DEPENDANTE ET SOUMISE : elle ne sait pas se débrouiller seule, la personnalité dépendante

PERSONNE DEPENDANTE : elle a besoin d’être constamment aidée et rassurée, la personnalité dépendante

La personnalité dépendante est caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un besoin excessif d’être pris en charge.

En gros, cette personne se dit : « je suis incapable de faire quelque chose sans un autre »

Un vrai pot de colle! incapable de faire quelque chose seul : la personnalité dépendante

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

Ce type de croyance est là aussi souvent d’origine familiale : famille  » étouffante  » où

  • l’enfant est surprotégé,
  • il ne peut rien faire seul ce qui l’empêche de développer confiance en lui-même
  • les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : l’enfant se retrouve alors perdu dans la société lorsqu’il s’y retrouve confronté

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité dépendante est un besoin envahissant et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation. Ce mode général apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers. Ces comportements dépendants et soumis visent à obtenir l’assistance d’autrui et naissent d’une perception de soi-même comme incapable de fonctionner adéquatement sans aide.
Les sujets qui ont une Personnalité dépendante ont beaucoup de mal à prendre des décisions dans la vie quotidienne (p. ex., choisir la couleur de la chemise qui doit être portée au travail ou savoir s’il faut emporter un parapluie) sans être rassurés ou conseillés de manière excessive par autrui (Critère 1).

Ils ont tendance à être passifs et à autoriser d’autres personnes (souvent une personne précise) à prendre l’initiative et à assumer la responsabilité de la plupart des secteurs importants de leur existence
(Critère 2).
Les adultes avant ce trouble de la personnalité dépendent typiquement d’un parent ou d’un conjoint qui décide pour eux où vivre, quel travail faire, quels voisins fréquenter. Les adolescents ayant cette personnalité peuvent laisser leurs parents déterminer leur tenue vestimentaire, leurs fréquentations, leurs loisirs et leur orientation
scolaire et universitaire. Ce besoin que d’autres assument pour eux les responsabilités va au delà d’un besoin d’aide adapté à l’âge et à la situation (p. ex., les besoins d’assistance des enfants et des personnes âgées ou handicapées). Une Personnalité dépendante peut exister chez quelqu’un qui souffre d’une affection médicale générale
ou d’un handicap mais, dans ce cas, la difficulté à assumer des responsabilités doit dépasser ce qui serait normalement justifié par l’affection ou par le handicap.

Les personnes qui ont une Personnalité dépendante ont souvent du mal à exprimer leur désaccord, notamment avec la personne dom elles dépendent, en raison de leur crainte de ne plus être soutenues ou acceptées (Critère 3).
Elles se sentent tellement incapables de fonctionner seules qu’elles accepteront des choses qu’elles savent pertinemment être fausses plutôt que de risquer de perdre l’aide de la personne dont elles dépendent. Elles ne savent pas se mettre en colère, quand cela serait nécessaire, contre les personnes qui leur apportent soutien ou appui, par peur de se les aliéner.

Les individus qui présentent cette personnalité ont du mal à initier des projets ou à faire des choses seuls (Critère 4).
Ils manquent de confiance en eux-mêmes et pensent qu’ils ne peuvent pas commencer et réaliser une tâche sans aide. Ils attendront que d’autres commencent car ils pensent qu’en général les autres savent faire les choses mieux qu’eux mêmes. Ils sont convaincus qu’ils ne peuvent pas fonctionner de manière indépendante et se présentent comme incapables et ayant besoin d’une assistance constante.
Ils parviennent pourtant à fonctionner correctement s’ils reçoivent l’assurance que quelqu’un les supervise et les approuve. Ils craignent parfois de devenir ou de paraître plus compétents car ils pensent que cela peut les mener à être abandonnés.
Comme ils se reposent sur les autres pour résoudre leurs problèmes, ils n’apprennent souvent pas à vivre seuls, ce qui perpétue leur dépendance.

Les individus qui ont une Personnalité dépendante font des efforts énormes pour s’assurer le soutien et l’appui des autres, au point de se porter volontaires pour des tâches pénibles dans l’attente que ce comportement leur assure le soutien dont ils ont besoin (Critère 5).
Ils sont prêts à se plier aux demandes, même non raisonnables, des autres. Leur besoin de maintenir un lien important aboutira à une relation inégale ou déséquilibrée. Ils peuvent faire des sacrifices extraordinaires et tolérer de mauvais traitements, verbaux, physiques ou sexuels. Il faut noter que ce comportement ne doit être considéré comme un signe de Personnalité dépendante que s’il est clairement établi
que l’individu ne dispose pas d’autres possibilités.

Les sujets présentant cette personnalité se sentent mal à l’aise ou impuissants quand ils sont seuls par crainte exagérée d’être incapables de se débrouiller (Critère 6).
Ils resteront à la traîne d’autres personnes qui sont importantes pour eux, même s’ils ne sont pas intéressés ou impliqués par ce qui se passe, seulement pour éviter de rester seuls.

