INFECTION DE LA PEAU : les infections de la peau

Infection de la peau

On entend généralement par infection une atteinte bactérienne de la peau glabre ou des poils. Cependant la peau peut aussi être contaminée par des virus, des parasites…

Infection bactérienne de la peau

Une bactérie est un organisme vivant unicellulaire qui existait sur terre bien avant l’apparition de l’Homme.

Stérile à la naissance, la peau se recouvre ensuite de bactéries  » normales  » dites saprophytes (jusqu’à un million de germes par cm², beaucoup moins cependant que la bouche, le tube digestif ou le vagin).

Comme la Terre, la peau est recouverte de niches écologiques très diverses (type et nombre de bactéries très divers), avec des régions comparables à des forêts tropicales (orifices, aisselles) et d’autres à des déserts (avant-bras, dos).

Cette flore appelée microbiote cutané se modifie tout au long de l’existence, sous l’influence du lieu de vie (Tropiques, montagne, mer… ), de la prise de médicaments (immunosuppresseurs, antibiotiques… ) ou de l’utilisation de cremes cortisonées, antibiotiques… , de changements
hormonaux (puberté, grossesse… ) ou de maladies (diabète, insuffisance
rénale, SIDA… ).

Certaines de ces bactéries peuvent se reproduire en trop grand nombre et donner une infection.

D’autres ne sont pas  » normalement  » présentes sur la peau sauf en certains endroits (autour du nez ou périnée) et peuvent la coloniser pour diverses raisons (présence dune plaie par exemple…) et provoquer une infection.

C’est le cas par exemple du staphylocoque doré ou de certains streptocoques qui sont la cause de la majorité des infections cutanées bactériennes.

Peau glabre

L’infection de la peau glabre est le plus souvent responsable d’impetigo, de panaris, d’érysipèle

Poils

L’infection des poils provoque folliculite, furoncle, abcès

Infection virale de la peau

On peut citer l’herpes, les verrues, les condylomes, les molluscum contagiosum

Mycose de la peau

voir mycose de la peau

Parasites sur la peau

Poux, gale, punaises de lit

ENLEVER TIQUE : retirer une tique de la peau

Enlever une tique

La piqure de tique expose au risque de maladie de Lyme, une infection (borreliose) à Borrelia Burgdorferi. Quelles sont les choses à savoir? :

  1. Le risque de contamination est très faible si on enlève la tique dans les 24 premières heures, mais beaucoup plus important si elle est restée sur la peau plus de 72h.
  2. En cas de contact plus de 24h, le risque de contamination est plus important avec une tique adulte (voir comment déterminer le stade de maturation de la tique)
  3. Pour retirer la tique (voir comment enlever une tique) l’idéal est d’utiliser un tire-tique qu’on trouve en pharmacie, ou à défaut une pince à épiler à bouts recourbés, en la tenant au ras de la peau et en la mobilisant doucement pour qu’elle se détache sans arracher son rostre, qui s’il reste dans la peau risque de provoquer l’infection.
  4. Il faut ensuite bien désinfecter la plaie et la surveiller à la recherche de l’apparition d’une rougeur qui s’étend progressivement entre une semaine et un mois après la piqure, signant la maladie de Lyme
Piqure de tique

Tout d’abord déterminer le stade de maturation de la tique

La tique est un acarien hématophage (qui se nourrit du sang de son hôte).

tique sur la peau
Tique sur la peau

La tique se fait infester par Borrelia Burgdorferi (la bactérie responsable de la maladie de Lyme) le plus souvent en piquant de petits rongeurs puis elle contamine l’homme en le piquant.

Toutes les tiques ne sont donc pas infectées par Borrelia Burgdorferi.

Il y a 3 stades évolutifs de la tique après éclosion de ses oeufs (B) : la larve (C), puis la nymphe (D) puis la tique adulte male et femelle (A). Plus la tique est évoluée plus elle est grosse. Plus elle est évoluée, plus elle a piqué de rongeurs dans sa vie et plus elle risque d’avoir été infectée.

les tiques
Cycle de la tique

Plus la tique qu’on découvre est grosse, plus elle risque donc d’être infectée.

La tique peut transmettre aussi d’autres maladies que la maladie de Lyme (Rickettsioses, autres borrélioses responsables de fièvres récurrentes, Tularémie… ).

Le risque de contamination augmente avec le temps de fixation de la tique contaminée : en dessous de 24h le risque est faible alors qu’il est quasiment total au dela de 72h.

Tique adulte

Il y a plus de risque d’être contaminé car elle a eu plus de chance de piquer un rongeur porteur de la bactérie durant sa vie

Simple point noir posé sur la peau : larve ou nymphe

Moins de risque de contamination

Comment enlever une tique :

Vous avez été piqué(e), il faut enlever correctement la tique

Le risque de contamination augmentant avec la durée de fixation, il faut enlever la tique le plus vite possible.

Il existe plusieurs manières d’enlever une tique, dans tous les cas il faut éviter de laisser le rostre de la tique dans la peau car c’est lui qui est potentiellement infecté par la bactérie.

tete de tique
La tete de la tique

Ce rostre est un peu comme une meche de perceuse : il est rainuré et il faut donc tenter de l’enlever en effectuant des rotations de la tique et surtout pas en tirant uniquement la tique perpendiculairement a la peau, sinon le rostre va rester dans la peau.

 

– Il existe en pharmacie des dispositifs spéciaux pour enlever les tiques (tire-tiques).


– On peut aussi attraper la tique avec une pince en l’attrapant à sa base près de la peau et effectuer de doux mouvements de rotation alternatifs, tout en tirant doucement la tique hors de la peau

– Les techniques classiques d’etouffement de la tique a l’ether, ou en la chauffant en approchant une cigarette afin de la faire lacher prise sont rarement efficaces

On trouve en pharmacie des tests permettant de déterminer si la tique retirée est porteuse de la bactérie borrelia.

Après avoir retiré entièrement la tique, désinfecter la peau avec un produit antiseptique doux

Puis se surveiller pendant un mois, guêter :

  • l’apparition d’une petite fièvre (38,5°C)
  • une fatigue anormale
  • l’apparition d’un anneau rouge extensif partant de la piqure (erytheme migrant)
erytheme migrant de lyme
Erytheme Migrant de la maladie de Lyme

L’erytheme migrant est le mode d’entrée dans la maladie de Lyme

On prescrit alors un traitement antibiotique de maladie de Lyme localisée

Attention, une simple rougeur de quelques millimètres après piqure de tique ne signifie par qu’il va y avoir un erythème chronique migrant

Rougeur après morsure de tique

Si le rostre reste dans la peau, il faut consulter un médecin sans tarder afin que ce dernier enleve le rostre sous anesthésie locale, en effectuant une petite intervention, le plus souvent au moyen d’un bistouri circulaire

Eviter les piqures de tique :

Voir comment éviter la piqure de tique

 

 

Références:

Document de l’INPES (2016) sur les piqures de tiques

Dépliant sur la prévention des piqures de tique et la maladie de Lyme

BOUTONS CUIR CHEVELU : folliculite dans les cheveux

Boutons dans les cheveux : folliculite du cuir chevelu

Il est fréquent de voir apparaitre des boutons dans les cheveux. Ce sont souvent des boutons contenant du pus et ils peuvent faire tomber les cheveux parfois. Ils peuvent être douloureux, démanger mais comme pour les alopécies, il faut réfléchir en terme de zones cicatricielles ou non et il ne faut pas hésiter à consulter un dermatologue.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Folliculite du cuir chevelu

Folliculite du cuir chevelu non cicatricielle

La folliculite du cuir chevelu non cicatricielle est une infection des follicules pileux qui peut être causée par divers agents pathogènes, tels que des bactéries, des levures et les demodex

Les symptômes de la folliculite du cuir chevelu non cicatricielle incluent des pustules folliculaires, qui récidivent depuis plusieurs mois malgré les différents traitements
Les patients sont généralement des adultes, presque toujours de sexe masculin, sans antécédent familial de folliculite chronique ni de dysimmunité
Les causes principales incluent les folliculites à Cutibacterium acnes, les folliculites à levures du genre Malassezia, les folliculites à Demodex et les rares folliculites à bactéries Gram négatives, les voici par ordre de fréquence :

Les folliculites à levures du genre Malassezia

Elles sont fréquentes chez les adultes immunocompétents et encore plus chez les personnes immunodéprimées

Il s’agit souvent d’une complication de la dermite séborrhéique

On observe donc souvent des pellicules associées, une irritation du cuir chevelu, voire une dermite du visage

Les folliculites à Cutibacterium Acnes

C. Acnes est la bactérie principalement incriminée dans l’acné. On observe cette folliculite le plus souvent chez des personnes ayant de l’acné ailleurs (visage, thorax, dos…). Elle donne des pustules récidivantes du cuir chevelu, particulièrement chez les patients acnéiques traités au long cours par cyclines. Les pustules sont systématiquement et rapidement récidivantes dès l’arrêt de l’antibiothérapie

Souvent apparentée à de l’acné, la folliculite à C. Acnes se traite comme elle mais avec des récidives fréquentes : peroxyde de benzoyle, antibiotiques oraux et locaux… mais c’est surtout l’isotretinoine (hors AMM) à faible dose (5 à  10mg /j ou tous les 2j) qui apporte une amélioration plus durable

Folliculite du cuir chevelu, souvent assimilée à de l’acné

Les folliculites à Demodex

Elles sont causées par un acarien commensal de la peau humaine qui colonise les follicules pileux

L’infestation par Demodex augmente avec l’âge

Son traitement est le meme que la demodecidose

Folliculites à bactéries Gram négatives

Les folliculites à bactéries Gram négatives sont caractérisées par des pustules récidivantes du cuir chevelu, sans atteinte du visage (la plus fréquente est  Citrobacter koseri)

Il est important de noter que les symptômes peuvent varier d’un individu à l’autre et que le diagnostic précis doit être établi par un professionnel de la santé, généralement un dermatologue. Ce dernier pratiquera parfois un prélèvement myco et bactériologique voire une biopsie

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Folliculite cicatricielle du cuir chevelu

Ces folliculites s’associent éventuellement à une alopécie cicatricielle.

La folliculite décalvante de Quinquaud

Elle donne une pustulose folliculaire dont les pustules évoluent vers des croûtes sur un mode dépilant puis vers une alopécie cicatricielle.

C’est une folliculite chronique progressive caractérisée par de nombreuses pustules folliculaires et une hyperkératose engainant les cheveux sur fond érythémateux . Elle prédomine chez l’homme, le plus souvent de race noire. Les plaques peuvent être uniques ou multiples. L’alopécie débute fréquemment au vertex. La bordure des zones alopéciques, blanc nacré, est le siège de pustules lors des poussées. La sclérose cicatricielle peut engainer les cheveux non totalement détruits et réaliser un aspect de folliculite en touffes (polytrichie) qui est un signe évocateur mais non pathognomonique. La folliculite en touffes peut être observée dans d’autres pathologies s’accompagnant de remaniements cicatriciels comme le lichen pilaire, le lupus cutané, l’acné chéloïdienne, la cellulite disséquante du cuir chevelu, le pemphigus.

Le diagnostic précis doit être établi par un professionnel de la santé, généralement un dermatologue. Ce dernier pratiquera à titre systématique, un prélèvement mycologique et bactériologique, voire une biopsie

Le traitement est difficile, associant  souvent l’application d’antibiotiques locaux associés à un traitement antibiotique par cyclines au long cours essentiellement (doxycycline à raison de 100 mg/j) ; la dose est souvent augmentée à 200 mg/j pour une durée d’au moins 6 à 12 mois. L’efficacité est suspensive et en cas de récidive, il faut prolonger le traitement sur plusieurs années. En cas d’échec, on peut proposer la rifampicine en monothérapie, des associations d’antibiotiques comme l’acide fusique (1 g/j) et la rifampicine (600 mg/j) ou l’association rifampicine (600 mg/j) et la clindamycine (600 mg/j). Le gluconate de zinc (Effizinc® ou Rubozinc®) à la dose de 30 à 60 mg/j peut être proposé, voire associé à l’acide fusidique 1 g/j. L’isotrétinoïne per os n’est, en règle générale, pas efficace dans cette pathologie bien que proposée à doses faibles et essentiellement associée au traitement antibiotique antistaphylococcique. La dapsone (Disulone®) peut être également essayée, ou les anti-TFN. Il est rapporté dans la littérature un cas isolé d’efficacité de l’infliximab (Remicade®) au cours d’une folliculite décalvante récalcitrante. D’autres recommandent le tacrolimus topique (Protopic®), mais la galénique grasse de ce produit rend difficiles les applications sur le cuir chevelu.

La cellulite disséquante du cuir chevelu

L’autre alopécie cicatricielle à évoquer est la cellulite disséquante du cuir chevelu (perifolliculitis capitis abcedens et suffodiens d’Hoffmann). Ce sont, au début, des petits nodules fermes à la palpation qui vont évoluer vers des abcès intercommunicants touchant surtout les hommes âgés de 20 à 40 ans, réalisant des placards inflammatoires douloureux et alopéciants pouvant donner au cuir chevelu un aspect cérébriforme. Son association est possible avec une acné conglobata, une hidrosadénite suppurative (triade acnéique) ainsi qu’à des sinus pilonidaux (tétrade acnéique). L’origine est inconnue, l’étiologie infectieuse n’est plus retenue aujourd’hui bien que les lésions puissent être colonisées par un Staphylococcus aureus.

Le traitement comporte l’incision et le drainage des abcès associés à des cures d’antibiotique antistaphylococcique. L’administration d’isotrétinoïne associée aux antibiotiques peut entraîner des améliorations (à des doses de 0,5 à 1 mg/kg/j) pendant plusieurs mois. Parfois, des infiltrations de corticoïdes, voire une corticothérapie générale sont nécessaires. La dapsone peut être tentée ou l’association rifampicine per os– mupirocine topique ou enfin le sulfate de zinc à haute dose (400 mg, 3 fois par jour pendant 3 mois).

Dans les formes très sévères, un traitement par laser peut être essayé, notamment le laser Yag, et certains ont même tenté l’épilation aux rayons X. Une chirurgie large peut également être proposée, mais avec des risques de séquelles cicatricielles majeures. Les anti-TNFα peuvent se révéler efficaces.

La folliculite fibrosante de la nuque ou acné chéloïdienne

Elle se développe principalement chez les hommes jeunes de race noire. Voir l’article acné de la nuque

La pustulose érosive du cuir chevelu

La pustulose érosive du cuir chevelu touche le plus souvent les patients âgés, de préférence les femmes. Elle se caractérise par des pustules superficielles du cuir chevelu souvent sur la zone du vertex évoluant ensuite vers des plaques érosives et croûteuses, puis vers une alopécie cicatricielle. Elle fait souvent suite à un traumatisme local  ( traitement de kératoses actiniques)
Le traitement fait habituellement appel aux dermocorticoïdes de niveau I (Dermoval®) ou II et de façon plus anecdotique à l’isotrétinoïne, la dapsone ou le nimésulide par voie générale. L’isotrétinoïne ou le gluconate de zinc peuvent être tentés.

