Se protéger du Soleil favorise-t-il le déficit en vitamine D? L’ostéoporose?

Soleil, vitamine D et ostéoporose

On sait que la peau doit être protégée du Soleil (voir comment protéger sa peau du soleil) par la recherche de l’ombre, le port de vêtements couvrants et l’application d’écrans solaires pour diminuer le risque de mélanome et de cancers kératinocytaires (carcinomes épidermoïde et basocellulaire) ainsi que pour limiter le vieillissement cutané. Cependant les UV cancérigènes (surtout les B de 290 à 320 nm) sont aussi ceux qui induisent la photosynthèse de la vitamine D ayant un rôle dans l’ostéogénèse. Protéger sa peau du Soleil donne-t-il de l’ostéoporose?

Que sont les « rayons du soleil » ?

Le soleil est une énorme (on pourrait mettre 1 million de Terres dedans) usine thermonucléaire qui émet des rayons.

Certains rayons sont visibles, c’’est la lumière.

D’’autres sont invisibles : les Ultra-violets et les Infra-rouges.

Quelle est l’’influence du soleil sur la peau ?

Le rayonnement ayant le plus d’’effet sur la peau est le rayonnement Ultra-Violet (UV).

On distingue trois type d’’UV dans l’’ordre croissant de leur  » force » : les UVA, B et C. Les UVC sont arrêtés par l’’atmosphère et nous recevons surtout des UVA et B, même par temps nuageux (un voile nuageux d’’altitude ne bloque que 10% des UV).

Effets négatifs des UV émis par le soleil sur la peau

Mais les UV délivrés par le soleil abîment aussi la peau et la font vieillir prématurément.

Les UV pénètrent dans les cellules de notre peau et y créent des dégâts (mutations génétiques sur l’ADN notamment)

Nous avons des systèmes de défense luttant contre ces effets néfastes, mais ils sont débordés par une exposition trop intense ou fréquente.

On voit ainsi augmenter les rides et les risques de cancers de la peau

Le soleil augmente considérablement le risque de

cancer de la peau (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoide, mélanome… ),

d’apparition de taches solaires,

de rougeurs du visage, couperose

et il accélère le vieillissement cutané

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des courses…) dans un pays ensoleillé est déjà considérée comme une forte exposition.

Il ne faut en effet jamais oublier que la lumière voyage à 300 000 kms/seconde : le fait de bouger, faire du vélo, des courses… ne nous protège donc pas du tout même si la sensation de chaleur n’est pas présente

Effets positifs du soleil sur la peau

Les UV peuvent avoir des effets positifs sur la peau à faible dose comme par exemple

l’’action antidépressive chez certaines personnes

Cet effet semble être plus lié à la lumière visible qu’aux UV

guérir certaines maladies de la peau (psoriasis… ).

Là encore il suffit de très peu d’UV (quelques minutes d’exposition qutotidienne à 17h en été suffisent pour avoir un effet bénéfique sur certaines maladies de peau en quelques jours ou semaines)

la production de vitamine D (action antirachitique)

C’est ce qui va nous intéresser le plus ici. La vitamine D aide a fixer le calcium dans les os. Diminuer ses expositions solaires diminue-t-il significativement la production de vitamine D au point de favoriser l’ostéoporose?

Une meta analyse de la littérature effectuée en 2019 a conclu que l’utilisation quotidienne d’écrans solaires pour une protection solaire ne compromettait pas la synthèse de vitamine D. En effet, il suffit de prendre un café en terrasse pendant quelques minutes avant bras nus en période estivale pour avoir synthétisé son stock quotidien de vitamine D ! Le reste des expositions est superflu et produit des dommages dans les cellules de la peau, engendrant cancers de la peau, vieillissement prématuré, taches solaires…

Cependant, il restait à préciser les effets potentiels de ces mesures protectrices solaires vis-à-vis des complications d’un manque de vitamine D telles qu’une diminution de la densité minérale osseuse (DMO) et un risque de fracture ostéoporotique accru. Ceci a été étudié dans un article de décembre 2021 prenant en compte l’attitude face au soleil de plus de 3000 personnes  (rester dans l’ombre, porter des manches longues, et utiliser des crèmes écrans solaires) : aucune association n’a été retrouvée entre ces comportements de protection et une diminution du score de DMO déterminée par absorptiomètrie biphotonique. Se mettre modérément à fréquemment à l’ombre est même au contraire associé à une baisse du risque de fracture vertébrale!

Ainsi, adopter des mesures de protection vis-à-vis du soleil ne semble pas compromettre la DMO ni augmenter le risque de fracture ostéoporotique.

En savoir plus sur la protection solaire

>>> Suite : Comment se protéger du soleil?

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté / Mauvais grain de beauté
Le soleil et la peau / Crème solaire / Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ?
Taches brunes / Traitement taches brunes / laser taches

ALLERGIE AU SOLEIL : allergie de peau et boutons au soleil (visage, bras, décolleté… )

Allergie de la peau au soleil

Il existe de nombreuses réactions possibles de la peau au soleil, appelées couramment « allergie au soleil ». Elles sont souvent caractéristiques par la disposition des boutons, plaques, rougeurs… dans les zones exposées au soleil

Allergie au soleil
Allergie au soleil

Lucites

Il s’agit d’éruptions assez fréquentes, notamment la lucite estivale

  • Lucite estivale bénigne :

Lucite estivale benigne
Lucite estivale benigne

eruption siégeant surtout sur le haut du torse survenant aux premiers soleils intenses de l’année (printemps), et guérissant dès l’obtention d’un hâle protecteur, voir la lucite

  • Lucite polymorphe

elle ne guérit pas au fil de l’été, voir la lucite polymorphe

Urticaire solaire

Caractéristique par l’aspect des boutons d’urticaire ressemblant à des piqures d’ortie, fugace, apparaissant le plus souvent quelques minutes apres une exposition au soleil, notamment sur les zones qui etaient protegees du soleil et ont ete recemment exposees.

Urticaire sur une zone exposée au soleil

Voir l’article urticaire solaire

Dermatoses révélées par le soleil

Elles sont nombreuses, on peut citer parmi celles ci

  • Lupus

    Maladie auto immune dans laquelle le soleil joue souvent un role déclencheur des poussées cutanées, voir l’article sur le lupus

 

  • Dermatomyosite

    Photosensibilité du visage (erytheme des paupières) et du dos des mains (papules de Gottron), douleurs musculaire, voir dermatomyosite

 

  • Maladie de Darier

    éruption siégeant souvent sur le tronc après le soleil ou la chaleur. Maladie génétique. Voir maladie de Darier

Photosensibilisation

Il s’agit de la conjonction d’une

  • substance photosensibilisante

photosensibilisation externe:

par application sur la peau de creme, lotion… et autres substances photosensibilisantes

photosensibilisation interne

par ingestion par voie orale : le plus souvent il s’agit de médicaments photosensibilisants

Photo allergie due a un medicament
Photo allergie due a un medicament
  • et du soleil

Mécanisme de photosensibilisation

Le mécanisme de la photosensibilisation peut être

phototoxique

ou

allergique

Eczema au soleil
Eczema au soleil

C’est l’eczema au soleil

Si vous prenez des médicaments ou que l’allergie au soleil que vous présentez siège sur des zones que vous avez recouvertes de crème, voir l’article sur la photosensibilisation

Fausses allergies au soleil

Certains ont la peau qui chauffe et qui rougit au soleil sur le visage et le décolleté notamment et pensent avoir une allergie au soleil

En fait il s’agit parfois simplement de rougeurs liées à la couperose, qui s’accentuent lors du contact avec la chaleur : voir l’article consacré aux autres rougeurs du visage

Couperose, rougissant au soleil et souvent prise pour une allergie solaire

Parfois il s’agit simplement d’un léger coup de soleil, pouvant passer pour une allergie au soleil car il est peu douloureux

 

Dermite printanière juvénile

Eruption sur les oreilles chez un jeune apres les premiers soleils du printemps

Dermite printanniere juvenile
Dermite printanniere juvenile

Coup de soleil

Le coup de soleil est une brulure de la peau, qui est souvent sensible voire douloureuse

Traitement

Les traitements contre les allergies au soleil dépendent de la cause sous-jacente.  Il est prescrit par un médecin

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Il peut être utile d’utiliser des produits doux pour la toilette et une creme hydratante en attendant de voir le médecin

LUPUS : symptomes du lupus

Lupus

Le lupus est une maladie auto immune (dans laquelle des cellules et anticorps du système immunitaire sensé nous protéger, se tournent contre nos propres cellules) pouvant toucher la peau et les cheveux (lupus cutané), donnant des plaques, notamment sur les zones exposées au soleil, des zones sans cheveux… et les organes profonds (lupus systémique) : coeur, reins, articulations…

L’aspect classique est en masque de loup (rougeur des joues et du nez), d’où le nom de « lupus » mais il existe de nombreuses autres manifestations cutanées

Dr House
Le légendaire lupus du Dr House…

Symptomes

Il y a donc plusieurs types de lupus :

1/ L aigu, encore appelé l erythemateux systemique

Il peut être grave car il concerne les organes internes (les reins notamment). C’est alors l’atteinte des organes (reins++) en dehors de la peau qui peut être préoccupante voire grave dans le lupus systémique.

Il prend la forme du classique d’une rougeur des joues parfois gonflée, épargnant les ailes du nez et la lèvre cutanée supérieure, ainsi que les zones photo-protégées. Il ne laisse pas de séquelles cicatricielles sur la peau.

 

Lupus aigu
Lupus aigu

2/ L cutané

Il s’agit d’ une forme le plus souvent isolée à la peau, donc n’ayant pas de manifestations systémiques, notamment lorsqu’il comporte peu de lésions cutanées.

Alopécie de lupus
Alopécie de lupus

Il est parfois associé à un lupus systémique mais dans ce cas il existe souvent plusieurs plaques et il est alors le plus souvent évolutif (apparition de nouvelles plaques) même si l’évolution du lupus cutané est généralement dissociée des poussées de lupus systémique.

Lupus du dos
Lupus du dos

Le lupus cutané revêt deux formes classiques,

2.1/ L subaigu

Forme rarement associée à un lupus systémique sévère ( moins de 10% des cas) donnant des plaques eruptives en relief le plus souvent sur les zones exposées au soleil du haut du corps : décolleté, haut du dos, bras…

On distingue deux formes cliniques :

  • annulaire: en anneaux
  • psoriasiforme, ayant la forme de plaques parfois sèches sur le dessus
Lupus subaigu
Lupus subaigu

Il peut exister une atteinte du visage plus infiltrée que dans le lupus aigu et touchant souvent les ailes du nez. Cette forme doit faire rechercher un facteur déclenchant : un médicament (terbinafine, anti acides gastriques de type Inhibiteur de la Pompe à Protons, anti-TNFα, antihypertenseur, hypolipémiant, vaccin.. voir les médicaments pouvant provoquer un lupus), une radiothérapie, un cancer…

lupus
Lupus

 

Le lupus subaigu est généralement de bon pronostic

Le lupus subaigu de la femme enceinte peut être transmis à l’enfant et il faut alors chercher une atteinte cardiaque, rénale ou hépatique.

2.2/ L cutané chronique

Forme donnant des plaques stables le plus souvent sur les zones exposées au soleil du visage. Elles on un aspect discoide associant trois lésions élémentaires :

– bordure rouge et gonflée, parcourue de fines télangiectasies ;

– squames plus ou moins épaisses s’enfonçant en clou dans les orifices folliculaires pouvant donner un aspect de piqueté blanc, râpeux au toucher ;

– atrophie cicatricielle surtout au centre des lésions, souvent dépigmenté, parfois tatoué de télangiectasies et de tâches pigmentées.

 

Lupus débutant du nez
Lupus débutant du nez
Lupus
Lupus

Les plaques ont donc  tendance à laisser des cicatrices claires ou pigmentées

Lupus
Lupus cutané chronique
Lupus cutané chronique typique
Lupus cutané chronique typique

Il est très rarement associé à une atteinte systémique (moins de 10% des cas) mais comme il expose au risque de cicatrices, il doit être pris en charge tôt.

2.3/ Formes rares de l cutanés

L tumidus

Il donne des placards principalement localisées au visage, et sur la partie supérieure du tronc avec une distribution prédominante sur les zones photoexposées, témoignant d’une grande photosensibilité. Ces placards sont gonflés, arrondis ou ovalaires, violacés, à bords nets comme tracés au compas, sans croute centrale. Certaines lésions peuvent prendre un aspect annulaire. Elles disparaissent habituellement sans cicatrice.

Lupus tumidus
Lupus tumidus
L engelure

Il ressemble cliniquement à des engelures mais elle prédominent sur la face dorsale des mains, elles ne s’améliorent pas en été et avec le réchauffement et en cas de biopsie on met en évidence une histologie de type lupus. Contrairement aux lésions de lupus discoïde des extrémités, le lupus engelure ne s’accompagne pas de déformations des doigts ni d’atteinte unguéale.

Il ne faut pas les confondre avec une vascularite du doigt du à un lupus

Panniculite lupique

La panniculite lupique ou L érythémateux profond se manifeste par des nodules ou des plaques gonflées en profondeur, parfois douloureuses, des bras (face postéro-interne), des joues ou des cuisses. La peau en regard est normale ou rouge, parfois le siège de lésions de lupus chronique de type discoïde. Les plaque s’ulcèrent dans 30% des cas et peuvent se calcifier.

3/ Dermatoses neutrophiliques associées

Elles sont souvent méconnues et ont des signes peu classiques de L, mais peuvent être mélangées à d’authentiques lésions de lupus, les faisont passer « inaperçues ». Il peut s’agir par exemple de plaques rouges du décolleté. La biopsie permet le diagnostic en montrant un infiltrat dermique riche en neutrophiles. Il ne faut donc pas hésiter à biopsier des lésions moins typiques de lupus

Diagnostic biologique

Bilan standard :

Numération Formule Sanguine, Plaquettes, ionogramme, urée, créatininémie, bilan hépatique, bilan lipidique

Recherche de protéinurie de 24h et de cylindres hématiques urinaires

Bilan auto-immun :

Anticorps antinucléaires et Anticorps anti DNA natifs

Complément (CH50, C3 C4)

Recherche d’antiphospholipides.

En cas de suspicion d’anémie hémolytique (normocytaire)

Réticulocytes

Haptoglobine

Bilirubine libre

LDH

G6PD

 

En l’absence d’atteinte particulière, une surveillance annuelle est classique.

Traitement

1/ Règles hygiéno diététiques

1.1/ Protection solaire

Le L est déclenché par les UV dans la plupart des cas au plan cutané. Il faut donc se protéger du soleil et porter un indice 50+ sur les zones exposées

En raison de cette photoprotection, il peut etre utile de réaliser une supplémentation vitamino-calcique (vitamine D et calcium)

1.2/ Pas de tabac

Le tabac est un cofacteur de risque cardiovasculaire

Il existe un plus grand pourcentage de fumeurs chez les patients atteints de lupus cutané notamment en  cas de lupus discoïde (plus de 80% de ces patients sont fumeurs!).

Enfin, les L cutanés des patients fumeurs sont moins sensibles à tous les traitements médicamenteux

L’effet de l’arrêt du tabac sur le L cutané est très variable d’un malade à l’autre mais on peut parfois observer une nette amélioration des lésions à l’arrêt du tabac avec même récidive du lupus cutané lors de la reprise du tabac

1.3/ Contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires

Lutte contre l’hypertension artérielle, régime méditerranéen, lutte contre les troubles métaboliques, activité physique

Le L expose en effet à un risque accru de maladie cardiovasculaire, notamment en cas de

  • rougeur réticulée des extrémités des pulpes des doigts ou des orteils (à risque de vasculopathie thrombosante),
Vasculite du doigt due a un lupus
Vasculite du doigt due a un lupus
  • livedo racemosa (risque d’AVC et d’épilepsie),
  • atrophie blanche et papules atrophiques au pourtour érythémateux (« Degos-like »)
  • anétodermie.

Ces signes doivent faire redouter une atteinte artérielle associée à risque thrombo-embolique qui serait la première cause de décès dans le lupus (26% à 5 ans). Cela justifie alors la mise en route d’un traitement anti-plaquettaire (aspirine…).

1.4/ Mise à jour des vaccins (notamment contre le papillomavirus)

Il faut noter que la pilule contraceptive oestro-progestative n’est pas contre-indiquée comme on l’a longtemps cru, en l’absence d’antécédent de thrombose ou de syndrome des antiphospholipides.

1.5/ Arrêt d’un médicament potentiellement en cause si cela est possible

Les médicaments potentiellement en cause sont :

Antihypertenseurs

Diurétiques : Thiazides et Spironolactone

Inhibiteurs calciques : Diltiazem, Nifédipine, Nitrendipine, Vérapamil

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine : Captopril, Cilazalapril

Béta-bloquants : Oxprénolol, Acébutolol

Antiacides

Ranitidine, Omeprazole…

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Naproxène, Piroxicam…

Hypolipémiants

Pravastatine, Simvastatine…

Antimycosiques

Griséofulvine, Terbinafine

Antihistaminiques

Cinnarazine/triéthylpérazine

 

Chimiothérapie

Docetaxel (Taxotère)

Autres

Antiepileptiques, Interféron alpha, Procainamide, D-Pénicillamine, Anti-TNF, Tiotropium en inhalation, Insecticides…

2/ Médicaments

2.1/ Anti paludéens de synthèse

Les antipaludéens de synthèse sont la pierre angulaire de la prise en charge du L : Plaquenil* 200mg x2 par jour, pendant le repas sans attendre la consultation ophtalmologique de vision des couleurs (en l’absence d’antécédent ophtalmologique bien sûr)

Ce traitement nécessite un bilan annuel avec ECG et controle ophtalmologique.

En absence de réponse à 4-6 mois, il faut doser le Plaquenil* sinon augmenter la posologie.

Il y a la possibilité d’ajouter de la quinacrine (100-200mg/j) ou alors de changer pour la Nivaquine* (100mg x 2-3 fois par jour).

2.2/ Autres traitements

En absence de réponse des antipaludéens de synthèse, les alternatives sont : dapsone, méthotrexate, thalidomide (hors AMM), Ig IV, corticoïdes, belimumab.

En cas de dermatose neutrophilique associée, le traitement repose sur la dapsone ou la colchicine.

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LUCITE POLYMORPHE : la lucite polymorphe

Lucite polymorphe

Atteinte des bras dans une lucite
Atteinte des bras dans une lucite

La lucite polymorphe est une allergie au soleil (sensibilité aux UV) sans cause connue. Elle touche des adultes jeunes sans prédominance de sexe et apparaît le lendemain d’une exposition solaire modérée et elle perdure généralement du début du printemps jusqu’à l’automne, contrairement à la lucite estivale bénigne qui guérit durant l’été.

Symptomes

Les lesions apparaissent un à deux jours après une exposition solaire, même faible et même à travers des vitres de voiture. Elle est en effet due aux UVB qui passent à travers les vitres (alors que ce sont les UVA pour la lucite estivale bénigne).
On ne note pas d’amélioration des lésions au fil des expositions comme c’est le cas dans la lucite estivale bénigne.
La lucite polymorphe récidive à chaque periode ensoleillée, et tend meme à s’aggraver progressivement.
Le terme polymorphe provient du fait que coexistent de nombreux types de lésions : ressemblant au lupus à l’eczema au soleil ou au lichen plan, cocardes ressemblant à l’erythème polymorphe, aspect d’urticaire solaire, nodules de prurigo

Examens complémentaires diagnostiques

Phototest polychromatique, permettant de reproduire des lésions

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : aspécifique, IFD négative (diagnostic différentiel du lupus).
Biologie : AcAN negatifs éliminant un lupus

Traitement

Eviter la lucite

Il faut éviter les expositions intenses sur peau non bronzée, il faut donc appliquer les règles de protection du soleil  :

Protection solaire externe

Chercher l’ombre, s’exposer progressivement jour après jour, éviter le soleil entre 12 et 16 h, porter des vêtements protecteurs et appliquer toutes les deux heures des produits solaires 50+ sur les zones exposées,

Photoprotection interne (ANTIPALUDEENS)

On peut associer à la protection externe des antipaludéens de synthèse (Nivaquine®, Plaquenil®) débutés 10-15 jours avant le début de l’exposition et poursuivis pendant la durée de la photosensibilité soit généralement d’avril à septembre sous contrôle ophtalmologique (car cette molécule tend à se déposer au bout de 3 mois dans la rétine et peut du coup y gêner la vision des couleurs).

 

Photothérapie

En cas d’échec des traitements photoprotecteurs, le médecin peut réaliser des séances 2 à 3 fois par semaine, d’ultraviolets A (car les UVB sont pourvoyeurs de poussées) au cabinet durant les deux mois précédant la date de début des expositions. Cette photothérapie progressive a pour but de tenter de « désensibiliser » la peau

Traitement de la poussée de lucite

En cas de crise de lucite, le médecin prescrit des cremes à la cortisone et des antihistaminiques, le plus souvent du Zyrtec* à la dose de 2/j

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BOWEN : la maladie de Bowen

Maladie de Bowen

Maladie de Bowen

La maladie de Bowen est une forme de cancer de la epau

Signes de la maladie

Carcinome in situ (intra epidermique). Plaque rouge parfois crouteuse.

Fréquent sur la jambe de la femme

Atteinte de la jambe, classique

Zones photoexposées++, voire arsenicisme (viticulture, herbicides, liqueur de Fowler, tannage du cuir… ).

Carcinome intraepithelaial

Possibilité d’atteinte des muqueuses génitale (tache ou plaque rouge du sexe) et anale : plaque rouge vif, lisse, luisante, indolore, bien limitée, résistante aux cremes, lentement évolutive.

Maladie de Bowen de la verge

On incrimine les papillomavirus, (HPV16 surtout) dans certains cas.

Forme trompeuse du doigt

Bowen du doigt

Autre forme trompeuse, pigmentée

Examens complémentaires diagnostiques

Dermatoscopie :

Vaisseaux en point ou glomérulaires sur une zone, disposés en agrégats (et surtout en lignes, entourés de pigment en cas de forme pigmentée) et de squames

Biopsie

Le plus souvent en cas de doute

Traitement

Exérèse avec marge de 5 mm voire autres methodes de destruction : laser CO2, cryochirurgie, application de 5-fluorouracile, d’imiquimod, Photo Thérapie Dynamique

http://www.cochrane.org/fr/CD007281/traitements-contre-la-maladie-cutanee-de-bowen

 

CANCER SPINOCELLULAIRE : le carcinome epidermoide (spino)

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide

Le carcinome spinocellulaire ou épidermoïde représente environ 1/3 des carcinomes cutanés.

Carcinome épidermoide débutant

Le nombre de nouveaux cas/an en France est de 10 à 20 pour 100 000 habitants chez l’homme et de 5 à 10 pour 100 000 habitants chez la femme.

Le carcinome spinocellulaire survient très souvent sur une tache ou un bouton préexistants (kératose actinique, Maladie de Bowen… ).

Pourquoi ai-je un carcinome épidermoide ou spinocellulaire?

Le soleil pris de façon régulière

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide survient surtout sur les zones exposées au soleil car il résulte le plus souvent d’une irradiation solaire chronique, on l’observe donc préférentiellement sur les zones photo-exposées (visage, bras, jambes… ), chez les personnes de plus de 60 ans et dans certaines professions particulièrement exposées (agriculteurs, marins ouvriers du bâtiment…).

Les peaux claires

Les personnes ayant la peau claire (blonds, roux, yeux bleux… ) sont plus sensibles au soleil et ont donc plus de risque de développer un spino

Le papillomavirus dans certains cas

Les papillomavirus, responsables notamment des verrues génitales ou condylomes sont retrouvés dans la plupart des carcinomes epidermoides ano-génitaux et dans quelques carcinomes cutanés (du doigt en particulier), notamment chez la personne immunodéprimée

Qu’est-ce qu’un carcinome épidermoide ou spino?

Le spino peut prendre de nombreuses formes que seul un médecin pourra diagnostiquer

Il  » pousse  » et peut augmenter de taille, se creuser… mais aussi il peut donner des métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions surtout, mais aussi parfois les organes… ). Ce risque métastatique est évalué à environ 0,5 à 10 % pour les carcinomes spinocellulaires classiques des zones photoexposées. La survie à 5 ans de ces formes métastatiques n’est que de 30%.

Il faut donc consulter devant toute apparition de tache ou bouton, a fortiori s’’il se modifie.

Forme classique de spinocellulaire

Sa localisation en zone photo-exposée (visage, bras… ) et très souvent sur une lésion pré-existante en particulier une kératose solaire , Maladie de Bowen (ou carcinome épidermoide in situ), les cicatrices de brûlure, les radiodermites, les ulcères chroniques… et sur un fond de vieillissement de la peau sont évocateurs.

Le spinocellulaire a le plus souvent un aspect ulcéro-bourgeonnant : tumeur dure, avec aspect bourgonneant et souvent ulcéré sur le dessus.

kerato acantome
Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié
Carcinome epidermoide de l’oreille
Carcinome épidermoide débutant de la tempe

Formes plus rares

Corne cutanée

Corne cutanée : à considérer comme un carcinome épidermoide

Carcinome VERRUQUEUX

Il s’agit d’une forme en choux-fleur, siégeant le plus souvent sur les parties génitales ou les membres inférieurs (il est alors appelé carcinome cunniculatum et survient souvent sur des plaies chroniques de la jambe (ulcère) ou du pied.

Carcinomes épidermoides PÉRI-UNGUÉAUX

Il est souvent lié à la présence d’un papillomavirus oncogène (généralement de type HPV16), qui évoque une possible transmission sexuelle dans cette localisation. On recherche donc une localisation ano-génitale (vulve, pénis, col, anus) à type de carcinome epidermoide, de papulose bowenoide ou de maladie de Bowen.

Il ressemble le plus souvent à une verrue du doigt qui ne guérit pas sous traitement.

Formes muqueuses

Le cancer spinocellulaire peut survenir sur une muqueuse

bouche, lèvre :

souvent précédé d’une leucoplasie ou d’une kératose actinique de la lèvre

organes génitaux… :

souvent précédé d’un lichen scléreux, d’une maladie de Bowen ou d’une papulose bowenoide

Carcinome épidermoide sur lichen scléreux chronique

Diagnostic du spinocellulaire

Le diagnostic du spinocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermatoscope pour objectiver son impression clinique, il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de spinocellulaire :

Vaisseaux polymorphes (en points, glomérulaires, épingles à cheveux, linéaires irréguliers…) sur fond blanchâtre, avec des squames ou des croûtes de kératine vers le centre

Dermatoscope


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un spinocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne et de quel type de spino il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du cancer épidermoide

Il faut donc traiter rapidement un cancer spinocellulaire.

Voir l’article consacré au traitement du cancer spinocellulaire ou epidermoide

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En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

MELANOME : le mélanome de la peau

Melanome

Mélanome de la peau, de type SSM

Cet article en video:

Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome / Soins du melanome / Points clés /Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Le mélanome : qu’’est-ce que c’’est ?

Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, se développant à partir des mélanocytes (les cellules responsables de la pigmentation de la peau).

Dans plus de 90% des cas, le mélanome est cutané, il peut aussi se développer plus rarement sur les muqueuses, sous les ongles, dans les yeux…

Sur le plan cutané, le mélanome peut prendre des formes très différentes : tache marron, bouton, tache noire…

Tache noire de mélanome

Seul un médecin peut diagnostiquer un melanome.

