PHOBIE : peur de l’avion, du sang, des araignées, des insectes, des piqures…

Phobie

La phobie est une anxiété à l’exposition d’un objet, d’une situation spécifique (être en société)…

Phobie des piqures

Article rédigé avec le DSM

Phobie spécifique

La Phobie spécifique est caractérisée par une anxiété cliniquement significative, provoquée par l’exposition à un objet ou une situation spécifique redoutés, conduisant souvent à un comportement d’évitement.

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de la Phobie spécifique est une peur marquée et persistante d’objets ou de situations objectivement visibles et circonscrits (Critère A).

L’exposition au stimulus phobogène provoque presque invariablement une réponse anxieuse immédiate (Critère B). Cette réponse peut prendre la forme d’une Attaque de panique situationnellement liée ou facilitée par les situations .

Bien que les adolescents et les adultes ayant ce trouble reconnaissent que leur peur est excessive ou irraisonnable (Critère C), cela peut ne pas être le cas chez les enfants.

Le plus souvent, le stimulus phobogène est évité bien que parfois le sujet ait à l’endurer avec une grande souffrance (Critère D).

Le diagnostic est approprié uniquement si l’évitement, la peur ou l’anticipation anxieuse d’être confronté au stimulus phobogène interfère de manière significative avec les habitudes quotidiennes du sujet, son fonctionnement professionnel, ou sa vie sociale, ou si la personne souffre de manière marquée d’avoir la phobie (Critère E).

Chez les sujets de moins de 18 ans, les symptômes doivent avoir persisté durant au moins six mois avant qu’un diagnostic de Phobie spécifique soit porté (Critère F).

Un autre trouble mental (p. ex., Trouble obsessionnel-compulsif, État stress post-traumatique, Anxiété de séparation, Phobie sociale, Trouble panique avec Agoraphobie ou Agoraphobie avec antécédent de Trouble panique) ne rend pas mieux compte de l’anxiété, des Attaques de panique ou de l’évitement phobique (Critère G).

Le sujet ressent une peur marquée, persistante et excessive ou irraisonnable en présence ou dans l’anticipation d’une confrontation à un objet ou une situation spécifique. La peur peut être centrée sur l’anticipation d’un danger lié à un aspect particulier de l’objet ou de la situation (p. ex., un sujet peut avoir peur des voyages aériens à cause d’une crainte d’un accident, peur des chiens par crainte d’être mordu ou peur de conduire
une voiture par crainte d’être heurté par d’autres véhicules sur la route). Les Phobies spécifiques peuvent également inclure des craintes concernant le fait de le contrôle de soi, de paniquer, d’avoir des manifestations physiques d’anxiété et de peur (telles qu’une augmentation de la fréquence cardiaque ou une sensation de souffle
coupé) et de s’évanouir lors de l’exposition à l’objet redouté. Par exemple, les sujets avant peur du sang et des blessures peuvent également être préoccupés par la possibilité de s’évanouir ; ceux ayant peur des hauteurs peuvent également être préoccupés par le fait d’être pris de vertiges et ceux ayant peur des endroits clos peuvent également être préoccupés par l’idée de perdre leur contrôle et de crier. Ces préoccupations peuvent être particulièrement importantes dans la Phobie spécifique de type situationnel.
L’anxiété est de manière presque invariable ressentie immédiatement lors de la confrontation aux stimulus phobogène (p. ex., une personne ayant une Phobie spécifique des chats aura presque invariablement une réponse anxieuse immédiate lorsqu’elle est obligée de se confronter à un chat). Le niveau d’anxiété Ou de peur varie habituellement
en fonction à la fois avec le degré de proximité du stimulus phobogène (p. ex., la peur s’intensifie au fur et à mesure que le chat se rapproche et diminue lorsque le chat s’éloigne) et avec la limitation pour échapper au stimulus phobogène (p. ex., la peur s’intensifie lorsque l’ascenseur est sur le point d’être à égale distance entre les étages et diminue lorsque les portes s’ouvrent à l’étage suivant). Cependant, l’intensité de la peur n’est pas toujours liée de manière prévisible au stimulus phobogène (p. ex., une personne effrayée par les hauteurs peut éprouver différents degrés d’inquiétude lorsqu’elle traverse le même pont en différentes occasions). Parfois, des Attaques de panique caractérisées sont éprouvées en réponse au stimulus phobogène, en particulier lorsque le sujet doit demeurer dans la situation ou pense que le fait de s’échapper sera impossible. De manière occasionnelle, les Attaques de panique sont retardées et ne surviennent pas immédiatement à la suite de la confrontation au stimulus phobogène. Ceci arrive plus fréquemment dans la Phobie spécifique de type situationnel. Dans la mesure où une anxiété anticipatoire marquée survient si la personne est amenée à affronter la situation phobogène, de telles situations sont habituellement évitées. De façon moins courante, la personne peut se forcer à supporter la situation phobogène mais celle-ci est alors vécue avec une anxiété intense.
Les adultes ayant ce trouble reconnaissent que la phobie est excessive ou irraisonnable.
Chez un individu qui évite un ascenseur du fait de la conviction que celui- ci a été saboté et qui ne reconnaît pas que cette peur est excessive ou irraisonnable, le diagnostic serait celui de Trouble délirant au lieu de Phobie spécifique. De plus, lediagnostic ne doit pas être fait si la peur est raisonnable compte tenu du contexte des
stimulus (p. ex., peur d’être tué dans un terrain de chasse ou dans un voisinage dangereux).
La conscience de la nature excessive ou irraisonnable de la peur tend à augmenter avec l’âge et n’est pas nécessaire pour faire le diagnostic chez les enfants.
Les peurs de situations ou d’objets circonscrits sont très communes, particulièrement chez les enfants, mais dans de nombreux cas le degré de gêne n’est pas suffisant pour justifier un diagnostic. Si la phobie n’interfère pas de manière significative avec le fonctionnement du sujet ou ne cause pas une souffrance marquée, le diagnostic n’est
pas fait. Par exemple, une personne qui est effrayée par des serpents au point d’éprouver une peur intense en présence de serpents ne recevra pas un diagnostic de Phobie spécifique si elle vit dans une zone dépourvue de serpents, si elle n’est pas limitée dans ses activités par la peur des serpents et si elle n’a pas de souffrance liée à la peur des serpents.

 

Caractéristiques et troubles associés

La Phobie spécifique peut entraîner une limitation du mode de vie ou une interférence avec certaines occupations
en fonction du type de phobie. Par exemple, une promotion professionnelle peut être compromise du fait de l’évitement des voyages aériens et des activités sociales peuvent être limitées par peur des endroits encombrés ou clos. Les Phobies spécifiques surviennent fréquemment de façon concomitante avec d’autres Troubles anxieux, Troubles de l’humeur et Troubles liés à l’utilisation d’une substance. Par exemple, en population générale, les taux de co-occurrence avec les autres troubles sont de 90 à 80 % et ces taux peuvent être supérieurs chez les sujets ayant des Phobies spécifiques à début précoce.
En population clinique, la comorbidité entre les Phobies spécifiques et les autres troubles est très fréquente. Toutefois, les Phobies spécifiques sont rarement au centre (lu tableau clinique. La Phobie spécifique est habituellement associée avec moins de souffrance ou moins d’interférence sur le plan du fonctionnement que le diagnostic principal comorbide. En général, 12 à 30 % seulement des sujets ayant une Phobie spécifique cherchent de l’aide auprès de professionnels de la santé. En l’absence d’autres diagnostics, la recherche d’aide auprès de professionnels de la santé est plus probable pour les phobies associées à une plus grande interférence sur le plan fonctionnel (p. ex., phobies d’objets ou de situations qui sont fréquemment rencontrées), les phobies multiples et les Attaques de panique dans le contexte phobique. En revanche, les sujets ayant des peurs irrationnelles du sang, des accidents, des gestes médicaux et des lieux de soins peuvent être moins susceptibles de chercher de l’aide pour leurs phobies.

Examens complémentaires et affections médicales générales associées.

Une réponse vaso-vagale avec évanouissement est caractéristique de la Phobie spécifique de type sang — injection — accident ; environ 75 % de ces sujets rapportent un antécédentd’évanouissement dans ces situations. La réponse physiologique est caractérisée par une accélération initiale brève de la fréquence cardiaque et une augmentation de la pression artérielle suivie par une décélération de celle-ci et une chute de la pression artérielle qui contraste avec l’accélération de la fréquence cardiaque et l’augmentation de la pression artérielle, habituelles dans les autres Phobies spécifiques. Certaines affections médicales générales peuvent être exacerbées à la suite d’un évitement phobique.
Par exemple, des Phobies spécifiques, de type sang — injection — accident, peuvent avoir des effets délétères sur la santé dentaire ou physique car le sujet peut éviter d’avoir recours aux soins médicaux nécessaires. De manière similaire, des peurs d’étouffement peuvent avoir un effet délétère sur la santé lorsque l’alimentation est limitée
aux substances qui sont faciles à avaler ou lorsque un traitement médicamenteux par voie orale est évité.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le contenu des phobies ainsi que leur prévalence varient avec la culture et le groupe ethnique. Par exemple, des peurs de la magie ou des esprits sont présentes dans de nombreuses cultures. Elles doivent être considérées comme une Phobie spécifique uniquement si la peur est excessive dans le contexte de cette culture et entraîne une gêne
ou une souffrance significative. Les phobies spécifiques sont peut-être plus fréquentes dans les couches socio-économiques inférieures mais les données sont incertaines.
Chez les enfants, l’anxiété peut s’exprimer par des pleurs, des accès de colère, des réactions de figement ou d’agrippement. Les enfants ne reconnaissent souvent pas que les peurs sont excessives ou irraisonnables et rapportent rarement une souffrance liée au fait d’avoir des phobies. Les peurs des animaux et d’autres éléments de l’environnement naturel sont particulièrement communes et sont habituellement transitoires durant l’enfance. Un diagnostic de Phobie spécifique n’est pas requis sauf si les peurs entraînent une gêne cliniquement significative (p. ex., ne pas vouloir aller à l’école, peur de rencontrer un chien dans la rue).
Globalement, le ratio femme/homme ayant des Phobies spécifiques est de l’ordre de 2/1, même chez les personnes âgées. Toutefois, la répartition selon le sexe varie selon les différents types de Phobies spécifiques. Environ 75 à 90 % des sujets avec les sous-types animal et environnement naturel sont des femmes (sauf pour la peur des
hauteurs où le pourcentage rie femmes est de 55 à 70 %). De manière similaire, environ 75 à 90 % des sujets avec une phobie de type situationnel sont des femmes. Environ 55 à 70 % des sujets avec une phobie de type sang injection accident sont des femmes.

Prévalence

Bien que les phobies soient communes dans la population générale, elles entraînent rarement une gêne ou une souffrance suffisante pour justifier un diagnostic de Phobie spécifique. La prévalence rapportée peut varier en fonction du seuil utilisé pour déterminer la gêne ou la souffrance et le nombre de types de phobies envisagés. Dans les échantillons de la population générale, le taux de prévalence ponctuelle va de 4 à 8,8 % et les taux de prévalence vie entière vont de 7,2 à 11,3 (X,. Les taux de prévalence diminuent chez les personnes âgées. De même, les estimations de prévalence varient en fonction du type de Phobies spécifiques.

Évolution

Les facteurs prédisposants au début des Phobies spécifiques incluent des événements traumatiques (tel le fait d’être attaqué par un animal ou enfermé dans un placard), des attaques de panique inattendues dans la situation qui va être redoutée, l’observation d’autres personnes subissant un traumatisme ou manifestant une crainte (tel le fait d’observer d’autres sujets chuter d’une hauteur ou d’être effrayé en présence de certains animaux) ainsi que certaines transmissions d’informations (p. ex., des mises en garde parentales répétées concernant les dangers de certains animaux ou la couverture médiatique des accidents d’avion). Les situations OU les objets redoutés ont
tendance à comporter des éléments qui peuvent effectivement représenter une menace ou ont représenté une menace, à un certain moment de l’évolution de l’humanité. Les phobies qui résultent d’événements traumatiques ou d’Attaques de panique inattendues ont tendance à avoir un développement particulièrement aigu. Les phobies d’origine traumatique n’ont pas un âge de début caractéristique (p. ex., la peur d’étouffer qui suit habituellement un incident avec sensation d’étouffement ou proche de l’étouffement peut se développer presque à n’importe quel âge). Les Phobies spécifiques de l’adolescence augmentent les probabilités de la persistance de la Phobie spécifique ou bien du développement de phobies spécifiques supplémentaires à l’âge d’adulte jeune mais elles ne sont pas prédictives du développement d’autres troubles.
Pour les phobies qui persistent durant la vie adulte, les rémissions sont très peu fréquentes (environ 20 % des cas).

Aspects familiaux

Le risque de Phobies spécifiques est plus grand chez les membres de famille de sujets présentant des Phobies spécifiques. De même, il existe des données suggérant la possibilité de l’existence d’une agrégation par type de phobie au sein des familles (p. ex., les apparentés biologiques de premier degré de sujets ayant des Phobies spécifiques de type animal ont plus souvent des phobies des animaux, mais ne concernant pas
nécessairement le même animal et les apparentés biologiques de premier degré de personnes ayant des Phobies spécifiques de type situationnel ont plus de risque d’avoir des phobies de situation). Les peurs du sang et des accidents ont un fort caractère familial.

