSTELA STELATOPIA Huile de Bain, OILATUM Huile de bain, EUCERIN Huile de bain et douche ATOPICONTROL La roche Posay LIPIKAR Huile lavante…)

Si l’impetigo apparait, il faut consulter un médecin sans tarder.

En attendant la consultation, ou en prévention de l’infection, on peut sur conseil médical et de son pharmacien utiliser des produits antiseptiques doux : on trouve sur Internet ou dans sa pharmacie des produits autorisés en accès direct par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament pour soulager les démangeaisons. Il faut être très prudent avant d’utiliser des crèmes ou des lotions et bien demander conseil à son pharmacien (risque d’allergie de peau, d’aggravation de sa maladie de peau…)

Cremes pour soigner la varicelle :

Demandez bien conseil à votre pharmacien et/ou médecin avant d’appliquer ces cremes disponibles en pharmacie sans ordonnance sur les lésions de varicelle : CETAVLEX AQUEUX 0,5 %, solution pour application cutanée (Digluconate de chlorhexidine)/ CETAVLON, crème (Cétrimide)

Lotions pour soigner la varicelle :
Sur conseil du pharmacien ou du médecin :

N’utilisez ces lotions disponibles en pharmacie que sur conseil de votre pharmacien et/ou médecin : DIASEPTYL 0,5 %, solution pour application cutanée (Digluconate de chlorhexidine) / SEPTIVONSPRAY 0,05%, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine)

Lotions à éviter pour soigner la varicelle :

On évitera par contre les solutions à base de benzalkonium, plus irritantes et susceptibles d’engendrer des allergies de peau, telles que MERCRYL, solution pour application cutanée ou MERCRYLSPRAY, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine / Benzalkonium)

Idem pour l’hexamidine, qu’il vaut mieux éviter pour soigner la varicelle car elle est irritante elle aussi : HEXASEPTINE 0,1 %, solution pour application locale en flacon (Hexamidine)

Nouveau-nés, nourrissons, adultes et enfants de plus de 12 ans

Le médecin discutera la mise sous traitement antiviral, l’aciclovir (Zovirax® ), selon un protocole précis :

Nouveau-né

si varicelle chez la mère dans les 5 jours qui précèdent l’accouchement ou les 2 jours qui le suivent, même en l’absence d’éruption chez l’enfant :
aciclovir (ZOVIRAX® IV) – 20 mg/kg/8h durée 8 à 10 jours
(Veiller à des apports hydriques suffisants)

Adulte ou enfant si varicelle compliquée notamment pneumopathie varicelleuse / Femme enceinte / Adulte ou Enfant immunodéprimés

aciclovir (ZOVIRAX® IV) – 15 mg/kg/8h durée totale 8 à 10 jours
relais oral en fonction de l’évolution par valaciclovir
(Veiller à des apports hydriques suffisants)

Eviter la varicelle

Il peut être judicieux d’éviter d’attraper la varicelle (femme enceinte, patient immunodéprimé…) :

Patient mmunocompétent

< 12 ans sans ATCD de varicelle

pas de prévention et surveillance

> 12 ans sans ATCD de varicelle

Vaccination : VARILRIX® ou VARIVAX® dans les 3 jours suivant  l’exposition 2 doses à 8 semaines d’intervalle
Pour les femmes en âge de procréer contraception efficace jusqu’à 1 mois post-injection

Immunodéprimé et femme enceinte sans antécédent de varicelle connu : sérologie en urgence

Si IgG positif

pas de traitement

Si IgG négatif

VARITECT®  1 mL/kg à administrer dans les 96h suivant le contage

Référence

Prévention et Traitement antiviral de la VARICELLE

Traitement de l’eczema du bebe et du nourrisson (eczema atopique)

Traitement de l’eczema du bébé et du nourrisson

1/ L’eczema de l’enfant et du bébé ou eczema atopique, comment le reconnaître ?

2/ Quelles sont les causes de l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

3/ Soins et traitement de l’eczema du bébé

A/ Le traitement de la crise

A-1/ Les crèmes cortisonées

Les crèmes cortisonées peuvent être utilisées chez le bébé. Il faut simplement veiller à les appliquer correctement selon les indications du médecin.

>>> Des conseils pour le traitement de la crise d’eczema de l’enfant et du bébé

A-2/ Les autres traitements de l’eczema du bébé

On peut citer parmi les autres traitements les macrolides immunosuppresseurs, la photothérapie après 8 ans, les anti histaminiques, les probiotiques etc.

B/ Entre les crises d’eczema de l’enfant et du bébé

Les enfants ayant de l’eczema atopique ont une peau sèche qui laisse plus facilement pénétrer les allergènes.

Il faut donc lutter contre cette sécheresse de la peau en appliquant des crèmes hydratantes, en évitant les bains trop chauds et prolongés et en utilisant des savons doux (de type surgras par exemple)

>>> D’autres conseils pour la prise en charge de l’eczema de l’enfant et du bébé

Quand faire des tests allergologiques (tests à la recherche d’une allergie) dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

ROSEOLE : la roséole ou 6eme maladie

Roséole


La roséole désigne deux entités distinctes selon que l’on s’intéresse à l’adulte ou à l’enfant :
– chez l’adulte, il s’agit le plus souvent de la syphilis secondaire précoce (ou première floraison)
– chez l’enfant il s’agit de la roséole infantile ou 6eme maladie ou exanthème subit, dus à l’infection par un virus de la famille des herpes virus, HHV6
C’est la roséole infantile que nous allons développer :

Signes de la roseole de l’enfant

La roséole infantile survient généralement avant 4 ans, et le plus souvent avant deux ans
Incubation de la roséole : entre 5 et 15j.

La roséole survient en deux phases d’environ 4 jours chacunes :
– Fièvre soudaine et élevée (souvent supérieure à 39°C) +/- douleurs de gorge, paupières gonflées, irritabilité, adenopathies cervicales
– vers le 4eme jour, éruption de la roséole macules rosées sans prurit, débutant sur le visage et le tronc, puis s’étendant au reste du corps. La roséole est le plus souvent bénigne et guérit en quelques jours.

La consultation est indispensable si le bébé a moins de trois mois et en cas de fièvre elevée (40°C) ou mal tolérée

Complications possibles :

– Liées à la fièvre (syndrome hyperpyrétique et convulsions…).
– rares cas d’hépatites, de méningo-encéphalite et de thrombopénie (baisse des plaquettes)

Examens complémentaires diagnostiques

Symptomatique : traitement de la fièvre.

PROTECTION SOLAIRE ENFANT : comment protéger les enfants du soleil?

Protéger les enfants du soleil : comment et pourquoi?

