MONTRER SES GRAINS DE BEAUTE (OU NAEVUS) : controler les grains de beauté

Montrer ses grains de beauté

La présence de grains de beauté est un des facteurs prédominant pour le risque de développer un mélanome, qui est un cancer de la peau

Il faut donc montrer et faire surveiller ses grains de beauté.

Il faut aussi consulter devant toute apparition ou modification d’un grain de beauté.

Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Il ne faut pas oublier que les grains de beauté peuvent aussi toucher les muqueuses et les ongles et que toute lésion à ce niveau doit être montrée au médecin.

 

A qui monter ses grains de beauté?

Les grains de beauté doivent être surveillés par un dermatologue car ils peuvent se transformer en mélanome et à l’inverse, un mélanome débutant peut facilement être pris pour un grain de beauté. Il est donc important d’enlever tout grain de beauté suspect.

Le dermatologue peut s’aider de la dermoscopie, une technique de visualisation agrandie des grains de beauté en immersion, permettant d’objectiver la structure d’un grain de beauté, afin de le distinguer d’un mélanome

Dermatoscope
Dermatoscope à immersion
dermoscope
Autre type de dermatoscope
grain de beaute
Vue du grain de beauté à l’oeil nu
dermoscopie
Vue du grain de beauté au dermoscope

Le dermatoscope a permis d’affiner le diagnostic des grains de beauté depuis son avènement et de diagnostiquer de façon plus sure et plus précoce les mélanomes

Montrer ses grains de beauté, est-ce remboursé par la Sécurité Sociale?

La Sécurité Sociale en France a mis en place une consultation spécifique de dépistage du mélanome pris en charge sans besoin de s’inscrire dans le parcours de soin (pas besoin de passer par le médecin traitant) chez le dermatologue une fois par an pour les patients à risque de mélanome définis par les recommandations de la Haute Autorité de Santé :
– antécédent personnel ou familial de mélanome ;
– phototype cutané de type I (peau claire, yeux bleus, cheveux clairs) ;
– nombre élevé de nævus, de nævus de grande taille, de nævus atypiques ;
– antécédents ou mode de vie avec expositions solaires intenses.

MAUVAIS GRAIN DE BEAUTE (OU NAEVUS) : le mauvais grain de beaute

Mauvais grain de beauté

La surveillance des mauvais grain de beauté est effectuée régulièrement par le médecin qui peut s’aider d’instruments de  » dermoscopie « , de photographie… Le médecin décidera d’enlever tout point de beauté lui semblant suspect.

Elle doit aussi être effectuée par soi-même et il faut consulter devant toute apparition ou modification dun grain de beauté ou dun bouton.

Une règle dite de l’abécédaire permet de reconnaître certains points de beauté que lon dit  » atypique « . Elle ne peut s’appliquer à tous les points de beauté et certains grains de beautés qu’il faut enlever nont pas ces caractéristiques :

  • A

= Asymétrique ; si l’on trace un trait imaginaire au milieu du grain de beauté, les deux parties nont pas la même forme

  • B

= Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net, comme une carte de géographie

  • C

= Couleurs différentes ; le point de beauté a plusieurs couleurs (brun clair, brun foncé, rosé…)

  • D

= Diamètre supérieur à 6 millimètres (la taille approximative dune gomme de crayon)

 

Le fait d’avoir de multiples points de beauté  » atypiques  » augmente considérablement le risque davoir un mélanome et il convient dans ce cas de respecter scrupuleusement les règles de protection solaire.

Si les critères ABCD ne s’appliquent quà un type particulier de grain de beauté, on peut y ajouter une dernière lettre valable pour tout naevus :

E = Evolution ; cest un critère majeur : toute tache ou bouton qui se modifie doit amener à consulter

Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté / Mauvais grain de beauté

Cancer de la peau : cancer basocellulaire / cancer spinocellulaire / melanome

Le soleil et la peau / Peau sensible au soleil / Protection solaire / Crème solaire / Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ?

Taches brunes / taches solaires / Traitement taches brunes / laser taches

 

CANCER SPINOCELLULAIRE : le carcinome epidermoide (spino)

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide

Le carcinome spinocellulaire ou épidermoïde représente environ 1/3 des carcinomes cutanés.

Carcinome épidermoide débutant

Le nombre de nouveaux cas/an en France est de 10 à 20 pour 100 000 habitants chez l’homme et de 5 à 10 pour 100 000 habitants chez la femme.

Le carcinome spinocellulaire survient très souvent sur une tache ou un bouton préexistants (kératose actinique, Maladie de Bowen… ).

Pourquoi ai-je un carcinome épidermoide ou spinocellulaire?

Le soleil pris de façon régulière

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide survient surtout sur les zones exposées au soleil car il résulte le plus souvent d’une irradiation solaire chronique, on l’observe donc préférentiellement sur les zones photo-exposées (visage, bras, jambes… ), chez les personnes de plus de 60 ans et dans certaines professions particulièrement exposées (agriculteurs, marins ouvriers du bâtiment…).

Les peaux claires

Les personnes ayant la peau claire (blonds, roux, yeux bleux… ) sont plus sensibles au soleil et ont donc plus de risque de développer un spino

Le papillomavirus dans certains cas

Les papillomavirus, responsables notamment des verrues génitales ou condylomes sont retrouvés dans la plupart des carcinomes epidermoides ano-génitaux et dans quelques carcinomes cutanés (du doigt en particulier), notamment chez la personne immunodéprimée

Qu’est-ce qu’un carcinome épidermoide ou spino?

Le spino peut prendre de nombreuses formes que seul un médecin pourra diagnostiquer

Il  » pousse  » et peut augmenter de taille, se creuser… mais aussi il peut donner des métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions surtout, mais aussi parfois les organes… ). Ce risque métastatique est évalué à environ 0,5 à 10 % pour les carcinomes spinocellulaires classiques des zones photoexposées. La survie à 5 ans de ces formes métastatiques n’est que de 30%.

Il faut donc consulter devant toute apparition de tache ou bouton, a fortiori s’’il se modifie.

Forme classique de spinocellulaire

Sa localisation en zone photo-exposée (visage, bras… ) et très souvent sur une lésion pré-existante en particulier une kératose solaire , Maladie de Bowen (ou carcinome épidermoide in situ), les cicatrices de brûlure, les radiodermites, les ulcères chroniques… et sur un fond de vieillissement de la peau sont évocateurs.

Le spinocellulaire a le plus souvent un aspect ulcéro-bourgeonnant : tumeur dure, avec aspect bourgonneant et souvent ulcéré sur le dessus.

kerato acantome
Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié
Carcinome epidermoide de l’oreille
Carcinome épidermoide débutant de la tempe

Formes plus rares

Corne cutanée

Corne cutanée : à considérer comme un carcinome épidermoide

Carcinome VERRUQUEUX

Il s’agit d’une forme en choux-fleur, siégeant le plus souvent sur les parties génitales ou les membres inférieurs (il est alors appelé carcinome cunniculatum et survient souvent sur des plaies chroniques de la jambe (ulcère) ou du pied.

Carcinomes épidermoides PÉRI-UNGUÉAUX

Il est souvent lié à la présence d’un papillomavirus oncogène (généralement de type HPV16), qui évoque une possible transmission sexuelle dans cette localisation. On recherche donc une localisation ano-génitale (vulve, pénis, col, anus) à type de carcinome epidermoide, de papulose bowenoide ou de maladie de Bowen.

Il ressemble le plus souvent à une verrue du doigt qui ne guérit pas sous traitement.

Formes muqueuses

Le cancer spinocellulaire peut survenir sur une muqueuse

bouche, lèvre :

souvent précédé d’une leucoplasie ou d’une kératose actinique de la lèvre

organes génitaux… :

souvent précédé d’un lichen scléreux, d’une maladie de Bowen ou d’une papulose bowenoide

Carcinome épidermoide sur lichen scléreux chronique

Diagnostic du spinocellulaire

Le diagnostic du spinocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermatoscope pour objectiver son impression clinique, il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de spinocellulaire :

Vaisseaux polymorphes (en points, glomérulaires, épingles à cheveux, linéaires irréguliers…) sur fond blanchâtre, avec des squames ou des croûtes de kératine vers le centre

Dermatoscope


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un spinocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne et de quel type de spino il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du cancer épidermoide

Il faut donc traiter rapidement un cancer spinocellulaire.

Voir l’article consacré au traitement du cancer spinocellulaire ou epidermoide

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

MELANOME : le mélanome de la peau

Melanome

Mélanome de la peau, de type SSM

Cet article en video:

Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome / Soins du melanome / Points clés /Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Le mélanome : qu’’est-ce que c’’est ?

Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, se développant à partir des mélanocytes (les cellules responsables de la pigmentation de la peau).

Dans plus de 90% des cas, le mélanome est cutané, il peut aussi se développer plus rarement sur les muqueuses, sous les ongles, dans les yeux…

Sur le plan cutané, le mélanome peut prendre des formes très différentes : tache marron, bouton, tache noire…

Tache noire de mélanome

Seul un médecin peut diagnostiquer un melanome.

Pourquoi j’ai un mélanome?

On diagnostique à peu près 10 000 mélanomes par an en France, ce qui en fait le 9ème cancer humain. Aux USA en 2017 on a dénombré 91 270 nouveaux cas de mélanomes invasifs, 87 290 nouveaux cas de mélanomes in situ. Le nombre de nouveaux cas/ an continue à augmenter mais la mortalité baisse ces deux dernières années, suggérant une bonne prévention secondaire (c’est à dire un diagnostic plus précoce grace aux campagnes de dépistage).

