MALADIE DE LYME : causes, symptomes, prise de sang et traitement du Lyme

Maladie de Lyme

La maladie de Lyme est une infection à bactérie de type Borrelia, contractée le plus souvent par une piqure de tique.
Elle se déclenche le plus souvent par une rougeur qui s’étend dans les premières semaines après la morsure de tique et elle se traite alors par antibiotiques.
Il est important de bien soigner la maladie de Lyme car elle peut sinon se chroniciser et provoquer des troubles des organes (coeur, nerfs…)

Lyme
Maladie de Lyme


Comment attrape-t-on la maladie de Lyme? / Symptomes de la maladie de Lyme / Traitement de la maladie de Lyme

Qu’est-ce que la maladie de Lyme?

La maladie de Lyme est une infection (borreliose) à Borrelia Burgdorferi, une bactérie, responsable de manifestations cutanées.

Elle s’appelle maladie de Lyme car elle a été découverte à Lyme aux USA, devant une recrudescence de douleurs articulaires chez ses habitants.

Comment attrape-t-on la maladie de Lyme?

La transmission de la maladie de Lyme se fait par piqure de tique infestée par B Burgdorferi.

En France métropolitaine, quasiment tout le territoire est touché en période chaude (printemps -été-automne), notamment l’Est et le Centre du pays.

La tique se contamine le plus souvent en piquant de petits rongeurs puis contamine l’homme en le piquant.

Les personnes sont contaminées en se promenant ou en ayant des activités sportives en plein air, notamment en foret. Le risque de contamination augmente avec le temps de fixation de la tique contaminée : en dessous de 24h le risque est faible alors qu’il est quasiment total au dela de 72h.

Il y aurait environ 15000 nouveaux cas de maladie de Lyme chaque année en France! La maladie de Lyme n’est pas contagieuse entre les humains
On trouve en pharmacie des tests permettant de déterminer si la tique retirée est porteuse de la bactérie borrelia.

Symptomes

Erytheme Migrant, phase primaire

La premiere manifestation ou phase primaire de maladie de Lyme est l’apparition d’une rougeur grossièrement circulaire et d’extension centrifuge apparaissant environ 3j à 1 mois apres la piqure, à l’endroit de la piqure.

erytheme migrant de lyme
Erytheme Migrant de la maladie de Lyme

Il s’agit de l’Erytheme Chronique Migrateur (ECM), qui signe la maladie de Lyme. Il s’agit de la phase primaire de la maladie de Lyme.

Il est inutile de réaliser une sérologie de maladie de Lyme après morsure de tique et présence de signes de stade primaire (trop de faux négatifs en raison notamment d’une séroconversion tardive).

Il est possible d’etre contaminé sans présenter d’ECM (20% des contamination par maladie de Lyme ne comportent pas l’eruption d’ECM classique). Il faut alors prêter attention à d’autres signes tels que

  • fièvre, frissons
  • altération de l’état général
  • céphalées
  • myalgies, arthralgies…

Phase secondaire

La phase secondaire est liée à l’essaimage de B. Burgdorferi dans les liquides biologiques. Cette phase peut être marquée par une guérison spontanée. Elle débute quelques semaines à quelques mois apres la phase primaire, et elle est marquée par des manifestations cutanées (plusieurs poussées d’ECM, lymphocytome cutané bénin notamment sur le lobe de l’oreille et l’aréole mamelonaire), neurologiques (méningite lymphocytaire, nevrite cranienne, paralysie faciale, polyradiculonevrite… ) et rhumatismales (monoarthrite du genou, polyarthrite… ).

Plus de 50 % des patients ayant eu un erytheme migrant non traité feront de l’arthrite (genoux++), environ 10 % auront une maladie neurologique (une paralysie du nerf facial, méningite… ) et environ 5 %, des manifestations cardiaques (un bloc auriculoventriculaire).

Phase tardive


La phase tardive, tertiaire, survenant des mois ou des années apres la piqure, marquée par des manifestations dermatologiques (acrodermatite chronique atrophiante de Pick Herxeimer), neurologiques, cardiaques (bloc auriculo ventriculaire)

Syndrome « post Lyme »

Chez quelques patients, on constate des symptômes de fatigue, de myalgies-arthralgies et de troubles de la mémoire à court terme et/ou de la concentration persistant de nombreux mois après un traitement bien conduit. Ces symptômes sont habituellement résolutifs spontanément.

Il peut donc être judicieux de réaliser une sérologie de Lyme chez des patients alléguant ce type de symptomes.

On ne sait pas bien traiter ce syndrome, mais il semble qu’une antibiothérapie prolongée ne fait pas mieux qu’un traitement antibiotique de 15 jours sur le syndrome post-Lyme (Berende A et coll.N.Engl.J.Med 2016)

Polémique autour de la prise en charge de la maladie de Lyme

Depuis plusieurs années, de nombreuses critiques sont faites à l’encontre des recommandations de prise en charge de la maladie de Lyme, tant diagnostique que thérapeutique, en voici la chroologie selon l’AFP :

2006: une conférence de consensus de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), prise en charge de la maladie de Lyme, fixe les recommandations officielles pour diagnostiquer et soigner la maladie de Lyme.

