« AMPHET », « MET », « SPEED », ‘ICE » : dangers et problèmes liés à l’amphetamine

Problèmes liés à l’amphetamine

amphetamine

Article rédigé avec le DSM

La classe de l’amphétamine ou des substances analogues à l’amphétamine comprend toutes les substances possédant une structure de phényléthylamine substituée, telles que l’amphétamine, la dexamphétamine et la métamphétamine (« speed ») étant de puissants stimulants du système nerveux central avec des effets psychoactifs et sympathomimétiques . Sont aussi incluses les substances qui ont une structure différente mais ont cependant une activité de type amphétaminique telles que le méthylphénidate, et d’autres agents utilisés comme anorexigènes (« coupe-faim »).

Ces substances sont en général prises par voie orale ou intraveineuse, bien que la métamphétamine puisse aussi être prise par voie nasale (« sniffer »).

Une forme très pure de métamphétamine est appelée « ice » à cause de l’aspect de ses cristaux quand on les regarde après agrandissement. Du fait de son excellente pureté et de son point de vaporisation relativement bas, la « glace » peut être fumée pour produire un effet stimulant immédiat et puissant (comme avec le « crack » pour la cocaïne).
En plus des composés synthétiques amphétaminiques, il existe des stimulants naturels d’origine végétale, tels que le khat qui peuvent entraîner un Abus ou une Dépendance.

Contrairement à la cocaïne qui est pratiquement toujours achetée illégalement, les amphétamines et les autres stimulants peuvent être obtenus sur prescription pour le traitement de l’obésité, du Trouble déficit de l’attention/hyperactivité, et de la Narcolepsie.

Les stimulants prescrits ont parfois été détournés vers le marché illégal, souvent dans le contexte de programmes de contrôle du poids. La plupart des effets des amphétamines et des drogues de type amphétaminique sont semblables
à ceux de la cocaïne. Cependant, contrairement à la cocaïne, ces substances n’ont pas d’effet anesthésique local (c.-à-d. pas d’effets sur les canaux ioniques de la membrane) ; de ce fait le risque qu’elles induisent certaines affections médicales générales (p. ex., arythmies cardiaques et convulsions) pourrait être moins élevé. Les effets psychoactifs de la plupart des substances amphétaminiques durent plus longtemps que ceux de la cocaïne, et leurs effets sympathomimétiques périphériques peuvent être plus puissants.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation d’amphetamine

Dépendance amphetaminique

Les modes d’utilisation et l’évolution de la Dépendance à l’amphétamine sont similaires à ceux de la Dépendance à la cocaïne parce que les deux substances sont de puissants stimulants du système nerveux central avec des effets psychoactifs et sympathomimétiques similaires. Cependant, les amphétamines ont une plus longue duréed’action que la cocaïne et sont donc, en général, autoadministrés avec une moindre fréquence quotidienne. Comme pour la Dépendance à la cocaïne, l’usage peut être chronique ou épisodique, avec des déchaînements (« défonces ») ponctués de brève
périodes sans drogue. Un comportement agressif ou violent est associé à la Dépendance à l’amphétamine, spécialement si de fortes doses sont fumées, ingérées ou administrées par voie intraveineuse. Comme avec la cocaïne, une anxiété intense mais transitoire ressemblant à un Trouble panique ou à un Trouble anxiété généralisée, une Schizophrénie, type paranoïde, sont fréquemment rencontrés, spécialement en cas d’utilisation de fortes doses. Une tolérance aux amphétamines se développe et conduit souvent à une augmentation substantielle des doses. Inversement, certains sujets ayant une Dépendance à l’amphétamine développent une sensibilisation qui se caractérise par une augmentation progressive d’un effet avec la répétition des prises. Dans ces cas, de petites doses peuvent produire des effets stimulants marqués et d’autres effets indésirables psychiques ou neurologiques.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons amphetamineisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’amphetamine)