Le mélanome est plus fréquent en cas d’expositions solaires intenses, or le message de protection solaire passe mal (c’est la prévention primaire), ce qui explique probablement l’augmentation continue du nombre de nouveaux cas par an.

Il est très fréquent dans les zones où se trouvent des personnes à peau claire dans un environnement ensoleillé : c’est donc logiquement dans l’hemisphère Sud que l’incidence du mélanome est la plus élevée (Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Australie… ). En Europe, ce sont là encore les populations à peau claire qui sont les plus touchées (Pays Nordiques, Bénélux, Suisse… ).

Mélanome épais
Mélanome épais

On voit donc qu’épidémiologiquement, le mélanome est issu le plus souvent de la conjonction entre des expositions solaires et une peau claire.

Il existe d’autres facteurs prédisposant au mélanome, tels que l’ hérédité (présence d’un antécédent de melanome familial) et un grand nombre de grains de beauté

En résumé, avoir plus de 20 grains de beauté avant 20 ans, des cheveux clairs et une faible capacité à bronzer augmente le risque de mélanome par 3 ou 4 par rapport à la population générale selo cette étude de 2019

Le mélanome représente 3 % de l’ensemble des cancers humains, mais surtout, c’est le cancer humain dont la fréquence augmente le plus : son incidence (nombre de nouveaux cas par an) augmente de 10 % par an depuis 50 ans !

Quel est mon risque d’avoir un mélanome ?

La progression de nouveaux cas de melanome est inquietante puisque le nombre de nouveaux cas de melanome augmente depuis plusieurs decennies.

Les facteurs de risque du melanome sont entre autres :

  • La clarte de la peau

Les personnes ayant une peau claire qui bronze difficilement et fait des coups de soleil lors des expositions au soleil ont un risque accru de developper un melanome.

  • Les coups de soleil et exposition au soleil

Le fait d’avoir eu des coups de soleil, notamment pendant l’enfance, constitue un risque de melanome : il existe une corrélation entre le risque de mélanome et entre la fréquence et la sévérité des coups de soleil avant 20 ans. L’exposition au soleil ou aux UV en cabine augmente le risque de melanome : le fait d’avoir été exposé au moins une fois dans sa vie à un une cabine de bronzage entraîne une augmentation de 15% du risque de développer un mélanome cutané et ce risque est considérablement accru si l’on a commencé à s’exposer dans des cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans. On considère en effet qu’une séance de bronzage en cabine délivre 10 à 15 fois la dose d’UVA que l’on prend dans la même durée d’exposition au soleil de midi!

Ainsi,on rencontre fréquemment des mélanomes sur les zones les plus exposées au soleil :par exemple le dos chez l’homme et les jambes chez la femme

La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme
La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme

La presence de grands grains de beauté (plus de 6 mm), en grand nombre (plus de 50) constitue un facteur de risque de mélanome

Changement de grain de beauté : danger!
  • Antécédent de mélanome

Un antécédent personnel ou familial de mélanome constitue un facteur de risque de mélanome

Risques du mélanome


Vingt mille personnes meurent chaque année d’un mélanome en Europe.

La mortalité du mélanome est corrélée avec son épaisseur.

Il est donc tres important de dépister les mélanomes à un stade précoce : le mélanome, comme tout cancer, doit être pris en charge le plus tôt possible : détecté et traité tôt, il est de bon pronostic avec un taux de survie relative à 5 ans de plus de 90 % pour les stades précoces, alors qu’en cas de métastase déjà présente lors du diagnostic, son taux de survie relative à 5 ans passe à 20 %…

Les mélanomes étant détectés grace aux dépistages à des stades plus préoces, on observe plus de morts/an de mélanomes fins que de mélanomes épais. L’idéal serait donc un dépistage au stade in situ, le seul ayant une survieproche de 100% à 10 ans

Le mélanome peut être dépisté lors de surveillances régulières de la peau et des grains de beauté.

Mélanome – grain de beauté, quelle différence?

Le melanome peut passer pour un simple grain de beaute ou une tache brune et c’est le medecin qui, suspectant un melanome, decide de retirer la lesion et de la faire analyser par un laboratoire d’anatomopathologie.

Si le laboratoire conclut a un melanome, un traitement complementaire est generalement propose au patient, ainsi qu’une surveillance reguliere et un depistage du melanome chez les autres membres de la familles (ascendants, descendants et fratrie).

La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir
La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir

Dépistage du mélanome

La Sécurité Sociale en France a mis en place une consultation spécifique de dépistage du mélanome pris en charge sans besoin de s’inscrire dans le parcours de soin (pas besoin de passer par le médecin traitant) chez le dermatologue une fois par an pour les patients à risque de mélanome définis par les recommandations de la Haute Autorité de Santé :
– antécédent personnel ou familial de mélanome ;
– phototype cutané de type I (peau claire, yeux bleus, cheveux clairs) ;
– nombre élevé de nævus, de nævus de grande taille, de nævus atypiques ;
– antécédents ou mode de vie avec expositions solaires intenses.
Par ailleurs, on recommande à ces patients d’effectuer un auto-examen cutané une fois par trimestre

La détection d’un mélanome doit être très précoce car le pronostic des lésions de stade I traités est favorable : le taux de survie relative à 5 ans est supérieur à 90 % lorsque la taille de la tumeur est inférieure à 1 mm (index de Breslow).

A quoi ressemble un mélanome?

Un grain de beauté irrégulier parfois

Le diagnostic clinique d’un mélanome cutané repose en partie la règle ABCDE.
A = Asymétrique ; si on mettait un miroir en travers du naevus dans tous les sens, on n’obtiendrait pas la même image de chaque coté du miroir
B = Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net comme sur le bord d’un cercle ou d’un ovale : ils sont au contraire un peu déchiquetés et irréguliers comme sur une carte de géographie
C = Couleurs différentes ; le grain de beauté n’a pas une seule mais plusieurs couleurs
D = Diamètre supérieur à 6 millimètres (pour se repérer, 6 mm est le diamètre d’une gomme de crayon).
Il faut ajouter à cet ABCD la lettre E :
E = Evolution : tout changement de taille, de forme, de couleur, un grain de beauté qui se met à saigner avec des traumatismes mineurs, devient crouteux… nécessite une consultation médicale sans tarder pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un melanome débutant.

ABCDE melanome-grain de beauté

Pour affiner son diagnostic le médecin utilise la dermatoscopie

Quels sont les types de mélanome ?

Il existe de nombreux types de melanomes. Parmi ceux ci on peut citer :

  • Le melanome a extension superficielle (Superficial Spreading Melanoma ou SSM)

Le SSM represente environ 70% des melanome. Le SSM est caracterise par son extension horizontale durant plusieurs mois ou années, avant son extension verticale : le melanome s’etend progressivement puisqu’il revêt tout d’abord un aspect de tache de contour irrégulier, de couleurs inhomogènes (noir, marron, rouge, blanc), non palpable au début de son évolution où il est intra-épidermique (mélanome in situ), puis devenant palpable lorsqu’il aborde sa croissance verticale : les cellules malignes sont alors susceptibles d’avoir franchi la jonction dermo-épidermique et de se rapprocher des vaisseaux sanguins et lymphatiques, et donc pouvant possiblement métastaser.

Melanome extensif superficiel

Toute tache qui s’etend sur la peau doit donc faire l’objet d’une consultation medicale car on ne répètera jamais assez l’importance du dépistage précoce

Superficial Spreading Melanoma

Le superficial spreading melanoma peut régresser par endroits, ce qui laisse une tache blanche cicatricielle

Régression centrale
Régression centrale
Zone centrale cicatricielle
Zone centrale cicatricielle

Cette régression n’est pas un bon pronostic et marque simplement l’ancienneté du mélanome

  • Le mélanome nodulaire

Le melanome nodulaire est un melanome evoluant d’emblée verticalement : il s’agit d’un nodule, le plus souvent de couleur bleue-noire, saignotante mais pouvant etre de couleur chair et évoluant rapidement en quelques semaines à quelques mois (il grossit, il peut s’ulcérer, devenir crouteux… )

Melanome nodulaire
Melanome nodulaire
Mélanomes nodulaires
Mélanomes nodulaires
Melanome nodulaire achromique
Melanome nodulaire achromique
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome

On peut aussi observer un mélanome nodlaire sur un superficial spreading melanoma après son évolution superficielle

Melanome nodulaire sur SSM
Melanome nodulaire sur SSM
  • Le lentigo malin ou mélanome de Dubreuilh

Le lentigo malin ou melanome de Dubreuilh se voit généralement sur le visage de la personne agée, y formant une tache brune, inhomogène et de plusieurs couleurs (marron clair et foncé, noir… ). Son incidence (nombre de nouveaux cas par an) serait en augmentation

Lentigo malin de Dubreuilh sur le visage

Selon les recommandations de 2006, il doit etre appelé dans la litterature internationale Lentigo Malignant Melanoma dans sa forme invasive et Lentigo Maligna dans sa forme in situ (intra épidermique, anciennement appelé mélanose de Dubreuilh).

Lentigo malin du nez
Lentigo malin du nez

La dermatoscopie du lentigo malin est bien codifiée, pour le distinguer du lentigo bénin (tache brune)

 

Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
  • Le mélanome acrolentigineux ou melanome acral

Il s’agit d’un melanome survenant sur les extremites (paumes, plantes… ). Il s’agit de la forme predominante de melanome sur les peaux noires et asiatiques. Le melanome acral peut prendre plusieurs formes : tache brune, nodule couleur chair ou pouvant meme ressembler a une verrue, tumeur saignotante… Toute lesion de la paume, des plantes, des doigts, des orteils… doit etre montree a un medecin.