 

Critères diagnostiques

A. Peur persistante et intense à caractère irraisonné ou bien excessive,
déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un
objet ou une situation spécifique (p. ex., prendre l’avion, les hauteurs,
les animaux, avoir une injection, voir du sang).
B. L’exposition au stimulus phobogène provoque de façon quasi systématique
une réaction anxieuse immédiate qui peut prendre la forme
d’une Attaque de panique liée à la situation ou facilitée par la situation.
N.-B. : Chez les enfants, l’anxiété peut s’exprimer par des pleurs,
des accès de colère, des réactions de figement ou d’agrippement.
C. Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irrationnel de la peur.
N.-B. : Chez l’enfant, ce caractère peut être absent.
D. La (les) situation(s) phobogène(s) est (sont) évitée(s) ou vécue(s)
avec une anxiété ou une détresse intense.
E. L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance de la (les) situation(
s) redoutée(s) perturbent, de façon importante les habitudes de
l’individu, ses activités professionnelles (ou scolaires) ou bien ses activités
sociales ou ses relations avec autrui, ou bien le fait d’avoir cette
phobie s’accompagne d’un sentiment de souffrance important.
F. Chez les individus de moins de 18 ans, la durée est d’au moins
6 mois.
G. L’anxiété, les Attaques de panique ou l’évitement phobique associé à
l’ objet ou à la situation spécifique ne sont pas mieux expliqués par
un autre trouble mental tel un Trouble obsessionnel-compulsif
(p. ex., lors de l’exposition à la saleté chez quelqu’un ayant une obsession
de la contamination), un État de stress post-traumatique (p. ex.,
en réponse à des stimulus associés à un facteur de stress sévère), un
Trouble anxiété de séparation (p. ex., évitement scolaire), une Phobie
sociale (p. ex., évitement des situations sociales par peur d’être
embarrassé), un Trouble panique avec agoraphobie ou une Agoraphobie
sans antécédents de trouble panique.
Spécifier le type :
Type animal
Type environnement naturel (p. ex., hauteurs, tonnerre, eau)
Type sang-injection-accident
Type situationnel (p. ex., avions, ascenseurs, endroits clos)
Autre type (p.ex., peur de s’étouffer, de vomir ou de contracter une
maladie ; chez les enfants, évitement des bruits forts ou des personnages
costumés)

  • Type animal

Ce sous-type doit être spécifié si la peur est induite par les animaux ou les insectes. Ce sous-type a généralement un début dans l’enfance.

  • Type environnement naturel

Ce sous-type doit être spécifié si la peur est induite par des éléments de l’environnement naturel tels les orages, les hauteurs ou l’eau. Ce sous-type a généralement un début dans l’enfance.

  • Type sang, injection, accident

Ce sous-type doit être spécifié si la peur est induite par le fait (le voir du sang ou un accident ou d’avoir une injection ou toute autre procédure médicale invasive. Ce sous-type est hautement familial et est souvent caractérisé par une réponse vaso-vagale intense.

  • Type situationnel

Ce sous-type doit être spécifié si la peur est induite par une situation spécifique tels les transports publics, les tunnels, les ponts, les ascenseurs, les voyages aériens, le fait de conduire une voiture ou les endroits
clos. Ce sous-type a une distribution bimodale d’âge de début avec un pic dans l’ enfance et un autre pic entre 20 et 30 ans. Ce sous-type semble être identique au Trouble panique avec Agoraphobie en ce qui concerne sa répartition selon le sexe, ses modalités d’agrégation familiale et son âge de début caractéristiques.

Autre type : ce sous-type doit être spécifié si la peur est induite par d’autres stimulus. Ces stimulus peuvent comprendre la peur de s’étouffer, de vomir oude contracter une maladie ; la « phobie de l’espace » (c.-à-d. le sujet craint de tomber s’il est loin de murs ou d’autres moyens de support physique) et les peurs qu’ont les enfants concernant les bruits forts ou les personnages déguisés.

 

Les études en population générale montrent une tendance légèrement différente : les phobies des hauteurs, des araignées, des souris et des insectes étant les plus fréquentes et les phobies des autres animaux et des autres
éléments de l’environnement naturel, tels que les orages, le tonnerre et la foudre étant les moins fréquentes. Les phobies des situations dans lesquelles on est enfermé (une Phobie de type situationnel) peuvent être plus fréquentes chez les sujets âgés. Dans de nombreux cas, plus d’un sous-type de Phobie spécifique est présent. Le fait d’avoir une phobie d’un sous-type spécifique tend à augmenter la probabilité d’avoir une autre phobie soit du même sous-type (p. ex., peur des chats et des serpents).

Phobie sociale

La Phobie sociale est caractérisée par une anxiété cliniquement significative provoquée par l’exposition à un certain type de situations sociales ou de situations de performance, conduisant souvent à un comportement d’évitement.

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de la Phobie sociale est une peur marquée et persistante des situations sociales ou de performance dans lesquelles un sentiment de gêne peut survenir (Critère A).

L’exposition à la situation sociale ou de performance provoque presque invariablement une réponse anxieuse immédiate (Critère B).
Cette réponse peut prendre la forme d’une Attaque de panique situationnellement liée ou favorisée
par des situations .

Alors que les adolescents et les adultes ayant ce trouble reconnaissent le caractère excessif ou irraisonnable de leur peur (Critère C), cela peut ne pas être le cas chez les enfants. Le plus souvent, la situation sociale ou de performance est évitée bien qu’elle soit parfois vécue avec une souffrance intense (Critère D).

Le diagnostic n’est justifié que si l’évitement, la peur ou l’anticipation anxieuse vis-à-vis de la situation sociale ou de performance interfère de manière significative avec les habitudes de l’individu, les activités professionnelles ou la vie sociale ou si le sujet ressent une souffrance marquée liée à la phobie (Critère E).

Chez les sujets de moins de 18 ans, les symptômes doivent avoir persisté durant au moins six mois avant qu’un diagnosticde Phobie sociale soit porté (Critère F).

La peur ou l’évitement n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale et n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (p. ex., Trouble panique, Anxiété de séparation, Peur d’une dysmorphie corporelle, Trouble envahissant du développement, Personnalité schizoïde) (Critère G).

Si une affection médicale générale ou un autre trouble mental est présent (p. ex., Bégaiement, Maladie de Parkinson, Anorexie mentale), la peur ou l’évitement n’est pas limité à la crainte de leur impact social
(Critère H).

Dans les situations sociales ou de performance redoutées, les sujets ayant une Phobie sociale sont préoccupés par leur gêne et craignent qu’autrui ne les juge anxieux, faibles, « fous » ou stupides. Ils peuvent avoir peur de parler en public par crainte que les autres ne remarquent que leurs mains ou leur voix tremblent ou bien en raison de l’anxiété extrême à l’idée de passer pour quelqu’un incapable de s’exprimer dans une conversation. Ils peuvent éviter de manger, de boire ou d’écrire en public par crainte que les autres ne voient leurs mains trembler. Les individus ayant une Phobie sociale éprouvent presque toujours des symptômes d’anxiété (p. ex., palpitations, tremblements, transpiration, gêne gastro-intestinale, diarrhée, tension musculaire, rougissement, confusion) clans la situation sociale redoutée et, dans les cas sévères, ces symptômes peuvent remplir les critères d’une Attaque de panique. Le fait de rougir peut être plus typique de la Phobie sociale.
Les adultes ayant une Phobie sociale reconnaissent que leur peur est excessive ou irraisonnable, alors que cela n’est pas toujours le cas chez les enfants. Par exemple, chez un sujet évitant de manger en public par conviction d’être observé(e) par la police et ne reconnaissant pas que cette peur est excessive ou irraisonnable, le diagnostic serait rouble délirant plutôt que Phobie sociale. De plus, le diagnostic ne doit pas être fait
si la peur est raisonnable compte tenu du contexte des stimulus (p. ex., peur d’être appelé en classe lorsque l’on n’est pas préparé).
La personne ayant une Phobie sociale évitera habituellement les situations redoutées.
Moins souvent, la personne se contraint à supporter la situation sociale ou de performance mais la vit avec une intense anxiété. Une anxiété anticipatoire marquée peut également survenir bien longtemps avant la confrontation aux situations sociales ou publiques (p. ex., des préoccupations quotidiennes durant plusieurs semaines avant
de participer à un événement social). 11 peut y avoir un cercle vicieux d’anticipation anxieuse conduisant à des cognitions de peur et des symptômes anxieux clans les situations redoutées qui conduisent à une mauvaise performance effective ou perçue comme telle clans les situations redoutées, ce qui conduit à une gêne et à une augmentation de l’anxiété anticipatoire par rapport aux situations redoutées et ainsi de suite.
La peur ou l’évitement doit interférer de manière significative avec les habitudes du sujet, ses activités professionnelles ou scolaires ou ses activités sociales ou relationnelles ou bien le sujet doit ressentir une souffrance marquée à l’idée d’avoir la phobie.
Par exemple, un sujet qui a peur de parler en public ne recevra pas un diagnostic de Phobie sociale s’il n’est pas confronté à cette activité de manière habituelle au niveau de son travail ou dans une classe et qu’il ne souffre pas particulièrement de cette phobie. Les peurs d’être gêné dans les situations sociales sont communes mais habituellement le degré de souffrance ou de gène est insuffisant pour justifier un diagnostic de Phobie sociale. Une anxiété ou un évitement social transitoire est particulièrement commun dans l’enfance et l’adolescence (p. ex., une jeune fille adolescente peut éviter de manger face à des garçons pendant une courte période, puis reprendre son comportementhabituel). Chez les jeunes de moins de 18 ans, seuls les symptômes qui persistent durant au moins six mois peuvent être pris en compte pour le diagnostic de Phobie sociale.

 

Caractéristiques et troubles associés

Les caractéristiques habituellement associées à la Phobie sociale comprennent une hypersensibilité à la critique, à
une évaluation négative ou au rejet, une difficulté à manifester de l’assurance et une faible estime de soi ou des sentiments (l’infériorité. Les sujets ayant une Phobie sociale craignent également souvent une évaluation indirecte par les autres tel que passer un examen. Ils peuvent manifester de mauvaises compétences sociales (p. ex., un mauvais contact visuel), ou des signes observables d’anxiété (p. ex., des mains froides et humides, des tremblements et la voix mal assurée). Souvent, les sujets avant une Phobie sociale n’obtiennent pas des résultats scolaires conformes à leurs capacités en raison d’une anxiété liée aux examens ou à cause de leur évitement à participer en classe. Ils peuvent ne pas obtenir des résultats en rapport avec leurs possibilités dans leur travail
du fait d’une anxiété ou d’un évitement lorsqu’ils doivent parler dans un groupe, en public, ou aux figures d’autorité et aux collègues. Les personnes ayant une Phobie sociale ont souvent des réseaux de soutien social réduits, ils sont moins enclins à se marier. Dans les cas les plus sévères, les sujets peuvent abandonner leurs études, êtresans emploi et ne pas chercher de travail du fait de difficultés lors des entretiens d’embauche, être sans amis ou bien se raccrocher à des relations peu satisfaisantes, s’abstenir complètement de sortir avec une fille (garçon) ou rester dans leur famille d’origine. Par ailleurs, la Phobie sociale peut être associée à une idéation suicidaire, particulièrement quand des diagnostics comorbides sont présents.
La Phobie sociale peut être associée à d’autres Troubles anxieux, aux Troubles de l’ humeur, aux Troubles liés à une substance et à la Boulimie et précède habituellement ces troubles. Dans les populations cliniques, les sujets ayant une Phobie sociale généralisée présentent souvent une Personnalité évitante.

Examens complémentaires.

Pour l’instant, il n’existe pas d’examen complémentaire permettant de faire le diagnostic de Phobie sociale ni suffisamment d’éléments justifiant l’utilisation d’examens complémentaires (p. ex., perfusion de lactate, inhalation de CO,) permettant de différencier la Phobie sociale des autres Troubles anxieux (p. ex., Trouble panique).

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

La présentation clinique et la gêne qui en résulte peuvent différer selon les cultures en fonction des exigences sociales. Dans certaines cultures (p. ex., Japon et Corée), les sujets ayant une Phobie sociale peuvent développer des peurs persistantes et excessives d’offenser les autres dans les situations sociales plutôt que la peur d’être gênés. Ces peurs peuvent prendre la forme d’une crainte extrême que le fait de rougir, de regarder quelqu’un dans les yeux, ou que sa propre odeur corporelle soit une offense pour les autres (taijin kyofusho au Japon).
Chez les enfants, le trouble peut s’accompagner de pleurs, d’accès de colère, de réactions de figement ou d’agrippement ou du fait de rester très proche d’une personne familière et d’interactions inhibées pouvant aller jusqu’au mutisme. Les jeunes enfants peuvent sembler excessivement timides dans les environnements sociaux non
familiers, avoir des mouvements de recul dans les contacts avec les autres, refuser de participer à des jeux de groupe, demeurer typiquement à la périphérie des activités sociales et tenter de rester très proche des adultes familiers. A la différence des adultes, les enfants ayant une Phobie sociale n’ont pas habituellement la possibilité d’éviter les situations redoutées et peuvent être incapables d’identifier la nature de leur anxiété. Il
peut exister une diminution des performances scolaires, un refus scolaire ou un évitement des activités sociales correspondant à l’âge du sujet et au fait de sortir avec une fille (ou un garçon). Pour faire le diagnostic chez les enfants, des éléments doivent témoigner d’une capacité aux relations sociales avec les gens familiers et l’anxiété sociale doit survenir dans l’interaction avec ses pairs et non uniquement avec les adultes. Du fait du début précoce du trouble et de son évolution chronique, l’altération du fonctionnement chez les enfants tend à prendre la forme d’un échec à l’accession au niveau attendu de fonctionnement plutôt qu’une diminution par rapport à un niveau optimal de fonctionnement. Par comparaison, lorsque le début survient à l’adolescence, le trouble peut conduire à des diminutions des performances sociales et scolaires.
Les études épidémiologiques réalisées dans la population générale suggèrent que la Phobie sociale est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Dans la plupart des populations cliniques cependant, les sexes sont représentés de manière égale ou bien la majorité des sujets sont des hommes.

Prévalence

Les études épidémiologiques réalisées dans la population générale font état d’une prévalence sur la vie de la Phobie sociale variant de 3 à 13 %. La prévalence rapportée peut varier en fonction du seuil utilisé pour déterminer la souffrance ou la gêne et du nombre de types de situations sociales passées en revue de manière spécifique. Dans une étude, 20 % des sujets ont fait état d’une peur excessive de parler en public et d’une
peur de performance en public, mais seuls environ 2 % semblaient ressentir suffisamment de gêne ou de souffrance pour justifier un diagnostic de Phobie sociale. Dans la population générale, la plupart des sujets ayant une Phobie sociale ont peur de parler en public alors qu’un peu moins de la moitié ont peur de parler à des inconnus ou de
rencontrer de nouvelles personnes. D’autres peurs de performance (p. ex., manger, boire ou écrire en public ou utiliser des toilettes publiques) semblent être moins fréquentes.
Dans les services cliniques, la grande majorité des personnes ayant une Phobie sociale ont peur de plus d’un type de situations sociales. La Phobie sociale constitue rarement le motif d’une hospitalisation. Dans les consultations ambulatoires, les taux de Phobie sociale vont de 10 à 20 % des sujets ayant des Troubles anxieux mais ces taux varient largement d’un endroit à l’autre.