Lorsqu’une relation proche se termine (p. ex., une rupture avec un partenaire sexuel ou le décès de la personne qui s’occupe d’eux), les sujets qui ont une Personnalité dépendante recherchent parfois de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont ils ont besoin (Critère 7).
Leur croyance d’être incapables de fonctionner sans l’étayage d’une relation proche pousse ces individus à
s’attacher rapidement à la première personne venue.

Ils sont souvent préoccupés par la crainte d’être laissés à se débrouiller seuls (Critère 8).
Ils se perçoivent comme tellement dépendants des conseils et de l’aide d’une autre personne importante pour eux,
qu’ils craignent d’être abandonnés par elle sans que rien ne vienne justifier cette crainte. Pour être retenues pour le diagnostic, ces craintes doivent être excessives et irréalistes. Par exemple, un homme cancéreux âgé qui vient habiter dans la famille de son fils pour que l’on s’occupe de lui fait preuve d’un comportement dépendant qui
est adapté aux circonstances.

Critères diagnostiques de la personnalité dépendante

Besoin général et excessif (l’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers,
comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :

(1) le sujet a du mal à prendre ries décisions dans la vie courante sans
être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui
(2) a besoin que d’autres assument les responsabilités clans la plupart
des domaines importants de sa vie
(3) a du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre
son soutien ou son approbation. N.-B. : Ne pas tenir compte
d’une crainte réaliste de sanctions
(4) a du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par
manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres
capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie)
(5) cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au
point rie faire volontairement des choses désagréables
(ô) se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte
exagérée d’être incapable de se débrouiller
(7) lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière
urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le
soutien dont il a besoin
(8) est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à
se débrouiller seul

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité dépendante sont souvent caractérisés par le pessimisme et le doute d’eux-mêmes, tendent à rabaisser leurs capacités et leurs dons et peuvent constamment se dire « stupides ». Ils prennent la critique et le désaccord comme une preuve de leur incapacité et perdent foi en eux-mêmes. Ils peuvent rechercher de manière excessive à être protégés et dominés. Leur fonctionnement
professionnel peut être entravé si une initiative indépendante est nécessaire. Ces sujets peuvent éviter les postes à responsabilité et devenir anxieux quand ils doivent prendre des décisions. Leurs relations sociales tendent à être limitées aux quelques personnes dont ils dépendent. Il peut y avoir un risque accru de Troubles de l’humeur, de Troubles anxieux et de Troubles de l’adaptation. La Personnalité dépendante coexiste souvent avec d’autres Troubles de la personnalité, notamment avec les Personnalités borderline, évitantes et histrioniques. Une maladie somatique chronique ou une Anxiété de séparation dans l’enfance ou l’adolescence peut prédisposer à l’apparition d’une Personnalité dépendante.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le degré selon lequel des comportements dépendants sont considérés comme adaptés varie notablement selon l’âge et le groupe socioculturel. L’âge et des facteurs culturels doivent donc être pris en compte dans l’évaluation du seuil exigé pour chaque critère.
Un comportement dépendant ne doit être considéré comme caractéristique de ce trouble de la personnalité que lorsque qu’il sort nettement des normes de la culture du sujet ou qu’il traduit des craintes irréalistes. L’accent mis sur la passivité, la politesse et le respect est caractéristique de certaines sociétés et peut être pris à tort pour un trait de Personnalité dépendante. De même, certaines sociétés peuvent renforcer ou réprimer un comportement dépendant de manière différente chez l’homme et chez la femme. Ce diagnostic doit être porté avec beaucoup de réserve et doit même être évité, chez les enfants et les adolescents où un comportement dépendant peut faire partie d’un développement adapté. En clinique, le diagnostic est plus souvent porté chez la femme, mais certaines études font état de prévalences similaires chez l’homme et chez la femme.

Prévalence

La Personnalité dépendante figure parmi les Troubles de la personnalité les plus souvent observés dans les services de psychiatrie.

Diagnostic différentiel

Bien que plusieurs Troubles de la personnalité soient caractérisés par des traits dépendants,
la Personnalité dépendante peut être distinguée par un comportement essentiellement soumis, réactif et « collant ». La Personnalité dépendante et la Personnalité borderline sont toutes deux caractérisées par une peur d’être abandonné ; toutefois, la personne qui a une Personnalité borderline réagit à l’abandon par des sentiments de vide émotionnel, de rage et en étant exigeante alors que celle qui a une Personnalité dépendante réagit en étant plus calme et soumise et cherche de manière urgente une relation de remplacement qui lui apporte soins et soutien. La Personnalité borderline peut de plus être distinguée de la Personnalité dépendante par son mode typique de relations intenses et instables.
Les personnes qui ont une Personnalité histrionique ont, comme celles qui ont une Personnalité dépendante, un besoin important d’être rassurées et approuvées et peuvent sembler puériles et « collantes ». Toutefois, à la différence de la Personnalité dépendante qui est caractérisée par un comportement discret et docile, la ersonnalité histrionique est caractérisée par un coté grégaire hyperexpressif et une quête active d’attention. La Personnalité dépendante et la Personnalité évitante sont toutes deux caractérisées par (les sentiments de ne pas être à la hauteur, par une sensibilité excessive à la critique et par un besoin d’être rassuré ; cependant,
les personnalités évitantes craignent tellement d’être humiliées et rejetées qu’elles se replient sur elles-mêmes tant qu’elles ne sont pas certaines d’être acceptées. En revanche, les personnes qui ont une Personnalité dépendante ont un mode de comportement qui consiste à rechercher et à cultiver des relations avec d’autres personnes importantes au lieu d’éviter les relations et de se replier sur elles-mêmes.

