PEDOPSYCHIATRIE : psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent

Pedopsychiatrie

1/ Déficience intellectuelle

2/ Troubles spécifiques des apprentissages

Le diagnostic d’un Trouble des apprentissages est porté lorsque les performances du sujet à des tests standardisés, passés de façon individuelle, portant sur la lecture, le calcul ou l’expression écrite sont nettement au-dessous du niveau escompté, compte tenu de son âge, de son niveau scolaire et de son niveau intellectuel. Les problèmes
d’apprentissage interfèrent de manière significative avec la réussite scolaire ou les activités de la vie courante qui nécessitent de savoir lire, compter ou écrire. Plusieurs approches statistiques peuvent être utilisées pour déterminer si la différence est significative.

Nettement au-dessous se définit généralement par une différence de plus de 2 déviations standards entre les performances et le QI.

Une différence moins importante (c.-à-d. entre I et 2 déviations standards) est parfois retenue, particulièrement clans les cas où la performance d’un sujet au test de QI peut avoir été perturbée par un trouble associé des processus cognitifs, par un trouble mental prémorbide ou une affection médicale générale, ou encore par le contexte ethnique ou culturel. Si un déficit sensoriel est présent, les difficultés d’apprentissage doivent être supérieures à celles habituellement associées à ce déficit. Les Troubles des apprentissages peuvent persister à l’âge adulte.

On distingue les troubles de la lecture, du calcul, de l’expression, phonologiques, le bégaiement…

3/ Troubles moteurs

  • Trouble des mouvements stéréotypés

  • Tics

4/ Troubles de la communication

A. Difficultés persistantes dans l’utilisation sociale de la communication verbale et non verbale comme manifestées par l’ensemble des caractéristiques suivantes:

  1. Déficits de l’utilisation de la communication à des fins sociales d’une manière qui est appropriée pour le contexte social, comme saluer ou partager des informations.
  2. Capacité réduite de changer la communication selon le contexte ou les besoins de l’auditeur, comme parler différemment dans une salle de classe que dans un terrain de jeux, parler différemment à un enfant qu’à un adulte, et éviter l’utilisation d’un langage trop formel.
  3. Difficultés à suivre les règles de la conversation et de la narration, comme parler à tour de rôle dans la conversation, reformuler lors d’une incompréhension, et savoir comment utiliser les signaux verbaux et non verbaux pour réguler les interactions.
  4. Difficultés à comprendre ce qui n’est pas dit explicitement (par exemple, faire des inférences) et le sens non littéral ou ambiguë du langage (par exemple, les expressions idiomatiques, l’humour, les métaphores, les significations multiples qui dépendent du contexte pour l’interprétation.)

B. Les déficits entraînent des limitations fonctionnelles de la communication efficace, de la participation sociale, des relations sociales, de la réussite scolaire ou la performance au travail, individuellement ou en combinaison.

C. Les symptômes apparaissent durant la période précoce de développement (mais les déficits peuvent ne pas devenir pleinement manifestes tant que les demandes de communication sociale ne dépassent pas les capacités limitées).

D. Les symptômes ne sont pas dus à une autre condition médicale ou neurologique ou à de faibles capacités dans les domaines de la structure des mots et de la grammaire, et ne sont pas mieux expliqués par un trouble du spectre de l’autisme, une déficience intellectuelle (un trouble du développement intellectuel), un retard du développement global, ou un autre trouble mental.

5/ Trouble du comportement, des impulsions et des conduites (disruptif et perturbateur)

6/ Troubles de l’alimentation et trouble
des conduites alimentaires

Notamment anorexie

7/ Troubles de l’élimination

Enurese, encopresie…

8/ Troubles anxieux

Anxiété de séparation

Diagnostic

Anxiété concernant la séparation d’avec la maison ou les personnes auxquelles le sujet est attaché (Critère A).

Cette anxiété dépasse en sévérité celle que l’on pourrait attendre
compte tenu du niveau de développement du sujet. Il faut que le trouble persiste pendant une période d’au moins 4 semaines (Critère B), qu’il ait débuté avant l’âge de 18 ans (Critère C), et qu’il entraîne une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, scolaire (professionnel), ou dans d’autres domaines importants (Critère D).