Évolution

La Phobie sociale a typiquement un début entre 10 et 20 ans faisant parfois suite à une inhibition sociale ou une timidité de l’enfance. Certains sujets font état d’un début très tôt dans l’enfance. Le début peut suivre de manière abrupte une expérience stressante ou humiliante ou bien peut être insidieux. L’évolution de la Phobie sociale se fait souvent sur un mode continu. Elle dure fréquemment toute la vie bien que la sévérité du trouble puisse s’atténuer ou qu’il puisse y avoir une rémission au cours de la vie adulte. La sévérité de la gêne peut fluctuer en fonction des facteurs de stress et des exigences de la vie. Par exemple, la Phobie sociale peut diminuer après qu’une personne ayant peur des rendez-vous se marie et elle peut réapparaître après la mort du
conjoint. Une promotion professionnelle à un poste nécessitant le fait de parler en public peut révéler une Phobie sociale chez quelqu’un qui, auparavant, n’avait jamais eu besoin de parler en public.

Aspects familiaux

La Phobie sociale semble survenir plus fréquemment parmi les apparentés biologiques de premier degré des sujets qui ont ce trouble que dans la population générale. Ceci est d’autant plus vrai dans la Phobie sociale généralisée.

 

Critères diagnostiques

A. Une peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales
ou bien de situations de performance durant lesquelles le sujet est
en contact avec des gens non familiers ou bien peut être exposé à
l’éventuelle observation attentive d’autrui. Le sujet craint d’agir (ou
de montrer des symptômes anxieux) de façon embarrassante ou
humiliante. N.-B. : Chez les enfants, on doit retrouver des éléments
montrant la capacité d’avoir des relations sociales avec des gens familiers
en rapport avec l’âge et l’anxiété doit survenir en présence
d’autres enfants et pas uniquement dans les relations avec les adultes.
B. L’exposition à la situation sociale redoutée provoque de façon quasi
systématique une anxiété qui peut prendre la forme d’une Attaque
de panique liée à la situation ou bien facilitée par la situation.
N.-B. : Chez les enfants, l’anxiété peut s’exprimer par des pleurs, des
accès de colère, des réactions de figement ou de retrait dans les situations
sociales impliquant des gens non familiers.
C. Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irraisonné de la peur.
N.-B. : Chez l’enfant, ce caractère peut être absent.
D. Les situations sociales ou de performance sont évitées ou vécues avec
une anxiété et une détresse intenses.
E. L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans la (les)
situation(s) redoutée(s) sociale(s) ou de performance perturbent, de
façon importante, les habitudes de l’individu, ses activités professionnelles
(scolaires), ou bien ses activités sociales ou ses relations avec
autrui, ou bien le fait d’avoir cette phobie s’accompagne d’un sentiment
de souffrance important.
F. Chez les individus de moins de 18 ans, la durée est d’au moins 6 mois.
G. La peur ou le comportement d’évitement n’est pas lié aux effets physiologiques
directs d’une substance (p.ex., une substance donnant
lieu à abus, ou un médicament) ni à une affection médicale générale
et n’est pas mieux expliqué par un autre trouble mental (p.ex.,
Trouble panique avec ou sans agoraphobie, Trouble anxiété de séparation,
Peur d’une dysmorphie corporelle, Trouble envahissant du
développement ou Personnalité schizoïde).
H. Si une affection médicale générale ou un autre trouble mental est présent,
la peur décrite en A est indépendante de ces troubles ; par
exemple, le sujet ne redoute pas de bégayer, de trembler dans le cas
d’une maladie de Parkinson ou de révéler un comportement alimentaire
anormal dans l’Anorexie mentale (Anorexia nervosa) ou la
Boulimie (Bulimia nervosa).

AGORAPHOBIE : qu’est-ce que l’agoraphobie

Agoraphobie

L’Agoraphobie est une anxiété liée à, ou un évitement d’endroits ou de situations, d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’Attaque de panique ou de symptômes à type de panique.

agoraphobie

Article rédigé avec le DSM

Diagnostic

La caractéristique essentielle de l’Agoraphobie est une anxiété liée au fait de se trouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquelles aucun secours ne pourrait être trouvé en cas de survenue d’une Attaque de panique ou des symptômes de type panique (p. ex., peur d’avoir une attaque subite de vertige ou une crise de diarrhée soudaine) (Critère A).
L’anxiété conduit typiquement à un évitement envahissant de nombreuses situations pouvant inclure le fait d’être seul hors de son domicile ou d’être seul chez soi ; d’être clans une foule ; de voyager en voiture, en bus ou en avion ; ou d’être sur un pont ou dans un ascenseur. Certains sujets sont capables de s’exposer eux-mêmes aux situations redoutées mais ils subissent ces expériences avec une crainte considérable.

Souvent, le sujet est plus à même de se confronter à une situation redoutée lorsqu’il est accompagné par quelqu’un (Critère B).
L’évitement de situations peut altérer les capacités des sujets à voyager, à travailler ou à assumer leurs responsabilités domestiques (p. ex., faire des courses dans une épicerie, emmener les enfants chez le médecin).

Un autre trouble mental ne peut pas mieux expliquer l’anxiété ou l’évitement phobique (Critère C).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel, pour distinguer l’Agoraphobie de la Phobie sociale et de la Phobie spécifique et d’un Trouble d’anxiété de séparation sévère, peut être difficile car toutes ces affections sont caractérisées par l’évitement de situations spécifiques.

 

Critères d’une Agoraphobie

A. Anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations
d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquelles
on pourrait ne pas trouver de secours en cas d’Attaque de
panique soit inattendue soit facilitée par des situations spécifiques
ou bien en cas de symptômes à type de panique. Les peurs agoraphobiques
regroupent typiquement un ensemble de situations
caractéristiques incluant le fait de se trouver seul en dehors de son
domicile ; d’être dans une foule ou clans une file d’attente ; sur un
pont ou clans un autobus, un train ou une voiture.

N.-B. : Envisager le diagnostic de Phobie spécifique si l’évitement est limité à une Ou
seulement quelques situations spécifiques, ou celui de Phobie sociale si l’évitement
est limité aux situations sociales.
B. Les situations sont soit évitées (p. ex., restriction des voyages) soit
subies avec une souffrance intense ou bien avec la crainte d’avoir une
Attaque de panique ou des sytnptômes à type de panique ou bien
nécessitent la présence d’un accompagnant.
C. L’anxiété ou l’évitement phobique n’est pas mieux expliqué par un
autre trouble mental, tel une Phobie sociale (par ex. évitement limité
aux situations sociales par peur d’être embarrassé), une Phobie spécifique
(p. ex., évitement limité à une situation unique comme les
ascenseurs), un Trouble obsessionnel-compulsif (p. ex., évitement de
la saleté chez quelqu’un ayant une obsession de la contamination),
un État de stress post-traumatique (p. ex., évitement des stimulus
associés à un facteur de stress sévère) ou un Trouble anxiété de séparation
(évitement lié au départ du domicile ou à la séparation d’avec
les membres de la famille).

Trouble panique avec agoraphobie

Caractéristiques

La caractéristique essentielle du Trouble panique est la présence d’Attaques de panique récurrentes et inattendues suivies de la crainte persistante pendant au moins un mois d’avoir une autre Attaque de panique, de préoccupations quant aux implications possibles ou aux conséquences de ces Attaques de panique, ou d’un changement significatif de comportement en relation avec les attaques (Critère A).

Les Attaques de panique ne sont pas dues aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., Intoxication par la caféine) ou d’une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie) (Critère C).

Finalement, les Attaques de panique ne sont pas mieux expliquées par un autre trouble mental (p. ex., Phobie spécifique ou Phobie sociale, Trouble obsessionnel-compulsif, État de stress post-traumatique, Trouble anxiété de séparation) (Critère D).

Selon que les critères d’Agoraphobie sont remplis ou non Un Trouble panique sans Agoraphobie est diagnostiqué (Critère B).

Une Attaque de panique inattendue (spontanée, non induite) est définie comme une attaque qui n’est pas associée à un facteur déclenchant situationnel (c.-à-d. elle survient à l’improviste). Les facteurs déclenchants comprennent des stimuli qui sont soit externes (p. ex., situation ou objet phobogène), soit internes (stimulations physiologiques) à l’individu. Dans certains cas, le facteur déclenchant apparaît clairement au clinicien alors qu’il n’est pas facilement identifié par le sujet souffrant d’une Attaque de panique. Par exemple, un sujet peut ne pas identifier immédiatement l’activation neurovégétative provoquée par une pièce chaude et encombrée ou les sensations d’évanouissement provoquées par un passage rapide de la position couchée à la position assise comme facteurs déclenchants d’une Attaque de panique, et ainsi, ces attaques sont considérées à ce moment-là comme inattendues. Au moins deux Attaques de panique inattendues sont nécessaires pour le diagnostic mais la plupart des sujets en ont beaucoup plus. Les sujets ayant un Trouble panique ont aussi fréquemment des Attaques de panique favorisées par des situations (c.-à-d. celles survenant le plus souvent mais pas de manière invariable lors de l’exposition à un facteur déclenchant situationnel). Des attaques de panique situationnellement liées (c.-à-d. celles qui surviennent presque invariablement et immédiatement lors de l’exposition à un facteur déclenchant situationnel) peuvent survenir mais sont moins communes.
La fréquence et la sévérité des Attaques de panique varient considérablement. Par exemple, certains sujets ont des attaques moyennement fréquentes (p. ex., une fois par semaine) qui surviennent de manière régulière durant une période de plusieurs mois.
D’autres rapportent de brefs accès d’attaques plus fréquentes (p. ex., tous les jours durant une semaine) séparées par des semaines ou des mois sans aucune attaque, ou avec des attaques moins fréquentes (p. ex., deux par mois) pendant plusieurs années.
Les attaques pauci-symptomatiques (c.-à-d. les attaques identiques aux Attaques de panique « complètes » mais avec une anxiété ou une peur soudaine accompagnée de moins de quatre des treize symptômes supplémentaires) sont très communes chez les sujets ayant un Trouble panique. Bien que la distinction : Attaques de panique complètes
et Attaques pauci-symptomatiques soit quelque peu arbitraire, les Attaques de panique complètes sont associées à une plus grande morbidité (p. ex. plus grand utilisation des services de santé, plus grand handicap fonctionnel, moins bonne qualité de vie). La plupart des sujets qui ont des attaques pauci-symptomatiques ont eu des Attaques
de panique complètes à un certain moment de l’évolution du trouble.
Les sujets ayant un Trouble panique présentent des craintes ou des inférences caractéristiques quant aux implications ou aux conséquences des Attaques de panique. Certains redoutent que les attaques témoignent de la présence d’une maladie non diagnostiquée engageant le pronostic vital (p. ex., maladie cardiaque, épilepsie). Malgré des examens médicaux répétés et un rassurement, ils peuvent demeurer effrayés et n’être pas convaincus qu’ils n’ont pas une maladie engageant le pronostic vital. D’autres redoutent que les Attaques de panique soient le signe qu’ils sont en train de « devenir fous » ou de perdre le contrôle d’eux-mêmes ou qu’ils sont faibles sur le plan émotionnel.
Certains sujets ayant des Attaques de panique récurrentes modifient leur comportement de manière importante (p. ex., abandonnent un travail, évitent tout effort physique) en réponse aux attaques mais dénient le fait d’avoir peur d’une autre attaque ou bien l’existence de craintes concernant les conséquences de leurs Attaques
de panique. Les craintes portant sur une nouvelle attaque ou ses implications sont souvent associées au développement d’un comportement d’évitement qui peut avoir les critères d’une Agoraphobie auquel cas un Trouble panique avec Agoraphobie est diagnostiqué.

Caractéristiques et troubles associés

Outre la préoccupation relative aux Attaques de panique et à leurs implications, de nombreux sujets avant un Trouble panique relatent également des sensations constantes ou intermittentes d’anxiété qui ne sont pas focalisées sur des situations ou des événements spécifiques. D’autres présentent une appréhension excessive à propos des conséquences d’activités et des expériences de la vie quotidienne, particulièrement celles liées à la santé ou à la séparation des êtres chers. Par exemple, des sujets ayant un Trouble panique anticipent souvent une évolution catastrophique de symptômes physiques légers ou bien d’effets secondaires de médicaments (p. ex., penser qu’un mal de tête témoigne d’une tumeur cérébrale ou d’une crise hypertensive). De tels individus sont également beaucoup
moins tolérants aux effets secondaires des médicaments et ont généralement besoin d’une réassurance continuelle afin de pouvoir prendre des médicaments. Chez des sujets dont le Trouble panique n’a pas été traité ou a été mal diagnostiqué, la croyance qu’ils ont une maladie non décelée engageant le pronostic vital peut les conduire à la
fois à une anxiété chronique fragilisante et à des recours excessifs à des soins médicaux.
Cette modalité évolutive peut être très perturbante tant sur le plan émotionnel que financier.
Dans certains cas, la perte ou la rupture de relations interpersonnelles importantes (p. ex., le fait (le quitter son domicile pour vivre seul, le divorce) est associée au début ou à l’exacerbation du Trouble panique. La démoralisation est une conséquence habituelle et de nombreux sujets deviennent découragés, honteux et malheureux en raison de leurs difficultés pour mener à bien leurs activités quotidiennes normales. Ils attribuent souvent ce problème à un manque de « force » ou de « caractère ». Cette démoralisation peut se généraliser à des domaines dépassant les problèmes liés spécifiquement au Trouble panique. Ces sujets peuvent être fréquemment absents du travail ou de l’école pour des consultations médicales ou dans des services d’urgence, ce qui peut conduire au chômage ou à l’abandon des études.
Les taux de comorbidité rapportés avec le Trouble dépressif majeur sont très variables, se situant entre 10 et 65 % chez les sujets avant un Trouble panique. Chez environ un tiers (les sujets présentant les deux troubles, la dépression précède le début du Trouble panique. Dans les deux tiers restants, la dépression survient en même temps
ou suit le début du Trouble panique. Un sous-groupe de sujets, dont certains pourront développer comme conséquence un Trouble lié à l’utilisation de substances, traitent leur anxiété avec de l’alcool ou des médicaments.
La comorbidité avec les autres Troubles anxieux est également habituelle, tout particulièrement dans les services cliniques et chez les sujets qui présentent des forme sévères d’Agoraphobie. Une Phobie sociale et un Trouble anxiété généralisée ont été rapportés chez 15 à 30 % des sujets ayant un Trouble panique, une Phobie spécifique
chez 2 à 20 % et un Trouble obsessionnel-compulsif chez plus de 10 % des sujets ayant un Trouble panique. Bien que dans la littérature le Syndrome de stress post-traumatique existe chez 2 à 10 96 des sujets ayant un Trouble panique, il semble que ces taux soient bien plus importants lorsque les symptômes post-traumatiques sont systématiquement recherchés. Une Anxiété de séparation durant l’enfance peut être associée à ce trouble. Une comorbidité et des symptômes communs avec l’Hypocondrie sont habituels.

