BIPOLAIRE : la personne bipolaire

La personne bipolaire

Bipolaire

Article rédigé d’après le DSM

Les Troubles de l’humeur sont des troubles dont la caractéristique principale est une perturbation de l’humeur. L’épisode de dépression peut être accompagné ou associé à un épisode maniaque ou hypomaniaque (trouble bipolaire)

1/ Définition des épisodes maniaque, mixte ou hypomaniaque

1.1/ Épisode maniaque

Caractéristiques

Un Épisode maniaque est défini comme une période nettement délimitée d’élévation de l’humeur ou d’humeur expansive ou irritable.

Cette période de perturbation de l’humeur doit durer au moins une semaine (ou moins si une hospitalisation est nécessaire) (Critère A).

La perturbation de l’humeur doit être accompagnée d’au moins trois des symptômes associés suivants :

augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur,
réduction du besoin de sommeil,
logorrhée,
fuite des idées,
distractibilité,
engagement accru dans des activités orientées vers un but ou agitation psychomotrice,
et engagement excessif dans des activités agréables à potentiel élevé de conséquences dommageables.

Si l’humeur est irritable (plutôt qu’exaltée ou expansive), au moins quatre des symptômes décrits ci-dessus doivent être présents (Critère B).

Les symptômes ne répondent pas aux critères d’un Épisode mixte, caractérisé par la présence à la fois des symptômes d’un Épisode maniaque et d’un Épisode dépressif majeur, survenant presque tous les jours pendant au moins une semaine (Critère C).

La perturbation de l’humeur doit être suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou social ou pour nécessiter une hospitalisation, ou présenter des caractéristiques psychotiques (Critère D).

L’épisode ne doit pas être dû aux effets physiologiques directs d’une substance donnant lieu à abus, d’un médicament, d’autres traitements somatiques de la dépression (p. ex., la sismothérapie ou la photothérapie) ou d’une exposition à une substance toxique. L’épisode ne doit pas non plus être dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale (p. ex., une sclérose en plaques ou une tumeur cérébrale) (Critère E).

L’humeur au cours d’un Épisode maniaque peut être décrite comme euphorique, inhabituellement bonne, gaie ou élevée. Bien que l’humeur du sujet puisse être initialement contagieuse pour un observateur extérieur, elle est reconnue comme excessive par ceux qui connaissent bien la personne. La qualité expansive de l’humeur est caractérisée
par un enthousiasme permanent et non sélectif pour les relations interpersonnelles, sexuelles ou professionnelles. Une personne peut engager spontanément des conversations prolongées avec des inconnus dans des lieux publics, ou un
vendeur peut démarcher au téléphone des inconnus chez eux tôt le matin. Bien quel’élévation de l’humeur soit considérée comme le symptôme le plus typique, le trouble prédominant de l’humeur peut être l’irritabilité, en particulier lorsque la personne est contrariée dans ses désirs. Une labilité de l’humeur (p. ex., l’alternance entre l’euphorie et l’irritabilité) est fréquemment observée.

Il existe typiquement une augmentation de l’estime de soi, pouvant aller d’une confiance aveugle en soi-même à des idées de grandeur caractérisées, parfois franchement délirantes (Critère B1).
Les personnes peuvent donner leur avis sur des sujets pour lesquels ils n’ont aucune compétence particulière (p. ex., comment diriger les Nations Unies). Malgré l’absence de toute expérience ou de talent spécifiques, le sujet
peut commencer à écrire un roman, composer une symphonie, ou chercher à promouvoir une invention irréalisable. Les idées délirantes de grandeur sont courantes (p. ex., avoir une relation privilégiée avec Dieu ou avec une personnalité publique politique, religieuse ou du monde du spectacle).

Il existe presque toujours une réduction du besoin de sommeil (Critère B2).
La personne se réveille plusieurs heures avant son heure habituelle, se sentant pleine d’énergie. Lorsque le trouble du sommeil est sévère, la personne peut rester plusieurs jours sans dormir du tout, sans, pourtant, se sentir fatiguée.

L’expression verbale maniaque est typiquement pressante, bruyante, rapide et difficile à interrompre (Critère B3). La personne peut parler sans interruption, parfois pendant des heures, sans tenir compte du désir des autres de s’exprimer. Le discours est parfois riche en blagues, jeux de mots et cocasseries inadaptées. Le sujet peut
devenir théâtral, avec un maniérisme et des chants spectaculaires. Le choix des mots peut être plus guidé par leur sonorité que par des relations conceptuelles liées au sens (c.-à.-d. associations par assonances). Si l’humeur de la personne est plus irritable qu’expansive, son discours peut être marqué par des plaintes, des commentaires hostiles ou des tirades coléreuses.

La pensée peut s’emballer, souvent à une vitesse telle qu’elle ne peut être énoncée (Critère B4).
Certaines personnes, lors d’un Épisode maniaque, disent avoir l’impression de regarder deux ou trois émissions de télévision en même temps. Il existe souvent une fuite des idées révélée par le flot presque continu d’un discours rapide, avec des changements brusques d’un sujet à un autre. En parlant d’une vente possible d’ordinateurs, un vendeur peut dévier la conversation vers une description très détaillée de l’ histoire des puces informatiques, de la révolution industrielle ou des mathématiques appliquées. Lorsque la fuite des idées est importante, le discours peut devenir désorganisé et incohérent.

La distractibilité (Critère B5) est révélée par l’incapacité à filtrer les stimuli externesnon pertinents (p. ex., la cravate de l’interlocuteur, des bruits ou des conversations de fond, ou des meubles dans la pièce). II peut exister une diminution de la capacité à différencier les pensées pertinentes de pensées seulement partiellement adaptées ou manifestement inadaptées.

L’hyperactivité orientée vers un but implique souvent des projets excessifs et un engagement dans de multiples activités (p. ex., sexuelles, professionnelles, politiques ou religieuses) (Critère B6).
Une augmentation des désirs, des fantasmes, des comportements sexuels est souvent rencontrée. La personne peut s’engager en même temps dans de nombreuses affaires nouvelles et hasardeuses, sans prendre en compte ni les risques apparents ni la nécessité de conclure chaque affaire correctement. La sociabilité est presque toujours accrue (p. ex., renouer avec d’anciennes relations ou téléphoner à des amis ou même à des inconnus à toute heure du jour et de la nuit), sans prendre en considération le caractère intrusif, tyrannique et exigeant de ces relations. Les sujets
déploient souvent une agitation psychomotrice ou expriment leur fébrilité en faisant les cent pas ou en menant plusieurs conversations simultanément (p. ex., au téléphone et de vive voix en même temps). Certaines personnes écrivent des quantités de lettres sur de nombreux sujets différents à des amis, des personnalités publiques ou aux
médias.