Pourquoi j’ai un mélanome?

On diagnostique à peu près 10 000 mélanomes par an en France, ce qui en fait le 9ème cancer humain. Aux USA en 2017 on a dénombré 91 270 nouveaux cas de mélanomes invasifs, 87 290 nouveaux cas de mélanomes in situ. Le nombre de nouveaux cas/ an continue à augmenter mais la mortalité baisse ces deux dernières années, suggérant une bonne prévention secondaire (c’est à dire un diagnostic plus précoce grace aux campagnes de dépistage).

Le mélanome est plus fréquent en cas d’expositions solaires intenses, or le message de protection solaire passe mal (c’est la prévention primaire), ce qui explique probablement l’augmentation continue du nombre de nouveaux cas par an.

Il est très fréquent dans les zones où se trouvent des personnes à peau claire dans un environnement ensoleillé : c’est donc logiquement dans l’hemisphère Sud que l’incidence du mélanome est la plus élevée (Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Australie… ). En Europe, ce sont là encore les populations à peau claire qui sont les plus touchées (Pays Nordiques, Bénélux, Suisse… ).

Mélanome épais
Mélanome épais

On voit donc qu’épidémiologiquement, le mélanome est issu le plus souvent de la conjonction entre des expositions solaires et une peau claire.

Il existe d’autres facteurs prédisposant au mélanome, tels que l’ hérédité (présence d’un antécédent de melanome familial) et un grand nombre de grains de beauté

En résumé, avoir plus de 20 grains de beauté avant 20 ans, des cheveux clairs et une faible capacité à bronzer augmente le risque de mélanome par 3 ou 4 par rapport à la population générale selo cette étude de 2019

Le mélanome représente 3 % de l’ensemble des cancers humains, mais surtout, c’est le cancer humain dont la fréquence augmente le plus : son incidence (nombre de nouveaux cas par an) augmente de 10 % par an depuis 50 ans !

Quel est mon risque d’avoir un mélanome ?

La progression de nouveaux cas de melanome est inquietante puisque le nombre de nouveaux cas de melanome augmente depuis plusieurs decennies.

Les facteurs de risque du melanome sont entre autres :

  • La clarte de la peau

Les personnes ayant une peau claire qui bronze difficilement et fait des coups de soleil lors des expositions au soleil ont un risque accru de developper un melanome.

  • Les coups de soleil et exposition au soleil

Le fait d’avoir eu des coups de soleil, notamment pendant l’enfance, constitue un risque de melanome : il existe une corrélation entre le risque de mélanome et entre la fréquence et la sévérité des coups de soleil avant 20 ans. L’exposition au soleil ou aux UV en cabine augmente le risque de melanome : le fait d’avoir été exposé au moins une fois dans sa vie à un une cabine de bronzage entraîne une augmentation de 15% du risque de développer un mélanome cutané et ce risque est considérablement accru si l’on a commencé à s’exposer dans des cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans. On considère en effet qu’une séance de bronzage en cabine délivre 10 à 15 fois la dose d’UVA que l’on prend dans la même durée d’exposition au soleil de midi!

Ainsi,on rencontre fréquemment des mélanomes sur les zones les plus exposées au soleil :par exemple le dos chez l’homme et les jambes chez la femme

La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme
La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme

La presence de grands grains de beauté (plus de 6 mm), en grand nombre (plus de 50) constitue un facteur de risque de mélanome

Changement de grain de beauté : danger!
  • Antécédent de mélanome

Un antécédent personnel ou familial de mélanome constitue un facteur de risque de mélanome

Risques du mélanome


Vingt mille personnes meurent chaque année d’un mélanome en Europe.

La mortalité du mélanome est corrélée avec son épaisseur.

Il est donc tres important de dépister les mélanomes à un stade précoce : le mélanome, comme tout cancer, doit être pris en charge le plus tôt possible : détecté et traité tôt, il est de bon pronostic avec un taux de survie relative à 5 ans de plus de 90 % pour les stades précoces, alors qu’en cas de métastase déjà présente lors du diagnostic, son taux de survie relative à 5 ans passe à 20 %…

Les mélanomes étant détectés grace aux dépistages à des stades plus préoces, on observe plus de morts/an de mélanomes fins que de mélanomes épais. L’idéal serait donc un dépistage au stade in situ, le seul ayant une survieproche de 100% à 10 ans

Le mélanome peut être dépisté lors de surveillances régulières de la peau et des grains de beauté.

Mélanome – grain de beauté, quelle différence?

Le melanome peut passer pour un simple grain de beaute ou une tache brune et c’est le medecin qui, suspectant un melanome, decide de retirer la lesion et de la faire analyser par un laboratoire d’anatomopathologie.

Si le laboratoire conclut a un melanome, un traitement complementaire est generalement propose au patient, ainsi qu’une surveillance reguliere et un depistage du melanome chez les autres membres de la familles (ascendants, descendants et fratrie).

La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir
La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir

Dépistage du mélanome

La Sécurité Sociale en France a mis en place une consultation spécifique de dépistage du mélanome pris en charge sans besoin de s’inscrire dans le parcours de soin (pas besoin de passer par le médecin traitant) chez le dermatologue une fois par an pour les patients à risque de mélanome définis par les recommandations de la Haute Autorité de Santé :
– antécédent personnel ou familial de mélanome ;
– phototype cutané de type I (peau claire, yeux bleus, cheveux clairs) ;
– nombre élevé de nævus, de nævus de grande taille, de nævus atypiques ;
– antécédents ou mode de vie avec expositions solaires intenses.
Par ailleurs, on recommande à ces patients d’effectuer un auto-examen cutané une fois par trimestre

La détection d’un mélanome doit être très précoce car le pronostic des lésions de stade I traités est favorable : le taux de survie relative à 5 ans est supérieur à 90 % lorsque la taille de la tumeur est inférieure à 1 mm (index de Breslow).

A quoi ressemble un mélanome?

Un grain de beauté irrégulier parfois

Le diagnostic clinique d’un mélanome cutané repose en partie la règle ABCDE.
A = Asymétrique ; si on mettait un miroir en travers du naevus dans tous les sens, on n’obtiendrait pas la même image de chaque coté du miroir
B = Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net comme sur le bord d’un cercle ou d’un ovale : ils sont au contraire un peu déchiquetés et irréguliers comme sur une carte de géographie
C = Couleurs différentes ; le grain de beauté n’a pas une seule mais plusieurs couleurs
D = Diamètre supérieur à 6 millimètres (pour se repérer, 6 mm est le diamètre d’une gomme de crayon).
Il faut ajouter à cet ABCD la lettre E :
E = Evolution : tout changement de taille, de forme, de couleur, un grain de beauté qui se met à saigner avec des traumatismes mineurs, devient crouteux… nécessite une consultation médicale sans tarder pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un melanome débutant.

ABCDE melanome-grain de beauté

Pour affiner son diagnostic le médecin utilise la dermatoscopie

Quels sont les types de mélanome ?

Il existe de nombreux types de melanomes. Parmi ceux ci on peut citer :

  • Le melanome a extension superficielle (Superficial Spreading Melanoma ou SSM)

Le SSM represente environ 70% des melanome. Le SSM est caracterise par son extension horizontale durant plusieurs mois ou années, avant son extension verticale : le melanome s’etend progressivement puisqu’il revêt tout d’abord un aspect de tache de contour irrégulier, de couleurs inhomogènes (noir, marron, rouge, blanc), non palpable au début de son évolution où il est intra-épidermique (mélanome in situ), puis devenant palpable lorsqu’il aborde sa croissance verticale : les cellules malignes sont alors susceptibles d’avoir franchi la jonction dermo-épidermique et de se rapprocher des vaisseaux sanguins et lymphatiques, et donc pouvant possiblement métastaser.

Melanome extensif superficiel

Toute tache qui s’etend sur la peau doit donc faire l’objet d’une consultation medicale car on ne répètera jamais assez l’importance du dépistage précoce

Superficial Spreading Melanoma

Le superficial spreading melanoma peut régresser par endroits, ce qui laisse une tache blanche cicatricielle

Régression centrale
Régression centrale
Zone centrale cicatricielle
Zone centrale cicatricielle

Cette régression n’est pas un bon pronostic et marque simplement l’ancienneté du mélanome

  • Le mélanome nodulaire

Le melanome nodulaire est un melanome evoluant d’emblée verticalement : il s’agit d’un nodule, le plus souvent de couleur bleue-noire, saignotante mais pouvant etre de couleur chair et évoluant rapidement en quelques semaines à quelques mois (il grossit, il peut s’ulcérer, devenir crouteux… )

Melanome nodulaire
Melanome nodulaire
Mélanomes nodulaires
Mélanomes nodulaires
Melanome nodulaire achromique
Melanome nodulaire achromique
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome

On peut aussi observer un mélanome nodlaire sur un superficial spreading melanoma après son évolution superficielle

Melanome nodulaire sur SSM
Melanome nodulaire sur SSM
  • Le lentigo malin ou mélanome de Dubreuilh

Le lentigo malin ou melanome de Dubreuilh se voit généralement sur le visage de la personne agée, y formant une tache brune, inhomogène et de plusieurs couleurs (marron clair et foncé, noir… ). Son incidence (nombre de nouveaux cas par an) serait en augmentation

Lentigo malin de Dubreuilh sur le visage

Selon les recommandations de 2006, il doit etre appelé dans la litterature internationale Lentigo Malignant Melanoma dans sa forme invasive et Lentigo Maligna dans sa forme in situ (intra épidermique, anciennement appelé mélanose de Dubreuilh).

Lentigo malin du nez
Lentigo malin du nez

La dermatoscopie du lentigo malin est bien codifiée, pour le distinguer du lentigo bénin (tache brune)

 

Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
  • Le mélanome acrolentigineux ou melanome acral

Il s’agit d’un melanome survenant sur les extremites (paumes, plantes… ). Il s’agit de la forme predominante de melanome sur les peaux noires et asiatiques. Le melanome acral peut prendre plusieurs formes : tache brune, nodule couleur chair ou pouvant meme ressembler a une verrue, tumeur saignotante… Toute lesion de la paume, des plantes, des doigts, des orteils… doit etre montree a un medecin.

Analyse du mélanome

Quand le dermatologue a un doute de mélanome, il en pratique l’ablation sous anesthésie locale (toute suspicion portée par l’examen clinique et dermoscopique impose une exérèse de la lésion à l’exception de quelques rares situations (mélanome étendu notamment de Dubreuil du visage, mélanome des muqueuses), l’exérèse doit être complète avec des marges latérales de 1 à 2 mm) pour en établir le diagnostic par l’examen anatomopathologique qui déterminera le cas échéant deux éléments clés :

  • La mesure de l’épaisseur de la tumeur (indices de Breslow et Clark) :

  1. Indice de Breslow consiste à mesurer l’épaisseur de la tumeur : plus le mélanome est épais, moins le pronostic est favorable : une épaisseur inférieure à 0,75 mm est de bon pronostic, à l’inverse des tumeurs dont l’épaisseur dépasse 2 mm.
  1. Indice de Clark classé en 5 niveaux selon la profondeur de l’envahissement du derme (là où sont les vaisseaux sanguins et lymphatiques, insinuant un potentiel de metastase des cellules malignes dans les ganglions et le reste de l’organisme): niveau I = envahissement épidermique / niveau II = envahissement du sommet des papilles dermiques / niveau III = envahissement de tout le derme papillaire / niveau IV = envahissement du derme réticulaire / niveau V = envahissement du derme profond et de l’hypoderme
Stades de profondeur du mélanome

A noter que l’indice de clark n’est plus pris en compte dans la nouvelle classification du mélanome. L’index mitotique est pris en compte et remplace le niveau d’invasion de Clark dans les mélanomes de moins de 1 mm d’épaisseur

  • La présence ou non d’une ulcération

  • Mais aussi le nombre de mitoses (divisions cellulaires : en stade T1 (<ou= 1mm, >ou= à une mitose/mm² : Stade T1b donc IB), le degré d’atypies cellulaires…

Classification du mélanome

L’American Joint Committee on Cancer (AJCC) a regroupé ces éléments pour établir un pronostic des mélanomes en 4 stades : les stades I et II correspondent à des mélanomes sans ganglions ni métastases et <ou= à 2 mm de Breslow. Ils sont divisés en sous-groupes A (pas d’ulcération (et <1mitose/mm² pour T1) et B (ulcération).

Ainsi

IA :T1a : <ou=1mm sans ulceration et mitoses <1/mm²

IB :

  • T1b : <ou=1mm sans ulceration et mitoses >ou =1/mm²
  • T2a : <ou=2mm sans ulcération

 

Les stades III et IV correspondent à des mélanomes ayant métastasé : stade III = métastases régionales et stade IV = métastases à distance.

Il est aussi possible de rechercher des mutations, notamment en cas de mélanome métastatique, afin de déterminer le traitement le plus approprié : le mélanome à extension superficielle et le mélanome modulaire présentent plus fréquemment des mutations BRAF et NRAS alors que le mélanome acrolentigineux a tendance à présenter des mutations c-Kit.

J’ai un mélanome, que dois-je faire?

En fonction du stade du mélanome, votre dermatologue vous proposera probablement de prendre avis auprès d’un centre spécialisé en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire, regroupant divers spécialistes, afin de recueillir leur avis thérapeutique
Vous aurez donc peut être un traitement complémentaire à l’ablation du mélanome

Surveillance

Par le dermatologue

Votre dermatologue vous proposera une surveillance (pluri-)annuelle dont le rythme dépendra du stade de votre mélanome
Il est important de savoir que vous pouvez avoir un deuxième mélanome, ou voir la maladie réapparaitre et de consulter en cas de doute : apparition d’une lésion évolutive sur votre peau, d’un ganglion, de nouveaux symptomes (toux, troubles neurologiques… ).

Voir le rythme de cette surveillance en fonction du stade dans l’article soigner le mélanome

Auto surveillance

Par ailleurs, pratiquez l’auto surveillance régulière (recherche de modification de grain de beauté, d’apparition de tache, de boule sur la peau… )

Examinez votre peau une fois par trimestre selon la méthode d’auto-examen cutané suivante (source : HAS 2006) :
Étape 1 : l’examen direct Examiner à l’œil nu les paumes de ses mains et pieds, ses ongles, ses doigts et ses espaces entre les doigts des mains et des pieds, la face avant de ses bras et avant-bras, ses cuisses et ses jambes.
Étape 2 : l’examen avec miroir en pied Se placer devant un miroir en pied vertical et examiner sa peau de haut en bas. Puis tourner vers le miroir le côté gauche puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale.
Étape 3 : l’examen avec miroir à main Pour les zones de peau non accessibles à la vue, s’aider d’un miroir à main. Assis sur un tabouret, élevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l’aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l’aide d’une personne de son entourage.

Protection solaire

Il est indispensable de vous protéger dorénavant des UV

Voir comment se protéger du soleil

Prévenez votre entourage familial (parents, enfants, frères et soeurs)

qu’ils doivent se faire dépister aussi car il existe une part de génétique dans la génèse du mélanome.

 

Questions fréquentes

– Je veux faire des UV, que me conseillez-vous?
Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment d’éviter les UV artificiels, arguant que « l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’être bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés ». De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reçu des UV en cabine !

– Je travaille en plein air, comment me protéger du mélanome?

La lumière solaire voyage à 300 000 km/sec. Que vous soyez allongé au soleil ou actif, l’ensoleillement est donc le même! Je vous recommande de travailler si possible à l’ombre, jamais torse-nu ou en short (la majorité des mélanomes siegent sur le torse pour les hommes et les jambes pour les femmes : ce sont les zones habituellement couvertes les plus exposées en été) et toujours avec un chapeau+lunettes. Couvrez les zones découvertes (mains, visage… ) avec une creme solaire d’indice supérieur ou égal à 30 avant de travailler et pendant les pauses

– Quelle différence entre une tache brune bénigne et maligne?
Les taches brunes bénignes communément appelées taches de vieillesse ou taches solaires, sont appelés scientifiquement lentigos, qui sont des pigmentations superficielles de la peau liées à un excès de soleil. On observe d’ailleurs préférentiellement les lentigos sur les zones exposées au soleil : visage, mains…
Mais toute tache brune n’est pas un lentigo et elle doit être montrée à un médecin pour la distinguer d’autres taches pigmentaires, parmi lesquelles les grains de beauté et le mélanome… Seul un médecin peut distinguer un lentigo d’un mélanome malin

– Une personne de ma famille a eu un mélanome, dois-je me faire dépister?

On conseille au ascendants et descendants directs ainsi qu’à la fratrie de personnes ayant eu un melanome de se faire examiner l’ensemble de la peau une fois par an car il peut exister un contexte héréditaire dans le mélanome

Points clés :

  • Le mélanome est un cancer de la peau formé à partir des mélanocytes (cellules qui pigmentent la peau)
  • Les facteurs de risque d’avoir un mélanome sont la peau claire / les expositions solaires / les antécédents familiaux ou personnels de mélanome / le fait d’avoir un grand nombre de grains de beauté
  • Le mélanome peut prendre plusieurs formes et seul un médecin peut le diagnostiquer (tache brune qui s’élargit, bouton qui se modifie… )

 

Et pour aller plus loin…

Vidéos de l’association canadienne de dermatologie, mesgrainsdebeauté et dermatoinfo :

Conférence de consensus : prise en charge du melanome

Guide Sécurité Sociale sur l’Affection de Longue Durée Melanome

Conférence de consensus européenne sur le traitement du mélanome, actualisée en 2016

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

>>> Suite : Traitement du mélanome

KERATOSE ACTINIQUE : croutes sur le visage, le cuir chevelu, les mains…

Kératose actinique

Kératoses actiniques de la main
Kératoses actiniques de la main

Les kératoses actiniques sont des taches rouges persistantes, rugueuses ou crouteuses, prédominant sur le visage et les mains. Il s’agit de lésions précancéreuses (ou cancéreuses débutantes : carcinomes). On considère qu’il s’agit de la forme la plus précoce du carcinome épidermoide

Causes

La cause principale des kératoses actiniques est l’exposition au soleil, en particulier sur peau claire
On estime que 60% des patients de plus de 40 ans ayant eu des expositions solaires intenses et une peau claire présente des kératoses actiniques.

90% d’entre elles surviennent chez des patients de + de 50 ans

Plus le soleil est présent, plus on en rencontre : elles concernent 1/4 des adultes dans l’hémisphère Nord contre la moitié des adultes en Australie.

En France, on estime qu’elles sont nombreuses chez 754/100000 habitants

Les hommes sont les plus touchés : 1,35 homme pour une femme en France.

Symptomes

Elles sont présentes sur une zone photoexposée, (visage, mains, cuir chevelu chauve), notamment chez un sujet de phototype clair ++

keratose solaire
Keratose actinique ou keratose solaire, une zone rugueuse sur la peau

La kératose actinique est fréquente chez le sujet âgé, sur les zones d’exposition au soleil : tête et cou dans 70% des cas (oreilles, cuir chevelu des personnes chauves, convexités du visage (nez, joues..)), mains, avant-bras… Elle se présente au début sous la forme d’une tache rosée mesurant quelques mms, lisse et bien limitée, puis elle devient rugueuse au toucher.

Keratose actinique au début : une simple tache rosée à peine rugueuse
Keratose actinique du nez

Les kératoses actiniques sont généralement non infiltrées++

Possibilité d’atteinte du cuir chevelu en cas de calvitie donnant des croutes sur le crane dégarni

Kératoses actiniques de la peau du crane dégarni

Elle est souvent rosée mais peut aussi être de couleur brune, ressemblant à des taches solaires (qui ne sont pas rugueuses).

Les kératoses actiniques sont le plus souvent multiples mais il est possible de n’observer qu’une seule lésion dans environ 20% des cas.

Au début elle peut être à peine visible ou n’être remarquée que de façon intermittente. C’est alors la palpation qui fait le diagnosic, par l’aspect rugueux un peu comme du papier de verre.

Parfois la lésion est à peine visible mais elle est sensible au toucher, les patients décrivant une petite croute douloureuse lorsqu’on l’effleure.

Possibilité de formes hyperkératosiques ressemblant à une corne cutanée.

Corne cutanée : à considérer comme un carcinome épidermoide

Possibilité d’atteinte de la lèvre inférieure, la plus exposée au soleil (chéilite actinique)

Keratose actinique de la lèvre : chéilite solaire

Les kératoses actiniques peuvent évoluer de 3 façons :

  • guérison spontanée rare, le plus souvent par absence totale d’exposition au soleil
  • persistance en l’état, en s’étendant un peu le plus souvent
  • évolution vers un carcinome épidermoïde : la probabilité de survenue d’un carcinome épidermoide invasif sur kératose est d’environ 10% en présence de plus de 8 kératoses actiniques. 70% des carcinomes épidermoïdes invasifs ont débutés sous la forme d’une kératose actinique : il faut donc impérativement les traiter!

Les éléments faisant suspecter l’évolution d’une kératose actinique vers un carcinome épidermoïde invasif sont

  • inflammation et rougeur
  • induration +++
  • diamètre > 1 cm
  • croissance rapide
  • saignement
  • ulcération.

Examens complémentaires diagnostiques

Dermatoscopie : au  niveau du visage, aspect de fraise

Vaisseaux et rougeurs autour d’ostiums folliculaires kératinisés : kératose actinique

La kératose actinique du visage est souvent très vascularisée, caractérisée par du rouge distribué en pseudo réseau autour d’ostiums folliculaires kératinisés jaunatres

Keratose actinique en dermoscopie

Kératose actinique du nez, vue clinique et dermoscopique :

Keratose solaire du nez
On retrouve les 3 squames blanches qu’on voyait cliniquement et la rougeur prend l’allure d’une nappe rouge constellée de points couleur chair-jaune

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Soigner les keratoses solaires

L’attitude est de traiter efficacement les kératoses actiniques pour éviter le risque d’apparition d’un cancer de la peau de type spinocellulaire sur le « champs de cancérisation », c’est-à-dire la zone où se trouvent les kératoses.

Les deux traitements habituellement utilisés sont

la cryothérapie

Cryotherapie des keratoses solaires

application d’azote liquide sur les kératoses au cabinet du médecin

et/ou

l’application de crèmes à l’imiquimod (Aldara*), au diclofénac (Solaraze*), au 5 Fluoro uracile (Efudix*), à l’ingenol mebutate (Picato*)

Ils sont prescrits par un médecin et appliqués par le patient pendant quelques jours ou semaines, puis on réévalue au cabinet.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Ces traitements sont irritants et ils sont réservés aux kératoses actiniques non hyperkératosiques.

On peut aussi recourir à la

photothérapie dynamique.

Elle consiste à appliquer sur les kératoses actiniques un produit photosensibilisant, l’acide aminolevulinique, pour créer une réaction au soleil ou sous une lampe au cabinet, afin d’en espérer la destruction

C’est une technique qui est intéressante pour les kératoses actiniques en grand nombre mais sans gravité, notamment du visage et du cuir chevelu, ou les applications d’azote et l’application de crème peuvent engendrer beaucoup de désagréments (douleur, croutes, cloques… )

En savoir plus sur la photothérapie dynamique

Surveiller les keratoses actiniques

Dans tous les cas la surveillance régulière est indispensable car d’autres kératoses surviennent souvent dans la zone. Enfin, la protection solaire est indispensable car le soleil stimule la réapparition de kératoses et la survenue d’un cancer de la peau.

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

Vidéo de la Société Francaise de Dermatologie :

http://www.cochrane.org/fr/CD004415/interventions-pour-les-keratoses-actiniques

LUCITE : la lucite estivale et son traitement

Lucite

Il s’agit d’une éruption cutanée transitoire secondaire à l’exposition aux Ultra Violets, faite de boutons qui démangent sur les zones exposées au soleil.

Lucite estivale bénigne
Lucite

La lucite est une allergie au soleil très fréquente.

On distingue en France deux types de lucites regroupées sous le terme anglo-saxon ‘polymorphous light eruption’ : la lucite estivale bénigne, touchant 20% de la population, dont nous allons parler ici, et la lucite polymorphe, plus rare.

Causes

Les causes de la lucite sont mal connues, on suspecte le rôle d’un chromophore interne qui reste non identifié

On sait qu’il existe plusieurs pistes :

Immunologique

La lucite est une réaction d’hypersensibilité retardée dont l’antigène est inconnu

 

Génétique?

On note de rares cas familiaux chez des jumeaux

Lucite estivale bénigne

La lucite estivale bénigne est une allergie au soleil qui concerne 20% de la population!

Elle touche notamment les femmes jeunes (25-35 ans).

Elle est plus fréquente en pays tempéré qu’en zone tropicale

Elle touche tous les phototypes

Elle serait associée mais cela reste controversé avec  le lupus? la maladie de Jessner et Kanof ? des maladies auto immunes (thyroïdite, vitiligo, etc.)?

Symptomes

Lucite bénigne
Lucite bénigne

Elle apparait entre moins de 12h jusqu’ au 2e ou 3e jour de la première exposition solaire intense et prolongée de l’année, d’où son nom d’estivale, mais on peut l’observer aussi lors des premiers beaux week-ends (avril à juin…), mais aussi vacances hivernales sous les Tropiques, séance d’UVA en cabine de bronzage… sur une peau n’ayant pas vu le soleil depuis plusieurs mois.

La lucite estivale est en effet due aux UVA (alors que ce sont les UVB pour la lucite polymorphe).

L’eruption est limitée aux zones exposées au soleil notamment sur le haut du tronc (décolleté, bras, haut du dos, avant bras, épaules, face antérieure des cuisses, dos des pieds…), sans toucher le visage, composée de boutons rouges-rosés qui démangent beaucoup : les zones atteintes sont

Les boutons de lucite sont rouge-rosés, souvent petits et surélevés (micropapuleux). Ils démangent beaucoup et s’atténuent avec l’acquisition du bronzage (hâle protecteur)

Atteinte des bras dans une lucite
Atteinte des bras dans une lucite

Ainsi, elle guérit le plus souvent spontanément en une à deux semaines.

Cependant, la lucite tend à récidiver les années suivantes lors des expositions solaires, souvent en s’aggravant :

  • elle apparaît de plus en plus tôt dans la saison,
  • elle apparait pour des expositions de plus en plus modérées,
  • elle guérit moins vite durant l’été
  • et elle concerne des surfaces de peau de plus en plus importantes, dépassant le décolleté, les bras et les épaules.

Diagnostic

Si le diagnostic clinique n’est pas évident le dermatologue peut réaliser des tests photobiologiques en irradiant la peau avec des UV :

La Dose Erythémateuse Minimale (DEM) est normale
Le Phototest itératif localisé (5DEM) est habituellement négatif
Alors que le Phototest itératif UVA (3 x 20 J/cm²) est positif ainsi que le Phototest corps total

Traitement de la lucite

Eviter la lucite

Il faut éviter les expositions intenses sur peau non bronzée, il faut donc appliquer les règles de protection du soleil  :

Protection solaire externe

Chercher l’ombre, s’exposer progressivement jour après jour, éviter le soleil entre 12 et 16 h, porter des vêtements protecteurs et appliquer toutes les deux heures des produits solaires 50+ sur les zones exposées, de coefficient protecteur élevé en UVA (le sigle UVA est entouré)

Creme solaire affichant le sigle UVA conforme aux normes européennes

Photoprotection interne (complements alimentaires)

On peut associer à la protection externe des produits photoprotecteurs internes, pris par voie orale, voir gélules pour le soleil

Ces photoprotecteurs internes, le plus souvent à base de caroténoides, sont pris environ 1 mois soit 15j avant et 15j après le début des expositions.