De nombreuses personnes ont des traits de Personnalité dépendante mais on ne peut parler de trouble de personnalité que lorsque ces traits sont rigides, mal adaptés et persistants et qu’ils causent une altération significative du fonctionnement

PERFECTIONNISTE : elle veut tout controler, la personnalité obsessionnelle

Perfectionniste, qui veut tout contrôler : la personnalité obsessionnelle compulsive

La personnalité obsessionnelle compulsive est caractérisée par une préoccupation par l’ordre, la perfection et le contrôle.

En gros cette personne se dit « tout ce que je fait doit être parfaitement exécuté et il faut contrôler l’environnement »

Perfectionnisme et controle de soi et des autres, la personnalité obsessionnelle

Article rédigé d’après le DSM

L’ambiance familiale classique est une famille laborieuse, dans laquelle on doit éviter les erreurs, être perfectionniste, obéir, travailler et ou la joie en famille et les loisirs sont peu présents. La peur de perdre ce qu’on a si on ne se montre pas toujours vigilant est souvent la base de ce comportement laborieux qui fait primer le travail sur les loisirs. On veut « tout contrôler »

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité obsessionnelle-compulsive est une préoccupation par l’ordre, la perfection, le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens de la souplesse, de l’ouverture et de l’efficacité. Ce tableau apparaît au début de l’âge adulte et est présent clans des contextes divers.

Les sujets ayant une Personnalité obsessionnelle-compulsive tentent de garder la maîtrise du contrôle par une attention laborieuse prêtée aux règles, aux détails mineurs, à l’organisation, aux listes, aux emplois du temps, ou aux questions de forme, au point que le but essentiel de l’activité est perdu de vue (Critère 1).
Ces sujets sont très soigneux et ont tendance à répéter ce qu’ils font, ils consacrent une attention excessive aux détails et vérifient très souvent pour voir s’ils n’ont pas fait d’erreurs. Ils ne sont pas conscients du fait que les autres sont irrités par le retard et la gêne qui résultent de ce comportement. Par exemple, quand ces sujets égarent une liste de tâches à réaliser, ils préféreront perdre un temps excessif à rechercher cette liste plutôt que de passer quelques instants à la réécrire de mémoire et de se mettre réellement au travail.
Le temps est très mal géré, le plus important étant laissé pour la fin. Le perfectionnisme et le très haut niveau de performance que s’imposent ces personnes leur causent une souffrance et une gêne significatives dans leur fonctionnement.

Ils peuvent passer tellement de temps à rendre chaque détail d’un projet absolument parfait, que le projet lui-même n’aboutit jamais (Critère 2).
Par exemple, un rapport écrit ne peut pas être achevé car il doit sans cesse être réécrit et n’est jamais assez parfait. Les délais ne peuvent jamais être respectés et les aspects de la vie de l’individu qui ne sont pas au
centre de son activité actuelle peuvent être très négligés.

Les individus obesssionnels-compulsifs se consacrent trop au travail et à la productivité aux dépens des loisirs et des relations amicales (Critère 3).
Ce comportement ne peut pas être attribué à des considérations d’ordre économique. Ces sujets ont souvent l’impression qu’ils ne peuvent pas s’accorder une soirée ou une fin de semaine pour sortir ou seulement pour se détendre. Des activités agréables comme les vacances sont sans arrêt repoussées au point que, parfois, elles ne surviennent jamais. Quand ils finissent par s’accorder du temps pour leurs loisirs ou leurs vacances, ils se sentent mal à l’aise s’ils n’ont pas emporté du travail avec eux pour ne pas « perdre » leur temps. Les
tâches domestiques peuvent être très investies (le nettoyage peut être fait à fond de manière répétée au point qu’il serait possible de « manger par terre »). Le temps passé avec des amis l’est généralement sous la forme d’une activité dans un cadre structuré (p. ex., une activité sportive). Les passe-temps et les loisirs sont abordés comme des tâches sérieuses qui doivent être organisées et maîtrisées par un dur labeur. Une performance parfaite est importante. Ces sujets transforment les jeux en des tâches
structurées (p. ex., ils corrigent un bébé qui n’empile pas des anneaux dans le bon ordre, ils veulent qu’un jeune enfant conduise son tricycle en ligne droite ou ils transforment une séance de sport en un cours pénible).