 

SCARLATINE : la scarlatine, cause, symptomes et traitement

La scarlatine

Qu’est-ce que c’est?

La scarlatine est une pharyngite à streptocoque du groupe A, ayant la
faculté de diffuser dans l’organisme des toxines qui provoquent une éruption cutanée.

La scarlatine s’attrape donc comme une autre pharyngite, par
contact avec des sujets atteints, voire porteurs asymptomatiques du
streptocoque A.

Symptomes

Un des signes précurseurs de l’éruption cutanée caractère
marqué des signes fonctionnels accompagnant la pharyngite : fièvre elevée (39-40°C), vomissements, fatigue, douleurs abdominales…

L’éruption apparaît généralement 24 à 48h après, sous la forme d’une éruption débutant le plus souvent au cou, puis s’étendant rapidement au tronc puis aux membres, ayant pour particularité de desquamer ensuite, disparaissant sans séquelles cutanées.

Traitement

Le médecin prescrit des antibiotiques. Le traitement antibiotique est important car la scarlatine peut se compliquer d’atteintes profondes (cardiaques, rénales… ).

SE DEBARRASSER DU STAPHYLOCOQUE : soigner le staphylocoque doré

Soigner et se débarrasser du staphylocoque doré

Le staphylocoque doré colonise la peau le plus souvent par l’intermédiaire des doigts et des vêtements, à partir d’un gîte souvent périorificiel (narines+++, anus, oreilles… ). Un portage chronique staphylococcique au niveau de ces gîtes est souvent en cause dans les formes récidivantes de pathologies cutanées à satphylocoque. En réduisant le portage chronique narinaire de staphyocoque doré, on dimine le portage chronique sur la peau et donc le nombre d’infections à staphylocoque doré.

La prévention des récurrences nécessite donc un traitement efficace des gîtes.

Traitement des gites de portage du staphylocoque doré

Narines

Le traitement local des narines (premier centimètre) réduit le portage nasal du staphylocoque doré le plus souvent par application intranasale de mupirocine (Mupiderm*) 3 fois par j pendant 5 à 7 jours (ceci supprime le portage nasal chez 70% des gens pour une durée de 3 mois environ). Ainsi le médecin tend à prescrire la mupirocine 5 jours par mois pendant 1 an, mais pas plus par crainte de l’apparition de résistances.

Visage voire corps

Laver soigneusement la peau du visage et du cuir chevelu (shampoing) voire l’ensemble du corps avec une solution antiseptique moussante (Septivon®, Plurexid®, Cyteal® ne pas utiliser de gant de toilette)
Laver tout le corps en faisant mousser (insister au niveau des aisselles, des régions des organes génitaux et du pli inter-fessier)
Laisser agir 3 min
Rincer abondamment

Éviction des facteurs favorisants

Règles d’hygiène :

  • lavage fréquent des mains

afin de prévenir la diffusion et la récidive des lésions, les zones atteintes et les mains seront lavées avec une solution antiseptique moussante (Septivon®, Plurexid®, Cyteal®) et rincées abondamment.

  • Eviter le port de vêtements trop serrés et synthétiques, en particulier sur les zones d’appui (fesses, dos)
  • Eviter la macération (défaut d’hygiène, obésité, plis) et l’hypersudation
  • la coupe des ongles ras
  • lavage fréquent à haute température des vêtements, sous-vêtements (en coton de préférence) et linges de toilette
  • utilisation de linge de toilette personnel
  • changement quotidien des sous-vêtements
  • Parfois le médecin recommande l’utilisation quotidienne de produits antiseptiques moussants

    Cyteal®, Septivon®, Plurexid®… en insistant sur les gîtes de portage (aisselles, périnée, pubis, cicatrices de furoncles) et en rinçant abondamment après la toilette car ces produits peuvent etre irritants

    Contre indication des cremes a la cortisone

Essayer de limiter les facteurs favorisants généraux (obésité, diabète, déficit immunitaire (corticothérapie générale, traitement immunosuppresseur, infection par le VIH)…

 

En cas de folliculite de la barbe,

il faut utiliser une mousse à raser antiseptique (Nobacter®) et changer régulièrement de lames de rasoir. Le mieux est de tondre la barbe

Voir boutons de la barbe apres le rasage

Ne pas manipuler les lésions liées au staphylocoque (folliculite, furoncle… )

Désinfection avec un antiseptique

2 à 4 applications quotidiennes sur les lésions, pendant 10 jours, de chlorhexidine, hexamidine… : DIASEPTYL 0,5 %, solution pour application cutanée (Digluconate de chlorhexidine) / EOSINE COOPER 2 POUR CENT, solution pour application cutanée en récipient unidose (Eosine disodique) / HEXASEPTINE 0,1 %, solution pour application locale en flacon (Hexamidine)/ MERCRYL, solution pour application cutanée ou MERCRYLSPRAY, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine / Benzalkonium) / SEPTIVONSPRAY 0,05%, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine)

Infection communautaire (en dehors de l’hôpital)

Le médecin prescrit des antibiotiques par voie orale et/ou en crème le plus souvent au vu de l’antibiogramme réalisé au laboratoire afin de l’adapter aux résistances du Staphylocoque doré

Infection nosocomiale (contractée à l’hopital)

En milieu hospitalier, il faut mettre en place des mesures d’hygiène et d’isolement des patients atteints par le staphylocoque doré afin de limiter la dissémination de ces bactéries souvent multirésistantes. Certaines souches deviennent en effet résistantes à la plupart des antibiotiques…

 

ABCES CUTANE : soigner un abcès de la peau

Abcès

L’abces est un nodule inflammatoire, douloureux, de consistance liquidienne (pus), de taille variable, siégeant inconstamment au sein d’un placard inflammatoire (dermohypodermite) et parfois associé à une fièvre.
Son traitement est mixte, médical et chirurgical.

  • Traitement chirurgical : incision/drainage chirurgical et prélèvement bactériologique du pus de l’abces.
  • Traitement médical : antibiothérapie pendant 5 jours

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abces
Abces de la nuque

Le nombre d’abces cutanés est en augmentation du fait de l’émergence de staphylocoque doré  résistant  à  la  méthicilline

Qu’est-ce qu’un abcès?

L’abcès est une complication de l’infection bactérienne d’un poil (folliculite) ou d’un kyste sébacé.

Une infection est généralement caractérisée par des signes inflammatoires locaux (la chaleur, la rougeur, la douleur de la peau….), voire des signes inflammatoires généraux comme la fièvre.

Ainsi l’abcès se présente sous la forme d’une grosse boule rouge et douloureuse de la peau, souvent centrée par un point blanc

Leur prise en charge a fait l’objet de recommandations en 2019

Abcès

Comment soigner un abcès

Cette prise en charge doit être réalisée par un médecin car il y a des risques de diffusion de l’infection

Il va le plus souvent proposer deux types de traitements en fonction de l’état du kyste inflammatoire

Soit l’abces n’est pas mûr : antibiotiques

Il y a une boule rouge et douloureuse mais l’abces n’est pas collecté : il n’y a pas de tête blanche. Le médecin va alors le plus souvent tenter de calmer l’infection ou de faire murir le kyste avec des antibiotiques par voie orale et en pommades sous des pansements

Les antibiotiques sont donnés durant 5 jours :

Clindamycine per os/IV : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si
poids > 100 kg
Pristinamycine per os : 1 g x 3 /jour
Oxacilline ou cloxacilline IV : 6 à 12 g/jour
Céfazoline IV : 3 à 6 g/ jour

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Soit l’abces est mûr : chirurgie

L’abces est devenu plus mou et comporte à son sommet une tete blanche de pus situé juste sous la peau. Il est alors accessible à un traitement chirurgical

Ce traitement chirurgical consiste en une incision de l’abces, le plus souvent sans anesthésie ou juste une anesthésie du pourtour, suivie d’un lavage au sérum physiologique et parfois de méchage à la mèche iodoformée en l’absence d’antécédents d’allergie à l’iode. La mèche doit alors être changée toutes les 24 à 48 heures par une infirmière jusqu’à détersion complète. Un pansement avec un antiseptique ou un antibiotique en crème ou pommade est ensuite souvent utile pour favoriser le comblement de la cavité par le bourgeonnement des tissus sous cutanés.

Le médecin peut aussi décider d’utiliser les antibiotiques pendant 5 jours comme dans la forme non collectée

Les conseils du dermatologue :

  • Les infections de la peau et les infections des poils peuvent s’’aggraver en l’’absence de traitement adéquat (lymphangite,  » ganglions « , voire septicémie…). Lors de la survenue d’une lésion inflammatoire, il faut donc consulter et ne pas toucher ses lésions : la majorité de ces complications surviennent en effet à cause d’une consultation trop tardive ou de la manipulation des lésions.
  • Ne pas utiliser les anti-inflammatoires (cortisone ou non stéroidiens) pour les infections cutanées car ceux-ci laissent les infections s’’aggraver sans que l’on puisse s’en rendre compte.
  • Il ne faut pas oublier d’être à jour pour le vaccin antitétanique car une plaie cutanée peut être la porte d’’entrée du tetanos

SOIGNER UN FURONCLE : se débarrasser d’un furoncle

Furoncle, quoi faire?

Le furoncle est une infection profonde et nécrosante du follicule pilo-sébacé due à Staphylococcus aureus (Staphylocoque doré). Il se caractérise par une lésion papulo-nodulaire très inflammatoire évoluant en 5 à 10 jours vers la nécrose folliculaire avec l’élimination du follicule pileux (bourbillon).

En cas de

  • Furoncle isolé : on ne fait  pas de prélèvement bactériologique ni de traitement antibiotique local ou général, juste des soins locaux.
  • Furoncle compliqué : prélèvement bactériologique du pus avant antibiothérapie.

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Furoncles au début (folliculite)

Qu’est-ce qu’un furoncle?

Le furoncle est une folliculite profonde s’’accompagnant d’’une destruction du poil.

Il commence soit par une folliculite soit par une boule rouge, chaude et douloureuse de 1 à 2 cm de diamètre

Il évolue généralement en donnant une lesion  » à tête blanche  » en quelques jours, qui résulte de la destruction du poil, c’’est le bourbillon, qu’’il faut éliminer ou qui peut se résorber spontanément sans émission de pus.

Furoncle

Consultez un médecin

La consultation du médecin est indispensable pour limiter le risque d’évolution grave du furoncle (anthrax, abcès, septicémie… )

Ce dernier va vous prescrire des antibiotiques par voie orale et/ou en crème le plus souvent au vu de l’antibiogramme réalisé au laboratoire afin de l’adapter aux résistances éventuelles du germe (souvent un Staphylocoque doré)

Le médecin réalise un prélèvement bactériologique en cas de furoncle compliqué ou nombreux à la recherche notamment de staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM, qui sécrètent pour la plupart une toxine appelée leucocidine de Panton et Valentine et sont principalement responsables d’infections cutanées à type de furoncles nécrosants : ils débutent par une boule rouge, chaude et douloureuse, aboutissant en quelques jours à une suppuration éliminant le follicule nécrotique sous forme d’un gros bourbillon jaune et laissant place à une cicatrice déprimée définitive.

Leur prise en charge a fait l’objet de recommandations en 2019

Formes particulières de furoncles

Le furoncle du visage

doivent faire l’’objet d’’une attention toute particulière et ne pas être  » tripotés  » car leur manipulation peut entraîner une staphylococcie maligne de la face.

L’anthrax

c’est un agglomérat de furoncles, réalisant une boule rouge profonde, volumineuse, inflammatoire d’aspect cratériforme, parfois fébrile et pouvant s’accompagner de fusées purulentes qui les rejoignent sous la peau.

La furonculose

C’est la répétition des furoncles, qui doit faire chercher

une immunodépression

diabète, maladies, déficit immunitaire, carence en fer..

un réservoir cutané de staphylocoque doré

chez le patient ou dans son entourage.

Ces furoncles répétées peuvent laisser des cicatrices importantes et avoir un retentissement psychologique important, d’autant qu’ils touchent principalement des adolescents. Dans la majorité des cas, les récurrences cessent après 2 ans

Soigner un furoncle

Furoncle non compliqué, isolé : soins locaux.

● pas de manipulation du furoncle (limite le risque de complications) ;
● soins de toilette quotidiens (lavage à l’eau et au savon) ;
● incision de l’extrémité pour évacuer le bourbillon (furoncle volumineux) ;
● protection de la lésion avec un pansement ;
● pas d’antibiothérapie (locale ou générale).

Furoncle compliqué ou furonculose : antibiotiques oraux pendant 5 jours

Outre le traitement prescrit par le médecin (antibiotiques par voie orale pendant 5 jours : Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si poids > 100 kg ou Pristinamycine : 1 g x 3 /jour ), celui-ci peut procéder à :

  • L’application de compresses humides et tièdes ou de pansements gras pour faire mûrir le furoncle
  • Une fois que le furoncle est mûr, l’incision sur quelques milimètres et le drainage ou l’ablation du bourbillon à la pince sauf au niveau médio-facial en raison des risques de dissémination (staphylococcie maligne de la face, thrombophlébite cérébrale… )

Il ne faut jamais appuyer ou cureter le furoncle après l’ouverture par risque de dissémination de l’infection

Furonculose

Il s’agit de la répétition de furoncles pendant plusieurs mois, voire des années.

Le staphylocoque doré colonise la peau le plus souvent par l’intermédiaire des doigts et des vêtements, à partir d’un gîte souvent périorificiel (narines+++, anus, oreilles… ). Un portage chronique staphylococcique au niveau de ces gîtes est souvent en cause dans les formes récidivantes de pathologies cutanées à staphylocoque. En réduisant le portage chronique narinaire de staphylocoque doré, on dimine le portage chronique sur la peau et donc le nombre d’infections à staphylocoque doré.

La prévention des récurrences nécessite donc un traitement efficace des gîtes.

1/ Prélèvement bactériologique d’un furoncle avant traitement.

2/ Traitement des gites de portage du staphylocoque doré

Le traitement local narines (premier centimètre) réduit le portage nasal du staphylocoque doré le plus souvent par application intranasale de mupirocine (Mupiderm*) 4 fois par j pendant 5 jours (ceci supprime le portage nasal chez 70% des gens pour une durée de 3 mois environ). Ainsi le médecin tend à prescrire la mupirocine 5 jours par mois pendant 1 an, mais pas plus par crainte de l’apparition de résistances.