Analyse du mélanome

Quand le dermatologue a un doute de mélanome, il en pratique l’ablation sous anesthésie locale (toute suspicion portée par l’examen clinique et dermoscopique impose une exérèse de la lésion à l’exception de quelques rares situations (mélanome étendu notamment de Dubreuil du visage, mélanome des muqueuses), l’exérèse doit être complète avec des marges latérales de 1 à 2 mm) pour en établir le diagnostic par l’examen anatomopathologique qui déterminera le cas échéant deux éléments clés :

  • La mesure de l’épaisseur de la tumeur (indices de Breslow et Clark) :

  1. Indice de Breslow consiste à mesurer l’épaisseur de la tumeur : plus le mélanome est épais, moins le pronostic est favorable : une épaisseur inférieure à 0,75 mm est de bon pronostic, à l’inverse des tumeurs dont l’épaisseur dépasse 2 mm.
  1. Indice de Clark classé en 5 niveaux selon la profondeur de l’envahissement du derme (là où sont les vaisseaux sanguins et lymphatiques, insinuant un potentiel de metastase des cellules malignes dans les ganglions et le reste de l’organisme): niveau I = envahissement épidermique / niveau II = envahissement du sommet des papilles dermiques / niveau III = envahissement de tout le derme papillaire / niveau IV = envahissement du derme réticulaire / niveau V = envahissement du derme profond et de l’hypoderme
Stades de profondeur du mélanome

A noter que l’indice de clark n’est plus pris en compte dans la nouvelle classification du mélanome. L’index mitotique est pris en compte et remplace le niveau d’invasion de Clark dans les mélanomes de moins de 1 mm d’épaisseur

  • La présence ou non d’une ulcération

  • Mais aussi le nombre de mitoses (divisions cellulaires : en stade T1 (<ou= 1mm, >ou= à une mitose/mm² : Stade T1b donc IB), le degré d’atypies cellulaires…

Classification du mélanome

L’American Joint Committee on Cancer (AJCC) a regroupé ces éléments pour établir un pronostic des mélanomes en 4 stades : les stades I et II correspondent à des mélanomes sans ganglions ni métastases et <ou= à 2 mm de Breslow. Ils sont divisés en sous-groupes A (pas d’ulcération (et <1mitose/mm² pour T1) et B (ulcération).

Ainsi

IA :T1a : <ou=1mm sans ulceration et mitoses <1/mm²

IB :

  • T1b : <ou=1mm sans ulceration et mitoses >ou =1/mm²
  • T2a : <ou=2mm sans ulcération

 

Les stades III et IV correspondent à des mélanomes ayant métastasé : stade III = métastases régionales et stade IV = métastases à distance.

Il est aussi possible de rechercher des mutations, notamment en cas de mélanome métastatique, afin de déterminer le traitement le plus approprié : le mélanome à extension superficielle et le mélanome modulaire présentent plus fréquemment des mutations BRAF et NRAS alors que le mélanome acrolentigineux a tendance à présenter des mutations c-Kit.

J’ai un mélanome, que dois-je faire?

En fonction du stade du mélanome, votre dermatologue vous proposera probablement de prendre avis auprès d’un centre spécialisé en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire, regroupant divers spécialistes, afin de recueillir leur avis thérapeutique
Vous aurez donc peut être un traitement complémentaire à l’ablation du mélanome

Surveillance

Par le dermatologue

Votre dermatologue vous proposera une surveillance (pluri-)annuelle dont le rythme dépendra du stade de votre mélanome
Il est important de savoir que vous pouvez avoir un deuxième mélanome, ou voir la maladie réapparaitre et de consulter en cas de doute : apparition d’une lésion évolutive sur votre peau, d’un ganglion, de nouveaux symptomes (toux, troubles neurologiques… ).

Voir le rythme de cette surveillance en fonction du stade dans l’article soigner le mélanome

Auto surveillance

Par ailleurs, pratiquez l’auto surveillance régulière (recherche de modification de grain de beauté, d’apparition de tache, de boule sur la peau… )

Examinez votre peau une fois par trimestre selon la méthode d’auto-examen cutané suivante (source : HAS 2006) :
Étape 1 : l’examen direct Examiner à l’œil nu les paumes de ses mains et pieds, ses ongles, ses doigts et ses espaces entre les doigts des mains et des pieds, la face avant de ses bras et avant-bras, ses cuisses et ses jambes.
Étape 2 : l’examen avec miroir en pied Se placer devant un miroir en pied vertical et examiner sa peau de haut en bas. Puis tourner vers le miroir le côté gauche puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale.
Étape 3 : l’examen avec miroir à main Pour les zones de peau non accessibles à la vue, s’aider d’un miroir à main. Assis sur un tabouret, élevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l’aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l’aide d’une personne de son entourage.

Protection solaire

Il est indispensable de vous protéger dorénavant des UV

Voir comment se protéger du soleil

Prévenez votre entourage familial (parents, enfants, frères et soeurs)

qu’ils doivent se faire dépister aussi car il existe une part de génétique dans la génèse du mélanome.

 

Questions fréquentes

– Je veux faire des UV, que me conseillez-vous?
Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment d’éviter les UV artificiels, arguant que « l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’être bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés ». De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reçu des UV en cabine !

– Je travaille en plein air, comment me protéger du mélanome?

La lumière solaire voyage à 300 000 km/sec. Que vous soyez allongé au soleil ou actif, l’ensoleillement est donc le même! Je vous recommande de travailler si possible à l’ombre, jamais torse-nu ou en short (la majorité des mélanomes siegent sur le torse pour les hommes et les jambes pour les femmes : ce sont les zones habituellement couvertes les plus exposées en été) et toujours avec un chapeau+lunettes. Couvrez les zones découvertes (mains, visage… ) avec une creme solaire d’indice supérieur ou égal à 30 avant de travailler et pendant les pauses

– Quelle différence entre une tache brune bénigne et maligne?
Les taches brunes bénignes communément appelées taches de vieillesse ou taches solaires, sont appelés scientifiquement lentigos, qui sont des pigmentations superficielles de la peau liées à un excès de soleil. On observe d’ailleurs préférentiellement les lentigos sur les zones exposées au soleil : visage, mains…
Mais toute tache brune n’est pas un lentigo et elle doit être montrée à un médecin pour la distinguer d’autres taches pigmentaires, parmi lesquelles les grains de beauté et le mélanome… Seul un médecin peut distinguer un lentigo d’un mélanome malin

– Une personne de ma famille a eu un mélanome, dois-je me faire dépister?

On conseille au ascendants et descendants directs ainsi qu’à la fratrie de personnes ayant eu un melanome de se faire examiner l’ensemble de la peau une fois par an car il peut exister un contexte héréditaire dans le mélanome

Points clés :

  • Le mélanome est un cancer de la peau formé à partir des mélanocytes (cellules qui pigmentent la peau)
  • Les facteurs de risque d’avoir un mélanome sont la peau claire / les expositions solaires / les antécédents familiaux ou personnels de mélanome / le fait d’avoir un grand nombre de grains de beauté
  • Le mélanome peut prendre plusieurs formes et seul un médecin peut le diagnostiquer (tache brune qui s’élargit, bouton qui se modifie… )

 

Et pour aller plus loin…

Vidéos de l’association canadienne de dermatologie, mesgrainsdebeauté et dermatoinfo :

Conférence de consensus : prise en charge du melanome

Guide Sécurité Sociale sur l’Affection de Longue Durée Melanome

Conférence de consensus européenne sur le traitement du mélanome, actualisée en 2016

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

>>> Suite : Traitement du mélanome

KERATOSE ACTINIQUE : croutes sur le visage, le cuir chevelu, les mains…

Kératose actinique

Kératoses actiniques de la main
Kératoses actiniques de la main

Les kératoses actiniques sont des taches rouges persistantes, rugueuses ou crouteuses, prédominant sur le visage et les mains. Il s’agit de lésions précancéreuses (ou cancéreuses débutantes : carcinomes). On considère qu’il s’agit de la forme la plus précoce du carcinome épidermoide

Causes

La cause principale des kératoses actiniques est l’exposition au soleil, en particulier sur peau claire
On estime que 60% des patients de plus de 40 ans ayant eu des expositions solaires intenses et une peau claire présente des kératoses actiniques.

90% d’entre elles surviennent chez des patients de + de 50 ans

Plus le soleil est présent, plus on en rencontre : elles concernent 1/4 des adultes dans l’hémisphère Nord contre la moitié des adultes en Australie.

En France, on estime qu’elles sont nombreuses chez 754/100000 habitants

Les hommes sont les plus touchés : 1,35 homme pour une femme en France.

Symptomes

Elles sont présentes sur une zone photoexposée, (visage, mains, cuir chevelu chauve), notamment chez un sujet de phototype clair ++

keratose solaire
Keratose actinique ou keratose solaire, une zone rugueuse sur la peau

La kératose actinique est fréquente chez le sujet âgé, sur les zones d’exposition au soleil : tête et cou dans 70% des cas (oreilles, cuir chevelu des personnes chauves, convexités du visage (nez, joues..)), mains, avant-bras… Elle se présente au début sous la forme d’une tache rosée mesurant quelques mms, lisse et bien limitée, puis elle devient rugueuse au toucher.

Keratose actinique au début : une simple tache rosée à peine rugueuse
Keratose actinique du nez

Les kératoses actiniques sont généralement non infiltrées++

Possibilité d’atteinte du cuir chevelu en cas de calvitie donnant des croutes sur le crane dégarni

Kératoses actiniques de la peau du crane dégarni

Elle est souvent rosée mais peut aussi être de couleur brune, ressemblant à des taches solaires (qui ne sont pas rugueuses).

Les kératoses actiniques sont le plus souvent multiples mais il est possible de n’observer qu’une seule lésion dans environ 20% des cas.