Abus d’amphetamine

Même des sujets dont le mode d’utilisation ne remplit pas les critères de Dépendance peuvent développer de multiples problèmes liés à ces substances. Typiquement, des difficultés légales surviennent en rapport avec le comportement pendant une intoxication par les amphétamines (spécialement un comportement agressif), ou lors de l’obtention de la drogue sur le marché illégal ou encore de la détention ou de l’utilisation de la drogue.
Les sujets présentant un Abus (l’amphétamine commettent parfois des actes illégaux (p. ex., fabrication d’amphétamine, vol) pour obtenir la drogue ; cependant ce comportement est plus habituel chez les patients qui présentent une Dépendance. Les sujets peuvent continuer à utiliser la substance bien qu’ils sachent que la poursuite de l’utilisation conduit à des disputes avec des membres de la famille quand le sujet est
intoxiqué, ou constitue un mauvais exemple pour les enfants ou les autres membres proches de la famille. Quand ces problèmes s’accompagnent de manifestations de tolérance, de sevrage ou d’un comportement compulsif, un diagnostic de Dépendance à l’amphétamine plutôt que celui d’Abus doit être envisagé. Cependant, puisque certains
symptômes de tolérance, de sevrage ou d’utilisation compulsive peuvent survenir chez des sujets atteints d’Abus mais non de Dépendance, il est important de préciser si les critères complets de Dépendance sont remplis.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par l’amphetamine

    • Intoxication amphetamineique

La caractéristique essentielle d’une Intoxication à l’amphétamine est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs qui se développent pendant ou peu après l’utilisation d’amphétamine ou d’une substance apparentée (Critères A et B).
L’Intoxication à l’amphétamine commence, en général, par une sensation de << bien-être » suivie du développement de symptômes tels qu’euphorie avec vigueur accrue, envie d’être en groupe, hyperactivité, fébrilité, hypervigilance,
sensitivité interpersonnelle, envie de parler, anxiété, tension, mise en alerte, idées de grandeur, comportements stéréotypés et répétitifs, colère, bagarre, et altération du jugement. Dans le cas d’une intoxication chronique, il peut y avoir un émoussement affectif, avec de la fatigue ou de la tristesse et un retrait social.

Ces changements psychologiques et comportementaux sont accompagnés par au moins deux des signes ou symptômes suivants : tachycardie ou bradycardie, dilatation pupillaire, augmentation ou diminution de la pression artérielle, transpiration ou frissons, nausées ou vomissements, perte de poids avérée, agitation ou ralentissement psychomoteur, faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique, arythmie cardiaque, confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma (Critère C).

L’intoxication à l’amphétamine, tant aiguë que chronique, est souvent associée à une altération du fonctionnement social ou professionnel.

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).
L’importance et les manifestations des modifications comportementales et physiologiques dépendent de la dose utilisée et des caractéristiques individuelles de la personne utilisant la substance (p. ex., tolérance, taux d’absorption, chronicité de l’utilisation).
Les modifications associées à l’intoxication commencent habituellement dans les minutes (et parfois clans les secondes) qui suivent la prise de la substance, mais peuvent se manifester seulement au bout d’une heure, en fonction de la drogue spécifique et de la voie d’administration,

Critères diagnostiques de l’intoxication à l’amphétamine

A. Utilisation récente d’amphétamine ou d’une substance apparentée
(par exemple, methylphénidate).
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (par exemple : euphorie ou émoussement
affectif ; changement de la sociabilité ; hypervigilance ; sensitivité
interpersonnelle ; anxiété, tension ou colère ; comportements
stéréotypés ; altération du jugement ; altération du fonctionnement
social ou professionnel) qui se sont développés pendant ou peu après
la prise d’amphétamine ou d’une substance apparentée.
C. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après la prise d’amphétamine ou d’une substance apparentée :
(1) tachycardie ou bradycardie
(2) dilatation pupillaire
(3) augmentation ou diminution de la pression artérielle
(4) transpiration ou frissons
(5) nausées ou vomissements
(6) perte de poids avérée
(7) agitation ou ralentissement psychomoteur
(8) faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique,
ou arythmies cardiaques
(9) confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Sevrage amphetaminique

La caractéristique essentielle du Sevrage à l’amphétamine est la présence d’un syndrome de sevrage spécifique qui se développe de quelques heures à quelques jours après l’arrêt (ou la réduction) d’une utilisation massive et prolongée d’amphétamine (Critères A et B).

En général, les symptômes de sevrage sont à l’opposé de ceux observés au cours de l’intoxication. Le syndrome de sevrage est caractérisé par le développement d’une humeur dvsphorique et d’au moins deux (les modifications
physiologiques suivantes : fatigue, rêves intenses et déplaisants, insomnie ou hypersomnie, augmentation de l’appétit, et agitation ou ralentissement psychomoteur.
L’anhédonie et l’appétence pour la drogue peuvent aussi être présents mais ne font pas partie des critères diagnostiques.