Les sujets obsessionnels-compulsifs sont parfois trop consciencieux, scrupuleux et rigides en matière de moralité, d’éthique ou de valeurs (Critère 4).
Ils peuvent se forcer eux-mêmes et forcer les autres à suivre des codes moraux et professionnels très stricts. Ils peuvent aussi être très critiques vis-à-vis de leurs propres erreurs. Ces individus respectent
strictement l’autorité et les règles qui doivent être appliquées à la lettre sans pouvoir être adaptées aux circonstances. Par exemple, ces individus ne prêteront pas un euro à un ami pour téléphoner pour obéir au principe selon lequel « tu ne prêteras et n’emprunteras pas » et pour ne pas donner de « mauvaises habitudes ». Ces caractéristiques ne sont pas expliquées par la culture ou les croyances religieuses de la personne.

Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent incapables de jeter des objets usés ou sans valeur, même si ceux-ci n’ont pas de valeur sentimentale (Critère 5).
Ils reconnaissent souvent leur collectionnisme. Ils pensent que jeter un objet est un gaspillage car « on ne sait jamais quand on aura besoin de quelque chose » et ils se mettent en colère si l’on essaye de jeter ce qu’ils ont accumulé. Leur conjoint ou les personnes qui vivent avec eux se plaignent souvent de toute la place qui est occupée par de vieux objets, des magazines, des appareils cassés, etc.

Les personnes obsessionnelles-compulsives ont du mal à déléguer des tâches ou à travailler avec d’autres (Critère 6).
Ils insistent, avec entêtement et sans raison, pour que l’on fasse les choses à leur manière et pour que les gens suivent leurs consignes.
Ils donnent souvent des instructions très détaillées sur la manière de faire quelque chose (p. ex., il n’y a qu’une seule manière de tondre la pelouse, de faire la vaisselle ou de construire une niche pour le chien) et ils sont surpris et irrités si d’autres suggèrent des alternatives utiles. Ils peuvent parfois refuser d’être aidés, même s’ils sont en retard, parce qu’ils pensent que personne d’autre ne peut faire les choses correctement.

Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent avares et radins et vivent largement en dessous de leurs moyens, avec l’idée que leurs dépenses doivent être étroitement surveillées afin de pouvoir faire face à d’éventuelles catastrophes (Critère 7).

Les sujets obsessionnels-compulsifs sont caractérisés par leur rigidité et leur entêtement (Critère 8).
Ils sont tellement préoccupés par la réalisation des choses selon la « seule manière correcte » qu’ils ont du mal à accepter les idées de quelqu’un d’autre.
Ils prévoient tout à l’avance de manière très détaillée et ont du mal à envisager des changements. Ils sont tellement absorbés par leur manière de voir les choses qu’ils ne peuvent pas prendre en considération les points de vue des autres. Ils exaspèrent leurs amis et leurs collègues par leur rigidité permanente. Même quand ils reconnaissent qu’un compromis serait dans leur intérêt, ils peuvent camper avec rigidité sur leurs positions pour des « questions de principe ».

Critères diagnostiques de la personnalité obsessionnelle-compulsive

Mode général de préoccupation par l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens d’une souplesse, d’une ouverture et de l’efficacité qui apparaît au début de l’âge adulte et est
présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
(1) préoccupations par les détails, les règles, les inventaires, l’organisation
ou les plans au point que le but principal de l’activité est
perdu de vue
(2) perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches (p. ex.,
incapacité d’achever un projet parce que des exigences personnelles
trop strictes ne sont pas remplies)
(3) dévotion excessive pour le travail et la productivité à l’exclusion
des loisirs et des amitiés (sans que cela soit expliqué par des
impératifs économiques évidents)
(4) est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de
morale, d’éthique ou de valeurs (sans que cela soit expliqué par
une appartenance religieuse ou culturelle)
(5) incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceux ci
n’ont pas de valeur sentimentale
(6) réticence à déléguer des tâches ou à travailler avec autrui à moins
que les autres se soumettent exactement à sa manière de faire
les choses
(7) se montre avare avec l’argent pour soi-même et les autres ;
l’argent est perçu comme quelque chose qui doit être thésaurisé
en vue de catastrophes futures
(8) se montre rigide et têtu