Au début elle peut être à peine visible ou n’être remarquée que de façon intermittente. C’est alors la palpation qui fait le diagnosic, par l’aspect rugueux un peu comme du papier de verre.

Parfois la lésion est à peine visible mais elle est sensible au toucher, les patients décrivant une petite croute douloureuse lorsqu’on l’effleure.

Possibilité de formes hyperkératosiques ressemblant à une corne cutanée.

Corne cutanée : à considérer comme un carcinome épidermoide

Possibilité d’atteinte de la lèvre inférieure, la plus exposée au soleil (chéilite actinique)

Keratose actinique de la lèvre : chéilite solaire

Les kératoses actiniques peuvent évoluer de 3 façons :

  • guérison spontanée rare, le plus souvent par absence totale d’exposition au soleil
  • persistance en l’état, en s’étendant un peu le plus souvent
  • évolution vers un carcinome épidermoïde : la probabilité de survenue d’un carcinome épidermoide invasif sur kératose est d’environ 10% en présence de plus de 8 kératoses actiniques. 70% des carcinomes épidermoïdes invasifs ont débutés sous la forme d’une kératose actinique : il faut donc impérativement les traiter!

Les éléments faisant suspecter l’évolution d’une kératose actinique vers un carcinome épidermoïde invasif sont

  • inflammation et rougeur
  • induration +++
  • diamètre > 1 cm
  • croissance rapide
  • saignement
  • ulcération.

Examens complémentaires diagnostiques

Dermatoscopie : au  niveau du visage, aspect de fraise

Vaisseaux et rougeurs autour d’ostiums folliculaires kératinisés : kératose actinique

La kératose actinique du visage est souvent très vascularisée, caractérisée par du rouge distribué en pseudo réseau autour d’ostiums folliculaires kératinisés jaunatres

Keratose actinique en dermoscopie

Kératose actinique du nez, vue clinique et dermoscopique :

Keratose solaire du nez
On retrouve les 3 squames blanches qu’on voyait cliniquement et la rougeur prend l’allure d’une nappe rouge constellée de points couleur chair-jaune

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope)

Soigner les keratoses solaires

L’attitude est de traiter efficacement les kératoses actiniques pour éviter le risque d’apparition d’un cancer de la peau de type spinocellulaire sur le « champs de cancérisation », c’est-à-dire la zone où se trouvent les kératoses.

Les deux traitements habituellement utilisés sont

la cryothérapie

Cryotherapie des keratoses solaires

application d’azote liquide sur les kératoses au cabinet du médecin

et/ou

l’application de crèmes à l’imiquimod (Aldara*), au diclofénac (Solaraze*), au 5 Fluoro uracile (Efudix*), à l’ingenol mebutate (Picato*)

Ils sont prescrits par un médecin et appliqués par le patient pendant quelques jours ou semaines, puis on réévalue au cabinet.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Ces traitements sont irritants et ils sont réservés aux kératoses actiniques non hyperkératosiques.

On peut aussi recourir à la

photothérapie dynamique.

Elle consiste à appliquer sur les kératoses actiniques un produit photosensibilisant, l’acide aminolevulinique, pour créer une réaction au soleil ou sous une lampe au cabinet, afin d’en espérer la destruction

C’est une technique qui est intéressante pour les kératoses actiniques en grand nombre mais sans gravité, notamment du visage et du cuir chevelu, ou les applications d’azote et l’application de crème peuvent engendrer beaucoup de désagréments (douleur, croutes, cloques… )

En savoir plus sur la photothérapie dynamique

Surveiller les keratoses actiniques

Dans tous les cas la surveillance régulière est indispensable car d’autres kératoses surviennent souvent dans la zone. Enfin, la protection solaire est indispensable car le soleil stimule la réapparition de kératoses et la survenue d’un cancer de la peau.

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

Vidéo de la Société Francaise de Dermatologie :

http://www.cochrane.org/fr/CD004415/interventions-pour-les-keratoses-actiniques

CREME SOLAIRE ET CANCER DE LA PEAU : la crème solaire protège-t-elle du cancer cutané?

La crème solaire protège-t-elle du cancer de la peau?

Il faut appliquer de grandes quantités de creme solaire pour se protéger du cancer de la peau

L’interrogation d’un patient m’a interpelé : « dites docteur, c’est vrai que la creme solaire augmente le risque de cancer de la peau? ». J’ai décidé de me pencher sur le sujet…

Soleil et cancer de la peau

La peau est constituée de cellules (kératinocytes, mélanocytes… ), ayant toutes un rôle précis.

Ces cellules se renouvellent, se différencient harmonieusement mais ce processus peut les rendre plus sensible à des modifications de leur ADN (mutations), sous l’effet notamment des rayons solaires.

Habituellement, ces mutations sont réparées par l’organisme (processus de réparation de l’ADN par exemple). Lorsque la cellule cutanée devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation. Elle se met alors à se multiplier de façon anarchique et à aboutir à une masse de cellules appelée tumeur maligne.

Pour faire simple, les kératinocytes donnent le carcinome, les mélanocytes le mélanome

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du cancer de la peau, mais il faut connaitre le role du soleil (en particulier pour le cancer spinocellulaire et le melanome). La majorité des cancers de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou).

Les cancers spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de faéon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieuré).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )
La protection solaire est donc le meilleur moyen de prévenir les cancers de la peau. Les mélanomes quant à eux ont une relation avec les expositions solaires plus complexe mais globalement il semble que le facteur solaire soit surtout constitué comme pour le cancer basocellulaire par les expositions intermittentes et brutales (vacances et coups de soleil).

Le risque de mélanome est 10 fois moins important chez un noir que chez un blanc. Et au sein des blancs, les roux-bloncs sont le plus à risque.

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le cancer de la peau.

Epidémiologie des cancers de la peau

Le vieillissement de la population et les habitudes solaires excessives sont autant de facteurs entrant en ligne de compte dans l’augmentation du nombre de cancer de la peau depuis plusieurs années.

Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a triplé entre 1980 et 2012.

Parmi ceux ci les plus fréquents sont les carcinomes (90% des cancers de la peau) avec en tête le basocellulaire qui est le cancer humain le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France

Le mélanome est redoutable par son risque métastatique supérieur aux carcinomes. C’est l’un un des cancers dont l’incidence comme la mortalité ont significativement augmenté sur la période 1980-2012 (source : Les cancers en France, avril 2016).

On note donc une augmentation notable des cancers de la peau depuis plusieurs décennies, probablement à cause des expositions solaires accrues notamment

Les crèmes solaires et le cancer de la peau

On dispose de crèmes, gels, sprays… solaires d’indice plus ou moins important et fonctionnant sur le modèle de la réflexion des UV (filtres minéraux) ou de leur absorption (filtres chimiques). Elles ne sont pas dénuées d’effets sur l’environnement notamment.

> en savoir plus sur les crèmes solaires et les risques des crèmes solaires

Les seules études sur l’application régulière de crème solaire et leur protection vis-à-vis du cancer de la peau sont australiennes, montrant une diminution significative du risque de carcinome épidermoide et de mélanome à la condition de les appliquer quotidiennement à la dose de 2mg/cm² de peau, soit les quantités appliquées par les fabriquants pour mesurer leur indice de protection

Or, ce n’est jamais fait dans la vraie vie : la quantité moyenne appliquée à la plage est de 0,5mg/cm² soit 4 fois moins que les doses recommandées. Autant dire qu’’une crème solaire ayant un indice inférieur à 30 (« protection haute ») protège très peu la peau du soleil en conditions d’’utilisation « normales ».

Pire, l’application d’une crème solaire tend à désinhiber les personnes qui, ne prenant plus de coup de soleil, s’exposent plus et plus longtemps au soleil!

Au total, l’utilisation de crème solaire seule, à la dose couramment utilisée, a des effets pervers

Conclusion

Nous avons vu que le nombre de cancers de la peau augmentait depuis plusieurs décennies et que la protection solaire était le meilleur moyen de les éviter

Or l’utilisation de crème solaire n’a d’effet protecteur qu’à des doses 4 fois supérieures à celles appliquées couramment par les usagers et à la condition de les utiliser tous les jours

On ne répétera donc jamais assez que dans la stratégie de protection solaire, les cremes solaires arrivent en derniere position, derriere la recherche de l’ombre, l’absence d’exposition entre 11H et 16h l’été et le port de vetements couvrants, et qu’il n’est pas recommandé d’utiliser uniquement les cremes solaires pour se protéger du soleil, en dehors des zones non couvertes par les vetements (voir un article sur la protection solaire)

Les cremes solaires n’ont vraiment d’interet que lorsqu’on respecte les autres règles de protection solaire

Et ceci est d’autant plus prégnant chez l’enfant, car on estime que 90% du risque solaire (vieillissement de la peau, rides, taches, cancer de la peau) est constitué avant 18 ans et notamment durant l’enfance

Voir un article sur la protection solaire de l’enfant

En savoir plus sur la protection solaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

CARCINOME : les carcinomes de la peau

Carcinome de la peau

Qu’est ce qu’un carcinome?

Le carcinome est un cancer de la peau développé à partir des kératinocytes (les cellules de la peau), contrairement a mélanome qui est développé à partir des mélanocytes (cellules pigmentaires de la peau)

Quels sont les types de carcinomes?

Les deux plus fréquents sont le

carcinome basocellulaire

Carcinome basocellulaire térébrant du nez

Il est issu des cellules basales de l’épiderme d’ou son nom de basocellulaire

C’est le cancer humain le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France.