Le protocole de désinfection est le suivant :

  • Application nasale de pommade de mupirocine deux fois par jour pendant 7 jours.
  • Utilisation une fois par jour pendant 7 jours d’une solution moussante de chlorhexidine comme savon et comme shampoing tels Cyteal®, Septivon®, Plurexid®… en insistant sur les gîtes de portage (aisselles, périnée, pubis, cicatrices de furoncles) et en rinçant abondamment après la toilette car ces produits peuvent etre irritants. Le protocole est généralement des douches antiseptiques avec une solution moussante de chlorhexidine comme savon et comme shampoing (une fois par jour pendant 7 jours).
  • Mesures d’hygiène corporelle, porter des vêtements propres, changer fréquemment le linge de toilette.
  • Mesures d’hygiène de l’environnement (linge, vaisselle, entretien des locaux).
  • Bains de bouche biquotidiens à la chlorhexidine (adulte et enfant à partir de 6 ans).

3/ Antibiotiques par voie orale pendant 7 jours

Le médecin prescrit souvent les mêmes antibiotiques que dans le furoncle mais pendant 7 jours au lieu de 5 :

Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si poids > 100 kg ou Pristinamycine : 1 g x 3 /jour .

4/ Éviction des facteurs favorisants

Règles d’hygiène :

  • lavage fréquent des mains

afin de prévenir la diffusion et la récidive des lésions, les zones atteintes et les mains seront lavées avec une solution antiseptique moussante (Septivon®, Plurexid®, Cyteal®) et rincées abondamment.

  • Eviter le port de vêtements trop serrés et synthétiques, en particulier sur les zones d’appui (fesses, dos)
  • Eviter la macération (défaut d’hygiène, obésité, plis) et l’hypersudation
  • la coupe des ongles ras
  • lavage fréquent à haute température des vêtements, sous-vêtements (en coton de préférence) et linges de toilette
  • utilisation de linge de toilette personnel
  • Contre indication des cremes a la cortisone

Essayer de limiter les facteurs favorisants généraux (obésité, diabète, déficit immunitaire (corticothérapie générale, traitement immunosuppresseur, infection par le VIH)…

Ne pas manipuler les furoncles

Les recouvrir d’un pansement

5/ Après guérison de la poussée

Il faut alors procéder à décolonisation des gîtes bactériens du patient et de son entourage (personnes vivant sous le même toit, et personnes en contact proche).

Les conseils du dermatologue :

  • Les infections de la peau et les infections des poils peuvent s’’aggraver en l’’absence de traitement adéquat (lymphangite,  » ganglions « , voire septicémie…). Lors de la survenue d’une lésion inflammatoire, il faut donc consulter et ne pas toucher ses lésions : la majorité de ces complications surviennent en effet à cause d’une consultation trop tardive ou de la manipulation des lésions.
  • Ne pas utiliser les anti-inflammatoires (cortisone ou non stéroidiens) pour les infections cutanées car ceux-ci laissent les infections s’’aggraver sans que l’on puisse s’en rendre compte.
  • Il ne faut pas oublier d’être à jour pour le vaccin antitétanique car une plaie cutanée peut être la porte d’’entrée du tetanos

STAPHYLOCOQUE DORE : le staphylocoque doré (stafylocoque)

Staphylocoque doré

Le staphylocoque doré est une bactérie.

Une bactérie

Une bactérie est un organisme vivant unicellulaire qui existait sur terre bien avant l’apparition de l’Homme.

Stérile à la naissance, la peau se recouvre ensuite de bactéries  » normales  » dites saprophytes (jusqu’à un million de germes par cm², beaucoup moins cependant que la bouche, le tube digestif ou le vagin).

Comme la Terre, la peau est recouverte de niches écologiques très diverses (type et nombre de bactéries très divers), avec des régions comparables à des forêts tropicales (orifices, aisselles) et d’autres à des déserts (avant-bras, dos).

Cette flore appelée microbiote cutané se modifie tout au long de l’existence, sous l’influence du lieu de vie (Tropiques, montagne, mer… ), de la prise de médicaments (immunosuppresseurs, antibiotiques… ) ou de l’utilisation de cremes cortisonées, antibiotiques… , de changements
hormonaux (puberté, grossesse… ) ou de maladies (diabète, insuffisance
rénale, SIDA… ).

Certaines de ces bactéries peuvent se reproduire en trop grand nombre et donner une infection.

D’autres ne sont pas  » normalement  » présentes sur la peau sauf en certains endroits (autour du nez ou périnée) et peuvent la coloniser pour diverses raison, provoquant des infections :

présence d’une plaie rompant la barrière cutanée

ce qui permet à la bactérie de rentrer dans la peau.

Cette plaie peut être

une blessure,

Infection de plaie

un simple grattage de la peau

Manuportage de l’impetigo, folliculite

une intervention chirurgicale…

la bactérie peut provenir de la propre flore du patient ou plus rarement de l’environnement hospitalier. Elle est amenée par le bistouri dans des organes auquels elle n’a normalement pas accès et elle va y développer son pouvoir pathogène (ostéomyélite pour les os, endocardite dans le coeur, pneumopathie dans les poumons, pyélonéphrite dans les reins…

Baisse des défenses immunitaires

diabète, intervention traumatisante, VIH, traitements immunosuppresseurs, radiothérapie, chimiothérapie, nouveau né…

C’est le cas par exemple du staphylocoque doré ou de certains streptocoques qui sont la cause de la majorité des infections cutanées bactériennes.

Une forme de staphylocoque

Les staphylocoques sont un des premiers agents responsables d’infections, qu’elles soient nosocomiales (infections contractées à l’hopital où ils peuvent être résistants des antibiotiques dans 20 à 50% des cas) ou communautaires (en dehors de l’hopital).

Les Staphylocoques sont classés en fonction de leur capacité à provoquer la coagulation du sang (coagulase-positif ou négatif). Les coagulases positifs dont fait partie le staphylocoque doré sont fréquemment impliqués dans les infections. Les coagulase-négatifs (staphylocoque Epidermidis notamment) sont des pathogènes dits opportunistes qui devront bénéficier à la fois d’un point d’entrée dans l’organisme, généralement au cours d’une intervention profonde (prothèses osseuses ou cardiaques, sondes, cathéters profonds… ) et d’une diminution des défenses immunitaires pour provoquer une infection.

Nous avons vu que les staphylocoques étaient présents à l’état normal sur la peau au sein de la flore saprophyte (30 à 50% de la population est porteur sain du Staphylocoque) et que le staphylocoque doré pouvait être retrouvé à l’état normal autour des orifices de la peau (nez, bouche, oreilles, organes génitaux… ). Les staphylocoques sont aussi présents dans l’environnement (eaux non-traitées, sols, objets sales).

Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est la souche de staphylocoque la plus fréquemment en cause dans les infections de la peau. Accessoirement il est aussi le plus fréquemment responsable d’intoxications alimentaires, le plus souvent par contamination de l’alimentation par des doigts souillés (panaris du doigt par exemple).

Soigner et se débarrasser du staphylocoque doré

Voir soigner le staphylocoque doré

SOIGNER UN KYSTE INFECTE : le kyste enflammé et infecté

Soigner un kyste infecté

Le kyste épidermoide ou  kyste sébacé est une tumeur bénigne très fréquente de la peau, constitué d’une poche ou enveloppe, souvent très bien délimitée, tapissée sur sa face interne d’un épithélium, et contenant du sébum (substance blanche et ayant une odeur caractéristique)

Evolution du kyste

Le kyste cutané de petite taille peut parfois régresser spontanément. Cependant, lorsque le kyste atteint environ un centimètre de diamètre, la régression spontanée devient rare. Il est donc souvent décidé de l’enlever, d’autant que le kyste peut devenir gênant sur les zones d’appui, ou douloureux lors d’épisodes inflammatoires (par fissuration de la poche, ou surinfection). Ces épisodes inflammatoires peuvent donner un abcès.

Se débarrasser d’un kyste inflammatoire

Cette prise en charge doit être réalisée par un médecin car il y a des risques de diffusion de l’infection

Le médecin s’assure qu’il y avait un kyste ‘froid’ avant l’infection et cherche un pore se présentant souvent sous la forme d’un point noir pour signer le diagnostic de kyste épidermoide (kyste sébacé)

Il va le plus souvent proposer deux types de traitements en fonction de l’état du kyste inflammatoire

Soit le kyste n’est pas mûr : antibiotiques

Il y a une boule rouge et douloureuse mais l’abces n’est pas collecté : il n’y a pas de tête blanche. Le médecin va alors le plus souvent tenter de calmer l’infection ou de faire murir le kyste avec des antibiotiques par voie orale et en pommades sous des pansements

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Soit le kyste est mûr : chirurgie

Le kyste inflammatoire est devenu plus mou et comporte à son sommet une tete blanche de pus situé juste sous la peau. Il est alors accessible à un traitement chirurgical

Ce traitement chirurgical consiste en une incision du kyste, le plus souvent sans anesthésie ou juste une anesthésie du pourtour, suivie d’un lavage au sérum physiologique et de méchage à la mèche iodoformée en l’absence d’antécédents d’allergie à l’iode. La mèche doit être changée toutes les 24 à 48 heures par une infirmière jusqu’à détersion complète. Un pansement avec un antiseptique ou un antibiotique en crème ou pommade est ensuite souvent utile pour favoriser le comblement de la cavité par le bourgeonnement des tissus sous cutanés.

Ensuite, soit le kyste s’est éliminé totalement, soit il persiste une poche kystique et dans ce cas, une exérèse « à froid » sera effectuée plus tard, le plus souvent en hiver : voir enlever un kyste.

Lepre

Interview du Dr Pierre BOBIN

1/ Quelle est l’épidémiologie de la lèpre dans le monde ?

Dr Pierre Bobin :

– Au début de l’an 2 000, la situation était la suivante :

Le nombre de cas en traitement spécifique par polychimiothérapie (PCT) enregistrés était de 753 263 ( taux de prévalence: 1.25 pour 10 000 habitants).

Le nombre de nouveaux cas détectés au cours de l’année 1999 a été de 738 284 (taux de détection : 12.3 pour 100 000 habitants).

Le nombre cumulé de malades guéris grâce à la PCT est de 10 759 213. Parmi ces malades « guéris », le nombre de porteurs d’ infirmités liées à la lèpre est de 2 à 3 millions.

L’ OMS estime à 2 500 000 le nombre de cas qui devront être dépistés et soignés entre 2 000 et 2 005

En ce qui concerne la répartition géographique, il faut noter que dans 24 pays la lèpre demeure un problème de Santé publique. Il s’agit de pays ayant plus d’1million d’habitants, plus de 100 cas de lèpre par an et un taux de prévalence lèpre supérieur à 1 pour 10 000 habitants.

Parmi eux, 11 pays ont 89 % de la prévalence mondiale et 92% des nouveaux cas dépistés par an dans le monde

Le taux de prévalence moyenne dans ces 11 pays est de 4.1 pour 10 000 habitants

L’ Inde, à elle seule, représente 67 % de la prévalence mondiale et 73 % des nouveaux cas /an du monde

– Evolution de la situation entre 1985 et 1999.

Prévalence :

La prévalence mondiale a chuté de 86 %

Sur 122 pays d’endémie en 1985, 98 ont atteint l’objectif d' »élimination comme problème de santé publique » selon les critères de l’ OMS c’est-à-dire ayant un taux de prévalence inférieur à 1/10 000

Les raisons de cette diminution sont à mettre au compte de plusieurs facteurs : « nettoyage » des dossiers, durée plus courte de la PCT, taux élevé de guérison, faible taux de rechutes, pas de résistance à la rifampicine, amélioration de la prise en charge des cas

Détection des nouveaux cas : Elle est stable depuis ces 5 dernières années : entre 700 000 et 800 000 nouveaux cas par an

– Commentaires :

Ces chiffres objectivent incontestablement une réussite de la lutte contre la lèpre depuis ces 10 dernières années

Mais leur analyse amène à se poser des questions :

Concernant la Prévalence :

Sa diminution est certes due, en partie, à l’efficacité de la PCT, mais également : au « nettoyage » des registres, au raccourcissement de la durée de la PCT qui fait que les malades ne sont enregistrés comme « cas de lèpre » (définition OMS) que pendant une durée de 6 mois (PB) à 1 an (MB)

Dans certains pays, même avec une prévalence inférieure à 1 / 10 000, la lèpre reste un problème soit au niveau national (sous-dépistage), soit dans les provinces ou états, à l’intérieur d’un pays

Concernant la Détection :

C’est l’inquiétude car la tendance de la détection des nouveaux cas reste stable depuis 6 ans. Certes, cela est du à l’augmentation de la couverture géographique et des activités de programme

Mais, quelles que soient les explications, cela montre l’importance du « réservoir » infectieux

Donc le déclin annoncé de la lèpre n’apparaît pas encore

Le taux de détection, et surtout la tendance de la détection des cas, serait pour beaucoup d’auteurs un meilleur indicateur que celui de la prévalence pour surveiller l’évolution de l’endémie lépreuse. Car, bien qu’il soit influencé par les activités opérationnelles, il permet d’ évaluer l’ incidence et d’ apprécier le niveau de la transmission de la maladie, à partir de l’importance du « réservoir » infectieux (se traduisant par le nombre annuel de nouveaux cas).