Caractéristiques et troubles associés

La prise de décision peut devenir très longue et difficile quand la bonne réponse n’est pas dictée par les règles et les habitudes. Les personnes obsessionnelles-compulsives peuvent avoir tellement de mal à décider quelle tâche est prioritaire ou quelle est la meilleure manière de procéder qu’elles n’arrivent jamais à démarrer quoi que ce soit.
Elles se fâchent ou s’irritent facilement quand elles perdent le contrôle de leur environnement physique ou interpersonnel ; toutefois la colère est typiquement exprimée de manière indirecte. Une personne se met par exemple en colère si le service dans un restaurant est mal fait, mais, au lieu de se plaindre au patron, elle va ruminer sur le pourboire à laisser.
La colère peut se traduire à d’autres occasions par un courroux indigné à propos d’une affaire apparemment mineure. Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent très attentifs à leur position relative dans les rapports de soumission et de domination ; ils sont souvent excessivement soumis à l’autorité qu’ils respectent et résistent à celle qu’ils ne respectent pas.
Ces individus expriment souvent leur affection de manière contrôlée ou formelle et sont parfois mis mal à l’aise par les personnes qui sont très expressives émotionnellement.
Leur relations quotidiennes ont un aspect formel et guindé et ils peuvent être rigides dans des situations où d’autres seraient souriants et heureux (p. ex., en allant accueillir l’être aimé à l’aéroport).
Ils se contrôlent soigneusement jusqu’à ce qu’ils soient sûrs que ce qu’ils vont dire est parfait. Ils peuvent beaucoup privilégier la logique et l’intellect et être très intolérants des comportements émotionnels chez autrui.
Ils ont souvent du mal à exprimer des sentiments tendres et font rarement des compliments.
Ces personnes peuvent rencontrer des difficultés au travail et se sentir mal à l’aise quand elles sont confrontées à des situations nouvelles qui exigent de la souplesse et des compromis.
Les sujets ayant des Troubles anxieux, notamment une Anxiété généralisée, un Trouble obsessionnel-compulsif, une Phobie sociale et des Phobies spécifiques sont plus à même d’avoir une perturbation de la personnalité qui remplit les critères du Trouble obsessionnel-compulsif de la personnalité. Cela étant, la majorité des individus qui ont un Trouble obsessionnel-compulsif n’ont pas un mode de comportement qui répond aux critères de ce Trouble de la personnalité.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Dans la recherche des critères d’une Personnalité obsessionnelle-compulsive, le clinicien ne doit pas inclure les comportements correspondant aux habitudes, aux coutumes ou aux styles de relation interpersonnelle qui font partie des normes culturelles du groupe de référence de l’individu. Certaines cultures accordent beaucoup d’importance
au travail et à la productivité ; les comportements qui sont la conséquence de ces normes culturelles ne doivent pas être considérés comme des signes de Personnalité obsessionnelle-compulsive. Dans les études systématiques, un diagnostic de Personnalité obsessionnelle-compulsive est fait deux fois plus souvent chez l’homme que chez
la femme.

Prévalence

Les études fondées sur une évaluation systématique estiment la prévalence de la Personnalité obsessionnelle-compulsive à environ 1 % des échantillons de la population générale et à 3 à 10 % parmi les clients des consultations psychiatriques.

Diagnostic différentiel

Malgré la similitude des appellations, le Trouble obsessionnel-compulsif est d’habitude facilement distingué de la Personnalité obsessionnelle-compulsive par la présence de véritables obsessions et compulsions. En particulier, un diagnostic de Trouble obsessionnel-compulsif doit être considéré quand la thésaurisation devient extrême (p. ex., quand les tas d’objets sans valeur accumulés créent un risque en cas d’incendie et gênent le passage dans la maison). Quand les critères des deux troubles sont remplis, les deux diagnostics doivent être enregistrés.
Certains Troubles de la personnalité ont des traits en commun avec la Personnalité obsessionnelle-compulsive et peuvent être confondus avec elle. Il est alors important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de
personnalité qui remplissent les critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité obsessionnelle-compulsive, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément.
Les individus qui ont une Personnalité narcissique peuvent aussi être perfectionnistes et penser que les autres ne peuvent pas faire les choses aussi bien qu’eux ; cependant, ils ont plus tendance à croire qu’ils ont fait les choses de manière parfaite alors que les personnes qui ont une Personnalité obsessionnelle- compulsive sont habituellement critiques vis-à-vis d’elles-mêmes. Les personnes ayant une Personnalité narcissique ou une Personnalité antisociale manquent également de générosité mais s’accordent beaucoup de choses à elles- mêmes ; en revanche, on observe dans la Personnalité obsessionnelle-compulsive une avarice tant à l’égard de soi-même que vis-à-vis des autres.
Un aspect formel et un détachement social existent tant dans la Personnalité schizoïde que dans la Personnalité obsessionnelle compulsive.
Dans cette dernière, cela provient d’une gêne provoquée par les émotions et d’une dévotion excessive au travail, tandis qu’il y a dans la Personnalité schizoïde une inaptitude fondamentale à l’intimité.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PEUR DU RIDICULE : peur du jugement des autres, timide, la personnalité évitante

PEUR DU JUGEMENT ET DU RIDICULE : un grand timide, la personnalité évitante

La personnalité évitante caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui.