On ne fait pas le diagnostic d’Anxiété de séparation si l’anxiété survient exclusivement au cours d’un Trouble envahissant du développement, d’une Schizophrénie ou d’un autre Trouble psychotique et, chez les adolescents et les adultes, s’il peut être mieux expliqué par le diagnostic de Trouble panique avec agoraphobie (Critère E).

Les sujets ayant une Anxiété de séparation souffrent d’une angoisse excessive et récurrente dans les situations de séparation d’avec la maison ou les personnes auxquelles il sont très attachés (Critère Al).

Séparés des êtres chers, ils ont besoin de savoir Où ceux-ci se trouvent et de garder le contact avec eux (p. ex., par téléphone). Loin de chez eux, certains deviennent extrêmement tristes et malheureux ; cela peut même être un supplice. Ils ont la nostalgie de la maison et ne pensent qu’aux retrouvailles.

Séparés de ceux qu’ils aiment, ils sont envahis de craintes d’accidents ou de maladies qui pourraient toucher eux-mêmes ou ces personnes chères (Critère A2).

Les enfants ayant une Anxiété de séparation expriment souvent la peur d’être perclus et de ne jamais revoir leurs parents (Critère A3).

Ils sont malheureux lorsqu’ils voyagent indépendamment par
eux-mêmes, loin de la maison ou d’autres environnements familiers, et certains évitent de se déplacer tout seuls.

Ils peuvent se monter réticents ou refuser d’aller à l’école ou en camp de vacances, de passer une après-midi ou de dormir chez des amis, et d’aller seuls faire des commissions (Critère A4).

Ces enfants peuvent se montrer incapables de rester ou d’aller dans une pièce seuls, et avoir un comportement « collant » par le fait de rester près de l’un ou l’autre de leurs parents ou de le suivre « comme son ombre » dans toute la maison, ou par le fait d’exiger la présence de quelqu’un pour les accompagner dans une autre pièce de la maison (Critère A5).

Les enfants atteints d’Anxiété de séparation ont souvent du mal à aller se coucher,insistant pour que quelqu’un reste près d’eux jusqu’à ce qu’ils s’endorment (Critère A6).

La nuit, ils vont parfois dans le lit de leurs parents (ou dans celui d’une
personne proche comme un frère ou une soeur) ; si l’entrée de la chambre des parents leur est interdite, ils peuvent dormir devant la porte. Ils font des cauchemars dont le contenu exprime leurs peurs (p. ex., un incendie, un meurtre ou une autre catastrophe qui anéantirait la famille) (Critère A7).

Des plaintes somatiques telles que douleurs abdominales, maux de tête, nausées, vomissements, sont fréquentes dans les situations de séparation ou en anticipation de telles situations (Critère A8).

Les symptômes cardio- vasculaires, comme des palpitations, des éblouissements, des sensations d’évanouissement, sont rares chez les jeunes enfants mais peuvent se voir chez les sujets
plus âgés.

 

Caractéristiques et troubles associés

Les enfants ayant une Anxiété de séparation proviennent souvent de familles dans lesquelles les relations sont très proches. Loin de la maison ou de ceux qu’ils aiment, ils sont généralement timides, apathiques, tristes et ne peuvent se concentrer ni sur leur travail ni sur des jeux. En fonction de l’âge, ils ont peur des animaux, des monstres, du noir, des agresseurs, des cambrioleurs, des ravisseurs, ils redoutent les accidents de voiture, les voyages en avion ou toute situation perçue comme menaçante pour l’intégrité de la famille ou leur propre intégrité. Des préoccupations concernant la mort, la leurou celle des autres, sont fréquentes. Le refus d’aller à l’école peut conduire à un échec scolaire ou à un évitement social. Les enfants ayant une Anxiété de séparation peuvent se plaindre de ce que personne ne les aime ou de ce que personne ne s’occupe d’eux et dire qu’ils préféreraient être morts. Lorsqu’ils sont bouleversés par une séparation imminente, ils peuvent se mettre en colère et, occasionnellement, frapper la personnequi essaie de les forcer. Quand ils sont seuls, en particulier le soir, les jeunes enfants peuvent avoir des expériences perceptuelles inhabituelles (p. ex., voir quelqu’un qui
regarde ce qui se passe dans leur chambre, voir des créatures effrayantes qui essayent de les attraper, sentir des yeux posés sur eux). Les enfants souffrant d’Anxiété de séparation sont souvent décrits comme exigeants, indiscrets et en quête permanente d’attention. Les demandes excessives de l’enfant deviennent souvent source de frustration pour leurs parents, ce qui amène des ressentiments et des conflits dans la famille.
Parfois au contraire, ces enfants sont décrits comme excessivement consciencieux,obéissants et désireux de plaire. Ils peuvent avoir des plaintes somatiques, qui les conduisent chez le médecin et entraînent diverses procédures médicales. Une humeur dépressive est souvent associée, elle peut devenir persistante et justifier un diagnostic
additionnel de Dysthymie ou de Dépression majeure. L’Anxiété de séparation peut précéder la survenue d’un Trouble panique avec agoraphobie. La comorbidité avec d’autresTroubles anxieux se rencontre souvent, en particulier dans le cadre de consultations cliniques.