Introduction :

Nous avons vu les effets néfastes du soleil sur la peau dans la fiche consacrée aux effets du soleil sur la peau.

La peau des enfants est particulièrement sensible au soleil et la peau des enfants « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reçus pendant l’enfance.

On estime que 90% du risque solaire (vieillissement de la peau, rides, taches, cancer de la peau) est constitué avant 18 ans et notamment durant l’enfance

Il est donc impératif de protéger les enfants du soleil.

Certains parents pensent que le soleil est bon pour leur enfant et qu’il fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire au développement staturo-pondéral de leur enfant.

S’il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche, l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffisent

Protéger les enfants du soleil

Les conseils de protection solaire classiques sont bien évidemment recommandés pour les enfants, mais il est important de renforcer la protection solaire des enfants par rapport aux adultes :

Eviter l’exposition directe de la peau des enfants et des bébés au soleil

Il est important d’éviter autant que possible toute exposition au soleil pour les enfants et pour les bébés. La peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le pus tard possible! La peau de l’enfant est particulièrement fragile au soleil et il convient donc de l’exposer le moins possible, notamment entre 11 et 16h l’été

Cherchez l’ombre !

Essayez de privilégier les zones ombragées pour laisser jouer les enfants et placez votre bébé à l’ombre. Il faut savoir que l’ombre d’un mur protège mieux que l’ombre d’un arbre ou d’un parasol. Il existe dorénavant des tentes constituées de tissu « anti-UV » ayant un indice de protection SPF 50 +

Méfiez-vous des nuages !

Un ciel voilé laisse passer environ 80% des UV! Il ne faut donc pas se fier aux nuages et se protéger autant sous un ciel voilé, un ciel de cumulus… que lorsque le ciel est tout bleu

Méfiez-vous de la réverbération

La réverbération est la retransmission des rayons solaires par une surface claire (eau, sable, neige… ). Les rayons UV atteignent donc les enfants à l’ombre ! Il faut savoir que la réverbération du sable est d’environ 20% des UV et que la neige réverbère environ 80% des UV

Protégez les enfants avec des vêtements

Même à l’ombre, faites porter

des vêtements couvrants aux enfants. Il existe dorénavant des vêtements en textile « anti-UV », pratiques pour les jeux d’eau notamment car ils sont en fibres textiles séchant facilement et s’écartant peu lorsqu’elles sont mouillées. Un T-Shirt classique en coton voit ses mailles s’élargir lorsqu’il est mouillé et protège beaucoup moins du soleil) chapeau à large bord lunettes de soleil adaptées aux enfants…

 

Quelle crème solaire pour les enfants ?

La crème solaire doit être appliquée une demi heure avant l’exposition et renouvelée :

  • une demi heure apres le début de l’exposition – après chaque bain ou séchage à la serviette

  • et si possible toutes les deux heures.

Dans la fiche consacrée au choix d’une creme solaire, vous trouverez un chapitre consacré à la creme solaire pour les enfants et les bébés.

Reproduction d’une interview donnée à la société Fedjoa, fabricant de vetements anti-UV :

I/ On dit que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire à la croissance des enfants, pourquoi cependant est-il important de les protéger du soleil?

La peau des enfants est particulièrement sensible au soleil et elle « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reçus pendant l’enfance. Ainsi, la plupart des effets néfastes du soleil de l’adulte jeune (cancer de la peau, premières rides précoces du visage, taches brunes… ) sont dues a des expositions solaires et des coups de soleil dans l’enfance.
On sait que le risque de melanome (cancer de la peau pouvant être extrêmement agressif, se présentant le plus souvent sous la forme d’une tache foncée) du sujet jeune est directement corrélé avec la fréquence et la sévérité des coups de soleils avant 20 ans.
Il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche, l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffisent amplement.

II/ Comment peut-on protéger au mieux ses enfants, afin de leur éviter des désagréments plus tard?

Tout d’abord, il ne faudrait pas exposer directement au soleil les enfants de moins de 3 ans : la peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le plus tard possible!
Quoiqu’il en soit, pour tous les enfants, il est impératif de suivre les conseils de photoprotection à la lettre, tenant en 3 points dans l’ordre de leur importance :
1/ Pas de sortie au soleil estival entre 11h et 16h,
2/ Privilégier la photoprotection externe par des moyens physiques : chercher l’ombre (mur, parasol ou tente anti UV, arbre à feuillage épais… ) et même à l’ombre (le sable et l’eau réverbèrent les rayons du soleil!), faites-leur porter des vêtements anti UV (combinaison ou T-shirt+short, lunettes de soleil de très bonne facture, chapeau à large bord).
3/ Concernant les crèmes, on recommande généralement de privilégier les crèmes minérales (sans filtres chimiques) avant 7 ans car la peau des enfants a un taux de pénétration plus important et le risque d’allergie aux filtres notamment, est plus important.

III/ Vous suggérez de couvrir les enfants de vêtements anti-UV, mais encore faut-il qu’ils l’acceptent! Et puis n’est-il pas moins onéreux de leur faire porter des vêtements de tous les jours?

Tout est une question d’éducation dès le plus jeune âge
Si vous avez habitué vos enfants à aller à la plage avec des vêtements anti-UV, des lunettes, un chapeau… ils trouveront cela normal
S’ils n’en ont pas encore l’habitude, il suffit de leur expliquer que le soleil est méchant pour leur peau et la brûle
Je fais partie d’une génération d’enfants qui a couru nu sur les plages à toute heure de la journée en plein été. Mais mes parents ne savaient pas. Aujourd’hui nous savons que le soleil est néfaste pour la peau fine de nos enfants et nous récoltons les pots cassés chez les adultes : l’incidence du mélanome (nombre de nouveaux cas) a doublé tous les 10 ans ces dernières décénnies! Pourrons-nous nous justifier auprès de nos enfants devenus adultes alors que nous savions?
On commence à voir de plus en plus d’enfants couverts sur les plages; mais il faut savoir que le coton est un mauvais protecteur : ses mailles se distendent lorsqu’il est mouillé. Qui plus est, on recommande les coloris foncés, or les parents souhaitant que leurs enfant n’aient pas trop chaud, leurs mettent souvent du blanc. Connaissez-vous l’indice de protection d’un T Shirt en coton blanc, même pas mouillé? Il a un indice 4!
Les maillots anti-UV sont à base de textiles aux mailles serrées, même mouillées, séchant vite et parfois limitant même l’adhérence du sable!
J’ai bon espoir, quand je vois les petits anglo-saxons qui pour la plupart ont des combinaisons anti UV sur les plages, que les choses vont se généraliser en France d’ici peu car nous avons toujours du retard.
Voici plusieurs années que j’achète chaque année des vêtements anti-UV et je suis favorablement impressionné par les améliorations progressives que l’on observe d’année en année. Avant, on ne trouvait que des vêtements anti UV mal coupés, dont les motifs manquaient d’originalité et dont le tissu se distendait après quelques lavages. On trouve dorénavant de jolis vêtements de bonne facture, testés 50+, que les enfants ont envie de porter et qui supportent les lavages.