En savoir plus sur le carcinome basocellulaire

Carcinome spinocellulaire

Il est issu de couches plus superficielles de l’épiderme, ou les jonctions entre les cellules ressemblent à des épines, d’ou son nom de spinocellulaire.

kerato acantome
Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié

Il est souvent une complication de la kératose actinique

En savoir plus sur le carcinome spinocellulaire

Pourquoi a-t-on un carcinome de la peau ?

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du carcinome de la peau, mais il faut connaitre le rôle du soleil.

La majorité des caarcinomes de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou, bras… ).

Les carcinomes spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de façon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieur).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le carcinome de la peau.

Parmi les autres facteurs favorisants du carcinome de la peau, on peut citer :

  • le phototype clair : les personnes ayant le plus de risques d’étre atteintes par le cancer de la peau ont la peau claire, les yeux clairs et les cheveux roux ou blonds. Ils ont des difficultés à bronzer et prennent facilement des coups de soleil
  • les papillomavirus dans certains types de carcinomes spinocellulaire

QUELLE CREME SOLAIRE CHOISIR ? comment choisir sa crème solaire?

Choisir une crème solaire : laquelle choisir? Comment choisir?

Comment choisir sa creme solaire

Introduction :

Les effets négatifs du soleil sur la peau sont nombreux et beaucoup de ces manifestations solaires pourraient etre evitées si la peau etait correctement protegee du soleil (voir les conseils de protection solaire).

Choisir une creme solaire

Pour choisir une creme solaire, il faut controler plusieurs points importants qui vont déterminer la capacité de protection solaire de la crème et notamment :

IP ou SPF pour Sun Protection Factor : l’indice de protection de la creme solaire, au moins 30

L’indice de protection solaire doit etre de préférence supérieur à 30 (« protection haute »).

En effet, les tests effectués en laboratoire pour déterminer l’indice de protection d’une creme solaire, sont effectués avec des quantités de produit en général tres importantes (2mg/cm² de peau), en tout cas beaucoup plus importantes que celles que l’on s’applique habituellement sur la peau ! : on peut en pratique diviser l’indice de protection par 3 ou 4 en utilisation courante !!

Autant dire qu’une crème solaire ayant un indice inférieur à 30 (« protection haute ») protège très peu la peau du soleil en conditions d’utilisation « normales ».

Ne pas oublier les UVA

Il faut aussi savoir que cet indice de protection (IP ou SPF) concerne en général uniquement les Ultraviolets de type B (UVB), c’est-à-dire les UV qui sont responsables du coup de soleil. Or on sait que les UVA sont eux aussi néfastes pour la peau et qu’il faut aussi s’en protéger. Les UVA longs (pénétrant plus dans la peau) seraient responsables d’un tiers des cancer de la peau

Vérifiez donc que la creme solaire protege aussi contre les UVA. L’idéal est que le sigle UVA soit entouré car il signifie alors que la protection UVA est conforme aux normes européennes

Creme solaire affichant le sigle UVA conforme aux normes européennes

Faites-vous plaisir!

Il existe dorénavant de nombreuse galéniques de produits solaires agréables à appliquer même dans les poils pour les hommes, non gras, ne donnant pas un aspect blanc et blafard… On peut citer parmi ceux ci les sprays, brumes sèches, laits, crèmes fluides, émulsions…

Une crème solaire quasiment invisible (photo de gauche enlumiere visible) peut quand même rendre opaque aux UV (photo de droite en ultra violet)

Attention à l’eau

Veillez à avoir un produit résistant à l’eau si vous vous baignez. Et n’omettez quand même pas d’en remettre apres chaque bain et toutes les deux heures

Crème solaire pour enfants?

La protection solaire des enfants ne doit pas s’arrêter à la seule crème solaire.

Il est judicieux pour les zones exposées car non protégées par les vêtements et l’ombre, de choisir des cremes solaires pour enfants car elles sont souvent moins riches en filtres chimiques et plus riches en filtres minéraux. De même, elles sont souvent exemptes de parfums pour éviter les allergies au parfum

On recommande parfois d’utiliser préférentiellement des crèmes minérales uniquement chez les enfants dans les premières années de vie pour limiter le risque d’allergie aux filtres chimiques notamment.

Il y a cependant de nombreuses controverses à ce sujet et la meilleure protection de l’enfant reste l’ombre et les vêtements couvrants. De plus un bébé de moins de 3 ans ne devrait jamais être exposé directement au soleil

En savoir plus

Document pdf de la DGCCRF

Voir l’article « Danger ou risques des crèmes solaires? » et les cremes solaires protegent-elles du cancer de la peau?

Interview du Dr Christelle COMTE, dermatologue , Paris

protection soleil

On ne repetera jamais assez que les produits solaires ne devraient apparaître qu’en troisieme position dans les conseils de photoprotection, apres l’absence d’exposition entre 11h et 16h et la photoprotection externe (chercher l’ombre, porter des vêtements amples et couvrants… ). Quels conseils pouvez-vous donner pour le choix d’un produit solaire, en fonction du type d’exposition, du type de peau, du phototype…

J’aurais tendance à dire qu’il faut simplifier cette question des indices, afin que la photoprotection soit mieux respectée par tous. (La législation est d’ailleurs en train de changer cela, en instaurant, à la place des indices de protection, 4 grandes catégories: très haute protection, haute protection, protection moyenne, faible protection.) Pour simplifier, et compte-tenu de la quantité réellement appliquée par les patients (nettement inférieure à celle utilisée pour calculer les indices), ainsi que de leur rythme d’application (rarement renouvelé), je préfère toujours recommander un indice maximal (SPF 50) pour tout le monde, en dehors des phototypes foncés (que l’on pourrait qualifier de « méditerranéen » et plus) qui peuvent se contenter de faibles indices de protection. En effet, le but du dermatologue n’est pas d’aider le public à se constituer un beau bronzage, mais à limiter au maximum l’irradiation solaire. Il n’y a jamais aucun inconvénient à appliquer un indice trop fort (à l’exception d’une personne d’origine africaine qui se mettrait un écran total toute l’année et qui pourrait être déficitaire en vitamine D… )

Pour les expositions extrêmes (marins, séjours en bateau, sports d’eau), et surtout chez les hommes, une photoprotection par voie interne peut être associée. La seule association de vitamines qui a fait la preuve de son efficacité (modérée) dans une étude publiée dans une revue scientifique est l’Oenobiol° solaire (NB: pas de conflit d’intérêt). Chez les femmes, il est préférable de déconseiller cette supplémentation orale de manière prolongée en raison d’un risque augmenté de développer un mélanome (HR = 4) (1)

On recommande le plus souvent l’utilisation de filtres minéraux chez les enfants. Quelles en sont les raisons? A partir de quel age peut-on utiliser des filtres chimiques ? Ces produits pénètrent-ils dans l’organisme? Quel est leur inocuité?

 

Ces « filtres » minéraux sont de manière plus précise appelés « écrans minéraux », pour la raison qu’ils ne transforment ou n’absorbent pas de rayonnement, mais se contentent de le réfléchir, à la manière de petits miroirs si vous préférez. Des miroirs dont le diamètre est de l’ordre du micron. Ils sont totalement inertes (ce sont des minéraux: du titane, du zinc… ), ce qui explique leur excellente tolérance et leur utilisation chez les enfants, et évite de les sensibiliser à une molécule chimique (filtre) potentiellement allergisante. Revers de la médaille: leur côté blanc, qui limite leur utilisation chez l’adulte.

Contrairement à ces écrans qui sont des bloqueurs physiques, qui protègent aussi bien des UVA que des UVB, et ne pénètrent pas dans la peau (tant qu’ils ne sont pas trop micronisés), il y a les absorbeurs chimiques (les filtres), qui sont des molécules absorbant spécifiquement dans une longueur d’onde donnée (UVA ou UVB), et qu’il faut souvent associer pour couvrir l’intégralité du spectre solaire. Les filtres chimiques sont des cosmétiques, et à ce titre peuvent s’utiliser à tout âge, et même chez la femme enceinte a priori. Toutefois, certaines questionnements se sont faits jour (en même temps que pour certains autres composants chimiques tels que les parabènes) concernant leur passage transcutané et leur inocuité. Le primum movens en a peut-être été l’observation d’une féminisation de certains poissons par conséquence de l’effet estrogénique de certains filtres solaires qui avaient contaminé l’eau. Chez l’homme, Il a été montré que la plupart de ces filtres ne passent pas la barrière cutanée, à l’exception de la benzophénone-3, que l’on a pu retrouver dans les urines (2). L’absorption dépend également du vecteur utilisé (les solutions alcooliques entrainent une absorption plus importante), et du site sur lequel le produit est appliqué (absorption plus importante sur le visage) (3) .

La relation melanome-crème solaire a fait l’objet de publications diverses. Que sait-on de cette relation aujourd’hui?

Il y a eu beaucoup d’études, mais certaines comportaient des biais évidents qui ont conduit à brouiller les pistes et complexifier un sujet déjà délicat.

En résumé, la suppression, par l’usage de crèmes solaires, du coup de soleil comme « sonnette d’alarme » d’une exposition trop importante, et comme facteur limitant l’exposition ultérieure, a pu être considérée comme une mauvaise chose. Cette constatation a engendré les nouvelles normes imposant un ratio entre les protections UVA et B dans les crèmes solaires : si on protège beaucoup des UVB (coup de soleil), alors il est indispensable de protéger aussi de manière puissante contre les UVA (cancérigènes à forte dose cumulée).

La conclusion de Diffey dans une méta-analyse récente (4) résume assez bien la situation à mon sens: bien que l’on n’ait pas réussi à démontrer que l’usage de crèmes solaires protège du mélanome, il serait irresponsable de ne pas encourager leur utilisation, associée au reste de l’arsenal de photoprotection, pour combattre l’augmentation croissante de l’incidence du mélanome.