Concernant le nombre de malades, ayant déjà des invalidités, lors du dépistage :

la proportion de ces malades permet d’apprécier combien la détection diffère de l’ incidence actuelle

elle permet de juger de la qualité de la lutte contre la lèpre dans un pays et d’apprécier la précocité du diagnostic

Le succès de la lutte contre la lèpre viendra, non seulement de la diminution du nombre de nouveaux cas, mais également, parmi eux, du nombre de ceux ne présentant pas d’atteinte neurologique

Et il faut donc répéter sans cesse que la lèpre est une neuropathie dont le diagnostic précoce est dermatologique

2/ Qu’a-t-on appris de nouveau sur la lèpre durant les dernières années (en dehors des traitements) ?
Dr Pierre Bobin :

Au plan de la recherche, quelques progrès ont été récemment accomplis et d’autres sont attendus dans un avenir proche, pour générer de nouveaux outils nécessaires à l’ amélioration des moyens prophylactiques, diagnostiques et thérapeutiques actuels

Pour mieux connaître Mycobacterium leprae et répondre aux questions concernant la pathogénie de la maladie et les modalités de réponse immunologique de l’ hôte :

le séquençage du génome de M. leprae qui vient d’être terminé grâce aux travaux de Stewart Cole, de l’ Institut Pasteur de Paris, a été une étape essentielle qui permettra d’ identifier de nouvelles cibles antibiotiques, des molécules immunologiquement importantes, des séquences de base utiles pour le typage de souches de M. leprae

l’ étude de la réponse immune à M. leprae permet d’identifier le rôle des cytokines ( TNFa…..) dans les réactions lépreuses, le mécanisme immunopathologique des lésions nerveuses, l’interaction au niveau moléculaire de M. leprae avec le nerf

Pour envisager une prévention de la lèpre et de ses complications, dans le cadre de l’immuno-prophylaxie, différents vaccins ( BCG seul, BCG+ M.leprae tués …..) sont en cours d’ expérimentation ou d’ évaluation ainsi que la corticothérapie systématique en début de PCT pour prévenir les neuropathies

Pour améliorer le diagnostic, de nouveaux outils devraient permettre prochainement la détection de la « lèpre infection » dans une population, par des tests cutanés ( AG de 2ème génération) et le diagnostic précoce de la lèpre, notamment multibacillaire (MB), des réactions et des neuropathies. En ce qui concerne la détection de résistance médicamenteuse, on dispose déjà de tests rapides pour évaluer la résistance à la rifampicine ( énorme progrès par rapport à la technique d’ inoculation à la souris )

3/ Quelles sont les grandes avancées thérapeutiques de ces dernières années et les perspectives d’avenir ?
Dr Pierre Bobin :

La polychimiothérapie anti-lépreuse utilisée depuis 1981 et associant Rifampicine-Dapsone et Clofazimine pendant 2 ans dans les formes multibacillaires (MB) et Rifampicine- Dapsone pendant 6 mois dans les formes paucibacillaires (PB) a fait la preuve de son efficacité car les rechutes sont considérées comme très rares (environ 1 %) et que l’ on n’ a pas noté de cas de résistance à la Rifampicine .

Mais ce traitement est encore trop long et son utilisation dans la plupart des pays en voie de développement pose beaucoup de problèmes au plan logistique .

L’OMS a récemment préconisé de ramener à 12 mois la durée de la PCT de 24 mois dans les formes MB. Cette décision n’a pas fait l’unanimité dans le monde de la léprologie, certains auteurs avançant qu’ il n ‘existe pas de preuve scientifique concernant son efficacité par rapport au schéma classique et que l’on risque de constater dans les 10 ans à venir une augmentation du nombre des rechutes .

Pour raccourcir la durée de la PCT et donc en améliorer la faisabilité, sont actuellement en cours d’évaluation :

de nouveaux antibiotiques à activité bactéricide plus puissante (rifapentine, moxifloxacine…)

de nouveaux protocoles, comme, par exemple, celui associant Rifampicine-Ofloxacine-Minocycline (ROM) ou plus récemment celui associant Rifapentine-Moxifloxacine-Minocycline dont les essais sur la souris se sont montrés particulièrement prometteurs et qui va maintenant être expérimenté chez l’ homme

de nouvelles stratégies opérationnelles pour le traitement de la maladie elle-même et des réactions

En conclusion, on peut noter des progrès depuis ces dernières années dans la lutte contre la lèpre si l’on se base sur le taux de prévalence globale de la maladie et sur les dernières avancées au plan de la recherche et des nouvelles stratégies opérationnelles

Mais l’ optimisme affiché par l’ OMS, qui annonce que l ‘ »élimination de la lèpre comme problème de santé publique » sera réalisée au niveau mondial en 2005, semble à beaucoup d’observateurs totalement injustifié car le taux de nouveaux cas annuels reste inchangé depuis ces 5 dernières années signant ainsi l’importance du « réservoir » infectieux

Le risque d’un tel optimisme est la démobilisation des chercheurs, des personnels de santé et des bailleurs de fond. Il ne faut pas qu’il y ait confusion dans les esprits entre « élimination » selon les critères de l’ OMS et l’éradication, pour le moment encore totalement utopique. La plus grande vigilance reste donc de rigueur

PIQURE DE TIQUE : tache rouge après morsure de tique

Piqure de tique, que faire?

La piqure de tique expose au risque de maladie de Lyme, une infection (borreliose) à Borrelia Burgdorferi. Quelles sont les choses à savoir et à faire ? :

  1. Le risque de contamination est très faible si on enlève la tique dans les 24 premières heures, mais beaucoup plus important si elle est restée sur la peau plus de 72h.
  2. En cas de contact plus de 24h, le risque de contamination est plus important avec une tique adulte (voir comment déterminer le stade de maturation de la tique)
  3. Pour retirer la tique (voir comment enlever une tique) l’idéal est d’utiliser un tire-tique qu’on trouve en pharmacie, ou à défaut une pince à épiler à bouts recourbés, en la tenant au ras de la peau et en la mobilisant doucement pour qu’elle se détache sans arracher son rostre, qui s’il reste dans la peau risque de provoquer l’infection.
  4. Il faut ensuite bien désinfecter la plaie et la surveiller à la recherche de l’apparition d’une rougeur qui s’étend progressivement entre une semaine et un mois après la piqure, signant la maladie de Lyme

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Piqure de tique

Qu’est-ce qu’une tique? Pourquoi est-ce dangereux de se faire piquer par une tique?

La tique est un acarien hématophage (qui se nourrit du sang de son hôte).

tique sur la peau
Tique sur la peau

La tique qui sévit en Europe et a pour nom latin Ixodes Ricinus.

Ou y a t il des tiques
Répartition géographique de la tique Ixodes Ricinus

En France métropolitaine, quasiment tout le territoire est touché par les tiques, notamment en période chaude (printemps -été-automne) et en particulier dans le Centre et l’Est du pays.

Les personnes sont piquées en se promenant ou en ayant des activités sportives en plein air, notamment dans les zones boisées et humides : les herbes hautes (fougères+++), les prairies et en foret. Mais on peut aussi être piqué par la tique dans les parcs urbains.

Le saviez-vous?

Il n’y a pas de tiques (ni d’acariens) au dela de 1500 m d’altitude, pas de risque donc en haute montagne.

La tique se fait infester par Borrelia Burgdorferi le plus souvent en piquant de petits rongeurs puis elle contamine l’homme en le piquant.

Toutes les tiques ne sont donc pas infectées par Borrelia Burgdorferi.

Il y a 3 stades évolutifs de la tique après éclosion de ses oeufs (B) : la larve (C), puis la nymphe (D) puis la tique adulte male et femelle (A). Plus la tique est évoluée plus elle est grosse. Plus elle est évoluée, plus elle a piqué de rongeurs dans sa vie et plus elle risque d’avoir été infectée.

les tiques
Cycle de la tique

Plus la tique qu’on découvre est grosse, plus elle risque donc d’être infectée.

L’homme est donc un « hote accidentel ».

La tique peut transmettre aussi d’autres maladies que la maladie de Lyme (Rickettsioses, autres borrélioses responsables de fièvres récurrentes, Tularémie… ).

Le risque de contamination augmente avec le temps de fixation de la tique contaminée : en dessous de 24h le risque est faible alors qu’il est quasiment total au dela de 72h.

Symptomes

Il y a deux grands cas de figure : on voit la tique plantée dans la peau, ou on a une simple rougeur après piqure, sans trace de tique

1/Simple piqure sans tique

On retrouve une simple rougeur, sans tique plantée sur la peau. Il est alors difficile de la diagnostiquer  d’une autre piqure d’insecte.

Il faut regarder le bouton à la loupe, s’il existe encore un point noir au centre, cela peut être le rostre de la tique, que l’on a accidentellement grattée et arrachée, mais le rostre est resté planté dans la peau

Il faut alors consulter un médecin pour qu’il détermine s’il s’agit bien du rostre et qu’il l’enlève le cas échéant

>> Voir les différentes piqures d’insecte pour les distinguer d’une piqure de tique

2/ Une tique sur ma peau, que faire?

Il faut alors déterminer si c’est un adulte (plus de risque de contamination par la maladie de Lyme) ou une nymphe

Tique adulte

Enlever la tique correctement (voir « comment enlever une tique« ) et se surveiller pendant environ un mois à la recherche d’un erytheme migrant (il signe la maladie mais n’est présent que dans 50% des cas) et/ou des symptomes grippaux (fièvre, maux de tete, douleurs musculoarticulaires). Si vous ne présentez aucun de ces symptomes, à priori la tique n’était pas infectée

Simple point noir posé sur la peau : larve ou nymphe

Enlever la tique et se surveiller pendant environ un mois à la recherche d’un erytheme migrant (il signe la maladie mais n’est présent que dans 50% des cas) et/ou des symptomes grippaux (fièvre, maux de tete, douleurs musculoarticulaires). Si vous ne présentez aucun de ces symptomes, à priori la tique n’était pas infectée, ce qui est probable vu qu’il s’agit d’une nymphe ou d’une larve, ayant eu peu de temps pour se contaminer auprès de rongeurs

Comment enlever une tique :

Vous avez été piqué(e), il faut enlever correctement la tique

Le risque de contamination augmentant avec la durée de fixation, il faut enlever la tique le plus vite possible.

Il existe plusieurs manières d’enlever une tique, dans tous les cas il faut éviter de laisser le rostre dans la peau car c’est lui qui est potentiellement infecté par la bactérie.

tete de tique
La tete de la tique

Ce rostre est un peu comme une meche de perceuse : il est rainuré et il faut donc tenter de l’enlever en effectuant des rotations de la tique et surtout pas en tirant uniquement la tique perpendiculairement a la peau, sinon le rostre va rester dans la peau.

Voir l’article comment retirer une tique
On trouve en pharmacie des tests permettant de déterminer si la tique retirée est porteuse de la bactérie borrelia.

Après avoir retiré entièrement la tique, désinfecter la peau avec un produit antiseptique doux

Puis se surveiller pendant un mois, guêter :

  • l’apparition d’une petite fièvre (38,5°C)
  • une fatigue anormale
  • l’apparition d’un anneau rouge extensif partant de la piqure (erytheme migrant)

Attention, une simple rougeur de quelques millimètres après piqure de tique ne signifie par qu’il va y avoir un erythème chronique migrant

Rougeur après morsure de tique

Si le rostre reste dans la peau, il faut consulter un médecin sans tarder afin que ce dernier enleve le rostre sous anesthésie locale, en effectuant une petite intervention, le plus souvent au moyen d’un bistouri circulaire

Eviter les piqures de tique :

Pour éviter les piqures en cas de promenade en foret, de sport de plein air, mieux vaut :

  • porter des vêtements couvrant les bras et jambes, de couleur claire (le foncé attire plus les tiques) et un chapeau
  • appliquer un ecran a insecte à base de DEET.

Après avoir été exposé aux piqures de tiques lors d’une activité en zone humide et/ou boisée:
Il fait inspecter soigneusement sa peau notamment dans les grands plis et retirer les tiques dans les 24-48h avec une pince à tique.

Faut-il faire une prise de sang?

La prise de sang de diagnostic de la maladie de Lyme est décriée en France.

I/ Erythème Chronique Migrant : le diagnostic est fait, pas de sérologie

La sérologie n’est pas utile au stade d’erytheme chronique migrant car cette éruption caractéristique permet le diagnostic de maladie de Lyme à elle seule

II/ Les tests reconnus

On dispose de deux tests « fiables » :

II.A/ Immunoassay (EIA ou IFA) pour quantifier la présence d’anticorps

Il s’agit du dosage des anticorps circulants lors de la maladie (sérologie de Lyme : dosage des anticorps anti-Borrelia de type IgG et IgM, sans permettre de déterminer l’espèce de Borrelia). En cas de piqure de tique datant de moins de 30 jours, le dosage des IgM et IgG doit être réalisé. Si le début des signes date de plus de 30 jours, seul le seul dosage des IgG est suffisant et on évite ainsi les faux positifs en IgM liés aux réactions croisées avec des virus de type EBV, CMV…

La sensibilité dans les premières semaines est faible, le temps que les anticorps se développent, comme pour toute sérologie… puis elle augmente progressivement.

Les anticorps persistent longtemps, mais la sérologie n’est pas recommandée des années après l’infection et ne doit pas être utilisée comme tests de suivi d’un traitement.

II.A.1/ Test négatif

Si le test est négatif, on arrête les investigations

II.A.2/ Test positif

S’il est positif ou équivoque, on doit faire un western blot (WB) ou immuno-blot plus spécifique.

En effet, des faux positifs sont possibles notamment en cas d’infection par EBV, CMV… C’est pourquoi, tout résultat positif ou douteux doit être confirmé par le test WesternBlot ou Immuno-blot :

II.B/ Western Blot ou Immuno-Blot

L’Immuno-blot ou Western Blot permet parfois de déterminer l’espèce de Borrelia impliquée en déterminant le type d’anticorps.

Les résultats sont positifs uniquement si le 1er test (Serologie IgG et/ou M) (plus sensible) est positif ou équivoque et que le 2ème (Western Blot) (plus spécifique) est également positif.

III/ Autres tests

Ces tests ne sont pas suffisamment validés cliniquement actuellement

III.A/ La cytométrie de flux

Elle permet d’étudier les rapports entre lymphocytes cytotoxiques Natural Killer mais la diminution du rapport NK57/56 n’est pas spécifique de la maladie de Lyme et peut se voir dans d’autres infections chroniques

III.B/ Le Test de transformation lymphocytaire ou Elispot

C’est un test très sensible qui peut détecter la plus petite quantité de Borrelia dans le sang. Il peut dépister les formes chroniques et précoces de la maladie de Lyme. Il faut le faire faire dans certains laboratoires spécialisés qui parfois envoient leur kit sur simple demande. Le médecin prescrit un Elispot de Borrelia, une infirmière fait le recueil sanguin et il suffit alors d’envoyer le prélèvement conformément aux indications du laboratoire

III.C/ Tests de faible sensibilité surtout utilisés en recherche

On peut citer la mise en culture de prélèvements, la PCR du Liquide Céphalo Rachidien (ponction lombaire), la biopsie cutanée…

III.D/ tests plus anecdotiques

Il s’agit de la recherche d’antigène dans les urines, le dosage des CD57, la recherche des anticorps dans le liquide synovial…

Le traitement en cas de piqure :

Dans quels cas faut-il traiter?

Il y a un erythème migrant

erytheme migrant de lyme
Erytheme Migrant de la maladie de Lyme

L’erytheme migrant est le mode d’entrée dans la maladie de Lyme

On prescrit alors un traitement antibiotique de maladie de Lyme localisée

Il y a des risques de maladie de lyme :

L’antibioprophylaxie ne doit pas être prescrite systématiquement

En effet, seuls 5% des personnes infectées (et qui deviendront séropositives à Borrelia Burgdorferi) vont développer une maladie de Lyme avérée dans les 5 ans

On peut donc être infecté et séropositif pour B Burgdorferi et ne pas faire de vraie maladie de Lyme à 5 ans dans 95% des cas

Le saviez-vous?