IV/ Soit, mais ne serait-il pas plus simple de les couvrir de crème solaire de la tête aux pieds?

La crème solaire n’est pas la panacée, loin de là, notamment chez l’enfant :
– les indices de protection affichés sont calculés avec une quantité de 2mg/cm² de peau. Or, en pratique, on applique en général 0,5 à 0,7mg/cm² : vous pouvez donc diviser les indices par 3 en pratique! C’est pour cela qu’on recommande un indice de protection minimum de 30 dans nos contrées
– comme je l’ai déjà dit, on recommande des crèmes minérales avant 7 ans, or ces dernières sont blanches et épaisses. Pour les plus grands, on fait maintenant de bons produits solaires avec des filtres efficaces, une galénique agréable etc. Or on recommande d’appliquer de la crème 20 minutes avant le début de l’exposition, 20 minutes après le début puis toutes les 2h et après chaque bain. Calculez le budget que cela représente pour une famille! Le port de vêtements anti-UV permet de n’appliquer de crème que sur les zones découvertes
– enfin, il y a de nombreuses controverses sur l’innocuité des crèmes solaires (allergies aux filtres chimiques, présence de nano-particules, contamination de la biosphère, pénétration transcutanée chez l’enfant… )

V/ Bon, mais ils vont bronzer quand même? Et une fois bronzés, on peut les protéger moins?

Le bronzage est une réaction de défense de la peau, qui produit un pigment afin de tenter d’absorber les UV dans les couches superficielles de la peau et de les empêcher de pénétrer dans les couches profondes. Mais ce mécanisme de défense est très imparfait et il se fait parfois au dépens d’un coup de soleil, notamment chez les peaux claires.
Les enfants prennent quand même un teint halé avec une photoprotection efficace, mais sans coup de soleil. Une fois halés, il ne faut pas les protéger moins car comme je le disais précédemment, leur peau garde en mémoire les mutations cellulaires provoquées par les UV.
Dernier conseil, méfiez-vous des nuages : un ciel voilé laisse passer environ 80% des UV!

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté /Mauvais grain de beauté
Cancer de la peau : cancer basocellulaire / cancer spinocellulaire / melanome Le soleil et la peau / Protection solaire / Crème solaire /Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ? Taches brunes / taches solaires / Traitement taches brunes / laser taches

 

PLAQUES DERRIERE LES GENOUX CHEZ L’ENFANT : plaques rouges qui grattent aux genoux

Plaques rouges qui grattent derrière les genoux chez l’enfant

Il est fréquent de voir apparaitre des plaques rouges qui grattent sur la peau.

Lorsque cela apparait chez l’enfant, les parents sont toujours inquiets.

En cas de plaques qui démangent derrière les genoux : consultez un médecin!

La consultation du médecin est indispensable afin d’obtenir un diagnostic précis.

Le médecin va tout d’abord demander vos antécédents ( les maladies ou interventions chirurgicales que vous avez subies, les traitements que vous prenez).

Ensuite il fera le point avec vous sur les problèmes que vous présentez (date de début, durée de l’éruption, démangeaisons… )

Et il vous examinera, parfois au besoin d’une lampe grossissante. Si vous voyez un dermatologue, ce dernier peut utiliser un dermoscope (sorte de loupe posée à même la peau) et il pourra vous proposer de prendre en photo vos lésions.

Dermatoscope

Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de plaques qui démangent derrière les genoux

On peut citer parmi ceux-ci :

L’eczema atopique

dans lequel on trouve souvent des plaques d’eczema derriere les genoux

eczema atopique
Plaques d’eczema atopique derrière les genoux d’un enfant

Voir l’article consacré à l’eczema atopique

Les molluscums contagiosum

De petites tuméfactions d’origine virale, souvent posées sur les plaques rouges d’eczema

Molluscum
Mollusca contagiosa : les molluscum contagiosum se présentent comme de petites tuméfactions ombiliquées

Voir l’article consacré aux molluscums contagiosums

L’impetigo

Une infection à streptocoque ou staphylocoque sur la peau, fréquente chez l’enfant

Impetigo
Impetigo croûteux à type de pyodermite

Voir l’article consacré à l’impetigo

Lorsque le diagnostic sera posé, le médecin vous proposera un traitement adapté à suivre attentivement.

 

FESSES ROUGES DE BEBE : erytheme fessier

Fesses rouges du bébé (erytheme fessier)

La dermite du siège ou erytheme fessier est un probleme fréquent du bébé et du jeune enfant. Les fesses de bébé peuvent etre rouges pour de multiples raisons mais dans la majorité des cas, il convient de lutter contre la macération (milieu humide des couches) provoquant une irritation de la peau par le biais des urines et des selles : la plupart du temps la rougeur correspond à une irritation au niveau du contact avec les couches (irritation des fesses). Dans ce cas, l’érythème fessier est bénin et disparaît généralement dès qu’on assèche un peu la peau des fesses de bébé. Cependant les dermites du siège peuvent correspondre à une localisation de dermatose plus rare notamment d’origine inflammatoire ou une mycose profuse (candidose).

Candidose du siège de bébé
Candidose du siège de bébé

Consulter un médecin

La consultation du médecin est indispensable afin d’obtenir un diagnostic précis.
Le médecin va faire le point sur les problèmes que présente votre enfant (date de début, durée de l’éruption, démangeaisons… )
Il vérifiera s’il n’y a pas d’infection cutanée (mycose notamment).

Diagnostic

On distinge plusieurs cas de figures :

1/ Dermite en W

Ce sont les fesses rouges les plus fréquentes, liées à des facteurs mécaniques ou à l’occlusion, la macération jouant un rôle initiateur. La dermite des convexités ou « en W » survient surtout entre 6 et 12
mois. Elle est en W car elle respecte les plis, qui restent clairs

Dermite en W

La dermite des convexités est d’origine multifactorielle, liée aux caractéristiques de la peau du nouveau-né et à l’occlusion  : l’incontinence du nourrisson en fait une zone constamment agressée par la présence d’urine ou de selles (plus ou moins acides et riches en bactéries), accentué par le port de couches provoquant occlusion et macération constante et frottement de la peau sur les couches.

