CANCER BASOCELLULAIRE : le carcinome basocellulaire ou baso

Carcinome basocellulaire (baso)

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Le cancer basocellulaire ou  » baso  » est de tous les cancers humains le plus fréquent !

Basocellulaire de la tempe

C’est en revanche le cancer dont la mortalité est la plus faible en partie parce qu’il ne donne presque jamais de métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions, les organes… ).

Le risque évolutif du cancer basocellulaire ou  » baso  » est donc principalement local : augmentation de taille (il double tous les ans), ulcération…

Il faut donc prendre en charge rapidement un cancer basocellulaire car plus il s’est développé, plus il est difficile à traiter.

Pourquoi a-t-on un baso?

En France, le nombre de nouveaux cas par an est de 70 personnes pour 100 000 habitants.

Le rôle du soleil

Les effets du soleil sur la peau jouent un rôle majeur dans le déclenchement du baso.

Ainsi il est plus fréquent de rencontrer des basocellulaires sur les peaux claires et dans les zones ensoleillées (en Australie, on dénombre 400 cas pour 100 000 habitants).

De même, 80 % des basocellulaires surviennent sur les zones exposées au soleil, notamment la tête et le cou.

Les expositions solaires intermittentes seraient plus impliquées que l’exposition solaire chronique mais cela est débatu

D’autres causes plus rares :

évolution d’un hamartome verruco-sebacé de Jadasshon

Baso sur naevus de Jadassohn

affections génétiques prédisposant au développement de basos :

le xeroderma pigmentosum,

maladie liée à un déficit autosomique récessif de la réparation de l’ADN,

la naevomatose basocellulaire ou syndrome de Gorlin

lié à des mutations de la voie de signalisation sonic-Hedghog.

Zones de radiothérapie

On peut voir une concentration de basocellulaires sur des anciennes zones de radiodermite

A quoi ressemble un baso?

Le carcinome basocellulaire survient en général sur peau saine, dans la majorité des cas au niveau du visage et du cou mais il peut toucher beaucoup dautres parties du corps, notamment lorsqu’elles ont été exposées au soleil.

Il est parfois difficile à diagnostiquer surtout au début

Basocellulaire au début
Basocellulaire débutant : une petite plaie du nez qui ne guérit pas
Basocellulaire au début : petit bouton un peu translucide

Le basocellulaire peut prendre des formes très différentes, telles que par exemple :

  • Basocellulaire nodulaire,

ressemblant à une perle translucide et rougeatre posée sur la peau

Baso du nez
Basocellulaire nodulaire typique
  • Basocellulaire plan cicatriciel :

groupement de petites perles autour d’une zone centrale blanchâtre, atrophique avec des télangiectasies

  • Basocellulaire ulcéreux :

ulcération chronique ne cicatrisant pas, entourée ou non d’un bourrelet de perles

Baso
Carcinome basocellulaire ulcéreux térébrant du nez
Baso ulcéré ou ulcus rodens
  • Basocellulaire pigmenté ou « tatoué »

Il contient du pigment mélanique, lui donnant par endroits un aspect brun ou noir pouvant ressembler au mélanome

Baso pigmenté ou tatoué
Basocellulaire pigmenté ou tatoué

Diagnostic  en dermatoscopie du baso pigmenté :

Absence complète de signes en faveur de mélanocytes et à fortiori de mélanome

Présence de :

  • Clods bleus : nids ovoides et feuilles d’erable
Structures bleue dans un basocellulaire pigmenté
Clods bleus : basocellulaire
  • Vaisseaux arborescents

    Vaisseaux arborescent : basocellulaire
  • Basocellulaire sclérodermiforme :

plaque indurée, parfois peu visible

Basocellulaire sclerodermiforme
  • Baso superficiel :

surtout sur le tronc. Aspect de plaque rougeatre progressivement extensive

Baso superficiel
Basocellulaire superficiel
Baso superficiel au stade de l’exulcération (au début il s’agit juste d’une plaque rouge)

Il faut donc consulter devant l’apparition de toute tache ou bouton sur la peau, a fortiori s’ils se modifient.

Diagnostic du baso

Le diagnostic du basocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermoscope pour objectiver son impression clinique :il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de basocellulaire

Dermatoscope

Nodulaire ou sclérodermiforme : vaisseaux arborescents

Les vaisseaux arborescents sont très évocateurs de basocellulaire

Vaisseaux arborescent : basocellulaire

Superficiel : vaisseaux « micro-arborescents » dans un désert rouge-blanc

Rarement des vrais vaisseaux arborescents, plutôt des ébauches, au sein de zones sans structure rouge-blanc brillantes, et de multiples petites érosions


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un basocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne (trichoblastome… ) ou maligne (Bowen, spinocellulaire… ) et de quel type de baso il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du basocellulaire

Il est important de traiter correctement le basocellulaire car il peut devenir térébrant et destructeur