L’expansivité, l’optimisme injustifié, les idées de grandeur, et les troubles du jugement conduisent souvent à des engagements imprudents dans des activités agréables telles que des achats extravagants, une conduite automobile dangereuse, des investissements commerciaux insensés, ou un comportement sexuel inhabituel pour le sujet, même si ces activités peuvent avoir des conséquences dommageables (Critère B7).
La personne peut acheter de nombreux articles dont elle n’a pas besoin (p. ex., 20 paires de chaussures ou des pièces (l’antiquité coûteuses), alors qu’elle n’a pas assez d’argent pour les payer. Les comportements sexuels inhabituels peuvent comporter des infidélités ou des aventures sexuelles non sélectionnées avec n’importe qui.

L’altération résultant du trouble doit être suffisamment importante pour altérer nettement le fonctionnement ou pour nécessiter une hospitalisation afin de protéger le sujet des conséquences néfastes de ses troubles du jugement (p. ex., des pertes financières, des activités illégales, une perte (l’emploi, un comportement agressif). Par définition, la présence de caractéristiques psychotiques au cours d’un Épisode maniaque implique une altération marquée du fonctionnement (Critère D).
Des symptômes semblables à ceux rencontrés au cours des Épisodes maniaques peuvent être dus aux effets directs d’un médicament antidépresseur, de la sismothérapie, de la photothérapie ou de traitements prescrits pour d’autres maladies somatiques (p. ex., des corticoïdes). De tels tableaux ne sont pas considérés comme des Épisodes maniaques et ne doivent pas être pris en compte pour le diagnostic de Trouble bipolaire I. Si un sujet présentant un Trouble dépressif récurrent développe des symptômes maniaques à la suite d’un traitement antidépresseur, l’épisode est diagnostiqué comme un Trouble de l’humeur induit par une substance, avec caractéristiques maniaques, et il n’y a pas passage du diagnostic de Trouble dépressif majeur à celui de Trouble bipolaire I. Certaines données suggèrent l’existence d’une <<diathèse », bipolaire chez les sujets développant des épisodes d’allure maniaque à la suite de traitements antidépresseurs somatiques. De tels sujets peuvent avoir un risque accru d’Épisodes maniaques, mixtes ou hypomaniaques ultérieurs sans rapport avec des médicaments ou des traitements somatiques antidépresseurs. Ce problème peut être particulièrement important chez les enfants et les adolescents.

Caractéristiques et troubles associés
Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés.

Souvent, les personnes présentant un Épisode maniaque ne se reconnaissent pas comme malades et refusent toute tentative de traitement. Elles peuvent déménager de manière impulsive, perdant le contact avec leurs proches et ceux qui les aident. Elles peuvent changer d’habillement, de maquillage ou d’apparence physique pour se donner un style sexuellement plus suggestif ou extrêmement extravagant, qui ne correspond pas à leur caractère. Elles peuvent s’engager clans des activités désorganisées ou bizarres (p. ex., la distribution de bonbons, d’argent ou de conseils à des passants inconnus). Le jeu ou des comportements antisociaux peuvent accompagner un Épisode maniaque. Les principes éthiques peuvent être négligés même par des personnes habituellement très consciencieuses (p. ex., un agent de change qui achète et vend des titres de manière inappropriée à l’insu et sans l’autorisation du client ; un scientifique qui s’attribue les découvertes d’un autre). Le sujet peut être hostile et menaçant a l’égard des autres.
Certaines personnes, notamment lorsqu’il existe des caractéristiques psychotiques, peuvent devenir physiquement agressives ou suicidaires. Les conséquences dommageables d’un Épisode maniaque (p. ex., une hospitalisation sous contrainte, des problèmes avec la loi, ou de sérieuses difficultés financières) résultent souvent des troubles du
jugement ou de l’ hyperactivité. Lorsqu’ils sont sortis de leur Épisode maniaque, la plupart des sujets regrettent les comportements qu’ils ont eus lors de l’épisode. Certaines personnes décrivent une perception plus aiguë des odeurs, des sons ou des stimuli visuels (p. ex., les couleurs apparaissant très lumineuses). Lorsque des symptômes
catatoniques (tels que stupeur, mutisme, négativisme ou posture catatonique) sont présents, la spécification « Avec caractéristiques catatoniques » doit être indiquée

L’humeur peut varier rapidement de la colère à la dépression. Les symptômes dépressifs peuvent persister quelques instants, quelques heures, ou plus rarement des jours entiers. Il n’est pas exceptionnel que les symptômes dépressifs et maniaques surviennent simultanément. Si les critères d’un Épisode dépressif majeur et d’un Épisode
maniaque sont nettement présents conjointement tous les jours pendant au moins une semaine, l’épisode est considéré comme un Épisode mixte. Pendant un Épisode maniaque, il existe souvent une augmentation nette de la consommation
d’alcool, qui peut aggraver ou prolonger l’épisode.

Examens complémentaires.

Aucun examen complémentaire n’a pu être retenu comme avant une valeur diagnostique. Cependant, un certain nombre de résultats anormaux a été constaté dans des groupes de sujets souffrant d’un Épisode maniaque par rapport à des sujets témoins. Des anomalies polysomnographiques et une augmentation de la sécrétion du cortisol ont pu être observées au cours d’Épisodes maniaques, ainsi qu’une absence de freinage au test à la dexaméthasone. Des anomalies touchant les neurotransmetteurs (noradrénaline, sérotonine, acétylcholine, dopamine et acide gamma-aminobutyrique) peuvent exister, comme l’ont montré des études portant sur les métabolites des neurotransmetteurs, le fonctionnement des récepteurs, les tests pharmacologiques et les fonctions neuroendocriniennes.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Les aspects culturels évoqués au sujet des Épisodes dépressifs majeurs peuvent l’être également pour les Épisodes maniaques.
Les Épisodes maniaques chez les adolescents ont plus souvent tendance à comporter des caractéristiques psychotiques et peuvent être associés à un absentéisme scolaire, à des comportements antisociaux, à un échec scolaire ou à une utilisation de substances. Une minorité non négligeable d’adolescents semble avoir des antécédents de troubles durables du comportement avant le début d’un Épisode maniaque franc. On ne sait pas si ces
problèmes constituent une forme prodromique prolongée de Trouble bipolaire ou un trouble indépendant.

Evolution

L’âge moyen de survenue d’un premier Épisode maniaque se situe au début de la 3e décennie mais certains cas débutent à l’adolescence et d’autres après l’âge de 50 ans.
Les Épisodes maniaques débutent typiquement de façon soudaine, avec une aggravation symptomatique rapide, en quelques jours. Les Épisodes maniaques font fréquemment suite à des stress psychosociaux. Les épisodes durent habituellement de quelques semaines à plusieurs mois, sont plus brefs et se terminent de façon plus brusque que les Épisodes dépressifs majeurs. Dans de nombreux cas (50-60 %), un Épisode dépressif majeur précède ou suit immédiatement un Épisode maniaque, sans période normothymique intercalée.

