EPILATION LUMIERE PULSEE : qu’est-ce que l’épilation à la lumière pulsée ?

Epilation à la lumière pulsée

L’épilation à la lumiere pulsée est réalisée au moyen d’une lampe flash qui dispense de la lumière intense pulsée (en anglais Intense Pulsed Light :IPL). La « lampe flash » n’est donc pas à proprement parler un laser. Le laser est un appareil delivrant des photons de meme longueur d’onde (on parle de faisceau monochromatique), tandis que la lampe flash délivre des photons de plusieurs longueurs d’onde (on parle de faisceau polychromatique). On applique un filtre sur la lampe flash pour ne filtrer que les photons ayant la longueur d’onde voulue (celle qui est absorbée par la mélanine du poils dans le cas de l’epilation a la lumiere pulsee).
epilation lumiere pulsee ou lampe flash

Image reproduite avec l’aimable autorisation du Dr Véronique Bavoux-Beau, Arcachon
Le principe de destruction du poil par la lampe flash est cependant comparable à celui de l’épilation laser : le fonctionnement de la lumière pulsée repose sur la destruction du pigment des poils (la mélanine). L’épilation à la lampe à lumière intense pulsée est donc efficace surtout sur les poils foncés et les poils en phase de pousse, car ces derniers produisent beaucoup de mélanine.

L’épilation à la lumière pulsée fonctionne donc surtout sur les poils foncés. Peut-elle être réalisée chez tout le monde?

Non, il existe des cas où l’épilation à la lumière pulsée doit être récusée. Il est donc indispensable d’effectuer une consultation médicale avant d’envisager une épilation à la lumière intense pulsée. Il est d’ailleurs recommandé de faire effectuer l’épilation à la lampe flash par un médecin ayant l’habitude de ce type de traitement. L’épilation à la lampe à lumière intense pulsée doit être utilisée avec prudence sur les peaux pigmentées car les peaux pigmentées contiennent beaucoup de mélanine.

Dans quels cas ne peut-on formellement pas pratiquer d’épilation à la lumiere pulsee ?

l’epilation à la lumiere pulsee est contre-indiquée chez l’enfant et elle doit être évitée chez la femme enceinte.

l’épilation avec une lampe à lumière pulsée envoie de la lumière sur la peau : ce type d’épilation est contre-indiquée dans certaines maladies de la peau sensibles aux ultra-violets et à la lumière du soleil, appelées photo-dermatoses. L’épilation à la lumiere pulsee est aussi contre-indiquée en cas de prise de médicaments photosensibilisants.

l’épilation à la lumière pulsée n’est pas pratiquée sur une peau bronzée. De plus, on recommande d’éviter toute exposition solaire de la zone traitée par épilation à la lampe pendant au moins deux semaines après l’épilation à la lumiere pulsée afin d’éviter la survenue de taches pigmentaires.

Interview du Dr Hugues Cartier, dermatologue lumiere pulsee ou lampe flash

8 square Saint Jean 62000 Arras

  • Quelle sont les différences entre l’IPL et le laser?
    La lumière pulsée (Intense Pulse Light) émet un rayon lumineux polychromatique qui s’étend de 400 à plus de 1200 nm. Bien sûr, il y a tout un système de filtrage de la lumière du visible qui va être coupée en une bande spectrale capable d’être absorbée par les cibles cutanées (lampe xénon avec un verre dope au cérium, eau des-ionisée, filtre plein ou dichroïque, quartz ou saphir ). En fonction de la couleur du filtre, on va pouvoir traiter de nombreuses indications dermatologiques. La LPP agit par photo-thermolyse mais la photo-sélectivité est bien inférieure au Laser. Ce dernier émet un rayonnement quasi monochromatique.

