BOUTONS VISAGE FEMME : soigner l’acné de la femme (boutons du menton)

Acné de la femme : des boutons en bas du visage chez la femme adulte

Acne -image générée par IA

L’acné de la femme adulte est un problème de plus en plus fréquent chez les femmes. On estime en effet qu’environ 30% des femmes adultes présente de l’acné de la femme!

Que faire en cas de boutons de la femme après l’adolescence?

L’acné de la femme touche les femmes après 25 ans.  Les boutons d’acné sont souvent plus présents sur le bas du visage : menton, autour de la bouche… sur la zone occupée par la barbe chez l’homme. On peut aussi avoir des boutons du dos et du décolleté. Il faut d’abord s’interroger sur une cause hormonale

acné de la femme
Acné autour de la bouche chez la femme

 

Est-ce que le stress provoque de l’acné chez la femme?

Dans l’acné de la femme  apres 25 ans, il existe souvent un role du stress : les femmes ayant de l’acné ont souvent une vie stressante. Le stress provoque la libération de cortisol, une hormone naturelle immunosuppressive et favorisant l’infection des boutons de la peau

La plupart des femmes adultes souffrant d’acné ont un métier « stressant » http://t.co/1jIQqJO3d9

— Dermatologue (@Dermatologue1) 12 Septembre 2015

 

Est-ce que les produits de beauté provoquent de l’acné de la femme?

Parfois, l’utilisation de cosmétiques gras est un facteur aggravant de l’acné : il faut recommander aux patientes de n’utiliser que des cosmétiques « non comédogènes »

Est-ce que les boutons de la femme adulte résultent d’un problème d’hormones?

Les hormones jouent un role majeur dans le déclenchement de l’acné, notamment chez la femme adulte. Le fait qu’il existe un contexte hormonal fréquent explique que l’acné de la femme prédomine sur la zone du visage ou l’impregnation hormonale est la plus importante (celle ou les hommes ont le la barbe) : le bas du visage et notamment les mandibules. Ainsi, dans le cadre de l’acné de la femme, le médecin va chercher des anomalies hormonales :

  1. Des signes d’hyper androgénie (poils au mentons, règles irrégulières, augmentation de la pilosité…)
  2. Un changement récent de contraception (mise en place d’un stérilet aux hormones, changement de pilule…)

1/ Des poils au menton…

Le médecin cherchera aussi des signes d’hyperandrogénisme (excès d’hormones masculines), à savoir l’excès de pilosité sur le corps, perte des cheveux, troubles des règles (arrêt ou irrégularité) et prise de poids. Si de tels signes sont présents, le médecin en recherchera la cause à l’aide d’un dosage d’hormones sexuelles dans le sang : anomalie de la quantité d’hormones masculines dans le sang, détectée par la réalisation d’un bilan sanguin hormonal s’il existe des signes d’hyperandrogénie (pilosité abondante aux zones masculines… ) 

Parfois, un bilan hormonal est nécessaire, notamment si le médecin suspect une hyperandrogénie (augmentation de la pilosité (menton, lèvre supérieure… ), règles irrégulieres, acné… ).

Le bilan hormonal est réalisé le matin à 8 heures, en première partie de cycle, après arrêt de la contraception hormonale depuis au moins deux mois :

  • Testostérone et éventuellement Delta 4 androstènedione, une autre hormone ovarienne
  • 17-OH-progestérone (suivi d’un test au Synacthène* si elle est modérément élevée) et Sulfate de déhydro-épiandrostérone (S-DHA) à la recherche d’un hyperandrogénisme surrénalien

Parfois, on complète le bilan hormonal par une échographie ovarienne endovaginale ou échographie abdominale à la recherche par exemple de kystes sur les ovaires, appelé syndrome des « ovaires polykystiques ».. Mais leur présence demeure rare.

S’il existe une aménorrhée et/ou une galactorrhée sans étiologie médicamenteuse, il faudra demander une prolactinémie.

En cas de suspicion clinique de syndrome de Cushing, il faudra demander un dosage du cortisol plasmatique et surtout du cortisol libre urinaire des 24 heures (FLU).

Le plus souvent l’acné n’est pas associée à des anomalies hormonales. En l’absence d’explication claire par les examens de sang, cette acné de la femme adulte n’a pas d’explication connue à ce jour, même si le rôle des cosmétiques et du stress est évoqué, mais pas encore démontré.

2/ Changement de contraception récent (il y a moins d’un an)

Le changement de contraception est souvent en cause dans l’apparition ou l’aggravation d’une acné de la femme

Parmi ces changements on peut citer :

  • mise en place d’un sterilet hormoné contenant des progestatifs,

Tout ce qu’une femme (ou un professionnel de santé) a besoin de savoir sur les DIU (page mise à jour !) http://t.co/SkIlYp3ghk

— Martin Winckler (@MartinWinckler) 8 Octobre 2015

  • pose d’un implant sous la peau,

Tout (ou presque) ce qu’il faut savoir sur l’implant contraceptif. (Article mis à jour.) http://t.co/sXr4w4M2ya

— Martin Winckler (@MartinWinckler) 13 Octobre 2015

  • patch au norelgestromine,
  • anneau vaginal à l’étonorgestrel,
  • changement de pilule : ce sont les progestatifs contenus dans les pilules qui sont potentiellement acnéigènes : gestodene, desogestrel, norgestrel, levonorgestrel, norgestrienone, norethisterone, lynestrenol… ).

Toute apparition d’acné apres mise en place d’une nouvelle contraception doit encourager à consulter son medecin

Cependant, les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) indiquent que les pilules de 1ère ou 2ème génération sont indiquées en première intention, et celles de 3ème ou 4ème génération en deuxième intention uniquement, compte tenu du risque accru de maladie thromboembolique veineuse.
Si un contraceptif doit être prescrit à une femme présentant de l’acné, il sera recommandé de prescrire :

  1. en première intention : lévonorgestrel qui est plutôt acnéigène… (Adepal*, Trinordiol*, Ludeal*, Minidril*, Optilova*… )
  2. en seconde intention : norgestimate (assimilé 2ème génération) et comportant une AMM (Autorisation de mise sur le marché) pour la contraception chez la femme présentant une acné (Triafemi*, Tricilest *… ).

Il n’est donc pas rare de voir apparaître de l’acné ou s’aggraver une acné préexistante lors de la mise en place d’une contraception chez la femme

Notamment, les pilules recommandées en 1ere intention par la HAS, à base de levonorgestrel, sont souvent en cause

Causes de l’acné de la femme

Les causes de l’acné de la femme sont nombreuses, on peut citer parmi celles-ci :

  1. Les hormones c’est-à-dire fluctuation des taux hormonaux, changement de contraception et sensibilité aux hormones sont des facteurs majeurs de l’acné de la femme.
  2. Les antécédents d’acné dans la famille
  3. Le stress qui provoque la libération de cortisol.
  4. L’utilisation de cosmétiques trop gras
  5. L’alimentation riche en sucres et en acides gras saturés
  6. Le fait de toucher ses boutons, qui provoque leur surinfection voire des plaies en cas de dermatillomanie

Comment soigner l’acné de la femme adulte

Le traitement de l’acné de la femme repose sur deux piliers

  1. Limiter les facteurs favorisants : utiliser des cosmétiques non comédogènes, voir s’il n’y a pas un problème hormonal ou un changement de contraception avant l’apparition des boutons, gérer son stress, manger sainement (l’idéal semble être le régime méditerranéen, ne pas toucher ses boutons…
  2. Traiter les boutons d’acné avec des produits anti acné (voir traitement de l’acné), sachant que la peau des femmes est souvent plus fragile et sensible que celle des adolescents

1/ Limiter les facteurs favorisants chez les femmes

Nous avons vu que l’acné de la femme adulte avait trois causes principales : hormones, stress et cosmétiques trop gras. Il faut donc jouer sur ces trois facteurs

1.1/ Les hormones et l’acné de la femme adulte

  • Traiter un trouble hormonal s’il existe

Le médecin utilise le plus souvent Androcur* pour cela s’il y a une petite anomalie du bilan hormonal

  • Changer de pilule pour l’acné

Nous avons vu que de nombreuses pilules étaient pro acnéigènes.

S’il n’y a pas de contre indication, le médecin utilisera des pilules diminuant l’acné.

Les seules pilules potentiellement anti acnéiques sont à base de :
– Acétate de chlormadinone (Belara )
– Acetate de cyproterone (Diane *, Holgyeme, Evepar*, Minerva… ) : en cas d’hyperandrogénie et/ou d’hirsutisme, en cas de résistance à un traitement dermatologique bien conduit
– Dienogest (Qlaira )
– Drosperinone (Jasmine, Yaz*… )
– Norgestimate (vu au dessus, les recommandations de prescription ne sont qu’en deuxième intention)

1.2/ Utiliser des cosmétiques pas trop gras

On trouve maintenant d’excellents fonds de teint couvrants en poudre ou en texture non grasse : il est donc possible de maquiller son acné sans l’aggraver

1.3/ Limiter le stress… si possible

Apprenez à respirer, vous détendre, vous relaxer…

1.4/ Manger sainement (régime méditerranéen)

Il faut limiter les apports en sucres et aliments à indice glycémique élevé. Voir l’article régime contre l’acné

1.5/ Ne pas toucher ses boutons

La manipulation des boutons provoque leur surinfection. Certaines femmes ont tendance à toucher constamment leurs boutons, à s’excorier la peau, à se manipuler tout le temps les boutons, on appelle cela la dermatillomanie et cela provoque souvent des plaies et des cicatrices d’acné

2/ Traitement de l’acné de la femme

2.1/ Mêmes traitements que pour l’adolescent

Le traitement est souvent long et difficile; il requiert les mêmes produits que pour soigner l’acné de l’adolescent. Ils sont prescrits par le médecin en fonction du type d’acné

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Voir l’article consacré à la façon de soigner l’acné

2.2/ Laser

Un espoir viendrait pour les peaux des femmes tolérant mal les produits utilisés pour les adolescents, du traitement de l’acné au laser

2.3/ Spironolactone

La spironolactone est un diurétique ayant des propriétés anti-androgène par inhibition compétitive avec la dihydrotestostérone. Plusieurs études (dont une francaise) ont déjà montré que la spironolactone pouvait être active à faible dose dans l’acné. Il faut préciser que l’usage de la Spironolactone est hors AMM (donc non remboursé).

Elles est utilisée à la dose de 2 comprimés par jour de 50 ou 75 mg soit 100 à 150 mg/j +de 15j/ mois. Elle peut être proposée notamment chez les femmes qui ont eu un échec à l’isotréinoïne, et en particulier quand il y a beaucoup de lésions inflammatoires. Les effets secondaires sont principalement des troubles des règles,), des crampes, une hypotension, une perte de poids/anorexie et des sensations vertigineuses.

Un essai randomisé multicentrique a inclus 410 femmes de plus de 18 ans (29 ans en moyenne), ayant une acné depuis au moins 6 mois et il a comparé 50 mg de spironolactone par jour, pendant 6 semaines, puis, si la tolérance était bonne, 100 mg/j jusqu’à la semaine 24 contre un placebo. L’amélioration de l’acné est supérieure dans le groupe sous spironolactone, faible au début puis plus forte à 24 semaines avec une bonne tolérance chez plus de 95 % des participantes ont bien toléré le traitement et ont pu passer à la dose de 100 mg/j après 6 semaines.

Attention : une contraception est également recommandée par précaution

 

Questions fréquentes

J’ai des boutons localisés sur le bas du visage. Pourquoi sont-ils uniquement sur cette zone ?

Il existe de nombreuses pathologies dermatologiques susceptibles d’engendrer des boutons sur le bas du visage. Parmi celles-ci, la plus fréquente est probablement l’acné. Cette maladie de peau, très fréquente durant l’adolescence (80% des adolescents en sont atteints), peut perdurer au-delà de l’adolescence, notamment chez la femme. Dans ce cas, il existe souvent un rôle hormonal, même minime, pouvant être incriminé dans la genèse de ce type d’acné. Par conséquent, les lésions prédominent souvent dans la zone équivalant à la barbe chez l’homme : mandibulaire, mentonnière et lèvre supérieure, car il s’agit d’une zone sous forte dépendance hormonale.
Parmi les autres problèmes de peau pouvant engendrer des boutons sur le bas du visage, on peut citer la dermatite périorale, qui comme son nom l’indique prédomine autour de la bouche, mais peut s’étendre bien au-delà. Certains auteurs ont décrit un déclenchement de la dermatite périorale lors de l’utilisation de dentifrice fluoré. La rosacée (complication de la couperose) peut elle aussi avoir une localisation sur le bas du visage (menton notamment). La liste n’est pas exhaustive et seule une consultation médicale vous permettra d’obtenir un diagnostic et un traitement adéquat, d’autant que ces pathologies peuvent être de prise en charge délicate.