Critères diagnostiques

A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée
de façon anormale et persistante, pendant au moins une semaine (ou
toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire).
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur, au moins 3
des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) ont
persisté avec une intensité suffisante :
(1) augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur
(2) réduction du besoin de sommeil (p. ex., le sujet se sent reposé
après seulement 3 heures de sommeil)
(3) plus grande communicabilité que d’habitude ou désir de parler
constamment
(4) fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent
(5) distractibilité (p. ex., l’attention est trop facilement attirée par des
stimulus extérieurs sans importance ou insignifiants)
(6) augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice
(7) engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel
élevé de conséquences dommageables (p. ex., la personne se
lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites
sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux
déraisonnables)
C. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’un Épisode mixte
(voir p. 418).
D. La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entraîner
une altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités
sociales ou des relations interpersonnelles, ou pour nécessiter
l’ hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables
pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques
psychotiques.
E. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs
d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament
ou autre traitement) ou d’une affection médicale générale (p. ex.,
hyperthyroïdie).

1.2/ Épisode mixte

Caractéristiques

Un Épisode mixte est défini comme une période (d’au moins une semaine) au cours de laquelle sont présents à la fois les critères d’un Épisode maniaque et ceux d’un Épisode dépressif majeur, presque tous les jours (Critère A).
Le sujet éprouve des changements d’humeur rapides (tristesse, irritabilité, euphorie) associés aux symptômes d’un Épisode maniaque et d’un Épisode dépressif majeur.
La symptomatologie comprend souvent une agitation, une insomnie, des troubles de l’appétit, des caractéristiques psychotiques et des idées suicidaires.

Le trouble doit être suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social
ou professionnel ou pour nécessiter une hospitalisation, ou il est défini par la présence de caractéristiques psychotiques (Critère B).

Le trouble n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., substance donnant lieu à abus, médicament, ou autre traitement) ou d’une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie) (Critère C).
Des symptômes semblables à ceux rencontrés au cours d’un Épisode mixte peuvent être dus aux effets directs d’un médicament antidépresseur, de la sismothérapie, de la photothérapie ou de traitements prescrits pour d’autres affections médicales générales (p. ex., des corticoïdes). De tels tableaux ne sont pas considérés comme des Épisodes mixtes et ne doivent pas être pris en compte pour le diagnostic de Trouble bipolaire I. Si un sujet souffrant d’un Trouble dépressif majeur récurrent développe une symptomatologie mixte au cours d’un traitement antidépresseur, l’épisode est diagnostiqué comme un Trouble de l’humeur induit par une substance, avec caractéristiques mixtes, et il n’y a pas passage du diagnostic de Trouble dépressif majeur à celui de Trouble bipolaire I. Certaines données suggèrent l’existence d’une « diathèse » bipolaire chez les sujets développant des épisodes d’allure mixte à la suite de traitements antidépresseurs somatiques. De tels sujets peuvent avoir un risque accru d’Épisodes maniaques, mixtes ou hypomaniaques ultérieurs sans rapport avec des médicaments ou des traitements somatiques antidépresseurs. Ce problème peut être particulièrement important chez les enfants et les adolescents.

Caractéristiques et troubles associés
Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés.

Les caractéristiques associées à un Épisode mixte sont les mêmes que pour les Épisodes maniaques et les Épisodes dépressifs majeurs. Les idées ou comportements du sujet peuvent être désorganisés. Les sujets qui présentent un Épisode mixte ont plus souvent tendance à demander de l’aide parce qu’ils éprouvent une dysphorie plus importante qu’au cours d’un Épisode maniaque.

Examens complémentaires.

Les examens complémentaires au cours des Épisodes maniaques n’ont pas fait l’objet d’études suffisantes, même s’il existe à l’heure actuelle des données en faveur de résultats physiologiques et endocriniens similaires à ceux obtenus au cours des Épisodes dépressifs majeurs.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Les aspects culturels évoqués au sujet des Épisodes dépressifs majeurs peuvent l’être également au sujet des Épisodes mixtes. Les Épisodes mixtes semblent plus fréquents chez les sujets jeunes et chez les sujets de plus de 60 ans souffrant de Trouble bipolaire, et pourraient être plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.

Evolution

Les Épisodes mixtes peuvent survenir au cours de l’évolution d’Épisodes maniaques ou d’Épisodes dépressifs majeurs ou peuvent survenir de novo. Un diagnostic de Trouble bipolaire I, Épisode le plus récent maniaque, peut se transformer en diagnostic de Trouble bipolaire I, Épisode le plus récent mixte, pour un sujet ayant présenté des
symptômes maniaques pendant 3 semaines suivis pendant une semaine de symptômes à la fois maniaques et dépressifs. Les Épisodes mixtes peuvent durer de quelques semaines à plusieurs mois et peuvent évoluer vers une diminution ou une disparition des symptômes ou se transformer en un Épisode dépressif majeur. Il est beaucoup plus rare qu’un Épisode mixte évolue vers un Épisode maniaque.

Critères diagnostiques

A. Les critères sont réunis à la fois pour un Épisode maniaque et pour un Épisode dépressif majeur (à l’exception du critère
de durée), et cela presque tous les jours pendant au
moins une semaine.
B. La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entraîner
une altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités
sociales ou des relations interpersonnelles, ou pour nécessiter
l’hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables
pour le sujet ou pour autrui, ou il existe des caractéristiques
psychotiques.
C. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs
d’une substance (p. ex., substance donnant lieu à abus, médicament
ou autre traitement) ou d’une affection médicale générale (p. ex.,
hyperthyroïdie).

1.3/ Épisode hypomaniaque

Caractéristiques

Un Épisode hypomaniaque est défini comme une période nettement délimitée durant laquelle il existe une élévation anormale et persistante de l’humeur ou une humeur expansive ou irritable, pendant au moins 4 jours (Critère A).

Cette période de perturbation de l’humeur doit être accompagnée d’au moins trois des symptômes associés suivants :

  • augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur (non délirantes),
    réduction du besoin de sommeil,
    logorrhée,
    fuite des idées,
    distractibilité,
    engagement accru dans des activités orientées vers un but ou agitation psychomotrice,
    et engagement excessif dans des activités agréables à potentiel élevé de conséquences dommageables

(Critère B).
Si l’humeur est irritable plutôt qu’exaltée ou expansive, au moins quatre des symptômes décrits ci-dessus doivent être présents. La liste des symptômes associés est la même que celle définissant l’Épisode maniaque à l’exception des idées délirantes et des hallucinations qui ne doivent pas être présentes.