Examens complémentaires.

Aucun examen complémentaire ne permet de faire le diagnostic de Trouble panique. Cependant, divers examens complémentaires ont rapporté des anomalies dans des groupes de sujets ayant un Trouble panique comparativement à (les sujets témoins. Certains sujets avant un Trouble panique montrent des signes d’alcalose respiratoire compensatrice (c.-à-d. une diminution du CO, et des taux de bicarbonates avec un pH presque normal). La survenue d’Attaques de panique en réponse aux perfusions de lactate de sodium ou à l’inhalation de CO., est plus habituelle clans le Trouble panique que chez les sujets témoins ou les personnes ayant un Trouble anxiété généralisée.

 

Examen physique et affections médicales générales associées.

De manière transitoire, une tachycardie et une élévation modérée de la pression artérielle systolique peuvent survenir durant certaines Attaques de panique. Des études ont mis en évidence une comorbidité significative entre le Trouble panique et de nombreux symptômes médicaux et affections médicales générales comme, notamment, des vertiges, des arythmies cardiaques, une hyperthyroïdie, un asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive, et un trouble fonctionnel intestinal. Mais la nature de l’association (p. ex., relation de causalité) entre le Trouble panique et ces états demeure obscure. Bien que des études aient suggéré l’existence d’une plus grande fréquence de prolapsus de la valve mitrale et de maladie thyroïdienne chez les sujets avant un Trouble panique comparativement à la population générale, d’autres études n’ont pas retrouvé de prévalence différente.

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Dans certaines cultures, les Attaques de panique peuvent comporter une peur intensed’une action de sorcellerie ou de magie. Le Trouble panique tel qu’il est décrit a été retrouvé clans des études épidémiologiques à travers le monde. De plus, un certain nombre d’affections incluses clans le « Glossaire des syndromes propres à une culture
donnée » peuvent être en rapport avec le Trouble panique. Certains groupes culturels ou ethniques limitent la participation des femmes à la vie publique ; cela doit être distingué de l’Agoraphobie. Le Trouble panique sans Agoraphobie est diagnostiqué cieux fois plus souvent et le Trouble panique avec Agoraphobie trois fois plus
souvent chez les femmes que chez les hommes.

Prévalence

La plupart des études ont retrouvé des taux de prévalence vie entière du Trouble panique (avec ou sans Agoraphobie) situés entre 1 et 2 % bien que des taux aussi élevés que 3,5 % aient été rapportés. Les taux de prévalence sur un an sont compris entre 0,5 et 1,5 %. Les taux de prévalence du Trouble panique en population clinique sont beaucoup plus élevés. Par exemple, le Trouble panique est diagnostiqué chez approximativement 10 % des sujets suivis en consultation de santé mentale. En population clinique non psychiatrique, les taux de prévalence se situent entre 10 et 30 % dans les pathologies vestibulaire, respiratoire et neurologique et sont aussi élevés que 60 % en pathologie cardiologique. Environ un tiers à la moitié des sujets ayant un diagnostic de Trouble panique en population générale ont également une Agoraphobie, bien qu’un taux beaucoup plus élevé d’Agoraphobie soit observé dans les populations cliniques.

Évolution

L’âge de début du Trouble panique varie de manière considérable mais survient le plus typiquement entre la fin de l’adolescence et le milieu de la trentaine, Il y aurait une distribution bimodale avec un pic à la fin de l’adolescence et un second pic, plus faible, au milieu de la trentaine. Un petit nombre de cas débute clans l’enfance ; un début après l’âge de 45 ans est inhabituel mais peut s’observer. Les descriptions rétrospectives faites par les sujets vus dans les services cliniques suggèrent que l’évolution habituelle est chronique et se fait avec des hauts et des bas. Certains sujets peuvent avoir des manifestations épisodiques avec des années de rémission entre elles et d’autres peuvent avoir une symptomatologie sévère de manière continue. Des attaques de panique paucisymptomatiques peuvent apparaître de manière plus fréquente si l’évolution du Trouble panique est chronique. Bien que l’Agoraphobie puisse se développer à tout moment, son début se situe habituellement dans la première année de survenue des Attaques de panique récurrentes. L’évolution de l’Agoraphobie et sa relation avec l’ évolution des Attaques de panique sont variables. Dans certains cas, une diminution ou une rémission des Attaques de panique peut être suivie de près par une diminution correspondante de l’évitement agoraphobique et de l’anxiété. Chez d’autres, l’Agoraphobie peut devenir chronique, que les Attaques de panique soient présentes ou non.
Certains sujets rapportent la possibilité de réduire la fréquence des Attaques de panique par l’évitement de certaines situations. Les études de suivi naturaliste de sujets traités dans des services de santé tertiaire (ou l’on peut avoir une sélection de sujets à mauvais pronostic) suggèrent qu’au bout de six à dix ans après le traitement, environ 30 % des sujets vont hien, 40 à 50 % sont améliorés niais demeurent symptomatiques et les 20
à 30 % restants ont des symptômes identiques ou légèrement aggravés.

Aspects familiaux

Les apparentés biologiques de premier degré des sujets ayant un Trouble panique ont jusqu’à 8 fois plus de risque de développer un Trouble panique. Si l’âge de début du Trouble panique se situe avant 20 ans, les apparentés biologiques de premier degré ont jusqu’à 20 fois plus de risque de développer un Trouble panique. Cependant, dans les services cliniques, près de la moitié à trois quarts des sujets ayant un Trouble panique n’ont pas d’apparentés biologiques de premier degré affectés. Les études de jumeaux montrent l’existence d’un facteur génétique dans le développement du Trouble panique.

 

Critères diagnostiques

A. A la fois (1) et (2) :
(1) Attaques de panique récurrentes et inattendues
(2) au moins une des attaques s’est accompagnée pendant un mois
(ou plus) de l’un (ou plus) des symptômes suivants :
(a) crainte persistante d’avoir d’autres attaques de panique
(b) préoccupations à propos des implications possibles de
l’attaque ou bien de ses conséquences (par ex. perdre le
contrôle, avoir une crise cardiaque, « devenir fou »)
(c) changement de comportement important en relation avec
les attaques
B. Absence d’Agoraphobie
C. Les Attaques de panique ne sont pas dues aux effets physiologiques
directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus,
un médicament) ou d’une affection médicale générale (p. ex.,
hyperthyroïdie).
D. Les Attaques de panique ne sont pas mieux expliquées par un autre
trouble mental, tel une Phobie sociale (p. ex., survenant lors de
l’exposition aux situations sociales redoutées), une Phobie spécifique
(p. ex., lors de l’exposition à une situation phobogène spécifique), un
Trouble obsessionnel-compulsif (p. ex., lors de l’exposition à la saleté
chez quelqu’un ayant une obsession de la contamination), un État de
stress post-traumatique (p. ex., en réponse à des stimulus associés à
un facteur de stress sévère) ou à un Trouble anxiété de séparation
(p. ex., en réponse au fait d’être éloigné du domicile ou des proches).

 

 

Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique

L’Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique est caractérisée par la
présence d’une Agoraphobie et de symptômes de type panique sans antécédent d’Attaques de panique inattendues.

Caractéristiques

Les caractéristiques essentielles de l’Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique sont identiques à celles du Trouble panique avec Agoraphobie mis à part le fait que l’ objet de la peur est centré sur la survenue de symptômes incapacitants ou extrêmement gênants de type panique ou d’attaques pauci-symptomatiques plutôt que sur
celle d’Attaques de panique complètes. Les sujets ayant ce trouble ont une Agoraphobie (Critère A).

Les « symptômes de type panique » comprennent n’importe lequel des treize symptômes répertoriés clans l’Attaque de panique  ou d’autres symptômes qui peuvent être incapacitants ou gênants (p. ex., perte du contrôle vésical, vomissements en public). Par exemple, un individu peut être effrayé à l’idée d’avoir des céphalées sévères ou des symptômes cardiaques et ne pas pouvoir avoir de l’aide.

Pour répondre au diagnostic d’Agoraphobie, les critères complets du Trouble panique ne doivent jamais avoir été remplis (Critère B) et les symptômes ne doivent pas être dus aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou d’une affection médicale générale (Critère C).

Si une affection médicale générale associée est présente (p. ex., une affection cardiaque), la peur de ressentir une incapacité ou d’être gêné par suite du développement des symptômes (p. ex., s’évanouir) est nettement excessive par rapport à celle habituellement associée à cette affection (Critère D).

 

Caractéristiques et troubles associés

Outre la préoccupation relative aux Attaques de panique et à leurs implications, de nombreux sujets avant un Trouble panique relatent également des sensations constantes ou intermittentes d’anxiété qui
ne sont pas focalisées sur des situations ou des événements spécifiques. D’autres présentent une appréhension excessive à propos des conséquences d’activités et des expériences de la vie quotidienne, particulièrement celles liées à la santé ou à la séparation des êtres chers. Par exemple, des sujets ayant un Trouble panique anticipent souvent une évolution catastrophique de symptômes physiques légers ou bien d’effets
secondaires de médicaments (p. ex., penser qu’un mal de tête témoigne  d’une tumeur cérébrale ou d’une crise hypertensive). De tels individus sont également beaucoup moins tolérants aux effets secondaires des médicaments et ont généralement besoin d’une réassurance continuelle afin de pouvoir prendre des médicaments. Chez des sujets dont le Trouble panique n’a pas été traité ou a été mal diagnostiqué, la croyance qu’ils ont une maladie non décelée engageant le pronostic vital peut les conduire à la
fois à une anxiété chronique fragilisante et à des recours excessifs à des soins médicaux.
Cette modalité évolutive peut être très perturbante tant sur le plan émotionnel que financier.
Dans certains cas, la perte ou la rupture de relations interpersonnelles importantes (p. ex., le fait de quitter son domicile pour vivre seul, le divorce) est associée au début ou à l’exacerbation du Trouble panique. La démoralisation est une conséquence habituelle et de nombreux sujets deviennent découragés, honteux et malheureux en raison de leurs difficultés pour mener à bien leurs activités quotidiennes normales. Ils attribuent souvent ce problème à un manque de « force » ou de « caractère ». Cette démoralisation peut se généraliser à des domaines dépassant les problèmes liés spécifiquement au Trouble panique. Ces sujets peuvent être fréquemment absents du travail ou de l’école pour des consultations médicales ou dans des services d’urgence, ce qui
peut conduire au chômage ou à l’abandon des études.
Les taux de comorbidité rapportés avec le Trouble dépressif majeur sont très variables, se situant entre 10 et 65 % chez les sujets avant un Trouble panique. Chez environ un tiers des sujets présentant les deux troubles, la dépression précède le début du Trouble panique. Dans les deux tiers restants, la dépression survient en même temps ou suit le début du Trouble panique. Un sous-groupe de sujets, dont certains pourront développer comme conséquence un Trouble lié à l’utilisation (le substances, traitent leur anxiété avec de l’alcool ou des médicaments.
La comorbidité avec les autres Troubles anxieux est également habituelle, tout particulièrement dans les services cliniques et chez les sujets qui présentent des formes sévères d’Agoraphobie. Une Phobie sociale et un Trouble anxiété généralisée ont été rapportés chez 15 à 30 % des sujets ayant un Trouble panique, une Phobie spécifique chez 2 à 20 % et un Trouble obsessionnel-compulsif chez plus de 10 % (les sujets ayant un Trouble panique. Bien que dans la littérature le Syndrome de stress post-traumatique existe chez 2 à 10 96 des sujets ayant un Trouble panique, il semble que ces taux soient bien plus importants lorsque les symptômes post-traumatiques sont systématiquement recherchés. Une Anxiété de séparation durant l’enfance peut être associée à ce trouble. Une comorbidité et des symptômes communs avec l’Hypocondrie sont habituels.

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Certains groupes culturels ou ethniques limitent la participation des femmes à la vie publique et cela doit être distingué de l’Agoraphobie. Ce trouble est diagnostiqué beaucoup plus souvent chez les femmes que chez les hommes.

Prévalence

Dans les services cliniques, presque tous les individus (plus de 95 %) qui présentent une Agoraphobie ont également un diagnostic actuel (ou des antécédents) de Trouble panique. Par opposition, dans les échantillons épidémiologiques la prévalence de l’Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique a été retrouvée plus élevée que celle du Trouble panique avec Agoraphobie. Toutefois, des problèmes liés à l’évaluation semblent avoir augmenté les taux décrits dans les études épidémiologiques. Récemment, des sujets qui avaient reçu un diagnostic d’Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique dans une étude épidémiologique, ont été réévalués par des cliniciens utilisant des inventaires d’entretiens standardisés. La majorité d’entre eux avaient des Phobies spécifiques et non une Agoraphobie.

Évolution

Relativement peu de choses sont connues concernant l’évolution de l’Agoraphobie sansantécédent de Trouble panique. Des données anecdotiques suggèrent la persistance de certains cas durant des années et leur association avec une gêne considérable.

 

Critères diagnostiques

A. Présence d’Agoraphobie  liée à la peur de développer des
symptômes de type panique (p. ex., vertiges ou diarrhée).
B. N’a jamais satisfait aux critères du Trouble panique
C. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une
substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament)
ou d’une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie).
D. Si une affection médicale générale associée est présente, la peur
décrite dans le critère A est manifestement excessive par rapport à
celle habituellement associée à cette affection.

 

ETRE EN PANIQUE : attaque de panique ou crise de nerfs

Attaque de panique

Une Attaque de panique est une période bien délimitée marquée par l’occurrence soudaine d’une appréhension intense, d’une peur ou d’une terreur souvent associée à des sensations de catastrophe imminente. Durant ces attaques sont présents des symptômes tels que des sensations de « souffle coupé », des palpitations, des douleurs ou une gêne thoracique, des sensations d’étranglement ou des impressions
d’étouffement et la peur de devenir « fou » ou de perdre le contrôle de soi.