Les symptômes causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Des symptômes de sevrage marqués (« crash ») sont souvent notés après un épisode d’utilisation intense de fortes doses (« une défonce »). Ces périodes sont caractérisées par des sensations intenses et désagréables de lassitude et de dépression, qui imposent, en général, plusieurs jours de repos et de récupération. Une perte de poids
se produit communément pendant une utilisation massive de stimulants, alors qu’une augmentation marquée de l’appétit avec un gain rapide de poids est souvent observée durant le sevrage. Les symptômes dépressifs peuvent durer plusieurs jours et peuvent être accompagnés d’idées de suicide. Dans leur immense majorité, les sujets atteints de Dépendance à l’amphétamine ont éprouvé un syndrome de sevrage à l’un ou l’autre des moments de leur vie, et pratiquement tous signalent une tolérance.

Critères diagnostiques du sevrage amphetaminique

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation d’amphétamine (ou d’une substance
apparentée) qui a été massive et prolongée.
B. Humeur dysphorique et au moins deux des changements physiologiques
suivants se développant de quelques heures à quelques jours
après le Critère A :
(1) fatigue
(2) rêves intenses et déplaisants
(3) insomnie ou hypersomnie
(4) augmentation de l’appétit
(5) agitation ou ralentissement psychomoteur
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

    • Delirium par intoxication amphetamineique

    • Delirium du sevrage amphetamineique

  • Démence persistante induite par l’amphetamine

  • Trouble amnésique persistant induit par l’amphetamine

  • Trouble psychotique induit par l’amphetamine

  • Trouble de l’humeur induit par l’amphetamine

  • Trouble anxieux induit par l’amphetamine

  • Dysfonction sexuelle induite par l’amphetamine

  • Trouble du sommeil induit par l’amphetamine

Caractéristiques et troubles associés

L’Intoxication aiguë par l’amphétamine est quelquefois associée à de la confusion, un discours incohérent, des maux de tête, des idées de référence transitoires, et des acouphènes. Lors d’Intoxications sévères par l’amphétamine, le sujet peut présenter une idéation persécutoire, des hallucinations auditives sans perturbations du sensorium
et des hallucinations tactiles (p. ex., fourmillements ou sensation d’avoir des parasites sous la peau). Fréquemment, la personne utilisant la substance reconnaît que ces symptômes sont provoqués par les stimulants. Une colère extrême, avec des menaces ou des passages à l’acte avec comportement agressif, peuvent se produire. Des modifications de l’humeur telles qu’une dépression avec des idées de suicide, une irritabilité, une anhédonie, une labilité émotionnelle, ou des troubles de l’attention ou de la concentration sont habituels, en particulier pendant le sevrage. Une perte de poids, une anémie et d’autres signes de malnutrition, et une altération de l’hygiène personnelle sont souvent notés en cas de Dépendance à l’amphétamine prolongée.

Les Troubles liés à l’amphétamine et les troubles liés à d’autres stimulants sont souvent associés à une Dépendance ou un Abus d’autres substances ; particulièrement celles qui ont des propriétés sédatives (telles que l’alcool ou les benzodiazépines) et qui sont habituellement prises pour réduire les sensations désagréables de fébrilité qui
résultent des effets stimulants des drogues.
L’utilisation intraveineuse d’amphétamine est parfois associée à une Dépendance aux opiacés.

Les résultats des examens complémentaires et de l’examen physique, les troubles mentaux et les affections médicales générales qui sont associées aux Troubles liés à l’amphétamine, sont généralement similaires à ceux qui sont associés aux Troubles liés à la cocaïne. Les tests urinaires pour les substances de cette classe ne restent en général positifs que 1-3 jours, même après une « défonce ». Les effets indésirables pulmonaires sont vus moins souvent qu’avec la cocaïne parce que les substances de cette classe sont inhalés avec une fréquence quotidienne moindre. On attribue à cette classe de substances moins de complications maternelles ou néonatales qu’à la cocaïne. Cette différence peut refléter la plus grande prévalence de l’utilisation de cocaïne plutôt qu’une toxicité plus faible des amphétamines.
Des convulsions, une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), une malnutrition, des blessures
par balle ou arme blanche, des saignements de nez, et des problèmes cardiovasculaires sont souvent rencontrés comme symptômes d’appel chez des sujets ayant des Troubles liés à l’amphétamine. Des antécédents de Troubles des conduites pendant l’enfance, de Personnalité antisociale, et de Trouble déficit de l’attention/hyperactivité,
peuvent être associés au développement ultérieur de Troubles liés à l’amphétamine.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

La Dépendance et l’Abus d’amphétamine se rencontrent dans toutes les couches de la société et sont plus habituels chez les personnes âgées de 18 à 30 ans. L’utilisation intraveineuse est plus courante chez les membres des classes socio-économiques les plus basses avec un rapport hommes-femmes de 3 ou 4 : 1. Le rapport entre hommes et
femmes est plus équilibré chez ceux qui n’utilisent pas la voie intraveineuse.