En savoir plus

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ECZEMA DU PIED : soigner l’exema des pieds

Eczema des pieds

Cloques qui démangent sur les pieds et les orteils
Cloques qui démangent sur les pieds et les orteils

Pourquoi a t on un eczema du pied ?

L’eczema est une dermatose ayant le plus souvent une origine allergique

Mais il existe aussi au niveau des pieds une dermatose fréquemment pourvoyeuse d’ecezma : la mycose des pieds

Comment reconnaitre l’eczema de pied ?

L’’eczéma des pieds peut se presenter sous plusieurs formes

il s’agit de petites « cloques », un peu comme des gouttes de rosée

C’est cette forme d’eczema qui est souvent liée à la mycose des pieds

  • pulpite fissuraire :

fissures de la pulpe des orteils, assez rare

  • eczema profus des pieds,

lors de l’eczema aux chaussures notamment

A quoi je suis allergique?

En cas de poussées répétées, le médecin vous proposera alors parfois de réaliser des tests appelés tests allergologiques épicutanés, ou epitests oupatch tests. Ils consistent à appliquer dans le dos des sparadraps contenant différents allergènes et de les enlever au bout de 48h : on regarde alors si de l’eczema s’est déclenché sur certaines zones et on en déduit l’allergene concerné.

Mais il est possible d’observer une positivation plus tardive des tests (jusqu’à 7 jours apres la pose des tests) : il faut alors re-consulter le médecin.

Soigner l’eczema des pieds

Le traitement de l’’eczéma des pieds requiert généralement des crèmes cortisonées voire des antihistaminiques (traitement de l’allergie).

Ils sont prescrits par le médecin après confirmation du diagnostic

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Il faut éviter l’allergène éventuellement identifié en cas d’allergie

Si elle existe, la mycose des pieds doit être traitée

Intelligence artificielle en dermatologie

Intelligence artificielle en dermatologie

L’intelligence artificielle a connu un tournant le 30 novembre 2022 avec l’avènement des Large Language Models et des Transformers, permettant de sortir de l' »hiver de l’IA », qui était une période durant laquelle l’IA restait un domaine de recherche dont on parlait, mais qui n’était pas entrée dans nos vies. En quoi cela consiste-t-il et quelles sont ses implications en dermatologie?

Dermatologue et IA
Dermatologie et IA -image générée par IA

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle?

L’intelligence artificielle (IA) est définie comme « la science et l’ingénierie de la fabrication de machines intelligentes, en particulier programmes informatiques intelligents « .

Actuellement, elle se compose de machines reliées en réseaux neuronaux, un peu à l’image des neurones dans le cerveau, transformant une image  en une représentation vectorielle compacte (une série de nombres que l’ordinateur peut facilement traiter) tout en conservant les informations visuelles contenues dans l’image originale. Ces machines sont capable de traiter et d’analyser des millions d’images à grande vitesse, et d’être « auto-apprenantes ».

On peut ainsi poser quelques définitions :

Réseau de neurones. Il s’agit d’une succession d’algorithmes qui reproduisent le fonctionnement des neurones biologiques.

Réseau de neurones convolutif. Il s’agit d’un réseau de neurones particulier bien adapté au traitement d’images.

La dermatologie, au même titre que la radiologie, est particulièrement adaptée à l’analyse d’images par IA.

Ces réseaux de machines auraient d’ailleurs battu des dermatologues dans plusieurs études… La première a été publiée en 2017 dans Nature

Elle a démontré l’intérêt de l’intelligence artificielle en dermatologie et sa pertinence face à plus de 80 dermatologues.

La deuxième est parue en 2018 dans Annals of Oncoloy cette semaine. Une équipe de 58 dermatologues allemands, français et américains ont utilisé un algorithme d’intelligence artificielle Google pour dépister le mélanome et il s’est révélé plus performants que la majorité d’entre eux.

Cependant, certains dermatologues sont plus performants que l’IA dans ces études. L’IA semble donc aujourd’hui plutôt dévolue au dépistage réalisé par des non-spécialistes ou à une aide des dermatologues.

Big Data

Les machines auto apprenantes ont besoin de données pour augmenter leurs performances.

Les dossiers médicaux électroniques fournissent une quantité toujours croissante de données.

Leur quantité est telles que seuls des algorithmes complexes permettent de les analyser, ce que les humains ne peuvent tout simplement plus faire de façon exhaustive.

La question cruciale est le respect de la vie privée dans le traitement des données de santé… On sait depuis longtemps que les sociétés telles que Google ou Facebook font leurs profits en revendant ou en exploitant nos informations (notre géolocalisation, nos échanges écrits, vidéos, photos…). Sommes nous prets à leur livrer ce qui nous reste de plus intime, nos données de santé??

Les perspectives

Bien que les applications d’intelligence artificielle en soient encore aux toutes premières étapes de développement dans le secteur de la santé, leur potentiel est considérable.

Une préoccupation évidente est la possibilité que l’IA empiète sur la pratique des dermatologues. Reste à voir quelle sera la ligne de démarcation entre les recommandations et les décisions cliniques. Une chose qui semble certaine à ce stade est que vous ne pouvez pas vous attendre à utiliser uniquement un ordinateur pour vous dire quoi faire, et il est préférable que le jugement médical incluant une conversation avec le patient soit laissé au médecin traitant.

Applications existantes

SkinVision

Skinvision , fondée en 2011 et basée aux Pays-Bas, affirme que son application mobile utilise l’intelligence artificielle, formée sur une base de données de plus d’un million d’images de lésions cutanées, pour vérifier le risque de cancer des lésions cutanées (grains de beauté) par le biais d’une analyse photo.
Lorsqu’un utilisateur prend une photo d’une lésion via l’application, l’algorithme classe la lésion en tant que risque faible, moyen ou élevé

Il est important de noter que SkinVision fournit une exclusion de responsabilité selon laquelle ses «résultats ne sont « pas des diagnostics ». Cela concerne les résultats de l’application et ceux fournis par les experts médicaux de l’entreprise. SkinVision conseille aux utilisateurs qui ont des problèmes graves de consulter un médecin.

Une étude a été publiée sur l’application SkinVision dans le journal de l’American Telemedicine Association. Elle a révélé que «l’algorithme indiquait une sensibilité de 80% et une spécificité de 78% dans la détection de conditions (pré) malignes» et les chercheurs ont conclu que l’application était moins précise que l’œil clinique du dermatologue» mais qu’elle pouvait néanmoins constituer un outil efficace pour aider les non-dermatologues à différencier les lésions bénignes des lésions malignes.

Skin IO

Lancé en 2008, Skin IO est une application qui utiliserait une technologie d’apprentissage en profondeur pour dépister le cancer de la peau et des maladies de peau via des smartphones.
Dans des délais déterminés, les utilisateurs seront invités à soumettre des photos de suivi afin de suivre toute croissance ou modification potentielle de la peau qui pourrait être symptomatique d’un cancer de la peau ou d’autres maladies de la peau.

MoleScope

Fondée en 2012, la société canadienne MetaOptima affirme que son application MoleScope utilise l’apprentissage automatique de Dermengine pour analyser et suivre les changements et les développements des grains de beauté sur la peau. Le site Web de la société suggère que l’appareil peut aider à la détection précoce de certaines affections cutanées graves telles que le mélanome. Les utilisateurs activent l’application en connectant l’appareil MoleScope à leur smartphone afin d’en faire la dermatoscopie

Skin Image Search

Cette interface de chez FirstDerm aide au diagnostic de maladies de peaux sur photos cliniques

Ypsono

Ypsono est une interface d’analyse d’images dermoscopiques par l’université de Vienne

HelloAva

Créée en 2016, HelloAva affirme que son chatbot appelé AVA utilise l’IA pour évaluer le type de peau des utilisateurs et recommander des produits de soin cosmétiques.

Proven beauty

Lancée en 2017, PROVEN Beauty affirme s’appuyer sur l’apprentissage automatique pour développer des produits cosmétiques de soin de la peau.

Y en-a-t’il d’autres?

Oui et cet éventail d’application n’est pas exhaustif mais il n’y a pas vraiment d’intérêt à celà car l’arrivée de modèles très puissants en 2022 a rebattu les cartes.

L’intelligence artificielle est capable de m’aider à apporter des soins conformes aux données actuelles de la Science, tel que cela est préconisé par le Code de Déontologie. Sa puissance lui permet en effet de prendre connaissance de la littérature scientifique mondiale et d’en extraire des données.

L’intelligence artificielle générative peut répondre à des questions de façon pertinente et aider au diagnostic ou à la prise de décision thérapeutique.

J’ai décidé d’utiliser ces outils révolutionnaires qui ont démocratisé l’IA pour appuyer mes diagnostics et vérifier mes décisions thérapeutiques, afin d’en faire profiter mes patients, tout en supervisant ce qui m’est proposé par les machines car je pense que -pour l’instant-, l’expertise humaine a le dernier mot.

RDV RAPIDE EN VISIO AVEC LE DERMATOLOGUE : prendre rdv de téléconsultation avec mon dermatologue

Dermatologue et IA
Image générée par IA

ERYTHEME PIGMENTE FIXE : l’erytheme pigmente fixe

Erytheme pigmenté fixe

Erytheme pigmenté fixe
Erytheme pigmenté fixe

Cause

Toxidermie (réaction cutanée médicamenteuse) survenant environ 1 à 3 semaines apres la prise d’un médicament (AINS, Sulfamides, cyclines, barbituriques, aspirine… )

Le délai d’apparition entre la prise du médicament et le début de l’éruption est de moins de 48 heures et souvent de quelques heures, lorsqu’il s’agit d’une récidive.

Signes de la maladie

L’érythème pigmenté fixe est une éruption de quelques plaques rouges arrondies récidivant au même endroit (d’où le terme fixe) laissant une pigmentation résiduelle secondaire et séquellaire(moins fréquente chez les phototypes clair). En anglais, on parle de Fixed Drug Eruption.

Les plaques sont parfois vésiculeuses ou bulleuses, et s’accompagnent parfois de brûlures.
Muqueuse génitale++, mains…
Une atteinte génitale isolée est souvent due aux cyclines, une atteinte du tronc et des membres sans atteinte muqueuse aux antalgiques, et une atteinte généralisée aux anticonvulsivants (phénytoïne). Les sulfamides anti-bactériens sont souvent responsables d’une atteinte des lèvres.

Evolution

L’évolution est régressive en quelques jours, avec apparition ou aggravation de la pigmentation résiduelle. À chaque récidive, de nouvelles plaques peuvent apparaître.

Erytheme pigmenté fixe au stade inflammatoire
Erytheme pigmenté fixe au stade inflammatoire

Examens complémentaires

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : proche du Lyell et du Stevens Johnson, nécroses kératinocytaires avec une dermatite de l’interface (vacuolisation de la basale, bulle sous-épidermique, œdème dermique), infiltrat à cellules mononucléées et périvaculaires modéré.

La confirmation du diagnostic peut être obtenue par la réalisation de patch-tests en peau antérieurement lésée

Traitement

De la cause : éviction du médicament responsable et remise d’un certificat de contre indication au médicament

En cas de forme bulleuse de + de 10% du corps, hospitalisation

AOUTATS : piqures d’aoutat

Aoutats

Les aoûtats sont surtout actifs en été, d’où leur nom. Ils provoquent des piqures d’insectes avec boutons rouges qui démangent.

Il s’agit de minuscules arthropodes présents dans les jardins se nourrissant de lymphe et de débris tissulaires pendant 3 jours provoquant de gros boutons rouges qui démangent beaucoup.