De plus en plus de patients recourent aux produits solaires bio. Y a-t-il des études fiables concernant leur efficacité?

Il y a un vrai problème là-dessus, car elles n’ont effectivement pas fait la preuve de leur efficacité. Fabriquer une crème solaire est complexe et technique: il faut trouver des filtres qui couvrent l’ensemble du spectre, y compris les UVA les plus longs, il faut qu’ils soient photostables, rémanents, résistants à l’eau, compatibles ensemble et avec le vecteur, bien tolérés… et il faut que la formulation qui en résulte soit confortable, facilement étalable, transparente… C’est souvent un vrai casse-tête pour les industriels spécialistes de ces questions. Alors quand on voit par exemple une crème solaire bio se revendiquant « très haute protection » et « adaptée aux enfants », en se vantant de ne contenir que des algues, de la myrtille, de l’huile de riz et de l’amande douce, il y a de quoi bondir !!!

Meme question pour les produits solaires qui auraient une efficacité durant toute la journée?

Le seul filtre solaire à revendiquer cette propriété est le Daylong, du laboratoire SPIRIG. Là par contre, une étude sérieuse et prospective leur permet de revendiquer leur efficacité (5). J’ai pu par ailleurs constater dans mon expérience sa fiabilité chez plusieurs de mes patients lupiques ou photosensibles qui l’ont utilisé sans poussée au rythme prescrit (NB : pas de conflit d’intérêt).

Références :

1.Hercberg S et al, Antioxidant supplementation increases the risk of skin cancers in women but not in men, J Nutr. 2007 ;137:2098-105

2.Sarveiya V, Risk S, Benson HA Liquid chromatographic assay for common sunscreen agents: application to in vivo assessment of skin penetration and systemic absorption in human volunteers.J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci. 2004 Apr 25;803(2):225-31

3.(Benson HA, Sarveiya V, Risk S, Roberts MS, Influence of anatomical site and topical formulation on skin penetration of sunscreens.Ther Clin Risk Manag. 2005 Sep;1(3):209-18

4.(Diffey BL, Sunscreens as a preventative measure in melanoma: an evidence-based approach or the precautionary principle?Br J Dermatol. 2009 Nov;161 Suppl 3:25-7.)

5.Ulrich C, Jürgensen JS, Degen A, Hackethal M, Ulrich M, Patel MJ, Eberle J, Terhorst D, Sterry W, Stockfleth E.Prevention of non-melanoma skin cancer in organ transplant patients by regular use of a sunscreen: a 24 months, prospective, case-control study. Br J Dermatol. 2009 Nov;161 Suppl 3:78-84.2010/1/13 )

 

GUERIR DU MELANOME : comment soigner le melanome

Soigner le mélanome

Plan de l’article sur le melanome : Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome / Soins du melanome

Le meilleur élément pronostique du mélanome est sa découverte précoce…. Le médecin va évaluer les facteurs pronostiques qui conditionneront son traitement

Pronostic du mélanome

Le pronostic du melanome est determine par plusieurs elements parmi lesquels on peut citer :

  • L’epaisseur, determinee par les indices de Breslow et de Clark
  • L’ulceration
  • Les signes de regression…

Voir l’article sur le mélanome pour en savoir plus sur les éléments pronostics

J’ai un mélanome, que faire ?

Enlever le mélanome

Dans la très grande majorité des cas, son diagnostic nécessite de l’enlever en totalité et ceci permet d’établir un élément essentiel : la profondeur du melanome malin.

Stades de profondeur du mélanome

En fonction de celle-ci, on décide souvent de reprendre l’ablation, cest-à-dire d’enlever plus largement la cicatrice restante.

Marges d’exérèse selon l’épaisseur de Breslow :

Mélanome in situ = 0,5 cm

0-1 mm = 1 cm

1,01-2 mm = 1-2 cm

2 mm = 2 cm

 

Mélanome de Dubreuilh non invasif : Marge de 1 cm recommandée. En cas d’impossibilité, une marge de 0,5 cm est acceptable (nécessité dun contrôle histologique strict des berges )

Chercher d’autres mélanomes ou des métastases

On cherche ensuite des lésions ailleurs afin de déterminer l’extension du mélanome malin:

Un autre mélanome ou des lésions secondaires par un examen attentif de tout le corps

Souvent, on pratique des examens radiologiques (radiographie, échographie…, recherche de ganglion sentinelle pour les mélanomes de plus de 1mm de Breslow, à discuter en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire)

Et les traiter

On détermine ensuite en fonction de ces données si un traitement complémentaire est nécessaire: nécessité d’enlever un autre mélanome, une lésion secondaire cutanée, ganglionnaire… / décision d’immunothérapie, de chimiothérapie……

En savoir plus sur le traitement du mélanome

Se (faire) surveiller

Un élément essentiel est la surveillance régulière par un médecin et par soi-même qui se fait en général à vie.

Surveillance médicale

Suivi des mélanomes stades IA (T1a) et IB (T1b et T2a)

 

– Un suivi clinique complet (notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires) seul avec 2 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Auto – dépistage d’un nouveau mélanome et à l’autodétection d’une récidive.

– Un rappel des conseils de photo protection.

Suivi des mélanomes de stades IIA (moins de 2mm avec ulcération) et IIB

– Un suivi clinique complet, notamment de tout le tégument et des aires ganglionnaires avec 2 à 4 visites par an pendant 3 ans, puis annuel à vie.

– Autodépistage d’un nouveau mélanome et autodétection d’une récidive. – Le rappel des conseils de photo protection

– Une échographie ganglionnaire de l’aire de drainage tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans. Il n’y a pas d’indication à une autre imagerie en l’absence de point d’appel clinique.

Auto surveillance à vie

Pratiquez l’auto surveillance régulière (recherche de modification de grain de beauté, d’apparition de tache, de boule sur la peau… )

Examinez votre peau une fois par trimestre selon la méthode d’auto-examen cutané suivante (source : HAS 2006) :
Étape 1 : l’examen direct Examiner à l’œil nu les paumes de ses mains et pieds, ses ongles, ses doigts et ses espaces entre les doigts des mains et des pieds, la face avant de ses bras et avant-bras, ses cuisses et ses jambes.
Étape 2 : l’examen avec miroir en pied Se placer devant un miroir en pied vertical et examiner sa peau de haut en bas. Puis tourner vers le miroir le côté gauche puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale.
Étape 3 : l’examen avec miroir à main Pour les zones de peau non accessibles à la vue, s’aider d’un miroir à main. Assis sur un tabouret, élevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l’aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l’aide d’une personne de son entourage.

Points clés :

  • Le mélanome est un cancer de la peau formé à partir des mélanocytes (cellules qui pigmentent la peau)
  • Le facteur pronostique le plus important d’un mélanome est sa découverte précoce
  • En cas de diagnostic de mélanome, le médecin procède généralement à une reprise d’ablation plus au large, un examen de tout le corps et un bilan d’extension. en fonction de ces données, un traitement secondaire peut être proposé (immunothérapie, recherche de ganglion sentinelle, curage, chimiothérapie… )
  • Ensuite, une surveillance régulière est proposée au patient

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

CANCER BASOCELLULAIRE : le carcinome basocellulaire ou baso

Carcinome basocellulaire (baso)

Le cancer basocellulaire ou  » baso  » est de tous les cancers humains le plus fréquent !

Basocellulaire de la tempe

C’est en revanche le cancer dont la mortalité est la plus faible en partie parce qu’il ne donne presque jamais de métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions, les organes… ).

Le risque évolutif du cancer basocellulaire ou  » baso  » est donc principalement local : augmentation de taille (il double tous les ans), ulcération…

Il faut donc prendre en charge rapidement un cancer basocellulaire car plus il s’est développé, plus il est difficile à traiter.

Pourquoi a-t-on un baso?

En France, le nombre de nouveaux cas par an est de 70 personnes pour 100 000 habitants.

Le rôle du soleil

Les effets du soleil sur la peau jouent un rôle majeur dans le déclenchement du baso.

Ainsi il est plus fréquent de rencontrer des basocellulaires sur les peaux claires et dans les zones ensoleillées (en Australie, on dénombre 400 cas pour 100 000 habitants).

De même, 80 % des basocellulaires surviennent sur les zones exposées au soleil, notamment la tête et le cou.

Les expositions solaires intermittentes seraient plus impliquées que l’exposition solaire chronique mais cela est débatu

D’autres causes plus rares :

évolution d’un hamartome verruco-sebacé de Jadasshon

Baso sur naevus de Jadassohn

affections génétiques prédisposant au développement de basos :

le xeroderma pigmentosum,

maladie liée à un déficit autosomique récessif de la réparation de l’ADN,

la naevomatose basocellulaire ou syndrome de Gorlin

lié à des mutations de la voie de signalisation sonic-Hedghog.

Zones de radiothérapie

On peut voir une concentration de basocellulaires sur des anciennes zones de radiodermite

A quoi ressemble un baso?

Le carcinome basocellulaire survient en général sur peau saine, dans la majorité des cas au niveau du visage et du cou mais il peut toucher beaucoup dautres parties du corps, notamment lorsqu’elles ont été exposées au soleil.