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Il existe des variations culturelles importantes dans le degré de tolérance à la séparation qui doit être considéré comme raisonnable. Il faut faire la différence entre Anxiété de séparation et valeur élevée attribuée dans certaines cultures à de forts liens d’interdépendance entre les membres d’une même famille.
Les manifestations de l’Anxiété de séparation varient avec l’âge. Souvent, les jeunes enfants n’expriment pas de peurs spécifiques concernant des menaces pouvant peser sur leurs parents, sur leur maison ou sur eux-mêmes. C’est lorsqu’ils grandissent que les préoccupations ou les craintes se portent sur des dangers identifiés (p. ex., peur d’être enlevé ou d’être agressé). L’anxiété et l’anticipation de la séparation deviennent
manifestes vers le milieu de l’enfance. Chez les adolescents, particulièrement les garçons, l’anxiété concernant la séparation peut être niée mais se traduire par un champ limité d’activités autonomes et une réticence à quitter la maison. Pour les sujets plus âgés, le trouble peut limiter la capacité à faire face à des situations nouvelles (p. ex.,
déménager ou se marier). Typiquement, les adultes ayant une Anxiété de séparation se font trop de souci pour leurs enfants ou pour leur conjoint, et sont malheureux lorsqu’ils en sont séparés.
Le trouble est apparemment aussi fréquent chez les garçons que chez les filles clans les échantillons cliniques. Dans les échantillons  épidémiologiques, il est plus fréquentchez les filles.

Prévalence

L’Anxiété de séparation n’est pas rare ; son taux de prévalence est estimé aux alentours de 4 % chez les enfants et les jeunes adolescents. L’Anxiété de séparation décroît en prévalence de l’enfance à la fin de l’adolescence.

Évolution

L’Anxiété de séparation se développe parfois à la suite d’un événement traumatisant (p. ex., mort d’un membre de la famille ou d’un animal familier, changement d’école, déménagement vers un nouveau quartier, immigration). Le début peut survenir avant l’âge de l’entrée à l’école, ou à n’importe quel moment avant l’âge de 18 ans, mais les débuts tardifs à l’adolescence sont rares. Typiquement, on observe des périodes d’exacerbation et de rémission. Dans certains cas, l’anxiété d’une possible séparation, de même que l’évitement de situations impliquant une séparation (p. ex., partir pour aller à l’université) peuvent persister pendant de nombreuses années. Cependant, dans les études de suivi, la majorité des enfants ayant une Anxiété de séparation ne souffre pas
de Troubles anxieux invalidants sur le long terme.

Aspects familiaux

L’Anxiété de séparation est apparemment plus fréquente chez les apparentés de premier degré de sujets atteints et peut-être aussi chez les enfants de femmes ayant un Trouble panique.