Au cours d’un Épisode hypomaniaque, l’humeur doit être clairement différente de l’humeur non dépressive habituelle du sujet, et il doit exister une modification nette du fonctionnement, qui diffère du fonctionnement habituel du sujet (Critère C).

Puisque la modification de l’humeur et du fonctionnement doit être observable par les autres (Critère D), la recherche de ce critère nécessite souvent de s’entretenir avec des tiers (p. ex., des membres de la famille).
Les antécédents rapportés par les informateurs sont particulièrement importants pour ce qui est des adolescents.

Contrairement à l’Épisode maniaque, l’Épisode hypomaniaque n’est pas suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social ou professionnel ou pour nécessiter une hospitalisation, et il n’y a pas de caractéristiques psychotiques (Critère E).
La modification du fonctionnement peut, chez certains sujets, prendre la forme d’une amélioration marquée de l’efficience, des réalisations ou de la créativité. Cependant, chez d’autres, l’hypomanie peut être à l’origine d’une dégradation du fonctionnement social ou professionnel.

La perturbation de l’humeur et les symptômes associés ne doivent pas être dus aux effets physiologiques directs d’une substance donnant lieu à abus, d’un médicament, d’un autre traitement somatique de la dépression (p. ex., sismothérapie ou photothérapie) ou de l’exposition à une substance toxique. L’épisode ne doit pas non plus être
dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale générale (p. ex., une sclérose en plaques ou une tumeur cérébrale) (Critère F).
Des symptômes semblables à ceux rencontrés au cours des Épisodes hypomaniaques peuvent être dus aux effets
directs d’un médicament antidépresseur, de la sismothérapie, de la photothérapie, ou de traitements prescrits pour d’autres affections médicales (p. ex., des corticoïdes). De tels tableaux ne sont pas considérés comme des Épisodes hypomaniaques et ne doivent pas être pris en compte pour le diagnostic de Trouble bipolaire II. Si un sujet souffrant d’un Trouble dépressif majeur récurrent développe des symptômes d’allure hypomaniaque au cours d’un traitement antidépresseur, l’épisode est diagnostiqué comme un Trouble de l’humeur induit par une substance, avec caractéristiques maniaques, et il n’y a pas passage du diagnostic de Trouble dépressif majeur à celui de Trouble
bipolaire II. Certaines données suggèrent l’existence d’une << diathèse » bipolaire chez les sujets développant des épisodes d’allure maniaque ou hypomaniaque à la suite de traitements antidépresseurs somatiques. De tels sujets peuvent avoir un risque accru d’Épisodes maniaques ou hypomaniaques ultérieurs sans rapport avec des médicaments
ou des traitements somatiques antidépresseurs.

L’humeur au cours d’un Épisode hypomaniaque est décrite comme euphorique, inhabituellement bonne, gaie ou élevée. Bien que l’humeur du sujet puisse être contagieuse pour un observateur extérieur, elle est reconnue comme nettement différente de ce qu’elle est habituellement par ceux qui connaissent bien la personne. La qualité expansive de l’humeur est caractérisée par un enthousiasme pour les relations sociales, interpersonnelles ou professionnelles. Bien que l’élévation de l’humeur soit considérée comme le symptôme le plus typique, le trouble de l’humeur peut être une irritabilité ou peut alterner entre l’euphorie et l’irritabilité.

Il existe typiquement une augmentation de l’estime de soi qui correspond habituellement à une confiance aveugle en soi même plutôt qu’à des idées de grandeur (Critère B1).

Il existe très souvent une diminution du besoin de sommeil (Critère B2) ; la personne se réveille avant son heure
habituelle avec une énergie augmentée. L’expression verbale d’un sujet en Épisode hypomaniaque est souvent un peu plus bruyante et rapide qu’à l’habitude, mais elle n’est pas. typiquement, difficile à interrompre.

Elle peut être riche en blagues, calembours, jeux de mots et propos inappropriés (Critère B3).

La fuite des idées est rare et, si elle est présente, elle ne persiste que sur de très brèves périodes (Critère B4).

La distractibilité est fréquente, comme en témoignent les changements rapides de discours ou d’activité en réponse à des stimuli externes variés et non pertinents (Critère B5).

L’augmentation de l’activité dirigée vers un but peut impliquer des projets ou l’engagement dans de nombreuses activités (Critère B6).
Celles-ci sont souvent créatives et productives (p. ex., écrire une lettre à un éditeur ou ranger de la paperasserie).

La sociabilité est en général augmentée, et il peut exister une augmentation de l’activité sexuelle. Des comportements impulsifs peuvent se rencontrer, comme des achats extravagants, une conduite ‘automobile dangereuse ou des investissements commerciaux déraisonnables (Critère B7).
Cependant, ces activités sont en général organisées, ne sont pas bizarres, et n’entraînent pas l’altération du fonctionnement, caractéristique de l’Épisode maniaque.

Caractéristiques et troubles associés

Les caractéristiques associées d’un Épisode hypomaniaque sont similaires a celles d’un Épisode maniaque. L’humeur peut aussi être caractérisée comme dysphorique si l’irritabilité ou les symptômes dépressifs sont plus au premier plan que l’euphorie dans la présentation clinique.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Les aspects culturels évoqués au sujet des Épisodes dépressifs majeurs peuvent l’être également au sujet des Épisodes hypomaniaques. Chez les sujets les plus jeunes (p. ex., les adolescents), les Épisodes hypomaniaques peuvent s’accompagner d’un absentéisme scolaire, de comportements antisociaux, d’un échec scolaire ou d’une
consommation de substances.

Evolution

Un Épisode hypomaniaque débute typiquement de manière soudaine, avec une aggravation rapide des symptômes sur un jour ou deux. Les épisodes peuvent durer de plusieurs semaines à plusieurs mois et sont habituellement d’apparition plus soudaine et de durée plus courte que les Épisodes dépressifs majeurs. Dans de nombreux cas, l’Épisode hypomaniaque peut être précédé ou suivi d’un Épisode dépressif majeur. Les études suggèrent que 5 à 15 % des sujets présentant une hypomanie développent ultérieurement un Épisode maniaque.