Panique

Article rédigé avec le DSM

Diagnostic

Les Attaques de panique peuvent être retrouvées dans le contexte de n’importe quel Trouble anxieux ou trouble mental (p. ex., Troubles de l’humeur, Troubles liés à une substance) et de certaines affections médicales générales (p. ex., cardiaque, respiratoire, vestibulaire, gastro-intestinale).

La caractéristique essentielle de l’Attaque de panique consiste en une période bien délimitée
d’anxiété ou de malaise très intense en dehors de tout danger réel et accompagnée par au moins 4 à 13 symptômes somatiques ou cognitifs.

Les symptômes peuvent être de nature somatique ou cognitive et comprennent : palpitations, transpiration,
tremblements ou secousses musculaires, sensations de souffle coupé ou impression d’étouffement, sensation d’étranglement, douleur ou gêne thoracique, nausée ou gêne abdominale, sensation de vertiges ou de tête vide, déréalisation ou dépersonnalisation, peur de perdre le contrôle de soi ou de « devenir fou », peur de mourir, paresthésies et frissons ou bouffées de chaleur. L’attaque a un début soudain et atteint rapidement son acmé (habituellement en 10 minutes ou moins) et est souvent accompagnée d’un sentiment de danger ou de catastrophe imminente et d’un besoin urgent de s’échapper. L’anxiété qui caractérise l’Attaque de panique peut être distinguée de l’anxiété généralisée par son aspect bien délimité, quasi paroxystique et sa sévérité typiquement plus importante. Les attaques qui remplissent tous les autres critères, mais ont moins de quatre symptômes somatiques ou cognitifs, sont désignées sous le nom d’attaques pauci-symptomatiques.

Il existe trois types caractéristiques d’Attaque de panique. Chaque type d’Attaque de panique est défini par des relations différentes entre le début de l’attaque et la présence ou l’absence de situations déclenchantes externes (p. ex., un sujet souffrant d’une claustrophobie a une Attaque alors que son ascenseur est bloqué entre deux étages) ou internes (p. ex., des cognitions de catastrophes concernant les conséquences des palpitations cardiaques :

Les Attaques de panique inattendues (non induites),

Les Attaques de panique inattendues (non induites) sont celles dans lesquelles le sujet n’associe pas le début de l’attaque de panique à une situation déclenchante interne ou externe (c.-à-d. attaque survenant spontanément, « à l’improviste »).

Les Attaques de panique situationnellement liées (induites)

Les Attaques de panique situationnellement liées (induites) sont celles dans lesquelles l’Attaque de panique survient de façon presque invariable immédiatement lors de l’exposition à une situation déclenchante ou clans l’anticipation de celle-ci (p. ex., une personne souffrant d’une Phobie Sociale ayant une Attaque de panique lorsqu’elle va faire un discours en public).

Les Attaques favorisées par des situations.

Les Attaques de panique favorisées par des situations ressemblent aux attaques situationnellement liées mais ne
sont pas de manière invariable associées avec le stimulus et ne surviennent pas nécessairement immédiatement après l’exposition (p. ex., les attaques ont plus de chances de survenir alors que le sujet conduit son véhicule, mais il existe des occasions dans lesquelles le sujet peut conduire sans avoir d’Attaque de panique ou bien, certaines fois, l’Attaque de panique survient après une demi-heure de conduite).

Les sujets consultant pour des attaques de panique inattendues décrivent habituellement la peur comme intense et disent qu’il ont pensé être sur le point de mourir, de perdre le contrôle d’eux-mêmes, d’avoir une crise cardiaque, ou un accident vasculaire cérébral ou de « devenir fou ». Ils rapportent aussi habituellement un désir urgent de
fuir l’endroit quel qu’il soit où l’attaque est survenue. Avec le temps, les Attaques de panique récurrentes inattendues deviennent typiquement des attaques situationnellement liées ou favorisées par des situations, bien que des attaques inattendues puissent persister.
La survenue d’attaques de panique inattendues est nécessaire pour qu’un diagnostic de Trouble panique (avec ou sans Agoraphobie) puisse être porté. Les Attaques de panique situationnellement liées ou les Attaques de panique favorisées par des situations sont fréquentes dans le Trouble panique mais peuvent également survenir dans le contexte d’autres Troubles anxieux et d’autres troubles mentaux. Par exemple, les Attaques de panique situationnellement liées surviennent chez la plupart des sujets souffrant d’une Phobie sociale (p. ex., le sujet fait une Attaque de panique systématiquement à chaque fois qu’il doit parler en public) et chez les sujets souffrant d’une Phobie spécifique (p. ex., le sujet souffrant d’une Phobie spécifique des chiens qui fait
une Attaque de panique systématiquement à chaque fois qu’il voit un chien qui aboie), alors que les Attaques de panique favorisées par des situations surviennent plus typiquement dans le Trouble anxiété généralisée (p. ex., après avoir regardé à la télévision une émission alarmante au sujet d’un ralentissement économique, le sujet devient très préoccupé par sa situation financière et fait une Attaque de panique) et dans le Syndrome de Stress post-traumatique (p. ex., une victime de viol fait parfois des Attaques de panique lorsqu’elle est confrontée à ce qui lui rappelle l’événement traumatisant, tel que voir un homme qui lui rappelle son agresseur).

Diagnostic différentiel

Dans l’évaluation du diagnostic différentiel d’une Attaque de panique, il est important de prendre en compte le contexte dans lequel l’Attaque de panique survient. La distinction entre les Attaques de panique inattendues et celles qui sont situationnellement liées et favorisées par des situations est d’une importance majeure, du fait que
l’ existence d’Attaques de panique inattendues récurrentes est indispensable pour le diagnostic de Trouble panique . Établir si des antécédents d’Attaque de panique justifient un diagnostic de Trouble panique est toutefois compliqué du fait qu’une relation exclusive n’existe pas toujours entre le type d’Attaque de panique et le diagnostic. Par exemple, bien qu’un diagnostic de Trouble panique nécessite théoriquement qu’au moins certaines des Attaques de panique soient inattendues, les sujets présentant un Trouble panique signalent fréquemment avoir des attaques situationnellement liées ou des attaques favorisées par des situations. Ainsi, une évaluation attentive
de l’objet de l’anxiété associée aux Attaques de panique est également importante dans une démarche de diagnostic différentiel. Par exemple, considérons le cas d’une femme qui fait une Attaque de panique avant de prendre la parole en public. Si cette femme signale que l’objet de son anxiété était qu’elle pourrait mourir d’une crise cardiaque imminente et en supposant que les autres critères du diagnostic sont remplis, elle peut souffrir d’un Trouble panique. D’un autre côté, s’il lui semble que l’objet de son anxiété n’est pas une Attaque de panique en soi mais le fait d’être embarrassée et humiliée, alors il est plus probable qu’elle souffre d’une Phobie sociale.

Critères d’une Attaque de panique

Une période bien délimitée de crainte ou de malaise intenses, clans
laquelle au minimum quatre des symptômes suivants sont survenus de
façon brutale et ont atteint leur acmé en moins de dix minutes :
(1) palpitations, battements de coeur ou accélération du rythme
cardiaque
(2) transpiration
(3) tremblements ou secousses musculaires
(4) sensations de « souffle coupé » ou impression (l’étouffement
(5) sensation d’étranglement
(6) douleur ou gêne thoracique
(7) nausée ou gêne abdominale
(8) sensation de vertige, d’instabilité , de tête vide ou impression
d’évanouissement
(9) déréalisation (sentiments (l’irréalité) ou dépersonnalisation
(être détaché de soi)
(10) peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
(11) peur de mourir
(12) paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotements)
(13) frissons ou bouffées de chaleur

Trouble panique

Le Trouble panique (sans Agoraphobie) est caractérisé par des Attaques de panique récurrentes et inattendues à propos desquelles il existe une inquiétude persistante.

Caractéristiques

La caractéristique essentielle du Trouble panique est la présence d’Attaques de panique récurrentes et inattendues suivies de la crainte persistante pendant au moins un mois d’avoir une autre Attaque de panique, de préoccupations quant aux implications possibles ou aux conséquences de ces Attaques de panique, ou d’un changement significatif de comportement en relation avec les attaques (Critère A).

Les Attaques de panique ne sont pas dues aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., Intoxication par la caféine) ou d’une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie) (Critère C).

Finalement, les Attaques de panique ne sont pas mieux expliquées par un autre trouble mental (p. ex., Phobie spécifique ou Phobie sociale, Trouble obsessionnel-compulsif, État de stress post-traumatique, Trouble anxiété de séparation) (Critère D).

Selon que les critères d’Agoraphobie sont remplis ou non Un Trouble panique sans Agoraphobie est diagnostiqué (Critère B).

Une Attaque de panique inattendue (spontanée, non induite) est définie comme une attaque qui n’est pas associée à un facteur déclenchant situationnel (c.-à-d. elle survient à l’improviste). Les facteurs déclenchants comprennent des stimuli qui sont soit externes (p. ex., situation ou objet phobogène), soit internes (stimulations physiologiques) à l’individu. Dans certains cas, le facteur déclenchant apparaît clairement au clinicien alors qu’il n’est pas facilement identifié par le sujet souffrant d’une Attaque de panique. Par exemple, un sujet peut ne pas identifier immédiatement l’activation neurovégétative provoquée par une pièce chaude et encombrée ou les sensations d’évanouissement provoquées par un passage rapide de la position couchée à la position assise comme facteurs déclenchants d’une Attaque de panique, et ainsi, ces attaques sont considérées à ce moment-là comme inattendues. Au moins deux Attaques de panique inattendues sont nécessaires pour le diagnostic mais la plupart des sujets en ont beaucoup plus. Les sujets ayant un Trouble panique ont aussi fréquemment des Attaques de panique favorisées par des situations (c.-à-d. celles survenant le plus souvent mais pas de manière invariable lors de l’exposition à un facteur déclenchant situationnel). Des attaques de panique situationnellement liées (c.-à-d. celles qui surviennent presque invariablement et immédiatement lors de l’exposition à un facteur déclenchant situationnel) peuvent survenir mais sont moins communes.
La fréquence et la sévérité des Attaques de panique varient considérablement. Par exemple, certains sujets ont des attaques moyennement fréquentes (p. ex., une fois par semaine) qui surviennent de manière régulière durant une période de plusieurs mois.
D’autres rapportent de brefs accès d’attaques plus fréquentes (p. ex., tous les jours durant une semaine) séparées par des semaines ou des mois sans aucune attaque, ou avec des attaques moins fréquentes (p. ex., deux par mois) pendant plusieurs années.
Les attaques pauci-symptomatiques (c.-à-d. les attaques identiques aux Attaques de panique « complètes » mais avec une anxiété ou une peur soudaine accompagnée de moins de quatre des treize symptômes supplémentaires) sont très communes chez les sujets ayant un Trouble panique. Bien que la distinction : Attaques de panique complètes
et Attaques pauci-symptomatiques soit quelque peu arbitraire, les Attaques de panique complètes sont associées à une plus grande morbidité (p. ex. plus grand utilisation des services de santé, plus grand handicap fonctionnel, moins bonne qualité de vie). La plupart des sujets qui ont des attaques pauci-symptomatiques ont eu des Attaques
de panique complètes à un certain moment de l’évolution du trouble.
Les sujets ayant un Trouble panique présentent des craintes ou des inférences caractéristiques quant aux implications ou aux conséquences des Attaques de panique. Certains redoutent que les attaques témoignent de la présence d’une maladie non diagnostiquée engageant le pronostic vital (p. ex., maladie cardiaque, épilepsie). Malgré des examens médicaux répétés et un rassurement, ils peuvent demeurer effrayés et n’être pas convaincus qu’ils n’ont pas une maladie engageant le pronostic vital. D’autres redoutent que les Attaques de panique soient le signe qu’ils sont en train de « devenir fous » ou de perdre le contrôle d’eux-mêmes ou qu’ils sont faibles sur le plan émotionnel.
Certains sujets ayant des Attaques de panique récurrentes modifient leur comportement de manière importante (p. ex., abandonnent un travail, évitent tout effort physique) en réponse aux attaques mais dénient le fait d’avoir peur d’une autre attaque ou bien l’existence de craintes concernant les conséquences de leurs Attaques
de panique. Les craintes portant sur une nouvelle attaque ou ses implications sont souvent associées au développement d’un comportement d’évitement qui peut avoir les critères d’une Agoraphobie auquel cas un Trouble panique avec Agoraphobie est diagnostiqué.

Caractéristiques et troubles associés

Outre la préoccupation relative aux Attaques de panique et à leurs implications, de nombreux sujets avant un Trouble panique relatent également des sensations constantes ou intermittentes d’anxiété qui ne sont pas focalisées sur des situations ou des événements spécifiques. D’autres présentent une appréhension excessive à propos des conséquences d’activités et des expériences de la vie quotidienne, particulièrement celles liées à la santé ou à la séparation des êtres chers. Par exemple, des sujets ayant un Trouble panique anticipent souvent une évolution catastrophique de symptômes physiques légers ou bien d’effets secondaires de médicaments (p. ex., penser qu’un mal de tête témoigne d’une tumeur cérébrale ou d’une crise hypertensive). De tels individus sont également beaucoup
moins tolérants aux effets secondaires des médicaments et ont généralement besoin d’une réassurance continuelle afin de pouvoir prendre des médicaments. Chez des sujets dont le Trouble panique n’a pas été traité ou a été mal diagnostiqué, la croyance qu’ils ont une maladie non décelée engageant le pronostic vital peut les conduire à la
fois à une anxiété chronique fragilisante et à des recours excessifs à des soins médicaux.
Cette modalité évolutive peut être très perturbante tant sur le plan émotionnel que financier.
Dans certains cas, la perte ou la rupture de relations interpersonnelles importantes (p. ex., le fait (le quitter son domicile pour vivre seul, le divorce) est associée au début ou à l’exacerbation du Trouble panique. La démoralisation est une conséquence habituelle et de nombreux sujets deviennent découragés, honteux et malheureux en raison de leurs difficultés pour mener à bien leurs activités quotidiennes normales. Ils attribuent souvent ce problème à un manque de « force » ou de « caractère ». Cette démoralisation peut se généraliser à des domaines dépassant les problèmes liés spécifiquement au Trouble panique. Ces sujets peuvent être fréquemment absents du travail ou de l’école pour des consultations médicales ou dans des services d’urgence, ce qui peut conduire au chômage ou à l’abandon des études.
Les taux de comorbidité rapportés avec le Trouble dépressif majeur sont très variables, se situant entre 10 et 65 % chez les sujets avant un Trouble panique. Chez environ un tiers (les sujets présentant les deux troubles, la dépression précède le début du Trouble panique. Dans les deux tiers restants, la dépression survient en même temps
ou suit le début du Trouble panique. Un sous-groupe de sujets, dont certains pourront développer comme conséquence un Trouble lié à l’utilisation de substances, traitent leur anxiété avec de l’alcool ou des médicaments.
La comorbidité avec les autres Troubles anxieux est également habituelle, tout particulièrement dans les services cliniques et chez les sujets qui présentent des forme sévères d’Agoraphobie. Une Phobie sociale et un Trouble anxiété généralisée ont été rapportés chez 15 à 30 % des sujets ayant un Trouble panique, une Phobie spécifique
chez 2 à 20 % et un Trouble obsessionnel-compulsif chez plus de 10 % des sujets ayant un Trouble panique. Bien que dans la littérature le Syndrome de stress post-traumatique existe chez 2 à 10 96 des sujets ayant un Trouble panique, il semble que ces taux soient bien plus importants lorsque les symptômes post-traumatiques sont systématiquement recherchés. Une Anxiété de séparation durant l’enfance peut être associée à ce trouble. Une comorbidité et des symptômes communs avec l’Hypocondrie sont habituels.

