CANDIDOSE : les candidoses

Candidose

Les candidoses  de la peau et des muqueuses sont des mycoses dues à des levures du genre Candida.

Candida albicans vus au microscope, sous forme de nombreux blastospores et de filaments pathogenes

Une dizaine de candida sont potentiellement capables de se développer chez l’homme mais c’est candida albicans qui prédomine largement en pratique.

Candida albicans devient pathogène

Candida albicans vit naturellement (commensal ou saprophyte) dans le tube digestif et la muqueuse vaginale au stade d’élément unicellulaire bourgeonnant ou blastospore en petite quantité et en harmonie avec la flore locale des autres micro-organismes mais Candida albicans n’est jamais saprophyte de la peau saine.

Lorsqu’elle devient pathogène, elle passe de son stade de blastopore au stade filamenteux (on dit qu’elle filamente) en deux stades :

Colonisation ou multiplication

Candida albicans se multiplie, toujours sous la forme de blastospores, parce que des conditions locales le lui permettent. A ce stade, c’est le terrain (facteurs favorisants) qu’il faut traiter.

Candidose à proprement parler

Passage de l’état saprophyte à l’état parasitaire. La levure devient filamenteuse et elle est alors capable d’adhérer et d’envahir les muqueuses et la peau. On constate alors les symptômes de la candidose (rougeur, brulure, démangeaisons…). Il faut traiter la candidose et les facteurs favorisants (terrain).

Facteurs favorisant les candidoses

Les candidoses sont des infections opportunistes, c’est-à-dire qu’elles surviennent chez des personnes devenues susceptible à l’infection à cause de facteurs favorisants.

Diabète

C’est le premier facteur de risque que le médecin va chercher notamment en cas de candidose profuse ou récidivante

Macération

Notamment en cas d’atteinte cutanée des plis (aine, interfessier…)

Antibiothérapie

Les antibiotiques à large spectre déséquilibrent la flore naturelle des muqueuses, favorisant la multiplication des candida qui « prennent la place »

Irritation de la muqueuse concernée

Les rapports sexuels répétés ou la suractivité masturbatoire, la sécheresse de la bouche par prise notamment de neuroleptiques

Immunodépression

Qu’elle soit iatrogène (prise d’immunosuppresseurs tels que la cortisone…) ou par maladie (VIH, hypogammaglobulinémie, déficit qualitatif ou quantitatif en polynucléaires neutrophiles ou lymphocytes…)

Les candidoses

Les candidoses cutanées et muqueuses se développent dans cinq sites classiques :

Candidose buccale

muguet, du bébé

Muguet
Muguet

ou de l’adulte (mycose de la bouche de l’adulte)

Candidose de la bouche
Candidose de la bouche

langue rouge ou blanche,

Langue rouge
Langue blanche, candidose

langue noire villeuse,

Langue noire
Langue noire

perlèche (fissure au coin des levres) qui est souvent l’extension à la commissure de la lèvre d’une candidose de la bouche.

Perleche : peau sèche au coin des lèvres
Perleche : peau sèche au coin des lèvres

De même, la candidose buccale peut s’étendre au plan pharyngé et digestif  (œsophagite, gastro-entérite, colite, anite…).

Candidose génitale

Vulvite et candidose vaginale,

Candidose ou mycose vaginale
Candidose ou mycose vaginale

balanite et méatite (mycose du sexe de l’homme).

Candidose de l’homme

Candidose cutanée

Rougeurs de l’aine, rougeurs entre les fesses et sur l’anus,

Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose du pli
Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose du pli

rougeurs sous les seins, rougeurs des aisselles,

erythème fessier des bébés,

on.

Candidose du siège de bébé
Candidose du siège de bébé

En cas de fesses rouges de bébé :

fissures entre les doigts (surtout le 3éme et 4éme espace interdigital)

Candidose entre les doigts
Candidose entre les doigts

Candidose des ongles

Rougeur et gonflement autour de l’ongle puis atteinte secondaire de l’ongle (mycose de l’ongle)

Candida dans l'ongle
Candida dans l’ongle

Diagnostic

Le diagnostic de candidose nécessite souvent un prélèvement permettant l’isolement de candida sous forme filamenteuse

Traitement

1/ Lutter contre les facteurs favorisants et le terrain

Il est nécessaire de lutter contre les facteurs favorisants

Candidose bucco-digestive

Lutte contre la sécheresse buccale, une dyskinésie œsophagienne, une inflammation chronique des muqueuses, une colopathie, un diabète, un traitement par anti-acides

Bains de bouche avec une demi cuilleree a cafe de bicarbonate de sodium dans un petit verre d’eau pour désacidifier la bouche

Candidose génitale

Lutte contre l’acidité des muqueuses chez la femmes, limitation des irritations locales répétées chez l’homme, contrôle d’un diabète.

Candidose cutanée

Lutte contre l’humidité, la macération, les traumatismes chimiques ou mécaniques, traitement d’un diabete et soins d’une candidose muqueuse, digestive ou génitale susceptible de s’étendre à la peau.

Candidose unguéale

Aux facteurs favorisant les candidoses des mains s’ajoutent les traumatismes locaux (manucurie, détergents…).

2/ Traitement local

Savons appropriés

Les savons surgras ou alcalins (savon Hydralin®), la désacidification de l’eau (par le bicarbonate de sodium, sachets d’Hydralin®) utilisés pour la toilette de la peau ou des muqueuses ou les bains de bouche ont un effet apaisant.

En cas de surinfection bactérienne ou de suintement

Si les lésions sont suintantes ou surinfectées, des antiseptiques locaux doux peuvent être utilisés : dérivés iodés (Bétadine® solution dermique, Bétadine® gargarisme-bain de bouche), chlorexidine aqueuse…

Antifongiques

On utilise des antifongiques locaux dont les formes (lait, poudre, creme…) et les temps de traitement doivent être adaptés à la localisation de la candidose.

3/ Traitement par voie orale

Le kétoconazole (Nizoral®) peut être prescrit dans les candidoses buccales et digestives, vaginales, cutanées et unguéales ; il existe sous forme de gélules et de suspension orale.

La surveillance du traitement par Nizoral® comporte une surveillance régulière du bilan hépatique, en pratique avant traitement, au 15e jour, puis toutes les 4 semaines jusqu’à la fin du traitement.

4/ Traitement par zone atteinte

4.1/ Candidose buccale

Voir candidose de la bouche

4.2/ Candidose génitale

4.2.1/ Candidose vaginale

Voir mycose vaginale

4.2.2/ Candidose du sexe de l’homme

Voir mycose du sexe

4.3/ Candidose des plis

Voir rougeurs entre les cuisses, fissures entre les doigts et mycose de la peau

4.4/ Candidose unguéale

Perionyxis a candida
Perionyxis a candida

Voir mycose des ongles

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