 

Leur efficacité est de 66% contre placebo

 

 

Photothérapie

En cas d’échec des traitements photoprotecteurs, le médecin peut réaliser des séances 2 à 3 fois par semaine, d’ultraviolets B (car les UVA sont pourvoyeurs de poussées) au cabinet durant les deux mois précédant la date de début des expositions. Cette photothérapie progressive a pour but de tenter de « désensibiliser » la peau

Traitement de la poussée de lucite

En cas de crise de lucite, le médecin prescrit des cremes à la cortisone et des antihistaminiques, le plus souvent du Zyrtec* à la dose de 2/j

Lucite polymorphe

Voir l’article lucite polymorphe

SOIGNER UN COUP DE SOLEIL : apaiser les coups de soleil, que faire?

Soigner un coup de soleil

Le coup de soleil est une véritable brûlure de la peau par le soleil. Il se caractérise par une rougeur et une douleur de la peau délimitée par les zones exposées au soleil sans protection.

Cet article en vidéo :

Que faire en cas de coups de soleil, avec ou sans cloques? :

  1. Déterminer les signes de gravité.
    1. Degré de brulure.
      1. 1er degré, simple rougeur.
      2. 2ème degré : gonflement voire bulles. En cas de cloque ou bulle, consulter un médecin
    2. Autres signes de gravité.
  2. Soigner un coup de soleil : le seul coup de soleil qui peut être soigné à la maison est un coups de soleil peu étendu, du 1er degré, survenant chez un adulte en bonne santé et n’ayant pas de retentissement  (maux de tete, malaise, fievre…). Il faut alors :
    1. Eviter le soleil
    2. Refroidir la peau au moyen d’une douche ou d’un bain tiède voire des linges mouillés froids.
    3. Lutter contre la déshydratation du corps et de la peau.
    4. En l’absence d’amélioration au bout de 12-24h, il faut consulter un médecin

 

Coup de soleil, une brulure de la peau

Il faut savoir qu’un ciel voilé laisse passer 80% des UV (voir l’article sur le soleil et la peau) : on se fait souvent « avoir » en cas de ciel voilé, de présence d’un petit vent frais, de sortie en bateau… situations dans lesquelles on ne ressent pas la brulure et la chaleur du soleil sur la peau

Idéalement il vaudrait mieux ne jamais avoir de coup de soleil car les mutations génétiques engendrées par la brûlure sur les cellules de la peau peuvent laisser des séquelles : le cancer de la peau est, entre autres, la résultante d’une série de mutations génétiques sur les cellules de la peau.

1/Déterminer la gravité du coup de soleil

1.1/ Classification en degrés de brulure

Les trois degrés correspondent au niveau de destruction du tissu cutané.

1er degré : rougeur

La brûlure du coups de soleil est le plus souvent du premier degré (rougeur de la peau) et localisée (haut du dos, visage… )

2ème degré : cloque ou bulle.

gonflement important de la peau, voire apparition de cloques et bulles par décollement de l’épiderme : il faut alors consulter un médecin

1.2/ Signes de gravité

Il faut s’inquiéter dans plusieurs conditions et consulter alors en urgence un médecin pour un seul des cas suivants :

  • Grande zone de peau atteinte

  • Survenue chez une personne fragile

enfant, adulte fragilisé (malade, fatigué… ), personne agée…

  • Maux de tête

  • Fièvre, malaise général

3/ Soigner un coup de soleil bénin

Eviter le soleil

Il faut éviter le soleil jusqu’à amélioration complète de l’état cutané pour permettre à la peau de se réparer (au moins 3 à 8 j)

Comme pour une brulure, il faut refroidir la peau

Le coup de soleil est une accumulation de chaleur et une brulure de la peau. Il faut donc la refroidir au moyen d’une douche ou d’un bain tiède (ou du moins le plus froid supportable… ) pour apaiser la peau et éliminer toute trace de sable, de chlore ou d’eau salée qui sont irritants. Si le coup de soleil ne touche qu’une partie du corps (visage par exemple), on peut utiliser des linges mouillés froids.

Luttez contre la déshydratation

Qui dit brulure dit fuite d’eau : le coup de soleil déshydrate la peau (le liquide part entre les cellules pour gonfler la peau), mais aussi tout l’organisme.

Hydrater l’organisme

Il faut en cas de coup de soleil boire plus d’eau que d’habitude et manger des fruits riches en eau comme la pastèque qui en plus apportent des antioxydants qui aident la peau à réparer les dégats du soleil.

Hydrater la peau

Appliquez ensuite plusieurs fois par jour de la crème hydratante afin d’aider la peau à renouveler les cellules mortes et à recréer une barrière cutanée solide.

Il existe des cremes apres soleil riches en vitamines et anti oxydants qui peuvent aider les cellules à se réparer un peu.

Si vous en avez à disposition ou pouvez en acheter, vous pouvez utiliser le gel contenu dans les feuilles de l’aloe vera, possédant des propriétés cicatrisantes et adoucissante : le gel forme un pansement sur la peau et lui apporte des acides aminés aidant la régénération des cellules de la peau et des enzymes anti-inflammatoires.

Appliquer du gel à deux ou trois reprises itératives sur le coup de soleil

En l’absence d’amélioration d’un coup de soleil bénin au bout de 12-24h

Consultez un médecin car ce dernier évaluera la gravité de votre coup de soleil et vous prescrira des crèmes à base de cortisone permettant d’accélérer la disparition de l’inflammation cutanée.

Et la prochaine fois ne vous faites plus avoir, consultez l’article protection solaire avant d’aller au soleil… les séquelles sont parfois un cancer de la peau et au mieux des taches solaires

Lentigos solaires apres un coup de soleil
Lentigos solaires apres un coup de soleil

CREME SOLAIRE ET CANCER DE LA PEAU : la crème solaire protège-t-elle du cancer cutané?

La crème solaire protège-t-elle du cancer de la peau?

Il faut appliquer de grandes quantités de creme solaire pour se protéger du cancer de la peau

L’interrogation d’un patient m’a interpelé : « dites docteur, c’est vrai que la creme solaire augmente le risque de cancer de la peau? ». J’ai décidé de me pencher sur le sujet…

Soleil et cancer de la peau

La peau est constituée de cellules (kératinocytes, mélanocytes… ), ayant toutes un rôle précis.

Ces cellules se renouvellent, se différencient harmonieusement mais ce processus peut les rendre plus sensible à des modifications de leur ADN (mutations), sous l’effet notamment des rayons solaires.

Habituellement, ces mutations sont réparées par l’organisme (processus de réparation de l’ADN par exemple). Lorsque la cellule cutanée devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation. Elle se met alors à se multiplier de façon anarchique et à aboutir à une masse de cellules appelée tumeur maligne.

Pour faire simple, les kératinocytes donnent le carcinome, les mélanocytes le mélanome

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du cancer de la peau, mais il faut connaitre le role du soleil (en particulier pour le cancer spinocellulaire et le melanome). La majorité des cancers de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou).

Les cancers spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de faéon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieuré).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )
La protection solaire est donc le meilleur moyen de prévenir les cancers de la peau. Les mélanomes quant à eux ont une relation avec les expositions solaires plus complexe mais globalement il semble que le facteur solaire soit surtout constitué comme pour le cancer basocellulaire par les expositions intermittentes et brutales (vacances et coups de soleil).

Le risque de mélanome est 10 fois moins important chez un noir que chez un blanc. Et au sein des blancs, les roux-bloncs sont le plus à risque.

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le cancer de la peau.

Epidémiologie des cancers de la peau

Le vieillissement de la population et les habitudes solaires excessives sont autant de facteurs entrant en ligne de compte dans l’augmentation du nombre de cancer de la peau depuis plusieurs années.

Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a triplé entre 1980 et 2012.

Parmi ceux ci les plus fréquents sont les carcinomes (90% des cancers de la peau) avec en tête le basocellulaire qui est le cancer humain le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France

Le mélanome est redoutable par son risque métastatique supérieur aux carcinomes. C’est l’un un des cancers dont l’incidence comme la mortalité ont significativement augmenté sur la période 1980-2012 (source : Les cancers en France, avril 2016).

On note donc une augmentation notable des cancers de la peau depuis plusieurs décennies, probablement à cause des expositions solaires accrues notamment

Les crèmes solaires et le cancer de la peau

On dispose de crèmes, gels, sprays… solaires d’indice plus ou moins important et fonctionnant sur le modèle de la réflexion des UV (filtres minéraux) ou de leur absorption (filtres chimiques). Elles ne sont pas dénuées d’effets sur l’environnement notamment.

> en savoir plus sur les crèmes solaires et les risques des crèmes solaires

Les seules études sur l’application régulière de crème solaire et leur protection vis-à-vis du cancer de la peau sont australiennes, montrant une diminution significative du risque de carcinome épidermoide et de mélanome à la condition de les appliquer quotidiennement à la dose de 2mg/cm² de peau, soit les quantités appliquées par les fabriquants pour mesurer leur indice de protection

Or, ce n’est jamais fait dans la vraie vie : la quantité moyenne appliquée à la plage est de 0,5mg/cm² soit 4 fois moins que les doses recommandées. Autant dire qu’’une crème solaire ayant un indice inférieur à 30 (« protection haute ») protège très peu la peau du soleil en conditions d’’utilisation « normales ».

Pire, l’application d’une crème solaire tend à désinhiber les personnes qui, ne prenant plus de coup de soleil, s’exposent plus et plus longtemps au soleil!

Au total, l’utilisation de crème solaire seule, à la dose couramment utilisée, a des effets pervers

Conclusion

Nous avons vu que le nombre de cancers de la peau augmentait depuis plusieurs décennies et que la protection solaire était le meilleur moyen de les éviter

Or l’utilisation de crème solaire n’a d’effet protecteur qu’à des doses 4 fois supérieures à celles appliquées couramment par les usagers et à la condition de les utiliser tous les jours

On ne répétera donc jamais assez que dans la stratégie de protection solaire, les cremes solaires arrivent en derniere position, derriere la recherche de l’ombre, l’absence d’exposition entre 11H et 16h l’été et le port de vetements couvrants, et qu’il n’est pas recommandé d’utiliser uniquement les cremes solaires pour se protéger du soleil, en dehors des zones non couvertes par les vetements (voir un article sur la protection solaire)

Les cremes solaires n’ont vraiment d’interet que lorsqu’on respecte les autres règles de protection solaire

Et ceci est d’autant plus prégnant chez l’enfant, car on estime que 90% du risque solaire (vieillissement de la peau, rides, taches, cancer de la peau) est constitué avant 18 ans et notamment durant l’enfance

Voir un article sur la protection solaire de l’enfant

En savoir plus sur la protection solaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

CAPITAL SOLEIL : qu’est-ce que c’est?

Capital soleil

Peau abimée par le soleil
Peau abimée par le soleil

Le capital soleil est une notion un peu abstraite qui tente d’imager la quantité de rayons ultra-violets que la peau peut recevoir sans trop de dégâts (vieillissement prématuré, cancer de la peau… ).

Elle correspond globalement aux capacités de réparation de la peau (réparation de l’ADN des cellules cutanées lors des mutations engendrées par les ultra-violets).

Capital soleil variable

La notion de capital soleil est très variable d’un individu à l’autre en fonction de

son type de peau

peau claire ou mate: les peaux claires sont plus sensibles au soleil et ont donc un « capital soleil » beaucoup plus bas

de ses habitudes solaires

protection solaire, expositions aux heures les plus chaudes, dans des pays tropicaux… )

et de ses antécédents

coups de soleil ou exposition durant l’enfance, antécédents familiaux ou personnels de cancers de la peau…

 

Quelle quantité de soleil?

On ne peut aujourd’hui quantifier ce capital précisément pour un individu, mais on peut prévenir les patients à peau claire, par exemple, qu’ils ont un capital beaucoup plus faible qu’un patient à peau noire, ou un patient ayant de nombreux grains de beauté, voire un antécédent familial de mélanome (cancer de la peau) que son capital soleil est extrêmement faible.

Avoir dépassé son capital soleil?

Malheureusement, aujourd’hui, on en est réduit le plus souvent à constater après coup qu’un patient a considérablement entamé ou dépassé son « capital soleil » car apparaissent sur sa peau des taches brunes ou des taches blanches, voire des précancers ou de véritables cancers de la peau. Et l’on constate souvent cela de plus en plus tôt dans la vie!

 

Préserver son capital soleil

Il est donc essentiel d’exposer le moins possible les enfants et de se protéger des ultra-violets à tout âge en évitant les expositions entre 11 et 16h, en cherchant l’ombre, en portant des vêtements couvrants et en appliquant une crème solaire d’indice au moins égal à 30 une demi heure avant le début de l’exposition puis toutes les deux heures.

GRAIN DE BEAUTE DE NAISSANCE : le naevus congénital, une tache de naissance

Grain de beauté de naissance

Naevus congenital (grain de beauté du bébé) ou tache de naissance
Naevus congenital (grain de beauté du bébé) ou tache de naissance

Le grain de beauté de naissance est appelé naevus congenital et il est présent à la naissance ou apparait dans les premiers mois de vie sous al forme d’une tache de naissance marron

Naevus congénital de la jambe
Naevus congénital de la jambe

On distingue les petits naevus congenitaux de moins de 1,5cm, les naevus congenitaux moyens de 1,5 à 20 cm et les grands naevus congenitaux de plus de 20 cm, voire les naevus congenitaux geants lorsqu’ils representent plus de 30% de la surface du corps.
Tout naevus congenital (present a la naissance chez le bebe nouveau ne) doit etre montre a un medecin.

Comment on reconnait le naevus congénital?

Petit naevus congenital
Petit naevus congenital

Le plus souvent il apparait sous forme de taches marron clair sur la peau du nouveau né ou du nourrisson (dans les premiers mois de vie), plus ou moins pileuses, qui ensuite grandissent proportionnellement à l’étirement de la peau lors de la croissance de l’enfant et se modifient en couleur (ils peuvent foncer ou s’éclaircir) et en pilosité (cette dernière a souvent tendance à augmenter).

Naevus avec poils
Naevus avec poils

Y a-t-il un risque?

Toute tache pigmentaire du bébé doit etre prise en considération et être montrée à un médecin. Ce dernier évaluera alors la nature de cette tache et pourra demander un avis spécialisé si nécessaire.

Les naevi congénitaux de grande taille font partie de ceux qui posent le plus de problèmes concernant la conduite thérapeutique à adopter, car ils sont considérés comme ayant potentiellement plus de risque de dégénérer en mélanome (selon les auteurs, entre 2 et 8% de risque de dégénérescence en mélanome) que les naevi pigmentaires acquis.

Naevus congénital géant
Naevus congénital géant

On propose donc souvent de les enlever si cela est possible (mais tout dépend de leur taille, de leur localisation, du risque cicatriciel… et cette décision est souvent prise conjointement entre les parents et les specialistes (dermatologue, chirurgien… ) en pesant tous ces éléments).

Quand l’ablation n’est pas possible ou dans les naevi congénitaux de petite taille, on recommande alors une surveillance régulière et soigneuse de ces naevi pigmentaires congénitaux de grande taille.

Lorsque ces derniers sont situés sur le cuir chevelu, le visage ou le dos, le praticien peut recommander d’effectuer des examens radiologiques (Scanner, IRM… ) à la recherche d’une atteinte des méninges notamment.

Voir aussi, les grains de beauté de l’enfant

BRONZAGE : bien bronzer et garder son bronzage

Bien bronzer et garder son bronzage

Qu’est ce que le bronzage?

Le bronzage est une réaction de défense de la peau

Nous avons dans la peau des cellules pigmentaires appelées mélanocytes, chargées de déposer de la mélanine dans la peau pour la protéger, explications :

Lorsque vous regardez un objet noir, il vous apparait noir car il absorbe la lumière alors que l’objet blanc la reflète dans votre oeil

Le noir absorbe donc la lumière et c’est pour cela qu’il chauffe au soleil plus que le blanc car il absorbe les infrarouges

La peau mate ou noire comporte à sa superficie une fine couche de pigment plus ou moins foncée qui absorbe les UV et protège les couches profondes de la peau

Au début de l’évolution de l’espèce humaine, tous les hominidés étaient noirs et venaient d’Afrique. Lors des migrations dans l’hémisphère Nord, les hominidés à peau plus claire se sont retrouvés favorisés car ils avaient notamment besoin de moins de soleil pour synthétiser la vitamine D (voir l’article Soleil et peau). Les premiers hommes à peau noire ont donc progressivement disparu de l’hémisphère Nord au fil de l’évolution, plus sujets notamment au rachitisme (carence en vitamine D).

Les peaux mates ou noires ayant la couche de pigment qui empêche la pénétration des UV, ils ont très rarement des coups de soleil (brulures de la peau) contrairement aux peaux claires qui brulent car elles laissent passer les UV dans la peau.

Ainsi, la peau tend à se pigmenter lorsqu’elle est confrontée aux rayons du soleil pour tenter d’absorber le plus de rayons en superficie et les empêcher de faire des dégâts dans les couches profondes

Est-ce que tout le monde peut bronzer?

Plus la peau est riche en mélanocytes, plus elle va pouvoir se pigmenter au soleil

Ainsi, les peaux mates, riches en mélanocytes, bronzent vite et beaucoup, alors qu’à l’autre extrême les peaux claires (roux ou blonds aux yeux clairs), ayant moins de mélanocytes, ne sont pas équipés pour affronter le soleil et bronzer. Ils obtiendront péniblement un petit hâle au prix de rougeurs voire de coups de soleil

Si vous avez la peau claire donc, fuyez le soleil et ne tentez pas de bronzer, vous bruleriez

Comment préparer sa peau au bronzage ?

Il est donc important pour permettre à la peau d’être plus à même de se protéger du soleil par un bronzage doux, sans coups de soleil :

avoir une peau bien hydratée

avant le début des expositions solaires, car la barrière cutanée protège un peu du soleil et une peau sèche ou lésée y est plus sensible

mettre des crèmes solaires efficaces (minimum indice 30 contre les UVB, et protégeant aussi contre les UVA)

20 minutes avant le début de l’exposition puis toutes les deux heures et après les bains, sur tout le corps.

les UV en cabine ne sont pas recommandés

pour préparer la peau car ils ne font qu’ajouter des UV artificiels aux UV naturels que l’ont prendra après.

Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment d’éviter les UV artificiels, arguant que « l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’être bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés ». De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reçu des UV en cabine !

les photoprotecteurs internes (carotène… )

sont quant à eux assez peu protecteurs et ils tendent généralement à s’exposer plus car on se croit protégé. Les dermatologues ne les recommandent donc généralement pas à cause de ce mésusage.

voir un article sur les gélules solaires

s’exposer progressivement et peu

il faut surtout éviter le coup de soleil et s’exposer très progressivement. Il convient aussi d’éviter le soleil entre 11 et 16h, de favoriser une protection vestimentaire et de chercher l’ombre (en savoir plus sur la protection solaire)

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des courses…) dans un pays ensoleillé est déjà considérée comme une forte exposition.

Il ne faut en effet jamais oublier que la lumière voyage à 300 000 kms/seconde : le fait de bouger, faire du vélo, des courses… ne nous protège donc pas du tout même si la sensation de chaleur n’est pas présente

Peut-on bronzer avec une crème solaire?

Tout dépend de votre type de peau: les peaux mates, riches en mélanocytes, bronzent vite et beaucoup, alors qu’à l’autre extrême les peaux claires (roux ou blonds aux yeux clairs), ayant moins de mélanocytes, ne sont pas équipés pour affronter le soleil et bronzer. Ils obtiendront péniblement un petit hâle au prix de rougeurs voire de coups de soleil

Mais ceci dépend peu de la présence ou non de crème solaire : les peaux mates bronzeront vite même avec une creme solaire et les peaux claires bronzeront de toute façon lentement ou très peu mais la crème évitera surtout les coups de soleil

Il faut donc mettre des crèmes solaires efficaces (minimum indice 30 contre les UVB, et protégeant aussi contre les UVA)
20 minutes avant le début de l’exposition puis toutes les deux heures et après les bains, sur tout le corps.

Peut-on bronzer sous un parasol?

Absolument ! Le parasol filtre une partie seulement des rayons ultra-violets (UV) émis par le soleil. De plus, vous recevez sous le parasol une quantité non négligeable d’UV réfléchis par l’eau ou le sable. On estime en effet que l’eau réfléchit 5 % des UV et le sable 20 % !
Vous bronzerez donc sous le parasol, et vous obtiendrez même un bronzage progressif sans subir de coup de soleil, que l’on redoute tant pour la peau.

Faire tenir le bronzage : comment garder son bronzage?

Quelques mesures permettent de tenir un meilleur bronzage

Ne pas vouloir bronzer trop vite

Il faut avoir à tout prix éviter les coups de soleil et avoir suivi les conseils de protection solaire :

Un bronzage acquis trop brutalement ou rapidement est souvent de mauvaise qualité car associé à des dégats cutanés responsables de desquamation qui le font partir

Sans compter les risques de cancers de la peau, vieillissement cutané prématuré, taches brunes solaires…

Les dermatologues ne le répèteront jamais assez : il faut se protéger du soleil en évitant les expositions entre 11 et 17 h, les expositions longues du type « bain de soleil » et les UV en cabine. N’hésitez pas à prendre l’habitude de porter une protection vestimentaire : T-Shirt à ou chemise légère à manches longues, chapeau avec bords larges, pantalon léger… et appliquez des crèmes solaires efficaces (minimum indice 30 contre les UVB, et protégeant aussi contre les UVA), toutes les deux heures et après les bains.

Un bronzage progressif et lent respectera plus votre peau et tiendra plus longtemps.

Prendre soin de sa peau pour tenir son bronzage

La peau se renouvelle et les couches superficielles de la peau sont progressivement éliminées par le phénomène de desquamation.

Plusieurs facteurs peuvent donc ralentir la disparition du bronzage.

Après l’été, évitez les activités qui vont accélérer l’élimination des cellules superficielles

utilisation d’un gant de crin, de produits de gommage…

Hydratez régulièrement votre peau

au moyen d’un crème hydratante, car ceci renforcera l’adhésion des cellules superficielles.

Une conclusion sur le désir d’être bronzé

Quoi de plus agréable que de rentrer de vacances en ayant bonne mine? N’oubliez cependant jamais que le bronzage n’est qu’une réaction de défense de votre peau et que le soleil est un pourvoyeur de cancers et un accélérateur du vieillissement cutané… Il suffit de comparer la peau de lait d’une sœur qui sort rarement de son couvent et la peau flétrie et ridée d’une personne du même âge qui s’expose pour s’en convaincre… : la protection solaire est la meilleure prévention du vieillissement cutané.

Questions fréquentes

Je pars quinze jours en vacances et je voudrais savoir combien de temps mon bronzage perdurera ensuite ?

Le bronzage est un mécanisme de défense de la peau, qui se charge de pigment (la mélanine) en particulier dans les couches superficielles afin d’absorber les rayons du soleil qui lui sont nocifs, et de les empêcher autant que faire ce peut, de pénétrer au sein des cellules des couches profondes. Lorsque vous bronzez, il s’agit donc de la partie la plus superficielle de votre peau qui se colore. Or, la peau se renouvelle et les couches superficielles de la peau sont progressivement éliminées par le phénomène de desquamation. Plusieurs facteurs peuvent donc ralentir la disparition du bronzage. Tout d’abord, il ne faut pas chercher à bronzer trop rapidement car ceci engendrerait de dégâts importants dans les couches de la peau (irritation des cellules cutanées, voir coup de soleil qui correspond à une véritable brûlure de la peau) et un renouvellement plus important (on se met à « peler »), donc un « débronzage » plus rapide. Il est donc très important, et pas seulement pour protéger sa peau, de respecter les mesures de photo-protection : éviter les expositions entre 11h et 16h, porter des vêtements couvrants et appliquer une crème solaire de protection forte. Un bronzage progressif et lent respectera plus votre peau et tiendra plus longtemps. Après l’été, évitez les activités qui vont accélérer l’élimination des cellules superficielles : utilisation d’un gant de crin, de produits de gommage… Enfin, hydratez régulièrement votre peau au moyen d’un crème hydratante, car ceci renforcera l’adhésion des cellules superficielles. Mais n’oubliez jamais que le bronzage n’est qu’une réaction de défense de votre peau et que le soleil est un pourvoyeur de cancers et un accélérateur du vieillissement cutané… Il suffit de comparer la peau de lait d’une sœur qui sort rarement de son couvent et la peau flétrie et ridée d’une personne du même âge qui s’expose pour s’en convaincre… : la protection solaire est la meilleure prévention du vieillissement cutané.

 

 

PARFUM AU SOLEIL : attention à la dermite des parfums !

Parfum au soleil

Le parfum peut provoquer une réaction de photosensibilisation (allergie au soleil) appelée dermite pigmentogène lors de son exposition au soleil.

Il s’agit d’une réaction entre le parfum et le soleil, provoquant après exposition, l’apparition de vastes nappes brunes sur toute la surface d’application du parfum sur la peau.

Ces nappes brunes peuvent être difficiles à faire disparaître et rester longtemps sur la peau.

Il est donc préférable d’éviter d’appliquer votre parfum sur les zones exposées au soleil (cou, décolleté…) au risque de voir apparaître de vastes plages brunes.

Cette dermite pigmentogène n’est pas l’apanage du parfum ou de l’eau de toilette, mais elle peut aussi se voir avec les cosmétiques parfumés (crèmes solaires notamment).

Il est donc recommandé d’éviter d’appliquer des cosmétiques parfumés sur les zones exposées au soleil et d’éviter les crèmes solaires parfumées, même si elles sont agréables.

Questions fréquentes

J’aime être parfumée même sous le soleil. Qu’est-ce que je risque?

Le parfum peut provoquer une dermite pigmentogène lors de son exposition au soleil. Il s’agit d’une réaction entre le parfum et le soleil, provoquant après exposition, l’apparition de vastes nappes brunes sur toute la surface d’application du parfum sur la peau. Ces nappes brunes peuvent être difficiles à faire disparaître et rester longtemps sur la peau. Il est donc préférable d’éviter d’appliquer votre parfum sur les zones exposées au soleil (cou, décolleté…) au risque de voir apparaître de vastes plages brunes. Cette dermite pigmentogène n’est pas l’apanage du parfum ou de l’eau de toilette, mais elle peut aussi se voir avec les cosmétiques parfumés (crèmes solaires notamment). Il est donc recommandé d’éviter d’appliquer des cosmétiques parfumés sur les zones exposées au soleil et d’éviter les crèmes solaires parfumées, même si elles sont agréables.

Attention à l’apparition de vastes tâches brunes sur votre peau exposée au soleil à l’endroit où vous avez appliqué votre parfum.

GELULES SOLAIRES : compléments alimentaires pour le soleil

Gelules protectrices contre le soleil?

Les compléments alimentaires destinés à protéger la peau du soleil contiennent le plus souvent des pigments d’origine végétale et des anti-oxydants.

Des pigments

Les pigments sont des molécules capables d’absorber une partie des rayons ultra-violets émis par le soleil. Il s’agit le plus souvent de caroténoides et en particulier du béta carotène qui comme son nom l’indique est contenu en grande quantité dans les carottes et leur confère leur couleur orange.

Mais les caroténoides sont aussi présents dans de nombreux fruits (abricot, mangue, melon…) et légumes (persil, épinards, laitue, cresson, brocoli…).