Critères diagnostiques

A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée
de façon persistante, expansive ou irritable, clairement différente de
l’humeur non dépressive habituelle, et ce tous les jours pendant au
moins 4 jours.
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur, au moins 3
des symptômes suivants (quatre si l’humeur est seulement irritable)
ont persisté avec une intensité significative :
(1) augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur
(2) réduction du besoin de sommeil (p. ex., le sujet se sent reposé
après seulement 3 heures de sommeil)
(3) plus grande communicabilité que d’habitude ou désir de parler
constamment
(4) fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent
(5) distractibilité (p. ex., l’attention est trop facilement attirée par des
stimulus extérieurs sans importance ou insignifiants)
(6) augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice
(7) engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel
élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se
lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites
sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux
déraisonnables)
C. L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement,
qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique.
D. La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement
sont manifestes pour les autres.
E. La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner une altération
marquée du fonctionnement professionnel ou social, ou pour
nécessiter l’hospitalisation, et il n’existe pas de caractéristiques
psychotiques.
F. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs
d’une substance (p. ex., substance donnant lieu à abus, médicament,
ou autre traitement) ou d’une affection médicale générale (p. ex.,
hyperthyroïdie).

2/ Les troubles bipolaires

Ils regroupent le Trouble bipolaire I, le Trouble bipolaire II, la Cyclothymie et le Trouble bipolaire non spécifié.

Il existe six séries de critères distincts pour le Trouble bipolaire I :

Épisode maniaque isolé,
Épisode le plus récent hypomaniaque,
Épisode le plus récent maniaque,
Épisode le plus récent mixte,
Épisode le plus récent dépressif,
et Épisode le plus récent non spécifié

Le diagnostic de Trouble bipolaire 1, Épisode maniaque isolé, est utilisé chez les sujets présentant un premier Épisode maniaque. Les autres séries de critères sont utilisées pour préciser la nature de l’épisode actuel (ou du plus récent), chez des sujets ayant eu des troubles de l’humeur récurrents.

2.1/ Trouble bipolaire I

Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes maniaques ou mixtes habituellement accompagnés d’Épisodes dépressifs majeurs.

Caractéristiques

Le Trouble bipolaire I est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs Épisodes maniaques ou Épisodes mixtes . Les sujets ont souvent également présenté un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs. Des épisodes de Troubles de l’humeur induits par une substance (dus aux effets directs d’un médicament, d’un autre traitement somatique de la dépression, d’une substance donnant lieu à abus, ou de l’exposition à une substance toxique) ou de Troubles de l’humeur dus à une affection médicale générale ne sont pas pris en compte pour le diagnostic de Trouble bipolaire I. De plus, les épisodes ne sont pas mieux expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés à une Schizophrénie, à un Trouble schizophréniforme, à un Trouble délirant ou à un Trouble psychotique non spécifié.

La récurrence est définie soit par une inversion de la polarité de l’épisode soit par un intervalle d’au moins 2 mois sans symptômes maniaques entre les épisodes. Une inversion de la polarité est définie par l’évolution d’un Épisode dépressif majeur vers un Épisode maniaque, ou l’évolution d’un Épisode maniaque vers un Épisode dépressif majeur. En revanche, un Épisode hypomaniaque évoluant vers un Épisode maniaque ou vers un Épisode mixte, ou un
Épisode maniaque évoluant vers un Épisode mixte (ou vice versa), est considéré comme un et un seul épisode. Pour un Trouble bipolaire I récurrent, la nature de l’épisode actuel (ou de l’épisode le plus récent) peut être précisée (Épisode le plus récent hypomaniaque, Épisode le plus récent maniaque, Épisode le plus récent mixte, Épisode le
plus récent dépressif, Épisode le plus récent non spécifié).

Caractéristiques et troubles associés
Caractéristiques et troubles mentaux associés.

Un décès par suicide survient chez 10 à 15 % des sujets présentant un Trouble bipolaire I. Des idées suicidaires ou des tentatives de suicide ont plus de risques de survenir lorsque le sujet présente un état dépressif ou mixte. Des sévices sur un enfant ou sur une épouse, ou d’autres comportements violents, peuvent survenir au cours d’un Épisode maniaque sévère ou au cours d’épisodes avec caractéristiques psychotiques. Les autres problèmes associés comprennent l’absentéisme scolaire, l’échec scolaire, l’échec professionnel, le divorce, ou des comportements antisociaux épisodiques. Le Trouble bipolaire est associé avec des Troubles liés à l’utilisation d’alcool Ou d’autres substances chez beaucoup de sujets. Les sujets dont le Trouble bipolaire commence le plus tôt ont plus de risques de présenter des antécédents de problèmes actuels liés à l’utilisation d’alcool ou d’autres substances. L’utilisation concomitante d’alcool et d’autres substances est associée avec un nombre accru d’hospitalisations et avec une plus mauvaise évolution de la maladie. Les autres troubles mentaux associés comprennent l’Anorexie mentale, la Boulimie (Bulimia nervosa), le Déficit de l’attention/hyperactivité, le Trouble panique, et la Phobie sociale.

Examens complémentaires.

I1 ne semble pas exister de résultats paracliniques permettant de faire le diagnostic de Trouble bipolaire 1 ou différenciant les Épisodes dépressifs majeurs qui surviennent dans le cadre d’un Trouble bipolaire 1 de ceux qui
surviennent dans le cadre d’un Trouble dépressif majeur ou d’un Trouble bipolaire II.
Les études d’imagerie qui comparent des groupes de sujets présentant un Trouble bipolaire I à des groupes de sujets présentant un Trouble dépressif majeur ou à des sujets sans aucun trouble de l’humeur tendent à montrer des fréquences plus élevées de lésions de l’hémisphère droit, ou de lésions sous-corticales bilatérales ou péri-ventriculaires, chez les sujets présentant un Trouble bipolaire I.

Examen physique et affections médicales générales.