En gros, cette personne se dit : « je suis nulle, et les autres vont s’en apercevoir et me juger »

Peur du jugement des autres? Peur de ne pas être à la hauteur? timide? peur du ridicule?… personnalité évitante

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale :

1/ Familles brutales

Il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

2/ Familles surprotectrices

Il s’agit d’une famille  » étouffante  » où

  • l’enfant est surprotégé,
  • il ne peut rien faire seul ce qui l’empêche de développer confiance en lui-même
  • les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : l’enfant se retrouve alors perdu dans la société lorsqu’il s’y retrouve confronté

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité évitante est un mode général d’inhibition sociale, de sentiment de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les individus qui ont une Personnalité évitante évitent les activités scolaires ou professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqués, désapprouvés ou rejetés (Critère 1).

Des offres de promotion peuvent être rejetées par crainte d’être soumis à la critique de collaborateurs lors de nouvelles responsabilités.

Ces personnes évitent d’initier de nouvelles relations amicales si elles ne sont pas certaines d’être acceptées sans critique (Critère 2).
Les autres sont censés être a priori critiques et désapprobateurs, tant que le passage d’un examen strict n’a pas
prouvé le contraire. Ces sujets ne participent pas à des activités de groupe tant qu’on ne les a pas assurés clairement, et à plusieurs reprises, qu’ils seront soutenus et protégés.
Des relations interpersonnelles intimes sont souvent difficiles mais toutefois possibles si le sujet est assuré d’être accepté sans réserve.

Ces personnes sont souvent réservées, ont du mal à parler d’elles-mêmes et taisent leurs sentiments intimes par crainte d’être exposées à la honte, au ridicule ou au regard des autres (Critère 3).

Les personnes qui ont une Personnalité évitante ont peur d’être critiquées ou rejetées dans les situations sociales et elles ont, de par ce fait, une très grande sensibilité pour détecter ce type de réactions (Critère 4).
Elles peuvent se sentir très blessées par quelqu’un qui ne se montre que légèrement critique ou désapprobateur. Elles ont tendance à être timides, tranquilles et transparentes, craignant que, si quelqu’un leur prête attention, ce soit pour les humilier ou les rejeter. Elles estiment que ce qu’elles pourraient dire sera forcément jugé comme « faux » par les autres et elles préfèrent donc se taire. Elles réagissent fortement à des indices subtils de possible moquerie ou dérision.
Malgré leur grande envie de participer à la vie sociale, elles craignent d’exposer leur sort à la merci d’autrui.

Les sujets qui ont une Personnalité évitante sont inhibés dans les situations interpersonnelles nouvelles parce qu’ils ne se sentent pas à la hauteur et ont une faible estime d’eux-mêmes (Critère 5).
Leurs doutes concernant leur compétence sociale et leur attirance deviennent évidents quand ils sont confrontés à des inconnus.

Ils pensent être gauches socialement, sans attrait et inférieurs aux autres (Critère 6).

Ils sont particulièrement réticents à prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de l’embarras (Critère 7).
Ils exagèrent facilement les dangers potentiels de situations ordinaires et leur besoin de sécurité et de rassurement peut leur faire adopter un style de vie très étriqué. Ils peuvent par exemple annuler un entretien d’embauche par crainte de ne pas savoir s’habiller comme il faut et d’être mal à l’aise. De petits symptômes médicaux ou d’autres problèmes peuvent servir de justification pour éviter de nouvelles activités.
Caractéristiques et troubles associés

Les personnes qui ont une Personnalité évitante épient souvent les mouvements et les expressions de ceux qu’ils rencontrent. Leur attitude craintive et crispée peut susciter la dérision et la moquerie, ce qui finit par renforcer les doutes qu’ils ont sur eux-mêmes.

Ils ont très peur de réagir à la critique en rougissant ou en pleurant. Les autres les trouvent « timides », « inhibés « solitaires » ou « isolés ». Ce trouble crée surtout (les problèmes dans le fonctionnement social et professionnel. La faible estime de soi et la sensibilité excessive au rejet sont associées à une limitation des contacts interpersonnels.

Ces personnes peuvent devenir relativement isolées et ne disposent généralement pas d’un réseau social étendu qui pourrait les soutenir et les aider à traverser des crises.

Elles désirent être aimées et acceptées et peuvent fantasmer à propos de relations idéales avec les autres. Les comportements évitants peuvent aussi nuire au fonctionnement professionnel parce que ces sujets essayent d’éviter certains types de situations sociales qui seraient importantes pour effectuer leur travail correctement ou pour
obtenir de l’avancement.

Les autres troubles souvent associés à une Personnalité évitante sont les Troubles de l’humeur et les Troubles anxieux (notamment les Phobies sociales de type généralisé).

Un diagnostic de Personnalité évitante est souvent associé à celui de Personnalité dépendante car les sujets qui ont une Personnalité évitante deviennent souvent très liés à leurs rares amis et très dépendants d’eux. Le diagnostic de Personnalité évitante tend aussi à être associé à celui de Personnalité borderline ainsi qu’aux Personnalités du groupe A (paranoïaque, schizoïde, schizotypique).