Des anti oxydants

Les anti oxydants sont des molécules qui s’opposent au phénomène d’oxydation des cellules, un mécanisme biologique qui joue un rôle dans le vieillissement et le risque de cancérisation des cellules. Les anti oxydants généralement utilisés dans les compléments alimentaires sont des vitamines (vitamine C qu’on trouve en grande quantité dans les agrumes ou les kiwis, vitamine E contenue dans l’huile de tournesol ou d’olive…) et des flavonoides contenus dans le soja, le thé vert, le raisin, le glutathion, les dérivés de la cystéine, le sélénium, ou le zinc

Effet protecteur vis-à-vis des dégats liés au soleil?

Les antioxydants (vitamines E et C, le glutathion, les dérivés
de la cystéine, le sélénium, ou le zinc) peuvent prévenir le coup de soleil et les cancers de la peau induits par les UV dans les études précliniques chez l’animal
Cependant, cet effet préventif sur les cancers n’a jamais été démontré chez l’homme et les antioxydants pourraient protéger un peu des coups de soleil, mais de manière bien moins efficace qu’une crème solaire

Dans l’étude nutritionnelle de grande ampleur Su.Vi.Max, l’apport d’antioxydants a diminué la fréquence de l’ensemble des cancers chez l’homme, mais cet apport a légèrement augmenté la fréquence des cancers de la peau chez les femmes, avec un retour à la normal à l’arrêt de
la supplémentation

De même, un excès d’antioxydants pourrait favoriser la prolifération
cellulaire chez les personnes ayant des lésions précancéreuses (ce qui a été
démontré par exemple avec l’apport de vitamine C chez les fumeurs).

Régime méditerranéen versus compléments alimentaires

Une alimentation riche en fruits et légumes (plus d’un demi kilogramme par jour) apporte beaucoup de ces molécules mais aussi, et contrairement aux gélules, les fruits et légumes apportent d’autres substances bénéfiques pour l’organisme telles que fibres ou oligo éléments.
L’utilisation de compléments alimentaires a donc beaucoup moins d’utilité si le régime est déjà riche en fruits et légumes.

En savoir plus sur la protection solaire

PREPARER SA PEAU AU SOLEIL : comment préparer sa peau à l’aggression du soleil

Préparer la peau au soleil

Quels sont les effets du soleil sur la peau?

Le soleil est une énorme (on pourrait mettre 1 million de Terres dedans) usine thermonucléaire qui émet des rayons.

Certains rayons sont visibles, c’est la lumière.

D’autres sont invisibles : les Ultra-violets et les Infra-rouges.

Le rayonnement ayant le plus d’effet sur la peau est le rayonnement Ultra-Violet (UV), même par temps nuageux (un voile nuageux d’altitude ne bloque que 10% des UV).

Les UV peuvent avoir des effets positifs sur la peau à faible dose comme par exemple l’action antidépressive chez certaines personnes. Cet effet semble être plus lié à la lumière visible qu’aux UV. Il permet deguérir certaines maladies de la peau (psoriasis… ). Là encore il suffit de très peu d’UV (quelques minutes d’exposition qutotidienne à 17h en été suffisent pour avoir un effet bénéfique sur certaines maladies de peau en quelques jours ou semaines). Enfin, il permet la production de vitamine D (action antirachitique) mais il faut là encore très peu de soleil pour en bénéficier : il suffit de prendre un café en terrasse pendant quelques minutes avant bras nus en période estivale pour avoir synthétisé son stock quotidien de vitamine D !

Le reste des expositions est superflu et produit des dommages dans les cellules de la peau, engendrant cancers de la peau, vieillissement cutané prématuré, taches brunes solaires…

En savoir plus sur les effets du soleil sur la peau

Préparer la peau au soleil

Il est donc important pour permettre à la peau d’étre plus à même de se protéger du soleil :

d’avoir une peau bien hydratée

avant le début des expositions solaires, car la barrière cutanée protège un peu du soleil et une peau sèche ou lésée y est plus sensible

mettre des crèmes solaires efficaces (minimum indice 30 contre les UVB, et protégeant aussi contre les UVA)

20 minutes avant le début de l’exposition puis toutes les deux heures et après les bains, sur tout le corps.

les UV en cabine ne sont pas recommandés

pour préparer la peau car ils ne font qu’ajouter des UV artificiels aux UV naturels que l’ont prendra après.

les photoprotecteurs internes (carotène… )

sont quant à eux assez peu protecteurs et ils tendent généralement à s’exposer plus car on se croit protégé. Les dermatologues ne les recommandent donc généralement pas à cause de ce mésusage.

voir un article sur les gélules solaires

s’exposer progressivement et peu

il faut surtout éviter le coup de soleil et s’exposer très progressivement. Il convient aussi d’éviter le soleil entre 11 et 16h, de favoriser une protection vestimentaire et de chercher l’ombre (en savoir plus sur la protection solaire)

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des courses…) dans un pays ensoleillé est déjà considérée comme une forte exposition.

Il ne faut en effet jamais oublier que la lumière voyage à 300 000 kms/seconde : le fait de bouger, faire du vélo, des courses… ne nous protège donc pas du tout même si la sensation de chaleur n’est pas présente

URTICAIRE SOLAIRE : l’urticaire au soleil

Urticaire solaire

L’urticaire solaire provoque une éruption de boutons gonflés rosés qui démangent (urticaire) dès les premières minutes (dans la demi heure) qui suit une exposition au soleil, contrairement à la lucite qui survient généralement dans les 12 à 78 heures après le soleil

Urticaire au soleil
Urticaire au soleil

L’urticaire est donc une allergie de la peau : l’aspect gonflé des papules d’urticaire (enflures de la peau) est due à une dilatation aiguë des vaisseaux de la peau, secondaire à la libération d’histamine par les mastocytes.

Causes

La cause de l’urticaire au soleil est mal connue.

Elle touche 3 femmes pour un homme avec un pic entre 30 et 50 ans
On note parfois des antécédents d’eczema atopique personnel ou dans la famille, voire de lupus, lucite… certains médicaments dont les cyclines, antibiotiques utilisés dans l’acné, peuvent avoir été pris avant l’éruption

Symptomes

L’éruption débute dans les 30 minutes qui suivent l’exposition au soleil. Elle dure entre 1 heure et une journée.

Boutons d’urticaire

Le mot urticaire provient du latin « urtica » qui signifie ortie.

L’urticaire a generalement l’aspect de boutons monomorphes ressemblant à des piqûres d’ortie qui très souvent démangent (démangeaisons), fugaces et évolutifs.

Monomorphes, l’urticaire a pour lésion élémentaire une papule oedémateuse (gonflée) rouge ou rosée (comme des piqures d’orties), isolée ou confluant en des plaques bien délimitées.

Démangeaisons : l’urticaire démange constamment sauf en cas d’urticaire systémique ou profonde, parfois féroce. L’urticaire donne donc des plaques qui grattent.

Fugaces, les lésions d’urticaire persistent quelques minutes ou quelques heures avant de disparaître sans laisser de traces.

Sur une zone exposée au soleil

L’urticaire solaire apparaît le plus souvent quelques minutes apres une exposition au soleil, notamment sur les zones qui etaient protegees du soleil et ont ete recemment exposees.

Urticaire sur une zone exposée au soleil

Il peut s’étendre ensuite sur les zones couvertes

 

L’urticaire au soleil est habituellement suivie d’une période réfractaire de 24 à 48 h succédant à une poussée d’urticaire solaire au cours de laquelle une nouvelle exposition ne déclenche pas de lésion

Le diagnostic de l’urticaire au soleil passe le plus souvent par la réalisation de phototests.

Formes atypiques

L’éruption urticariforme typique peut manquer et on peut observer des formes tronquées d’urticaire solaire telles que :

  • Simple rougeur qui démange dans les 30 minutes après exposition solaire
  • Eruption localisée sur quelques zones exposées seulement (« fixed solar urticaria »)
  • Importance des manifestations générales associées : maux de tête, malaise, palpitations (risque de choc anaphylactique)…

Soigner l’urticaire solaire

Le traitement de l’urticaire solaire est souvent difficile et requiert notamment une

  • protection solaire stricte par vetements, recherche de l’ombre et écrans solaires chimiques à large spectre + gélules solaires
  • l’utilisation d’antihistaminiques à forte dose et de plusieurs types avant les expositions
  • une UVA-thérapie et/ou UVB TL01
  • Voire des Gamma globulines IV, de la Ciclosporine, une Plasmaphérèse…

PHOTO SENSIBILISATION : allergie au soleil par un produit photosensibilisant

Photosensibilisation = produit photosensibilisant + soleil

Allergie solaire due a un medicament
Allergie solaire due a un medicament

La photosensibilisation résulte de la conjonction d’une substance photosensibilisante (par application sur la peau = photosensibilisation externe ou par ingestion par voie orale = photosensibilisation interne) et du soleil

Comment reconnaitre la photosensibilisation

L’éruption apparait après les expositions solaires et les boutons tendent à disparaitre en hiver

En cas de photosensibilisation interne, les boutons siégent électivement sur les zones exposées au soleil, et sont souvent délimités par les vêtements.

Ainsi, habituellement, seuls le visage, le décolleté, la nuque, le dos des mains et les avant-bras sont atteints sauf en cas d’exposition à la plage par exemple

En cas de photosensibilisation de contact externe, les boutons sont localisés là où a été appliquée la substance photosensibilisante. Ainsi, une photosensibilisation à une crème de jour va se manifester uniquement par des lésions du visage, une photosensibilisation à une crème anti-inflammatoire va entraîner des boutons au niveau de l’articulation traitée etc.

Attention en cas d’allergie à la creme solaire, la photosensibilisation peut mimer une photosensibilisation interne si la creme a été mise sur toutes les zones photoexposées

Reconnaitre le type de photosensibilité

Les réactions phototoxiques

Ce ne sont pas à proprement parler des allergies, mais des réactions pouvant survenir chez tout le monde, sans hypersensibilité, à la simple condition que la personne ait dans la peau le photosensibilisant et soit exposée de façon assez intense aux UV.

Elle se manifeste par une rougeur intense de la peau, parfois avec décollements bulleux, évoquant un coup de soleil mais anormal pour un temps d’exposition minime.

Elle peut laisser des taches brunes, notamment avec les parfums ou les plantes.

Une mention spéciale à la dermite des prés, ou photophytodermatose

Dermite des prés
Dermite des prés

Réactions photoallergiques

Les réactions photoallergiques ne surviennent que chez des personnes préalablement sensibilisés à l’allergène. Il s’agit donc à proprement parler d’allergies, provoquant le plus souvent un eczema au soleil

Il peut survenir après une exposition même minime au soleil (derrière les vitres d’une voiture, ciel voilé… )

Au début, l’eczema est localisé aux zones exposées au soleil puis il peut s’étendre aux zones protégées.

Voir eczema au soleil

Quelle est la substance photosensibilisante en cause?

On distingue les agents externes (contact avec la peau) et internes (aliments, médicaments… )

  • photosensibilisation externe :

En cas de photosensibilisation externe par contact, l’identification de la substance responsable se trouve au sein tous les produits utilisés sur la peau : médicaments par voies locale, cosmétiques, végétaux, parfums…

Si l’interrogatoire ne permet pas d’identifier formellement le produit responsable de la photosensibilisation, il faut avoir recours à des photo patch-tests. Cette technique d’exploration photobiologique va être pertinente en cas de photo-allergie. En revanche, n’importe quelle substance phototoxique irradiée avec des UV peut induire un photopatch-test positif. Dès lors, la simple découverte d’un photopatch-test positif n’est pas suffisante pour affirmer la responsabilité d’un produit, il faut de plus que le test positif soit pertinent par rapport à l’histoire clinique : ce produit a été appliqué 24h environ avant l’allergie au soleil.

Exemple : baume du Pérou, colorants des rouges (éosine, fluorescéine, rose de Bengale), formaldéhyde, furocoumarines et huiles essentielles (bergamote, cèdre, citron vert, lavande, vanille), mousse de chêne, musk ambrette, PPD, filtres solaires ( Eusolex 232 (acide phénylbenzimidazole sulfonique) Eusolex 6300 3 (4-méthylbenzidylène camphre), Parsol MCX (octylméthoxycinnamate), Eusolex 4360 (oxybenzone),
Parsol 1789 (butylméthoxydibenzoylméthane), ketoprofene…

Voir la liste des substances photosensibilisantes par contact avec la peau

  • photosensibilisation interne :

En cas de photosensibilisation systémique, l’identification de la substance responsable est beaucoup plus difficile. Il faut repérer les médicaments potentiellement photosensibilisants

Exemple : anti-inflammatoires non stéroïdiens, cyclines, amiodarone, chlorpromazine, dacarbazine, 5 FU, psoralenes, quinolones, phénothiazines…

Voir la liste des médicaments photosensibilisants

On peut avoir recours aux photo patch-tests mais il y a beaucoup de faux négatifs et de faux positifs (molécule phototoxique comme pour les sensibilisation externes).

Traitement de la photosensibilisation

Photosensibilisation = substance photosensibilisante + soleil.

Seule la suppression de l’un de ces deux éléments entraînera une guérison.

Eviction de la substance photosensibilisante

En cas de suspicion de photosensibilisant externe :

Arrêt de l’application de tout produit sur la peau jusqu’à la réalisation des photo patch-tests.

En cas de suspicion de photosensibilisation externe :

Le médecin traitant est sollicité pour remplacer le médicament suspect par un médicament d’une autre classe s’il n’y a pas de danger pour le patient.

Eviction du soleil

 

Voir comment se protéger du soleil

Crèmes à la cortisone

Pour calmer l’éruption on utilise parfois une creme a la cortisone

NB : Aliments photosensibilisants?

Peut-on faire une photosensibilisation après avoir ingéré des aliments? Certains aliments contenant une grande proportion de psoralènes (céleri, persil), les boissons contenant de la quinine (Gini®, Schweppes®), des additifs alimentaires (métabisulfite de sodium) et les édulcorants de synthèse à base de cyclamate peuvent engendrer une photosensibilisation systémique. Cependant, la quantité de substance photosensibilisante est probablement insuffisante pour que ces aliments provoquent à eux seuls une réaction de photosensibilisation. En revanche, leur absorption chez un patient prenant déjà un médicament photosensibilisant risque de déclencher une photosensibilisation…

 

 

PHOTOSENSIBILISANT : produits photosensibilisants de contact avec la peau

Photosensibilisants de contact

Allergie solaire à un médicament
Allergie solaire à un photosensibilisant

Un produit photosensibilisant rend la peau plus sensible au soleil, provoquant sur la peau exposée au soleil des rougeurs, boutons, démangeaisons… : l’éruption apparaît après les expositions solaires et les boutons tendent à disparaître en hiver.

On distingue les photosensibilisants internes et externes :

– Le photosensibilisant interne est pris par exemple par voie orale. Il rend donc toute la peau sensible au soleil : les boutons siègent électivement sur les zones exposées au soleil, et sont souvent délimités par les vêtements. Ainsi, habituellement, seuls le visage, le décolleté, la nuque, le dos des mains et les avant-bras sont atteints, sauf en cas d’exposition à la plage par exemple. Les plus fréquents sont des médicaments photosensibilisants

– Le photosensibilisant de contact externe provoque une éruption là où il est appliqué et si cette zone est exposée au soleil. Ainsi, une photosensibilisation à une crème de jour va se manifester uniquement par des lésions du visage, une photosensibilisation à une crème anti-inflammatoire va entraîner des boutons au niveau de l’articulation traitée puis exposée au soleil, etc.

Médicaments topiques (cremes…)

Aminolévulinate de méthyle (Metvixia®)
Chlortétracycline (Auréomycine®)
Diclofénac (Solaraze®)
Diphénhydramine (Butix®)
Fluorouracil (Efudix®)
Kétoprofène (Kétum®)
Peroxyde de benzole (Cutacnyl®)
Piroxicam (Geldène®)
Prométhazine (Phénergan®)
Sulfadiazine (Flammazine®)

Antiseptiques

Bithionol (savons)
Fentichlor (antifongique)
Triclocarban (Solubacter®)
Triclosan (déodorants)

Cosmétiques

Acide para-aminobenzoïque, cinnamates, octocrylène, benzophénones, dibenzoylméthane, benzylidène camphre (filtres solaires)
Baume du Pérou
Eosine
Essence de bergamote
Mousse du chêne, 6-métylcoumarine (parfums)
Paraphénylènediamine (teintures capillaires)

Végétaux

Furocoumarines (angélique, céleri, citron, figue, panais, persil)
Lactones sesquiterpéniques (artichaut, chrysanthème, dahlia, frullania, laitue, lichens, pissenlit)

Crèmes solaires

En cas d’allergie à la creme solaire

  • Eusolex 232 (acide phénylbenzimidazole sulfonique)
  • Eusolex 6300 3 (4-méthylbenzidylène camphre),
  • Parsol MCX (octylméthoxycinnamate),
  • Eusolex 4360 (oxybenzone),
  • Parsol 1789 (butylméthoxydibenzoylméthane),

la photosensibilisation peut mimer une photosensibilisation interne si la creme a été mise sur toutes les zones photoexposées

 

MEDICAMENTS PHOTOSENSIBILISANTS

Médicament photosensibilisant

Allergie solaire à un médicament
Allergie solaire à un médicament

Un médicament photosensibilisant rend la peau plus sensible au soleil, provoquant sur la peau exposée au soleil des rougeurs, boutons, démangeaisons… : l’éruption apparaît après les expositions solaires et les boutons tendent à disparaître en hiver. Ainsi, habituellement, seuls le visage, le décolleté, la nuque, le dos des mains et les avant-bras sont atteints, sauf en cas d’exposition à la plage par exemple.

Antibiotiques

Acide pipémidique (Pipram®)
Azithromycine (Zithromax®)
Ciprofloxacine (Ciflox®)
Clofazimine (Lamprène®)
Dapsone (Disulone®)
Doxycycline (Vibramycine®)
Énoxacine (Enoxor®)
Fluméquine (Apurone®)
Isoniazide (Rifater®)
Lévofloxacine (Tavanic®)
Loméfloxacine (Logiflox®)
Lymécycline (Tétralysal®)
Méthylènecycline (Lysocline®)
Minocycline (Mynocine®)
Norfloxacine (Noroxine®)
Ofloxacine (Oflocet®)
Péfloxacine (Péflacine®)
Pyrazinamide (Pirilène®)
Sulfafurazol (Pédiazole®)
Sulfaméthoxazole (Bactrim®)

Antifongiques

Griséofulvine (Griséfuline®)
Itraconazole (Sporanox®)
Voriconazole (Vfend®)

Antipaludéens de synthèse

Chloroquine (Nivaquine®)
Hydroxychloroquine (Plaquenil®)

Antidiabétiques oraux et édulcorant

Carbutamide (Glucidoral®)
Cyclamate (édulcorant de synthèse)
Glibenclamide (Daonil®)
Glimépiride (Amarel®)
Glipizide (Glibénèse®)

Antihistaminiques

Diphénhydramine (Nautamine®)
Méquitazine (Primalan®)
Oxomémazine (Toplexil®)
Prométhazine (Phénergan®)

Anti-inflammatoires non stéroidiens

Acide méfénamique (Ponstyl®)
Acide niflumique (Nifluril®)
Acide tiaprofénique (Surgam®)
Célécoxib (Celebrex®)
Diclofénac (Voltarène®)
Ibuprofène (Advil®)
Indométhacine (Indocid®)
Kétoprofène (Profénid®)
Nabumétone (Nabucox®)
Naproxène (Apranax®)
Olsalazine (Dipentum®)
Phénylbutazone (Butazolidine®)
Piroxicam (Feldène®)
Sulfasalazine (Salazopyrine®)

Anticancéreux

Dacarbazine (Déticène®)
Fluorouracil (Fluoro-uracile®)
Flutamide (Eulexine®)
Imatinib (Glivec®)
Méthotrexate (Novatrex®)
Paclitaxel (Taxol®)

Antisécrétaoires gastriques

Esoméprazole (Inexium®)
Omeprazole (Mopral®)
Pantoprazole (Inipomp®)
Ranitidine (Azantac®)

Cardiotropes

Amiodarone (Cordarone®)
Captopril (Lopril®)
Diltiazem (Tildiem®)
Enalapril (Enalapril®)
Félodipine (Flodil®)
Hydroquinidine (Sérécor®)
Lisinopril (Lisinopril®)
Nifédipine (Adalate®)
Quinapril (Acuitel®)
Quinidine (Quinimax®)
Quinine (Hexaquine®)
Ramipril (Triatec®)
Rilmenidine (Hyperium®)

Diurétiques

Altizide (Aldactazine®)
Bendroflumethiazide (Tensionorme®)
Bumétanide (Burinex®)
Chlortalidone (Logroton®)
Furosémide (Lasilix®)
Hydrochlorothiazide (Esidrex®)
Méthylclothiazide (Isobar®)
Triamtérène (Prestole®)

Hypolipémiants

Bézafibrate (Béfizal®)
Fénofibrate (Lipanthyl®)
Pravastatine (Elisor®)
Rosuvastatine (Crestor®)
Simvastatine (Zocor®)

Immunomodulateurs

Interféron alfa (Introna®)
Lénalidomide (Revlimid®)
Tacrolimus (Prograf®)

Psychotropes

Acépromazine (Noctran®)
Alprazolam (Xanax®)
Alimémazine (Théralène®)
Amitriptyline (Laroxyl®)
Amoxapine (Défanyl®)
Carbamazépine (Tégrétol®)
Chlorpromazine (Largactil®)
Clomipramine (Anafranil®)
Cyamémazine (Tercian®)
Dosulépine (Prothiaden®)
Fluoxétine (Prozac®)
Flupentixol (Fluanxol®)
Fluphénazine (Moditen®)
Fluvoxamine (Floxyfral®)
Haloperidol (Haldol®)
Imipramine (Tofranil®)
Lévomépromazine (Nozinan®)
Loxapine (Loxapac®)
Paroxétine (Deroxat®)
Propériciazine (Neuleptil®)

Médicaments locaux photosensibilisants

Le photosensibilisant de contact externe provoque une éruption là où il est appliqué et si cette zone est exposée au soleil. Ainsi, une photosensibilisation à une crème de jour va se manifester uniquement par des lésions du visage, une photosensibilisation à une crème anti-inflammatoire va entraîner des boutons au niveau de l’articulation traitée puis exposée au soleil, etc.

Les médicaments topiques les plus fréquemment en cause sont exposés dans l’article produit photosensibilisant

Il faut noter qu’en cas d’allergie à la creme solaire (filtres Eusolex 232 (acide phénylbenzimidazole sulfonique) Eusolex 6300 3 (4-méthylbenzidylène camphre), Parsol MCX (octylméthoxycinnamate), Eusolex 4360 (oxybenzone), Parsol 1789 (butylméthoxydibenzoylméthane)), la photosensibilisation peut mimer une photosensibilisation interne si la creme a été mise sur toutes les zones photoexposées

PDT ou PTD : la photo thérapie dynamique (Metvixia®)

Photothérapie dynamique

La PDT ou PTD qu’est-ce que c’est?

La photothérapie dynamique consiste a appliquer une substance photosensibilisante (qui crée une réaction de la peau au soleil) et de l’irradier avec lumière appropriée pour créer la réaction photosensibilisante ou photodynamique qui va provoquer un stress oxydatif (+ une stimulation du système immunitaire) entraînant la mort cellulaire et la destruction de la lésion.

Comment ça se passe?

La substance photosensibilisante est appliquée sur la zone à traiter, sous forme de crème

La crème photosensibilisante

Il s’agit d’un précurseur des porphyrines : l’acide δ-aminolévulinique (ALA). En effet, après l’application externe d’acide δ-aminolévulinique, il y a accumulation dans le tissu de protoporphyrine de type IX qui est photosensibilisant. Un dérivé méthyl ester d’acide δ-aminolévulinique (MAL) ayant une plus grande sélectivité et pénétrant mieux a été développé. Ce produit appelé Metvixia® en France a obtenu l’AMM.

L’irradiation

L’irradiation se fait au mieux à une longueur d’onde de 630 à 635 nm à l’aide d’une source polychromatique (lampe halogène) ou d’une lumière monochromatique type laser

Cette illumination peut induire des phénomènes douloureux, qu’on tente de limiter par la prise d’antalgique avant l’illumination, le refroidissement de la zone par vaporisation d’eau fraiche ou de vapeur azotée, l’utilisation d’un ventilateur…

Mais depuis 2016, on peut utiliser la lumière du jour dans l’indication kératoses actiniques de sévérité légère à modérée. Les lésions traitées doivent être évaluées après 3 mois et un second traitement est recommandé en cas de réponse incomplète.

La PDT de jour pour les keratoses actiniques

On utilise simplement la lumière du jour pendant 2h, ce qui est moins douloureux que les lampes

Le protocole est le suivant :

Les jours qui précèdent l’irradiation

Pendant au moins 6 jours, le appliquer sur les zones à traiter une crème à 30 % d’urée pour ramollir et favoriser la chute des croutelles des kératoses

Le septième jour, il faut contrôler le bulletin météo du lendemain : la température prévue doit être supérieure à 10°C, et il ne doit pas y avoir de précipitations prévues. Si ce n’est pas le cas ou si vous savez que vous n’avez pas la possibilité de passer deux heures dehors le lendemain, continuez à appliquer la crème à l’urée que vous a prescrit le dermatologue jusqu’à un bulletin météto et un emploi du temps favorables. Quand vous disposez des deux, n’appliquez pas la crème à l’urée le soir.

Le jour du traitement :

Lavez au gant éponge avec eau et savon la zone à traiter, il est normal que de petites croutes s’éliminent sous l’action de la crème à l’urée que vous avez appliqué pendant plusieurs jours.

Appliquez le matin sur la zone à traiter mais aussi l’ensemble du visage, du cou et du décolleté une creme solaire indice 50+ qu’a du vous conseiller votre dermatologue, la laisser pénétrer dans la peau 20 minutes au moins

Moins d’une demi-heure avant la période de 2 heures que vous allez passer dehors appliquez sur les zones à traiter une couche fine d’un millimètre de METVIXIA 168mg puis sortez dans les 30 minutes qui suivent vous exposer à la lumière du jour pendant 2 heures sans transpirer : il n’est pas nécessaire de s’exposer directement au soleil, cela peut d’ailleurs être douloureux. Vous pouvez par exemple lire un livre à l’ombre d’un arbre, jardiner ou vous promener sans transpirer. Mieux vaut éviter l’ombre d’un mur ou d’un bâtiment.

Après la période d’exposition de 2 heures, couvrir immédiatement la zone traitée (chapeau, casquette…) et rentrez à l’intérieur pour éliminer le Metvixia® par lavage doux à l’eau et au savon puis protégez totalement la zone traitée de la lumière du jour pendant 24h au moyen de chapeau, casquette, crème solaire 50+…

Puis prenez l’habitude si ce n’est déjà le cas de vous protéger du soleil pour éviter la réapparition de lésions (cherchez l’ombre, portez un chapeau ou une casquette, des vêtements amples et couvrants, de la crème solaire…)

Enfin, appelez le cabinet de votre dermatologue pour fixer un rendez-vous de contrôle 3 mois après l’application du produit

Quels sont les avantages de la PDT ?