Diagnostic

Ils pénètrent dans la peau lorsqu’ils rencontrent un obstacle vestimentaire (ceinture) ou à la faveur de la chaleur d’un pli

On trouve donc préférentiellement les boutons dans les plis des genoux, de l’aine, sous la ceinture…

Traitement

Préventif

Porter des vetements couvrants, si possible enduits de permethrine

Appliquer des repulsifs sur la peau

Curatif

Dermocorticoides et crème au crotamiton (Eurax) prescrits par le médecin
Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

MILIAN : atrophie blanche de Milian

Atrophie blanche de Milian


L’atrophie blanche est la traduction clinique d’une ischémie cutanée par occlusion localisée des petits vaisseaux du derme superficiel

Causes

L’atrophie blanche se rencontre dans plusieurs circonstances :

  • syndrome post-thrombotique : insuffisance veineuse à l’échodoppler
  • anomalie acquise (anticorps anticardiolipines) ou constitutionnelle de la coagulation (déficits classiques en antithrombine III, en protéine C et en protéine S, mutation du facteur V Leiden et mutation du gène de la prothrombin
  • idiopathique succédant à des ulceres
  • maladies systémiques (lupus, sclérodermie…)

Diagnostic

Taches blanches avasculaires, scléreuses. Possibilité d’ulcération

  1. Lésions initiales formées de papules et de macules purpuriques, douloureuses et récidivantes, faisant place à une nécrose superficielle avec ulcération

  2. Évolution secondaire vers une zone d’atrophie blanche avec, en périphérie, télangiectasies et hyperpigmentation

  3. Localisation des lésions aux extrémités des membres inférieurs

  4. Absence d’affection associée susceptible d’engendrer une atrophie blanche

Examens complémentaires

Echodoppler,

Bilan auto immun et de coagulation

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : présence de dépôts de fibrine dans les vaisseaux du derme superficiel sans infiltrat inflammatoire ni fragmentation nucléaire

Traitement

Le traitement est surtout celui de la cause

  • secondaire à un syndrome post-thrombotique: contention veineuse et protection du revêtement cutané en raison du risque d’ulcération au moindre traumatisme local.

  • idiopathique, anti-agrégants plaquettaires et héparines de bas poids moléculaire ?

BOTRIOMYCOME : le granulome pyogénique ou bourgeon charnu

Botriomycome

Le botriomycome, ou granulome pyogénique, est une tumeur vasculaire inflammatoire bénigne de la peau ou des muqueuses, souvent secondaire à un petit traumatisme.

Il s’agit d’une tumeur bénigne, angiomateuse, mais n’ayant pas de tendance à la régression spontanée rapide.

La cause exacte est inconnue. Une origine infectieuse a été évoquée (papillomavirus) mais pas prouvée.

Diagnostic

Il se présente comme une petite boule rouge, luisante, indolore, qui grossit progressivement en une à trois semaines pour atteindre 0,5 à 2 cm de diamètre. C’est une petite tumeur vasculaire d’apparition rapide, le plus souvent sur les extremités, apres traumatisme ou piqure

Il peut être pédiculé, épidermisé, érodé et saignotant, croûteux, noirâtre…

Zones de prédilection : les joues, les lèvres ou les doigts+++.

Peut survenir à tout âge mais plus fréquemment chez les enfants de moins de 5 ans.

Au cours de la grossesse: sur les gencives

Il est favorisé par certains traitements systémiques : isotrétinoïne, inhibiteurs de protéases.

Examens complémentaires

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : prolifération de capillaires dans un stroma plus ou moins œdémateux infiltré de cellules inflammatoires, en particulier de polynucléaires neutrophiles

Traitement

Chez l’enfant, cryothérapie (une ou plusieurs séances) et, en cas d’échec, exérèse chirurgicale, electrocoagulation ou par laser.

Chez l’adulte, il est traité par chirurgie préférentiellement mais les autres techniques peuvent etre tentées.

En cas de rechute, l’exérèse chirurgicale est préférable.

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ROUGEURS QUI GRATTENT SUR LE PENIS : tache rouge du gland, de la verge…

Rougeur et tache rouge sur le sexe (gland, verge… )

Candidose du gland et du sexe de l'homme
Candidose du gland et du sexe de l’homme

Il est toujours angoissant de se découvrir des rougeurs sur le sexe, que ce soit le gland, le prépuce, le corps de la verge, le pénis ou les bourses chez l’homme, la vulve ou le pubis chez la femme.

Les causes en sont variées :

Infection sur le sexe : mycose, bactérie, virus, parasite

Cancer du sexe

Maladie de peau : eczema, psoriasis…

Irritation du sexe

etc.

Vous avez des rougeurs sur le sexe, ceci nécessite une consultation médicale

Besoin de l’avis d’un spécialiste? d’un traitement? délais de rdv chez un dermatologue trop long? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue
Le médecin va tout d’abord demander vos antécédents ( les maladies ou interventions chirurgicales que vous avez subies, les traitements que vous prenez).
Ensuite il fera le point avec vous sur les problèmes que vous présentez (date de début, durée, signes d’accompagnement… )

Il peut par exemple vous poser ces questions :

  • Y a-t-il des demangeaisons?
  • Une odeur poisson?
  • Des plaies? des cloques?
  • Avez-vous des antécédents de psoriasis?
  • Avez-vous eu des rapports non protgés?
  • Pratiquez-vous un sport? l’onanisme?
  • Votre prépuce est-il long et recouvrant?…

Et il vous examinera, parfois au besoin d’une lampe grossissante. Si vous voyez un dermatologue, ce dernier peut utiliser un dermoscope (sorte de loupe posée à même la peau) et il pourra vous proposer de prendre en photo vos lésions. Il fera le point avec vous d’une possible contagiosité de ces boutons et le cas échéant, vous proposera d’examiner voire de traiter votre ou vos partenaires
Il pourra aussi utiliser de l’acide acétique dilué à 5% (principe actif du vinaigre blanc) et le badigeonner sur le gland et le prépuce. Cela est indolore
RDV RAPIDE DE VISIO AVEC LE DERMATOLOGUE, prenez rdv de téléconsultation avec le dermatologue
Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de rougeurs sur le sexe

Quelques causes de rougeurs sur le sexe :

Infections de la muqueuse du sexe

  • Infections mycosiques

La mycose du sexe, notamment dans sa forme candidosique (candidose), peut donner un aspect de rougeurs diffuses du gland ou de la vulve

Candidose vaginale
Candidose vaginale
Candidose du gland
Candidose du gland
Candidose du penis
Candidose du penis
  • Infections bacteriennes

  • Rougeurs à Streptocoques

La rougeur du gland ou de la vulve peut etre due a des streptocoques, notamment chez l’homme non circoncis. Il s’agit le plus souvent de Streptocoques du groupe B ou D, de contamination souvent sexuelle (rapports orogenitaux ou anogenitaux notamment). Les rougeurs sont souvent d’allure sèche et assez diffuses.

Le prélèvement myco-bactériologique comporte souvent des streptocoques qui sont en fait des saprophytes de la muqueuse génitale, notamment chez l’homme non circoncis. Il faut pour retenir le diagnostic de rougeur à streptocoques qu’il y ait de nombreuses colonies à la culture bactériologique.

Un traitement antibiotique local est souvent suffisant

  • Rougeurs à germes anaérobies

Les germes anaérobies sont des bactéries n’ayant pas besoin d’air pour vivre. Le chef de file de ces bactéries responsables de rougeurs du sexe est Gardnerella Vaginalis, souvent responsable de rougeurs profuses et suintantes, à l’odeur caractéristique, nauséabonde.

Leur traitement requiert l’emploi d’un antibiotique par voie orale, le metronidazole (Flagyl*) à la dose de 500mg/j pendant 7j

En l’absence de rougeurs, on parle de vaginose bactérienne

  • Balanite érosive de Berdal et Bataille

Il s’agit d’une balanite érosive ciricinée polymicrobienne liée à la macération, très récidivante. Le traitement consiste surtout à assécher voire à réaliser une circoncision ( posthectomie )

  • Infections virales

    L’herpes du sexe peut donner un aspect de rougeurs du sexe, par l’aspect de petites érosions (petites plaies) en nappes inflammatoires

    Herpes de la vulve
    Herpes génital
  • Infections parasitaires :

  • Rougeurs à Trichomonas Vaginalis

Trichomonas Vaginalis est un parasite responsable de rougeurs souvent profuses et érosives, recouvertes de pertes blanches et d’enduit purulent d’odeur nauséabonde (odeur de platre frais). Il existe parfois des ulcérations voire des chancres.

Il n’est pas rare qu’existe aussi une uretrite (inflammation du méat uretral responsable de brulures lorsqu’on urine : brulures à la miction)

Le traitement requiert une prise unique de 2g de metronidazole (Flagyl*)

  • Les nodules scabieux

Il s’agit de boutons rouges consécutifs à la gale

nodul scabieux
Nodules scabieux de la gale

Les cancers

  • Cancers intra épithéliaux ou IN SITU (cantonnés à la superficie de la muqueuse) : une tache rouge sur le gland qui ne guérit pas sous traitement

Ils se présentent le plus souvent sous la forme d’une (parfois plusieurs) tache rouge sur le gland, la verge ou la vulve, de couleur rouge vif (voire marron pour la papulose bowenoide), lisse et luisante, le plus souvent bien limitée, résistante aux traitements locaux (antifongiques, corticoides… ), indolore et lentement évolutive.

Bowen de la verge / erythroplasie de Queyrat

Certains auteurs distinguent la maladie de Bowen de l’erythroplasie de Queyrat, arguant du fait que cette dernière évoluerait plus volontiers en carcinome invasif. Cependant, la clinique est semblable et l’image histologique est la même

Maladie de Paget

La Maladie de Paget est un adénocarcinome in situ (cantoné à l’épiderme) pouvant évoluer en carcinome invasif et donner des métastase. Associé dans 1/4 des cas environ à un cancer sous jacent (urinaire, prostate… )

 

 

Les maladies de peau

Des eczemas allergiques de contact peuvent se voir sur le pénis en réaction à un contact

  • directe à la matière des sous-vetements, des produits de lavage, l’application de désinfectants, d’antifongiques, le latex des préservatifs,
  • indirecte par portage manuel (produits chimiques, vernis à ongle… ) ou par les rapports sexuels : par exemple eczema au rouge à lèvres par le biais de rapports oro-genitaux, allergie au spermicide, au caoutchouc d’un anneau vaginal contraceptif, à des lubrifiants intimes…

L’eczema de la verge est souvent prouvé par le biais de tests allergologiques appelés patch tests afin de déterminer l’allergène en cause

Le traitement repose sur les cremes a la cortisone et l’éviction de l’allergène

Le lichen prend souvent au niveau du sexe un caractère annulaire caractéristique (groupes de papules agencées en anneau, ou un seul anneau avec bordure active et centre atrophique).
Le lichen plan érosif est caractérisé par des érosions douloureuses entourées par des papules blanches et kératosiques.

Rechercher dans les deux cas une atteinte de la bouche++++

  • Lichen scléreux

Le psoriasis peut toucher le prépuce chez l’homme et la vulve chez la femme. Il n’a pas été décrit sur les muqueuses (gland, vagin…). Il va donner des taches rouges souvent sans desquamation, résistantes aux antifongiques. Parfois il existe de véritables plaques de psoriasis sur la peau du sexe ou du pubis orientant le diagnostic. Le caractère suintant des lésions de psoriasis du sexe doit faire évoquer une surinfection bactérienne. En dehors de ce cas les prélèvements bactériologiques ou mycologiques sont négatifs. Un traitement local par dermocorticoïdes ou un traitement systémique par méthotrexate est généralement efficace.

Les irritations et traumatismes

  • Irritation de la verge ou de la vulve responsable de rougeurs

Elles sont souvent le fait d’une toilette trop méticuleuse, de l’application d’antiseptiques, de coïts prolongés ou brutaux…

BOUTONS DE CHALEUR : la miliaire ou bourbouille, enfant ou adulte

Boutons de chaleur

On appelle boutons de chaleur une éruption de petits boutons comme des tetes d’épingles, liés à la rétention sudoro-sébacée durant les périodes de forte chaleur, sur les zones de contact prolongé avec les draps ou les vetements (dos++)
Les boutons de chaleur portent aussi le nom de miliaire sudorale ou de bourbouille

La bourbouille est très fréquente chez les enfants, notamment à peau claire, supportant mal la chaleur et la transpiration en été en Métropole et sous les climats tropicaux

Cause

La miliaire ou bourbouile est une rétention sudorales due à une obstruction des canaux sudoraux.

L’obstruction du canal sudoral est due à du matériel associé ou non à un bouchon de kératine due à une

  • hyperhydration de la couche cornée par la sueur (riche en sel),
  • délipidation des cellules de la peau (kératinocytes) du pourtour des pores sudoraux
  • voire une inflammation à Staphylococcus epidermidis un germe saprophyte de la peau

Les facteurs favorisant la miliaire sont notamment :

  • Le sport faisant transpirer
  • Les habits trop serrés et imperméables (tissus synthétiques)
  • l’application de cremes grasses sur la peau
  • Les bains fréquents, surtout en eau salée (piscine au sel, mer….)