Examens complémentaires.

Aucun examen complémentaire ne permet de faire le diagnostic de Trouble panique. Cependant, divers examens complémentaires ont rapporté des anomalies dans des groupes de sujets ayant un Trouble panique comparativement à (les sujets témoins. Certains sujets avant un Trouble panique montrent des signes d’alcalose respiratoire compensatrice (c.-à-d. une diminution du CO, et des taux de bicarbonates avec un pH presque normal). La survenue d’Attaques de panique en réponse aux perfusions de lactate de sodium ou à l’inhalation de CO., est plus habituelle clans le Trouble panique que chez les sujets témoins ou les personnes ayant un Trouble anxiété généralisée.

 

Examen physique et affections médicales générales associées.

De manière transitoire, une tachycardie et une élévation modérée de la pression artérielle systolique peuvent survenir durant certaines Attaques de panique. Des études ont mis en évidence une comorbidité significative entre le Trouble panique et de nombreux symptômes médicaux et affections médicales générales comme, notamment, des vertiges, des arythmies cardiaques, une hyperthyroïdie, un asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive, et un trouble fonctionnel intestinal. Mais la nature de l’association (p. ex., relation de causalité) entre le Trouble panique et ces états demeure obscure. Bien que des études aient suggéré l’existence d’une plus grande fréquence de prolapsus de la valve mitrale et de maladie thyroïdienne chez les sujets avant un Trouble panique comparativement à la population générale, d’autres études n’ont pas retrouvé de prévalence différente.

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Dans certaines cultures, les Attaques de panique peuvent comporter une peur intensed’une action de sorcellerie ou de magie. Le Trouble panique tel qu’il est décrit a été retrouvé clans des études épidémiologiques à travers le monde. De plus, un certain nombre d’affections incluses clans le « Glossaire des syndromes propres à une culture
donnée » peuvent être en rapport avec le Trouble panique. Certains groupes culturels ou ethniques limitent la participation des femmes à la vie publique ; cela doit être distingué de l’Agoraphobie. Le Trouble panique sans Agoraphobie est diagnostiqué cieux fois plus souvent et le Trouble panique avec Agoraphobie trois fois plus
souvent chez les femmes que chez les hommes.

Prévalence

La plupart des études ont retrouvé des taux de prévalence vie entière du Trouble panique (avec ou sans Agoraphobie) situés entre 1 et 2 % bien que des taux aussi élevés que 3,5 % aient été rapportés. Les taux de prévalence sur un an sont compris entre 0,5 et 1,5 %. Les taux de prévalence du Trouble panique en population clinique sont beaucoup plus élevés. Par exemple, le Trouble panique est diagnostiqué chez approximativement 10 % des sujets suivis en consultation de santé mentale. En population clinique non psychiatrique, les taux de prévalence se situent entre 10 et 30 % dans les pathologies vestibulaire, respiratoire et neurologique et sont aussi élevés que 60 % en pathologie cardiologique. Environ un tiers à la moitié des sujets ayant un diagnostic de Trouble panique en population générale ont également une Agoraphobie, bien qu’un taux beaucoup plus élevé d’Agoraphobie soit observé dans les populations cliniques.

Évolution

L’âge de début du Trouble panique varie de manière considérable mais survient le plus typiquement entre la fin de l’adolescence et le milieu de la trentaine, Il y aurait une distribution bimodale avec un pic à la fin de l’adolescence et un second pic, plus faible, au milieu de la trentaine. Un petit nombre de cas débute clans l’enfance ; un début après l’âge de 45 ans est inhabituel mais peut s’observer. Les descriptions rétrospectives faites par les sujets vus dans les services cliniques suggèrent que l’évolution habituelle est chronique et se fait avec des hauts et des bas. Certains sujets peuvent avoir des manifestations épisodiques avec des années de rémission entre elles et d’autres peuvent avoir une symptomatologie sévère de manière continue. Des attaques de panique paucisymptomatiques peuvent apparaître de manière plus fréquente si l’évolution du Trouble panique est chronique. Bien que l’Agoraphobie puisse se développer à tout moment, son début se situe habituellement dans la première année de survenue des Attaques de panique récurrentes. L’évolution de l’Agoraphobie et sa relation avec l’ évolution des Attaques de panique sont variables. Dans certains cas, une diminution ou une rémission des Attaques de panique peut être suivie de près par une diminution correspondante de l’évitement agoraphobique et de l’anxiété. Chez d’autres, l’Agoraphobie peut devenir chronique, que les Attaques de panique soient présentes ou non.
Certains sujets rapportent la possibilité de réduire la fréquence des Attaques de panique par l’évitement de certaines situations. Les études de suivi naturaliste de sujets traités dans des services de santé tertiaire (ou l’on peut avoir une sélection de sujets à mauvais pronostic) suggèrent qu’au bout de six à dix ans après le traitement, environ 30 % des sujets vont hien, 40 à 50 % sont améliorés niais demeurent symptomatiques et les 20
à 30 % restants ont des symptômes identiques ou légèrement aggravés.

Aspects familiaux

Les apparentés biologiques de premier degré des sujets ayant un Trouble panique ont jusqu’à 8 fois plus de risque de développer un Trouble panique. Si l’âge de début du Trouble panique se situe avant 20 ans, les apparentés biologiques de premier degré ont jusqu’à 20 fois plus de risque de développer un Trouble panique. Cependant, dans les services cliniques, près de la moitié à trois quarts des sujets ayant un Trouble panique n’ont pas d’apparentés biologiques de premier degré affectés. Les études de jumeaux montrent l’existence d’un facteur génétique dans le développement du Trouble panique.

 

Critères diagnostiques

A. A la fois (1) et (2) :
(1) Attaques de panique récurrentes et inattendues
(2) au moins une des attaques s’est accompagnée pendant un mois
(ou plus) de l’un (ou plus) des symptômes suivants :
(a) crainte persistante d’avoir d’autres attaques de panique
(b) préoccupations à propos des implications possibles de
l’attaque ou bien de ses conséquences (par ex. perdre le
contrôle, avoir une crise cardiaque, « devenir fou »)
(c) changement de comportement important en relation avec
les attaques
B. Absence d’Agoraphobie
C. Les Attaques de panique ne sont pas dues aux effets physiologiques
directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus,
un médicament) ou d’une affection médicale générale (p. ex.,
hyperthyroïdie).
D. Les Attaques de panique ne sont pas mieux expliquées par un autre
trouble mental, tel une Phobie sociale (p. ex., survenant lors de
l’exposition aux situations sociales redoutées), une Phobie spécifique
(p. ex., lors de l’exposition à une situation phobogène spécifique), un
Trouble obsessionnel-compulsif (p. ex., lors de l’exposition à la saleté
chez quelqu’un ayant une obsession de la contamination), un État de
stress post-traumatique (p. ex., en réponse à des stimulus associés à
un facteur de stress sévère) ou à un Trouble anxiété de séparation
(p. ex., en réponse au fait d’être éloigné du domicile ou des proches).

 

TOC : trouble obsessionnel compulsif

Troubles obsessionnels compulsifs


Article rédigé avec le DSM

Les troubles obsessionnels compulsifs regroupent plusieurs troubles :

TOC, le trouble obsessionnel compulsifs

Le Trouble obsessionnel—compulsif est caractérisé par des obsessions (entraînant une anxiété ou une souffrance marquée) et/ou par des compulsions (qui servent à neutraliser l’anxiété). Il faut le distinguer de la personnalité obsessionnelle

Diagnostic

Les caractéristiques essentielles du Trouble obsessionnel-compulsif sont des obsessions ou des compulsions récurrentes (Critère A) qui sont suffisamment sévères pour entraîner une perte de temps (c.-à-d. elles prennent plus d’une heure par jour) ou un sentiment marqué de souffrance ou une déficience significative (Critère C).

A un certain moment de l’évolution du trouble, la personne a reconnu que les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou déraisonnables (Critère B).

Si un autre trouble est présent, le contenu des obsessions ou des compulsions n’est pas limité à ce trouble (Critère D).

La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou à une affection médicale générale (Critère F).

Obsessions

Les obsessions sont des idées, des pensées, des impulsions ou des représentations persistantes qui sont vécues comme intrusives et inappropriées et qui entraînent une anxiété ou une souffrance importante. La qualité intrusive et inappropriée des obsessions a été souvent qualifiée « d’egodystonique ». Cela fait référence au sentiment du
sujet concernant le contenu des obsessions, leur caractère étranger, hors de son propre contrôle et ne correspondant pas au type de pensées qu’il ou elle s’attendrait à avoir.
Cependant, le sujet est capable de reconnaître que les obsessions sont le produit de son esprit et ne sont pas imposées de l’extérieur (comme dans l’insertion de la pensée).
Les obsessions les plus communes sont des pensées répétées de contamination (p. ex., être contaminé en serrant les mains), des doutes répétés (p. ex., se demander si l’on a fait une certaine action comme par exemple avoir blessé quelqu’un dans un accident de la route ou avoir laissé une porte non fermée), un besoin de mettre les choses dans un ordre particulier (p. ex., une souffrance intense quand les objets sont en désordre ou asymétriques), des impulsions agressives ou horribles (p. ex., blesser son enfant ou crier une obscénité à l’église) et des représentations sexuelles (p. ex.,une image pornographique récurrente). Les pensées, impulsions ou représentations ne sont pas uniquement des préoccupations excessives liées aux problèmes de la vie réelle (p. ex., des préoccupations concernant des difficultés actuelles de la vie comme des problèmes financiers, professionnels, ou scolaires) et il est peu probable qu’elles soient en rapport avec un problème de la vie réelle.
Le sujet ayant des obsessions tente habituellement d’ignorer ou de supprimer de telles pensées ou impulsions, ou de les neutraliser avec une autre pensée ou action (c.-à-d. une compulsion). Par exemple, un sujet tourmenté par le doute d’avoir bien éteint le four tente de neutraliser ce doute en vérifiant de manière répétée qu’il est bien éteint.

Compulsions

Les compulsions sont des comportements répétitifs (p. ex., se laver les mains, ranger dans un certain ordre, vérifier) ou des actes mentaux (p. ex., prier, compter, répéter des mots de maniere silencieuse) dont le but est de prévenir ou de réduire l’anxiété ou la souffrance et non de procurer plaisir ou satisfaction. Dans la plupart des
cas, le sujet se sent poussé à accomplir une compulsion pour réduire la souffrance qui accompagne telle obsession ou pour prévenir un événement ou une situation redoutée.
Par exemple, les sujets ayant des obsessions de contamination peuvent diminuer leur souffrance mentale en se lavant les mains jusqu’à ce que leur peau soit à vif ; les sujets souffrant d’une obsession d’avoir laissé une porte non fermée peuvent être poussés à vérifier la serrure toutes les minutes ; les sujets souffrant de pensées blasphématoires non voulues peuvent trouver un soulagement en comptant jusqu’à 10 en arrière puis, en avant cent fois pour chaque pensée. Dans certains cas, les sujets accomplissent des actes de façon rigide ou stéréotypée selon des règles élaborées de manière idiosyncrasique sans être capables d’indiquer pourquoi ils les accomplissent. Par définition, les compulsions sont clairement excessives ou ne sont pas en rapport de manière réaliste avec ce qu’elles étaient supposées neutraliser ou prévenir. Les compulsions les plus habituelles comprennent le lavage et le nettoyage, le fait de compter, de vérifier, d’exiger ou de demander des réassurances, de répéter des actions et de ranger selon un certain ordre.

Par définition, les adultes ayant un Trouble obsessionnel-compulsif ont à un certain moment reconnu que les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou déraisonnables. Cette nécessité ne s’applique pas aux enfants car ils peuvent manquer de la conscience cognitive nécessaire pour porter ce jugement. Cependant, même chez les
adultes, il existe de grandes variations dans la prise de conscience du caractère déraisonnable des obsessions ou des compulsions. Certains sujets ne sont pas certains du caractère déraisonnable de leurs obsessions ou compulsions et la prise de conscience peut varier chez un même sujet en fonction du temps et des situations. Par exemple,
la personne peut reconnaître qu’une compulsion de contamination est déraisonnable lorsqu’elle en discute en « situation de sécurité » (p. ex., dans le bureau du thérapeute), mais non lorsqu’elle est obligée de tenir dans sa main des pièces de monnaie. Lors despériodes où le sujet reconnaît que les obsessions ou les compulsions sont déraisonnables, il ou elle peut désirer ou tenter de leur résister. En essayant de résister à une compulsion, le sujet peut avoir le sentiment d’une augmentation de l’anxiété ou de la tension qui est souvent soulagée par le fait de céder à la compulsion. Lors de l’évolution des troubles, après des échecs répétés de résistance aux obsessions ou aux compulsions, le sujet peut se laisser aller à ces obsessions ou compulsions, ne plus ressentir le désir de leur résister, et intégrer les compulsions dans ses activités habituelles quotidiennes.
Les obsessions ou les compulsions peuvent entraîner une souffrance marquée, être à l’origine d’une perte de temps (prendre plus d’une heure par jour) et interférer demanière significative avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel ou ses activités ou relations sociales habituelles, ou ses relations avec les autres.
Les obsessions ou les compulsions peuvent remplacer un comportement utile et satisfaisant et peuvent grandement perturber le fonctionnement général. Dans la mesure où des intrusions obsessionnelles peuvent être source de distraction, elles entraînent fréquemment une incompétence pour les tâches cognitives qui nécessitent de la concentration comme la lecture ou le calcul. De plus, de nombreux sujets évitent des objets ou des situations qui provoquent des obsessions ou des compulsions. Un tel évitement peut s’étendre et sévèrement restreindre le fonctionnement général.