Ainsi, l’érythème fessier peut se développer très rapidement, notamment
an cas de diarrhée.
Au maximum on observe des papules érosives (papulose érosive ou dermite syphiloïde de Sevestre et Jacquet).

2/  Dermite des plis

Selon leur point de départ, deux types de dermite des plis sont distingués : les dermites périorificielles (en O) et les intertrigos des plis (en Y).

2.1/ Dermite en O

Il s’agit le plus souvent d’une atteinte péri-anale, souvent érosive survenant le plus souvent au cours d’une diarrhée par l’irritation chimique par les selles, avec possible surinfection soit par l’agent responsable de la diarrhée (staphylocoque doré, entérobactéries) soit par le Candida albicans. Dans ce cas le médecin demande un prélèvement bactériologique et mycologique.

Parfois l’atteinte peut être vulvaire, accompagnant une infection urinaire. Un examen cytobactériologique des urines peut alors être proposé par le médecin

2.2/ dermite en Y

Il s’agit d’une dermite des grands plis de l’aine et interfessier, appelés intertrigos, qui peuvent être microbiens ou candidosiques.

Les intertrigos streptococciques, comme les anites streptococciques peuvent avoir un aspect de décollement à la périphérie et sont nettement plus rares que les intertrigos candidosiques, dans lesquels on observe une desquamation et des papulo-pustules en périphérie de la rougeur du fond du pli dessinant un Y (dermite « en Y »).

3/  Dermites diffuses

La dermite peut être profuse, notamment en cas :

  • de dermite du siège résistante au traitement
  • de psoriasis des langes ou napkin psoriasis survient chez le nourrisson, rarement avant 6 mois, l’allure est d’emblée diffuse, à limite nette avec parfois quelques plaques de psoriasis survenant sur le ventre
  • de dermite séborrhéique, souvent bipolaire avec une atteinte du visage et du cuir chevelu en même temps que l’atteinte du siège. Elle survient souvent le nourrisson dans les 3 premiers mois.
  • de dermatoses plus rares : histiocytose langerhansienne (lésions papuleuses, infiltrées parfois érosives, purpuriques voir nécrotiques,
    touchant le fond du pli), acrodermatite entéropathique ( érosions péri-orificielles en rapport avec une carence en zinc), eczéma de contact…

Traitement

Dans la majorité des cas il convient de bien sécher les lésions car l’erytheme fessier est aggravé par la macération sous les couches de bébé.
Pour cela, il suffit de
– laver avec un savon doux ou effectuer le change avec une lotion hypoallergénique spéciale « change » ou à l’eau tiède sans savon
– bien sécher sans frotter
– appliquer des lotions asséchantes voire la pâte de zinc prescrites par le médecin
Il faut aussi éviter d’aggraver la macération en évitant d’appliquer les crèmes prescrites en couche épaisse s’il s’agit de crèmes grasses.

En cas de candidose

Le médecin prescrira des antifongiques en lait, lotion voire poudre adaptés aux bébés

Quand reconsulter?

  • si la rougeur persiste malgré les traitements bien menés, plus de 2 jours, voire qu’elle s’aggrave ou s’étend au dela des couches.
  • si des croûtes ou des cloques se développent.
  • si le bébé a un retentissement sur son état général (grognon, dort mal, fièvre…)

PILOMATRICOME : le pilomatricome

Pilomatricome


Le pilomatricome portait anciennement le nom d’ « epithelioma » (terme impropre) calcifié de Malherbe. Il s’agit d’un hamartome pilaire. Il touche surtout l’enfant et prédomne sur le haut du corps (visage, cou, bras). Il prend l’allure d’une petite tumeur d’aspect dur et polygonal

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Exerese

MEGALERYTHEME EPIDEMIQUE : le megalerytheme epidemique ou cinquieme maladie

Megalerytheme epidemique

Joues rouges et fièvre chez l'enfant : mégalérythème épidémique?
Joues rouges et fièvre chez l’enfant : mégalérythème épidémique?



Le megalerytheme epidemique ou « 5eme maladie », est une eruption virale due a Parvovirus B19
L’incubation est de 7 à 10 jours puis survient un érythème « souffleté » des joues (impression que l’enfant a les joues rouges à cause d’une « claque »). Puis dans un second temps apparait une eruption en résille prédominant aux faces d’extension des membres, avec des contours circinés en « guirlande »

Eruption réticulée en guirlandes du megalerytheme
Eruption réticulée en guirlandes du megalerytheme

Biologie : possibilite de baisse des cellules sanguines notamment les globules blancs (leucopenie, neutropenie, lymphopenie) et/ou des plaquettes (thrombopenie)…


Chercher un contact avec femme enceinte au premier trimestre car risque d’avortement spontané ou anasarque

MALADIE DE FABRY : la maladie de Fabry

Maladie de Fabry



Maladie et Fabry est transmise par la femme et n’atteignant que l’homme.
oeœdème dur des mains et de la face,
+ atteintes progressivement rénale (+++), cardiaque, neurologiques

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Traitement
Des atteintes viscérales

ECZEMA ENFANT : l’eczéma de l’enfant ou dermatite atopique

L’eczema de l’enfant : dermatite atopique

Votre enfant a des plaques rouges et sèches qui le démangent, surviennent par poussées notamment en hiver : c’est peut être de l’eczema atopique ou eczema de l’enfant.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Des plaques rouges et sèches qui grattent chez l’enfant : et si c’était de l’eczema atopique?

Cet article en vidéo:

L’eczema atopique ou eczema du nourrisson et de l’enfant : qu’est-ce que c’est ?

La dermatite atopique ou eczema atopique de l’enfant et du nourrisson, est une dermatose eczematiforme qui comme son nom l’indique, touche le nourrisson et l’enfant, mais qui peut se poursuivre à l’age adulte. L’eczema du nourrisson commence le plus souvent vers 3 mois.

Les plaques d’eczéma prédominent sur les joues chez le jeune enfant puis elles touchent préférentiellement les plis du coude et la zone située derrière les genoux ou derrière les oreilles (eczema des oreilles).

Causes

L’eczéma constitutionnel de l’enfant appartient au groupe des maladies allergiques (on parle d’atopie comme pour l’asthme, la rhinoconjonctivite allergique, l’urticaire…).

Il existe quelques certitudes et beaucoup d’hypothèses dans le domaine de l’eczéma du bébé et de l’enfant (role du lait maternel, de l’hygiène… ).

Les certitudes dans l’eczema de l’enfant

Il existe des facteurs génétiques dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson puisque 60% des parents ayant un enfant atopique, ont ou ont eu un signe d’atopie (un eczema atopique par exemple).

On retrouve souvent des antécédents d’’allergies dans la famille.