Symptomes

Eruption de petites vésicules ou cloques d’eau comme des têtes d’épingles, en nappes, sur des zones ou la peau a transpiré et a macéré : dos, ventre, cou…

Selon le niveau d’obstruction, on distingue la miliaire cristalline, la miliaire rouge et la miliaire profonde :

1/ Miliaire ou bourbouille cristalline

Ces boutons de chaleurs surviennent généralement lors des fièvres aiguës avec hypersudation brutale, une hypersudation nocturne (bébé couvert pendant la nuit), un coup de soleil

Les boutons de chaleur sont de petites vésicules superficielles à contenu clair, comme des gouttes de rosée reposant sur une peau saine

La zone de prédilection des boutons de chaleurs cristallins est sur le tronc et l’abdomen, mais également sur le visage chez l’enfant.

La miliaire cristalline guérit spontanément en quelques heures en laissant une desquamation fine.

2/ Miliaire ou bourbouille rouge

C’est la bourbouille classique, qui survient au cours des expositions prolongées aux atmosphères chaudes, humides (tropicales) ou sèches.

Les boutons de chaleurs sont non folliculaires, rouges, en relief voires  sous forme de vésicules, sur une peau rougie. Ils peuvent démanger voire bruler.

Les boutons de chaleur de la bourbouille touchent surtout les faces latérales du tronc, le dos, le cou et les zones de friction (aisselles, aine…).

Les lésions s’accentuent à la chaleur et à la transpiration.

Elles peuvent se compliquer par :

  • Une surinfection à type d’impétigo, de folliculite , de furoncle ou d’abcès
  • Eczématisation (développement d’un eczema sur bourbouille : les démangeaisons et rougeurs augmentent)
  • Evolution vers une miliaire profonde après plusieurs épisodes

3/ Miliaire ou bourbouille profonde

Elle est rare et survient en général après plusieurs accès de miliaire rouge et elle se voit essentiellement en milieu tropical.

Les boutons de chaleur ressemblent à la miliaire rouge mais :

  • ils touchent aussi les extrémités
  • la peau est plutot seche
  • On peut noter des signes généraux : ganglions, voire l’ « asthénie anhidrotique tropicale », qui est la phase ultime de ce trouble majeur de la sécrétion sudorale : fatigue, malaises, vomissements… pouvant conduire à une hyperthermie maligne parfois mortelle

Traitement des boutons de chaleur

Le diagnostic nécessite l’avis d’un médecin

Il convient de supprimer les facteurs favorisants, crèmes grasses, vêtements synthétiques ou trop chauds

Sous les tropiques ou en été on recommande généralement l’air conditionné et/ou le brasseur d’air

Ce dernier prescrit des dermocorticoides en l’absence de surinfection, voire des antihistaminiques en cas de démangeaisons profuses

Il est aussi possible d’appliquer des cremes ou lotions a l’oxyde de Zinc qui ont un effet asséchant et protègent la peau de la transpiration la nuit

Enfin il faut veiller à ne pas trop couvrir les enfants la nuit lorsqu’il va faire chaud, un simple body suffit

En cas de surinfection, on utilise des cremes antibiotiques et des antiseptiques doux (chlorhexidine…)

En savoir plus

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CURACNE : le médicament Curacné ® (indications, effets secondaires, risques…)

Curacné ® :

  • Curacné ®, qu’est-ce que c’est ?

Curacné ® contient de l’isotretinoine. L’isotretinoine contenue dans Curacné ® est un dérivé de la vitamine A. L’isotretinoine est utilisé en dermatologie, notamment en traitement par voie orale dans la prise en charge de l’acné

  • Quelles sont les contre indications de Curacné ® ?

    • Allergie au produit ou à l’un des composants du Curacné ®
    • Hypervitaminose A (l’isotrétinoine contenue dans Curacné ® est en effet un dérivé de la vitamine A)
    • Association de Curacné ® aux cyclines
    • Insuffisance rénale (reins) ou hépatique (foie)
    • Augmentation des lipides (graisses) dans le sang
    • Femme en age de procréer sans contraception efficace
    • Grossesse et allaitement
  • Conseils d’utilisation de Curacné ®

    • Respecter la prescription du médecin
    • En cas d’irritation apres la prise de Curacné ®, de sécheresse de la peau, de rougeurs, d’augmentation du nombre et de la taille des boutons d’acné, de fatigue… arreter le traitement et consulter un médecin pour connaitre la conduite à tenir
    • Eviter le soleil et les UV sous Curacné ®
    • Eviter d’appliquer des crèmes irritantes sur la peau durant le traitement par Curacné ®
    • Eviter les épilations à la cire durant le traitement
    • Eviter le sport de haut niveau durant le traitement
    • Préférez les lunettes aux lentilles de contact durant le traitement par Curacné ®

Effets secondaires psychiatriques de l’isotretinoine (Curacné ®) : acné et dépression, suicide…

Depuis sa commercialisation en 1982, une controverse importante existe concernant les liens entre prescription d’isotretinoine et idées suicidaires, voire passage à l’acte suicidaire. En 2004, la Food and Drug Association alerte sur le risque de dépression, de troubles bipolaires, d’agressivité et de psychose et en 2005, l’isotretinoine apparaît dans les médicaments dépressogènes.

Que sait-on aujourd’hui? Voir l’article Roaccutane et suicide

MALADIE DE MARFAN : la maladie de Marfan

Marfan

Le syndrome de Marfan est une maladie héréditaire du tissu conjonctif provoquant une dilatation de la racine de l’aorte et un risque de dissection aortique, une ectopie du cristallin et une croissance exagérée du squelette. Le premier signe peut etre des vergetures extensives, notamment horizontales siégeant dans la région lombaire à la suite d’une croissance rapide.

Le syndrome de Marfan est de transmission autosomique dominant avec une grande variabilité.

Diagnostic

Le Général De Gaulle avait un syndrome de Marfan

Système osseux

Croissance exagérée des os longs : personne grande avec bras et jambes relativement longs par rapport à la taille, arachnodactylie (doigts longs et hyperlaxes) et déformation du thorax (pectus carinatum ou pectus excavatum, résultant d’une croissance excessive des côtes).

Caractéristiques crânio-faciales : obliquité vers le bas des fentes palpébrales, hypoplasie malaire, palais ogival avec chevauchement des dents et micrognathie.

Système ligamentaire

Hyperlaxité ligamentaire : hypermobilité articulaire, pied plat et scoliose.

Oeil

Myopie, luxation (ou subluxation) du cristallin,

Système cardiovasculaire

Dilatation de la racine de l’aorte, dissection aortique

Poumons

Emphysème, bulles sous-pleurales apicales et pneumothorax

Peau

Vergetures, souvent horizontales dans la région lombaire, des épaules et de l’aine par croissance rapide durant la puberté.

Traitement

-échocardiographie aortique et intervention lorsque son diametre est proche de 5 cms

-bêta-bloquants pour limiter la pression sanguine sur l’aorte

-surveillance ophtalmologique

-conseil genetique

MAIN PIED BOUCHE : la maladie mains pieds bouche

Main pied bouche

Atteinte des mains
Atteinte des mains


Le syndrome main pied bouche est une maladie virale bénigne à coxsackie, touchant l’enfant.

Bouche
Bouche

Apparait ensuite une eruption des mains et pieds : il s’agit de taches rouges centrées par une petite vésicule.

Atteinte du pied
Atteinte du pied

L’eruption peut ensuite s’étendre aux fesses, aux faces posterieures des membres…
La guérison est spontanée en une semaine


Traitement

Abstention

LUPUS : symptomes du lupus

Lupus

Le lupus est une maladie auto immune (dans laquelle des cellules et anticorps du système immunitaire sensé nous protéger, se tournent contre nos propres cellules) pouvant toucher la peau et les cheveux (lupus cutané), donnant des plaques, notamment sur les zones exposées au soleil, des zones sans cheveux… et les organes profonds (lupus systémique) : coeur, reins, articulations…

L’aspect classique est en masque de loup (rougeur des joues et du nez), d’où le nom de « lupus » mais il existe de nombreuses autres manifestations cutanées

Dr House
Le légendaire lupus du Dr House…

Symptomes

Il y a donc plusieurs types de lupus :

1/ L aigu, encore appelé l erythemateux systemique

Il peut être grave car il concerne les organes internes (les reins notamment). C’est alors l’atteinte des organes (reins++) en dehors de la peau qui peut être préoccupante voire grave dans le lupus systémique.

Il prend la forme du classique d’une rougeur des joues parfois gonflée, épargnant les ailes du nez et la lèvre cutanée supérieure, ainsi que les zones photo-protégées. Il ne laisse pas de séquelles cicatricielles sur la peau.

 

Lupus aigu
Lupus aigu

2/ L cutané

Il s’agit d’ une forme le plus souvent isolée à la peau, donc n’ayant pas de manifestations systémiques, notamment lorsqu’il comporte peu de lésions cutanées.

Alopécie de lupus
Alopécie de lupus

Il est parfois associé à un lupus systémique mais dans ce cas il existe souvent plusieurs plaques et il est alors le plus souvent évolutif (apparition de nouvelles plaques) même si l’évolution du lupus cutané est généralement dissociée des poussées de lupus systémique.

Lupus du dos
Lupus du dos

Le lupus cutané revêt deux formes classiques,

2.1/ L subaigu

Forme rarement associée à un lupus systémique sévère ( moins de 10% des cas) donnant des plaques eruptives en relief le plus souvent sur les zones exposées au soleil du haut du corps : décolleté, haut du dos, bras…

On distingue deux formes cliniques :

  • annulaire: en anneaux
  • psoriasiforme, ayant la forme de plaques parfois sèches sur le dessus
Lupus subaigu
Lupus subaigu

Il peut exister une atteinte du visage plus infiltrée que dans le lupus aigu et touchant souvent les ailes du nez. Cette forme doit faire rechercher un facteur déclenchant : un médicament (terbinafine, anti acides gastriques de type Inhibiteur de la Pompe à Protons, anti-TNFα, antihypertenseur, hypolipémiant, vaccin.. voir les médicaments pouvant provoquer un lupus), une radiothérapie, un cancer…

lupus
Lupus

 

Le lupus subaigu est généralement de bon pronostic

Le lupus subaigu de la femme enceinte peut être transmis à l’enfant et il faut alors chercher une atteinte cardiaque, rénale ou hépatique.

2.2/ L cutané chronique

Forme donnant des plaques stables le plus souvent sur les zones exposées au soleil du visage. Elles on un aspect discoide associant trois lésions élémentaires :

– bordure rouge et gonflée, parcourue de fines télangiectasies ;

– squames plus ou moins épaisses s’enfonçant en clou dans les orifices folliculaires pouvant donner un aspect de piqueté blanc, râpeux au toucher ;

– atrophie cicatricielle surtout au centre des lésions, souvent dépigmenté, parfois tatoué de télangiectasies et de tâches pigmentées.

 

Lupus débutant du nez
Lupus débutant du nez
Lupus
Lupus

Les plaques ont donc  tendance à laisser des cicatrices claires ou pigmentées

Lupus
Lupus cutané chronique
Lupus cutané chronique typique
Lupus cutané chronique typique

Il est très rarement associé à une atteinte systémique (moins de 10% des cas) mais comme il expose au risque de cicatrices, il doit être pris en charge tôt.

2.3/ Formes rares de l cutanés

L tumidus

Il donne des placards principalement localisées au visage, et sur la partie supérieure du tronc avec une distribution prédominante sur les zones photoexposées, témoignant d’une grande photosensibilité. Ces placards sont gonflés, arrondis ou ovalaires, violacés, à bords nets comme tracés au compas, sans croute centrale. Certaines lésions peuvent prendre un aspect annulaire. Elles disparaissent habituellement sans cicatrice.

Lupus tumidus
Lupus tumidus
L engelure

Il ressemble cliniquement à des engelures mais elle prédominent sur la face dorsale des mains, elles ne s’améliorent pas en été et avec le réchauffement et en cas de biopsie on met en évidence une histologie de type lupus. Contrairement aux lésions de lupus discoïde des extrémités, le lupus engelure ne s’accompagne pas de déformations des doigts ni d’atteinte unguéale.

Il ne faut pas les confondre avec une vascularite du doigt du à un lupus

Panniculite lupique

La panniculite lupique ou L érythémateux profond se manifeste par des nodules ou des plaques gonflées en profondeur, parfois douloureuses, des bras (face postéro-interne), des joues ou des cuisses. La peau en regard est normale ou rouge, parfois le siège de lésions de lupus chronique de type discoïde. Les plaque s’ulcèrent dans 30% des cas et peuvent se calcifier.