L’antibioprophylaxie peut être envisagée dans les cas suivants :
– La tique est restée fixée plus de 36 heures
– durée de fixation inconnue mais tique gorgée de sang
femme enceinte

Quel traitement le médecin prescrit-il?

Le traitement antibiotique peut etre :

  • Chez l’adulte et l’enfant de plus de 9 ans : Doxycycline per os : 200 mg en 1 prise unique
  • Chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 9 ans : Amoxicilline per os : 500 mg x3/j pendant 10 jours

Références:

Document de l’INPES (2016) sur les piqures de tiques

Dépliant sur la prévention des piqures de tique et la maladie de Lyme

Eviter les piqures de tique au travail

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

PANARIS DU DOIGT OU DU PIED : soigner un panari (doigt ou orteil)

Soigner un panaris du doigt ou du pied (orteil)

Le panari est une infection bactérienne du doigt, siégeant généralement sur le pourtour de l’ongle. Très douloureux, il doit être pris en charge médicalement voire chirurgicalement en l’absence d’amélioration des symptomes sous traitement médical. En effet il peut se compliquer d’infections profondes (ostéo arthrite, phlegmon des gaines tendineuses… ). Il s’agit donc d’une urgence qui nécessite une consultation dans les 48 heures suivant son apparition.

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Panari

Un panaris qu’est-ce que c’est / Signes du panaris / Types de panaris / Traitement du panaris / Points clés / Questions fréquentes /
Et pour aller plus loin…

Panari ou tourniole

Le panaris, qu’est-ce que c’est

Le panaris encore appelé « mal blanc » ou « tourniole » est une infection du doigt, très douloureuse, survenant généralement après une blessure. Il se voit donc surtout chez les travailleurs manuels

Panaris

Symptomes du panaris :

Le panaris est du le plus souvent à un Staphylocoque doré, mais il peut aussi être lié à un entérocoque, un streptocoque, un germe anaérobie… qui pénètre dans ou sous la peau au décours d’une blessure souvent minime ou pouvant passer inaperçu : arrachage d’une « envie », ces petits bouts de peau que certaines personnes ont autour des ongles, soins de manucure avec notamment refoulement des cuticules, les zones de peau qui recouvrent l’ongle à sa base, onychophagie (le fait de manger ses ongles et de triturer leur pourtour avec les dents), piqûre, épine, écharde…

Panari ou tourniole

Le panaris à proprement parler survient 2 à 5 jours après cette petite blessure : il est caractérisé par l’apparition de signes inflammatoires (oedeme, rougeur, chaleur et douleur s’atténuant la nuit).

Il n’y a pas de ganglions axillaires ni de fièvre.

Ce panaris débutant est souvent réversible avec un traitement local.

Panaris péri unguéal

Mais le panaris peut se collecter, c’est à dire murir et devenir une poche de pus (on voit d’ailleurs souvent une zone jaunâtre apparaitre au centre du panaris) ou abcès.

Panaris au stade d’abces

A ce stade l’inflammation devient plus marquée, le gonflement et la rougeur augmentent, et la douleur devient plus lancinante, plus prononcée et insomniante. Il est possible d’avoir à ce stade un ganglion douloureux voire de la fièvre. Ce stade est irréversible spontanément et nécessite un traitement chirurgical urgent car il expose au risque de complications liées à la propagation de linfection soit en surface (fistulisation, nécrose… ), soit en profondeur (ostéo-arthrite, phlegmon des gaines tendineuses, main en battoir… )


Types de panaris :

Sur le plan anatomique on distingue trois formes de panaris

•Les panaris superficiels ou cutanés,

où l’infection ne va pas plus profondément que la peau

• Les panaris sous-cutanés (panaris classique).

• Les panaris en bouton de chemise,

qui comportent une partie superficielle et une partie sous-cutanée reliées par un pertuis. La poche sous-cutanée peut passer inaperçue et etre la source de complications.

Sur le plan topographique, le panaris le plus fréquent est le panaris péri ou sous unguéal (2/3 des panaris), mais il peut aussi toucher l’ensemble du doigt (pulpe, coté, dos du doigt..). A noter deux diagnostics différentiels du panaris bactérien ; le panaris herpétique et le faux panaris d’Osler, en cas d’endocardite

Quelques diagnostics différentiels de panari :

Sont souvent confondus avec le panari :

Le panaris herpétique,

du au virus de l’herpes

Herpes du doigt
Herpes du doigt

Le perionyxis à candida albicans,

C’est une mycose de l’ongle à candida, que l’on voit notamment chez le diabetique

Onychomycose et perionyxis à Candida
Onychomycose et perionyxis à Candida
Candida dans l'ongle
Candida dans l’ongle
Perionyxis a candida
Perionyxis a candida

L’ongle incarné

ongle incarne

Voir l’article sur l’ongle incarné

Traitement du panaris :

A/ Traitement préventif :

A.1/ Prévention pour soi :

Il faut limiter les facteurs de risque :

  • éviter de manger ses ongles (onychophagie) et les petites peaux autour, appelées justement « envies »
  • éviter de refouler les cuticules (les petites zones de peau qui recouvrent la base de l’ongle)
  • porter des gants pour les travaux manuels.

Et prendre soin de toute plaie du doigt ou de la main : les laver et désinfecter plusieurs fois par jour, et y appliquer un pansement

En cas d’écharde, d’épine, il faut bien nettoyer la peau avant de tenter de les extraire, écarter la peau plutôt que de presser et si vous utilisez une pince à épiler, la désinfecter avec un antiseptique avant de l’utiliser

L’ensemble de ces soins préventifs sont d’autant plus importants si vous présentez des facteurs de risque de panaris et de complications (diabete, prise de cortisone ou d’immunosuppresseurs, SIDA, toxicomaine, alcoolisme… )

A.2/ Prévention vis-à-vis des autres personnes :

Si vous présentez un panaris, il est recommandé d’éviter de faire la cuisine ou de manipuler des aliments car le staphylocoque présent dans votre panaris peut alors contaminer les aliments et provoquer une diarrhée aiguë chez les personnes qui les consomment. Si vous travaillez dans l’alimentaire (cuisinier, pâtissier… ), il faut arrêter votre activité jusqu’à guérison.

B/ Traitement curatif :

Le panaris est une urgence médico-chirurgicale nécessitant une consultation dans les 48 premières heures de sa survenue : un panaris qui dure plus de 48h est suspect de se compliquer.

  • Dans tous les cas, il faut contrôler son statut anti-tétanique
  • Au début de l’évolution de du panaris, lorsqu’il est sous la forme d’une boursouflure rouge peu douloureuse et qu’il ne s’agit pas encore d’une poche de pus, que la douleur n’est pas insomniante et qu’il n’existe pas de signes loco-régionaux ou généraux (ganglion, trainée de lymphangite, fièvre… ), le médecin prescrira des antibiotiques par voie orale, le plus souvent à visée anti staphylococcique et des soins locaux (pansements à base d’antibiotiques de type Fucidine®,Mupiderm®… , bains de doigt dans un antiseptique… ). Il est impératif que l’amélioration survienne dans les 48h, sinon il faut reconsulter en urgence.

 

  • Lorsque le panaris s’est transformé en poche de pus (abcès), que la douleur est insomniante ou qu’il existe des signes loco-régionaux ou généraux (ganglion, lymphangite, fièvre… ), il s’agit d’une urgence chirurgicale, nécessitant le parage sous anesthésie de l’ensemble des tissus nécrosés et purulents qui seront mis en culture par le chirurgien pour analyse bactériologique et antibiogramme. Un traitement antibiotique adapté pourra être proposé.

Points clés :

  • Le panaris est une infection de la peau ou du tissus sous cutané, le plus souvent à proximité d’un ongle, mais pouvant concerner tout le doigt voire la main
  • Le panaris peut se compliquer d’infections profondes (ostéo arthrite, phlegmon des gaines tendineuses… )
  • Le panaris est une urgence qui nécessite une consultation dans les 48 h

Questions fréquentes :

– J’ai un début de panaris. Y a-t-il un traitement simple à faire soi-même ?

La consultation est indispensable en l’absence d’amélioration d’un panaris après 48h.

En attendant cette consultation vous pouvez faire des bains de doigt dans une solution antiseptique, puis réaliser des pansements avec compresse et bande (se faire une « poupée »), après avoir recouvert abondamment la zone avec une crème antibiotique ou antiseptique.

On peut, sur conseil médical et/ou de son pharmacien, utiliser des produits antispetiques doux : on trouve sur Internet ou dans sa pharmacie des produits autorisés en accès direct pour la désinfection de la peau par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament. Il faut être très prudent avant d’utiliser des crèmes ou des lotions et bien demander conseil à son pharmacien (risque d’allergie de peau, d’aggravation de sa maladie de peau…)

Cremes antispetiques contre le panari :

Demandez bien conseil à votre pharmacien et/ou médecin avant d’appliquer ces cremes disponibles en pharmacie sans ordonnance sur les lésions de varicelle : CETAVLEX AQUEUX 0,5 %, solution pour application cutanée (Digluconate de chlorhexidine)/ CETAVLON, crème (Cétrimide)

Lotions antiseptiques pour soigner le panari :

N’utilisez ces lotions disponibles en pharmacie que sur conseil de votre pharmacien et/ou médecin : DIASEPTYL 0,5 %, solution pour application cutanée (Digluconate de chlorhexidine) / EOSINE COOPER 2 POUR CENT, solution pour application cutanée en récipient unidose (Eosine disodique) / HEXASEPTINE 0,1 %, solution pour application locale en flacon (Hexamidine)/ MERCRYL, solution pour application cutanée ou MERCRYLSPRAY, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine / Benzalkonium) / SEPTIVONSPRAY 0,05%, solution pour application cutanée en flacon pressurisé (Chlorhexidine)

Leur utilisation la plus fréquente est en bains de doigts

Si le panaris ne cède pas avec ce traitement au bout de 48h, qu’il empire ou s’accompagne de fièvre, alors la consultation est indispensable car le traitement peut être alors chirurgical.


Et pour aller plus loin : Vidéo sur le traitement chirugical du panaris :

Cet article en vidéo :

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MUPIDERM : Mupiderm ® pommade, mupirocine 2%

Mupiderm ® :

  • Qu’est-ce que c’est ?

Mupiderm ® contient de la mupirocine. La mupirocine est un antibiotique. Il est utilisé en dermatologie, notamment en applications locales dans le traitement des infections de la peau

 

  • Quelles sont les contre indications ?

    • Allergie au produit ou à l’un de ses constituants polyethylene glycol notamment)
    • Eviter d’appliquer le produit sur le mamelon lors de l’allaitement
    • Cette pommade ne doit pas être appliquée sur l’œil, ni sur la muqueuse nasale
  • Conseils d’utilisation

    • Respecter les prescriptions du médecin
    • Eviter d’appliquer cet antibiotique en auto médication
    • Eviter le pourtour de l’oeil, les paupieres…
    • En cas de rougeurs, démangeaisons, aggravation des symptomes… après l’application du produit, arreter les applications et consulter un médecin
    • Ce médicament ne sera utilisé pendant la grossesse que sur les conseils de votre médecin. En cas de découverte d’une grossesse pendant le traitement, consultez votre médecin. Mupiderm doit être utilisée avec précaution pendant l’allaitement.

    • Applications de Mupiderm

      2 à 3 applications par jour durant 5 à 10 jours en général

FUCIDINE : Fucidine ® ou acide fusidique creme et pommade 2%

 

Fucidine ® :

  • Qu’est-ce que c’est ?

Fucidine ® contient de l’acide fusidique. L’acide fusidique contenu est un antibiotique. Il est utilisé en dermatologie, notamment en applications locales dans le traitement des infections de la peau à staphylocoques et streptocoques

 

  • Quelles sont les contre indications?

    • Allergie au produit ou à l’un de ses constituants
    • Eviter d’appliquer  sur le mamelon lors de l’allaitement
  • Conseils d’utilisation

    • Respecter les prescriptions du médecin
    • Eviter d’appliquer Fucidine ® en auto médication
    • Eviter le pourtour de l’oeil, les paupieres…
    • En cas de rougeurs, démangeaisons, aggravation des symptomes… après l’application arreter les applications et consulter un médecin

 

BACTEOMYCINE : Bacteomicine ® dans les infections de la peau

 

Bacteomycine ® :

  • Qu’est-ce que c’est ?

Bacteomycine ® contient de la néomycine. La néomycine est un antibiotique. Il est utilisé en dermatologie, notamment en applications locales dans le traitement des infections de la peau

 

  • Quelles sont les contre indications ?

    • Allergie au produit ou à l’un de ses constituants
    • Eviter d’appliquer le produit sur le mamelon lors de l’allaitement
  • Conseils d’utilisation

    • Respecter les prescriptions du médecin
    • Eviter d’appliquer cet antibiotique en auto médication
    • Eviter le pourtour de l’oeil, les paupieres…
    • En cas de rougeurs, démangeaisons, aggravation des symptomes… après l’application du produit, arreter les applications et consulter un médecin

 

AUREOMYCINE : Aureomicine ®

 

Aureomycine ® :

  • Qu’est-ce que c’est ?

Aureomycine ® contient un antibiotique de la famille des cyclines. Il est utilisé en dermatologie, notamment en applications locales dans le traitement des infections de la peau

 

  • Quelles sont les contre indications ?

    • Allergie au produit ou à l’un de ses constituants
    • Eviter d’appliquer le produit sur le mamelon lors de l’allaitement
  • Conseils d’utilisation

    • Respecter les prescriptions du médecin
    • Eviter d’appliquer cet antibiotique en auto médication
    • Eviter le pourtour de l’oeil, les paupieres…
    • En cas de rougeurs, démangeaisons, aggravation des symptomes… après l’application du produit, arreter les applications et consulter un médecin
    • Eviter l’exposition au soleil et aux UV

 

ANTIBIOTIQUE PEAU : traitement de la peau avec des antibiotiques

 

QUELQUES ANTIBIOTIQUES UTILISES EN DERMATOLOGIE

 

 

MALADIE DE LYME : causes, symptomes, prise de sang et traitement du Lyme

Maladie de Lyme

La maladie de Lyme est une infection à bactérie de type Borrelia, contractée le plus souvent par une piqure de tique.
Elle se déclenche le plus souvent par une rougeur qui s’étend dans les premières semaines après la morsure de tique et elle se traite alors par antibiotiques.
Il est important de bien soigner la maladie de Lyme car elle peut sinon se chroniciser et provoquer des troubles des organes (coeur, nerfs…)

Lyme
Maladie de Lyme


Comment attrape-t-on la maladie de Lyme? / Symptomes de la maladie de Lyme / Traitement de la maladie de Lyme

Qu’est-ce que la maladie de Lyme?

La maladie de Lyme est une infection (borreliose) à Borrelia Burgdorferi, une bactérie, responsable de manifestations cutanées.