Il est parfois difficile à diagnostiquer surtout au début

Basocellulaire au début
Basocellulaire débutant : une petite plaie du nez qui ne guérit pas
Basocellulaire au début : petit bouton un peu translucide

Le basocellulaire peut prendre des formes très différentes, telles que par exemple :

  • Basocellulaire nodulaire,

ressemblant à une perle translucide et rougeatre posée sur la peau

Baso du nez
Basocellulaire nodulaire typique
  • Basocellulaire plan cicatriciel :

groupement de petites perles autour d’une zone centrale blanchâtre, atrophique avec des télangiectasies

  • Basocellulaire ulcéreux :

ulcération chronique ne cicatrisant pas, entourée ou non d’un bourrelet de perles

Baso
Carcinome basocellulaire ulcéreux térébrant du nez
Baso ulcéré ou ulcus rodens
  • Basocellulaire pigmenté ou « tatoué »

Il contient du pigment mélanique, lui donnant par endroits un aspect brun ou noir pouvant ressembler au mélanome

Baso pigmenté ou tatoué
Basocellulaire pigmenté ou tatoué

Diagnostic  en dermatoscopie du baso pigmenté :

Absence complète de signes en faveur de mélanocytes et à fortiori de mélanome

Présence de :

  • Clods bleus : nids ovoides et feuilles d’erable
Structures bleue dans un basocellulaire pigmenté
Clods bleus : basocellulaire
  • Vaisseaux arborescents

    Vaisseaux arborescent : basocellulaire
  • Basocellulaire sclérodermiforme :

plaque indurée, parfois peu visible

Basocellulaire sclerodermiforme
  • Baso superficiel :

surtout sur le tronc. Aspect de plaque rougeatre progressivement extensive

Baso superficiel
Basocellulaire superficiel
Baso superficiel au stade de l’exulcération (au début il s’agit juste d’une plaque rouge)

Il faut donc consulter devant l’apparition de toute tache ou bouton sur la peau, a fortiori s’ils se modifient.

Diagnostic du baso

Le diagnostic du basocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermoscope pour objectiver son impression clinique :il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de basocellulaire

Dermatoscope

Nodulaire ou sclérodermiforme : vaisseaux arborescents

Les vaisseaux arborescents sont très évocateurs de basocellulaire

Vaisseaux arborescent : basocellulaire

Superficiel : vaisseaux « micro-arborescents » dans un désert rouge-blanc

Rarement des vrais vaisseaux arborescents, plutôt des ébauches, au sein de zones sans structure rouge-blanc brillantes, et de multiples petites érosions


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un basocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne (trichoblastome… ) ou maligne (Bowen, spinocellulaire… ) et de quel type de baso il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du basocellulaire

Il est important de traiter correctement le basocellulaire car il peut devenir térébrant et destructeur

Carcinome basocellulaire évolué du nez
Destruction du nez par un basocellulaire

Voir la fiche consacrée au traitement du carcinome basocellulaire

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

CANCER DE LA PEAU : les cancers de la peau

Cancer de la peau

Le cancer de la peau est le cancer humain le plus fréquent. Il n’y a pas un mais des cancers de la peau dont les plus fréquents sont les carcinomes (formés au dépens des kératinocytes, les cellules cutanées), ayant souvent l’allure d’un simple bouton qui pousse, et les mélanomes, (constitués de mélanocytes cancéreux, les cellules pigmentaires de la peau) et ressemblant à des grains de beauté. Leur malignité dépend beaucoup de leur nature (les carcinomes basocellulaires sont généralement les moins agressifs et donnant exceptionnellement des métastases alors que les mélanomes sont beaucoup plus pourvoyeurs de métastases) et du stade auquel ils sont découverts. Comme souvent en cancérologie, le dépistage et la prévention sont donc prépondérants, notamment par la protection solaire. Le traitement du cancer de la peau passe le plus souvent par son ablation chirurgicale, parfois suivie de traitements complémentaires (chimiothérapie, biothérapie, radiothérapie…)

Cancer de la peau

Cet article en vidéo :

Types de cancer de la peau / Causes cancer de la peau / Consequences cancer de la peau / Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Qu’est-ce qu’un cancer de la peau?

La peau est constituée de cellules (kératinocytes, mélanocytes… ), ayant toutes un rôle précis.

Ces cellules se renouvellent, se différencient harmonieusement mais ce processus peut les rendre plus sensible à des modifications de leur ADN (mutations), sous l’effet notamment des rayons solaires.

Habituellement, ces mutations sont réparées par l’organisme (processus de réparation de l’ADN par exemple). Lorsque la cellule cutanée devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation. Elle se met alors à se multiplier de façon anarchique et à aboutir à une masse de cellules appelée tumeur maligne.

Cancers de la peau : qui sont-ils ?


Il existe de nombreux types de cancer de la peau.

Les plus fréquents sont ceux qui sont issus de la cancérisation des kératinocytes (les carcinomes) et des mélanocytes (mélanomes) :

Carcinomes de la peau

Les deux formes les plus fréquentes de carcinome de la peau sont :

Carcinome basocellulaire térébrant du nez

 

Le cancer basocellulaire est un carcinome (cancer des kératinocytes), ainsi nommé car il est issu de la cancérisation des kératinocytes de la base de l’épiderme.

Le cancer basocellulaire est le cancer le plus fréquent chez l’homme, tous types de cancers et tous organes confondus : on estime que sont dépistés en France environ 80 nouveaux cas / 100 000 habitants / an, soit environ 50000 nouveaux cancers basocellulaires/an en France.

Il s’agit d’un cancer de la peau de malignité locale (il ne donne presque jamais de métastases ou de ganglions à distance)

Un autre carcinome (cancer des kératinocytes), ainsi nommé car il est issu de couches plus superficielles de l’épiderme, ou les jonctions entre les cellules ressemblent à des épines.

kerato acantome

Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié

Le cancer spinocellulaire peut avoir pour précurseur la kératose actinique.

La frontière entre la kératose actinique et le cancer de la peau de type spinocellulaire est difficile à définir et certains auteurs considérent la kératose actinique comme un pré- cancer de la peau, alors que d’autres, notamment les anglo-saxons, tendent à la considérer comme un cancer de la peau limité à l’épiderme.

Quoi qu’il en soit, la tendance de la kératose actinique est l’évolution vers un cancer de la peau invasif, le carcinome spinocellulaire ou cancer épidermoide.

Une infiltration (induration) de la base, située dans la peau ou des érosions sont des signes d’évolution en cancer de la peau et le médecin pourra alors pratiquer une biopsie pour distinguer la kératose actinique du cancer de la peau débutant (carcinome spinocellulaire micro infiltrant par exemple).

#cancerdelapeau : Risque de #carcinome épidermoïde cutané en fonction de la catégorie professionnelle…

Posted by Dermatologue on mardi 13 octobre 2015

Le mélanome, la « tumeur noire »

C’est le cancer de la peau issu des mélanocytes, les cellules pigmentaires.

Dans les pays occidentaux, la fréquence du mélanome double tous les dix ans depuis 50 ans et il touche des personnes de plus en plus jeunes (heureusement le mélanome est exceptionnel avant l’ége de 15 ans)! soit environ 5 000 nouveaux cas / an en France.

Le mélanome est souvent ressemblant à un grain de beauté .

Vingt mille personnes meurent chaque année d’un mélanome en Europe. La mortalité du mélanome est corrélée avec son épaisseur. Il est donc tres important de dépister les mélanomes à un stade précoce.

Mélanome de la peau, de type SSM

Pourquoi a-t-on un cancer de la peau ?

Le soleil

Il y a de nombreuses causes possibles au développement du cancer de la peau, mais il faut connaitre le role du soleil (en particulier pour le cancer spinocellulaire et le melanome). La majorité des cancers de la peau surviennent d’ailleurs sur les zones exposées au soleil (visage, cou).

Il ne faut jamais oublier que le soleil est une usine thermonucléaire à fusion qui envoie des rayons électromagnétiques nocifs, dont un grand nombre passe à travers l’atmosphère terrestre.

Les cancers spinocellulaires se développent généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de faéon chronique et prolongée tout au long de leur vie (personnes travaillant à l’extérieuré).
Les carcinomes basocellulaires, se développent quant à eux plutot en cas d’ expositions solaires brutales et répétées, notamment dans l’enfance (voyages dans des pays chauds… )
La protection solaire est donc le meilleur moyen de prévenir les cancers de la peau. Les mélanomes quant à eux ont une relation avec les expositions solaires plus complexe mais globalement il semble que le facteur solaire soit surtout constitué comme pour le cancer basocellulaire par les expositions intermittentes et brutales (vacances et coups de soleil). Le risque de mélanome est 10 fois moins important chez un noir que chez un blanc. Et au sein des blancs, les roux-bloncs sont le plus à risque.

La protection solaire est donc un des seuls éléments préventifs efficaces contre le cancer de la peau. Le vieillissement de la population et les habitudes solaires excessives sont autant de facteurs entrant en ligne de compte dans l’augmentation du nombre de cancer de la peau depuis plusieurs années.

Parmi les autres facteurs favorisants du cancer de la peau, on peut citer :

le phototype clair :

les personnes ayant le plus de risques d’étre atteintes par le cancer de la peau ont la peau claire, les yeux clairs et les cheveux roux ou blonds. Ils ont des difficultés à bronzer et prennent facilement des coups de soleil.

la présence de Grains de beauté

en grand nombre (on estime qu’avoir plus de 50 grains de beauté augmente le risque demélanome ). Le nombre de grains de beauté dépend de l’exposition solaire notamment dans l’enfance et de caractéristiques génétiques (tendance aux grains de beauté dans la famille).

Antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau

De même les antécédents familiaux de mélanomes sont un facteur de risque (on estime qu’environ 10% des mélanomes sont liés à une prédisposition génétique).

Cancer de la peau : quelles conséquences ?