3/ Dermatoses neutrophiliques associées

Elles sont souvent méconnues et ont des signes peu classiques de L, mais peuvent être mélangées à d’authentiques lésions de lupus, les faisont passer « inaperçues ». Il peut s’agir par exemple de plaques rouges du décolleté. La biopsie permet le diagnostic en montrant un infiltrat dermique riche en neutrophiles. Il ne faut donc pas hésiter à biopsier des lésions moins typiques de lupus

Diagnostic biologique

Bilan standard :

Numération Formule Sanguine, Plaquettes, ionogramme, urée, créatininémie, bilan hépatique, bilan lipidique

Recherche de protéinurie de 24h et de cylindres hématiques urinaires

Bilan auto-immun :

Anticorps antinucléaires et Anticorps anti DNA natifs

Complément (CH50, C3 C4)

Recherche d’antiphospholipides.

En cas de suspicion d’anémie hémolytique (normocytaire)

Réticulocytes

Haptoglobine

Bilirubine libre

LDH

G6PD

 

En l’absence d’atteinte particulière, une surveillance annuelle est classique.

Traitement

1/ Règles hygiéno diététiques

1.1/ Protection solaire

Le L est déclenché par les UV dans la plupart des cas au plan cutané. Il faut donc se protéger du soleil et porter un indice 50+ sur les zones exposées

En raison de cette photoprotection, il peut etre utile de réaliser une supplémentation vitamino-calcique (vitamine D et calcium)

1.2/ Pas de tabac

Le tabac est un cofacteur de risque cardiovasculaire

Il existe un plus grand pourcentage de fumeurs chez les patients atteints de lupus cutané notamment en  cas de lupus discoïde (plus de 80% de ces patients sont fumeurs!).

Enfin, les L cutanés des patients fumeurs sont moins sensibles à tous les traitements médicamenteux

L’effet de l’arrêt du tabac sur le L cutané est très variable d’un malade à l’autre mais on peut parfois observer une nette amélioration des lésions à l’arrêt du tabac avec même récidive du lupus cutané lors de la reprise du tabac

1.3/ Contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires

Lutte contre l’hypertension artérielle, régime méditerranéen, lutte contre les troubles métaboliques, activité physique

Le L expose en effet à un risque accru de maladie cardiovasculaire, notamment en cas de

  • rougeur réticulée des extrémités des pulpes des doigts ou des orteils (à risque de vasculopathie thrombosante),
Vasculite du doigt due a un lupus
Vasculite du doigt due a un lupus
  • livedo racemosa (risque d’AVC et d’épilepsie),
  • atrophie blanche et papules atrophiques au pourtour érythémateux (« Degos-like »)
  • anétodermie.

Ces signes doivent faire redouter une atteinte artérielle associée à risque thrombo-embolique qui serait la première cause de décès dans le lupus (26% à 5 ans). Cela justifie alors la mise en route d’un traitement anti-plaquettaire (aspirine…).

1.4/ Mise à jour des vaccins (notamment contre le papillomavirus)

Il faut noter que la pilule contraceptive oestro-progestative n’est pas contre-indiquée comme on l’a longtemps cru, en l’absence d’antécédent de thrombose ou de syndrome des antiphospholipides.

1.5/ Arrêt d’un médicament potentiellement en cause si cela est possible

Les médicaments potentiellement en cause sont :

Antihypertenseurs

Diurétiques : Thiazides et Spironolactone

Inhibiteurs calciques : Diltiazem, Nifédipine, Nitrendipine, Vérapamil

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine : Captopril, Cilazalapril

Béta-bloquants : Oxprénolol, Acébutolol

Antiacides

Ranitidine, Omeprazole…

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Naproxène, Piroxicam…

Hypolipémiants

Pravastatine, Simvastatine…

Antimycosiques

Griséofulvine, Terbinafine

Antihistaminiques

Cinnarazine/triéthylpérazine

 

Chimiothérapie

Docetaxel (Taxotère)

Autres

Antiepileptiques, Interféron alpha, Procainamide, D-Pénicillamine, Anti-TNF, Tiotropium en inhalation, Insecticides…

2/ Médicaments

2.1/ Anti paludéens de synthèse

Les antipaludéens de synthèse sont la pierre angulaire de la prise en charge du L : Plaquenil* 200mg x2 par jour, pendant le repas sans attendre la consultation ophtalmologique de vision des couleurs (en l’absence d’antécédent ophtalmologique bien sûr)

Ce traitement nécessite un bilan annuel avec ECG et controle ophtalmologique.

En absence de réponse à 4-6 mois, il faut doser le Plaquenil* sinon augmenter la posologie.

Il y a la possibilité d’ajouter de la quinacrine (100-200mg/j) ou alors de changer pour la Nivaquine* (100mg x 2-3 fois par jour).

2.2/ Autres traitements

En absence de réponse des antipaludéens de synthèse, les alternatives sont : dapsone, méthotrexate, thalidomide (hors AMM), Ig IV, corticoïdes, belimumab.

En cas de dermatose neutrophilique associée, le traitement repose sur la dapsone ou la colchicine.

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LUCITE POLYMORPHE : la lucite polymorphe

Lucite polymorphe

Atteinte des bras dans une lucite
Atteinte des bras dans une lucite

La lucite polymorphe est une allergie au soleil (sensibilité aux UV) sans cause connue. Elle touche des adultes jeunes sans prédominance de sexe et apparaît le lendemain d’une exposition solaire modérée et elle perdure généralement du début du printemps jusqu’à l’automne, contrairement à la lucite estivale bénigne qui guérit durant l’été.

Symptomes

Les lesions apparaissent un à deux jours après une exposition solaire, même faible et même à travers des vitres de voiture. Elle est en effet due aux UVB qui passent à travers les vitres (alors que ce sont les UVA pour la lucite estivale bénigne).
On ne note pas d’amélioration des lésions au fil des expositions comme c’est le cas dans la lucite estivale bénigne.
La lucite polymorphe récidive à chaque periode ensoleillée, et tend meme à s’aggraver progressivement.
Le terme polymorphe provient du fait que coexistent de nombreux types de lésions : ressemblant au lupus à l’eczema au soleil ou au lichen plan, cocardes ressemblant à l’erythème polymorphe, aspect d’urticaire solaire, nodules de prurigo

Examens complémentaires diagnostiques

Phototest polychromatique, permettant de reproduire des lésions

Histologie (le dermatologue prélève un petit morceau de peau sous anesthésie locale et l’envoie en analyse à un confrère anatomopathologiste qui l’examine au microscope) : aspécifique, IFD négative (diagnostic différentiel du lupus).
Biologie : AcAN negatifs éliminant un lupus

Traitement

Eviter la lucite

Il faut éviter les expositions intenses sur peau non bronzée, il faut donc appliquer les règles de protection du soleil  :

Protection solaire externe

Chercher l’ombre, s’exposer progressivement jour après jour, éviter le soleil entre 12 et 16 h, porter des vêtements protecteurs et appliquer toutes les deux heures des produits solaires 50+ sur les zones exposées,

Photoprotection interne (ANTIPALUDEENS)

On peut associer à la protection externe des antipaludéens de synthèse (Nivaquine®, Plaquenil®) débutés 10-15 jours avant le début de l’exposition et poursuivis pendant la durée de la photosensibilité soit généralement d’avril à septembre sous contrôle ophtalmologique (car cette molécule tend à se déposer au bout de 3 mois dans la rétine et peut du coup y gêner la vision des couleurs).

 

Photothérapie

En cas d’échec des traitements photoprotecteurs, le médecin peut réaliser des séances 2 à 3 fois par semaine, d’ultraviolets A (car les UVB sont pourvoyeurs de poussées) au cabinet durant les deux mois précédant la date de début des expositions. Cette photothérapie progressive a pour but de tenter de « désensibiliser » la peau

Traitement de la poussée de lucite

En cas de crise de lucite, le médecin prescrit des cremes à la cortisone et des antihistaminiques, le plus souvent du Zyrtec* à la dose de 2/j

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EFFACER LES TACHES BRUNES AU LASER : laser sur les pigmentations

Les taches brunes au laser

Taches brunes
Taches brunes

Lasers pigmentaires

Plusieurs lasers pigmentaires sont utilisés pour le traitement des taches brunes au laser :

  • Laser Rubis

Le laser rubis émet une longueur d’onde rouge de 694 nm, sélectivement absorbée par les mélanosomes.

  • Laser alexandrite

Le laser alexandrite émet une longueur d’onde 755 nm

  • Le laser Nd-YAG

Le laser Nd YAG émet une longueur d’onde 1 064 nm

Ces trois lasers sont dits « déclenchés », ou Q-switched : ils sont peu douloureux et permettent une cicatrisation complète en une dizaine de jours.

On les utilise dans le traitement des taches brunes de type lentigines (lentigo et séquelles de coupe de soleil dans le dos),les taches de rousseur, les taches café-au-lait, le nævus de Becker, le nævus d’Ota ou les taches mongoliques, les pigmentations induites par l’amiodarone

Lasers non pigmentaires

Des lasers non pigmentaires, comme le CO2 et l’erbium-YAG, sont quelquefois utilisés mais ils sont plus destructeurscar ils carbonisent la peau, et laissent davantage de cicatrices.

Cependant, on a tendance à associer au cours d’un même traitement des lasers différents : le laser CO2 pour détruire les mélanocytes, puis l’alexandrite pour éliminer secondairement la mélanine dermique.

Interview Dr Corinne DUPIN CAPEYRON 20 cours Gambetta 33400 Talence

Les lasers pigmentaires (laser taches brunes)

Il s’agit de lasers Q switched ou déclenchés : Yag , Alexandrite

– Quelle est leur longueur donde ?

La longueur d’onde des lasers pigmentaires varie de 532 à 1064 nm

– Quelle est la cible de ce type de laser ?

Les cibles du laser pigmentaire sont :

  • pigment endogène : la mélanine
    On distingue deux types de mélanine : la noire (eumelanine) et la rousse (phaeomelanine) caracteristique des phototypes clairs et des peaux rousses.
  • pigment exogène : les tatouages située dans la tige pilaire et le bulbe du poil.

– On distingue donc deux types de lésions pouvant être traitées par ce type de laser. Pouvez-vous détailler ?

  • Les lésions pigmentaires

    – indications majeures : lentigos solaires et aussi keratoses seborrheiques débutantes et planes ; les résultats sont obtenus après un seul passage et sont excellents .
    dautres lésions plus rares peuvent bénéficier de ce traitement avec des résultats plus aléatoires nécessitant une zone test avant le traitement comme les taches café au lait
    – contre indications : melasma et pigmentations post inflammmatoires avec risque daggravation de la pigmentation
    – les suites du laser sont simples mais marquantes : formation dune croutelle qui séliminera une dizaine de jours après la séance sans laisser de cicatrice
    – les complications sont rares : cicatrices en cas de puissance trop élevée , hyper et hypo chromies regressives .
    – en conclusion : excellents résultats sur les lentigos solaires si lon reste prudent sur les peaux foncées , si lon sait attendre pour juger du résultat et éviter lexposition solaire le mois suivant la séance de laser .

  • Les tatouages

ce sont des inclusions de pigment dans le derme ou lhypoderme
les résultats sont excellents sur des tatouages ornementaux professionnels noirs et de petite taille
1 à 5 passages sont nécessaires espacés dau minimum 2 mois
on pourra utiliser de la crème Emla comme anesthesique local 1 heure ½ avant la séance de laser
les tatouages seront plus difficiles à enlever
si le pigment est en quantité importante
si le pigment est profondément situé
si la taille des particules de pigment est grande
ces caractéristiques se retrouvent donc dans les tatouages amateurs qui seront donc souvent plus difficiles à éliminer .
si le pigment est coloré ( le bleu et le vert sont des couleurs très résistantes)
cas particuliers :
+ tatouages cosmétiques : parfois résistants aux traitements lasers imposant alors une abrasion ; il est donc toujours recommandé de pratiquer une zone test.
+tatouage traumatique :très bon résultat ; attention toutefois à la poudre de pistolet darmes.
+tatouage iatrogène médicamenteux : résultats variable
+tatouages colorés : les résultats sont souvent décevants recommandant une zone test.
complications : cicatrices , hyper ou hypochromies , virage du pigment cosmétique
conclusion : très bon résultats dans lensemble
parfois décevants sur les tatouages amateurs , polychromes et cosmétiques

Voir l’article detatouage au laser

ROUGEURS QUI GRATTENT DANS L’AINE : plaques rouges démangent entre les cuisses

Plaques rouges qui démangent entre les cuisses, sur les testicules…

Il est toujours angoissant de se découvrir des rougeurs sur les bourses (testicules), entre les cuisses…

La zone située entre les cuisse comporte un risque de macération, de frottement et de chaleur qui favorisant les irritations et la pullulation microbienne qu’elle soit mycosique ou bactérienne.
RDV RAPIDE DE VISIO AVEC LE DERMATOLOGUE : prenez rdv de téléconsultation avec le dermatologue

Cet article en vidéo :

Vous avez des rougeurs entre les cuisses, ceci nécessite une consultation médicale