Peu de cicatrices

L’avantage majeur de la PDT est de permettre de guérir le plus souvent sans cicatrice les carcinomes cutanés superficiels tels que les carcinomes basocellulaires superficiels ou la maladie de Bowen mais aussi les kératoses actiniques

Dans tous les cas les patients, quelques soit la technique employée pour les traiter, doivent être suivis régulièrement étant donné la fréquence des récidives et/ ou de lésions multiples. En cas d’échec de la PDT, le recours à la chirurgie reste bien entendu toujours possible sans perte de chance pour le patient.

Traitement de grandes surfaces

Un autre avantage de la technique est de pouvoir traiter de larges surfaces en une seule séance ce qui n’est pas réalisable avec la majorité des autres traitements disponibles.

Y a-t-il des effets secondaires?

Durant la séance : douleur notamment en cas d’irradiation à la lampe

Après la séance :

Gonflement puis apparition d’une croûte qui tombe en quelques jours.

Les séquelles cicatricielles sont souvent mineures mais il est possible d’observer un aspect dépigmenté ou marron, souvent transitoire

CARCINOME : les carcinomes de la peau

Carcinome de la peau

Qu’est ce qu’un carcinome?

Le carcinome est un cancer de la peau développé à partir des kératinocytes (les cellules de la peau), contrairement a mélanome qui est développé à partir des mélanocytes (cellules pigmentaires de la peau)

Quels sont les types de carcinomes?

Les deux plus fréquents sont le

carcinome basocellulaire

Carcinome basocellulaire térébrant du nez

Il est issu des cellules basales de l’épiderme d’ou son nom de basocellulaire

C’est le cancer humain le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France.

En savoir plus sur le carcinome basocellulaire

Carcinome spinocellulaire

Il est issu de couches plus superficielles de l’épiderme, ou les jonctions entre les cellules ressemblent à des épines, d’ou son nom de spinocellulaire.

kerato acantome
Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié

Il est souvent une complication de la kératose actinique

En savoir plus sur le carcinome spinocellulaire

Pourquoi a-t-on un carcinome de la peau ?

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du carcinome de la peau, mais il faut connaitre le rôle du soleil.

La majorité des caarcinomes de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou, bras… ).

Les carcinomes spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de façon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieur).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le carcinome de la peau.

Parmi les autres facteurs favorisants du carcinome de la peau, on peut citer :

  • le phototype clair : les personnes ayant le plus de risques d’étre atteintes par le cancer de la peau ont la peau claire, les yeux clairs et les cheveux roux ou blonds. Ils ont des difficultés à bronzer et prennent facilement des coups de soleil
  • les papillomavirus dans certains types de carcinomes spinocellulaire

SE FAIRE OPERER D’UN SPINO : se faire enlever un spinocellulaire par chirurgie

Opération du spinocellulaire

L’opération du carcinome spinocellulaire a le plus souvent lieu au cabinet du dermatologue

Cette intervention a donc le plus souvent lieu sous anesthésie locale par exérèse suture (on enleve le spino et on recoud la peau) en ambulatoire dans la majorité des cas

Mais il est possible d’avoir à recourir à un geste de reconstruction plastique (lambeau ou greffe), parfois en plusieurs temps, le plus souvent alors au bloc opératoire et parfois sous anesthésie générale.

La chirurgie est le traitement de première intention des carcinomes spinocellulaires. En effet, cela permet de vérifier que tout le spino a été enlevé avec des marges de peau saine, appelées marges d’exérèse.

Les marges d’exérèse

Les marges d’exérèse varient de quelques millimètres à un centimètre, en fonction des critères de gravité définis dans le chapitre sur le traitement du spinocellulaire.

Les marges d’exérèse proposées par la conférence de consensus française sont les suivantes :

— spino de bon pronostic : 4 à 6 mm ;

— spinocellulaire de mauvais pronostic 6 à 10mm

Dans tous les cas les marges profondes sont situées au moins dans le tissu graisseux sous-cutané.

On ne peut pas enlever le spino avec les marges préconisées

Si les marges préconisées ne sont pas d’emblée réalisables (présence de structure noble proche comme le nez par exemple), et/ou si une reconstruction est nécessaire (lambeau, greffe de peau… ), un examen histologique de la pièce opératoire est indispensable avant le geste de fermeture ou de reconstruction.

Cette analyse peut se faire, soit

pendant le temps opératoire

étude extemporanée

cette technique nécessite un anatomo-pathologiste disponible au moment de l’intervention, elle ne peut donc être réalisée qu’en milieu hospitalier voire dans une clinique spécialisée. Elle nécessite de congeler la tumeur et de la faire voir sous microscope à l’anatomopathologiste pour qu’il détermine si tout a été enlevé

Il existe un risque de faux négatif (on pense que tout a été enlevé mais ce n’est pas le cas) de 5 % du fait de la moins bonne qualité de la morphologie des cellules en congélation que dans une analyse classique en paraffine au laboratoire, mais les taux de récidives rapportés sont bas (environ 1 à 2% à 5 ans)

technique de Mohs

La chirurgie de Mohs, venant des USA, comprend une exérèse avec de faible marge de la tumeur, puis des recoupes horizontales congelées sont réalisées en périphérie de la tumeur, congelées et lues en extemporané. La faible épaisseur des recoupes (2 mm) faîtes sur l’ensemble de la surface de la perte de substance crée par l’ablation de la tumeur visible, permet de visualiser les trois dimensions de l’espace en 2 dimensions afin de visualiser la totalité des marges en périphérie et en profondeur.

Cette technique est longue et coûteuse car elle nécessite la présence d’un anatomopathologiste durant toute la durée de l’intervention, ainsi que la présence d’un chirurgien spécialiste de la technique. Elle n’est le plus souvent réservée en France qu’a certains services hospitaliers.

De plus les taux de récidive sont proches de la technique extemporanée ou en deux temps (1 % environ pour les tumeurs primitives, 5 à 8% pour les basos récidivants).

La chirurgie de Mohs est donc à réserver aux tumeurs de mauvais pronostic.

soit après l’intervention (chirurgie en deux temps).

Elle permet un examen histologique et un contrôle des marges sur tissu fixé en paraffine au laboratoire avant la reconstruction.

Des pansements sont prescrits au patient sur sa plaie d’exerese en attendant les résultats de l’analyse histologique.

La reconstruction est réalisée dans un deuxième temps (lambeau, greffe… )

Je me suis fait opérer d’un spino mais tout n’a pas été enlevé

Dans le cas d’une exérèse incomplète, la conférence de consensus française recommande une reprise chirurgicale immédiate. Si celle-ci n’est pas possible, une radiothérapie voire une chimiothérapie sera discutée.

Les autres traitements du spinocellulaire

Voir les traitements du spino

SOIGNER UN CANCER SPINOCELLULAIRE : traitement du carcinome epidermoide

Traitement du carcinome spinocellulaire ou épidermoide

Nous avons vu dans l’article consacré au carcinome epidermoide qu’existaient plusieurs types de lésions, que le dermatologue objectivait au moyen d’une biopsie

Determiner la gravité du spino

La gravité du carcinome epidermoide devra être déterminée pour décider du traitement en fonction de plusieurs éléments:

Histologie (l’analyse de la biopsie de peau)

Les principaux facteurs histologiques du pronostic sont :

l’épaisseur de la tumeur et le niveau d’invasion dans le derme,

l’existence d’un envahissement péri-nerveux,

le degré de différentiation cytologique

plus la tumeur est indifférenciée, plus le pronostic est mauvais

Le type histologique :

sont considérés comme des spinocellulaires de mauvais pronostic les formes

desmoplastiques,
muco-épidermoïdes
acantholytiques.

 

La localisation de la tumeur

Les zones à risque sont les

zones péri-orificielles du visage

nez, lèvres, paupières, oreilles,

le cuir chevelu

et les carcinomes spinocellulaires apparaissant en zone non insolée ou sur radiodermite, ulcère chronique

 

La taille de la tumeur

Les spinocellulaires de plus de 2cm de diamètre ont deux fois plus de risque de récidive et trois fois plus de risque de métastases que les tumeurs < 2cm.

Autres facteurs de mauvais pronostic

Immunodépression

Les carcinomes épidermoides survenant chez des malades immunodéprimés (greffés d’organe, SIDA… ) ont un pronostic plus défavorables que chez l’immunocompétent.

Récidive

la récidive locale est un facteur de mauvais pronostic.

Traitements possibles du carcinome epidermoide

Le meilleur traitement des carcinomes spinocellulaires (traitement de premiere intention) est le plus souvent la chirurgie avec envoi au laboratoire pour analyse afin de controler le type de cancer spinocellulaire dont il sagit et être sûr que tout a été enlevé avec une marge de peau saine.

Chirurgie

En savoir plus sur la chirurgie du spino : comment on se fait enlever un spinocellulaire

Si la chirurgie n’est pas possible, on peut recourir à

Radiothérapie

En cas de contre indication à la chirurgie, notamment aux tumeurs de grande taille chez des patients inopérables. La décision est prise lors d’une consultation pluridisciplinaire (dermatologue, chirurgien, radiothérapeute, chimiothérapeute).

La radiothérapie est formellement contre indiquée dans le cas de maladies génétiques prédisposant aux cancers (xeroderma pigmentosum… ).

Chimiothérapie

Il s’agit du 5-FU, du cisplatine et de la bléomycine, notamment dans les formes inopérables d’emblée (atteinte d’un organe vital), en association éventuellement à la radiothérapie, ou pour les formes métastatiques.

En savoir plus

Revue Cochrane

Recommandations de prise en charge du carcinome epidermoide

Surveiller un spinocellulaire opéré

En cas de carcinome à faible risque, suivi médical annuel.

Dans les spinos de mauvais pronostic, suivi clinique et échographique de l’aire de drainage tous les six mois pendant au moins 5 ans.

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

TRAITEMENT DU BASO : comment soigner un carcinome basocellulaire

Traitement du carcinome basocellulaire

Nous avons vu dans l’article consacré au baso qu’existaient plusieurs types de lésions, que le dermatologue objectivait au moyen d’une biopsie

Determiner la gravité du baso

La gravité du baso devra être déterminée pour décider du traitement en fonction de plusieurs éléments:

Histologie (l’analyse de la biopsie de peau)

La gravité s’accroît du type superficiel et nodulaire pour finir au type sclérodermiforme et térébrant, les plus graves.

Lorsque la biopsie répond qu’il s’agit d’une tumeur mixte mêlant plusieurs sous types histologiques, le sous-type de la composante de plus mauvais pronostic sera retenu.

La localisation de la tumeur

on peut distinguer les

zones à bas risque

tronc et membres

les zones à risque intermédiaire

front, joue, menton, cuir chevelu et cou

et les zones à haut risque

nez et zones peri-orificielles de la tete (baso autour de l’oeil, de la bouche, de l’oreille… )

La taille de la tumeur

zones à haut risque

nez et zones peri-orificielles de la tete (baso autour de l’oeil, de la bouche, de l’oreille… ) : diamètre supérieur à 1 cm,

Un baso de mauvais pronostic…

zones à bas risque ou risque intermédiaire,

diamètre supérieur à 2 cm.

La récidive d’une tumeur déjà traitée

La récidive aggrave le pronostic pour plusieurs raisons : probable forme histologique agressive, difficulté de savoir où sont les cellules malignes qui restent dans la peau en cas de greffe de peau ou de lambeau de reconstruction lors du 1er traitement…

Comment on soigne un baso?

Chirurgie

Le meilleur traitement des carcinomes basocellulaire (traitement de premiere intention) est le plus souvent la chirurgie avec envoi au laboratoire pour analyse afin de controler le type de cancer basocellulaire dont il sagit et être sûr que tout a été enlevé avec une marge de peau saine.

En savoir plus sur la chirurgie du baso : comment on se fait enlever un baso

En cas d’impossibilité de réaliser la chirurgie, on peut utiliser par exemple

l’azote liquide selon la technique de la cryochirurgie,

La cryochirurgie utilise la congélation pour détruire le bassocellulaire. Cependant, on ne brûle que ce qu’on voit et croit être un basocellulaire, donc c’est une technique aveugle, sans contrôle histologique permettant de vérifier que tout a été détruit. Cette technique peut cependant donner de bons résultats dans le traitement des basos de petite taille de la tête chez les personnes âgées. Elle est déconseillée pour les basocellulaires infiltrants ou sclérodermiformes car ces lésions sont très difficiles à circonscrire cliniquement. Les taux de récidive de la littérature médicale varient entre 3 et 16% à 5 ans, mais la grande hétérogénéité de ces taux de récidives sont le signe qu’ils dépendent de l’opérateur et de la sélection des indications.

La cicatrisation de la bulle de brulure est obtenue en 1 à 2 mois avec des pansements et il persiste souvent une cicatrice blanche sur la zone brulée.

Basos superficiels

Les basocellulaires superficiels peuvent bénéficier de deux autres thérapies :

  • l’imiquimod en creme, (Aldara®)

L’Imiquimod est une molécule immunomodulatrice qui induit la synthèse de cytokines (interféron) intervenant dans la régulation de l’immunité à médiation cellulaire. Ce traitement utilisé en sachets de gel à appliquer sur la peau une fois par jour, 5 jours par semaines pendant 6 semaines est commercialisé en France pour le traitement des basos superficiels de petites tailles.

Le taux de réponse complète est d’environ 70% à 12 semaines.

Les résultats esthétiques sont intéressants malgré une irritation, parfois importante (rougeurs et plaies sur la zone d’application).

Ce traitement est indiqué chez des patients motivés réticents à la chirurgie et qui pourront être suivis régulièrement.

  • la photothérapie dynamique…

Voir l’article consacré à la Phototherapie dynamique

Le medecin classe les basocellulaires en trois groupes pronostiques en fonction du risque de récidive, afin de guider son attitude thérapeutique:

Basocellulaire de bon pronostic :

– Baso cellulaire superficiel
– Baso cellulaire nodulaire primaire :

De moins de 1 cm sur une zone à risque intermédiaire de récidive (cuir chevelu, front, joue, menton et cou)
De 1 à 2 cm sur une zone à bas risque de récidive (tronc et membres)

=> Traitement de 1ere intention :

chirurgie avec marge de peau saine de 3-4 mm /

Traitement de 2nde intention :

radiothérapie, cryochirurgie, imiquimod pour le basocellulaire superficiel de petite taille

Basocellulaire de pronostic intermédiaire :

– Récidive de basocellulaire superficiel
– Basocellulaire nodulaire :

De moins de 1 cm sur une zone à haut risque de récidive (nez et zones péri orificielles)
De 1 à 2 cm sur une zone à risque intermédiaire de récidive (cuir chevelu, front, joue, menton et cou)
De plus de 2 cm sur une zone à bas risque de récidive (tronc et membres)

=> Traitement de 1ere intention :

chirurgie avec marge de peau saine de 4 mm minimum (necessité parfois d’une chirurgie extemporanée ou en 2 temps) /

2nde intention :

radiothérapie, cryochirurgie

 

Basocellulaire de mauvais pronostic :

– clinique : basocellulaire sclérodermiforme ou mal limité

– histologique : basocellulaire sclérodermiforme, infiltrant

– Récidive de basocellulaire nodulaire ou basocellulaire nodulaire de plus de 1 cm siégeant sur une zone à haut risque de récidive (nez et zones péri-orificielles)

=> Traitement de 1ere intention :

chirurgie avec marge de peau saine de 5 mm minimum (necessité parfois d’une chirurgie extemporanée ou en 2 temps) /

2nde intention : radiothérapie

 

Cependant, malgré les différences d’agressivité locale de ces formes histologiques, les basocellulaires ne métastasent quasiment jamais.

Les objectifs du traitement sont donc avant tout une efficacité, mais aussi, un résultat esthétique convenable, et un confort optimal pour le patient.

 

Le vismodegib, un nouveau traitement du basocellulaire

Le vismodegib (Erivedge*) est un inhibiteur de la voie de signalisation Hedgehog qui, dans le basocellulaire, devient anormalement active dans plus de 90 % des cas.

Une AMM (autorisation de mise sur le marché) conditionnelle a été octroyée à ERIVEDGE* (vismodegib), de prescription initiale hospitalière mais disponible en ville depuis 2015, en prise par voie orale (1/j pendant un mois), sur l’appui d’une étude parue en 2012 concernant notamment des basocellulaires avancés, prenant comme critere d’efficacité l’absence de progression de la maladie par rapport à l’inclusion et au moins un des critères suivants :

  • réduction de la taille des lésions cibles < ou = 30 %, mesurées par imagerie (TDM ou IRM),
  • réduction de la taille de la partie externe visible des lésions cibles < ou= 30 %, appréciée sur photographies ± biopsie,
  • disparition complète des ulcérations de toutes les lésions cibles, appréciée sur photographies.

43 % des patients ayant une maladie localement avancée ont obtenu une réponse objective au traitement selon ces criteres.

Il est donc indiqué chez l’adulte (et la femme non enceinte) dans les cas de :

  • carcinome basocellulaire métastatique symptomatique,
  • carcinome basocellulaire localement avancé pour lequel la chirurgie ou la radiothérapie ne sont pas appropriées

Accessoirement, il peut etre exceptionnellement proposé pour réduire le volume tumoral d’un basocellulaire de grande taille avant chirurgie après discussion en Réunion de Consultation Pluri disciplinaire. En effet la Commission de Transparence a émis un avis en 2013 : « Le principal intérêt d’une thérapeutique médicamenteuse au stade localement avancé du CBC est de réduire le volume tumoral afin de permettre au patient un accès à la chirurgie, elle seule, pouvant avoir un objectif curatif. Cet aspect n’a pas fait l’objet d’une évaluation dans l’étude pivot du vismodégib. »

Surveillance du baso après traitement

Il convient ensuite d’effectuer une surveillance régulière

  • selon le rythme recommandé par le médecin

Ce suivi régulier peut être tous les 3 à 6 mois pour les patients à risque (basocellulaires multiples, immunodépression sous-jacente, génodermatose…) et tous les ans pour les autres pendant 5 ans au moins, et, au mieux, à vie.

  • afin d’éviter toute récidive et de surveiller le reste de la peau

Cette surveillance a donc pour but, non seulement, de

détecter une récidive,

En effet, les récidives des basos (estimées à 10% des cas environ) sont constatées à 3 ans pour 2/3 des patients et à 5 ans pour 20% des patients. Un suivi prolongé est donc nécessaire et donc idéalement à vie…

mais aussi de rechercher une nouvelle lésion :

ce risque est évalué de 30 à 45 % à 5 ans et il est par la suite proportionnel au nombre de lésions déjà traitées.

 

 

Traitement et surveillance tirés des recommandations de 2004

Nouveaux traitements du basocellulaire : les thérapies ciblées

Les basocellulaires inopérables ou les rares formes métastatiques de baso peuvent bénéficier d’inhibiteurs de la voie Hedghog, (notamment le vismodegib par voie orale) ou d’inhibiteurs de l’EGF par voie veineuse.

SE FAIRE OPERER D’UN BASO : se faire enlever un basocellulaire par chirurgie

Opération du basocellulaire

 

L’opération du carcinome basocellulaire a le plus souvent lieu au cabinet du dermatologue

Cette intervention a donc le plus souvent lieu sous anesthésie locale par exérèse suture (on enleve le baso et on recoud la peau) en ambulatoire dans 80% des cas

Mais il est possible d’avoir à recourir à un geste de reconstruction plastique (lambeau ou greffe), parfois en plusieurs temps, le plus souvent alors au bloc opératoire et parfois sous anesthésie générale.

La chirurgie est le traitement de première intention des carcinomes basocellulaires. En effet, cela permet de vérifier que tout le baso a été enlevé avec des marges de peau saine, appelées marges d’exérèse.

Les marges d’exérèse

Les marges d’exérèse varient de quelques millimètres à un centimètre, en fonction des critères de gravité définis dans le chapitre sur le traitement du basocellulaire.

Les marges d’exérèse proposées par la conférence de consensus française sont les suivantes :

— baso de bon pronostic : 3 à 4 mm ;

— basocellulaire de pronostic intermédiaire : 4 mm ;

— carcinome basocellulaire de mauvais pronostic : 5-10mm

elles varient de 5 mm pour des tumeurs bien délimitées, à 10 mm ou plus, pour des CBC récidivants ou sclérodermiformes.
Dans tous les cas les marges profondes sont situées au moins dans le tissu graisseux sous-cutané.

On ne peut pas enlever le baso avec les marges préconisées

Si les marges préconisées ne sont pas d’emblée réalisables (présence de structure noble proche comme le nez par exemple), et/ou si une reconstruction est nécessaire (lambeau, greffe de peau… ), un examen histologique de la pièce opératoire est indispensable avant le geste de fermeture ou de reconstruction.

Cette analyse peut se faire, soit

pendant le temps opératoire

étude extemporanée

cette technique nécessite un anatomo-pathologiste disponible au moment de l’intervention, elle ne peut donc être réalisée qu’en milieu hospitalier voire dans une clinique spécialisée. Elle nécessite de congeler la tumeur et de la faire voir sous microscope à l’anatomopathologiste pour qu’il détermine si tout a été enlevé

Il existe un risque de faux négatif (on pense que tout a été enlevé mais ce n’est pas le cas) de 5 % du fait de la moins bonne qualité de la morphologie des cellules en congélation que dans une analyse classique en paraffine au laboratoire, mais les taux de récidives rapportés sont bas (environ 1 à 2% à 5 ans)

technique de Mohs

La chirurgie de Mohs, venant des USA, comprend une exérèse avec de faible marge de la tumeur, puis des recoupes horizontales congelées sont réalisées en périphérie de la tumeur, congelées et lues en extemporané. La faible épaisseur des recoupes (2 mm) faîtes sur l’ensemble de la surface de la perte de substance crée par l’ablation de la tumeur visible, permet de visualiser les trois dimensions de l’espace en 2 dimensions afin de visualiser la totalité des marges en périphérie et en profondeur.

Cette technique est longue et coûteuse car elle nécessite la présence d’un anatomopathologiste durant toute la durée de l’intervention, ainsi que la présence d’un chirurgien spécialiste de la technique. Elle n’est le plus souvent réservée en France qu’a certains services hospitaliers.

De plus les taux de récidive sont proches de la technique extemporanée ou en deux temps (1 % environ pour les tumeurs primitives, 5 à 8% pour les basos récidivants).

La chirurgie de Mohs est donc à réserver aux tumeurs de mauvais pronostic dans les formes de basos récidivés.

soit après l’intervention (chirurgie en deux temps).

Elle permet un examen histologique et un contrôle des marges sur tissu fixé en paraffine au laboratoire avant la reconstruction.

Des pansements sont prescrits au patient sur sa plaie d’exerese en attendant les résultats de l’analyse histologique.

La reconstruction est réalisée dans un deuxième temps (lambeau, greffe… )

Je me suis fait opérer d’un baso mais tout n’a pas été enlevé

Dans le cas d’une exérèse incomplète, la conférence de consensus française recommande une reprise chirurgicale immédiate (taux de récidive d’environ 50 %). Cette reprise chirurgicale s’impose pour les basos de pronostic intermédiaire et de mauvais pronostic. Si celle-ci n’est pas possible, une radiothérapie sera discutée.

Cependant, pour les basos de bon pronostic, cette attitude n’a pas fait la preuve de sa supériorité sur la surveillance clinique régulière et traitement de l’éventuelle récidive.

Les autres traitements du basocellulaire

Voir les traitements du baso

Maladie de Paget du sein (aspect d’eczema du mamelon), du sexe, de l’anus

Maladie de Paget

Maladie de Paget du sein

La maladie de Paget est une forme de cancer (adénocarcinome) in situ (cantonné à l’épiderme), caractérisé par la prolifération de cellules différentes de kératinocytes épidermiques, les cellules de Paget

On distingue la forme touchant le sein et la forme extra-mammaire

Maladie de Paget mammaire, sur le sein

Femmes entre 50 et 70 ans.

Signes cliniques : un eczema unilatéral du mamelon, extensif et résistant aux crèmes

Au début, lésion croûteuse chronique du mamelon, parfois légèrement suintante.

Un eczema unilatéral du mamelon : attention c'est peut etre une maladie de Paget
Un eczema unilatéral du mamelon : attention c’est peut etre une maladie de Paget

Extension progressive, prenant l’aspect d’un eczema du mamelon mais dont les bords sont bien limités : le mamelon et l’aréole sont rouges et squameux, surmontant parfois une zone suintante ou discrètement végétante

Puis évolution vers l’ulcération, la rétraction du mamelon…

Examens complémentaires

Histologie par biopsie devant tout eczema unilatéral du mamelon résistant au traitement (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Recherche par mammographie d’un cancer du sein, de type galactophorique invasif ou in situ, présent dans la quasi totalité des cas.

Traitement

Chirurgical : c’est celui du cancer sous-jacent : mastectomie totale

Maladie de Paget extramammaire (sexe, anus… )

Dans sa localisation extramammaire, la maladie de Paget est moins fréquemment associée à un cancer viscéral sous jacent et sans continuité anatomique (urinaire, prostate… ) puisqu’il n’est présent que dans 1/4 à 1/3 des cas

Le carcinome in situ, cantonné initialement à l’épiderme, peut envahir le derme et de donner des métastases à distance.

La biopsie est indispensable devant toute plaque rouge du sexe résistant aux crèmes

Maladie de Paget de la vulve

Plaque rouge de la vulve, plus ou moins suintante, bien limitée, résistant aux crèmes prescrites par le médecin, provoquant souvent des démangeaisons de la vulve

Rechercher des cancers des voies urinaires, de l’utérus et des ovaires et cancer du sein

Maladie de Paget de l’anus

Plaque rouge de l’anus ou de la marge anale, plus ou moins suintante, bien limitée, résistant aux crèmes prescrites par le médecin

Rechercher des cancers du tube digestif dans près de 30 % des cas (carcinome épidermoïde anal, adénocarcinome rectal ou colique) et plus rarement de la prostate.

Maladie de Paget du gland et de la verge

Plaque rouge du gland ou de la verge, plus ou moins suintante, bien limitée résistant aux traitements locaux.

Forme évoluée de Paget du sexe de l’homme

Rechercher des cancers urinaires ou de la prostate.

Traitement de la maladie de Paget du sexe et de l’anus

Outre le traitement du cancer sous jacent

Exérèse chirugicale souvent difficile car les lésions sont souvent histologiquement multifocales (exérèse incomplète) -> Chirurgie de Mohs si possible.

Maladie de Paget non invasive

Exérèse avec marge saine en profondeur et latéralement
Maladie de Paget invasive ou associée à un cancer sous-jacent

Exérèse avec marge de peau saine de 2 cm, associée à un curage des aires ganglionnaires de drainage. Radiothérapie complémentaire en cas de présence de métastases ganglionnaires.

Surveillance de la maladie de Paget du sexe et de l’anus

Surveillance régulière de la peau et des organes de voisinage est indispensable à la recherche de récidives et d’apparition de cancers viscéraux du voisinage :

Maladie de Paget non invasive

Surveillance clinique, tous les 6 mois les trois premières années puis annuelle toute la vie. Recherche régulière de cancer sous-jacent par examens cliniques, biologiques et radiologiques
Maladie de Paget invasive ou associée à un cancer sous-jacent

C’est le stade évolutif du cancer invasif et/ou du cancer sous jacent qui dicte la surveillance

 

RISQUES DES CREMES SOLAIRES : danger à utiliser une crème solaire?

Dangers et risques des crèmes solaires ?

Un certain nombre de reproches sont régulièrement faits à l’encontre des produits de protection solaire : allergie, rôle de perturbateur endocrinien, augmentation du risque de cancer de la peau en mettant des cremes solaires?… Essayons de démêler le vrai du faux aux yeux de la science

Y a-t-il un danger à utiliser les cremes solaires?