Critères diagnostiques

A. Anxiété excessive et inappropriée au stade du développement
concernant la séparation d’avec la maison ou les personnes auxquelles
le sujet est attaché, comme en témoignent trois des
manifestations suivantes (ou plus)
(1) détresse excessive et récurrente clans les situations de séparation
d’avec la maison ou les principales figures d’attachement, ou en
anticipation de telles situations
(2) crainte excessive et persistante concernant la disparition des principales
figures d’attachement ou un malheur pouvant leur arriver
(3) crainte excessive et persistante qu’un événement malheureux ne
vienne séparer l’enfant de ses principales figures d’attachement
(p. ex., se retrouver perdu ou être kidnappé)
(4) réticence persistante ou refus d’aller à l’école, ou ailleurs, en
raison de la peur de la séparation
(5) appréhension ou réticence excessive et persistante à rester à la
maison seul ou sans l’une des principales figures d’attachement,
ou bien dans d’autres environnements sans des adultes de
confiance
(6) réticence persistante ou refus d’aller dormir sans être à proximité
de l’une des principales figures d’attachement, ou bien d’aller
dormir en dehors de la maison
(7) cauchemars répétés à thèmes de séparation
(8) plaintes somatiques répétées (telles que maux de tête, douleurs
abdominales, nausées, vomissements) lors des séparations d’avec
les principales figures d’attachement, ou en anticipation de telles
situations
B. La durée du trouble est d’au moins quatre semaines.
C. Début avant l’âge de 18 ans.
D. Le trouble entraîne une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, scolaire (professionnel), ou dans
d’autres domaines importants.
E. Le trouble ne survient pas exclusivement au cours d’un Trouble envahissant
du développement, d’une Schizophrénie ou d’un autre
Trouble psychotique, et, chez les adolescents et les adultes, il n’est
pas mieux expliqué par le diagnostic de Trouble panique avec
agoraphobie.

Mutisme sélectif

Diagnostic

La caractéristique essentielle du Mutisme sélectif est l’incapacité régulière à parler dans des situations sociales spécifiques dans lesquelles l’enfant est supposé parler (p. ex., à l’école ou avec des camarades), alors qu’il parle dans d’autres situations (Critère A).

La perturbation interfère avec la réussite scolaire ou professionnelle, ou avec la communication sociale (Critère B).

La perturbation doit durer au moins 1 mois et ne se limite pas au premier mois d’école (pendant lequel beaucoup d’enfants peuvent être en retrait
et réticents à parler) (Critère C).

On ne doit pas faire le diagnostic de Mutisme sélectif si l’incapacité du sujet à parler est seulement due à un défaut de connaissance ou de
maniement de la langue parlée nécessaire dans la situation sociale où le trouble se manifeste (Critère D).

On ne porte pas non plus ce diagnostic si la perturbation est mieux
expliquée par l’embarras suscité par un Trouble de la communication (p. ex., Bégaiement), ou si elle survient exclusivement au cours d’un Trouble envahissant du développement, d’une Schizophrénie ou d’un autre Trouble psychotique (Critère E).

Au lieu de communiquer par une verbalisation normale, les enfants atteints de Mutisme sélectif peuvent communiquer par des gestes, en faisant oui ou non de la tête, en tirant ou en poussant quelqu’un, ou, dans certains cas, en émettant des propos par monosyllabes, courts et monotones, ou avec une voix altérée.

 

Caractéristiques et troubles associés

Les caractéristiques associées au Mutisme sélectif peuvent comprendre une timidité excessive, la crainte d’être gêné en société, l’isolement et le retrait social, un attachement excessif, des traits compulsifs, un négativisme, des crises de colère, et des conduites de domination ou d’opposition, surtout à la maison. Il peut exister une altération
sévère du fonctionnement social et scolaire. Il est courant que le sujet soit l’objet de taquineries, ou soit le bouc émissaire de ses camarades. Bien que les enfants atteints de Mutisme sélectif aient en général des capacités de langage normales, il peut parfois exister un Trouble de la communication associé (p. ex., Trouble phonologique, Trouble du langage de type expressif ou Trouble du langage de type mixte réceptif- expressif)
ou une affection médicale générale entraînant des anomalies de l’articulation. Un retard mental, une hospitalisation ou des facteurs de stress psychosociaux extrêmes peuvent être associés au trouble. De plus, les enfants vus en consultation pour un Mutisme sélectif reçoivent presque toujours un diagnostic additionnel de Trouble anxieux (en
particulier de Phobie sociale).

 

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Les enfants immigrés, qui sont peu familiarisés ou mal à l’aise avec la langue officielle de leur nouveau pays d’accueil, peuvent refuser de parler à des inconnus dans ce nouvel environnement. Ce comportement ne doit pas entraîner le diagnostic de Mutismesélectif. Le Mutisme sélectif est légèrement plus fréquent chez les filles que chez les garçons.

Prévalence

Le Mutisme sélectif semble rare et n’est retrouvé que chez moins de 1 % des sujets reçus clans les structures de santé mentale.