Caractéristiques et troubles associés

Il existe fréquemment un évitement de situations en rapport avec le contenu des obsessions telle la saleté ou la contamination. Par exemple, une personne ayant des obsessions de la saleté peut éviter d’utiliser les toilettes publiques ou de serrer la main à des inconnus. Des préoccupations hypocondriaques sont habituelles avec des visites répétées chez le médecin à la recherche d’une réassurance. Une culpabilité, un sens pathologique de la responsabilité et des troubles du sommeil peuvent être présents. Il peut exister une utilisation excessive d’alcool ou de sédatifs, d’hypnotiques ou de médicaments anxiolytiques.
L’accomplissement des compulsions peut devenir l’activité principale de la vie, conduisant à des handicaps sévères dans le registre conjugal, professionnel ou social.
Un évitement envahissant peut conduire un sujet à ne plus sortir de chez lui.
Le Trouble obsessionnel-compulsif peut être associé à un Trouble dépressif majeur, à d’autres Troubles anxieux (c.-à-d. Phobie spécifique, Phobie sociale, Trouble panique, Trouble anxiété généralisée), aux Troubles des conduites alimentaires et à certainsTroubles de la personnalité (c.-à-d. Troubles de la personnalité obsessionnelle-compulsive, Trouble de la personnalité évitante et Trouble de la personnalité dépendante). Il existe une incidence élevée de Troubles obsessionnels-compulsifs chez les enfants et les adultes ayant un syndrome de Gilles de la Tourette avec des estimations allant approximativement de 35 à 50 %. L’incidence du syndrome de Gilles de la Tourette dans le Trouble obsessionnel-compulsif est plus faible avec des estimations allant de 5 à 7 %.
Entre 20 et 30 % des sujets ayant un Trouble obsessionnel-compulsif font état de tics actuels ou passés.

Examens complémentaires.

Aucun résultat de laboratoire n’a été identifié comme élément diagnostique du Trouble obsessionnel-compulsif. Cependant, nombre d’examens complémentaires anormaux ont été retrouvés dans des groupes de sujets ayant un Trouble obsessionnel-compulsif comparés à des sujets témoins. Certaines données suggèrent que les agonistes sérotoninergiques en administration aiguë entraînent une augmentation des symptômes chez certains sujets ayant ce trouble. Les sujets ayant ce trouble peuvent présenter une activation neuro-végétative lorsqu’ils sont confrontés en laboratoire à des circonstances qui déclenchent une obsession. La réactivité physiologique diminue après l’accomplissement des compulsions.

Examen physique et affections médicales générales associées.

Des problèmes dermatologiques causés par un lavage excessif avec de l’eau ou des produits de nettoyage caustiques peuvent être observés (mains seches, eczema des mains…).

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Un comportement ritualisé imposé culturellement n’est pas en soi indicateur d’un Trouble obsessionnel-compulsif sauf s’il excède les normes culturelles, survient à des moments ou à des endroits jugés inappropriés par les tenants d’une même culture et interfère avec le fonctionnement social. Bien que les facteurs culturels n’entraînent pas en soi un Trouble obsessionnel-compulsif, les croyances religieuses et culturelles peuvent influencer les thèmes des obsessions et des compulsions (p. ex., les juifs orthodoxes avec des compulsions religieuses peuvent avoir des symptômes centrés sur les pratiques alimentaires). Des périodes transitoires importantes de la vie et le deuil peuvent conduire à une intensification du comportement ritualisé qui pourrait être pris pour une obsession par un clinicien non familiarisé avec le contexte culturel.
Les présentations cliniques du Trouble obsessionnel-compulsif chez les enfants sont généralement similaires à celles de l’adulte. Le lavage, la vérification et les rituels d’agencement selon un certain ordre sont particulièrement communs chez les enfants. Les enfants ne cherchent généralement pas d’aide et les symptômes peuvent ne pas être egodystoniques. Plus souvent, le problème est identifié par les parents qui amènent l’enfant pour un traitement. Un déclin progressif du travail scolaire secondaire à l’altération de la capacité à se concentrer a été rapporté. Comme les adultes, les enfants sont plus enclins à s’engager dans des rituels à la maison que lorsqu’ils sont en face des autres, de leurs pairs, des enseignants ou d’inconnus. Pour un petit groupe
d’enfants, le Trouble obsessionnel-compulsif peut être associé à une infection par un streptocoque bêta-hémolytique du groupe A (p. ex., scarlatine et angine à streptocoques).
Cette forme de Trouble obsessionnel-compulsif est caractérisée par un début dutrouble avant la puberté, une association avec des anomalies neurologiques (p. ex., mouvements choréiformes et hvperactivité motrice) et un début brutal des symptômes ou une évolution épisodique dans laquelle les exacerbations sont chronologiquement liées aux infections streptococciques. Les adultes plus âgés semblent avoir davantage d’obsessions concernant la moralité et des rituels de lavage que d’autres types de symptômes.
Le trouble est réparti également chez les hommes et les femmes. Toutefois, dans le Trouble obsessionnel-compulsif à début pédiatrique, le trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles.

Prévalence

Selon les études conduites en population générale, la prévalence sur la vie est estimée à 2,5 % et la prévalence sur un an de 0,5 à 2,1 % chez les adultes. Toutefois des problèmes méthodologiques liés aux moyens d’évaluation utilisés suggèrent que les taux réels de prévalence sont bien inférieurs. Selon les études conduites en population généralechez les enfants et les adolescents, la prévalence sur la vie est estimée à 1-2,3 % et la prévalence sur un an à 0,7 %. Les travaux de recherche indiquent que les taux de prévalence du Trouble obsessionnel-compulsif sont similaires clans nombre de cultures différentes à travers le monde.

Évolution

Bien que le trouble obsessionnel-compulsif débute durant l’adolescence ou chez l’adulte jeune, un début clans l’enfance est possible. L’âge de début est plus précoce chez les garçons que chez les filles, entre l’âge de 6 et 15 ans pour les garçons et entre 20 et 29 ans pour les filles. Dans la plupart des cas, le début est progressif mais un début aigu a été observé dans certains cas. La majorité des sujets ont une évolution chronique avec des hauts et des bas, et des exacerbations symptomatiques qui peuvent être associées au stress. Environ 15 % présentent une altération progressive du fonctionnement professionnel et social. Environ 5 % ont une évolution épisodique avec peu ou pas de symptômes entre les épisodes.

Aspects familiaux

Le taux de concordance pour le Trouble obsessionnel-compulsif est plus élevé chez les jumeaux monozygotes que chez les jumeaux dizygotes. Le taux de Trouble obsessionnel- compulsif chez les apparentés biologiques de premier degré de sujets ayant un Trouble obsessionnel-compulsif et chez les apparentés biologiques de premier degré de sujets ayant un syndrome de Gilles de la Tourette est plus élevé que dans la population générale.

Critères diagnostiques

A. Existence soit d’obsessions soit de compulsions :
Obsessions définies par (1), (2), (3) et (4) :
(1) pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes
qui, à certains moments de l’affection, sont ressenties
comme intrusives et inappropriées et qui entraînent une anxiété
ou une détresse importante
(2) les pensées, impulsions ou représentations ne sont pas simplement
des préoccupations excessives concernant les problèmes
de la vie réelle
(3) le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées,
impulsions ou représentations ou pour neutraliser celles-ci par
d’autres pensées ou actions
(4) Le sujet reconnaît que les pensées, impulsions ou représentations
obsédantes proviennent de sa propre activité mentale, (elles ne
sont pas imposées de l’extérieur comme dans le cas des pensées
i mposées)
Compulsions définies par (1) et (2) :
(1) comportements répétitifs (p. ex., lavage des mains, ordonner,
vérifier) ou actes mentaux (p. ex., prier, compter, répéter des
mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir
en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent
être appliquées de manière inflexible
(2) les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser
ou à diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un
événement ou une situation redoutés ; cependant, ces comportements
ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec
ce qu’ils se proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement
excessifs
B. A un moment durant l’évolution du trouble, le sujet a reconnu que
les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou irraisonnées.
N. -B. Ceci ne s’applique pas aux enfants.
C. Les obsessions ou compulsions sont à l’origine de sentiments
marqués de détresse, d’une perte de temps considérable (prenant
plus d’une heure par jour) ou interfèrent de façon significative
avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel
(ou scolaire) ou ses activités ou relations sociales
habituelles.
D. Si un autre Trouble de l’Axe 1 est aussi présent, le thème des obsessions
ou des compulsions n’est pas limité à ce dernier (p. ex.,
préoccupation liée à la nourriture quand il s’agit d’un Trouble des
conduites alimentaires ; au fait de s’arracher les cheveux en cas de
Trichotillomanie ; inquiétude concernant l’apparence en cas de Peur
d’une dysmorphie corporelle ; préoccupation à propos de drogues
quand il s’agit d’un Trouble lié à l’utilisation d’une substance ; crainte
d’avoir une maladie sévère en cas d’Hypocondrie ; préoccupation à
propos de besoins sexuels impulsifs ou de fantasmes en cas de
Paraphilie ; ou ruminations de culpabilité quand il s’agit d’un Trouble
dépressif majeur).
E. La perturbation ne résulte pas des effets physiologiques directs d’une
substance (p. ex. : une substance donnant lieu à abus, ou un médicament)
ni d’une affection médicale générale.

Dermatillomanie

Ce trouble d’excoriation compulsive (dermatillomanie) consiste en un grattage compulsif de la peau et une manipulation de la peau menant à des excoriations. Il survient souvent sur une acné légère. Voir triturer la peau

Dysmorphophobie ou trouble de dysmorphie corporelle

La dysmorphophobie ou peur d’une dysmorphie corporelle est une préoccupation concernant un défaut imaginaire de l’apparence physique. Si un défaut physique est apparent, la préoccupation est manifestement démesurée.

Cette préoccupation est à l’origine d’une souffrance et/ou d’une altération du fonctionnement.

Trichotillomanie

La trichotillomanie consiste à s’arracher des cheveux ou des poils de façon compulsive

Trouble d’accumulation

Le trouble d’accumulation (en anglais « hoarding disorder« ) ou de thésaurisation pathologique est caractérisé par une difficulté persistante à se départir de biens, indépendamment de leur valeur réelle, en raison d’un fort besoin perçu de les conserver ou d’une détresse associée au fait de s’en départir. Il est différent du fait de ramasser ou de collectionner normalement.

La plupart des personnes atteintes du trouble, mais pas toutes, présentent une tendance à l’acquisition excessive qui consiste à acquérir des articles qui ne sont pas nécessaires et pour lesquels il n’y a pas de place disponible.La tendance à l’accumulation excessive est aussi appelée syllogomanie ou syndrome de Diogène

ANXIETE « J’AI PEUR DE TOUT » : l’anxiété et le trouble anxieux

Anxiété et troubles anxieux

 

1/ Deux définitions

Une Attaque de panique est une période bien délimitée marquée par l’occurrence soudaine d’une appréhension intense, d’une peur ou d’une terreur souvent associée à des sensations de catastrophe imminente. Durant ces attaques sont présents des symptômes tels que des sensations de « souffle coupé », des palpitations, des douleurs ou une gêne thoracique, des sensations d’étranglement ou des impressions
d’étouffement et la peur de devenir « fou » ou de perdre le contrôle de soi. Voir attaque de panique

L’Agoraphobie est une anxiété liée à, ou un évitement d’endroits ou de situations, d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’Attaque de panique ou de symptômes à type de panique. Voir agoraphobie

2/ Troubles anxieux

Voici quelques troubles anxieux:

2.1/ Trouble panique

2.1.1/ Trouble panique sans Agoraphobie

Le Trouble panique sans Agoraphobie est caractérisé par des Attaques de
panique récurrentes et inattendues à propos desquelles il existe une inquiétude persistante. Voir panique

2.1.2/ Trouble panique avec Agoraphobie

Le Trouble panique avec Agoraphobie est caractérisé à la fois par des
Attaques de panique récurrentes et inattendues et par une Agoraphobie.

Voir agoraphobie

2.2/ Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique

L’Agoraphobie sans antécédent de Trouble panique est caractérisée par la
présence d’une Agoraphobie et de symptômes de type panique sans antécédent d’Attaques de panique inattendues.

Voir agoraphobie

2.3/ Phobie spécifique

La Phobie spécifique est caractérisée par une anxiété cliniquement significative, provoquée par l’exposition à un objet ou une situation spécifique redoutés, conduisant souvent à un comportement d’évitement.

2.4/ Phobie sociale

La Phobie sociale est caractérisée par une anxiété cliniquement significative provoquée par l’exposition à un certain type de situations sociales ou de situations de performance, conduisant souvent à un comportement d’évitement.

 

2.5/ Trouble d’Anxiété généralisée

L’Anxiété généralisée (Trouble) est caractérisée par une période d’au moins six mois d’anxiété et de soucis persistants et excessifs.

Diagnostic

La caractéristique essentielle de l’Anxiété généralisée est une anxiété et des soucis excessifs (attente avec appréhension) survenant la plupart du temps durant une période d’au moins six mois et concernant plusieurs événements ou activités (Critère A).

Le sujet éprouve de la difficulté à contrôler ses préoccupations (Critère B).

L’anxiété et les soucis sont accompagnés d’au moins trois symptômes supplémentaires parmi une liste qui comprend agitation, fatigabilité, difficultés de concentration, irritabilité, tension musculaire et perturbation du sommeil (un seul symptôme additionnel est nécessaire chez les enfants) (Critère C).

L’objet de l’anxiété et des soucis n’est pas limité aux manifestations d’un autre trouble comme le fait d’avoir une Attaque de panique (comme dans le Trouble panique), d’être gêné en public (comme dans la Phobie sociale), d’être contaminé (comme dans le Trouble obsessionnel-compulsif), d’être loin de son domicile ou de ses proches (comme dans le Trouble Anxiété de séparation), de prendre du poids (comme dans l’Anorexie mentale), d’avoir de multiples plaintes somatiques (comme dans le Trouble Somatisation) ou d’avoir une maladie sévère (comme dans l’Hypocondrie) ; l’anxiété et les soucis ne surviennent pas exclusivement durant un État de stress post-traumatique (Critère D).