Prévalence

Les modes d’utilisation des amphétamines dans la population générale diffèrent selon les endroits (p. ex., les taux en sont élevés dans la Californie du Sud) et fluctuent dans de grandes proportions au cours des années. On pense qu’aux États-Unis leur utilisation courante a connu un pic au début des années 80, 25 % des adultes signalant avoir déjà utilisé l’un des produits de cette classe.
En ce qui concerne l’utilisation plus récente, une enquête nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues a rapporté qu’environ 5 % des adultes ont reconnu avoir utilisé des « produits stimulants » pour se sentir « en forme », environ 1 % a reconnu avoir pris des amphétamines au cours des 12 derniers mois et 0,4 au cours du dernier
mois. Chez les patients reconnaissant avoir utilisé au moins une fois clans leur vie des amphétamines, le pic de prévalence se situait entre l’âge de 26 et 34 ans (6 %), alors que chez les sujets ayant pris ce type de produit au cours des douze derniers mois, on le trouvait dans la classe d’âge 18-25 ans (2 %). Dans certaines études, il a même été rapporté des taux d’utilisation plus élevés dans des cohortes de sujets plus jeunes.
Lors d’une enquête menée en 1997 chez des étudiants de licence, il a été rapporté que 16 % d’entre eux avaient déjà utilisé des produits amphétaminiques, et 10 % au cours des douze derniers mois. Il but noter que ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets
étudiés ayant utilisé des amphétamines avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Les taux de Dépendance à l’amphétamine ou d’Abus d’amphétamine sont plus difficiles à établir. Une étude épidémiologique nationale menée aux États-Unis au début des années 1990 a rapporté une prévalence sur la vie entière de 1,5 % pour ces troubles liés à l’utilisation de l’amphétamine, et de 0,14 % au cours des 12 derniers mois

Évolution

Certains sujets qui abusent ou deviennent dépendants des amphétamines ou des amphétaminiques, ont commencé l’utilisation pour contrôler leur poids. D’autres sont entrés en contact avec ces produits par le marché illégal. La Dépendance peut survenir rapidement quand la substance est utilisée par voie intraveineuse ou quand elle est fumée.
L’administration orale conduit, en général, à une progression plus lente vers la Dépendance.
La Dépendance à l’amphétamine est associée à deux modes d’administration : une utilisation épisodique ou une utilisation quotidienne (ou quasi quotidienne).
Dans le mode épisodique, l’utilisation de la substance est séparée par des journées sans utilisation (p. ex., utilisation intense pendant le week-end ou un à quelques jours au cours de la semaine). Les périodes d’utilisation intensive à forte close (souvent appelés « défonces » ou « course à la speed ») sont souvent en rapport avec une utilisation intraveineuse.
Ces « défonces » ne se terminent souvent que quand les ressources en drogue sont épuisées.

Une utilisation quotidienne, chronique, peut impliquer des doses faibles ou fortes, et peut se produire tout au long de la journée ou être limitée à quelques heures. Dans l’utilisation quotidienne chronique, il n’y a pas, habituellement, de grandes fluctuations de closes d’un jour à l’autre, mais il y a souvent une augmentation de la dose avec le temps. L’utilisation chronique de fortes doses devient souvent désagréable du fait de la sensibilisation et de l’émergence d’effets dysphoriques ou d’autres effets négatifs de la drogue. Les quelques données à long terme disponibles indiquent qu’il y a une tendance chez les sujets qui ont été dépendants des amphétamines à diminuer ou à arrêter l’utilisation après 8 à 10 ans. Cela semble résulter du développement d’effets
indésirables mentaux et physiques qui apparaissent en liaison avec une dépendance à long terme. Il n’existe que peu ou pas de données sur l’évolution à long terme de l’Abus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.