Introduction :

Les crèmes solaires sont constituées de filtres chimiques et/ou de filtres minéraux.

Les filtres chimiques

sont des substances absorbant les UV alors que

les filtres minéraux

sont constitués de poudre très fine de Dioxyde de Titane et de dioxyde de Zinc réfléchissant les UV.

1/ Les filtres solaires chimiques

Les filtres contenus dans les cremes solaires sont accusées de nombreux maux plus ou moins avérés :

1.A/ Allergie aux filtres chimiques de la creme solaire

On observe des allergies de type

– eczema de contact :

il s’agit d’un eczema de contact ou allergie de contact à un filtre chimique survenant le plus souvent quelques jours après l’application d’un écran solaire, sur les zones où il a été appliqué

– eczema photoaggravé :

il s’agit d’un eczema s’aggravant après exposition au soleil, survenant le plus souvent sur les zones exposées au soleil et sur lesquelles la creme solaire a été appliquée

– des allergies croisées entre le ketoprofène (molécule contenue dans des gels anti inflammatoires) et l’octocrylène,

un filtre résistant à l’eau, photostable et stabilisateur des autres filtres chimiques. On trouve de l’octocrylène dans de nombreuses cremes solaires et des cosmétiques anti age. Il est probable que les personnes qui se sont sensibilisées en appliquant du kétoprofène deviennent plus réactives à d’autres substances chimiques dont l’octocrylène

De nombreux filtres chimiques et en particulier l’octocrylène sont susceptibles de provoquer des allergies de contact. On recommande d’ailleurs d’éviter si possible les filtres chimiques chez les jeunes enfants.

L’allergie à l’octocrylène provoque un eczéma de contact avec allergie croisée au kétoprofène (Ketum* gel anti inflammatoire)

1.B/ Les filtres chimiques se comportent-ils comme des pertubateurs endocriniens ?

Il existe dans notre environnement de nombreuses substances ayant une structure chimique proche de celle de certaines hormones sexuelles ou susceptibles d’interagir avec des récepteurs aux hormones sexuelles. Ces substances ont donc le plus souvent un faible role hormonal.

La pénétration transcutanée des filtres : pénètrent-ils dans l’organisme

On sait que la pénétration d’un produit appliqué sur la peau dépend notamment de l’état de la peau (la pénétration est multipliée par 3 en cas de rougeur, par 7 en cas de gros coup de soleil), et de l’âge car la peau est plus fine et joue moins sont rôle de barrière chez les enfants (la pénétration est multipliée par 1,7 chez l’enfant et 2,7 chez le nourrisson).

On sait qu’on retrouve certains produits appliqués sur la peau dans les urines de 48 h (par exemple on a retrouvé 4 % de la quantité d’acide paraminobenzoique appliqué sur la peau dans une étude) dont on sait qu’il sensibilise la formation de dimères dans l’ADN.

Enfin, il semble que la pénétration transcutanée soit très variable d’un filtre solaire à l’autre. Elle semble inexistante pour le dibenzoylméthane, le phénylbenzymidazole sulfonique, les Mexoryl®, l’octocrylène ou les tinosorb / minime pour l’octylsalicylate, le méthoxycinnamate / mais significative pour le benzophénone-3, le 3-4-méthyl-benzylidène-camphre (4-MBC) et le 3-benzylidène camphre (3BC).

Cependant, une etude de 2019, randomisée donne des résultats discordants pour  l’octocrylène, ainsi que pour l’avobenzone, l’oxybenzone et de l’écamsule, montrant qu’ils sont absorbés de façon systémique. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a émis une alerte indiquant que les principes actifs dont l’absorption systémique est supérieure à 0,5 ng/ml doivent faire l’objet d’une évaluation non clinique, y compris des études portant sur la cancérogénicité systémique, le développement et la reproduction.

Cette étude a réparti 24 participants en bonne santé de façon randomisée en quatre groupes recevant chacun 2 mg de chacun de ces écrans solaires/cm2 sur 75 % de la surface du corps, 4 fois par jour, pendant 4 jours. 30 échantillons de sang ont été prélevés sur une période de 7 jours auprès de chaque participant pour évaluer la concentration plasmatique maximale de ces 4 écrans solaires.

Resultat, des concentrations plasmatiques supérieures à 0,5 ng/ml ont été observées pour les 4 écrans solaires testés, après 4 applications le 1er jour.

Ainsi, les auteurs ont conclu que l’utilisation de creme solaire, dans des conditions d’utilisation maximales, présente une absorption systémique supérieure à celle recommandée par la FDA mais que les résultats de cette étude ne suggèrent pas la suspension de l’utilisation des cremes solaires.

Que sait-on aujourd’hui sur les filtres chimiques et leur rôle perturbateur endocrinien ? :

  • on retrouve de faibles traces de filtres chimiques dans les urines humaines après application sur la peau. Il semble en effet qu’entre 0,1% et 5% des filtres chimiques peuvent être absorbés à travers la peau. Ce taux d’absorption varie en fonction de l’état de la peau (une peau irritée par un eczema ou un coup de soleil par exemple absorbe plus) et l’age (les enfants et les nourrissons absorbent plus)

  • on a mis en évidence un role oestrogénique des filtres chimiques chez les souris (augmentation du poids de l’utérus, modification du comportement sexuel) en leur administrant des doses importantes des deux filtres ayant la plus forte activité oestrogénique, le 4-methylbenzylidène camphre (4-MBC) et le 3-benzylidène camphre (3-BC) avant l’accouplement, pendant la gestation, la lactation ainsi qu’à leurs descendants jusqu’à l’âge adulte. Tous ces résultats ont été obtenus par une administration orale continue et prolongée à très fortes doses ce qui ne correspond pas à la réalité d’utilisation des cremes solaires compte tenu de la faiblesse de l’absorption des filtres solaires. Il semble de plus que les filtres solaires chimiques aient un pouvoir oestrogénique très inférieur aux phyto-oestrogènes (oestrogènes naturels présents dans le soja par exemple) chez l’homme.

Le role pertubateur endocrinien des cremes solaires est donc peu probable chez l’homme car le taux d’absorption transcutanée est faible et les doses sont donc inférieures aux doses normalement autorisées.

Cependant, on a trouvé dans une étude au moins un filtre solaire dans 75% des échantillons de lait maternel et il s’agissait dans 20% du 4-méthyl-benzylidène-camphre (4-MBC), on peut donc supposer une exposition de l’enfant à ce perturbateur endocrinien potentiel en cas d’allaitement, et pendant la grossesse? Cependant ces taux sont retrouvés tant en été qu’en hiver, ce qui laisse penser que leur présence dans le lait maternel n’est pas à relier à l’usage de cremes solaires mais plutôt de cosmétiques (crèmes anti rides, lotions, rouge à lèvre, laques capillaires, shampoings etc.)…

Le « Plan d’action national sur la fertilité » recommande de limiter l’incorporation de la benzophénone-3 dans les produits cosmétiques à une concentration maximale de 6% en tant que filtre UV et de 0,5% en tant que conservateur, pour les produits destinés aux adultes et de ne pas utiliser la benzophénone-3 chez les enfants

Contamination de la biosphère…

Quel est l’impact environnemental des quantités de filtres chimiques contenus dans les cremes solaires, les peintures anti UV etc. déversés dans les lacs, rivières et océans?

2/ Filtres minéraux : des nano-particules ?

Les nano-particules sont des substances tellement petites qu’elles sont suspectées de pouvoir pénétrer dans les cellules et d’interagir avec l’ADN (le dioxyde de titane peut induire des dommages photooxydatifs à l’ADN par la formation de radicaux libres de type péroxyde d’hydrogène). Les filtres minéraux sont des poudres de dioxyde de titane et de dioxyde de zinc. Il semblerait néanmoins que ces filtres ne sont pas absorbés par la peau, car ils formeraient des agrégats trop gros pour pénétrer dans les cellules cutanées.

Une étude de 2018 a évalué l’innocuité de l’application répétée d’écran solaire contenant des nanoparticules d’oxyde de zinc sur la peau humaine mais il semble que les volontaires n’aient pas appliqué de crème solaire mais des agglomérats de nanoparticules d’oxyde de Zinc pendant cinq jours. La pénétration cutanée des nanoparticules intactes et la toxicité cutanée locale ont été évaluées. Il semble d’après cette étude que les nanoparticules d’oxyde de Zinc se sont déposées à la surface de la peau et dans les plis cutanés, mais qu’aucune pénétration ni toxicité cellulaire n’a été détectée dans l’épiderme. Seule la concentration d’ions de zinc dans l’épiderme a légèrement augmenté.

Cette étude ne s’intéresse pas au dioxyde de Titane, or on sait qu’ il faut être vigilant vis-à-vis des sprays en contenant car le dioxyde de titane car ils provoqueraient des lésions inflammatoires chroniques pulmonaires en cas d’inhalation.

De même, mieux vaut ne pas utiliser de crème solaire au dioxyde de Titane  sur la peau lésée, par exemple après un coup de soleil

3/ Les crèmes solaires limitent-elles les effets bénéfiques des UV (vitamine D notamment)?

On sait (voir effet du soleil sur la peau) que les UV font synthétiser de la vitamine D.

La quantité d’UV nécessaire à une synthèse de vitamine D en quantité suffisante parait très faible, par exemple, une exposition des mains et du visage entre une demi-heure et deux heures par semaine est suffisante pour une synthèse normale de vitamine D

Il semble donc que l’usage des cremes solaires ne diminue probablement pas les taux de vitamine D

4/ Les cremes solaires : source de comportement à risque?

 

L’usage de la creme solaire a souvent pour but de bronzer sans coup de soleil, ainsi, les personnes ont tendance à s’exposer plus longtemps sans coup de soleil, ce qui est très mauvais car une partie des UV passe dans la peau et la sensation de cuisson s’estompe, incitant à rester plus longtemps au soleil.

Rappelons que les cremes solaires ont surtout pour but de réduire le risque de cancer de la peau et de vieillissement cutané accéléré, pas à s’exposer plus longtemps!

Conclusion

Il existe donc des doutes quant à l’innocuité des cremes solaires.

En revanche, il est prouvé que les cremes solaires (et plus généralement la protection solaire) diminuent le risque des cancers cutanés mais pas à elles seules (voir l’article les cremes solaires protègent-elles du cancer de la peau?)

Efficacité de la creme solaire (même si on ne la voit pas) : elle rend opaque aux UV

On ne répétera cependant jamais assez que dans la stratégie de protection solaire, les cremes solaires arrivent en derniere position, derriere la recherche de l’ombre, l’absence d’exposition entre 11H et 16h l’été et le port de vetements couvrants, et qu’il n’est pas recommandé d’utiliser uniquement les cremes solaires pour se protéger du soleil, en dehors des zones non couvertes par les vetements : les cremes solaires n’ont vraiment d’interet que lorsqu’on respecte les autres règles de protection solaire

Voir comment choisir une crème solaire

 

En savoir plus sur la protection solaire

TRAITEMENT DU MELANOME MALIN : traitement du mélanome

Traitement du mélanome

1/ Traitement du mélanome de la peau sans métastase



Recommandations de la conférence de consensus de 2016

A/ Les marges d’exérèse de la tumeur initiale (melanome).

Marges d’exérèse selon l’épaisseur de Breslow :

Mélanome in situ = 0,5 cm

0-1 mm = 1 cm

1,01-2 mm = 1-2 cm

2 mm = 2 cm

Mélanome de Dubreuilh non invasif : Marge de 1 cm recommandée. En cas d’impossibilité, une marge de 0,5 cm est acceptable (nécessité dun contrôle histologique strict des berges )

B/ Mélanome supérieur à 1mm voire supérieur à 0.8mm ulcéré : recherche du ganglion sentinelle lors de la reprise élargie.

Il s’agit de la recherche d’un premier ganglion atteint par la maladie en injectant peu de temps après la chirurgie un produit radioactif visible au scanner et à la scintigraphie.

L’injection de la substance radioactive se fait quelques heures avant l’intervention chirurgicale.
Le produit  est absorbé par les vaisseaux lymphatiques et circule jusqu’aux premiers ganglions (le ou les ganglions sentinelles) en amont
du mélanome.
Lorsque le produit utilisé est une substance radioactive, le ou les ganglions sont localisés grâce à une scintigraphie effectuée par un médecin nucléaire avant l’intervention et à une sonde peropératoire utilisée par le chirurgien pendant l’opération.
Le ou les ganglions sentinelles alors repérés, le chirurgien les retire en faisant une petite incision au-dessus d’eux sous anesthésie générale. Le plus souvent, cette incision n’est pas réalisée au même endroit que celle de l’exérèse de la tumeur. Il y a donc deux cicatrices.
Lors de cette opération, un à trois ganglions lymphatiques sont  habituellement enlevés.

La recherche du ganglion sentinelle n’est pas recommandée systématiquement chez un patient ne présentant pas de ganglion cliniquement décelable. Elle peut être proposée à un patient présentant un mélanome de + de 1 mm d épaisseur ou ulcéré. Il faut faire un scanner TAP et cérébral avec injection et coupes ganglionnaires avant.

Mais cette recherche peut aussi être proposée en cas de tumeurs de moindre épaisseur (ex: 0.8 mm ulcéré). Cela est discuté en Réunion de Consultation Pluridiciplinaire

En cas de ganglion sentinelle positif, on peut envisager un traitement adjuvant (voir plus loin) pendant 1 an afin de diminuer le risque de rechute :
• immunothérapie anti-PD-1 intraveineuse
• OU, pour les patients porteurs d’un mélanome muté BRAF V600, thérapie ciblée anti-BRAF/MEK orale.
NB, la présence d’une micrométastase au ganglion sentinelle n’implique plus la réalisation d’un curage ganglionnaire dans l’immense majorité des cas (preuve de l’absence de bénéfice thérapeutique).

En cas de ganglion sentinelle négatif, pour les mélanomes épais considérés comme à haut risque de rechute (à partir de T3b soit Breslow > 2 mm ulcéré), le patient peut être
éligible à un essai clinique adjuvant (anti-PD-1 vs placebo pendant 1 an).

C/ Le bilan initial.

– Examen clinique : ensemble du tégument, palpation des aires ganglionnaires, recherche d’hépato-splénomégalie

– Examens paracliniques :

  • Lors de l’évaluation diagnostique initiale des stades IIA et IIB

– Examen clinique complet, notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires.

– Échographie ganglionnaire de l’aire de drainage.

  • Lors de l’évaluation diagnostique initiale des stades IIC et IIIA

– Examen clinique complet, notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires.

– Échographie ganglionnaire de l’aire de drainage stade IIC.

En option mais mieux : examen d’imagerie par scanner cérébral et thoracoabdomino-pelvien injecté avec coupes ganglionnaires

TDM, notamment si la technique du ganglion sentinelle est proposée en stade IIC ou avant curage en stade IIIA.

 

D/ Le traitement adjuvant.

Le traitement adjuvant a pour but de prévenir la rechute après la chirurgie dans le mélanome sans métastases. Cependant, la surveillance sans traitement adjuvant est une option. Le traitement adjuvant peut etre immunothérapie ou par thérapie ciblée (voir plus loin). Il est discuté en consultation hospitalière. Il est indiqué en cas de ganglion sentinelle positif (voir plus haut) ou de mélanome à haut risque de récidive

2/ Mélanome avec métastases

En cas de métastases, la prise en charge est uniquement hospitalière, après discussion en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire

Deux classes de thérapies sont disponibles depuis 2010 pour le traitement du mélanome avec métastase :

l’immunothérapie

on agit directement sur le système immunitaire en le stimulant : anti-CTLA-4, anti-PD-1/anti-PD-L1…

ils sont administrés par voie IV

ce traitement consiste à booster le système immunitaire en renforcant les lyphocytes tueurs de cellules cancereuses

L’immunothérapie a une efficacité clinique souvent remarquable sur le mélanome métastatique, par contre il existe des effets secondaires immunologiques qui peuvent parfois être importants.

L’étude KEYNOTE-716, comparant le pembrolizumab à un placebo, montrent un risque de récidive avec métastase à distance ou de décès réduit de 36 % par rapport à ceux ayant reçu le placebo

et

les thérapies ciblées

elles consistent à attaquer directement les cellules cancéreuses, par voie orale ou IV avec les inhibiteurs de mutations BRAF et de MEK, il s’agit des anti-BRAF (encorafenib) et anti-MEK (binimetinib).

3/ Surveillance du mélanome

Suivi des mélanomes stades IA (T1a) et IB (T1b et T2a)

– Un suivi clinique complet (notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires) seul avec 2 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Auto – dépistage d’un nouveau mélanome et à l’autodétection d’une récidive.

– Un rappel des conseils de photo protection.

Suivi des mélanomes de stades IIA (moins de 2mm avec ulcération) et IIB

– Un suivi clinique complet, notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires avec 2 à 4 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Autodépistage d’un nouveau mélanome et autodétection d’une récidive. – Le rappel des conseils de photo protection

– Une échographie ganglionnaire de l’aire de drainage tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans. Il n’y a pas d’indication à une autre imagerie en l’absence de point d’appel clinique.

Référence :

Conférence de consensus européenne sur le traitement du mélanome, actualisée en 2016

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

PROTECTION SOLAIRE ENFANT : comment protéger les enfants du soleil?

Protéger les enfants du soleil : comment et pourquoi?

Introduction :

Nous avons vu les effets néfastes du soleil sur la peau dans la fiche consacrée aux effets du soleil sur la peau.

La peau des enfants est particulièrement sensible au soleil et la peau des enfants « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reçus pendant l’enfance.

On estime que 90% du risque solaire (vieillissement de la peau, rides, taches, cancer de la peau) est constitué avant 18 ans et notamment durant l’enfance

Il est donc impératif de protéger les enfants du soleil.

Certains parents pensent que le soleil est bon pour leur enfant et qu’il fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire au développement staturo-pondéral de leur enfant.

S’il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche, l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffisent

Protéger les enfants du soleil

Les conseils de protection solaire classiques sont bien évidemment recommandés pour les enfants, mais il est important de renforcer la protection solaire des enfants par rapport aux adultes :

Eviter l’exposition directe de la peau des enfants et des bébés au soleil

Il est important d’éviter autant que possible toute exposition au soleil pour les enfants et pour les bébés. La peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le pus tard possible! La peau de l’enfant est particulièrement fragile au soleil et il convient donc de l’exposer le moins possible, notamment entre 11 et 16h l’été

Cherchez l’ombre !

Essayez de privilégier les zones ombragées pour laisser jouer les enfants et placez votre bébé à l’ombre. Il faut savoir que l’ombre d’un mur protège mieux que l’ombre d’un arbre ou d’un parasol. Il existe dorénavant des tentes constituées de tissu « anti-UV » ayant un indice de protection SPF 50 +

Méfiez-vous des nuages !

Un ciel voilé laisse passer environ 80% des UV! Il ne faut donc pas se fier aux nuages et se protéger autant sous un ciel voilé, un ciel de cumulus… que lorsque le ciel est tout bleu

Méfiez-vous de la réverbération

La réverbération est la retransmission des rayons solaires par une surface claire (eau, sable, neige… ). Les rayons UV atteignent donc les enfants à l’ombre ! Il faut savoir que la réverbération du sable est d’environ 20% des UV et que la neige réverbère environ 80% des UV

Protégez les enfants avec des vêtements

Même à l’ombre, faites porter

des vêtements couvrants aux enfants. Il existe dorénavant des vêtements en textile « anti-UV », pratiques pour les jeux d’eau notamment car ils sont en fibres textiles séchant facilement et s’écartant peu lorsqu’elles sont mouillées. Un T-Shirt classique en coton voit ses mailles s’élargir lorsqu’il est mouillé et protège beaucoup moins du soleil) chapeau à large bord lunettes de soleil adaptées aux enfants…

 

Quelle crème solaire pour les enfants ?

La crème solaire doit être appliquée une demi heure avant l’exposition et renouvelée :

  • une demi heure apres le début de l’exposition – après chaque bain ou séchage à la serviette

  • et si possible toutes les deux heures.

Dans la fiche consacrée au choix d’une creme solaire, vous trouverez un chapitre consacré à la creme solaire pour les enfants et les bébés.

Reproduction d’une interview donnée à la société Fedjoa, fabricant de vetements anti-UV :

I/ On dit que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire à la croissance des enfants, pourquoi cependant est-il important de les protéger du soleil?

La peau des enfants est particulièrement sensible au soleil et elle « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reçus pendant l’enfance. Ainsi, la plupart des effets néfastes du soleil de l’adulte jeune (cancer de la peau, premières rides précoces du visage, taches brunes… ) sont dues a des expositions solaires et des coups de soleil dans l’enfance.
On sait que le risque de melanome (cancer de la peau pouvant être extrêmement agressif, se présentant le plus souvent sous la forme d’une tache foncée) du sujet jeune est directement corrélé avec la fréquence et la sévérité des coups de soleils avant 20 ans.
Il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche, l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffisent amplement.

II/ Comment peut-on protéger au mieux ses enfants, afin de leur éviter des désagréments plus tard?

Tout d’abord, il ne faudrait pas exposer directement au soleil les enfants de moins de 3 ans : la peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le plus tard possible!
Quoiqu’il en soit, pour tous les enfants, il est impératif de suivre les conseils de photoprotection à la lettre, tenant en 3 points dans l’ordre de leur importance :
1/ Pas de sortie au soleil estival entre 11h et 16h,
2/ Privilégier la photoprotection externe par des moyens physiques : chercher l’ombre (mur, parasol ou tente anti UV, arbre à feuillage épais… ) et même à l’ombre (le sable et l’eau réverbèrent les rayons du soleil!), faites-leur porter des vêtements anti UV (combinaison ou T-shirt+short, lunettes de soleil de très bonne facture, chapeau à large bord).
3/ Concernant les crèmes, on recommande généralement de privilégier les crèmes minérales (sans filtres chimiques) avant 7 ans car la peau des enfants a un taux de pénétration plus important et le risque d’allergie aux filtres notamment, est plus important.

III/ Vous suggérez de couvrir les enfants de vêtements anti-UV, mais encore faut-il qu’ils l’acceptent! Et puis n’est-il pas moins onéreux de leur faire porter des vêtements de tous les jours?

Tout est une question d’éducation dès le plus jeune âge
Si vous avez habitué vos enfants à aller à la plage avec des vêtements anti-UV, des lunettes, un chapeau… ils trouveront cela normal
S’ils n’en ont pas encore l’habitude, il suffit de leur expliquer que le soleil est méchant pour leur peau et la brûle
Je fais partie d’une génération d’enfants qui a couru nu sur les plages à toute heure de la journée en plein été. Mais mes parents ne savaient pas. Aujourd’hui nous savons que le soleil est néfaste pour la peau fine de nos enfants et nous récoltons les pots cassés chez les adultes : l’incidence du mélanome (nombre de nouveaux cas) a doublé tous les 10 ans ces dernières décénnies! Pourrons-nous nous justifier auprès de nos enfants devenus adultes alors que nous savions?
On commence à voir de plus en plus d’enfants couverts sur les plages; mais il faut savoir que le coton est un mauvais protecteur : ses mailles se distendent lorsqu’il est mouillé. Qui plus est, on recommande les coloris foncés, or les parents souhaitant que leurs enfant n’aient pas trop chaud, leurs mettent souvent du blanc. Connaissez-vous l’indice de protection d’un T Shirt en coton blanc, même pas mouillé? Il a un indice 4!
Les maillots anti-UV sont à base de textiles aux mailles serrées, même mouillées, séchant vite et parfois limitant même l’adhérence du sable!
J’ai bon espoir, quand je vois les petits anglo-saxons qui pour la plupart ont des combinaisons anti UV sur les plages, que les choses vont se généraliser en France d’ici peu car nous avons toujours du retard.
Voici plusieurs années que j’achète chaque année des vêtements anti-UV et je suis favorablement impressionné par les améliorations progressives que l’on observe d’année en année. Avant, on ne trouvait que des vêtements anti UV mal coupés, dont les motifs manquaient d’originalité et dont le tissu se distendait après quelques lavages. On trouve dorénavant de jolis vêtements de bonne facture, testés 50+, que les enfants ont envie de porter et qui supportent les lavages.

IV/ Soit, mais ne serait-il pas plus simple de les couvrir de crème solaire de la tête aux pieds?

La crème solaire n’est pas la panacée, loin de là, notamment chez l’enfant :
– les indices de protection affichés sont calculés avec une quantité de 2mg/cm² de peau. Or, en pratique, on applique en général 0,5 à 0,7mg/cm² : vous pouvez donc diviser les indices par 3 en pratique! C’est pour cela qu’on recommande un indice de protection minimum de 30 dans nos contrées
– comme je l’ai déjà dit, on recommande des crèmes minérales avant 7 ans, or ces dernières sont blanches et épaisses. Pour les plus grands, on fait maintenant de bons produits solaires avec des filtres efficaces, une galénique agréable etc. Or on recommande d’appliquer de la crème 20 minutes avant le début de l’exposition, 20 minutes après le début puis toutes les 2h et après chaque bain. Calculez le budget que cela représente pour une famille! Le port de vêtements anti-UV permet de n’appliquer de crème que sur les zones découvertes
– enfin, il y a de nombreuses controverses sur l’innocuité des crèmes solaires (allergies aux filtres chimiques, présence de nano-particules, contamination de la biosphère, pénétration transcutanée chez l’enfant… )

V/ Bon, mais ils vont bronzer quand même? Et une fois bronzés, on peut les protéger moins?

Le bronzage est une réaction de défense de la peau, qui produit un pigment afin de tenter d’absorber les UV dans les couches superficielles de la peau et de les empêcher de pénétrer dans les couches profondes. Mais ce mécanisme de défense est très imparfait et il se fait parfois au dépens d’un coup de soleil, notamment chez les peaux claires.
Les enfants prennent quand même un teint halé avec une photoprotection efficace, mais sans coup de soleil. Une fois halés, il ne faut pas les protéger moins car comme je le disais précédemment, leur peau garde en mémoire les mutations cellulaires provoquées par les UV.
Dernier conseil, méfiez-vous des nuages : un ciel voilé laisse passer environ 80% des UV!

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté /Mauvais grain de beauté
Cancer de la peau : cancer basocellulaire / cancer spinocellulaire / melanome Le soleil et la peau / Protection solaire / Crème solaire /Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ? Taches brunes / taches solaires / Traitement taches brunes / laser taches

 

DERMITE DES PRES : la dermite des prés ou photophytodermatose

Dermite des prés

Dermite des prés
Dermite des prés

Photosensibilisation par mécanisme phototoxique liée aux bergaptènes contenus dans les végétaux.

Deux jours environ après le contact

Herbes + peau mouillée (transpiration) + soleil

Eruption dessinant parfois la forme des feuilles ou des herbes, pouvant etre bulleuse, puis pigmentation séquellaire

Dermite des prés
Dermite des prés

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)


Dermocorticoide / protection solaire

LYMPHOMES CUTANES : le lymphome de la peau

LES LYMPHOMES CUTANES

 Pr Marie BEYLOT-BARRY

Service de Dermatologie, Hôpital du Haut-Lévêque à Pessac marie.beylot-barry@chu-bordeaux.fr

Investigateur principal du

REGISTRE AQUITAIN DES LYMPHOMES CUTANES

photombb

1/ Que retenir de la nouvelle classification des lymphomes cutanés ?