Bien que les sujets ayant une Anxiété généralisée ne puissent pas toujours identifier les soucis comme « excessifs », ils font état d’une souffrance subjective due à une préoccupation constante, ont des difficultés à contrôler leur préoccupation ou présentent une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants (Critère E).

La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance (c.-à-d. une substance donnant lieu à abus, un médicament ou l’exposition à un toxique) ou d’une affection médicale générale et ne survient pas exclusivement durant un trouble de l’Humeur, un Trouble psychotique ou un Trouble envahissant du développement (Critère F).

L’intensité, la durée ou la fréquence de l’anxiété et des soucis sont hors de proportion avec la probabilité — ou l’impact — de l’événement redouté. La personne éprouve des difficultés à empêcher les pensées inquiétantes d’interférer avec l’attention portée aux tàches en cours et a des difficultés pour arrêter de se faire des soucis. Les adultes ayant une Anxiété généralisée s’inquiètent souvent au sujet des circonstances quotidiennes de la vie de tous les jours comme les responsabilités professionnelles, les problèmes financiers, la santé des membres de la famille, les infortunes de leurs enfants ou de sujets mineurs (tels les travaux domestiques, les réparations de voiture ou le fait d’être en retard à des rendez-vous). Les enfants ayant une anxiété généralisée ont tendance
à s’inquiéter de manière excessive quant à leurs compétences ou à la qualité de leurs performances. Durant l’évolution du trouble, l’objet des soucis peut varier d’une préoccupation à une autre.

Caractéristiques et troubles associés

Outre la tension musculaire, il peut exister des tremblements, des contractions, des sensations de tremblement et des douleurs ou des endolorissements musculaires. De nombreux sujets ayant une Anxiété généralisée ressentent également des symptômes somatiques (p. ex., mains froides et humides ; bouche sèche ; transpiration ; nausée ou
diarrhée ; pollakiurie ; difficultés pour avaler ou « boule » dans la gorge) et une réponse de sursaut exagérée. Des symptômes d’hyperactivité neuro-végétative (p. ex., augmentation de la fréquence cardiaque, souffle court, vertiges) sont moins importants dans l’Anxiété généralisée que dans les autres Troubles anxieux tels que le Trouble panique et l’État de stress post-traumatique. Les symptômes dépressifs sont également fréquents.
L’Anxiété généralisée survient très fréquemment en même temps que des Troubles de l’Humeur (p. ex., Trouble dépressif majeur ou Trouble dysthymique), d’autres Troubles anxieux (p. ex., Trouble panique, Phobie sociale, Phobie spécifique) et des Troubles liés à une substance (Dépendance ou Abus à l’alcool ou aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques). D’autres affections qui peuvent être associées au stress (syndrome du colon irritable, céphalées) accompagnent fréquemment l’Anxiété généralisée.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Il existe une variation culturelle considérable dans l’expression de l’anxiété (p. ex., dans certaines cultures, l’anxiété s’exprime de manière prédominante par des symptômes somatiques, dans d’autres par des symptômes cognitifs). Il est important de considérer le contexte culturel lorsque l’on évalue le caractère excessif des soucis portant sur certaines situations.
Chez les enfants et les adolescents ayant une Anxiété généralisée, l’anxiété et les soucis concernent souvent la qualité de leur performance ou leur compétence à l’école ou dans les événements sportifs, même lorsque leur performance n’est pas évaluée par les autres. Ils peuvent avoir des préoccupations excessives concernant la ponctualité. Ils peuvent également être préoccupés par l’idée d’événements catastrophiques tels des tremblements de terre ou une guerre nucléaire. Les enfants ayant ce trouble peuvent être excessivement conformistes, perfectionnistes et peu sûrs d’eux-mêmes, et ont tendance à refaire les tàches par un manque excessif de satisfaction d’une performance qui n’est pas (tout à fait) parfaite. Ils sont typiquement trop zélés dans la recherche d’une approbation et requièrent une réassurance excessive vis-à-vis de leur performance et de leurs autres soucis.
Le diagnostic d’Anxiété généralisée peut être porté de manière excessive chez les enfants. Lorsque ce trouble est recherché chez les enfants, une évaluation attentive des autres Troubles anxieux de l’enfance doit être faite afin de déterminer si les préoccupations ne sont pas mieux expliquées par l’un de ces troubles. Le Trouble anxiété de
séparation, la Phobie sociale et le Trouble obsessionnel-compulsif sont souvent accompagnés de préoccupations qui peuvent ressembler à celles décrites dans l’Anxiété généralisée. Par exemple, un enfant ayant une Phobie sociale peut être préoccupé par ses performances scolaires du fait d’une peur d’être humilié. Les préoccupations concernant
la maladie peuvent également être mieux expliquées par le Trouble anxiété de séparation ou le Trouble obsessionnel-compulsif.
Dans les services cliniques, le trouble est diagnostiqué un peu plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes (environ 55 à 60 % des sujets se présentant avec ce trouble sont des femmes). Dans les études épidémiologiques, la répartition selon le sexe est d’environ deux tiers de femmes pour un tiers d’hommes.

Prévalence

Dans un échantillon de la population générale, le taux de prévalence sur un an de l’Anxiété généralisée est approximativement de 3 % et la prévalence sur la vie de 5 %.
Dans les cliniques spécialisées dans les troubles anxieux, plus de 25 % des sujets se présentent avec une Anxiété généralisée, comme diagnostic principal ou comorbide.

Évolution

De nombreux sujets ayant une Anxiété généralisée rapportent qu’ils se sont sentis anxieux et nerveux toute leur vie. Bien que plus de la moitié de ceux se présentant pour un traitement fassent état d’un début durant l’enfance ou l’adolescence, un début survenant après l’âge de 20 ans n’est pas inhabituel. L’évolution est chronique mais fluctuante et s’aggrave souvent durant les périodes de stress.

Aspects familiaux

Il existe une Association familiale pour l’anxiété en tant que trait. Bien que les premières études aient rapporté des résultats inconsistants concernant les modalités de répartition familiale de l’Anxiété généralisée, des études plus récentes de jumeaux suggèrent une contribution génétique dans l’apparition de ce trouble. De plus, les facteurs génétiques qui influencent la vulnérabilité à l’Anxiété généralisée peuvent être très proches de ceux
du Trouble dépressif majeur.
 

Critères diagnostiques

A. Anxiété et soucis excessifs (attente avec appréhension) survenant la
plupart du temps durant au moins 6 mois concernant un certain
nombre d’événements ou d’activités (tel le travail ou les performances
scolaires).
B. La personne éprouve de la difficulté à contrôler cette préoccupation.
C. L’anxiété et les soucis sont associés à trois (ou plus) des six symptômes
suivants (dont au moins certains symptômes présents la
plupart du temps durant les 6 derniers mois). N.-B. : Un seul item
est requis chez l’enfant.
(1) agitation ou sensation d’être survolté ou à bout
(2) fatigabilité
(3) difficultés de concentration ou trous de mémoire
(4) irritabilité
(5) tension musculaire
(6) perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement ou
sommeil interrompu ou sommeil agité et non satisfaisant)
D. L’objet de l’anxiété et des soucis n’est pas limité aux manifestations
d’un trouble de l’axe I, p. ex., l’anxiété ou la préoccupation n’est pas
celle d’avoir une Attaque de Panique (comme dans le Trouble
panique), d’être gêné en public (comme clans la Phobie sociale),
d’être contaminé (comme dans le Trouble obsessionnel-compulsif),
d’être loin de son domicile ou de ses proches (comme dans le
Trouble anxiété de séparation), de prendre du poids (comme dans
l’Anorexie mentale), d’avoir de multiples plaintes somatiques
(comme dans le Trouble somatisation) ou d’avoir une maladie grave
(comme dans l’Hypocondrie), et l’anxiété et les préoccupations ne
surviennent pas exclusivement au cours d’un État de stress
posttraumatique.
E. L’anxiété, les soucis ou les symptômes physiques entraînent une
souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement
social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
F. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une
substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament)
ou d’une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie)
et ne survient pas exclusivement au cours d’un Trouble de l’humeur,
d’un Trouble psychotique ou d’un Trouble envahissant du
développement.

SE RONGER LES ONGLES : pourquoi? comment arrêter de se manger les ongles

Se ronger les ongles, pourquoi? comment arrêter?

Il est très fréquent de se manger les ongles, qu’on soit enfant, adolescent ou adulte; cette habitude est appelée onychophagie ou onychotillomanie. Elle est proche de la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) et de la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux), faisant partie des troubles obsessionnels compulsifs et plus fréquente en cas d’anxiété et  chez les personnalités anxieuses. Se ronger les ongles serait un acte compulsif permettant de se libérer de son anxiété. Il existe de nombreux trucs pour arrêter de se ronger les ongles

Se ronger les ongles

Pourquoi on se ronge les ongles?

Tout d’abord il faut dédramatiser, cette habitude est très fréquente puisqu’elle concernerait un tiers des Français, le plus souvent sous une forme légère, ne concernant que quelques doigts et de temps en temps. Les forme sévères, touchant tous les doigts et quasi constantes dans la journée, concerneraient moins de 1% de la population, en particuliers des enfants et des adolescents.

L’environnement

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc.

Il survient souvent dans un contexte de stress, d’anxiété. Se ronger les ongles serait un acte compulsif (voir troubles obsessionnels compulsifs) permettant de se libérer de son anxiété.

La personnalité

La personne qui se ronge les ongles a souvent une personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ). Elle est souvent timide et introvertie.

Les facteurs favorisants

Les remarques des autres!

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir… en nous le faisant remarquer : le fait de se ronger les ongles se voit, et les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, la boucle est bouclée…

Le travail, le stress, la famille…

Le travail est souvent la première raison invoquée de se ronger les ongles (1/4 des cas), avec le stress créé par la conjoncture économique et le pouvoir d’achat, les problèmes familiaux (enfants, amours, parents…). Tous ces facteurs stressants sont des déclencheurs de l’anxiété.

Qui se ronge les ongles?

Les enfants sont les plus touchés (25% des enfants et des ados seraient concernés). Au sein des adultes, c’est la tranche 35-50 ans qui est la plus concernée par le problème.

Quelles sont les conséquences de l’onychophagie?

L’onychophagie et l’onychotillomanie provoquent de petites lésions cutanées des ongles et de leur pourtour, avec petites plaies, ablation des petites peaux autour des ongles (appelées « envies »)…

Tout ceci constitue souvent une porte d’entrée pour des infections, qu’elles soient bactériennes (panaris notamment) ou virales (verrues des doigts). Dans ce dernier cas il n’est pas rare que le fait de se ronger les ongles favorise la dissémination des verrues autour des autres ongles, voire des lèvres ou de la bouche…

Dégats de l’onychophagie

 

Panari ou tourniole

 

Verrues autour de l'ongle
Verrues autour de l’ongle

On peut aussi uniquement se manipuler les ongles comme dans la la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) ou la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux). Les signes alors sont un peu différents : tablette de l’ongle déformée, décollement de l’ongle… Il s’agit de l’onychotillomanie.

La dermtascopie révèle souvent dans ces cas : une absence de tablette unguéale, de multiples hémorragies obliques, une pigmentation grise au niveau du lit de l’ongle ou la présence de stries, semble-t-il caractéristiques de l’onychotillomanie selon cette étude.

Arrêter de se ronger les ongles

Il n’est pas toujours facile de se débarrasser de cette habitude mais il faut respecter plusieurs règles et essayer plusieurs trucs :

  1. ne jamais prendre l’habitude de se ronger les ongles pour les couper.
  2. ne pas stigmatiser son problème : ce n’est pas un drame, moins on y pense, moins on a de risque de recommencer et moins cela se verra. Il ne faut donc pas se culpabiliser de l’état de ses doigts et passer à autre chose. Plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… De même les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse
  3. se poser la question de la cause à éliminer : tendance anxieuse, stress que l’on peut réduire? apprendre à respirer et se détendre
  4. les trucs locaux : mettre de la crème hydratante (elle protège et a souvent un mauvais gout), des vernis au gout amer, des pansements, macher du chewing gum au lieu de manger ses ongles…

    1/ Il ne faut pas commencer! et arrêter ensemble…

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc. Si un parent est concerné, il faut lui suggérer d’arrêter lui aussi de se ronger les ongles.

De même il ne faut pas prendre l’habitude à aucun moment de se ronger les ongles pour les couper

2/ Ne pas stigmatiser

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir…

2.1/ Le regard des autres

On craint le regard des autres sur l’état de ses doigts et plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… et plus ils sont vilains. Il faut donc dédramatiser la situation, se dire que l’état de ses doigts n’est pas un drame et que cela passera plus vite si on n’y touche plus

2.2/ Les remarques des autres

Les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, une fois de plus la boucle est bouclée…

Ainsi, les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse. Quand il n’y a pas de spectateur, il n’y a pas de spectacle et cette vilaine habitude tend souvent à se résorber d’elle même en quels mois ou années

3/ Essayer de traiter la cause et se relaxer

Ce symptome peut être l’occasion de se poser des questions sur son stress, son anxiété, sa capacité à appréhender les soucis du quotidien et à se relaxer. Le sport peut aussi permettre dese défouler de ses angoisses.

On peut apprendre à respirer, se relaxer et se poser des questions sur sa personnalité si on pense être en souffrance psychologique. Un psychologue peut alors aider en cas de personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ).

4/ Les trucs et astuces pour arrêter de se ronger les ongles

4.1/ Crème hydratante

L’application d’une crème hydratante a à la fois un effet apaisant et protecteur mais surtout elle a un gout de cosmétique qui coupe souvent l’envie de se ronger les ongles

4.2/ Vernis

On peut appliquer sur les ongles un vernis au gout amer qui dégoute de se ronger les ongles

4.3/ Pansements

Le renouvellement quotidien de pansement médical de type Micropore®, laissé en place pendant 6 mois, peut être efficace : l’occlusion sous un pansement permet à l’onychophage de prendre conscience de son tic afin de pouvoir l’interrompre.

4.4/ Chewing gum

Le fait de macher un chewing gum permet de dériver un geste buccal.