Les enfants atopiques sont hyper réactifs à leur environnement

C’est-à-dire que les enfants et les nourrissons ayant de l’eczema réagissent plus facilement de manière allergique aux substances qu’ils rencontrent dans leur vie courante (poussières, poils d’animaux… )

Les enfants ayant de l’eczema ont une peau sèche

Les enfants et les nourrissons ayant de l’eczema ont une peau plus sèche et  » fissurée « , laissant pénétrer les allergènes dans la peau. La peau de l’enfant ou du nourrisson ayant de l’eczema « laisse donc pénétrer » les substances et leur permet de rentrer en contact avec les cellules immunitaires de la peau C’est pourquoi la lutte contre la peau sèche par l’’hydratation et le respect de l’équilibre de la peau sont donc prépondérant et font partie intégrante du traitement de l’eczema de l’enfant et du nourrisson

Il y a de plus en plus d’enfants et de nourrisson ayant de l’eczema depuis plusieurs décennies

Le Staphylocoque doré joue un rôle…

La colonisation par Staphylococcus aureus (le « redoutable » staphylocoque doré , un germe pathogène dit opportuniste, qui est naturellement présent dans le microbiote humain) chez les enfants atopiques, semble important dans la génèse de la maladie

Pour en savoir plus, voir l’article sur les causes de l’eczema de l’enfant

Symptomes

L’eczema atopique du nourrisson débute le plus souvent avant l’âge de 1 an.

Son diagnostic nécessite une consultation médicale.

La dermatite atopique peut prendre plusieurs formes : plaques rouges et qui grattent au niveau des joues, du ventre, du dos, des plis des coudes et des genoux …etc.

A/ La forme typique de dermatite atopique débute vers 3 mois.

Dans 50 à 70% des cas, un parent au 1er degré est atopique (antécédents d’eczéma atopique chez le papa par exemple)

La première manifestation d’eczema atopique du bébé est souvent la sécheresse cutanée. Ensuite surviennent un ecéma des convexités du visage (joues notamment) et des membres.

Environ un eczema atopique du bébé sur deux guérit vers 2 ans.

B/ A partir de 2 ans

L’eczema atopique de l’enfant après 2 ans se transpose plutôt dans les plis (cou, coudes, genoux), les mains et les poignets…

Souvent, les plaques rouges d’eczema se couvrent de minuscules cloques qui suintent.

Parfois, les plaques s’infectent : elles deviennent rouge
vif et se recouvrent de croutes et de pus (impetigo).

Après la poussée, on retrouve une peau sèche et rugueuse à l’endroit où se trouvaient les plaques d’eczema

L’eczema de l’enfant et du nourrisson évolue par poussées qu’’il faut traiter car elles sont souvent mal vécues par les enfants : l’enfant atteint d’eczema atopique se gratte ce qui engendre des excoriations (érosions) sur les lésions et parfois une insomnie.

C/ L’eczema de l’enfant peut disparaître vers 5-8 ans.

Comment traite-t-on les poussées d’eczema atopique de l’enfant ?

Voir l’article traitement de l’eczema de l’enfant

Eviter l’eczema de l’enfant

Voir l’article soins de l’eczema de l’enfant

Quand consulter rapidement en cas d’eczema?

Il faut consulter immédiatement

Cloques qui se propagent

Si l’enfant a des petites cloques (vésicules d’herpès) qui se propagent rapidement : attention à l’herpes chez les enfants atteints d’eczema atopique car ils risquent une poussée profuse appelée syndrome de Kaposi Juliusberg : si vous avez de l’herpes labial (bouton de fièvre), évitez d’embrasser un enfant atopique

Kaposi Juliusberg chez un enfant atopique
Kaposi Juliusberg chez un enfant atopique

Surinfection

L’enfant a des plaques rouges recouvertes de pus (impetigo)

Consulter rapidement

Si les plaques d’eczema ne disparaissent pas après une semaine de traitement

En cas de retentissement sur le sommeil, l’humeur, l’état général de l’enfant

Consulter un allergologue

Voir l’article allergies dans l’eczema de l’enfant

Interview du Pr Alain TAIEB, Chef du service de Dermatologie, Hôpital Saint-André, BORDEAUX

Qu’a-t-on appris de nouveau sur la dermatite atopique durant les dernières années (en dehors des traitements) ?

Pr Alain Taïeb :

  • L’incidence de la Dermatite Atopique a augmenté ces 20 dernières années et on observe un gradient Nord-Sud de sa prévalence puisqu’elle passe de 5% en Espagne à 20% en Grande-Bretagne. Plus qu’une modification du terrain génétique, il faut y voir un rôle de l’environnement, sans que l’on puisse à l’heure actuelle définir précisément les facteurs externes qui déterminent cet état quasi-épidémique de la DA. On sait par contre que :

l’augmentation de la dureté de l’eau augmente la prévalence de la DA chez le nourrisson

l’apparition d’une meilleure hygiène et la diminution de la taille des familles réduisent l’exposition aux agents infectieux des enfants en bas âge. Cet argument épidémiologique pourrait être un facteur de dysmaturation du système immunitaire qui augmenterait alors son expression allergique vis-à-vis des agresseurs externes.

  • Le bilan allergologique n’est pas toujours indispensable et il faut savoir se contenter d’un interrogatoire minutieux dans les DA peu sévère. Il convient cependant de savoir prendre des précautions élémentaires qui pourront diminuer sensiblement le nombre et l’importance des poussées :

éviter une diversification alimentaire trop précoce, en particulier en ce qui concerne l’introduction de l’oeuf ou de l’arachide la première année

prendre des mesures préventives pour les acariens (éviter les peluches, moquettes, rideaux / passer régulièrement l’aspirateur / voire utiliser des housses et poudres anti-acariens), les moisissures (éviter les maisons ou les pièces humides pour le choix de la chambre à coucher) et les animaux domestiques.

  • En revanche, lorsque la maladie est grave (SCORAD), résistante aux traitements bien conduits ou associée à des manifestations systémiques (retard de croissance, manifestations respiratoires, digestives), un bilan allergologique est indiqué, associant une batterie de tests alimentaires sériques et de tests de contact cutanés. Des épreuves d’éviction et/ou de réintroduction (en milieu hospitalier) pourront en découler.


Video de la Société Francaise de Dermatologie :

ANGIOME : l’angiome du bébé

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ANGIOME

Les anomalies vasculaires, regroupées improprement sous le terme ‘ angiome ‘, sont un groupe hétérogène de lésions vasculaires qui touchent 5 à 10 % des enfants.