Pr Marie Beylot-Barry :

Ces dernières années ont été marquées par le travail du groupe des lymphomes cutanés de lEORTC qui a permis de mettre au point la classification des lymphomes cutanés primitifs dont loriginalité est de prendre en compte non seulement leurs particularités anatomo-cliniques mais aussi leur évolutivité et donc leur pronostic. Ainsi, cette classification a un intérêt depuis 2005 intégrée dans la classification internationale de lOMS (Blood 2005).

A côté du groupe bien connu des lymphomes cutanés T épidermotropes (mycosis fongoïde et syndrome de Sézary) qui représente plus de la moitié des lymphomes cutanés, plusieurs entités ont été individualisées parmi les lymphomes non épidermotropes. Ainsi, les lymphoproliférations cutanées T CD30+ constituent, après le mycosis fongoïde, le groupe de plus important (20% des lymphomes cutanés primitifs). Ce spectre comprend les lymphomes cutanés à grandes cellules T CD30+, les papuloses lymphomatoïdes et des formes intermédiaires entre les deux (formes frontières et formes de passage). Les séries publiées depuis leur individualisation ont permis d’établir le bon pronostic des lymphomes cutanés primitifs CD30+ (que les cellules soient anaplasiques, pléomorphes ou immunoblastiques) avec une survie à 5 ans > 90%, les opposant au pronostic défavorable des localisations cutanées secondaires de lymphomes systémiques CD30+ (survie à 5 ans = 24%). Ceci justifie donc, une fois le diagnostic établi, une prise en charge thérapeutique particulière adaptée à leur bon pronostic et à leur évolutivité (régression spontanée possible notamment) et les chimiothérapies agressives n’ont en particulier plus leur place sauf en cas d’ extension extra-cutanée secondaire qui est exceptionnelle.

Devant une lymphoprolifération cutanée CD30+, il faut d’abord s’assurer de son caractère primitif avec un bilan d’extension complet (scanner, biopsie médullaire -sauf pour les papuloses lymphomatoïdes typiques, où elle nest pas systématique) pour éliminer un lymphome systémique CD30+ concomitant où les lésions cutanées ne seraient qu’une manifestation secondaire. Lhistoire clinique permettra aussi déliminer un mycosis fongoïde secondairement transformé en lymphome à grandes cellules CD30+, cette transformation signant un tournant évolutif dans l’histoire du mycosis fongoïde. Enfin, il faut éliminer une immunodépression sous-jacente (VIH, iatrogène) qui aurait pu favoriser l’apparition de cette lymphoprolifération CD30+ et qui pourrait impliquer une prise en charge particulière. Une fois le caractère primitivement cutané et primitivement CD30+ établi et en l’absence d’immunodépression, trois cas de figures sont possibles : il s’agit soit d’un lymphome cutané CD30+ typique (nodules et/ou tumeurs uniques ou multiples), soit d’une papulose lymphomatoïde typique (papules et nodules évoluant par poussées spontanément régressives), soit de formes intermédiaires associant les caractères cliniques et histologiques des deux entités.

  • Devant un lymphome cutané primitif CD30+ typique, labstention thérapeutique est possible si lon observe une régression spontanée complète, possible dans ce type de lymphome dans 20% des cas. En labsence de régression, la lésion peut être enlevée chirurgicalement si sa taille et sa localisation le permettent être traitée par radiothérapie. Plus rarement, il s’agit de lésions disséminées, pour lesquelles on peut proposer un traitement par METHOTREXATE (15 à 20 mg IM/ semaine) qui peut obtenir une rémission complète prolongée, voire de lINTERFERON ou du BEXAROTENE. Des irradiations de différentes localisations ont aussi été proposées. Parfois, malgré le traitement entrepris, des récidives cutanées sont observées qui ne sont pas forcément associées à un mauvais pronostic mais qui retentissent sur la qualité de vie.

 

  • Devant une papulose lymphomatoïde typique, un bilan d’extension n’est pas indispensable. Si les lésions sont discrètes et peu symptomatiques, aucun traitement n’est nécessaire, même si les dermocorticoïdes peuvent être ponctuellement utilisés. En cas de lésions plus diffuses et gênantes avec un risque cicatriciel, une photothérapie (PUVAthérapie, UVB) peut être proposée afin d’accélérer la disparition des lésions. Une autre alternative est la CARYOLYSINE en badigeons. Dans des cas résistants, le METHOTREXATE à faibles doses peut être proposé avec un effet durable. L’INTEFERON-alpha a été utilisé très ponctuellement dans cette indication avec un bon résultat immédiat.

 

  • Dans certains cas, le malade peut avoir soit des lésions évoquant cliniquement une papulose lymphomatoïde mais avec une histologie de lymphome CD30+, soit une clinique de lymphome et une histologie de papulose, ce dernier cas étant particulièrement fréquent chez l’ enfant . Dans ces cas frontières, après un bilan d’extension, c’est la clinique qui guide le choix thérapeutique, en tenant compte de l’évolution spontanément régressive de certaines lésions.

Ainsi, la reconnaissance du spectre des lymphoproliférations cutanées CD30+ a été un pas essentiel ces dernières années car elle a permis de définir une attitude peu agressive adaptée à leur bon pronostic. Toutefois, le suivi prolongé de ces malades est nécessaire du fait de la possible association à un lymphome cutané ou systémique pour les papuloses lymphomatoïdes et de l’apparition tardive d’une extension extra-cutanée pour les lymphomes cutanés CD30+ sans que lon ait identifié de marqueur prédictif d’une telle évolution. Ces lymphoproliférations, originales par leur clinique et leur histologie inquiétante, leurs épisodes de régression spontanée et leur bon pronostic offrent un champ de recherche passionnant pour identifier les mécanismes moléculaires intervenant dans leur histoire si particulière.

 

Dautres entités ont plus récemment été identifiées et doivent être connues, même si elles sont rares, telles que les lymphomes CD8+ agressifs, les lymphomes T à type de panniculites ou encore les proliférations cutanées CD4+/CD56+.

 

Une revue de ces entités et de leur pronostic est disponible dans le numéro spécial « lymphomes cutanés » des Annales de Dermatologie publié en 2005.

2/ Quelle est la stratégie thérapeutique actuelle pour le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary ?

Pr Marie Beylot-Barry :

Il nexiste quasiment aucune étude prospective randomisée dans ce domaine mais soit des études rétrospectives, soit de petites séries. Le choix thérapeutique sera surtout orienté par le degré de latteinte cutanée (extension et infiltration des lésions).

Lévolution du mycosis fongoïde est lente avec au stade de début une médiane de survie de plus de 25 ans, voire une survie identique à celle de la population normale pour les stades les plus, précoces. La plupart des malades sont vus au stade débutant de plaques peu infiltrées où le traitement doit être peu agressif, avec comme principal objectif la qualité de vie. En effet, des traitements plus lourds (chimiothérapie ou électronthérapie) napportent aucun gain en terme de survie ou de durée de rémission.

· Lorsque les lésions sont peu étendues (< 1O% de la surface corporelle : stade Ia) les dermocorticoïdes de niveau I et les chimiothérapies locales (CARYOLYSINE mais aussi CARMUSTINE, intéressant en cas dintolérance à la CARYOLYSINE), seront utilisées en première intention. En cas de plaques étendues (stade Ib), la CARYOLYSINE et la CARMUSTINE peuvent être utilisées en badigeons corps entier ainsi que la PUVAthérapie qui peut être associée au SORIATANE. Ces traitements permettent dobtenir aux stades de début des taux de réponse comparables de lordre de 80% avec toutefois un taux de récidive important dans les 5 ans ce qui amène à proposer un traitement minimal dentretien.

· Au stades plus avancés (plaques diffuses résistantes aux traitements pré-cités, érythrodermie, tumeurs), il faut alors avoir recours à des traitements généraux : ré-PUVA, électronthérapie corporelle totale pour des plaques infiltrées diffuses sans adénopathies, radiothérapie localisée sur les tumeurs, Interféron alphe (5 et 10 millions d’unités 3 fois/semaine), Méthotrexate (15-25 mg/semaine) ou encore Bexarotène.

Pour le syndrome de Sézary, les traitements permettent le plus souvent des réponses partielles et transitoires. Les principaux traitements sont lassociation CHLORAMINOPHENE-Prednisone ou le METHOTREXATE à faibles doses qui sont en général bien supportés chez les sujets âgés. Lorsquelle est disponible, la photochimiothérapie extra-corporelle (photopherèse) est une alternative intéressante qui est même le traitement de première intention en cas de syndrome de Sézary récent chez un patient non préalablement traité par chimiothérapie. Toutefois, son effet sur la survie na pas été validé par des études prospectives. Elle peut être associée à un traitement par INTERFERON ou par BEXAROTENE. A ce stade, comme pour les mycosis fongoïdes avec tumeurs ou avec une atteinte viscérale, les polychimiothérapies peuvent être essayées en cas déchec mais leur effet est transitoire avec chez ces patients déjà immunodéprimés des complications infectieuses pouvant être à lorigine du décès. A lheure actuelle, des approches thérapeutiques se tournent vers limmunothérapie plus spécifiques (anticorps monoclonaux, protéines de fusion couplant la toxine diphtérique et linterleukine 2…) mais leur place nest pas encore clairement déterminée.

Une revue des traitements disponibles dans les lymphomes cutanés T et une proposition de « guidelines » (validée par les membres du Groupe Français d’Etude des Lymphomes Cutanés) sont disponibles dans le numéro spécial « lymphomes cutanés » des Annales de Dermatologie publié en 2005.

Pour aller plus loin,

Traitement et prise en charge des lymphomes T cutanés

3/ Pourquoi un registre des lymphomes cutanés en Aquitaine ?

Pr Marie Beylot-Barry :

L’incidence des lymphomes cutanés est mal connue en labsence détudes épidémiologiques systématiques et exhaustives mais elle semble augmenter. Ce recueil a pour but de mieux connaître lincidence des lymphomes cutanés en Aquitaine et la répartition entre les différents types. Les principales caractéristiques des lymphomes sont enregistrées et les diagnostics validés au cours de réunions multidisciplinaires trimestrielles. Dautre part, un questionnaire est rempli par le malade concernant les facteurs environnementaux qui pourraient avoir favorisé lapparition du lymphome. La standardisation du recueil des données cliniques parallèlement à celui des prélèvements biologiques, permet une expertise diagnostique et la constitution dune tumorothèque annotée dynamique puisquelle comprend non seulement des données initiales mais aussi évolutives ce qui constitue une source dinformation essentielle pour des études spécifiques de tel ou tel type de lymphomes cutanés.

 

QUELLE CREME SOLAIRE CHOISIR ? comment choisir sa crème solaire?

Choisir une crème solaire : laquelle choisir? Comment choisir?

Comment choisir sa creme solaire

Introduction :

Les effets négatifs du soleil sur la peau sont nombreux et beaucoup de ces manifestations solaires pourraient etre evitées si la peau etait correctement protegee du soleil (voir les conseils de protection solaire).

Choisir une creme solaire

Pour choisir une creme solaire, il faut controler plusieurs points importants qui vont déterminer la capacité de protection solaire de la crème et notamment :

IP ou SPF pour Sun Protection Factor : l’indice de protection de la creme solaire, au moins 30

L’indice de protection solaire doit etre de préférence supérieur à 30 (« protection haute »).

En effet, les tests effectués en laboratoire pour déterminer l’indice de protection d’une creme solaire, sont effectués avec des quantités de produit en général tres importantes (2mg/cm² de peau), en tout cas beaucoup plus importantes que celles que l’on s’applique habituellement sur la peau ! : on peut en pratique diviser l’indice de protection par 3 ou 4 en utilisation courante !!

Autant dire qu’une crème solaire ayant un indice inférieur à 30 (« protection haute ») protège très peu la peau du soleil en conditions d’utilisation « normales ».

Ne pas oublier les UVA

Il faut aussi savoir que cet indice de protection (IP ou SPF) concerne en général uniquement les Ultraviolets de type B (UVB), c’est-à-dire les UV qui sont responsables du coup de soleil. Or on sait que les UVA sont eux aussi néfastes pour la peau et qu’il faut aussi s’en protéger. Les UVA longs (pénétrant plus dans la peau) seraient responsables d’un tiers des cancer de la peau

Vérifiez donc que la creme solaire protege aussi contre les UVA. L’idéal est que le sigle UVA soit entouré car il signifie alors que la protection UVA est conforme aux normes européennes

Creme solaire affichant le sigle UVA conforme aux normes européennes

Faites-vous plaisir!

Il existe dorénavant de nombreuse galéniques de produits solaires agréables à appliquer même dans les poils pour les hommes, non gras, ne donnant pas un aspect blanc et blafard… On peut citer parmi ceux ci les sprays, brumes sèches, laits, crèmes fluides, émulsions…

Une crème solaire quasiment invisible (photo de gauche enlumiere visible) peut quand même rendre opaque aux UV (photo de droite en ultra violet)

Attention à l’eau

Veillez à avoir un produit résistant à l’eau si vous vous baignez. Et n’omettez quand même pas d’en remettre apres chaque bain et toutes les deux heures

Crème solaire pour enfants?

La protection solaire des enfants ne doit pas s’arrêter à la seule crème solaire.

Il est judicieux pour les zones exposées car non protégées par les vêtements et l’ombre, de choisir des cremes solaires pour enfants car elles sont souvent moins riches en filtres chimiques et plus riches en filtres minéraux. De même, elles sont souvent exemptes de parfums pour éviter les allergies au parfum

On recommande parfois d’utiliser préférentiellement des crèmes minérales uniquement chez les enfants dans les premières années de vie pour limiter le risque d’allergie aux filtres chimiques notamment.

Il y a cependant de nombreuses controverses à ce sujet et la meilleure protection de l’enfant reste l’ombre et les vêtements couvrants. De plus un bébé de moins de 3 ans ne devrait jamais être exposé directement au soleil

En savoir plus

Document pdf de la DGCCRF

Voir l’article « Danger ou risques des crèmes solaires? » et les cremes solaires protegent-elles du cancer de la peau?

Interview du Dr Christelle COMTE, dermatologue , Paris

protection soleil

On ne repetera jamais assez que les produits solaires ne devraient apparaître qu’en troisieme position dans les conseils de photoprotection, apres l’absence d’exposition entre 11h et 16h et la photoprotection externe (chercher l’ombre, porter des vêtements amples et couvrants… ). Quels conseils pouvez-vous donner pour le choix d’un produit solaire, en fonction du type d’exposition, du type de peau, du phototype…

J’aurais tendance à dire qu’il faut simplifier cette question des indices, afin que la photoprotection soit mieux respectée par tous. (La législation est d’ailleurs en train de changer cela, en instaurant, à la place des indices de protection, 4 grandes catégories: très haute protection, haute protection, protection moyenne, faible protection.) Pour simplifier, et compte-tenu de la quantité réellement appliquée par les patients (nettement inférieure à celle utilisée pour calculer les indices), ainsi que de leur rythme d’application (rarement renouvelé), je préfère toujours recommander un indice maximal (SPF 50) pour tout le monde, en dehors des phototypes foncés (que l’on pourrait qualifier de « méditerranéen » et plus) qui peuvent se contenter de faibles indices de protection. En effet, le but du dermatologue n’est pas d’aider le public à se constituer un beau bronzage, mais à limiter au maximum l’irradiation solaire. Il n’y a jamais aucun inconvénient à appliquer un indice trop fort (à l’exception d’une personne d’origine africaine qui se mettrait un écran total toute l’année et qui pourrait être déficitaire en vitamine D… )

Pour les expositions extrêmes (marins, séjours en bateau, sports d’eau), et surtout chez les hommes, une photoprotection par voie interne peut être associée. La seule association de vitamines qui a fait la preuve de son efficacité (modérée) dans une étude publiée dans une revue scientifique est l’Oenobiol° solaire (NB: pas de conflit d’intérêt). Chez les femmes, il est préférable de déconseiller cette supplémentation orale de manière prolongée en raison d’un risque augmenté de développer un mélanome (HR = 4) (1)

On recommande le plus souvent l’utilisation de filtres minéraux chez les enfants. Quelles en sont les raisons? A partir de quel age peut-on utiliser des filtres chimiques ? Ces produits pénètrent-ils dans l’organisme? Quel est leur inocuité?

 

Ces « filtres » minéraux sont de manière plus précise appelés « écrans minéraux », pour la raison qu’ils ne transforment ou n’absorbent pas de rayonnement, mais se contentent de le réfléchir, à la manière de petits miroirs si vous préférez. Des miroirs dont le diamètre est de l’ordre du micron. Ils sont totalement inertes (ce sont des minéraux: du titane, du zinc… ), ce qui explique leur excellente tolérance et leur utilisation chez les enfants, et évite de les sensibiliser à une molécule chimique (filtre) potentiellement allergisante. Revers de la médaille: leur côté blanc, qui limite leur utilisation chez l’adulte.

Contrairement à ces écrans qui sont des bloqueurs physiques, qui protègent aussi bien des UVA que des UVB, et ne pénètrent pas dans la peau (tant qu’ils ne sont pas trop micronisés), il y a les absorbeurs chimiques (les filtres), qui sont des molécules absorbant spécifiquement dans une longueur d’onde donnée (UVA ou UVB), et qu’il faut souvent associer pour couvrir l’intégralité du spectre solaire. Les filtres chimiques sont des cosmétiques, et à ce titre peuvent s’utiliser à tout âge, et même chez la femme enceinte a priori. Toutefois, certaines questionnements se sont faits jour (en même temps que pour certains autres composants chimiques tels que les parabènes) concernant leur passage transcutané et leur inocuité. Le primum movens en a peut-être été l’observation d’une féminisation de certains poissons par conséquence de l’effet estrogénique de certains filtres solaires qui avaient contaminé l’eau. Chez l’homme, Il a été montré que la plupart de ces filtres ne passent pas la barrière cutanée, à l’exception de la benzophénone-3, que l’on a pu retrouver dans les urines (2). L’absorption dépend également du vecteur utilisé (les solutions alcooliques entrainent une absorption plus importante), et du site sur lequel le produit est appliqué (absorption plus importante sur le visage) (3) .

La relation melanome-crème solaire a fait l’objet de publications diverses. Que sait-on de cette relation aujourd’hui?

Il y a eu beaucoup d’études, mais certaines comportaient des biais évidents qui ont conduit à brouiller les pistes et complexifier un sujet déjà délicat.

En résumé, la suppression, par l’usage de crèmes solaires, du coup de soleil comme « sonnette d’alarme » d’une exposition trop importante, et comme facteur limitant l’exposition ultérieure, a pu être considérée comme une mauvaise chose. Cette constatation a engendré les nouvelles normes imposant un ratio entre les protections UVA et B dans les crèmes solaires : si on protège beaucoup des UVB (coup de soleil), alors il est indispensable de protéger aussi de manière puissante contre les UVA (cancérigènes à forte dose cumulée).

La conclusion de Diffey dans une méta-analyse récente (4) résume assez bien la situation à mon sens: bien que l’on n’ait pas réussi à démontrer que l’usage de crèmes solaires protège du mélanome, il serait irresponsable de ne pas encourager leur utilisation, associée au reste de l’arsenal de photoprotection, pour combattre l’augmentation croissante de l’incidence du mélanome.

De plus en plus de patients recourent aux produits solaires bio. Y a-t-il des études fiables concernant leur efficacité?

Il y a un vrai problème là-dessus, car elles n’ont effectivement pas fait la preuve de leur efficacité. Fabriquer une crème solaire est complexe et technique: il faut trouver des filtres qui couvrent l’ensemble du spectre, y compris les UVA les plus longs, il faut qu’ils soient photostables, rémanents, résistants à l’eau, compatibles ensemble et avec le vecteur, bien tolérés… et il faut que la formulation qui en résulte soit confortable, facilement étalable, transparente… C’est souvent un vrai casse-tête pour les industriels spécialistes de ces questions. Alors quand on voit par exemple une crème solaire bio se revendiquant « très haute protection » et « adaptée aux enfants », en se vantant de ne contenir que des algues, de la myrtille, de l’huile de riz et de l’amande douce, il y a de quoi bondir !!!

Meme question pour les produits solaires qui auraient une efficacité durant toute la journée?

Le seul filtre solaire à revendiquer cette propriété est le Daylong, du laboratoire SPIRIG. Là par contre, une étude sérieuse et prospective leur permet de revendiquer leur efficacité (5). J’ai pu par ailleurs constater dans mon expérience sa fiabilité chez plusieurs de mes patients lupiques ou photosensibles qui l’ont utilisé sans poussée au rythme prescrit (NB : pas de conflit d’intérêt).

Références :

1.Hercberg S et al, Antioxidant supplementation increases the risk of skin cancers in women but not in men, J Nutr. 2007 ;137:2098-105

2.Sarveiya V, Risk S, Benson HA Liquid chromatographic assay for common sunscreen agents: application to in vivo assessment of skin penetration and systemic absorption in human volunteers.J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci. 2004 Apr 25;803(2):225-31

3.(Benson HA, Sarveiya V, Risk S, Roberts MS, Influence of anatomical site and topical formulation on skin penetration of sunscreens.Ther Clin Risk Manag. 2005 Sep;1(3):209-18

4.(Diffey BL, Sunscreens as a preventative measure in melanoma: an evidence-based approach or the precautionary principle?Br J Dermatol. 2009 Nov;161 Suppl 3:25-7.)

5.Ulrich C, Jürgensen JS, Degen A, Hackethal M, Ulrich M, Patel MJ, Eberle J, Terhorst D, Sterry W, Stockfleth E.Prevention of non-melanoma skin cancer in organ transplant patients by regular use of a sunscreen: a 24 months, prospective, case-control study. Br J Dermatol. 2009 Nov;161 Suppl 3:78-84.2010/1/13 )

 

GUERIR DU MELANOME : comment soigner le melanome

Soigner le mélanome

Plan de l’article sur le melanome : Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome / Soins du melanome

Le meilleur élément pronostique du mélanome est sa découverte précoce…. Le médecin va évaluer les facteurs pronostiques qui conditionneront son traitement

Pronostic du mélanome

Le pronostic du melanome est determine par plusieurs elements parmi lesquels on peut citer :

  • L’epaisseur, determinee par les indices de Breslow et de Clark
  • L’ulceration
  • Les signes de regression…

Voir l’article sur le mélanome pour en savoir plus sur les éléments pronostics

J’ai un mélanome, que faire ?

Enlever le mélanome

Dans la très grande majorité des cas, son diagnostic nécessite de l’enlever en totalité et ceci permet d’établir un élément essentiel : la profondeur du melanome malin.

Stades de profondeur du mélanome

En fonction de celle-ci, on décide souvent de reprendre l’ablation, cest-à-dire d’enlever plus largement la cicatrice restante.

Marges d’exérèse selon l’épaisseur de Breslow :

Mélanome in situ = 0,5 cm

0-1 mm = 1 cm

1,01-2 mm = 1-2 cm

2 mm = 2 cm

 

Mélanome de Dubreuilh non invasif : Marge de 1 cm recommandée. En cas d’impossibilité, une marge de 0,5 cm est acceptable (nécessité dun contrôle histologique strict des berges )

Chercher d’autres mélanomes ou des métastases

On cherche ensuite des lésions ailleurs afin de déterminer l’extension du mélanome malin:

Un autre mélanome ou des lésions secondaires par un examen attentif de tout le corps

Souvent, on pratique des examens radiologiques (radiographie, échographie…, recherche de ganglion sentinelle pour les mélanomes de plus de 1mm de Breslow, à discuter en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire)

Et les traiter

On détermine ensuite en fonction de ces données si un traitement complémentaire est nécessaire: nécessité d’enlever un autre mélanome, une lésion secondaire cutanée, ganglionnaire… / décision d’immunothérapie, de chimiothérapie……

En savoir plus sur le traitement du mélanome

Se (faire) surveiller

Un élément essentiel est la surveillance régulière par un médecin et par soi-même qui se fait en général à vie.

Surveillance médicale

Suivi des mélanomes stades IA (T1a) et IB (T1b et T2a)

 

– Un suivi clinique complet (notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires) seul avec 2 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Auto – dépistage d’un nouveau mélanome et à l’autodétection d’une récidive.

– Un rappel des conseils de photo protection.

Suivi des mélanomes de stades IIA (moins de 2mm avec ulcération) et IIB

– Un suivi clinique complet, notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires avec 2 à 4 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Autodépistage d’un nouveau mélanome et autodétection d’une récidive. – Le rappel des conseils de photo protection

– Une échographie ganglionnaire de l’aire de drainage tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans. Il n’y a pas d’indication à une autre imagerie en l’absence de point d’appel clinique.

Auto surveillance à vie

Pratiquez l’auto surveillance régulière (recherche de modification de grain de beauté, d’apparition de tache, de boule sur la peau… )

Examinez votre peau une fois par trimestre selon la méthode d’auto-examen cutané suivante (source : HAS 2006) :
Étape 1 : l’examen direct Examiner à l’œil nu les paumes de ses mains et pieds, ses ongles, ses doigts et ses espaces entre les doigts des mains et des pieds, la face avant de ses bras et avant-bras, ses cuisses et ses jambes.
Étape 2 : l’examen avec miroir en pied Se placer devant un miroir en pied vertical et examiner sa peau de haut en bas. Puis tourner vers le miroir le côté gauche puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale.
Étape 3 : l’examen avec miroir à main Pour les zones de peau non accessibles à la vue, s’aider d’un miroir à main. Assis sur un tabouret, élevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l’aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l’aide d’une personne de son entourage.

Points clés :

  • Le mélanome est un cancer de la peau formé à partir des mélanocytes (cellules qui pigmentent la peau)
  • Le facteur pronostique le plus important d’un mélanome est sa découverte précoce
  • En cas de diagnostic de mélanome, le médecin procède généralement à une reprise d’ablation plus au large, un examen de tout le corps et un bilan d’extension. en fonction de ces données, un traitement secondaire peut être proposé (immunothérapie, recherche de ganglion sentinelle, curage, chimiothérapie… )
  • Ensuite, une surveillance régulière est proposée au patient

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

PROTECTION SOLAIRE : comment se protéger du soleil?

Comment se protéger du soleil?

Nous avons vu dans l’article consacré aux effets du soleil sur la peau qu’il suffisait de très peu de soleil pour avoir des effets bénéfiques sur la peau et que tout le reste des expositions était délétère

Ceci est encore plus vrai chez certaines personnes plus fragiles au soleil que les autres

Cet article en vidéo :

Y-a-t-il des personnes plus fragiles au soleil ?

Oui, on peut citer parmi les plus fragiles :

Les enfants :

on sait que l’exposition au soleil avant 20-30 ans et a fortiori les coups de soleil durant cette période sont des facteurs majeurs de risque de cancer de la peau

Il est donc particulièrement de protéger les enfants du soleil : voir les conseils pour protéger les enfants du soleil

Phototypes clairs :

Les personnes ayant une peau claire ou faisant des « coups de soleil ».

Présence de grains de beauté

Les personnes ayant des grains de beauté ont plus de risque de développer un mélanome. Ils doivent donc se protéger correctement du soleil sur toute leur peau et faire surveiller leurs grains de beauté par un dermatologue régulièrement.

La protection solaire pour ces sujets doit être très stricte.

Comment se protéger correctement du soleil?

Eviter l’exposition directe de la peau au soleil

Il est important d’éviter autant que possible toute exposition au soleil, notamment entre 11 et 16h l’été

Cherchez l’ombre !

Essayez de privilégier les zones ombragées pour vos activités de plein air. Il faut savoir que l’ombre d’un mur protège mieux que l’ombre d’un arbre ou d’un parasol.