2008-2012: création d’associations comme France Lyme et Lyme sans frontières, qui contestent ces recommandations. Elles mettent notamment en cause la fiabilité des tests de diagnostic et dénoncent la non reconnaissance d’une forme chronique de la maladie ainsi que les poursuites contre les médecins qui n’appliquent pas les recommandations officielles.

2014: avis du Haut conseil à la santé publique (HCSP) Borreliose de Lyme, qui reconnaît la faiblesse des tests diagnostics.

juillet 2016: tribune de 100 médecins, emmenés par le Pr Christian Perronne, lançant « un appel d’urgence au Gouvernement » pour mieux reconnaître une maladie « en pleine expansion » et mettre fin à l’errance médicale des patients.

septembre 2016: la ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonce un « plan Lyme » pour améliorer le diagnostic et la prise en charge de la maladie.

juillet 2018: ces travaux, auxquels les associations de patients participent, débouchent sur de nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). Ces dernières reconnaissent notamment l’existence de symptômes « persistants non expliqués » chez des patients. Mais l’Académie de médecine, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et plusieurs sociétés savantes, dont la Spilf, critiquent ces recommandations et invitent les professionnels de santé à ne pas en tenir compte.

septembre 2018: le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, invite la Spilf à élaborer de nouvelles recommandations pour ne pas « laisser les professionnels de santé et les patients sans repères ». Cette initiative n’est toutefois médiatisée qu’en avril suivant, à l’occasion d’auditions sur Lyme au Sénat.

avril 2019: les associations de patients dénoncent l' »enlisement » et l' »échec » du plan Lyme.

7 mai 2019: un éditorial dans le bulletin officiel de l’agence sanitaire Santé publique France met en garde contre le risque de recommandations de prise en charge « inefficaces et hasardeuses » car sans base scientifique, sous la pression de certains « activistes ». Dans ce numéro, figure également la version actualisée d’une étude qui conclut que chez des patients consultant pour suspicion de maladie de Lyme dans les hôpitaux parisiens, le diagnostic a été confirmé dans moins de 10% des cas.

27 mai 2019: dans son rapport d’information suite à des auditions au Sénat, Elisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne (UDI), estime notamment qu’il est « inenvisageable que des recommandations, potentiellement concurrentes, coexistent dans la prise en charge » de cette maladie.

Le 31 mai 2019, 22 sociétés savantes publient leurs propres recommandations, dans la revue de la Spilf, Médecine et maladies infectieuses. Les auteurs y réfutent l’existence d’une forme chronique de la maladie. Les sociétés savantes ne reprennent évidemment pas la notion de « Symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique (SSPT) » décrite par la Haute autorité de Santé (HAS) en 2018 qui avait été tant décriée. Les signataires précisent sur ce point de façon claire : « En cas de symptômes persistants somatiques après une borréliose de Lyme bien traitée, il est recommandé de ne pas répéter ou prolonger l’antibiothérapie. Certains patients présentent des symptômes persistants et polymorphes (asthénie, arthralgie, myalgie,  maux de tête, troubles cognitifs, paresthésie, etc.), avec un impact fonctionnel non négligeable. Cependant, les auteurs soulignent que, dans ce cas, « un autre diagnostic est porté chez 80 % d’entre eux ». Ils soulignent cependant l’importance d’informer les patients sur le fait que leurs symptômes sont non spécifiques et peuvent être liés à diverses causes (stress, détresse émotionnelle, troubles du sommeil…).

Diagnostic biologique de la maladie de Lyme

La prise de sang de diagnostic de la maladie de Lyme est décriée en France. Les recommandations sont les suivantes :

I/ Erythème Chronique Migrant : le diagnostic est fait, pas de sérologie

La sérologie n’est pas utile au stade d’erytheme chronique migrant car cette éruption caractéristique permet le diagnostic de maladie de Lyme à elle seule. En revanche, six semaines après l’apparition des symptômes, le test sérologique est associé à une sensibilité et à une spécificité supérieures à 90%

II/ Les tests reconnus

On dispose de deux tests « fiables » :

II.A/ Immunoassay (EIA ou IFA) pour quantifier la présence d’anticorps

Il s’agit du dosage des anticorps circulants lors de la maladie (sérologie de Lyme : dosage des anticorps anti-Borrelia de type IgG et IgM, sans permettre de déterminer l’espèce de Borrelia).

II.A.1/ Que demander?
Si les signes cliniques datent de moins de 30 jours :

le dosage des IgM et IgG doit être réalisé.

Si le début des signes date de plus de 30 jours :

Seul le seul dosage des IgG est suffisant et on évite ainsi les faux positifs en IgM liés aux réactions croisées avec des virus de type EBV, CMV…

La sensibilité dans les premières semaines est faible, le temps que les anticorps se développent, comme pour toute sérologie… puis elle augmente progressivement.