Le médecin va tout d’abord demander vos antécédents ( les maladies ou interventions chirurgicales que vous avez subies, les traitements que vous prenez).
Ensuite il fera le point avec vous sur les problèmes que vous présentez (date de début, durée, signes d’accompagnement… )

Rendez-vous rapide de téléconsultation avec le dermatologue

Il fera le point sur les caractéristiques des rougeurs : présence d’une desquamation ; d’un aspect sec ou suintant; d’une extension centrifuge ; de limites nettes ou de contours émiettés ; présence de pustules…

Il peut vous examiner avec une lampe de Wood ou lampe à UV

Il peut demander un prélèvement mycologique et/ou bactériologique voire réaliser une biopsie de peau

Rendez-vous rapide de téléconsultation avec le dermatologue

Le médecin envisagera les différents diagnostics en cas de rougeurs entre les cuisses et sur les testicules

On peut citer parmi ceux-ci :

Causes

1/ Mycose

1.1/ Dermatophytes

La mycose de peau, liée à la présence de dermatophytes

Elle forme des rougeurs avec parfois des fissurations dans les plis de l’aine

Dermatophytie (mycose) entre les cuisses et sur les bourses
Dermatophytie (mycose) entre les cuisses et sur les bourses

On voit parfois clairement une bordure plus rouge qui est la zone d’évolution du champignon

Bordure caractéristique de la mycose de l'aine à dermatophytes
Bordure caractéristique de la mycose de l’aine à dermatophytes

La mycose peut s’etendre aux fesses

Mycose entre les fesses
Mycose entre les fesses

Ainsi la mycose à dermatophyte donne des rougeurs sèches et squameuses à centre rosé, le plus souvent bilatérales et symétriques, qui démangent. L’évolution se fait par une extension centrifuge, avec une bordure nette, polycyclique, vésiculeuse et squameuse

Traitement de la mycose à dermatophytes de l’aine
Lutter contre les facteurs favorisants

Le traitement des facteurs locaux favorisants de la mycose est prépondérant. Les facteurs locaux favorisants de la mycose sont entre autres :

  • la macération (éviter le port de sous vetements synthetiques et de vetements serrés)
  • l’humidité (sécher soigneusement les plis et les muqueuses apres la toilette, ne pas remettre de chaussures humides avant qu’elles ait séché… )
  • l’irritation de la peau (traiter les symptomes irritatifs de la peau car ils peuvent constituer un facteur de développement de la mycose)
Vérifier qu’on n’a pas de mycose des pieds

contamination dans l’aine par l’enfilage des sous-vetements qui se contaminent sur la mycose des pieds : la traiter sinon c’est sans fin…

Antifongiques

Le médecin utilise des antifongiques disponibles sur ordonnance

Ils sont appliqués en crème, spray, lait, poudre… en général deux fois par jour pendant 3 semaines

En cas de résistance au traitement, le médecin peut prescrire des antifongiques par voie orale telles la terbinafine ou la grisefuline. On évite généralement le ketoconazole compte tenu de sa toxicité hépatique potentielle.
Vous ne pouvez pas vous déplacer à un cabinet médical ou ne trouvez pas de rendez-vous chez un dermatologue? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Soigner une mycose de l’aine à dermatophytes sans ordonnance?

Les délais de rendez-vous chez les dermatologues s’allongent d’année en année.

Cependant, ne vous improvisez surtout pas médecin! Consultez votre médecin traitant avant toute chose. Il faut en effet vous assurer que les symptomes que vous présentez sont bien ceux d’une mycose à dermatophytes

En attendant votre rendez-vous chez le médecin et/ou le dermatologue et le diagnostic précis de votre mycose, vous pouvez trouver des produits disponibles sans ordonnance chez votre pharmacien ou dans une pharmacie sur Internet. Il faut être très prudent avant d’utiliser des crèmes et bien demander conseil à son pharmacien (risque d’allergie de peau, d’aggravation de sa maladie de peau, risque en cas de grossesse ou d’allaitement… )

Vous ne pouvez pas vous déplacer à un cabinet médical ou ne trouvez pas de rendez-vous chez un dermatologue? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

1.2/ Candidose

L’acidité des plis, l’obésité, les déficits immunitaires, la grossesse, le diabète et certains médicaments (corticothérapie générale, antibiotiques) favorisent les candidoses des plis.

Elle est caractérisée par son aspect luisant, rouge vernissé et humide et parfois fissuré dans le fond du pli voire recouvert d’un enduit blanc crémeux. Les limites de la rougeur sont émiettées avec une collerette blanchâtre et quelques vésicules blanches (pustules) caractéristiques.

Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose du pli
Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose du pli
Traitement de la candidose cutanée dans les plis de l’aine
A/ Lutter contre les facteurs favorisants et le terrain

Lutte contre l’humidité, la macération, les traumatismes chimiques ou mécaniques, traitement d’un diabete et soins d’une candidose muqueuse, digestive ou génitale susceptible de s’étendre à la peau.

B/ Traitement local
Savons appropriés

Les savons surgras ou alcalins (savon Hydralin®), la désacidification de l’eau (par le bicarbonate de sodium, sachets d’Hydralin®) utilisés pour la toilette de la peau ou des muqueuses ont un effet apaisant.

En cas de surinfection bactérienne ou de suintement

Si les lésions sont suintantes ou surinfectées, des antiseptiques locaux doux peuvent être utilisés : dérivés iodés (Bétadine® solution dermique), chlorexidine aqueuse…

Antifongiques

On utilise des antifongiques locaux dont les formes (lait, poudre, gel, lotion…) prescrits par le médecin et ne favorisent pas la macération. Il sont appliqués deux fois par j pendant 3 semaines

C/ Traitement par voie orale

Le kétoconazole (Nizoral®) peut être prescrit dans les candidoses cutanées ; il existe sous forme de gélules et de suspension orale.

La surveillance du traitement par Nizoral® comporte une surveillance régulière du bilan hépatique, en pratique avant traitement, au 15e jour, puis toutes les 4 semaines jusqu’à la fin du traitement.
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2/ Maladie de Paget

La Maladie de Paget est un adénocarcinome in situ (cantoné à l’épiderme) pouvant évoluer en carcinome invasif et donner des métastase. Associé dans 1/4 des cas environ à un cancer sous jacent (urinaire… )

3/ Les maladies de peau

Des eczemas allergiques de contact peuvent se voir entre les cuisses en réaction à un contact

  • directe à la matière des sous-vetements, des produits de lavage, l’application de désinfectants, d’antifongiques, le latex des préservatifs,
  • indirecte par portage manuel (produits chimiques, vernis à ongle… ) ou par les rapports sexuels : par exemple eczema à des lubrifiants intimes…

L’eczema entre les cuisses est souvent prouvé par le biais de tests allergologiques appelés patch tests afin de déterminer l’allergène en cause

Le traitement repose sur les cremes a la cortisone et l’éviction de l’allergène

Le psoriasis peut toucher le pli de l’aine (mais surtout entre les fesses) et y donner des taches rouges

  • Erythème pigmenté fixe

  • Maladie de peau rares :

    La maladie de Hailey-Hailey

    est une dermatose héréditaire rare autosomique dominante, provoquant de façon récurrente des vésicules voire de bulles sur le cou, les creux axillaires et l’aine groupées en placards bien limités, parcourus de fissures en rhagades parallèles très caractéristiques. Le traitement passe par unassèchement des plis pour limiter les poussées et le risque d’infections bactériennes, mycosiques et virales. L’excision chirurgicale des plis atteints suivie de greffe de peau est souvent le seul traitement efficace.

    Le pemphigus végétant

    forme rare de pemphigus touchant les grands plis, y donnant des rougeurs végétantes et bourgeonnantes.

    Syphilis

    La syphilis dans sa phase secondaire peut donner des plaques multiples, gonflées et érosives, parfois végétantes dans les plis, les syphilides.

    Histiocytose langerhansienne

    maladie liée à une accumulation dans la peau de cellules de Langerhans. Elle donne des surélévations de peau croûteuses et purpuriques, prédominant derrière les oreilles, voire de fesses et de l’aine.

    Erythème nécrolytique migrateur

    atteinte cutanée due au glucagonome, une tumeur maligne du pancréas. Il donne des plaques rouges surélevées et squameuses d’extension centrifuge dont la bordure est croûteuse ou érosive et laissant une cicatrice pigmentée.

    pustulose sous cornée de Sneddon Wilkinson

    est une dermatose neutrophilique, caractérisée par la présence de globules blancs appelés polynucléaires neutrophiles dans la peau. Elle donne des pustules ou des bulles superficielles, flasques pouvant comporter un niveau liquidien caractéristique appelé pustule à hypopion. Les pustules et bulles sont groupées en dessinant des arcs ou des anneaux ou circinés principalement sur le tronc, à la racine des membres et dans les aisselles, l’aine…

    4/ Maladies digestives

    Maladie de Crohn

    Maladie inflammatoire chronique de l’intestin, qui peut comporter des localisations entre les fesses et dans l’aine : fissures,  ulcérations linéaires et profondes en « coup de couteau », abcès se compliquant de fistules… et qui peuvent précéder les manifestations digestives de plusieurs mois.

5/ Les irritations et traumatismes

Elles sont souvent le fait d’une toilette trop méticuleuse, de l’application d’antiseptiques irritants (Dakin*…), de frottements, de bains de mer répétés, de cosmétiques ou par le contact accidentel avec une substance caustique (eau de Javel…). L’irritation est souvent rouge brillant, fripé avec parfois des vésicules voire des plaies et accompagné d’ une sensation de brulure

INFECTION DE LA PEAU : les infections de la peau

Infection de la peau

On entend généralement par infection une atteinte bactérienne de la peau glabre ou des poils. Cependant la peau peut aussi être contaminée par des virus, des parasites…

Infection bactérienne de la peau

Une bactérie est un organisme vivant unicellulaire qui existait sur terre bien avant l’apparition de l’Homme.

Stérile à la naissance, la peau se recouvre ensuite de bactéries  » normales  » dites saprophytes (jusqu’à un million de germes par cm², beaucoup moins cependant que la bouche, le tube digestif ou le vagin).

Comme la Terre, la peau est recouverte de niches écologiques très diverses (type et nombre de bactéries très divers), avec des régions comparables à des forêts tropicales (orifices, aisselles) et d’autres à des déserts (avant-bras, dos).

Cette flore appelée microbiote cutané se modifie tout au long de l’existence, sous l’influence du lieu de vie (Tropiques, montagne, mer… ), de la prise de médicaments (immunosuppresseurs, antibiotiques… ) ou de l’utilisation de cremes cortisonées, antibiotiques… , de changements
hormonaux (puberté, grossesse… ) ou de maladies (diabète, insuffisance
rénale, SIDA… ).

Certaines de ces bactéries peuvent se reproduire en trop grand nombre et donner une infection.

D’autres ne sont pas  » normalement  » présentes sur la peau sauf en certains endroits (autour du nez ou périnée) et peuvent la coloniser pour diverses raisons (présence dune plaie par exemple…) et provoquer une infection.

C’est le cas par exemple du staphylocoque doré ou de certains streptocoques qui sont la cause de la majorité des infections cutanées bactériennes.

Peau glabre

L’infection de la peau glabre est le plus souvent responsable d’impetigo, de panaris, d’érysipèle

Poils

L’infection des poils provoque folliculite, furoncle, abcès

Infection virale de la peau

On peut citer l’herpes, les verrues, les condylomes, les molluscum contagiosum

Mycose de la peau

voir mycose de la peau

Parasites sur la peau

Poux, gale, punaises de lit

SOINS DES CHEVEUX : les différents soins du cheveu

Soins des cheveux

Chevelure
Chevelure-image générée par IA

Les soins des cheveux peuvent être purement cosmétiques (coloration ou décoloration des cheveux, shampoing des cheveux et choix d’un shampoing… ). Ces soins cosmétiques sont le plus souvent réalisés à la maison.

La greffe de cheveux

Traitement chirurgical (chirurgie de la calvitie et greffe de cheveux ou implants capillaires)

En savoir plus sur la chirurgie de la calvitie
Les soins apportés par le dermatologue sont le traitement des cheveux gras, le traitement des pellicules, les cheveux fins et plats, les cheveux secs, traitement des cheveux cassants, traitement de la chute de cheveux, greffe de cheveux

Autres problemes de cheveux :
Chute de cheveux (calvitie, pelade) / Traitement chute de cheveux : Minoxidil (Alopexy®, Alostil®… ), Lobamine cysteine®, Cystine B6®, Bepanthene®, Biotine®, Cystine B6®, Propecia® Problemes de cheveux, autres : Cheveux secs, cheveux gras, cheveux fins, cheveux cassants, pellicules / Coloration cheveux / Shampoing / Démangeaisons cuir chevelu

Eczema du bébé et du nourrisson

L’eczema du bébé et du nourrisson

L’eczema du bebe ou eczema atopique, comment le reconnaître ?