Carcinome basocellulaire évolué du nez
Destruction du nez par un basocellulaire

Voir la fiche consacrée au traitement du carcinome basocellulaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

8 réflexions sur « CANCER BASOCELLULAIRE : le carcinome basocellulaire ou baso »

  1. Depuis quelque temps j’ai comme un gros bouton situé derrière la cuisse comme une grosse boule de graisse bien sur il n’y a aucune douleur mais il commence a devenir gênant c’est quelle maladie y a t’il un médicament hormis l’opération est il possible d’avoir une prise en charge dermatologique a domicile

  2. bonjour,
    j’ai un cbc nodulaire de 9cm sur la joue droite( certains évènements de la vie courante ne m’ont pas fait agir avant pour le soigner)

    dans un premier temps je devais subir une operation mais le service dermatologique prefere au prealable reduire la tumeur par le biais d un traitement : erivedge (vismodegib)
    ma question est est ce que ce traitement est vraiment efficace, car ce que je lis au niveau des effets secondaires me fait peur.
    je precise que j’ai 40 ans,

    merci

  3. Vous trouverez des informations sur ce nouveau traitement indiqué exceptionnellement en vue de réduire le volume tumoral avant chirurgie dans l’article consacré au traitement du basocellulaire. Il a permeis une réduction des lésions dans 43% des cas de l’étude princeps. Ses effets secondaires principaux étaient des spasmes musculaires, une alopecie, une perte du gout et d’appétit et de la fatigue : on est dans le cadre d’un traitement anti cancéreux pour lequel on possède peu de recul. Je ne peux vous influencer dans votre choix, juste vous aider à faire le point sur votre situation : basocellulaire de bon pronostic puisqu’il est de taille inférieure à 1 cm sur une zone à risque intermédiaire (joue). Attention, ceci n’est vrai que s’il s’agit d’un basocellulaire nodulaire, pas une autre forme
    Soit vous vous décidez pour une chirurgie seule (ablation de la lésion + une marge de peau saine d’au moins 5 mm, ce qui fait une perte de substance importante) avec reconstruction par lambeau probablement : avez-vous abordé avec le chirurgien la technique de reconstruction qu’il compte utiliser, quel est le risque de séquelles esthétiques? Il ne faut pas hésiter à en discuter avec lui, dessin à l’appui
    Soit vous essayez ce traitement qui vous a été préconisé en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire, en acceptant du coup de prendre les risques des effets secondaires et en espérant une réduction de volume tumoral, rendant alors la chirurgie possiblement moins lourde
    En médecine on est toujours obligé de peser les bénéfices et les risques d’un traitement : on est dans une situation sérieuse (basocellulaire nodulaire de mauvais pronostic car supérieur à 2cms sur la joue), il faut actionner la balance bénéfice-risques pour prendre une décision considérant le risque de récidive en cas d’exerese insuffisante et le risque esthetique.
    J’espere vous avoir apporté tous les éléments dont je dispose pour décider. Cependant, les meilleurs interlocuteurs sont les spécialistes hospitaliers qui traitent des cancers de la peau toute la journée : n’hésitez pas à redemander des informations aux dermatologues, oncologues et chirurgiens qui ont statué sur votre cas, car ils sont bien plus spécialisés que moi et pourront vous donner tous les éléments pour vous décider en toute connaissance

  4. J ai bien abordé le sujet avec le chirurgien, il n etait pas contre l intervention mais la tumeur est tout de meme grande(plus de 9 centimètres)

    dans mon cas l erivedge peut effectivement reduire la taille et ainsi favoriser l operation d ici 3a 6mois,
    c est bien un cbc nodulaire une cartographie biopsie a ete effectuée,

    je me suis tournée vers vous car un avis neutre et toujours bon à prendre,et croyais moi des questions au service dermatologie j’en pose,

    sur le fond c est effectivement le peu de recul que l’on a sur ce traitement qui m a fait hesiter,mais le coté esthetique et les risques liés a l operation sans au prealable prendre ce traitement son esthétiquement trop important,

    ma decision est prise je vais le tenter ce traitement tant pis pour les effets secondaires….
    dans tous les cas merci beaucoup pour les informations données et la prise de temps,

  5. Bonjour, quels sont les risques de développer un autre cancer de la peau après diagnostic d’un baso cellulaire superficiel?

  6. La survenue d’un basoccellulaire (qui est le cancer humain le plus fréquent) est le signe d’une insolation trop importante et il s’agit par conséquent d’un marqueur de risque de cancer de la peau. Je n’ai pas la connaissance de chiffres publiés donnant un pourcentage de risque, mais quoi qu’il en soit vous pouvez faire baisser ce risque en vous protégeant du soleil et en vous faisant examiner régulièrement par un dermatologue

  7. j’ai été opéré d’un carcinome baso-cellulaire de la pointe du nez qui s’est bien cicatrisé après une recontruction de la peau du nez

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