  • Quels sont les meilleurs domaines d’application de l’IPL?
    Les trois cibles essentielles sont l’eau, le pigment et l’hémoglobine. On peut, avec le bon choix de filtre, le bon train de pulses, les bonnes durées de pulses et d’interpulses, épiler, effacer les hyperpigmentations et réduire les troubles vasculaires. De très nombreuses publications y compris versus Laser rapportent de bons résultats. A cet égard, il est souvent difficile de persuader les laseristes dutiliser une LPP. En effet, il est bien plus compliqué dutiliser une LPP, car on a plus de paramétrages et de choix de bandes spectrales à faire, la reproductibilité est plus aléatoire. C’est d’ ailleurs un comble quand on constate la présence de centres esthétiques « Lumière pulsée « . Les résultats pour l’épilation sont très comparables au laser mais il faut plus de sessions par rapport à l’Alexandrite qui reste la référence. Les LPP sont très efficaces dans les couperoses télangiectasiques ou les rosacées acnéiformes et beaucoup moins dans les kératoses pilaires rouges ou les érythroses pures. Les LPP sont aussi la référence pour les erythrosis colli. Les résultats sont spectaculaires dans les lentigos bien contrastés sur une peau bien blanche mais mauvais sur les mélasmas seuls. Les LPP font donc référence pour la « rejuvenation », qui associe troubles pigmentaires superficiels et vasculaires. Par contre pour le remodelage photonique, les ridules sont peu réduites. Il ne faut confondre éclaircissement du teint du photo-rajeunissement et néocollagenese qui effacent les rides. Les LPP sont également très utiles pour réduire des cicatrices inflammatoires voire relancer un processus cicatriciel stagnant. Les LPP sont aussi intéressantes pour la photothérapie dynamique mais l’AMM actuel privilégie les diodes.

  • Pouvez vous faire un point sur la législation concernant l’utilisation des IPL? Est-elle reservee aux medecins comme les lasers ?
    Il y a la loi qui date déjà de 1962 et qui n’autorise les esthéticiennes à pratiquer que  » l’épilation a la cire et a la pince en dehors de tout autre technique ». Elle est forcément décalée car les LPP datent de 1994! Il y a le marché actuel avec toujours une demande croissante de la population en quête du « zéro poil » sans risque bien entendu. Il y a des réunions au ministère de la santé qui n’aboutissent toujours pas… Et un lobbying actif des différentes parties concernées. On se demande d’ailleurs qui est le plus à craindre : l’esthéticienne qui casse sa tirelire pour une machine peu puissante pour éviter les brûlures, le dermatologue qui achète bien plus cher une LPP CE-Medical (ou non car rien ne l’y oblige) ou des investisseurs qui attendent une loi favorable pour créer des « chaînes à poils » pour rafler la mise comme on le voit avec les centres UV. Le problème n’est pas le geste qui en lui même est assez simple mais la bonne indication, le bon choix du paramétrage et la gestion des effets inattendus ou indésirables.

  • Que penser des IPL en vente libre sur Internet?
    Voir l’article sur les « épilateurs laser« 

  • Quelles sont les perspectives d’avenir pour les IPL?
    Immenses! Les esprits chagrins jugent toujours un peu sévèrement les LPP. Mais c’est vrai qu’en de mauvaises mains, on peut faire des dégâts. A la fois brûler et à la fois n’avoir aucun résultat. Mais à chaque fois quun nouveau laser apparaît, il est souvent comparé dans des études avec les LPP comme si ce dernier était une référence immuable. Aujourd’hui, on voit encore des améliorations avec des filtres qui réduisent la bande spectrale, des systèmes de froids pulses intègres, des pièces à main de quelques millimètres a plus de 20 cm2… On a aussi des plateformes qui intègrent lasers et LPP. Mais, on voit aussi sur le marché domestique et médical des appareils de mauvaise qualité, jespère que cela ne fragilisera pas les sociétés sérieuses. Il faut néanmoins choisir une LPP qui autorise plusieurs indications donc plusieurs filtres, qui ont fait la preuve dans des publications non orientées et avec des photographies de toutes les indications quelle promet.

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