Évolution

Le début du Mutisme sélectif a généralement lieu avant l’âge de 5 ans, mais la perturbation peut n’attirer l’attention qu’au moment de l’entrée à l’école. Le degré de persistance du trouble est variable. Il peut se poursuivre pendant quelques mois seulement comme pendant plusieurs années. Dans certains cas, en particulier ceux qui sont associés à une Phobie sociale sévère, les symptômes anxieux peuvent se chroniciser.

 

Critères diagnostiques

A. Incapacité régulière à parler dans des situations sociales spécifiques
(situations dans lesquelles l’enfant est supposé parler, p. ex., à
l’ école) alors que l’enfant parle dans d’autres situations.
B. Le trouble interfère avec la réussite scolaire ou professionnelle, ou
avec la communication sociale.
C. La durée du trouble est d’au moins 1 mois (pas seulement le premier
mois d’école).
D. L’incapacité à parler n’est pas liée à un défaut de connaissance ou de
maniement de la langue parlée nécessaire clans la situation sociale où
le trouble se manifeste.
E. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un Trouble de la communication
(p. ex., Bégaiement) et elle ne survient pas exclusivement
au cours d’un Trouble envahissant du développement, d’une Schizophrénie
ou d’un autre Trouble psychotique.

9/ Troubles liés au trauma- et stress

  • Trouble réactionnel de l’attachement

La caractéristique essentielle du Trouble réactionnel de l’attachement est un mode de
relation sociale gravement perturbé et inapproprié au stade du développement, présent
dans la plupart des situations, qui a débuté avant l’âge de 5 ans et est associé à une
carence de soins manifeste

  • Trouble de l’engagement social désinhibé

10/ Trouble du spectre de l’autisme

A. Déficits persistants dans la communication sociale et les interactions sociales dans de multiples contextes, comme en témoigne ce qui suit, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :

    1. Déficits de la réciprocité socio-émotionnelle, allant, par exemple, de l’approche sociale anormale et l’incapacité d’échanger dans une conversation ; au partage réduit d’intérêts, d’émotions, ou d’affect ; à l’échec d’engager ou de répondre à des interactions sociales.
    2. Déficits dans les comportements de communication non verbaux utilisés pour l’interaction sociale, allant, par exemple, de la communication verbale et non verbale mal intégrée ; à des anomalies dans le contact visuel et le langage du corps ou des déficits dans la compréhension et l’utilisation de gestes : à un manque total d’expressions faciales et de communication non verbale.
    3. Déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations, allant, par exemple, de difficultés à adapter le comportement en fonction de divers contextes sociaux ; à des difficultés à partager les jeux imaginatifs ou à se faire des amis ; à l’absence d’intérêt pour les pairs.

      B. Modes restreints, répétitifs de comportements, d’intérêts ou d’activités, comme en témoigne au moins deux des éléments suivants, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :

      1. Mouvements moteurs, utilisation d’objets, ou parole stéréotypés ou répétitifs (par exemple, stéréotypies motrices simples, aligner des jouets ou retourner des objets, écholalie, phrases idiosyncrasiques (hors contexte)).
      2. Insistance sur l’adhésion inflexible à des habitudes ou modes ritualisés de comportement verbaux ou non verbaux (par exemple, une détresse extrême en cas de petits changements, difficultés avec les transitions, modes de pensée rigide, rituels de salutation, besoin de prendre le même itinéraire ou de manger la même nourriture tous les jours).
      3. Intérêts très restreints et circonscrits qui sont anormaux dans leur intensité ou leur orientation (par exemple, un fort attachement à des objets inhabituels, des intérêts excessivement circonscrits ou poursuivis avec une persévération excessive).
      4. Hyper- ou hyporéactivité à des inputs sensoriels ou niveau intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement (par exemple, indifférence apparente à la douleur/température, réaction négative à des sons ou des textures spécifiques, sentir ou toucher des objets excessivement, fascination visuelle pour des lumières ou mouvement).

      La sévérité est spécifiée sur la base des déficits dans ces deux catégories A et B.