Les cancers de la peau présentent une malignité trés variable en fonction de plusieurs éléments tels que :

La nature même du cancer de la peau

le cancer basocellulaire a par exemple une malignité principalement locale, c’est-à-dire qu’il n’a tendance à se développer qu’à l’endroit de la tumeur et qu’il n’a pas tendance à essaimer dans les ganglions ou les autres organes

La rapidité de diagnostic du cancer de la peau :

plus le cancer de la peau est traité tét, meilleur est son pronostic

La localisation du cancer de la peau :

par exemple, un cancer de la peau situé sur l’oreille ou le nez sera plus difficile à retirer. Certaines zones sont aussi plus à risque de récidive, notamment pour le cancer de la peau de type baso ou spino cellulaire : nez, et zones périorificielles (bouche, oreilles… )

Points clés :

 

  • Les cancers de la peau sont fréquents (le carcinome basocellulaire est le cancer le plus fréquent de l’espece humaine)
  • La majorité des cancers de la peau sont dus au soleil. La protection du soleil est donc un moyen de limiter son risque de cancer de la peau
  • Il faut consulter devant toute lésion cutanée qui apparait ou se modifie


Questions fréquentes

– Je voudrais faire des séances déUV, que me conseillez-vous ?

Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que léOrganisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment dééviter les UV artificiels, arguant que é l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’étre bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés é. De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reéu des UV en cabine !
Ne faites donc pas de séances déUV. Ils ne font que séajouter aux UV naturels que vous recevez déjé.

– J’ai une peau trés claire, les yeux clairs et des cheveux blonds, que me conseillez-vous ?

Le soleil expose au risque de cancers cutanés et de vieillissement précoce de la peau. Les phototypes clairs (peau, yeux et cheveux clairs, présence de téches de rousseur, propension aux coups de soleilé) sont particuliérement sensibles au soleil et doivent faire léobjet déune protection rigoureuse lors de la période estivale (éviter le soleil autant que possible, notamment entre 11h et 16 heures, porter des vétements couvrants et appliquer des crémes solaires sur les zones exposées déindice 30 au minimum toutes les deux heures).

– Quelle est léinfluence du soleil sur la peau ?

Le rayonnement ayant le plus déeffet sur la peau est le rayonnement Ultra-Violet (UV). On distingue trois type déUV dans léordre de leur  » force  » : les UVA, B et C. Les UVC sont arrétés par léatmosphére et nous recevons surtout des UVA et B, méme par temps nuageux (un voile nuageux déaltitude ne bloque que 10% des UV).

Ces UV peuvent avoir des effets positifs sur la peau à faible dose comme par exemple la production de vitamine D (action antirachitique), léaction antidépressive chez certaines personnes ou guérir certaines maladies de la peau.

Mais les UV délivrés par le soleil abément aussi la peau et la font vieillir prématurément. Nous avons des systémes de défense luttant contre ces effets néfastes, mais ils sont débordés par une exposition trop intense ou fréquente. On voit ainsi augmenter les rides et les risques de cancers de la peau.

Il faut donc savoir modérer ses expositions solaires et savoir que la vie courante (travailler, faire des coursesé) dans un pays ensoleillé est déjé considérée comme une forte exposition.

– Faut-il protéger les enfants? Le soleil leur fait synthétiser de la vitamine D qui leur est bénéfique…

La peau des enfants est particuliérement sensible au soleil et la peau des enfants « garde en mémoire » les expositions solaires et les coups de soleils reéus pendant l’enfance.

Il est donc impératif de protéger les enfants du soleil. Certains parents pensent que le soleil est bon pour leur enfant et qu’il fait synthétiser de la vitamine D, nécessaire au développement staturo-pondéral de leur enfant. S’il est vrai que le soleil fait synthétiser de la vitamine D, en revanche : – seuls les UVB, prédominant en milieu de journée, sont responsables de la synthése de vitamine D, et il suffit de 5 a 10 minutes d’ensoleillement en milieu de journée pour synthétiser son stock quotidien de vitamine D
 en fait l’enfant n’a pas besoin du soleil pour assurer ses stocks de vitamine D : l’alimentation et la supplémentation en vitamine D effectuée par les médecins y suffit
Protéger les enfants du soleil : 
Les conseils de protection solaire classiques sont bien évidemment recommandés pour les enfants, mais il est important de renforcer la protection solaire des enfants par rapport aux adultes :

  • Eviter l’exposition directe de la peau des enfants et des bébés au soleil
    Il est important d’éviter autant que possible toute exposition au soleil pour les enfants et pour les bébés. La peau d’un bébé n’a jamais vu le soleil et elle devrait le voir le pus tard possible! La peau de l’enfant est particuliérement fragile au soleil et il convient donc de l’exposer le moins possible, notamment entre 11 et 16h l’été

  • Mettez les à l’ombre !
    Essayez de privilégier les zones ombragées pour laisser jouer les enfants et placez votre bébé à l’ombre.

Il faut savoir que l’ombre d’un mur protége mieux que l’ombre d’un arbre ou d’un parasol.

Il existe dorénavant des tentes constituées de tissu « anti-UV » ayant un indice de protection SPF 50 + et des vétements couvrants anti UV en fibres textiles séchant facilement et s’écartant peu lorsqu’elles sont mouillées. Un T-Shirt classique en coton voit ses mailles s’élargir lorsqu’il est mouillé et protége beaucoup moins du soleil). N’oubliez pas le chapeau à large bord et les lunettes de soleil adaptées aux enfants…

– Que faire en cas de coup de soleil ?
Le coup de soleil est une véritable brélure de la peau par le soleil. Cette brélure est le plus souvent du premier degré (rougeur de la peau) voire du second degré (apparition de bulles par décollement de l’épiderme). On ne devrait idéalement jamais avoir de coup de soleil car la brélure et les mutations génétiques qu’il engendre sur les cellules de la peau sont irrémédiables. Or le cancer de la peau est, entre autres, la résultante d’une série de mutations génétiques sur les cellules de la peau. Il est donc prépondérant d’éviter les situations pouvant mener à un coup de soleil : exposition entre 12 et 16h l’été, absence de protection vestimentaire et d’application de créme solaire d’indice supérieur à 30 une demi- heure avant l’exposition, une demi heure aprés le début de l’exposition, ensuite en moyenne toutes les deux heures et aprés chaque bain. Lorsque les dégéts sont faits et que le coup de soleil est apparu, il faut tout d’abord évaluer sa gravité : touche-t-il un enfant, un adulte fragilisé (malade, fatigué… ) ou une personne agée? concerne-t-il une grande surface corporelle ou simplement une zone limitée (seulement les jambes par exemple)? s’accompagne-t-il d’un gonflement important de la peau, voire de bulles? de fiévre, d’un malaise général? Dans ces conditions, il faut consulter un médecin en urgence afin de traiter le coup de soleil de faéon adéquate.
Si le coup de soleil touche un adulte en bonne santé, qu’il est limité en surface et en intensité (simple rougeur), il faut tout d’abord éviter le soleil jusqu’é amélioration compléte de l’état cutané, et ceci pour au moins deux raisons : tout d’abord, ceci permet à la peau de se réparer sans avoir à affronter à nouveau l’agression solaire, et ceci réduit le risque d’apparition de téches solaires. Ensuite, il faut refroidir la peau au moyen par exemple de linges mouillés. Et il faut appliquer plusieurs fois par jour de la créme hydratante afin d’aider la peau à renouveler ses cellules mortes et à recréer une barriére cutanée. Le mieux est de consulter un médecin car ce dernier évaluera la gravité de votre coup de soleil et vous prescrira le plus souvent en cas de coup de soleil modéré des crémes à base de cortisone permettant d’accélérer la disparition de l’inflammation cutanée.

– Je travaille en plein air? comment me protéger?
La lumiére solaire voyage à 300 000 km/sec. Que vous soyez allongé au soleil ou actif, l’ensoleillement est donc le méme! Je vous recommande de travailler si possible à l’ombre, jamais torse-nu et toujours avec un chapeau+lunettes. Couvrez les zones découvertes (mains, visage… ) avec une creme solaire d’indice supérieur ou égal à 30 avant de travailler et pendant les pauses 

– Quéest ce que le capital soleil exactement ?

Le capital soleil est une notion un peu abstraite qui tente d’imager la quantité de rayons ultra-violets que la peau peut recevoir sans trop de dégéts (vieillissement prématuré, cancer de la peau… ). Cette notion est trés variable d’un individu à l’autre en fonction de son type de peau (peau claire ou mate), de ses habitudes solaires (protection solaire, expositions aux heures les plus chaudes, dans des pays tropicaux… ) et de ses antécédents (coups de soleil ou exposition durant l’enfance, antécédents familiaux ou personnels de cancers de la peau… ). Elle correspond globalement aux capacités de réparation de la peau (réparation de l’ADN des cellules cutanées lors des mutations engendrées par les ultra-violets). On ne peut aujourd’hui quantifier ce capital précisément pour un individu, mais on peut prévenir les patients à peau claire, par exemple, qu’ils ont un capital beaucoup plus faible qu’un patient à peau noire, ou un patient ayant de nombreux grains de beauté, voire un antécédent familial de mélanome (cancer de la peau) que son capital soleil est extrémement faible. Malheureusement, aujourd’hui, on en est réduit le plus souvent à constater aprés coup qu’un patient a considérablement entamé ou dépassé son é capital soleil é car apparaissent sur sa peau des taches brunes ou blanches, voire des précancers ou de véritables cancers de la peau. Et l’on constate souvent cela de plus en plus tot dans la vie!

 

Et pour aller plus loin…

Plaquette synoptique sur le carcinome spinocellulaire

Conférence de consensus sur la prise en charge du carcinome basocellulaire

Résumé sur les risques et la détection des cancers de la peau par l’INCA

Vidéos de l’association canadienne de dermatologie, mesgrainsdebeauté et dermatoinfo :


>>> Suite : Le carcinome baso cellulaire

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