Elle s’appelle maladie de Lyme car elle a été découverte à Lyme aux USA, devant une recrudescence de douleurs articulaires chez ses habitants.

Comment attrape-t-on la maladie de Lyme?

La transmission de la maladie de Lyme se fait par piqure de tique infestée par B Burgdorferi.

En France métropolitaine, quasiment tout le territoire est touché en période chaude (printemps -été-automne), notamment l’Est et le Centre du pays.

La tique se contamine le plus souvent en piquant de petits rongeurs puis contamine l’homme en le piquant.

Les personnes sont contaminées en se promenant ou en ayant des activités sportives en plein air, notamment en foret. Le risque de contamination augmente avec le temps de fixation de la tique contaminée : en dessous de 24h le risque est faible alors qu’il est quasiment total au dela de 72h.

Il y aurait environ 15000 nouveaux cas de maladie de Lyme chaque année en France! La maladie de Lyme n’est pas contagieuse entre les humains
On trouve en pharmacie des tests permettant de déterminer si la tique retirée est porteuse de la bactérie borrelia.

Symptomes

Erytheme Migrant, phase primaire

La premiere manifestation ou phase primaire de maladie de Lyme est l’apparition d’une rougeur grossièrement circulaire et d’extension centrifuge apparaissant environ 3j à 1 mois apres la piqure, à l’endroit de la piqure.

erytheme migrant de lyme
Erytheme Migrant de la maladie de Lyme

Il s’agit de l’Erytheme Chronique Migrateur (ECM), qui signe la maladie de Lyme. Il s’agit de la phase primaire de la maladie de Lyme.

Il est inutile de réaliser une sérologie de maladie de Lyme après morsure de tique et présence de signes de stade primaire (trop de faux négatifs en raison notamment d’une séroconversion tardive).

Il est possible d’etre contaminé sans présenter d’ECM (20% des contamination par maladie de Lyme ne comportent pas l’eruption d’ECM classique). Il faut alors prêter attention à d’autres signes tels que

  • fièvre, frissons
  • altération de l’état général
  • céphalées
  • myalgies, arthralgies…

Phase secondaire

La phase secondaire est liée à l’essaimage de B. Burgdorferi dans les liquides biologiques. Cette phase peut être marquée par une guérison spontanée. Elle débute quelques semaines à quelques mois apres la phase primaire, et elle est marquée par des manifestations cutanées (plusieurs poussées d’ECM, lymphocytome cutané bénin notamment sur le lobe de l’oreille et l’aréole mamelonaire), neurologiques (méningite lymphocytaire, nevrite cranienne, paralysie faciale, polyradiculonevrite… ) et rhumatismales (monoarthrite du genou, polyarthrite… ).

Plus de 50 % des patients ayant eu un erytheme migrant non traité feront de l’arthrite (genoux++), environ 10 % auront une maladie neurologique (une paralysie du nerf facial, méningite… ) et environ 5 %, des manifestations cardiaques (un bloc auriculoventriculaire).

Phase tardive


La phase tardive, tertiaire, survenant des mois ou des années apres la piqure, marquée par des manifestations dermatologiques (acrodermatite chronique atrophiante de Pick Herxeimer), neurologiques, cardiaques (bloc auriculo ventriculaire)

Syndrome « post Lyme »

Chez quelques patients, on constate des symptômes de fatigue, de myalgies-arthralgies et de troubles de la mémoire à court terme et/ou de la concentration persistant de nombreux mois après un traitement bien conduit. Ces symptômes sont habituellement résolutifs spontanément.

Il peut donc être judicieux de réaliser une sérologie de Lyme chez des patients alléguant ce type de symptomes.

On ne sait pas bien traiter ce syndrome, mais il semble qu’une antibiothérapie prolongée ne fait pas mieux qu’un traitement antibiotique de 15 jours sur le syndrome post-Lyme (Berende A et coll.N.Engl.J.Med 2016)

Polémique autour de la prise en charge de la maladie de Lyme

Depuis plusieurs années, de nombreuses critiques sont faites à l’encontre des recommandations de prise en charge de la maladie de Lyme, tant diagnostique que thérapeutique, en voici la chroologie selon l’AFP :

2006: une conférence de consensus de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), prise en charge de la maladie de Lyme, fixe les recommandations officielles pour diagnostiquer et soigner la maladie de Lyme.

2008-2012: création d’associations comme France Lyme et Lyme sans frontières, qui contestent ces recommandations. Elles mettent notamment en cause la fiabilité des tests de diagnostic et dénoncent la non reconnaissance d’une forme chronique de la maladie ainsi que les poursuites contre les médecins qui n’appliquent pas les recommandations officielles.

2014: avis du Haut conseil à la santé publique (HCSP) Borreliose de Lyme, qui reconnaît la faiblesse des tests diagnostics.

juillet 2016: tribune de 100 médecins, emmenés par le Pr Christian Perronne, lançant « un appel d’urgence au Gouvernement » pour mieux reconnaître une maladie « en pleine expansion » et mettre fin à l’errance médicale des patients.

septembre 2016: la ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonce un « plan Lyme » pour améliorer le diagnostic et la prise en charge de la maladie.

juillet 2018: ces travaux, auxquels les associations de patients participent, débouchent sur de nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). Ces dernières reconnaissent notamment l’existence de symptômes « persistants non expliqués » chez des patients. Mais l’Académie de médecine, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et plusieurs sociétés savantes, dont la Spilf, critiquent ces recommandations et invitent les professionnels de santé à ne pas en tenir compte.

septembre 2018: le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, invite la Spilf à élaborer de nouvelles recommandations pour ne pas « laisser les professionnels de santé et les patients sans repères ». Cette initiative n’est toutefois médiatisée qu’en avril suivant, à l’occasion d’auditions sur Lyme au Sénat.

avril 2019: les associations de patients dénoncent l' »enlisement » et l' »échec » du plan Lyme.

7 mai 2019: un éditorial dans le bulletin officiel de l’agence sanitaire Santé publique France met en garde contre le risque de recommandations de prise en charge « inefficaces et hasardeuses » car sans base scientifique, sous la pression de certains « activistes ». Dans ce numéro, figure également la version actualisée d’une étude qui conclut que chez des patients consultant pour suspicion de maladie de Lyme dans les hôpitaux parisiens, le diagnostic a été confirmé dans moins de 10% des cas.

27 mai 2019: dans son rapport d’information suite à des auditions au Sénat, Elisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne (UDI), estime notamment qu’il est « inenvisageable que des recommandations, potentiellement concurrentes, coexistent dans la prise en charge » de cette maladie.

Le 31 mai 2019, 22 sociétés savantes publient leurs propres recommandations, dans la revue de la Spilf, Médecine et maladies infectieuses. Les auteurs y réfutent l’existence d’une forme chronique de la maladie. Les sociétés savantes ne reprennent évidemment pas la notion de « Symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique (SSPT) » décrite par la Haute autorité de Santé (HAS) en 2018 qui avait été tant décriée. Les signataires précisent sur ce point de façon claire : « En cas de symptômes persistants somatiques après une borréliose de Lyme bien traitée, il est recommandé de ne pas répéter ou prolonger l’antibiothérapie. Certains patients présentent des symptômes persistants et polymorphes (asthénie, arthralgie, myalgie,  maux de tête, troubles cognitifs, paresthésie, etc.), avec un impact fonctionnel non négligeable. Cependant, les auteurs soulignent que, dans ce cas, « un autre diagnostic est porté chez 80 % d’entre eux ». Ils soulignent cependant l’importance d’informer les patients sur le fait que leurs symptômes sont non spécifiques et peuvent être liés à diverses causes (stress, détresse émotionnelle, troubles du sommeil…).

Diagnostic biologique de la maladie de Lyme

La prise de sang de diagnostic de la maladie de Lyme est décriée en France. Les recommandations sont les suivantes :

I/ Erythème Chronique Migrant : le diagnostic est fait, pas de sérologie

La sérologie n’est pas utile au stade d’erytheme chronique migrant car cette éruption caractéristique permet le diagnostic de maladie de Lyme à elle seule. En revanche, six semaines après l’apparition des symptômes, le test sérologique est associé à une sensibilité et à une spécificité supérieures à 90%

II/ Les tests reconnus

On dispose de deux tests « fiables » :

II.A/ Immunoassay (EIA ou IFA) pour quantifier la présence d’anticorps

Il s’agit du dosage des anticorps circulants lors de la maladie (sérologie de Lyme : dosage des anticorps anti-Borrelia de type IgG et IgM, sans permettre de déterminer l’espèce de Borrelia).

II.A.1/ Que demander?
Si les signes cliniques datent de moins de 30 jours :

le dosage des IgM et IgG doit être réalisé.

Si le début des signes date de plus de 30 jours :

Seul le seul dosage des IgG est suffisant et on évite ainsi les faux positifs en IgM liés aux réactions croisées avec des virus de type EBV, CMV…

La sensibilité dans les premières semaines est faible, le temps que les anticorps se développent, comme pour toute sérologie… puis elle augmente progressivement.

Les anticorps persistent longtemps, mais la sérologie n’est pas recommandée des années après l’infection et ne doit pas être utilisée comme tests de suivi d’un traitement.

II.A.2/ Test négatif

Si le test est négatif, on arrête les investigations. En cas de doute,  une nouvelle sérologie IgM et IgG est conseillé une à 2 semaines plus tard

II.A.3/ Test positif

S’il est positif ou équivoque, on doit faire un western blot (WB) ou immuno-blot plus spécifique.

En effet, des faux positifs sont possibles notamment en cas d’infection par EBV, CMV…

C’est pourquoi, tout résultat positif ou douteux doit être confirmé par le test WesternBlot ou Immuno-blot :

Sérologie IgM pos – IgG nég : infection précoce, un Western Blot peut être effectué + un contrôle sérologique est recommandé dans 2 à 3 semaines pour rechercher la séroconversion en IgG.

Sérologie IgM pos – IgG pos : infection active ou antécédent de maladie de Lyme. Faire un Western Blot

II.B/ Western Blot ou Immuno-Blot

L’Immuno-blot ou Western Blot permet parfois de déterminer l’espèce de Borrelia impliquée en déterminant le type d’anticorps.

Le Western Blot IgM est utile comme pour la sérologie uniquement lors des 30 premiers jours de la maladie.
Un mois après le début de la maladie, en Western Blot, les IgM positives avec IgG négatifs sont des faux positifs.

Si les signes cliniques datent de moins de 30 jours :

le dosage des IgM et IgG doit être réalisé.

Si le début des signes date de plus de 30 jours :

Seul le seul dosage des IgG est suffisant et on évite ainsi les faux positifs en IgM liés aux réactions croisées avec des virus de type EBV, CMV…

Les résultats sont positifs uniquement si le 1er test (Serologie IgG et/ou M) (plus sensible) est positif ou équivoque et que le 2ème (Western Blot) (plus spécifique) est également positif.

III/ Autres tests

Ces tests ne sont pas suffisamment validés cliniquement actuellement

III.A/ La cytométrie de flux

Elle permet d’étudier les rapports entre lymphocytes cytotoxiques Natural Killer mais la diminution du rapport NK57/56 n’est pas spécifique de la maladie de Lyme et peut se voir dans d’autres infections chroniques

III.B/ Le Test de transformation lymphocytaire ou Elispot

C’est un test très sensible qui peut détecter la plus petite quantité de Borrelia dans le sang. Il peut dépister les formes chroniques et précoces de la maladie de Lyme. Il faut le faire faire dans certains laboratoires spécialisés qui parfois envoient leur kit sur simple demande. Le médecin prescrit un Elispot de Borrelia, une infirmière fait le recueil sanguin et il suffit alors d’envoyer le prélèvement conformément aux indications du laboratoire

III.C/ Tests de faible sensibilité surtout utilisés en recherche

On peut citer la mise en culture de prélèvements, la PCR du Liquide Céphalo Rachidien (ponction lombaire), la biopsie cutanée…

Par ailleurs, en cas de manifestations précoces disséminées accompagnées de symptômes neurologiques survenant dans les six semaines suivant la morsure de tique (neuroborréliose de Lyme précoce), le test sérologique sanguin peut être négatif. Il est donc recommandé de faire simultanément une recherche d’anticorps dans le sang et le liquide cérébrospinal (Elisa) avec recherche de synthèse intrathécale.

III.D/ tests plus anecdotiques

Il s’agit de la recherche d’antigène dans les urines, le dosage des CD57, la recherche des anticorps dans le liquide synovial…

Traitement

En cas de piqure de tique sans erythème chronique migrant

L’antibioprophylaxie ne doit pas être prescrite systématiquement mais peut être envisagée dans les cas suivants :

  • La tique est restée fixée plus de 36 heures

– durée de fixation inconnue mais tique gorgée de sang

– femme enceinte (la maladie de Lyme se transmet au foetus)

Le traitement antibiotique peut etre :

  • Chez l’adulte et l’enfant de plus de 9 ans : Doxycycline per os : 200 mg en 1 prise unique
  • Chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 9 ans : Amoxicilline per os : 500 mg x3/j pendant 10 jours



Phase primaire : Erytheme migrant

  • Chez l’adulte et l’enfant de plus de 9 ans : choix entre
    • Doxycycline per os : 100 mg x 2/j pendant 14 jours (1à 2 mg/kg x 2/j maximum 100 mg x2/j)
    • Amoxicilline per os : 1g x 3/j pendant 14 jours
  • Chez l’enfant de moins de 9 ans : choix entre
    • Amoxicilline per os : 50 mg/kg/j en 3 prises (maximum 2 g/j) pendant 14 jours
    • Céfuroxime-axétil per os : 40 mg/kg/j en deux prises (maximum 1g/j) pendant 14 jours

Et pour aller plus loin…

Conférence de consensus : prise en charge de la maladie de Lyme

Haut Conseil de la Santé Publique, 2014 : Borreliose de Lyme

Eviter la maladie de Lyme

Dépliant sur la prévention des piqures de tique et la maladie de Lyme

FOLLICULITE : soigner et se débarrasser de la folliculite

Folliculite

Une folliculite est une inflammation superficielle du poil, appelé follicule pileux. Elle est le plus souvent infectieuse et les germes les plus fréquemment en cause sont les bactéries (folliculite bactérienne) et les champignons (folliculite mycosique)
La folliculite peut toucher de nombreuses zones riches en poils (cuisses, torse, barbe, dos, fesses…) et elle a tendance à récidiver en cas de facteurs favorisants (frottement, transpiration, rasage ou épilation…). Le traitement de la folliculite est souvent à base d’antibiotiques.

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Folliculite

La folliculite est une inflammation  » bénigne  » du poil.