Le terme ‘ angiome ‘ a presque deux siècles et il est communément utilisé pour désigner toutes anomalies vasculaires superficielles mais depuis d’autres termes tels qu’angiome tubéreux, angiome caverneux, voire des termes plus familiers (fraise, framboise, tache de vin… ) sont aussi employés pour désigner ces lésions vasculaires. L’International Society for the Study of Vascular Anomalies (ISSVA) a publié en 1996 une classification standardisant la nomenclature.

Diagnostic et classification

Deux grands groupes d’ « angiomes » sont à distinguer :

  • les angiomes à type de prolifération cellulaire vasculaire ou tumeurs vasculaires
  • et les angiomes à type de malformations vasculaires, pouvant se faire aux dépens des 4 différents types de vaisseaux (capillaires, veineux, artériels et lymphatiques), constituant un réseau vasculaire malformatif différenciés en flux vasculaires lents et flux rapides.

1/ LES TUMEURS VASCULAIRES

1.1 L’hémangiome infantile

 

angiome
Hémangiome du cuir chevelu

> Voir l’article consacré à l’hémangiome ou « fraise » du bébé

 

1.2 L’hémangiome congénital

L’hémangiome congénital beaucoup plus rare, est souvent diagnostiqué lors d’une échographie anténatale, car il existe le plus souvent déja avant la naissance et il est totalement développé à la naissance. Il en existe de deux types

  • rapidement involutif en quelques mois ou RICH (Rapidly Involuting Congénital Hemangioma)
  • non involutif, le NICH (Non involuting Congenital Hemangioma).

 

Les hémangiomes congénitaux n’ont jamais l’aspect de  » fraise «  des hemangiomes infantiles mais sont d’allure sous cutanée violette, ferme et chaude, et sont plus fréquents au niveau des membres, à proximité des articulations, ou autour des oreilles.

 

2/ LES MALFORMATIONS VASCULAIRES

Les malformations vasculaires, sont toutes congénitales et donc présentes à la naissance même si elles sont parfois difficilement visibles. On les scinde en deux groupes distincts :

2.1 Les malformations vasculaires à flux lent

  • Les malformations capillaires
Angiome plan

L’angiome plan est encore appelé tache de vin : voir l’article consacré à la tache de vin ou angiome plan

En général, les angiomes plans sont traités par laser à colorant pulsé : voir l’interview d’un dermatologue sur le traitement de l’angiome au laser.

 

Autres malformations capillaires:

télangiectasies,

angiokératomes

phacomatose pigmento-vasculaire (présence de naevi verruqueux, pigmentaires, tâches mongoloïdes diffuses et atteintes viscérales

Les malformations veineuses

Tuméfactions cutanées et/ou muqueuses bleues, froides, molles et dépressibles présentes dès la naissance et grossissant au fil des années. Elles gonflent dans certaines positions déclives ainsi que lors des cris et des pleurs.

 

Les malformations lymphatiques

Encore appelés lymphangiome acquis progressif ou lymphangioendothéliome bénin donnant une malformation macro ou micro kystique ayant la forme d’une tuméfaction dure et rénitente.

2.2 Les malformations vasculaires à flux rapide

Rares, ces malformations sont chaudes et pulsatiles+++ (± thrill)

 

Interview du Dr Odile ENJOLRAS, Décédée

1/ Qu’a-t-on appris de nouveau sur les angiomes durant les dernières années (en dehors des traitements) ?

Dr Odile Enjolras : Un premier progrès est issu de 25 années de réflexion au sein dun groupe de travail international (devenu une Société, lISSVA, en 1992), cest la classification claire des Angiomes en deux groupes aux aspects cliniques, histologiques et radiologiques bien différents : les tumeurs vasculaires (lhémangiome du nourrisson est la plus fréquente) et les malformations vasculaires (celles ci sont de nature capillaire, veineuse ou lymphatique –et dites à flux lent, ou de nature artérielle et artério-veineuse avec fistules entre artères et veines – et elles sont à flux rapide).

Si on considère les tumeurs vasculaires :

· A côté de l’aspect classique et banal (3 à 5 % des nourrissons en sont affectés) d hémangiome du nourrisson poussant en quelques mois après la naissance, puis se résorbant en quelques années, avec ou sans séquelles, l hémangiome congénital pleinement développé in utero, disparaîtra rapidement, en 1 an environ.

· D’autres tumeurs vasculaires sont aujourd’hui bien individualisées et différenciées de lhémangiome infantile classique, chez le nourrisson et lenfant ; ainsi langiome en touffes et l’hémangioendothéliome kaposiforme peuvent exister isolément ou en association aux anomalies hématologiques (thrombopénie sévère) du syndrome de Kasabach-Merritt.

· En matière de diagnostic des hémangiomes, les examens complémentaires sont rarement indispensables à la reconnaissance du diagnostic, mais peuvent être nécessaires à un bilan dextension profonde ou de malformation associée. Doppler couleur et IRM sont les deux examens utiles.

· Quelques formes graves dhémangiomes sont mieux évaluées aujourdhui : ainsi l’hémangiome dit « en barbe » du fait de son siège, est à haut risque datteinte laryngée sous-glottique associée, justifiant une fibroscopie ORL de dépistage car cet hémangiome laryngé deviendra symptomatique ; lhémangiome palpébral recouvrant peut aussi envahir lorbite et cela doit être évalué par IRM.

Si on considère les malformations vasculaires :

· Qu’elles soit capillaires, veineuses ou lymphatiques, elles sont habituellement aisément reconnues cliniquement. Les malformations capillaires sont rouges (« angiomes plans », « taches de vin »), les veineuses sont bleues et gonflent en cas deffort ou en position déclive, les lymphatiques créent soit des nappes de vésicules liquidiennes sur la peau ou les muqueuses, soit de grosses poches kystiques translucides sous une peau normale.

· Capillaires, veineuses ou lymphatiques, elles relèvent de bilans non invasifs (IRM surtout, ou Scanner), et les angiographies ont désormais une indication très limitée dans le cadre de ces malformations à flux lent. Ainsi, les séquences pondérées en T2 de lIRM mettent remarquablement en évidence les malformations veineuses ou lymphatiques, car elles apparaissent en hypersignal blanc, brillant, au sein des tissus qui les abritent.

· Par contre, en matière de malformations artério-veineuses, à flux rapide, les bilans sont encore complexes et combinent : Echo Doppler de confirmation du diagnostic, en première intention, puis en surveillance et évaluation des débits régionaux ; artériographie indispensable à létablissement de la cartographie des fistules ; IRM et ARM en parallèle (lARM permettra un suivi non invasif et non irradiant ultérieur) ; parfois scanner aussi (en particulier si on suspecte des lyses osseuses associées). Les formes diffuses de MAV justifient aussi un bilan de leur retentissement cardiaque éventuel.
2/ Quelles sont les grandes avancées thérapeutiques de ces dernières années et les perspectives d’avenir ?