Critères diagnostiques de la personnalité évitante

Mode général d’inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme
en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
(1) le sujet évite les activités sociales professionnelles qui impliquent
des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqué,
désapprouvé ou rejeté
(2) réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être
aimé
(3) est réservé dans les relations intimes par crainte d’être exposé à
la honte ou au ridicule
(4) craint d’être critiqué ou rejeté dans les situations sociales
(5) est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause
d’un sentiment de ne pas être à la hauteur
(6) se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur
aux autres
(7) est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou
à s’engager clans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de
l’embarras

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Il peut y avoir des variations dans le degré selon lequel des comportements de défi ou d’évitement sont adaptés dans différentes cultures ou ethnies. De plus, un comportement évitant peut résulter de difficultés d’acculturation chez un immigrant. Le diagnostic doit être porté avec beaucoup de prudence chez les enfants et les adolescents
chez qui un comportement timide et évitant peut être adapté à certains stades du développement. La Personnalité évitante semble être aussi fréquente chez l’homme que chez la femme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité évitante dans la population générale est de 0,5 à 1 %.
Certaines études ont fait état d’une prévalence de l’ordre de 10 % chez les patients vus en consultation psychiatrique.

Évolution

Le comportement évitant débute souvent dans la petite enfance ou dans l’enfance par de la timidité, un isolement et une peur des étrangers et des situations nouvelles. La timidité de l’enfance est certes un signe avant-coureur habituel de la Personnalité évitante mais elle s’atténue toutefois avec l’âge chez la plupart des personnes. En revanche,les sujets chez lesquels se développera une Personnalité évitante peuvent devenir encore plus timides et évitants lors de l’adolescence et au début de l’âge adulte, à un moment où les relations sociales avec de nouvelles personnes deviennent particulièrement importantes. Certains arguments suggèrent que la Personnalité évitante tend à
devenir moins accusée ou à s’atténuer avec l’âge.

Diagnostic différentiel

Il semble y avoir un chevauchement important entre la Personnalité évitante et la Phobie sociale de type généralisé, au point que ces deux diagnostics sont peut-être des manières différentes de considérer des affections identiques ou similaires. De même, l’évitement est une caractéristique tant de la Personnalité évitante que du
Trouble panique avec agoraphobie et ces cieux troubles sont souvent observés en même temps. Dans le Trouble panique avec agoraphobie, l’évitement débute typiquement après l’apparition des attaques de panique et peut varier selon la fréquence et l’intensité de celles-ci. Dans la Personnalité évitante en revanche, l’évitement tend à apparaître précocement, en l’absence de facteurs précipitants clairs, et à avoir une évolution stable.

Certains Troubles de la personnalité ont des traits en commun avec la Personnalité évitante et peuvent être confondus avec elle. Il est alors important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui répondent aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité évitante, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. Tant la Personnalité
évitante que la Personnalité dépendante sont caractérisées par des sentiments de ne pas être à la hauteur, par une sensibilité excessive à la critique et par un besoin d’être rassuré. Toutefois le souci principal dans la Personnalité évitante est d’éviter l’humiliation et le rejet tandis que, dans la Personnalité dépendante, il est d’être pris en charge.
Ces deux personnalités coexistent toutefois souvent. Tout comme la Personnalité évitante, les Personnalités schizoïdes et schizotypiques sont caractérisées par un isolement social. Les personnes qui ont une Personnalité évitante souhaiteraient cependant avoir des relations avec d’autres et ressentent leur solitude avec peine tandis que celles qui ont une Personnalité schizoïde ou schizotypique peuvent être satisfaites et
même préférer leur isolement social.
La Personnalité paranoïaque et la Personnalité évitante sont toutes deux caractérisées par une réticence à se confier à autrui. Cependant, dans la Personnalité évitante cette réticence est due à une crainte d’être mal à
l’ aise ou de ne pas être à la hauteur plutôt qu’a une peur des attentions malfaisantes d’autrui.

De nombreuses personnes ont des traits de personnalité évitante : un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

SE RONGER LES ONGLES : pourquoi? comment arrêter de se manger les ongles

Se ronger les ongles, pourquoi? comment arrêter?

Il est très fréquent de se manger les ongles, qu’on soit enfant, adolescent ou adulte; cette habitude est appelée onychophagie ou onychotillomanie. Elle est proche de la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) et de la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux), faisant partie des troubles obsessionnels compulsifs et plus fréquente en cas d’anxiété et  chez les personnalités anxieuses. Se ronger les ongles serait un acte compulsif permettant de se libérer de son anxiété. Il existe de nombreux trucs pour arrêter de se ronger les ongles

Se ronger les ongles

Pourquoi on se ronge les ongles?

Tout d’abord il faut dédramatiser, cette habitude est très fréquente puisqu’elle concernerait un tiers des Français, le plus souvent sous une forme légère, ne concernant que quelques doigts et de temps en temps. Les forme sévères, touchant tous les doigts et quasi constantes dans la journée, concerneraient moins de 1% de la population, en particuliers des enfants et des adolescents.

L’environnement

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc.