1/ Diagnostic

La forme typique de dermatite atopique débute vers 3 mois.

Dans 50 à 70% des cas, un parent au 1er degré est atopique (antécédents d’eczéma atopique chez le papa par exemple)

La première manifestation d’eczema atopique du bébé est souvent la sécheresse cutanée. Ensuite surviennent un ecéma des convexités du visage (joues notamment) et des membres.

Environ un eczema atopique du bébé sur deux guérit vers 2 ans.

 

2/ Quelles sont les causes de l’eczema du bébé et du nourrisson ?

3/ Soins et traitement de l’eczema de l’enfant et du nourrisson

4/ Quand faire des tests allergologiques (tests à la recherche d’une allergie) dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

LE DOCTEUR DERMATOLOGUE (parfois écrit dermatho ou dermathologue) : qu’est-ce qu’un dermatologue ?

Qu’est-ce qu’un docteur dermatologue ?

Le docteur dermatologue est un médecin spécialiste de la peau et de ses problèmes, des cheveux, des ongles, des poils et des muqueuses. Le dermatologue prend aussi en charge les problèmes de beauté de la peau (dermatologue esthétique) : traitement des taches, des rides, du vieillissement cutané par injections de dermatologie, de produits de comblement, peeling des rides. Parmi les problèmes pris en charge par un dermatologue, on peut citer : Acné, Cancers de la peau, chute de cheveux, Condylomes, eczema des enfants et des bébés, Dermite séborrhéique (dermite du visage), Eczema, Epilation définitive , Grains de beauté, Herpès, Zona, Jambes lourdes, Lampes flash, Mélanome, Mycoses, Psoriasis, Rosacée, Taches brunes, Urticaire, Vitiligo

RDV RAPIDE EN VISIO AVEC LE DERMATOLOGUE : prendre rdv de téléconsultation avec mon dermatologue 

La sécurité sociale française recommande le respect d’un parcours de soin, en consultant son médecin généraliste avant de voir le dermatologue.

CONSULTER UN DERMATOLOGUE : comment se passe une consultation de dermatologie avec un dermatologue ?

Consulter un dermatologue

 

La dermatologie, qu’est-ce que c’est ?

La dermatologie est la spécialité médicale traitant la peau et ses problèmes, les cheveux (chute de cheveux… ), les ongles, les poils (épilation définitive ou épilation laser… ) et les muqueuses. La dermatologie prend aussi en charge les problèmes de beauté de la peau (dermo cosmetique) : traitement des taches, des rides, du vieillissement cutané par injections de toxine botulique, de produits de comblement, peeling des rides. Parmi les problèmes pris en charge par un dermatologue, on peut citer : Acné, Cancers de la peau, chute de cheveux, Condylomes, eczema des enfants et des bébés, Dermite séborrhéique (dermite du visage), Eczema, Epilation définitive , Grains de beauté, Herpès, Zona, Jambes lourdes, Lampes flash, Mélanome, Mycoses, Psoriasis, Rosacée, Taches brunes, Urticaire, Vitiligo

La sécurité sociale française recommande le respect d’un parcours de soin, en consultant son médecin généraliste avant de voir le dermatologue.

Comment se passe la consultation ? que faut-il amener ?

Le dermatologue vous posera des questions sur vos antécédents ( les maladies ou interventions chirurgicales que vous avez subies, les traitements que vous prenez).

Ensuite il fera le point avec vous sur les problèmes que vous présentez (date de début, durée de l’éruption, démangeaisons… ).

Et il vous examinera, parfois au besoin d’une lampe grossissante, d’un dermoscope (sorte de loupe posée à même la peau) et pourra vous proposer de prendre en photo vos lésions.

Dermatologue et dermatoscope, un couple inséparable
Dermatoscope et dermatologue – image générée par IA

Enfin, il vous proposera un traitement, soit médicamenteux, soit chirurgical.

Si vous avez une question d’ordre général à poser à un dermatologue, sans avis médical personnel, vous pouvez la poser dans la rubrique commentaires de cette page

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DERMITE PERI ORALE : plaques, boutons et peau sèche autour de la bouche

Dermatite peri orale : plaques, boutons et peau sèche autour de la bouche

La dermite peri orale prédomine chez la femme entre 15 et 45 ans avec souvent un terrain de dermatite atopique modérée.

Il s’agit comme son nom l’indique de rougeurs et de boutons de localisation péri-orale mais une atteinte péri-nasale ou péri-oculaire est possible et souvent associée


Signes de la maladie

On peut relever parfois la notion d’application de dermocorticoides / cosmetiques occlusifs voire de changement de dentifrice (fluoré)

La dermite peri orale est caractérisée par des rougeurs, papules, pustules… peribuccales : boutons autour de la bouche.

Contrairement à l’acné, il n’y a pas de points noirs
Il existe une possiblite d’extension au visage secondaire
Et les patients alleguent souvent un cortege de symptomes fonctionnels : démangeaisons , dysesthesie, picotements, peau irritable+++

boutons autour de la bouche femme
Dermite péri orale de la femme adulte : boutons autour de la bouche

Typiquement la zone péri- labiale et les lèvres ne sont pas touchés

Dans les formes importantes, il existe des plaques infiltrées notamment dans les plis du visage.

Une colonisation secondaire bactérienne (staphylocoque) ou par Demodex folliculorum (demodecidose) est possible.

Les facteurs aggravants sont l’exposition solaire, le nettoyage excessif avec des savons et l’utilisation excessive de produits cosmétiques gras et de dermocorticoïdes.

Il existe une forme de l’enfant : l’enfant a des rougeurs et sécheresses autour de la bouche

dermite péri orale
La dermite péri orale, une cause classique de plaques rouges et sèches autour de la bouche de l’enfant, aggravée par la sucette et le tic de léchage

Traitement

Sevrage des dermocorticoides, doxycycline 100mg/j pendant 1 mois, Metronidazole local

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

CUTIS LAXA : la cutis laxa

Cutis laxa

Le cutis laxa est une maladie rare caractérisée par une perte de l’élasticité de la peau donnant un aspect de vieillard, généralement présent dès la naissance.

Il existe une transmission variable, récessive ou dominante

Cause


Déficit en lysine oxydase > absence presque totale de tissu élastique : « peau trop grande ».

Diagnostic

Peau trop grande, aspect de vieillard souvent dès la naissance

Atteintes viscérales : pulmonaire+++ ( emphysème, hernie diaphragmatique, bronchectasies et  infections respiratoires récidivantes ), cardiaovasculaires (coarctation aortique, sténose de l’artère pulmonaire, valvulopathies mitrales ou aortiques, ectasie aortique, communication interventriculaire ou interauriculaire), digestives (hernies inguinales, ombilicales, diverticules intestinaux ou oesophagiens, prolapsus rectal)…

 

Traitement

Il n’existe pas de traitement

— on recherche, surveille et traite les manifestations extracutanées associées

— on identifie le mode de transmission > conseil génétique ;

— chirurgie de l’atteinte cutanée

ROUGEURS SOUS LES SEINS : plaques rouges et boutons qui démangent les seins

Rougeurs sous les seins : mycose? irritation? eczema? Que faire?

Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose du pli
Pustules blanches dispersées sur fond rouge et luisant, évocateur de candidose sous les seins

La rougeur sous les seins et l’apparition de boutons rouges qui démangent sous les seins sont fréquentes et ont plusieurs causes qu’il faut diagnostiquer au moyen d’une consultation

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Cet article en vidéo:

La zone située sous les seins comporte un risque de macération, de frottement avec le soutien gorge et de chaleur qui favorisent les irritations et la pullulation microbienne qu’elle soit mycosique (candidose+++) ou bactérienne. En effet il est fréquent que la transpiration stagne sous les seins et que les frottements sous les baleines soient un facteur irritant.

En cas de rougeur des seins, il faut consulter un médecin et si possible un dermatologue

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Symptomes

Le pli sous le sein est rouge, peut démanger, être douloureux , suinter… Le médecin va s’orienter vers une ou plusieurs causes en fonction des symptomes : rougeur bilatérale et symétrique sous les deux seins ou unilatérale sous un seul sein, présence d’une sécheresse ou au contraire d’un suintement, extension centrifuge, limites nettes ou contours émiettés, présence de vésicules, de pustules, fissuration au fond du pli…

Il faut parfois réaliser un prélèvement mycologique (pour examen direct et mise en culture) voire bactériologique et parfois une biopsie cutanée (il prend un petit bout de peau sous anesthésie locale pour analyse au microscope).

Le médecin évoquera les causes possibles de rougeur sous les bras et dans les seins :

Causes

Mycose

Dermatophytes

La dermatophytie forme des plaques sèches à extension progressive. Elle est assez rare sous le sein, sauf si elle est associée à une mycose de la peau avoisinante (tronc, bras…)

Traitement de la mycose à dermatophytes sous les seins
Lutter contre les facteurs favorisants

Le traitement des facteurs locaux favorisants de la mycose est prépondérant. Les facteurs locaux favorisants de la mycose sont entre autres :

  • la macération (éviter le port de sous vetements synthetiques et de vetements serrés)
  • l’humidité (sécher soigneusement les seins apres la toilette… )
  • l’irritation de la peau (traiter les symptomes irritatifs de la peau car ils peuvent constituer un facteur de développement de la mycose)
Antifongiques

Le médecin utilise des antifongiques disponibles sur ordonnance

Ils sont appliqués en crème, spray, lait, poudre… en général deux fois par jour pendant 3 semaines

En cas de résistance au traitement, le médecin peut prescrire des antifongiques par voie orale telles la terbinafine ou la grisefuline. On évite généralement le ketoconazole compte tenu de sa toxicité hépatique potentielle.

Candida : candidose sous les seins

L’acidité des plis, l’obésité, les déficits immunitaires, la grossesse, le diabète et certains médicaments (corticothérapie générale, antibiotiques) favorisent les candidoses des plis.

La candidose des seins donne une rougeur souvent suintante, rouge à fond blanc crémeux.

On observe souvent des pustules en périphérie de la rougeur

Traitement de la candidose sous les seins
A/ Lutter contre les facteurs favorisants et le terrain

Lutte contre l’humidité, la macération, les traumatismes chimiques ou mécaniques, traitement d’un diabete et soins d’une candidose muqueuse, digestive ou génitale associée.

B/ Traitement local
Savons appropriés

Les savons surgras ou alcalins (savon Hydralin®), la désacidification de l’eau (par le bicarbonate de sodium, sachets d’Hydralin®) utilisés pour la toilette de la peau ou des muqueuses ont un effet apaisant.

En cas de surinfection bactérienne ou de suintement

Si les lésions sont suintantes ou surinfectées, des antiseptiques locaux doux peuvent être utilisés : dérivés iodés (Bétadine® solution dermique), chlorexidine aqueuse…

Antifongiques

On utilise des antifongiques locaux dont les formes (lait, poudre, gel, lotion…) ne favorisent pas la macération. Il sont appliqués deux fois par j pendant 3 semaines et prescrits par un médecin sur ordonnance

C/ Traitement par voie orale

Le kétoconazole (Nizoral®) peut être prescrit dans les candidoses cutanées ; il existe sous forme de gélules et de suspension orale.

La surveillance du traitement par Nizoral® comporte une surveillance régulière du bilan hépatique, en pratique avant traitement, au 15e jour, puis toutes les 4 semaines jusqu’à la fin du traitement.

Pour plus d’informations, voir l’article candidose

Eczema sous les seins

L’eczema allergique résulte d’un contact avec un allergène provoquant un exema, le plus souvent des parfums, crèmes de soins…

Il est assez rare et se traite par dermocorticoides

Irritation

Elle est souvent le fait d’une toilette trop méticuleuse, de l’application d’antiseptiques irritants (Dakin*…), de frottements, de bains de mer répétés, de cosmétiques ou par le contact accidentel avec une substance caustique (eau de Javel…). L’irritation est souvent rouge brillant, fripé avec parfois des vésicules voire des plaies et accompagné d’ une sensation de brulure

L’irritation est fréquente sous les seins en cas de présence de kératoses séborrhéiques, des petites plaques marron surélevées

Autres diagnostics plus rares sous les seins :

dermite séborrhéique

psoriasis

herpes

impetigo

Maladie de peau rares

La maladie de Hailey-Hailey

est une dermatose héréditaire rare autosomique dominante, provoquant de façon récurrente des vésicules voire de bulles sur le cou, les creux axillaires et l’aine groupées en placards bien limités, parcourus de fissures en rhagades parallèles très caractéristiques. Le traitement passe par un assèchement des plis pour limiter les poussées et le risque d’infections bactériennes, mycosiques et virales. L’excision chirurgicale des plis atteints suivie de greffe de peau est souvent le seul traitement efficace.