Les anticorps persistent longtemps, mais la sérologie n’est pas recommandée des années après l’infection et ne doit pas être utilisée comme tests de suivi d’un traitement.

II.A.2/ Test négatif

Si le test est négatif, on arrête les investigations. En cas de doute,  une nouvelle sérologie IgM et IgG est conseillé une à 2 semaines plus tard

II.A.3/ Test positif

S’il est positif ou équivoque, on doit faire un western blot (WB) ou immuno-blot plus spécifique.

En effet, des faux positifs sont possibles notamment en cas d’infection par EBV, CMV…

C’est pourquoi, tout résultat positif ou douteux doit être confirmé par le test WesternBlot ou Immuno-blot :

Sérologie IgM pos – IgG nég : infection précoce, un Western Blot peut être effectué + un contrôle sérologique est recommandé dans 2 à 3 semaines pour rechercher la séroconversion en IgG.

Sérologie IgM pos – IgG pos : infection active ou antécédent de maladie de Lyme. Faire un Western Blot

II.B/ Western Blot ou Immuno-Blot

L’Immuno-blot ou Western Blot permet parfois de déterminer l’espèce de Borrelia impliquée en déterminant le type d’anticorps.

Le Western Blot IgM est utile comme pour la sérologie uniquement lors des 30 premiers jours de la maladie.
Un mois après le début de la maladie, en Western Blot, les IgM positives avec IgG négatifs sont des faux positifs.

Si les signes cliniques datent de moins de 30 jours :

le dosage des IgM et IgG doit être réalisé.

Si le début des signes date de plus de 30 jours :

Seul le seul dosage des IgG est suffisant et on évite ainsi les faux positifs en IgM liés aux réactions croisées avec des virus de type EBV, CMV…

Les résultats sont positifs uniquement si le 1er test (Serologie IgG et/ou M) (plus sensible) est positif ou équivoque et que le 2ème (Western Blot) (plus spécifique) est également positif.

III/ Autres tests

Ces tests ne sont pas suffisamment validés cliniquement actuellement

III.A/ La cytométrie de flux

Elle permet d’étudier les rapports entre lymphocytes cytotoxiques Natural Killer mais la diminution du rapport NK57/56 n’est pas spécifique de la maladie de Lyme et peut se voir dans d’autres infections chroniques

III.B/ Le Test de transformation lymphocytaire ou Elispot

C’est un test très sensible qui peut détecter la plus petite quantité de Borrelia dans le sang. Il peut dépister les formes chroniques et précoces de la maladie de Lyme. Il faut le faire faire dans certains laboratoires spécialisés qui parfois envoient leur kit sur simple demande. Le médecin prescrit un Elispot de Borrelia, une infirmière fait le recueil sanguin et il suffit alors d’envoyer le prélèvement conformément aux indications du laboratoire

III.C/ Tests de faible sensibilité surtout utilisés en recherche

On peut citer la mise en culture de prélèvements, la PCR du Liquide Céphalo Rachidien (ponction lombaire), la biopsie cutanée…

Par ailleurs, en cas de manifestations précoces disséminées accompagnées de symptômes neurologiques survenant dans les six semaines suivant la morsure de tique (neuroborréliose de Lyme précoce), le test sérologique sanguin peut être négatif. Il est donc recommandé de faire simultanément une recherche d’anticorps dans le sang et le liquide cérébrospinal (Elisa) avec recherche de synthèse intrathécale.

III.D/ tests plus anecdotiques

Il s’agit de la recherche d’antigène dans les urines, le dosage des CD57, la recherche des anticorps dans le liquide synovial…

Traitement

En cas de piqure de tique sans erythème chronique migrant

L’antibioprophylaxie ne doit pas être prescrite systématiquement mais peut être envisagée dans les cas suivants :

  • La tique est restée fixée plus de 36 heures

– durée de fixation inconnue mais tique gorgée de sang

– femme enceinte (la maladie de Lyme se transmet au foetus)

Le traitement antibiotique peut etre :

  • Chez l’adulte et l’enfant de plus de 9 ans : Doxycycline per os : 200 mg en 1 prise unique
  • Chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 9 ans : Amoxicilline per os : 500 mg x3/j pendant 10 jours



Phase primaire : Erytheme migrant

  • Chez l’adulte et l’enfant de plus de 9 ans : choix entre
    • Doxycycline per os : 100 mg x 2/j pendant 14 jours (1à 2 mg/kg x 2/j maximum 100 mg x2/j)
    • Amoxicilline per os : 1g x 3/j pendant 14 jours
  • Chez l’enfant de moins de 9 ans : choix entre
    • Amoxicilline per os : 50 mg/kg/j en 3 prises (maximum 2 g/j) pendant 14 jours
    • Céfuroxime-axétil per os : 40 mg/kg/j en deux prises (maximum 1g/j) pendant 14 jours

Et pour aller plus loin…

Conférence de consensus : prise en charge de la maladie de Lyme

Haut Conseil de la Santé Publique, 2014 : Borreliose de Lyme

Eviter la maladie de Lyme

Dépliant sur la prévention des piqures de tique et la maladie de Lyme

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