Dr Odile Enjolras :

· Angiomes plans et lasers à colorant pulsé : l’enthousiasme du début des années 1990 est un peu tempéré aujourd’hui car certaines localisations répondent moins bien, des résurgences sont observées après la fin des traitements, et on bute sur des limites telles une grande surface à traiter et le coût des traitements. Peu importerait l âge où on traite, pour un bon résultat, au contraire de ce qui se disait avant, mais traiter tôt, dès la période néonatale, reste préférable car la surface d angiome plan va suivre la croissance corporelle de lenfant.

 

· Malformations lymphatiques (ML) : elles relèvent selon les cas de la chirurgie dexcision, ou de la sclérothérapie percutanée. Les ML cutanées microkystiques étendues sont parfois excisées après expansion cutanée pour éviter les récidives sur cicatrices.

 

· Malformations veineuses (MV) : les formes céphaliques nécessitent des années de prise en charge multidisciplinaire, combinant sclérothérapie percutanée et gestes chirurgicaux respectant la dynamique faciale. Il faut prendre en compte non seulement les anomalies des tissus mous, déformés par la MV, mais aussi les distorsions osseuses sous-jacentes, résultant dun effet de masse, et justifiant souvent une prise en charge orthodontique, et parfois de chirurgie orthognathique. Les MV étendues des membres tendent à infiltrer peau, muscles et articulations, et à sassocier à une coagulopathie chronique de consommation dont les poussées sont contrôlées par des traitements par héparines de bas poids moléculaire.

 

· Malformations artério-veineuses (MAV): lapproche thérapeutique combine le plus souvent embolisation thérapeutique pré-opératoire, à visée dhémostase, et chirurgie dexcision totale avec reconstruction immédiate. Lembolisation thérapeutique est rarement capable de guérir une MAV superficielle, mais elle peut être utile pour stabiliser une évolution ou pallier à une complication (ulcération, hémorragie). Les formes peu évolutives, « dormantes », de MAV, si elles sont esthétiquement tolérables, sont simplement surveillées, car le résultat dun traitement complet est rarement pleinement satisfaisant.

APEC : le syndrome APEC

APEC

 

APEC
APEC

Asymetrical Periflexural Exanthema of the Child
Début axillaire ou au flanc, asymétrique, extension centrifuge hémicorporelle. Touche surtout l’enfant mais peut se voir chez l’adulte


Examens complémentaires diagnostiques

Atteinte d'un adulte
Atteinte d’un adulte

Biologie generalement normale


Abstention, anti H1 en cas de démangeaisons

Causes de l’eczema de l’enfant et du bébé ou eczema atopique

Causes de l’eczema de l’enfant et du nourrisson ou eczema atopique

Quelles sont les causes de l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

A/ Les certitudes dans l’eczema de l’enfant

A-1/ Les facteurs génétiques dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson

Deux éléments plaident en faveur du rôle génétique dans le déclenchement de l’eczema atopique de l’enfant :
– 50 à 70% des parents d’enfants atopiques ont un signe d’atopie (eczéma dans l’enfance par exemple)

  • 72% des vrais jumeaux font tous les deux de l’eczéma atopique

A-2/ Immunologie : hyper réactivité à l’environnement des enfants ayant de l’eczema

Les enfants atopiques sont hyper réactifs à leur environnement et font donc plus facilement des manifestations allergiques face aux allergènes qu’ils rencontrent (acariens, poussières… )

A-3/ Diminution du rôle barrière de la peau chez les enfants ayant de l’eczema atopique/ Mutation de la filaggrine

La barrière cutanée est une barrière étanche qui protège la peau contre la perte  en eau et contre la pénétration de micro-organismes ou d’antigènes de l’environnement.

La filaggrine est une protéine impliquée dans le façonnement de la couche cornée et donc de la barrière cutanée. Le gène codant de la filaggrine (appelé FLG) se situe sur le chromosome 1q21. Il est le siège de nombreuses mutations associées de manière significative avec un risque augmenté de Dermatite Atopique. Parmi ces mutations, R501X et 2282del4 sont les plus importantes en Europe et elles provoquent une perte complète de l’expression de la filaggrine.

Les enfants ayant de l’eczema atopique ont une peau sèche qui laisse plus facilement pénétrer les allergènes et les micro organismes. Le gène de la filaggrine  est muté chez 20 à 50% des patients atteints de Dermatite Atopique

Il faut donc lutter contre cette sécheresse de la peau en appliquant des crèmes hydratantes, en évitant les bains trop chauds et prolongés et en utilisant des savons doux (de type surgras par exemple)

A-4/ La fréquence de l’eczéma atopique augmente depuis plusieurs décennies chez l’enfant.

L’eczema atopique touche actuellement 8 à 10% des enfants français.

A-5/ Le Staphylocoque doré joue un rôle…

La colonisation par Staphylococcus aureus (le « redoutable » staphylocoque doré , un germe pathogène dit opportuniste, qui est naturellement présent dans le microbiote humain) chez les enfants atopiques, semble important dans la génèse de la maladie, et semble être en relation avec les mutations de la filaggrine (voir A-3). La colonisation par staphylocoque précède l’apparition des poussées, avec un profil de germes différent selon qu’il y ait ou  non des mutations de la filaggrine. Il semble aussi  que les atopiques portent des staphylocoques différents des autres enfants et ces staphylocoques particuliers pourraient leurs avoir été transmis par l’entourage (notamment les parents)! Ceci expliquerait en plus de la génétique (voir A-1) les fréquents antécédents familiaux de dermatite atopique

B/ Les théories et les hypothèses dans l’eczema atopique de l’enfant et du nourrisson

B-1/ L’allaitement maternel (allaitement au sein) protège-t-il les enfants de l’eczema atopique?

Il est difficile de déterminer si l’allaitement maternel protège de l’eczema de l’enfant et du nourrisson. De nombreuses études sont en faveur de cette hypothèse mais d’autres la démentent. Il est probable en tout cas que si l’allaitement maternel protège de l’eczema de l’enfant et du nourrisson, cette protection soit de toutes façon temporaire.

B-2/ Faut-il changer de lait lorsqu’un bébé fait de l’eczema ?

Le changement de lait ne doit être décidé que par le médecin qui suit l’enfant, si ce dernier a un doute quant à une allergie au lait, ce qui reste assez rare.