Boutons de folliculite

Elle peut donc survenir en de nombreux endroits poilus : visage (barbe), paupières (orgelet), cou, cuisses, cuir chevelu…, dos

Symptomes

Forme typique

Elle se manifeste le plus souvent par des pustules centrées par les poils

La pustule folliculaire évolue vers une croûte qui tombe au bout d’environ une semaine sans laisser de cicatrice, ou évoluer vers une folliculite profonde en cs e manipulation notamment (voir furoncle).

Formes particulières

Folliculite du cuir chevelu
Folliculite du cuir chevelu

Elle provoque des boutons dans le cuir chevelu

Folliculite des fesses

Une forme particulière de folliculite concerne la convexité des fesses, sous les sous-vetements, provoquant des boutons sur les fesses

En savoir plus sur les folliculites des fesses

Folliculite de la barbe

Une forme particulière touche la barbe (sycosis), favorisées et aggravées
par le rasage mécanique (voir rougeur de la barbe après le rasage et boutons de la barbe apres rasage). On recommande soit des mousses à raser antiseptiques, soit et plutot de tondre la barbe

Folliculite de la barbe

Causes

La folliculite peut résulter d’une infection ou plus rarement être aseptique

1/ Folliculite infectieuse

Les poils constituent un micro environnement cutané spécifiques car ils sont riches en sébum (huileux) mais pauvres en oxygène. Ils sont très favorables au développement du staphylocoque doré, qui est responsable de la majorité des infections bactériennes du poil.

L’infection du poil peut être bactérienne ou due à un champignon

1.1/ Folliculite bactérienne

1.1.1/ Folliculite à staphylocoque doré

Souvent associées à d’autres pyodermites staphylococciques : impétigo, panaris, perlèche

Elles sont favorisées par les pansements occlusifs et la macération.

Elles guérissent le plus souvent avec des antiseptiques appliqués 2 à 4 applications quotidiennes sur les lésions, pendant 10 jours, de chlorhexidine, hexamidine…

Cependant, il arrive que ces folliculites soient récidivantes : voir comment soigner le staphylocoque doré

1.1.2/ Folliculite à Pseudomonas aeruginosa

observée parfois sous forme de petites épidémies chez les sujets utilisateurs de jacuzzi, de piscines contaminées, de combinaisons de surf ou de plongée ; grosses pustules éparpillées sur le corps et notamment le dos.

Elle nécessite des antibiotiques actifs contre le pseudomonas

1.2/ Folliculite par champignon (mycose)

1.2.1/ Dermatophytes

Folliculite dermatophytiques en macarons ou en plaques mal limitées de la barbe (sycosis dermatophytiques) notamment en cas de contact avec les bovins.

1.2.2/ Levures

Folliculites à pityrosporon (Malassezia) sur le dos des hommes ou les jambes des femmes qui s’épilent (voir bouton après l’épilation).

1.2.3/ Candidoses

Folliculites candidosiques douloureuses, en grain de plomb, notamment du cuir chevelu par exemple chez des héroïnomanes.

Voir candidose

2/ Folliculites aseptiques

Par exemple la folliculite à éosinophiles

Traitement

Comment soigner la folliculite et s’en débarrasser?

Le traitement de la folliculite dépend de sa cause, qui est diagnostiquée par le dermatologue, ainsi, on utilise des antibiotiques dans les folliculites bactériennes, des antifongiques dans les folliculites mycosiques…

Folliculite infectieuse

L’infection du poil peut être bactérienne ou due à un champignon

Folliculite bactérienne

Folliculite à staphylocoque doré

 

Elles guérissent le plus souvent avec des antiseptiques appliqués 2 à 4 applications quotidiennes sur les lésions, pendant 10 jours, de chlorhexidine, hexamidine…

Cependant, il arrive que ces folliculites soient récidivantes : le dermatologue utilise alors des antibiotiques par voie orale. Pour en savoir plus voir comment soigner le staphylocoque doré

Folliculite à Pseudomonas aeruginosa

Elle nécessite des antibiotiques actifs contre le pseudomonas

Folliculite par champignon (mycose)

Le traitement requiert l’emploi d’antifongiques par voie locale et parfois générale

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Folliculites, que faire?

  • Il faut limiter les frottements et les causes de macération dans les plis (port de sous vetements en coton, éviter les textiles synthétiques…)
  • Il faut éviter les poils incarnés consécutifs au rasage et à l’épilation, car ils tendent souvent à s’infecter et à provoquer des folliculites. Pour éviter les poils incarnés on recommande souvent de bien nettoyer la peau et les instruments avant le rasage et l’épilation et d’éviter de raser ou épiler les poils à « rebrousse-poil » : voir comment lutter contre les poils incarnés
  • Les infections des poils peuvent s’aggraver en l’absence de traitement adéquat (lymphangite,  » ganglions « , voire septicémie…). Lors de la survenue d’une lésion inflammatoire, il faut donc consulter et ne pas toucher ses lésions : la majorité de ces complications surviennent en effet à cause dune consultation trop tardive ou de la manipulation des lésions.
  • Ne pas utiliser les anti-inflammatoires (cortisone ou non stéroidiens) pour les infections cutanées car ceux-ci laissent les infections s’aggraver sans que lon puisse sen rendre compte.
  • Il ne faut pas oublier dêtre à jour pour le vaccin antitétanique car une plaie cutanée peut être la porte d’entrée du tetanos

ERYTHRASMA : l’erythrasma

Erythrasma

L’erythrasma se rencontre surtout en période chaude dans les plis

Erythrasma de l’aisselle

Plaques chamois ou brunâtres à contours nets des plis (aisselles, aine…)

Erythrasma de l’aine : taches brunes de l’aine


Examens complémentaires diagnostiques

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Traitement

Le traitement habituellement recommandé de l’érythrasma est l’érythromycine,250 mg, 4 fois par jour pendant 14 jours +/- clindamycine topique, 3 fois par jour poursuivi 14 jours après la fin du traitement antibiotique oral + nettoyage quotidien avec un savon antiseptique (Septivon, Cyteal), suivi d’un séchage minutieux, durant toute la période de traitement

port de vêtements larges, traitement du diabète, lutte contre le surpoids…

Autres traitements :

  • clindamycine orale 1 gramme en dose unique
  • tetracycline 250 mg x 4/j pendant 5 à 14 jours
  • acide fusidique topique
  • clindamycine topique

 

 

IMPETIGO : soigner l’impétigo de l’enfant

Impetigo

L’impetigo est une infection à bactéries de type streptocoque ou staphylocoque au niveau de la peau. Cette bactérie s’introduit dans la peau grâce à « une porte d’entrée » : piqûre d’insecte, eczéma, égratignure… Elle donne une éruption de croutes jaunes un peu comme du miel cristallisé, plus rarement de bulles à contenu jaune purulent, souvent autour de la bouche des enfants car les narines sont une zone de portage du staphylocoque. Lorsque l’enfant se gratte, de nouveaux boutons apparaissent ailleurs : l’impétigo est très contagieux. Il évolue souvent rapidement, donnant de nouvelles lésions chaque jour et dépassant rapidement sa zone de départ. Il est important de traiter l’impetigo non seulement en raison de son caractère évolutif et contagieux pour les autres, mais aussi en raison des complications infectieuses locales et générales. Son traitement requiert l’emploi d’antibiotiques.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Impetigo

Un impetigo qu’est-ce que c’est / Signes de l’impetigo /
Autres types d’ impetigo / Traitement de l’impetigo /
Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin…

L’impetigo, qu’est-ce que c’est ?

L’impetigo est l’ infection bactérienne de la peau la plus fréquente chez l’enfant. L’impetigo est du au Streptocoque pyogenes ou au Staphylocoque doré et il est très contagieux pour soi même (auto inoculation de lésions ailleurs sur le visage et le corps en les grattant) et les autres. Il est caractérisé par l’apparition généralement rapide sur le visage et/ou le corps de vésicules puis de croûtes jaunâtres, voire de bulles. Il peut survenir sous forme épidémique dans les écoles ou les collectivités d’enfants, notamment en période chaude.

Impetigo autour de la bouche chez l’enfant : début de l’éruption

Symptomes

L’ impetigo est caractérisé par deux formes cliniques :

– l’impetigo croûteux à type de pyodermite

Impetigo
Impetigo croûteux à type de pyodermite

Très fréquent chez l’enfant de moins de 10 ans, c’’est la forme la plus fréquente (70% des impetigos). Sa lésion initiale est une vésicule souvent entourée d’une auréole rouge. La vésicule se rompt ensuite rapidement, suinte et se forme alors une croûte jaunatre dite mélicérique car elle ressemble à du miel cristallisé. Il est fréquent d’observer des ganglions dans la zone de drainage de l’impetigo. L’impetigo peut démanger. L’’affection est habituellement apyrétique.

Il est fréquent sur le visage

impetigo
Impetigo du visage

– l’impetigo bulleux

Plus rare, l’impetigo bulleux est du principalement au staphylocoque doré. Il est caractérisé par l’apparition de bulles à contenu trouble de 1 à 2 cm de diametre qui vont se rompre et laisser des érosions cutanées extensives

impetigo bulles
Impetigo bulleux

 

Il existe une forme rare bulleuse extensive d’impétigo provoquant de vastes décollements de peau en draps avec signe de Nikoslky positif (décollement de la peau avec un simple frottement), nommé épidermolyse staphylococcique aiguë.

Leur prise en charge a fait l’objet de recommandations en 2019

Evolution, autres types d’ impetigo et complications :

L’impetigo guérit le plus souvent spontanément sans traitement. Cependant il n’est pas recommandé de s’abstenir de traitement car il existe des complications :
• Locales : abces, lymphangite, ostéite…
• Générales : pneumonie, septicémie, glomérulonéphrite post streptococcique…

L’impetigo peut aussi évoluer sous la forme

  • d’echtyma, notamment au niveau des membres inférieurs chez les adultes fragilisés (alcooliques, diabetiques, immunodéprimés… ) : la croute devient noiratre et s’étend

  • de pyodermite végétante en cas de macération : les lésions s’infiltrent et deviennent papillomateuses

Les formes graves d’impetigo sont donc :

  • Ecthyma (forme nécrotique creusante).
  • Impétigo avec une surface cutanée atteinte > 2 %
    de la surface corporelle totale
  • Impétigo ayant plus de 6 lésions.
  • Extension rapide des lésions

Ces formes graves d’impétigo requierent un prélèvement bactériologique des lésions d’impétigo actives (pus, liquide de bulle).

Traitement

A/ Soins d’hygiènes et recommandations :

A.1/ Eviction scolaire :

Si lésions non protégeables par pansement : 3 jours d’éviction après le début du traitement

A.2/ Vérifier le statut vaccinal antitétanique

A.3/ Soins d’hygiène :

Lavage quotidien au savon des lésions

Couper les ongles et laver les mains fréquemment

Percer les bulles avec une aiguille stérile

B/ Traitement :

B.1/ IMETIGO SIMPLE : Traitement local

Pas d’antiseptiques locaux

Application deux à trois fois par jour sur les lésions de crèmes antibiotiques telles que Fucidine ®, ou plutot Mupiderm ®… 2 à 3 fois par jour durant 5 jours.

B.2/ IMPETIGO GRAVE : Traitement général

Une antibiothérapie par voie orale, le plus souvent à base de pénicillines, céphalosporines, macrolides… est indiquée notamment en cas d’impetigo extensif, étendu ou sévère, de localisations difficiles à traiter (zones péri orificielles, sous les couches… ), chez les personnes fragiles ou non compliantes, en cas de signes généraux (fièvre… )…

Amoxicilline/acide clavulanique : 80 mg/kg/ jour
Céfadroxil : 100 mg/kg/ jour
À réévaluer en fonction des résultats des prélèvements bactériologiques
En cas d’allergie à la pénicilline : Josamycine : 50 mg/kg/ jour 7 jours

● applications biquotidiennes de vaseline (après les soins de toilette) ;
● pas d’antibiothérapie locale ;
● pas de nécessité de prendre en compte le SARM pour le traitement probabiliste de première intention d’un impétigo (en France, 5 à 10 % de SARM parmi la population de SA communautaires)

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Les conseils du dermatologue :

  • Les infections de la peau et les infections des poils peuvent s’’aggraver en l’’absence de traitement adéquat (lymphangite,  » ganglions « , voire septicémie…). Lors de la survenue d’une lésion inflammatoire, il faut donc consulter et ne pas toucher ses lésions : la majorité de ces complications surviennent en effet à cause d’une consultation trop tardive ou de la manipulation des lésions.
  • Ne pas utiliser les anti-inflammatoires (cortisone ou non stéroidiens) pour les infections cutanées car ceux-ci laissent les infections s’’aggraver sans que l’on puisse s’en rendre compte.
  • Il ne faut pas oublier d’être à jour pour le vaccin antitétanique car une plaie cutanée peut être la porte d’’entrée du tetanos

Quand l’enfant peut-il retourner à la crèche ou à l’école?

Il peut retourner à l’école après 48h de traitement antibiotique par voie orale.

Dans quels cas faut-il reconsulter?

Il faut revoir le médecin immédiatement si :

  • la peau autour des boutons d’impetigo devient rouge, enflée et douloureuse
  • On voit apparaître des bulles de plus de 2cms de diamètre
  • les urines deviennent rouges ou foncées

Il faut revoir le médecin rapidement en l’absence d’amélioration après 48h  de traitement bien conduit.

Points clés :

  • L’impetigo est l’infection cutanée bactérienne la plus fréquente
  • L’impetigo peut se compliquer (abces, lymphangite, ostéo arthrite, pneumonie, septicémie… ) et son traitement est à base d’antibiotiques par voie locale et/ou générale
  • L’impetigo nécessite donc une consultation médicale

Questions fréquentes :

 

– A partir de quel âge en moyenne un bébé peut-il « attraper » un impetigo ?
Theoriquement, l’impetigo peut se voir a tout age, mais il est plus fréquent à partir de l’entrée en collectivité (crèche, école… ) car il résulte d’une contamination se produisant le plus souvent par le biais d’autres enfants, et sa fréquence diminue à partir de l’adolescence car le système immunitaire devient alors plus mature, et les adolescents acquièrent des réflexes hygiéniques dont les enfants sont encore peu conscients. L’éviction de la collectivité est importante pour éviter la transmission.


Et pour aller plus loin :

Vidéo (en anglais) sur l’ impetigo :


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ERYSIPELE : erysipele ou eresipele

Erysipele

L’érysipèle ou érésipèle est encore appelée Dermo Hypodermite Bactérienne Non Nécrosante (DHBNN). Elle survient en majorité chez l’adulte mais peuvent se voir chez l’enfant, notamment en cas de varicelle.

Erysipèlede la jambe (infection à bactéries)
Erysipèle de la jambe (infection à bactéries)

L’erysipele, qu’est-ce que c’est?