Un premier Épisode maniaque survenant après l’âge de 40 ans doit alerter le clinicien sur l’éventualité d’un
facteur étiologique organique ou d’une consommation de substance. Une hypothyroïdie actuelle ou ancienne ou des examens biologiques en faveur d’un hypofonctionnement thyroïdien léger peuvent être associés à des cycles rapides. De plus, une hyperthyroïdie peut précipiter ou aggraver des symptômes maniaques chez des sujets ayant un Trouble de l’humeur préexistant. Cependant, une hyperythyroïdie chez des sujets sans Trouble de l’humeur préexistant n’engendre pas typiquement de symptômes maniaques.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Il n’a pas été rapporté d’incidence différente du Trouble bipolaire I selon les races ou les ethnies. Certaines données permettent de penser que les cliniciens peuvent avoir tendance à sur-diagnostiquer la Schizophrénie (au détriment du Trouble bipolaire) dans certains groupes ethniques ou chez les sujets jeunes.
Environ 10 à 15 % des adolescents présentant des Épisodes dépressifs majeurs récurrents développent ultérieurement un Trouble bipolaire I. Les Épisodes mixtes semblent plus fréquents chez les adolescents et les adultes jeunes que chez les adultes plus âgés.
Des études épidémiologiques récentes menées aux États-Unis ont indiqué que le Trouble bipolaire I est approximativement aussi fréquent chez les hommes et chez les femmes (à la différence du Trouble dépressif majeur, plus fréquent chez les femmes).
Le sexe semble avoir des liens avec le nombre et le type des Épisodes maniaques ou dépressifs. Chez les hommes, le premier épisode est plus souvent un Épisode maniaque. Chez les femmes, le premier épisode est plus souvent un Épisode dépressif majeur. Chez les hommes, le nombre des Épisodes maniaques est égal ou supérieur au nombre des Épisodes dépressifs majeurs, alors que chez les femmes les Épisodes dépressifs majeurs prédominent. De plus, les cycles rapides sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Certaines données suggèrent que les
symptômes dépressifs ou mixtes au cours des Épisodes maniaques sont plus fréquents chez les femmes également, bien que toutes les études ne soient pas concordantes.
Ainsi, les femmes pourraient être particulièrement à risque vis-à-vis des symptômes dépressifs ou thymiques mixtes. Les femmes présentant un Trouble bipolaire I ont un risque accru de développer ultérieurement des épisodes (souvent psychotiques) dans la période du post-partum. Certaines femmes présentent leur premier épisode dans la période du post-partum. La spécification avec début lors du post-partum doit être utilisée pour indiquer que le début de l’épisode se situe dans les 4 semaines après l’ accouchement. La période prémenstruelle peut être associée à une aggravation d’un Épisode dépressif majeur, maniaque, hypomaniaque ou mixte en cours.

Evolution

L’âge de début moyen est de 20 ans chez les hommes comme chez les femmes. Le Trouble bipolaire I est un trouble récurrent. Plus de 90 % des sujets présentant un premier Épisode maniaque ont ultérieurement d’autres épisodes. Environ 60-70 % des Épisodes maniaques surviennent immédiatement après ou avant un Épisode dépressif
majeur. Les Épisodes maniaques précèdent ou suivent souvent les Épisodes dépressifs majeurs selon des modalités propres à chaque sujet. Le nombre d’épisodes sur la vie (à la fois maniaques et dépressifs majeurs) tend à être plus élevé au cours du Trouble bipolaire I qu’au cours d’un Trouble dépressif majeur, récurrent. Les études effectuées sur l’évolution du Trouble bipolaire I avant l’instauration d’un traitement préventif par le lithium suggèrent une moyenne de 4 épisodes sur 10 ans. L’intervalle entre deux épisodes tend à diminuer avec l’âge du sujet. Il est probable que les modifications du rythme veille-sommeil, telles qu’on les rencontre lors des voyages transméridiens ou lors de privations de sommeil, puissent précipiter ou exacerber un Épisode maniaque, mixte, ou hypomaniaque. Environ 5 à 15 % des sujets présentant un Trouble bipolaire I ont plusieurs (4 ou plus) épisodes thymiques (dépressif majeur, maniaque, mixte, ou hypomaniaque) dans une même année. Si telle est la modalité évolutive, elle doit être indiquée à l’aide de la spécification : avec cycles rapides. Elle est associée
à un pronostic moins favorable.
Bien que la majorité des sujets présentant un Trouble bipolaire I connaisse une réduction symptomatique significative entre les épisodes, certains (20-30 %) continuent à présenter une labilité de l’humeur et d’autres symptômes résiduels. Jusqu’à 60 % connaissent des difficultés chroniques interpersonnelles ou professionnelles entre les épisodes aigus. Des symptômes psychotiques peuvent se développer après des jours ou des semaines d’évolution d’un Épisode initialement maniaque ou mixte sans caractéristiques psychotiques. Lorsqu’un sujet présente des Épisodes maniaques avec caractéristiques psychotiques, les épisodes ultérieurs s’accompagnent souvent de caractéristiques psychotiques. Une guérison incomplète entre les épisodes est plus fréquente lorsque l’épisode en cours s’accompagne de caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur.

Aspects familiaux

Les parents biologiques du premier degré des sujets présentant un Trouble bipolaire I ont des taux de prévalence élevés de Trouble bipolaire I (4-24 %), de Trouble bipolaire II (1-5 %) et de Trouble dépressif majeur (4-24 %). Les sujets ayant des parents biologiques du premier degré présentant des Troubles de l’humeur ont plus de risques
d’avoir un âge de début plus précoce. Les études de jumeaux et d’adoption fournissent des arguments solides en faveur d’une influence génétique dans le Trouble bipolaire I.

Critères diagnostiques
Critères diagnostics du trouble bipolaire I

A. Présence d’un seul Épisode maniaque et aucun antécédent
d’épisode dépressif majeur.
N.-B. La récurrence est définie soit par le changement de polarité dune dépression,
soit par l’existence d’un intervalle d’au moins 2 mois sans symptômes maniaques.
B. L’Épisode maniaque n’est pas mieux expliqué par un Trouble schizoaffectif
et n’est pas surajouté à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme,
un Trouble délirant, ou un Trouble psychotique non spécifié.

 

Critères diagnostiques du Trouble bipolaire I, Episode le plus récent hypomaniaque

A. Épisode hypomaniaque actuel (où l’épisode le plus récent est un
Épisode hypomaniaque.
B. Au moins un antécédent d’Épisode maniaque ou d’Épisode
mixte.
C. I.es symptômes thymiques entraînent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les épisodes thymiques évoqués aux critères A et B ne sont pas mieux
expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme, un Trouble délirant,
ou un Trouble psychotique non spécifié.

 

Critères diagnostiques du Trouble bipolaire I, Episode le plus récent maniaque

A. Épisode maniaque actuel (où l’épisode le plus récent est un Épisode
maniaque)
B. Au moins un antécédent d’Épisode dépressif majeur,
d’Épisode maniaque ou d’Épisode mixte.
C. Les épisodes thymiques évoqués aux critères A et B ne sont pas mieux
expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme, un Trouble délirant,
ou un Trouble psychotique non spécifié.
Si tous les critères sont actuellement remplis pour un
B. Au moins un antécédent «Épisode dépressif majeur>>,
d’Épisode maniaque ou «Épisode mixte>>.
C. Les épisodes thymiques évoqués aux critères A et B ne sont pas mieux
expliqués par un Trouble Schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme , un Trouble délirant,
ou un Trouble psychotique non spécifié.

 

Critères diagnostiques du Trouble bipolaire I, Épisode le plus récent dépressif

A. Épisode dépressif majeur actuel (où l’épisode le plus récent est un
Épisode dépressif majeur)
B. Au moins un antécédent d’Épisode maniaque ou d’Épisode
mixte
C. les épisodes thymiques évoqués aux critères A et B ne sont pas mieux
expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme , un Trouble délirant,
ou un Trouble psychotique non spécifié.

2.2/Trouble bipolaire II (Épisodes dépressifs majeurs récurrents avec Épisodes hypomaniaques)

Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs accompagnés par au moins un Épisode hypomaniaque.