  • Les symptômes doivent être présents dans la période de développement précoce (mais peuvent ne devenir pleinement manifestes qu’après que les exigences sociales dépassent les capacités limitées, ou peuvent être masqués par des stratégies apprises plus tard dans la vie).
  • Les symptômes causent une altération cliniquement significative du fonctionnement actuel dans les domaines sociaux, scolaires ou professionnels, ou d’autres domaines importants.
  • Ces perturbations ne sont pas mieux expliquées par la déficience intellectuelle (trouble de développement intellectuel) ou un retard global de développement. La déficience intellectuelle et le trouble du spectre de l’autisme surviennent fréquemment ensemble ; pour poser les deux diagnostics de trouble du spectre de l’autisme et de déficience intellectuelle, la communication sociale devrait être inférieure à celle prévue pour le niveau de développement général.

 

11/ TDA/H

  1. Un mode persistent d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement, tel que caractérisé par (1) et/ou (2):
    1. Inattention : Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a des effets négatifs directs sur les activités sociales et académiques/professionnelles :

      Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une défiance, d’une hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les adolescents les plus âgés et les adultes 17 ans et plus), 5 symptômes ou plus sont exigés.

      1. Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’inattention dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités (ex : néglige ou oublie des détails, le travail n’est pas précis).
      2. A souvent du mal à soutenir son attention sur des tâches ou dans des activités de jeux (ex : a du mal à rester concentré durant les cours, les conversations, ou la lecture d’un long texte).
      3. Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement (ex : l’esprit parait ailleurs, même en l’absence d’une distraction manifeste).
      4. Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles (ex : commence le travail mais perd vite le focus et est facilement distrait).
      5. A souvent du mal à organiser ses travaux et ses activités (ex : difficultés à gérer des tâches séquentielles ; difficultés à conserver son matériel et ses effets personnels en ordre ; travail en désordre et désorganis ; a une mauvaise gestion du temps ; ne parvient pas à respecter les délais).
      6. Souvent évite, a en aversion, ou est réticent à s’engager dans des tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (ex : le travail scolaire ou les devoirs à la maison ; pour les adolescents et les adultes, préparer des rapports, remplir des formulaires, revoir un long article).
      7. Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuille, clés, travaux écrits, lunettes, téléphone mobile).
      8. Est souvent facilement distrait par des stimuli externes (pour les adolescents et les adultes, cela peut inclure des pensées non reliées).
      9. A des oublis fréquents dans la vie quotidienne (ex : faire les corvées, les courses ; pour les adolescents et les adultes, retourner des appels, payer les factures, respecter les rendez-vous).
    2. Hyperactivité et impulsivité : Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un impact négatif direct sur les activités sociales et académiques/professionnelles:

      Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une défiance, d’une hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les adolescents les plus âgés et les adultes (17 ans et plus), 5 symptômes ou plus sont exigés.

      1. Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.
      2. Quitte souvent son siège dans des situations où il est supposé rester assis (ex : se lève de sa place en classe, au bureau ou à son travail, ou dans d’autres situation qui nécessitent de rester en place).
      3. Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié (remarque : chez les adolescents ou les adultes, cela peut se limiter à un sentiment d’agitation).
      4. A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
      5. Est souvent « sur la brèche », agissant comme s’il était « monté sur ressorts » (ex : est incapable ou inconfortable de se tenir immobile pendant un long moment, comme dans les restaurants, les réunions ; peut être perçu par les autres comme agité, ou comme difficile à suivre).
      6. Souvent, parle trop.
      7. Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée (ex : termine les phrases de ses interlocuteurs ; ne peut attendre son tour dans une conversation).
      8. A souvent du mal à attendre son tour (ex : dans une file d’attente).
      9. Interrompt souvent les autres ou s’immisce (ex : fait irruption dans les conversations, les jeux ou les activités ; peut commencer à utiliser les biens d’autrui sans demander ou recevoir leur permission ; pour les adolescents et les adultes, peut s’immiscer et reprendre ce que d’autres font).
  2. Plusieurs symptômes d’hyperactivité/impulsivité ou d’inattention étaient présents avant l’âge de 12 ans.
  3. Plusieurs des symptômes d’inattention ou d’hyperactivité/impulsivité sont présents dans deux situations ou plus (ex : à la maison, l’école, ou au travail ; avec des amis ou la famille ; dans d’autres activités).
  4. Il est clairement évident que les symptômes interfèrent avec, ou réduisent la qualité du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
  5. Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’une schizophrénie ou d’un autre trouble psychotique et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (ex. trouble thymique, trouble anxieux, trouble dissociatif, trouble de la personnalité, intoxication par une substance ou sevrage d’une substance).