B-3/ Il y a plus d’eczema de l’enfant dans les pays du Nord de l’Europe que dans les pays du Sud de l’Europe

On peut donc se demander s’il n’existe pas des facteurs pouvant entraîner un eczéma de l’enfant dans les pays du Nord : – l’hygiène méticuleuse des enfants en bas âge dans les pays du Nord est-elle responsable de l’augmentation de l’eczema de l’enfant dans ces pays? – les enfants des pays du Nord sont-ils plus soumis aux allergènes que dans le Sud? – le climat plus froid peut-il expliquer la plus grande fréquence d’eczema de l’enfant dans les pays du Nord

Il en découle l’hypothèse que la dermatite atopique est plus fréquente dans les classes sociales favorisées ou ayant un niveau socio-économique élevé. Une revue de la littérature a passé en revue les 88 publications  et il a été trouvé que seulement 42 % des publications montraient une association positive entre un niveau socio-économique élevé et une dermatite atopique. La majorité des publications ne trouvait donc pas d’association.

B-4/ Rôle de la dureté de l’eau?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une eau est dure lorsque la concentration de CaCO3 (carbonate de calcium) est supérieure à 200 mg/L, ce qui oblige à utiliser un excès de savon pour obtenir de la mousse et entraîne la formation d’un film de savon (stéarate de calcium) sur la peau et les vêtements. Le dépôt de détergents tels que le sodium lauryl sulfate (SLS) provoque une irritation de la peau et une altération de la barrière cutanée, dont l’importance est proportionnelle à la dureté de l’eau de lavage. Tout ceci abime la fonction de barrière cutanée, ce qui favorise une pénétration accrue des allergènes et une colonisation bactérienne de la peau, facteurs de risque d’apparition et de progression de l’eczéma.

Beaucoup d’études ont montré que l’existence d’une eau fortement minéralisée est un facteur de risque pour la dermatite atopique de l’enfant.

Ceci est vrai aussi dans une moindre mesure pour l’adulte

B-5/ Role de la pollution?

Les particules fines générées par la pollution atmosphérique pénètrent profondément dans le système respiratoire, et passent dans le sang, le système nerveux central et la peau.

Les polluants de l’air intérieur et extérieur sont considérés comme des facteurs de risque potentiels de dermatite atopoque, notamment les particules fines inférieures à 10 microns.

Il semblerait que l’exposition à long terme aux polluants atmosphériques a été significativement associée à un risque accru de développer une dermatite atopique dans la population générale et qu’ une exposition plus élevée à la pollution de l’air ambiant était associée à un risque accru d’eczéma chez les hommes plus que chez les femmes? Y aurait-il un rôle protecteur des cosmétiques que les femmes appliquent plus souvent que les hommes sur leur peau?

CYTOSTEATONECROSE : la cytosteatonecrose

Cytostéatonecrose

La cytosteatonecrose est une pathologie de la peau du nouveau né

Adulte jeune (femme++) après une compression traumatisante : placards indurés assez bien limités, reproduisant plus ou moins la trace de la compression.

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Traitement

DERMATOSE IG A LINEAIRE : dermatose a IgA linéaire

Dermatose à IgA linéaire

La dermatose à iga lineaire est plutot rencontree chez l’enfant. Il s’agit d’une maladie donnent des bulles

Possibilité d’association à une entéropathie au gluten et au groupe HLA B8 DR3 (moins fréquente que dans la dermatite herpétiforme)

Examens complémentaires diagnostiques
Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : bulles sous épidermiques, microabces papillaires, IFD : dépôts fins et linéaire d’IgA à la jonction dermoépidermique


Disulone : 100mg/j chez l’adulte et 2 mg /kg enfant. Si échec : association d’une corticothérapie par voie générale.

SOINS ECZEMA ATOPIQUE (ECZEMA BEBE) : les soins du dermatologue

Les soins de l’ eczema atopique : conseils


L’important est de diminuer ce qui peut être contrôlé : la sécheresse de la peau et les allergènes


Diminuer la sécheresse de la peau :

 

Utiliser des savons doux type savon surgras sans parfum. On peut rajouter dans le bain des huiles ou des poudres (amidon, avoine…)

Eviter les bains ou douches trop chaudes (sup. à environ 37°C) et trop longs (sup. à 5-10 minutes)

Se sécher en tamponnant, sans frotter Et appliquer sur peau encore légèrement humide, juste après le séchage, une crème hydratante dermatologique, si possible sans parfums ni conservateurs

Diminuer les contacts avec les allergènes et les irritants :

Le cadre de vie :

Suppression du tabagisme dans les pièces fréquentée par l’enfant et dans la voiture. La maison et a fortiori la chambre doivent être saines :

Réduire au maximum la présence de moquettes, tentures, peluches (et laver souvent ces dernières)

Eviter les animaux de compagnie ne pas surchauffer les pièces (max. 19°C) aérer et aspirer fréquemment

Eviter les pièces humides avec des moisissures

Les vêtements :

Les laver avec une lessive sans assouplissants ni phosphates.

Bien rincer le linge

Préférer le coton à la laine et aux synthétiques

Les aliments :

Il vaut mieux commencer la diversification tard (vers 5-6 mois) et nintroduire quun aliment par semaine si possible. Il est préférable d’éviter les œoeufs et l’arachide avant un an


Vaccination de l’enfant atopique

Les vaccinations ne sont pas contre-indiquées. On évite juste de les pratiquer durant une poussée.

Pour les jeunes enfants en poussée, il faut éviter le contact avec les personnes ayant un  » bouton de fièvre «  (Herpès labial) car ils risquent de faire une crise d’herpes profus appelé syndrome de Kaposi Juliusberg

Kaposi Juliusberg chez un enfant atopique
Kaposi Juliusberg chez un enfant atopique

 

INCONTINENTIA PIGMENTI : incontinentia pigmenti

Incontinentia Pigmenti


L’incontinentia pigmenti est une maladie du bébé

  • phase papulokératosique lichénoide parfois verruqueuse (2-5mois) sur le site de l’éruption néonatale
  • Phase pigmentée (3-6 mois) : macules ardoisées « en éclaboussures » ou « en jet d’eau » sur le thorax et les membres.

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Traitement

LICHEN STRIATUS : le lichen striatus

Lichen striatus

Le lichen striatus est encore appelé “Blaschkite” ou “BLAISE” pour “Blaschko linear acquired inflammatory skin eruption”.


Symptomes

Maladie de l’enfant.
Apparition brutale, eczematiforme, en bande suivant l’axe d’un membre. Possibilité d’atteinte du thorax, du visage…
Guerison habituelle en 3 à 12 mois (possibilité de sequelle hypochromique : tache blanches, transitoire notamment l’été)

Examens complementaires

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Traitement


Dermocorticoides