Caractéristiques

Le Trouble bipolaire II est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs Épisodes dépressifs majeurs (Critère A) accompagnés d’au moins un Épisode hypomaniaque (Critère B).
Les Épisodes hypomaniaques ne doivent pas être confondus avec la période euthymique de plusieurs jours qui peut suivre la rémission d’un Épisode dépressif majeur.

L’existence d’un Épisode maniaque ou mixte exclut le diagnostic de Trouble bipolaire II (Critère C).

Des épisodes de Trouble de l’humeur induit par une substance (dus aux effets physiologiques directs d’un médicament ou d’un autre traitementsomatique rie la dépression, d’une substance donnant lieu à abus, ou de l’exposition à une substance toxique) ou de Trouble de l’humeur dû à une affection médicale générale ne sont pas pris en compte pour le diagnostic de Trouble bipolaire II.
De plus, les épisodes ne sont pas mieux expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés à une Schizophrénie, à un Trouble schizophréniforme, à un Trouble délirant ni à un Trouble psychotique non spécifié (Critère D).

Les symptômes doivent être à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants du fonctionnement (Critère E).
Dans certains cas, les symptômes hypomaniaques eux mêmes n’ont pas de retentissement sur le fonctionnement. L’altération du fonctionnement peut alors provenir des Épisodes dépressifs majeurs ou des épisodes thymiques
évoluant de manière imprévisible, et d’un fonctionnement interpersonnel ou professionnel fluctuant et peu fiable.
Les sujets présentant un Trouble bipolaire II peuvent ne pas ressentir les Épisodes hypomaniaques comme pathologiques, bien que les autres puissent être perturbés par le comportement erratique du sujet. Souvent, en particulier lors d’un Épisode dépressif majeur, les sujets ne se souviennent pas des périodes d’hypomanie si leurs amis proches ou leur famille ne le leur rappellent pas. Les informations provenant d’autres informateurs sont souvent très importantes pour établir un diagnostic de Trouble bipolaire II.

Caractéristiques et troubles associés
Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés.

Le risque de mort par suicide (en général au cours d’un Épisode dépressif majeur) est réel, survenant dans environ 10 à 15 % des cas de Trouble bipolaire II. lin absentéisme et un échec scolaire, un échec professionnel ou un divorce peuvent être liés à un Trouble bipolaire II. Les troubles mentaux associés incluent la Dépendance ou l’Abus rie substance, l’Anorexie mentale, la Boulimie, le Déficit de l’attention./hyperactivité, le Trouble panique, la
Phobie sociale, et la Personnalité borderline.

Examens complémentaires.

Il ne semble pas exister de résultats d’examens complémentaires permettant de faire le diagnostic de Trouble bipolaire I ou différenciant les Épisodes dépressifs majeurs qui surviennent dans le cadre d’un Trouble bipolaire II de ceux qui surviennent dans le cadre d’un Trouble dépressif majeur ou d’un Trouble bipolaire I.

Examen physique et affections médicales générales.

Un premier Épisode hypomaniaque survenant après l’âge de 40 ans doit alerter le clinicien sur l’éventualité d’un
facteur étiologique organique ou d’une consommation de substance. Une hypothyroïdie actuelle ou ancienne ou des examens biologiques en faveur d’un hypofonctionnement thyroïdien léger peuvent être associés à des cycles rapides . De plus, une hyperthyroïdie peut précipiter ou aggraver des symptômes maniaques chez des sujets ayant un Trouble de l’humeur préexistant. Cependant, une hyperthyroïdie chez des sujets sans Trouble de l’humeur préexistant n’engendre pas typiquement de symptômes maniaques.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Le Trouble bipolaire II semble plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.
Il semble exister des liens entre le sexe et le nombre et le type des Épisodes hypomaniaques et des Épisodes dépressifs majeurs. Chez les hommes, le nombre des Épisodes hypomaniaques est égal ou supérieur au nombre des Épisodes dépressifs majeurs, alors que chez les femmes les Épisodes dépressifs majeurs prédominent. De plus, les cycles rapides sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Certaines données suggèrent que les symptômes dépressifs ou mixtes au cours des Épisodes hypomaniaques sont plus fréquents chez les femmes également, bien que toutes les études ne soient pas concordantes. Ainsi, les femmes pourraient être particulièrement à risque vis-à-vis des symptômes dépressifs ou thymiques mixtes. Les femmes ayant un Trouble bipolaire II semblent présenter un risque accru de développer des épisodes dans la période suivant immédiatement le post-partum.

Evolution

Environ 60-70 % des Épisodes hypomaniaques au cours du Trouble bipolaire II surviennent immédiatement avant ou après un Épisode dépressif majeur. Les Épisodes hypomaniaques précèdent ou suivent souvent les Épisodes dépressifs majeurs selon une des modalités évolutives propres à chaque sujet. Le nombre d’épisodes sur la vie (à la fois hypomaniaques et dépressifs majeurs) tend à être plus élevé au cours du Trouble bipolaire 11 qu’au cours du Trouble dépressif majeur, récurrent. L’intervalle entre deux épisodes tend à diminuer avec l’âge du sujet. Environ 5 à 15 % des sujets présentant un Trouble bipolaire II ont plusieurs (4 ou plus) épisodes thymiques (dépressif majeur ou hypomaniaque) dans la même année. Un cours évolutif à cycles rapides est associé à un pronostic moins favorable.
Bien que la majorité des sujets présentant un Trouble bipolaire II retrouvent un niveau de fonctionnement complètement normal entre les épisodes, environ 15 % d’entre eux continuent à présenter une labilité de l’humeur et des difficultés relationnelles ou professionnelles. Il n’existe pas rie symptômes psychotiques au cours d’un
Épisode hypomaniaque, et ceux-ci semblent moins fréquents au cours des Épisodes dépressifs majeurs survenant dans le cadre d’un Trouble bipolaire II que dans celui d’un Trouble bipolaire I. Certaines données confirment que les modifications importantes du rythme veille-sommeil, telles qu’on les rencontre au cours des voyages transméridiens
ou ries privations de sommeil, peuvent déclencher ou exacerber les Épisodes hypomaniaques ou les Épisodes dépressifs majeurs. Si un Épisode mixte ou maniaque survient au cours de l’évolution d’un Trouble bipolaire II, le diagnostic doit être modifié pour celui d’un Trouble bipolaire I. Sur 5 ans, environ 5 à 15 % des sujets présentant un Trouble bipolaire II développent un Épisode maniaque.

Aspects familiaux

Certaines études ont montré que les parents biologiques du premier degré des sujets présentant un Trouble bipolaire II ont dus taux de prevalence élevés de Trouble bipolaire Il, de Trouble bipolaire I, et de Trouble dépressif majeur par rapport à la population générale.