Il survient souvent dans un contexte de stress, d’anxiété. Se ronger les ongles serait un acte compulsif (voir troubles obsessionnels compulsifs) permettant de se libérer de son anxiété.

La personnalité

La personne qui se ronge les ongles a souvent une personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ). Elle est souvent timide et introvertie.

Les facteurs favorisants

Les remarques des autres!

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir… en nous le faisant remarquer : le fait de se ronger les ongles se voit, et les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, la boucle est bouclée…

Le travail, le stress, la famille…

Le travail est souvent la première raison invoquée de se ronger les ongles (1/4 des cas), avec le stress créé par la conjoncture économique et le pouvoir d’achat, les problèmes familiaux (enfants, amours, parents…). Tous ces facteurs stressants sont des déclencheurs de l’anxiété.

Qui se ronge les ongles?

Les enfants sont les plus touchés (25% des enfants et des ados seraient concernés). Au sein des adultes, c’est la tranche 35-50 ans qui est la plus concernée par le problème.

Quelles sont les conséquences de l’onychophagie?

L’onychophagie et l’onychotillomanie provoquent de petites lésions cutanées des ongles et de leur pourtour, avec petites plaies, ablation des petites peaux autour des ongles (appelées « envies »)…

Tout ceci constitue souvent une porte d’entrée pour des infections, qu’elles soient bactériennes (panaris notamment) ou virales (verrues des doigts). Dans ce dernier cas il n’est pas rare que le fait de se ronger les ongles favorise la dissémination des verrues autour des autres ongles, voire des lèvres ou de la bouche…

Dégats de l’onychophagie

 

Panari ou tourniole

 

Verrues autour de l'ongle
Verrues autour de l’ongle

On peut aussi uniquement se manipuler les ongles comme dans la la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) ou la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux). Les signes alors sont un peu différents : tablette de l’ongle déformée, décollement de l’ongle… Il s’agit de l’onychotillomanie.

La dermtascopie révèle souvent dans ces cas : une absence de tablette unguéale, de multiples hémorragies obliques, une pigmentation grise au niveau du lit de l’ongle ou la présence de stries, semble-t-il caractéristiques de l’onychotillomanie selon cette étude.

Arrêter de se ronger les ongles

Il n’est pas toujours facile de se débarrasser de cette habitude mais il faut respecter plusieurs règles et essayer plusieurs trucs :

  1. ne jamais prendre l’habitude de se ronger les ongles pour les couper.
  2. ne pas stigmatiser son problème : ce n’est pas un drame, moins on y pense, moins on a de risque de recommencer et moins cela se verra. Il ne faut donc pas se culpabiliser de l’état de ses doigts et passer à autre chose. Plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… De même les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse
  3. se poser la question de la cause à éliminer : tendance anxieuse, stress que l’on peut réduire? apprendre à respirer et se détendre
  4. les trucs locaux : mettre de la crème hydratante (elle protège et a souvent un mauvais gout), des vernis au gout amer, des pansements, macher du chewing gum au lieu de manger ses ongles…

    1/ Il ne faut pas commencer! et arrêter ensemble…

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc. Si un parent est concerné, il faut lui suggérer d’arrêter lui aussi de se ronger les ongles.

De même il ne faut pas prendre l’habitude à aucun moment de se ronger les ongles pour les couper

2/ Ne pas stigmatiser

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir…

2.1/ Le regard des autres

On craint le regard des autres sur l’état de ses doigts et plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… et plus ils sont vilains. Il faut donc dédramatiser la situation, se dire que l’état de ses doigts n’est pas un drame et que cela passera plus vite si on n’y touche plus

2.2/ Les remarques des autres

Les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, une fois de plus la boucle est bouclée…

Ainsi, les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse. Quand il n’y a pas de spectateur, il n’y a pas de spectacle et cette vilaine habitude tend souvent à se résorber d’elle même en quels mois ou années

3/ Essayer de traiter la cause et se relaxer

Ce symptome peut être l’occasion de se poser des questions sur son stress, son anxiété, sa capacité à appréhender les soucis du quotidien et à se relaxer. Le sport peut aussi permettre dese défouler de ses angoisses.

On peut apprendre à respirer, se relaxer et se poser des questions sur sa personnalité si on pense être en souffrance psychologique. Un psychologue peut alors aider en cas de personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ).

4/ Les trucs et astuces pour arrêter de se ronger les ongles

4.1/ Crème hydratante

L’application d’une crème hydratante a à la fois un effet apaisant et protecteur mais surtout elle a un gout de cosmétique qui coupe souvent l’envie de se ronger les ongles

4.2/ Vernis

On peut appliquer sur les ongles un vernis au gout amer qui dégoute de se ronger les ongles

4.3/ Pansements

Le renouvellement quotidien de pansement médical de type Micropore®, laissé en place pendant 6 mois, peut être efficace : l’occlusion sous un pansement permet à l’onychophage de prendre conscience de son tic afin de pouvoir l’interrompre.

4.4/ Chewing gum

Le fait de macher un chewing gum permet de dériver un geste buccal.