Méfiez-vous des nuages !

Un ciel voilé laisse passer environ 80% des UV! Il ne faut donc pas se fier aux nuages et se protéger autant sous un ciel voilé, un ciel de cumulus… que lorsque le ciel est tout bleu

Méfiez-vous de la réverbération

La réverbération est la retransmission des rayons solaires par une surface claire (eau, sable, neige… ). Il faut savoir que la réverbération du sable est d’environ 20% des UV et que la neige réverbère environ 80% des UV

Méfiez-vous de l’absence de chaleur

Ce n’est pas la chaleur qui vous brûle la peau, mais bien les UV, qui sont aussi présents lorsqu’il fait froid, qu’il y a du vent ou qu’on bouge (vélo, promenade… )

Protégez vous avec des vêtements

Même à l’ombre, portez des vêtements couvrants. Il existe dorénavant des vêtements en textile « anti-UV », pratiques pour les activités de plein air

Ayez toujours un chapeau à large bord (plus qu’une casquette qui ne protège pas les côtés du visage, les oreilles… ), des vêtements amples et couvrants à manches longues, un pantalon plutôt qu’un short…

A la plage, portez un lycra anti UV SPF 50

Un T-Shirt classique en coton voit ses mailles s’élargir lorsqu’il est mouillé et protège beaucoup moins du soleil

N’oubliez pas vos yeux

Ils sont aussi fragiles que votre peau au soleil : portez des lunettes couvrantes de classe de protection au moins égale à 3

La crème solaire ne devrait servir qu’à couvrir les zones que vous ne pouvez protéger physiquement

La crème solaire doit être appliquée une demi heure avant l’exposition et renouvelée :

  • une demi heure apres le début de l’exposition
  • après chaque bain ou séchage à la serviette
  • et si possible toutes les deux heures.

 

Efficacité de la creme solaire en ultra violet : la peau est opaque aux UV

Voir les articles : dangers des crèmes solaires et comment choisir une crème solaire

CANCER BASOCELLULAIRE : le carcinome basocellulaire ou baso

Carcinome basocellulaire (baso)

Le cancer basocellulaire ou  » baso  » est de tous les cancers humains le plus fréquent !

Basocellulaire de la tempe

C’est en revanche le cancer dont la mortalité est la plus faible en partie parce qu’il ne donne presque jamais de métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions, les organes… ).

Le risque évolutif du cancer basocellulaire ou  » baso  » est donc principalement local : augmentation de taille (il double tous les ans), ulcération…

Il faut donc prendre en charge rapidement un cancer basocellulaire car plus il s’est développé, plus il est difficile à traiter.

Pourquoi a-t-on un baso?

En France, le nombre de nouveaux cas par an est de 70 personnes pour 100 000 habitants.

Le rôle du soleil

Les effets du soleil sur la peau jouent un rôle majeur dans le déclenchement du baso.

Ainsi il est plus fréquent de rencontrer des basocellulaires sur les peaux claires et dans les zones ensoleillées (en Australie, on dénombre 400 cas pour 100 000 habitants).

De même, 80 % des basocellulaires surviennent sur les zones exposées au soleil, notamment la tête et le cou.

Les expositions solaires intermittentes seraient plus impliquées que l’exposition solaire chronique mais cela est débatu

D’autres causes plus rares :

évolution d’un hamartome verruco-sebacé de Jadasshon

Baso sur naevus de Jadassohn

affections génétiques prédisposant au développement de basos :

le xeroderma pigmentosum,

maladie liée à un déficit autosomique récessif de la réparation de l’ADN,

la naevomatose basocellulaire ou syndrome de Gorlin

lié à des mutations de la voie de signalisation sonic-Hedghog.

Zones de radiothérapie

On peut voir une concentration de basocellulaires sur des anciennes zones de radiodermite

A quoi ressemble un baso?

Le carcinome basocellulaire survient en général sur peau saine, dans la majorité des cas au niveau du visage et du cou mais il peut toucher beaucoup dautres parties du corps, notamment lorsqu’elles ont été exposées au soleil.

Il est parfois difficile à diagnostiquer surtout au début

Basocellulaire au début
Basocellulaire débutant : une petite plaie du nez qui ne guérit pas
Basocellulaire au début : petit bouton un peu translucide

Le basocellulaire peut prendre des formes très différentes, telles que par exemple :

  • Basocellulaire nodulaire,

ressemblant à une perle translucide et rougeatre posée sur la peau

Baso du nez
Basocellulaire nodulaire typique
  • Basocellulaire plan cicatriciel :

groupement de petites perles autour d’une zone centrale blanchâtre, atrophique avec des télangiectasies

  • Basocellulaire ulcéreux :

ulcération chronique ne cicatrisant pas, entourée ou non d’un bourrelet de perles

Baso
Carcinome basocellulaire ulcéreux térébrant du nez
Baso ulcéré ou ulcus rodens
  • Basocellulaire pigmenté ou « tatoué »

Il contient du pigment mélanique, lui donnant par endroits un aspect brun ou noir pouvant ressembler au mélanome

Baso pigmenté ou tatoué
Basocellulaire pigmenté ou tatoué

Diagnostic  en dermatoscopie du baso pigmenté :

Absence complète de signes en faveur de mélanocytes et à fortiori de mélanome

Présence de :

  • Clods bleus : nids ovoides et feuilles d’erable
Structures bleue dans un basocellulaire pigmenté
Clods bleus : basocellulaire
  • Vaisseaux arborescents

    Vaisseaux arborescent : basocellulaire
  • Basocellulaire sclérodermiforme :

plaque indurée, parfois peu visible

Basocellulaire sclerodermiforme
  • Baso superficiel :

surtout sur le tronc. Aspect de plaque rougeatre progressivement extensive

Baso superficiel
Basocellulaire superficiel
Baso superficiel au stade de l’exulcération (au début il s’agit juste d’une plaque rouge)

Il faut donc consulter devant l’apparition de toute tache ou bouton sur la peau, a fortiori s’ils se modifient.

Diagnostic du baso

Le diagnostic du basocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermoscope pour objectiver son impression clinique :il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de basocellulaire

Dermatoscope

Nodulaire ou sclérodermiforme : vaisseaux arborescents

Les vaisseaux arborescents sont très évocateurs de basocellulaire

Vaisseaux arborescent : basocellulaire

Superficiel : vaisseaux « micro-arborescents » dans un désert rouge-blanc

Rarement des vrais vaisseaux arborescents, plutôt des ébauches, au sein de zones sans structure rouge-blanc brillantes, et de multiples petites érosions


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un basocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne (trichoblastome… ) ou maligne (Bowen, spinocellulaire… ) et de quel type de baso il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du basocellulaire

Il est important de traiter correctement le basocellulaire car il peut devenir térébrant et destructeur

Carcinome basocellulaire évolué du nez
Destruction du nez par un basocellulaire

Voir la fiche consacrée au traitement du carcinome basocellulaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

CANCER DE LA PEAU : les cancers de la peau

Cancer de la peau

Le cancer de la peau est le cancer humain le plus fréquent. Il n’y a pas un mais des cancers de la peau dont les plus fréquents sont les carcinomes (formés au dépens des kératinocytes, les cellules cutanées), ayant souvent l’allure d’un simple bouton qui pousse, et les mélanomes, (constitués de mélanocytes cancéreux, les cellules pigmentaires de la peau) et ressemblant à des grains de beauté. Leur malignité dépend beaucoup de leur nature (les carcinomes basocellulaires sont généralement les moins agressifs et donnant exceptionnellement des métastases alors que les mélanomes sont beaucoup plus pourvoyeurs de métastases) et du stade auquel ils sont découverts. Comme souvent en cancérologie, le dépistage et la prévention sont donc prépondérants, notamment par la protection solaire. Le traitement du cancer de la peau passe le plus souvent par son ablation chirurgicale, parfois suivie de traitements complémentaires (chimiothérapie, biothérapie, radiothérapie…)

Cancer de la peau

Cet article en vidéo :

Types de cancer de la peau / Causes cancer de la peau / Consequences cancer de la peau / Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Qu’est-ce qu’un cancer de la peau?

La peau est constituée de cellules (kératinocytes, mélanocytes… ), ayant toutes un rôle précis.

Ces cellules se renouvellent, se différencient harmonieusement mais ce processus peut les rendre plus sensible à des modifications de leur ADN (mutations), sous l’effet notamment des rayons solaires.

Habituellement, ces mutations sont réparées par l’organisme (processus de réparation de l’ADN par exemple). Lorsque la cellule cutanée devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation. Elle se met alors à se multiplier de façon anarchique et à aboutir à une masse de cellules appelée tumeur maligne.

Cancers de la peau : qui sont-ils ?


Il existe de nombreux types de cancer de la peau.

Les plus fréquents sont ceux qui sont issus de la cancérisation des kératinocytes (les carcinomes) et des mélanocytes (mélanomes) :

Carcinomes de la peau

Les deux formes les plus fréquentes de carcinome de la peau sont :

Carcinome basocellulaire térébrant du nez

 

Le cancer basocellulaire est un carcinome (cancer des kératinocytes), ainsi nommé car il est issu de la cancérisation des kératinocytes de la base de l’épiderme.

Le cancer basocellulaire est le cancer le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France.

Il s’agit d’un cancer de la peau de malignité locale (il ne donne presque jamais de métastases ou de ganglions à distance)

Un autre carcinome (cancer des kératinocytes), ainsi nommé car il est issu de couches plus superficielles de l’épiderme, ou les jonctions entre les cellules ressemblent à des épines.

kerato acantome

Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié

Le cancer spinocellulaire peut avoir pour précurseur la kératose actinique.

La frontière entre la kératose actinique et le cancer de la peau de type spinocellulaire est difficile à définir et certains auteurs considérent la kératose actinique comme un pré- cancer de la peau, alors que d’autres, notamment les anglo-saxons, tendent à la considérer comme un cancer de la peau limité à l’épiderme.

Quoi qu’il en soit, la tendance de la kératose actinique est l’évolution vers un cancer de la peau invasif, le carcinome spinocellulaire ou cancer épidermoide.

Une infiltration (induration) de la base, située dans la peau ou des érosions sont des signes d’évolution en cancer de la peau et le médecin pourra alors pratiquer une biopsie pour distinguer la kératose actinique du cancer de la peau débutant (carcinome spinocellulaire micro infiltrant par exemple).

#cancerdelapeau : Risque de #carcinome épidermoïde cutané en fonction de la catégorie professionnelle…

Posted by Dermatologue on mardi 13 octobre 2015

Le mélanome, la « tumeur noire »

C’est le cancer de la peau issu des mélanocytes, les cellules pigmentaires.

Dans les pays occidentaux, la fréquence du mélanome double tous les dix ans depuis 50 ans et il touche des personnes de plus en plus jeunes (heureusement le mélanome est exceptionnel avant l’ége de 15 ans)! soit environ 5 000 nouveaux cas / an en France.

Le mélanome est souvent ressemblant à un grain de beauté .

Vingt mille personnes meurent chaque année d’un mélanome en Europe. La mortalité du mélanome est corrélée avec son épaisseur. Il est donc tres important de dépister les mélanomes à un stade précoce.

Mélanome de la peau, de type SSM

Pourquoi a-t-on un cancer de la peau ?

Le soleil

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du cancer de la peau, mais il faut connaitre le role du soleil (en particulier pour le cancer spinocellulaire et le melanome). La majorité des cancers de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou).

Il ne faut jamais oublier que le soleil est une usine thermonucléaire à fusion qui envoie des rayons électromagnétiques nocifs, dont un grand nombre passe à travers l’atmosphère terrestre.

Les cancers spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de faéon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieuré).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )
La protection solaire est donc le meilleur moyen de prévenir les cancers de la peau. Les mélanomes quant à eux ont une relation avec les expositions solaires plus complexe mais globalement il semble que le facteur solaire soit surtout constitué comme pour le cancer basocellulaire par les expositions intermittentes et brutales (vacances et coups de soleil). Le risque de mélanome est 10 fois moins important chez un noir que chez un blanc. Et au sein des blancs, les roux-bloncs sont le plus à risque.

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le cancer de la peau. Le vieillissement de la population et les habitudes solaires excessives sont autant de facteurs entrant en ligne de compte dans l’augmentation du nombre de cancer de la peau depuis plusieurs années.

Parmi les autres facteurs favorisants du cancer de la peau, on peut citer :

le phototype clair :

les personnes ayant le plus de risques d’étre atteintes par le cancer de la peau ont la peau claire, les yeux clairs et les cheveux roux ou blonds. Ils ont des difficultés à bronzer et prennent facilement des coups de soleil.

la présence de Grains de beauté

en grand nombre (on estime qu’avoir plus de 50 grains de beauté augmente le risque demélanome ). Le nombre de grains de beauté dépend de l’exposition solaire notamment dans l’enfance et de caractéristiques génétiques (tendance aux grains de beauté dans la famille).

Antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau

De même les antécédents familiaux de mélanomes sont un facteur de risque (on estime qu’environ 10% des mélanomes sont liés à une prédisposition génétique).

Cancer de la peau : quelles conséquences ?

Les cancers de la peau présentent une malignité trés variable en fonction de plusieurs éléments tels que :

La nature même du cancer de la peau

le cancer basocellulaire a par exemple une malignité principalement locale, c’est-à-dire qu’il n’a tendance à se développer qu’à l’endroit de la tumeur et qu’il n’a pas tendance à essaimer dans les ganglions ou les autres organes

La rapidité de diagnostic du cancer de la peau :

plus le cancer de la peau est traité tét, meilleur est son pronostic

La localisation du cancer de la peau :

par exemple, un cancer de la peau situé sur l’oreille ou le nez sera plus difficile à retirer. Certaines zones sont aussi plus à risque de récidive, notamment pour le cancer de la peau de type baso ou spino cellulaire : nez, et zones périorificielles (bouche, oreilles… )

Points clés :

 

  • Les cancers de la peau sont fréquents (le carcinome basocellulaire est le cancer le plus fréquent de l’espece humaine)
  • La majorité des cancers de la peau sont dus au soleil. La protection du soleil est donc un moyen de limiter son risque de cancer de la peau
  • Il faut consulter devant toute lésion cutanée qui apparait ou se modifie


Questions fréquentes

– Je voudrais faire des séances déUV, que me conseillez-vous ?

Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que léOrganisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment dééviter les UV artificiels, arguant que é l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’étre bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés é. De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reéu des UV en cabine !
Ne faites donc pas de séances déUV. Ils ne font que séajouter aux UV naturels que vous recevez déjé.

– J’ai une peau trés claire, les yeux clairs et des cheveux blonds, que me conseillez-vous ?

Le soleil expose au risque de cancers cutanés et de vieillissement précoce de la peau. Les phototypes clairs (peau, yeux et cheveux clairs, présence de téches de rousseur, propension aux coups de soleilé) sont particuliérement sensibles au soleil et doivent faire léobjet déune protection rigoureuse lors de la période estivale (éviter le soleil autant que possible, notamment entre 11h et 16 heures, porter des vétements couvrants et appliquer des crémes solaires sur les zones exposées déindice 30 au minimum toutes les deux heures).

– Quelle est léinfluence du soleil sur la peau ?

Le rayonnement ayant le plus déeffet sur la peau est le rayonnement Ultra-Violet (UV). On distingue trois type déUV dans léordre de leur  » force  » : les UVA, B et C. Les UVC sont arrétés par léatmosphére et nous recevons surtout des UVA et B, méme par temps nuageux (un voile nuageux déaltitude ne bloque que 10% des UV).

Ces UV peuvent avoir des effets positifs sur la peau à faible dose comme par exemple la production de vitamine D (action antirachitique), léaction antidépressive chez certaines personnes ou guérir certaines maladies de la peau.

Mais les UV délivrés par le soleil abément aussi la peau et la font vieillir prématurément. Nous avons des systémes de défense luttant contre ces effets néfastes, mais ils sont débordés par une exposition trop intense ou fréquente. On voit ainsi augmenter les rides et les risques de cancers de la peau.

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des coursesé) dans un pays ensoleillé est déjé considérée comme une forte exposition.

– Faut-il protéger les enfants? Le soleil leur fait synthétiser de la vitamine D qui leur est bénéfique…

La peau des enfants est particuliérement sensible au soleil et la peau des enfants « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reéus pendant l’enfance.

Il est donc impératif de protéger les enfants du soleil. Certains parents pensent que le soleil est bon pour leur enfant et qu’il fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire au développement staturo-pondéral de leur enfant. S’il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche : – seuls les UVB, prédominant en milieu de journée, sont responsables de la synthése de vitamine D, et il suffit de 5 a 10 minutes d’ensoleillement en milieu de journée pour synthétiser son stock quotidien de vitamine D
 en fait l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffit
Protéger les enfants du soleil : 
Les conseils de protection solaire classiques sont bien évidemment recommandés pour les enfants, mais il est important de renforcer la protection solaire des enfants par rapport aux adultes :

  • Eviter l’exposition directe de la peau des enfants et des bébés au soleil
    Il est important d’éviter autant que possible toute exposition au soleil pour les enfants et pour les bébés. La peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le pus tard possible! La peau de l’enfant est particuliérement fragile au soleil et il convient donc de l’exposer le moins possible, notamment entre 11 et 16h l’été

  • Mettez les à l’ombre !
    Essayez de privilégier les zones ombragées pour laisser jouer les enfants et placez votre bébé à l’ombre.

Il faut savoir que l’ombre d’un mur protége mieux que l’ombre d’un arbre ou d’un parasol.

Il existe dorénavant des tentes constituées de tissu « anti-UV » ayant un indice de protection SPF 50 + et des vétements couvrants anti UV en fibres textiles séchant facilement et s’écartant peu lorsqu’elles sont mouillées. Un T-Shirt classique en coton voit ses mailles s’élargir lorsqu’il est mouillé et protége beaucoup moins du soleil). N’oubliez pas le chapeau à large bord et les lunettes de soleil adaptées aux enfants…

– Que faire en cas de coup de soleil ?
Le coup de soleil est une véritable brélure de la peau par le soleil. Cette brélure est le plus souvent du premier degré (rougeur de la peau) voire du second degré (apparition de bulles par décollement de l’épiderme). On ne devrait idéalement jamais avoir de coup de soleil car la brélure et les mutations génétiques qu’il engendre sur les cellules de la peau sont irrémédiables. Or le cancer de la peau est, entre autres, la résultante d’une série de mutations génétiques sur les cellules de la peau. Il est donc prépondérant d’éviter les situations pouvant mener à un coup de soleil : exposition entre 12 et 16h l’été, absence de protection vestimentaire et d’application de créme solaire d’indice supérieur à 30 une demi- heure avant l’exposition, une demi heure aprés le début de l’exposition, ensuite en moyenne toutes les deux heures et aprés chaque bain. Lorsque les dégéts sont faits et que le coup de soleil est apparu, il faut tout d’abord évaluer sa gravité : touche-t-il un enfant, un adulte fragilisé (malade, fatigué… ) ou une personne agée? concerne-t-il une grande surface corporelle ou simplement une zone limitée (seulement les jambes par exemple)? s’accompagne-t-il d’un gonflement important de la peau, voire de bulles? de fiévre, d’un malaise général? Dans ces conditions, il faut consulter un médecin en urgence afin de traiter le coup de soleil de faéon adéquate.
Si le coup de soleil touche un adulte en bonne santé, qu’il est limité en surface et en intensité (simple rougeur), il faut tout d’abord éviter le soleil jusqu’é amélioration compléte de l’état cutané, et ceci pour au moins deux raisons : tout d’abord, ceci permet à la peau de se réparer sans avoir à affronter à nouveau l’agression solaire, et ceci réduit le risque d’apparition de téches solaires. Ensuite, il faut refroidir la peau au moyen par exemple de linges mouillés. Et il faut appliquer plusieurs fois par jour de la créme hydratante afin d’aider la peau à renouveler ses cellules mortes et à recréer une barriére cutanée. Le mieux est de consulter un médecin car ce dernier évaluera la gravité de votre coup de soleil et vous prescrira le plus souvent en cas de coup de soleil modéré des crémes à base de cortisone permettant d’accélérer la disparition de l’inflammation cutanée.

– Je travaille en plein air? comment me protéger?
La lumiére solaire voyage à 300 000 km/sec. Que vous soyez allongé au soleil ou actif, l’ensoleillement est donc le méme! Je vous recommande de travailler si possible à l’ombre, jamais torse-nu et toujours avec un chapeau+lunettes. Couvrez les zones découvertes (mains, visage… ) avec une creme solaire d’indice supérieur ou égal à 30 avant de travailler et pendant les pauses 

– Quéest ce que le capital soleil exactement ?

Le capital soleil est une notion un peu abstraite qui tente d’imager la quantité de rayons ultra-violets que la peau peut recevoir sans trop de dégéts (vieillissement prématuré, cancer de la peau… ). Cette notion est trés variable d’un individu à l’autre en fonction de son type de peau (peau claire ou mate), de ses habitudes solaires (protection solaire, expositions aux heures les plus chaudes, dans des pays tropicaux… ) et de ses antécédents (coups de soleil ou exposition durant l’enfance, antécédents familiaux ou personnels de cancers de la peau… ). Elle correspond globalement aux capacités de réparation de la peau (réparation de l’ADN des cellules cutanées lors des mutations engendrées par les ultra-violets). On ne peut aujourd’hui quantifier ce capital précisément pour un individu, mais on peut prévenir les patients à peau claire, par exemple, qu’ils ont un capital beaucoup plus faible qu’un patient à peau noire, ou un patient ayant de nombreux grains de beauté, voire un antécédent familial de mélanome (cancer de la peau) que son capital soleil est extrémement faible. Malheureusement, aujourd’hui, on en est réduit le plus souvent à constater aprés coup qu’un patient a considérablement entamé ou dépassé son é capital soleil é car apparaissent sur sa peau des taches brunes ou blanches, voire des précancers ou de véritables cancers de la peau. Et l’on constate souvent cela de plus en plus tot dans la vie!

 

Et pour aller plus loin…

Plaquette synoptique sur le carcinome spinocellulaire

Conférence de consensus sur la prise en charge du carcinome basocellulaire

Résumé sur les risques et la détection des cancers de la peau par l’INCA

Vidéos de l’association canadienne de dermatologie, mesgrainsdebeauté et dermatoinfo :


>>> Suite : Le carcinome baso cellulaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

MELANOME MALIN : le mélanome malin

Eviter le mélanome malin

Plan de l’article sur le melanome : Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome /Soins du melanome

Tout d’abord, il faut savoir que l’augmentation du nombre de mélanomes malins a été spectaculaire durant ces 30 dernières années dans les populations blanches.

Ceci s’explique au moins en partie lorsqu’on connaît les facteurs augmentant le risque de mélanome malin:

Attention en cas d’antécédents familiaux

Les antécédents personnels ou familiaux de mélanome malin (un antécédent chez un parent au 1er degré augmente le risque de 2 à 3)

Un antécédent de mélanome malin dans une famille doit amener l’ensemble des membres de la famille à se faire surveiller

Attention en cas de grains de beauté

Le fait d’avoir des grains de beauté, a fortiori sils sont nombreux augmente le risque de melanome malin

Les expositions solaires (et aux UV en général) en particulier dans l’enfance et les antécédents de coup de soleil constituent un facteur de mélanome malin

Autant dire que le risque de melanome malin touche une très grande partie de la population, puisque les habitudes solaires ont été beaucoup plus importantes (vacances ou enfance au soleil, mode du bronzage…) quelles ne létaient auparavant.

IL FAUT DONC CONSULTER DEVANT L’APPARITION DE TOUTE TACHE MARRON OU TOUT BOUTON QUI GROSSIT

Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Les personnes ayant des grains de beauté doivent les montrer et les faire surveiller régulièrement.

Se protéger du soleil

La meilleure prévention consiste à diminuer lexposition aux UV de trois manières, dans lordre d’efficacité :

  • Ne pas aller au soleil entre 11 et 17 h. Effectuez une exposition progressive les premiers jours de soleil. Evitez les expositions longues type  » bain de soleil « . Les UV en cabine ne sont pas recommandés.
  • Porter des protections vestimentaires : T-Shirt à manches longues, chapeau avec bords larges, pantalon…
  • Mettre des crèmes solaires efficaces (minimum indice 20 contre les UVB, et protégeant aussi contre les UVA), toutes les deux heures et après les bains, sur tout le corps.

Il est entendu quil ne faut pas  » vivre dans une cave  » et que le soleil est agréable et utile. Cest son abus et l’absence de respect des règles énoncées ci-dessus qui est mauvais.

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

LE SOLEIL SUR LA PEAU : quels sont les effets du soleil sur la peau?

Le soleil et la peau

Peau abimée par le soleil
Peau abimée par le soleil

Que sont les « rayons du soleil » ?

Le soleil est une énorme (on pourrait mettre 1 million de Terres dedans) usine thermonucléaire qui émet des rayons.

Certains rayons sont visibles, c’’est la lumière.

D’’autres sont invisibles : les Ultra-violets et les Infra-rouges.

Quelle est l’’influence du soleil sur la peau ?

Le rayonnement ayant le plus d’’effet sur la peau est le rayonnement Ultra-Violet (UV).

On distingue trois type d’’UV dans l’’ordre croissant de leur  » force » : les UVA, B et C. Les UVC sont arrêtés par l’’atmosphère et nous recevons surtout des UVA et B, même par temps nuageux (un voile nuageux d’’altitude ne bloque que 10% des UV).

Effets positifs du soleil sur la peau

Les UV peuvent avoir des effets positifs sur la peau à faible dose comme par exemple

la production de vitamine D (action antirachitique),

il suffit de prendre un café en terrasse pendant quelques minutes avant bras nus en période estivale pour avoir synthétisé son stock quotidien de vitamine D ! Le reste des expositions est superflu et produit des dommages dans les cellules de la peau, engendrant cancers de la peau, vieillissement prématuré, taches solaires…

l’’action antidépressive chez certaines personnes

Cet effet semble être plus lié à la lumière visible qu’aux UV

guérir certaines maladies de la peau (psoriasis… ).

Là encore il suffit de très peu d’UV (quelques minutes d’exposition qutotidienne à 17h en été suffisent pour avoir un effet bénéfique sur certaines maladies de peau en quelques jours ou semaines)

Effets négatifs des UV émis par le soleil sur la peau

Mais les UV délivrés par le soleil abîment aussi la peau et la font vieillir prématurément.

Les UV pénètrent dans les cellules de notre peau et y créent des dégâts (mutations génétiques sur l’ADN notamment)

Nous avons des systèmes de défense luttant contre ces effets néfastes, mais ils sont débordés par une exposition trop intense ou fréquente.

On voit ainsi augmenter les rides et les risques de cancers de la peau

Le soleil augmente considérablement le risque de

cancer de la peau (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoide, mélanome… ),

d’apparition de taches solaires,

de rougeurs du visage, couperose

et il accélère le vieillissement cutané

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des courses…) dans un pays ensoleillé est déjà considérée comme une forte exposition.

Il ne faut en effet jamais oublier que la lumière voyage à 300 000 kms/seconde : le fait de bouger, faire du vélo, des courses… ne nous protège donc pas du tout même si la sensation de chaleur n’est pas présente

En savoir plus sur la protection solaire

Diaporama en PDF sur les effets du Soleil sur la peau

>>> Suite : Comment se protéger du soleil?

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté / Mauvais grain de beauté
Le soleil et la peau / Crème solaire / Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ?
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