Critères diagnostiques

A. Présence (ou antécédent) d’un ou de plusieurs Épisodes dépressifs
majeurs
B. Présence (ou antécédent) d’au moins un Épisode hypomaniaque
C. Il n’a jamais existé d’Épisode maniaque ni d’Épisode
mixte
D. Les symptômes thymiques évoqués aux critères A et B ne sont pas
mieux expliqués par un Trouble schizo-affectif et ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme, un
Trouble délirant, ou un Trouble psychotique non spécifié.
E. Les symptômes entraînent une souffrance cliniquement significative
ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou clans
d’autres domaines importants.

2.3/Le Trouble cyclothymique

Il est caractérisé par de nombreuses périodes d’hypomanie ne répondant pas aux critères d’un Épisode maniaque et de nombreuses périodes dépressives ne remplissant pas les critères d’un Épisode dépressif majeur pendant une période d’au moins deux ans.

Caractéristiques

La caractéristique essentielle d’un Trouble cyclothymique est une évolution chronique et fluctuante de trouble de l’humeur comportant de nombreuses périodes de symptômes hypomaniaques et de nombreuses périodes de symptômes
dépressifs (Critère A).
Les symptômes hypomaniaques sont insuffisants en nombre, en sévérité, en étendue ou en durée pour répondre complètement aux critères d’un Épisode hypomaniaque, et les symptômes dépressifs sont insuffisants en nombre,
en sévérité, en étendue ou en durée pour répondre complètement aux critères d’un Épisode dépressif majeur.

Cependant, il n’est pas nécessaire que les périodes de symptômes hypomaniaques remplissent les critères de durée ou de seuil symptomatique d’un Épisode hypomaniaque. Sur une période de 2 ans (1 an pour les enfants et les adolescents), il n’a existé aucune période de plus de 2 mois libre de tout symptôme (Critère B).

Le diagnostic de Trouble cyclothymique est porté uniquement si les 2 premières années des symptômes cyclothymiques n’ont pas comporté d’Épisode dépressif majeur, maniaque ou mixte (Critère C).
Après la période initiale de 2 ans du Trouble cyclothymique, des Épisodes maniaques ou mixtes peuvent être surajoutés, et dans ce cas les deux diagnostics de Trouble cyclothymique et de Trouble bipolaire I sont posés conjointement.

De même, après la période initiale de 2 ans du Trouble cyclothymique, des Épisodes dépressifs majeurs peuvent être surajoutés, et dans ce cas les deux diagnostics de Trouble cyclothymique et de Trouble bipolaire II sont posés conjointement. On ne fait pas le diagnostic si les modalités des virages de l’humeur correspondent plutôt à un
Trouble Schizo-affectif ou si elles sont surajoutées à un Trouble psychotique, comme une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme, un Trouble délirant ou un Trouble psychotique non spécifié (Critère D), auquel cas les symptômes thymiques sont considérés comme des caractéristiques associées au Trouble psychotique.

La perturbation de l’ humeur ne doit pas non plus être due aux effets physiologiques directs d’une substance
(p. ex., d’une substance donnant lieu à abus ou d’un médicament) ou d’une affection médicale générale (p. ex., une hyperthyroïdie) (Critère E).

Même si certains sujets peuvent avoir un fonctionnement particulièrement bon au cours de certaines périodes
hypomaniaques, la perturbation de l’humeur doit être dans l’ensemble à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants (Critère F).
L’altération du fonctionnement peut être la conséquence des périodes prolongées de changements cycliques et souvent imprévisibles de l’humeur (p. ex., le sujet peut être considéré comme capricieux, lunatique, imprévisible, incohérent ou peu fiable).

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Le Trouble cyclothymique débute souvent tôt dans la vie et est parfois considéré comme reflétant un tempérament prédisposant à d’autres troubles de l’humeur (en particulier les Troubles bipolaires). En population générale, le Trouble cyclothymique semble aussi fréquent chez les hommes que chez les femmes. En milieu clinique, les femmes présentant un Trouble cyclothymique semblent consulter plus fréquemment que les hommes pour demander un traitement.

Evolution

Le Trouble cyclothymique débute habituellement dans l’adolescence ou a l’âge adulte jeune. Un début tardif à l’âge adulte peut faire envisager un Trouble de l’humeur dû à une affection médicale générale comme une sclérose en plaques. Le Trouble cyclothymique a habituellement un début insidieux et une évolution chronique. Le risque de
développer ultérieurement un Trouble bipolaire I ou II est de 15 à 50 %.

Aspects familiaux

Le Trouble dépressif majeur et le Trouble bipolaire 1 ou II semblent plus fréquents chez les parents biologiques du premier degré de sujets présentant un Trouble cyclothymique que dans la population générale. Il pourrait exister également un risque familial accru pour les Troubles liés à une substance. De plus, le Trouble cvclothymique pourrait être plus fréquent chez les parents biologiques du premier degré de sujets présentant un Trouble bipolaire I.

Critères diagnostiques

A. Existence, pendant au moins 2 ans, de nombreuses périodes pendant
lesquelles des symptômes hypomaniaques sont présents
et de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes
dépressifs sont présents sans que soient réunis les critères d’un
Épisode dépressif majeur.
N. -B. : Chez les enfants et les adolescents, la durée doit être d’au moins un an.
B. Durant la période de 2 ans décrite ci-dessus (1 an chez les enfants et
les adolescents), le sujet n’a pas connu de période de plus de 2 mois
consécutifs sans les symptômes décrits au Critère A.
C. Aucun Épisode dépressif majeur, Épisode maniaque
ou mixte n’est survenu au cours des 2 premières
années du trouble.
N.-B. : Après la période initiale de 2 ans (1 an chez les enfants et les adolescents) du
Trouble cyclothymique, il peut exister des Épisodes maniaques ou mixtes (auquel cas
les diagnostics de Trouble bipolaire I et de Trouble cyclothymique peuvent être portés
conjointement) ou des Épisodes dépressifs majeurs (auquel cas les diagnostics de
Trouble bipolaire II et de Trouble cyclothymique peuvent être portés conjointement).
D. Les symptômes thymiques évoqués au Critère A ne sont pas mieux
expliqués par un Trouble schizo-affectif et ils ne sont pas surajoutés
à une Schizophrénie, un Trouble schizophréniforme, un Trouble délirant,
ou un Trouble psychotique non spécifié.
E. Les symptômes thymiques évoqués au Critère A ne sont pas dus aux
effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., une substance
donnant lieu à abus ou un médicament) ou d’une affection médicale
générale (p. ex., une hyperthyroïdie).
F. Les symptômes entraînent une souffrance cliniquement significative
ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans
d’autres domaines importants.

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