L’érysipèle est une infection de la partie profonde de la peau (dermo-hypodermite aigue), succédant souvent à une piqûre, une fissuration de la peau à proximité (mycose entre les orteils), due le plus souvent au streptocoque ß-hémolytique de groupe A. L’erysipele est fréquente au niveau des jambes, mais peut se voir sur le visage par exemple.

L’erysipele, comment ça se manifeste?

L’érysipèle prend deux formes classiques de « grosse jambe rouge aiguë
fébrile » :

  • L’erysipèle aigu typique

Dans cette forme l’érysipèle débute brutalement par une plaque rouge, chaude, douloureuse, à limites nettes. Ce placard inflammatoire d’apparition brutale est bien circonscrit et associé à une fièvre. La surface de la plaque rouge d’erysipele est lisse ou peut présenter des décollements bulleux.

  • Erysipele subaigu

Ce sont les formes les plus fréquentes notamment au niveau des jambes, et notamment en cas d’insuffisance veineuse (infection d’un ulcere de jambe par exemple).
Les manifestations sont moins brutales que dans l’erysipele aigu et la fievre est plus modérée

Le médecin va dans les deux cas rechercher une porte d’entrée cutanée locorégionale (pied d’athlete…) et  délimiter au feutre les contours du placard inflammatoire ou réaliser une photographie

La prise en charge de l’erésipele a fait l’objet de recommandations en 2019

Facteurs de risque

  • Diabète.
  • Obésité (IMC > 30).
  • Immunodépression.
  • Malnutrition.
  • Varicelle (chez l’enfant).
  • Âge supérieur à 60 ans.
  • Insuffisance veineuse.
  • Toxicomanie intraveineuse.
  • Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI).
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Complications

L’erysipele peut etre grave ou compliquée (indication d’hospitalisation) :

  • Signes généraux de sepsis ou de choc toxinique se traduisant par la présence d’une altération de l’état général,
  • Extension rapide des signes locaux en quelques heures.
  • Douleur très intense, impotence fonctionnelle.
  • Signes locaux : lividités, taches cyaniques, crépitation sous-cutanée, hypo- ou anesthésie locale, induration dépassant l’érythème, nécrose locale.
  • décompensation d’un état pathologique préexistant (diabète… ),
  • absence d’amélioration sous traitement voire aggravation des signes locaux dans les 24 à 48 heures malgré l’instauration d’une antibiothérapie adaptée et évolution vers l’erysipele phlycténulaire (larges phlyctenes sur la plaque rouge) ou la fasciite nécrosante (infection plus profonde que l’erysipele, qui se manifeste par la présence d’une erysipele grave ou phlyctenulaire, accompagnée de plaques de nécrose, et de zones d’hypoesthésie (baisse de la sensibilité cutanée), et qui nécessite un parage chirurgical et une prise en charge en réanimation).

D’autres complications sont possibles :

  • Récidive (20 à 30 % des cas).
  • Abcédation.
  • Décompensation des comorbidités.
  • Sepsis, choc septique, choc toxinique, bactériémie (très rare)

Traitement

L’érysipèle nécessite la mise en place d’un traitement antibiotique pendant 7 jours.

Choses à éviter

Pas d’antibiothérapie locale.

L’antibiothérapie par voie générale suffit. Au mieux on peut appliquer de la fluoréscéine pour sécher les lésions

Pas de corticoïdes ni d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Les anti inflammatoires sont contre-indiqués dans la prise en charge de l’erysipele (risque d’évolution à bas bruit vers une complication, la fasciite nécrosante).

Mesures d’accompagnement :

● si atteinte d’un membre : repos avec surélévation du membre atteint ;
● contention veineuse dès l’amélioration de la douleur ;
● mise à jour de la vaccination antitétanique.

Critères d’hospitalisation en urgence

  • Si signes de gravité locaux ou généraux (voir plus haut).
  • Risque de décompensation d’une comorbidité.
  • Obésité morbide (IMC > 40).
  • Sujet âgé > 75 ans polypathologique.
  • Âge inférieur à 1 an.

Antibiothérapie

En cas d’hospitalisation

Pénicilline G par voie intraveineuse, en l’absence d’allergie à la pénicilline
à la dose de 10 à 20 Millions d’unités/ jour. Ce traitement est plutot réservé aux erysipèles graves, faisant l’objet d’une hospitalisation. Après obtention d’une amélioration clinique et d’une apyrexie, on tente un relais par voie orale

En l’absence d’hospitalisation

Antibiotiques par voie orale
Il s’agit en premiere intention de l’amoxicilline, voire de macrolide ou synergistine (pristinamycine) en cas d’allergie à la pénicilline. C’est le cas le plus fréquent d’emblée (erysipele non grave, non hospitalisée) : Amoxicilline : 50 mg/kg/jour en trois
prises avec un maximum de 6 g/jour. En 2eme intention : Pristinamycine : 1g x 3 /jour
ou
Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si
poids > 100 kg

Cas particuliers

Erysipéle de l’enfant

Amoxicilline-acide clavulanique : 80 mg/kg/jour d’amoxicilline en
3 prises par jour (sans dépasser 3g/jour) et en cas d’allergie à la pénicilline :

Clindamycine : 40 mg/kg/jour en 3 prises par jour (enfants > 6 ans)
ou

Sulfaméthoxazole-triméthoprime : 30 mg/kg/jour (exprimé en sulfaméthoxazole) en 3 prises par jour (forme suspension buvable pour
enfants < 6 ans)

Erysipéle après morsure

Amoxicilline-acide clavulanique : 50 mg/kg/jour d’amoxicilline sans
dépasser 6 g/jour, et sans dépasser 375 mg/jour d’acide clavulanique

Hospitalisation secondaire

En cas d’évolution défavorable dans les 24 à 48 heures après l’instauration de l’antibiothérapie

Autres traitements

Il est possible que le medecin prescrive des anticoagulants par voie sous cutanée (erysipele grave, hospitalisée, nécessité d’une immobilisation… ).

Traitement de la porte d’entrée de l’infection (mycose entre les orteils, ulcère… )

En prévention des récidives

● prise en charge des facteurs de risque (lymphœdème, porte d’entrée, obésité) ;
● antibioprophylaxie (effet suspensif) si facteurs de risque non contrôlables et après deux épisodes dans l’année écoulée (uniquement chez l’adulte) : durée en fonction de l’évolution des facteurs de risque de récidive. Benzathine-benzyl-pénicilline G (retard) : 2,4 MUI IM toutes les 2 à
4 semaines

ou
Pénicilline V (phénoxyméthylpénicilline) : 1 à 2 millions UI/jour selon
le poids en 2 prises

En cas d’allergie aux pénicillines :

Azithromycine : 250 mg/jour

KYSTE PILONIDAL : le sinus pilonidal, une boule rouge du bas du dos (entre fesses)

Kyste pilonidal

Le kyste pilonidal est une infection causée par un poil incarné de la région sacro-coccygienne (comprenant la peau en regard du coccyx et du sacrum, soit la zone située tout en bas du dos et entre les fesses). On remplace souvent le terme kyste par sinus pilonidal car l’infection du kyste part d’un granulome à corps étranger sur le poil, qui dégénère en kyste secondairement. Le terme « pilonidal » vient du latin pilus, poil et nidus, nid. Le kyste pilonidal touche surtout des hommes jeunes et poilus, le plus souvent blancs. Il atteint 1% de la population masculine et peut concerner beaucoup plus rarement les femmes puisqu’il ne touche que 0,1% de la population féminine.  Il est un véritable problème de santé publique car l’épisode inflammatoire et infecté du début tend à évoluer en surinfections successives responsables de fistules pouvant atteindre le rectum. Le traitement est chirurgical.

Un problème de fesses d’homme

Causes

On a longtemps cru à une origine congénitale mais il est maintenant admis que le kyste pilonidal est lié à la pénétration de poils courts et durs dans les tissus sous-cutanés, entraînant la formation d’un granulome à corps étranger. On retrouve en effet au sein du kyste des poils sectionnés.

Le mécanisme de la formation des kystes pilonidaux provient de l’élargissement des follicules pileux du sillon interfessier lors de l’adolescence et des frottements sectionnant le poil et provoquant sa pénétration dans la peau (poil incarné) qui dégénère en kyste et un granulome à corps étranger. L’ensemble se contamine par des bactéries et un abcès se forme, avec un ou plusieurs orifices de drainage étagés dans le sillon interfessier entre 4 et 8 cm de la marge anale puis d’autres orifices de drainage plus distants peuvent apparaître. Ils forment alors des sortes de tunnels sous la peau

Kyste pilonidal avec orifices de drainage le long du sillon interfessier

Les facteurs de risques sont

  • homme jeune (pic vers 20 ans)
  • poilu
  • obésité
  • position assise régulière (travail de bureau, voiture…)

Symptomes

Les symptomes commencent par une infection : apparition d’une boule rouge sous la peau située sur le haut d’une fesse ou entre les fesses dans le bas du dos chez un homme jeune et poilu avec sensation d’inconfort voire de douleur.

En cas de survenue d’une boule rouge entre les fesses ou sur le haut d’une fesse, il faut toujours consulter sans tarder son médecin : ce dernier envisagera les différents diagnostics possibles.

Il va examiner votre anus et parfois y introduire un instrument pour réaliser une anuscopie.

Cette boule rouge peut en effet évoluer en abces, pouvant couler et laisser s’échapper des sérosités ou plus souvent du pus.

Le médecin cherche des petits orifices sur le sillon interfessier entre 4 et 8 cms de l’anus avec parfois des petites touffes de poils fins ayant tendance à sortir des orifices, qui sont caractéristiques de la maladie pilonidale.

Le médecin va s’attacher à éliminer une fistule anale : le kyste reste le plus souvent extra anal et il n’y a pas de cryptite en anuscopie.

 

Kyste pilonidal avec abcès à distance

Examens complémentaires

En cas de doute de fistule rectale voire cérébrospinale, le médecin peut demander la réalisation d’une fistulographie ou plus souvent d’une IRM

IRM de kyste pilonidal

Traitement

Le traitement radical est une exérèse chirurgicale ; en effet les traitements antibiotiques ne font que temporiser l’évolution de la maladie.

L’anesthésie est le plus souvent générale, plus rarement locale.

Avant l’intervention, il faut raser la zone (et le rasage doit être poursuivi pendant une période de 3 à 6 mois après la fin de la cicatrisation).

Lors de l’infection aigue

Le chirurgien introduit un stylet par l’orifice primaire au sein de la cavité pour en délimiter les contours et les ramifications. Il incise et évacue le pus. Il pratique ensuite un curetage de la cavité, puis un méchage. La cicatrisation est généralement obtenue par des changements de mèches et des pansements quotidiens en un à deux mois. Cette technique permet une guérison dans environ la moitié à 90% des cas selon les études.

En cas d’infections répétées (chronicité)

Plusieurs techniques sont alors possibles :

Excision (technique ouverte)

Le chirurgien réalise une excision en bloc du kyste et des orifices primaires et secondaires en respectant l’aponévrose sacrée puis il laisse cicatriser la perte de substance par des pansements réguliers (douloureux les premiers jours), en 2 mois environ, mais permettant généralement une reprise de l’activité professionnelle après une semaine environ. Le taux de récidive est faible avec cette méthode (seulement 2 à 3%)

Cicatrisation dirigée après ablation d’un kyste pilonidal : faible taux de récidive mais suites douloureuses

Excision (technique fermée) avec suture simple

Après l’excision, le chirurgien réalise une suture permettant une cicatrisation en 2 semaines, mais le taux de récidive est 10 fois supérieur, de 20 à 30% des cas et de nombreuses complications peuvent survenir : lâchage des sutures, surinfection sous la fermeture, douleur…

Suture simple et drainage d’un kyste pilonidal après son ablation

Excision (technique fermée) avec reconstruction

Après excision, le chirugien recouvre la perte de substance par un lambeau de peau qui rend la suture moins tendue donc moins douloureuse, cependant le lambeau peut s’infecter ce qui rend les choses alors très compliquées

Incision-curetage

Le chirurgien repère les orifices fistuleux primaires et secondaires grâce à un stylet. Il réalise une excision moins large que dans l’excision ouverte, emportant quand même l’ensemble des trajets fistuleux et il procède à un curetage des tissus granulomateux. On obtient une cicatrisation en 3 ou 4 semaines et le taux de récidive est faible. C’est donc la technique le plus souvent utilisée en première intention

Les soins post-opératoires

Ils sont le plus souvent réalisée par une infirmière (soins infirmiers) à domicile ou à l’hôpital
La chair reste à vif  pendant plusieurs semaines (plus ou moins longtemps en fonction de la technique employée)  et elle doit se reconstituer. L’infirmière change les mèches s’il y en a, elle applique des pansements et attend l’obtention d’un tissus de granulation

En cas d’infection lors de la phase de cicatrisation, il faut alors reconsulter le médecin pour recevoir des antibiotiques et parfois être réopéré.

Ces soins sont longs et contraignants, obligeant parfois à rester allongé sur le ventre pendant plusieurs jours

Récidive de kyste pilonidal

Nous avons vu que le kyste pilonidal pouvait récidiver dans 2 à 20% des cas selon la technique employée

Il faut alors souvent réopérer avec des techniques plus aggressives…

L’epilation laser : une panacée?

Le problème de départ étant la pilosité, une épilation laser de la zone interfessière permet de prévenir l’apparition d’un kyste pilonidal chez de jeunes adultes ayant des antécédents familiaux et présentant un profil à risque (poilus) et surtout une récidive chez les personnes ayant déja eu un kyste pilonidal

 

Actinomycose

Actinomycose

L’actinomycose n’est pas comme son nom ne l’indique pas une mycose mais une pathologie infectieuse de la bouche. On devrait d’ailleurs parler d’actinobactériose

La confusion vient du fait que l’actinomycose  est due à des bactéries saprophytes de la cavité buccale et du tractus gastro-intestinal appelées  Actinomyces qui deviennent pathogènes sous l’influence de plusieurs facteurs  tels que la mauvaise hygiène bucco-dentaire, l’ immunosuppression, le cancer,le  diabète, l’alcoolo-tabagisme…

Signes de la maladie

Nodule sous-cutané indolore, fluctuant, le plus souvent mandibulaire. Les adénopathies satellites sont rares. En l’absence de traitement, l’évolution peut se faire vers plusieurs nodules voire des placards sous-cutanés collés au plan profond osseux de la face, puis fistulisation à la peau, écoulement sanglant et purulent contenant souvent des grains jaunes caractéristiques. Possibilité d’ extension au périoste et à la mandibule.

 

Examens complémentaires diagnostiques

Prelevement du pus et mise en culture

Traitement

Chirurgie dentaire et ATB (penicilline G)