Le pemphigus végétant

forme rare de pemphigus touchant les grands plis, y donnant des rougeurs végétantes et bourgeonnantes.

Syphilis

La syphilis dans sa phase secondaire peut donner des plaques multiples, gonflées et érosives, parfois végétantes dans les plis, les syphilide

pustulose sous cornée de Sneddon Wilkinson

est une dermatose neutrophilique, caractérisée par la présence de globules blancs appelés polynucléaires neutrophiles dans la peau. Elle donne des pustules ou des bulles superficielles, flasques pouvant comporter un niveau liquidien caractéristique appelé pustule à hypopion. Les pustules et bulles sont groupées en dessinant des arcs ou des anneaux ou circinés principalement sur le tronc, à la racine des membres et dans les seins, l’aine…

etc.

SOIGNER L’ACNE : se débarrasser des boutons d’acné (traitement acné)

Le traitement contre l’acné : comment soigner l’acné?

Soigner l'acné
Soigner l’acné passe souvent par l’utilisation de cremes

Pour soigner l’acné, il est recommandé de suivre une routine de soins de la peau adaptée à votre type de peau. Cela peut inclure le nettoyage quotidien de la peau, l’utilisation de produits non comédogènes (qui ne bouchent pas les pores), l’application de produits contenant du peroxyde de benzoyle ou de l’acide salicylique, et la protection contre les rayons UV. Si l’acné est sévère ou si elle ne répond pas à ces traitements, votre médecin ou une consultation avec un dermatologue peut vous permettre d’obtenir des médicaments topiques ou systémiques (comme l’isotrétinoïne ou les antibiotiques).

Se débarrasser de l’acné et soigner l’acne est un rêve que partagent toutes les personnes atteintes. Il existe des traitements tres efficaces, mais il faut d’abord limiter les facteurs aggravants :

Erreurs à ne pas commettre pour soigner l’acné

Le traitement de l’acné passe d’abord par l’eviction des facteurs declenchants et aggravants de l’acne.

Parmi ceux ci on peut citer :
– les frottements et les contacts prolonges avec les cheveux (meche de cheveux sur le front ou les joues… ), le casque, la casquette...
– l’exposition au soleil, qui est un faux-ami puisqu’il améliore parfois l’acné, mais cette amélioration est toujours transitoire
– la manipulation des boutons
Chez la femme, le traitement de l’acné passe le plus souvent par un bilan hormonal (notamment en cas de regles irregulieres, de pilosite du visage… ) et un traitement hormonal :
– la contraception est obligatoire dans de nombreux traitements de l’acné – certains contraceptifs peuvent améliorer l’acné, tels ceux à base d’acétate de cyprotérone (Pilules Diane ®, Holgyeme ®… ), de drospérinone (Jasmine ®, Jasminelle ®, Yaz ®… ) ou de norgestimate (Tricilest ®, Trafemi ®… )

  • a contrario, certains contraceptifs peuvent aggraver l’acné, notamment ceux contenant du levonorgestrel ( Adepal ®, Daily Gé ®, Microval ®, Minidril ®, Stérilet Mirena ®, Trinordiol ®… ), du gestodene, du desogestrel, du norgestrel, de la norgestrienone, de la norethisterone, ou du lynestrenol…

Traitements prescrits par le médecin

Le médecin choisit des traitements locaux ou par voie générale adaptés à votre type d’acné, respectez les prescriptions. Il faut savoir que l’’obtention des résultats nécessite souvent plusieurs semaines de traitement et qu’’on peut observer une exacerbation des lésions lors de ces premières semaines. Ceci ne doit pas vous décourager.

Le traitement de l’acné s’associe parfois à la réalisation d’un nettoyage de peau.

Voici des conseils pratiques pour quelques traitements utilisés dans l’’acné

Traitements locaux : cremes et lotions contre l’acné


Il existe de nombreux traitements par cremes et lotions contre l’acné. Parmi ceux ci on peut citer :

 

  • Vitamine A acide : Trétinoineadapalene…, trifarotene…

    Il s’agit des retinoides topiques.

    Les traitements par retinoides sont souvent irritants pour la peau, il est donc conseillé de les appliquer le soir, sur peau nettoyée et sèche. Mettez-en très peu lors des applications (ceci ne diminue pas leur efficacité) et espacez les applications en cas d’irritation. Ils nécessitent une contraception chez les femmes. Exemples de cremes, gels et lotions a base de vitamine A acide et de ses derivés : Differine ® Effederm ® Ketrel ® Locacid ®Retacnyl ® Retin A ® Roaccutane gel ® Aklief ®…

 

Les antibiotiques topiques ne sont pas recommandés en monothérapie en raison du risque de résistance bactérienne.

Traitements généraux : comprimés contre l’acné

De nombreux traitements de l’acné peuvent etre prescrits par voie orale contre l’acné. On peut citer parmi ceux-ci :

il est souvent préférable de les prendre durant le repas du soir avec un grand verre d’eau. Ils contre-indiquent le soleil et nécessitent une contraception chez les femmes. Exemple d’antibiotiques utilisés dans le traitement de l’acné : Doxy ® Granudoxy ® Tolexine ® Tetralysal ®…

Ils ne sont pas recommandés plus de 3 mois en raison du risque de résistance bactérienne

En  cas d’allergie ou de contre indication aux cyclines (femme enceinte et enfant de moins de 8 ans), on peut utiliser l’erythromycine et l’azithromycine

(Contracne ®, Curacne ®, Procuta ®,Roaccutane ®) nécessite

  • la prise d’une contraception obligatoire poursuivie 2 mois après l’arret du traitement,
  • d’éviter le soleil,
  • d’éviter les antibiotiques par voie générale de type cyclines
  • et d’éviter de donner son sang.

 

  • Spironolactone (pour les femmes, hors AMM) :

La spironolactone est un diurétique épargneur de potassium antagoniste de l’aldostérone et inhibiteur de la 5α réductase. Elle est utilisée depuis plusieurs années dans le traitement de l’acné de la femme adulte, mais est 3 à 7 fois moins prescrite que les antibiotiques dans cette indication et n’a toujours pas l’AMM. Elle est le plus souvent prescrite d’emblée à 100 mg/j et  baissée en cas d’effet secondaire. Dans le cas de patientes présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une dose plus élevée serait nécessaire : environ 150 mg/j.

Les fluctuations de l’acné au cours du cycle et la localisation mandibulaire sont les critères associés à une bonne réponse à la spironolactone.

La spironolactone serait donc à proposer en deuxième intention après les traitements locaux chez les adolescentes acnéiques afin de limiter l’utilisation des antibiotiques per os. En cas d’échec après 6 mois de spironolactone, l’isotrétinoïne pourrait être discutée

Un essai randomisé multicentrique a inclus 410 femmes de plus de 18 ans (29 ans en moyenne), ayant une acné depuis au moins 6 mois et il a comparé 50 mg de spironolactone par jour, pendant 6 semaines, puis, si la tolérance était bonne, 100 mg/j jusqu’à la semaine 24 contre un placebo. L’amélioration de l’acné est supérieure dans le groupe sous spironolactone, faible au début puis plus forte à 24 semaines avec une bonne tolérance chez plus de 95 % des participantes ont bien toléré le traitement et ont pu passer à la dose de 100 mg/j après 6 semaines.

Attention : une contraception est également recommandée par précaution

Les recommandations de prise en charge de l’acné

La majorité des recommandations nationales et internationales de prise en charge de l’acné ont souvent pour dénominateur commun :

En France, la prise en charge de l’acné a fait l’objet d’une recommandation de la Haute Autorité de Santé en 2015
L’acné est dorénavant classée en 5 grades :

GRADE 1 : Acné très légère (rares comédons et/ou papules)

Traitements locaux :
Peroxyde de benzoyle : Cutacnyl ® Eclaran ® Effacne ® Pannogel ® Panoxyl ®… ;

ou Rétinoïdes (dérivés de la vitamine A) : Trétinoïne à 0,025 % ou 0,05 % (Effederm ® Ketrel ® Locacid ® Retacnyl ®… ), ou adapalène (Differine ®)

GRADE 2 : Acné légère (comédons et/ou papules sur moins de la moitié de la surface du visage)

 

Traitements locaux de première intention :

Peroxyde de benzoyle. et Rétinoïdes (dérivés de la vitamine A).

En cas d’échec après 3 mois de traitement bien conduit :

Soit une intensification du traitement précédent (changement de molécule et/ou augmentation du dosage et/ou applications plus fréquentes) Soit une association rétinoïdes locaux (trétinoïne 0,025 % ou 0,05 % ou adapalène 0,1 %) ou acide azélaïque (Skinoren ® 20 % crème) et antibiotiques par voie locale : clindamycine (Dalacine T Topic ®, Zindacline ®… ) ou érythromycine ( Eryacne ® Eryfluid ® Erythrogel ®… ).
Soit une association rétinoïdes locaux (trétinoïne 0,025 % ou 0,05 % ou adapalène 0,1 %) ou acide azélaïque (Skinoren ® 20 % crème) et antibiotiques par voie orale : lymécycline ou doxycycline (Doxy ® Granudoxy ® Spanor ® Tolexine ® Tetralysal ® Vibramycine ®… )

GRADE 3 : Acné moyenne (plus de la moitié de la surface du visage comporte des comédons et/ou des papules)

 

Traitement de première intention :

Peroxyde de benzoyle et rétinoides
parfois associés aux antibiotiques par voie orale

En cas d’échec après 3 mois de traitement bien conduit :

Isotrétinoïne (Contracne ®, Curacne ®, Procuta ®…) prescrite à la dose d’au moins 0,5 mg/kg/jour en attaque et jusqu’à une dose cumulée comprise entre 120 et 150 mg/kg.

GRADE 4 : Acné sévère (acné touchant tout le visage)

 

Traitement de première intention :

Traitements locaux : peroxyde de benzoyle et rétinoïdes. Et Traitement antibiotique par voie orale

En cas d’échec après 3 mois de traitement bien conduit

ou

en cas d’échec du traitement de première intention avant 3 mois en cas de risque cicatriciel important

ou

en cas de récidive rapide :

Isotrétinoïne

GRADE 5 : Acné très sévère (acné très inflammatoire, touchant tout le visage, avec nodules)

Isotrétinoïne (Contracne ®, Curacne ®, Procuta ®…) en première intention
Le nettoyage de peau (évacuation des lésions rétentionnelles par microchirurgie en incisant des comédons et des nodules pour les vider) pourra être proposée avant l’instauration de l’isotrétinoïne afin de diminuer le risque de poussées inflammatoires sévères survenant parfois en début de traitement.
Pour les formes avec forte composante rétentionnelle, l’isotrétinoïne doit être débutée à dose plus faible (0,2 à 0,3 mg/kg/jour) afin de réduire les risques d’exacerbation aiguë et sévère (acné fulminans).

Ce qu’on peut résumer dans ce tableau

Grade 1 : acné très légèreGrade 2 : acné légèreGrade 3 : acné moyenneGrade 4 : acné sévèreGrade 5 : acné très sévère
Traitement de 1ere intentionRétinoide
topique
Peroxyde de Benzoyle ET rétinoide topiqueRétinoide
topique
Antibiotique
oral + rétinoide topique
Isotrétinoine 
ouETET
Peroxyde de BenzoylePeroxyde
de Benzoyle

+/-

Antibiotiques voie orale
peroxyde
de benzoyle
Traitement de 2nde intention
Intensifcation
OU
(Antibiotique topique ou oral) ET (Retinoide ou Ac. Azelaique)
Isotrétinoine 

Résistance aux antibiotiques dans l’acné

La résistance des bactéries aux antibiotiques devient un problème deplus en plus fréquent, ralentissant la réponse au traitement ou favorisant les rechutes à l’arret du traitement. On recommande dorénavant de :

  • limiter les antibiotiques topiques ou oraux le cadre du traitement de l’acné et dans tous les cas limiter l’utilisation des antibiotiques oraux à 3 mois
  • éviter la monoantibiothérapie (orale ou topique)
  • associer le peroxyde de benzoyle aux antibiotiques topiques afin d’éviter une résistance bactérienne.

Acné et Laser

D’autres traitements sont à l’étude, notamment les lampes (LED rouge, IPL, lumière verte ou bleue) sur l’acné à prédominance inflammatoire, les lasers, notamment le laser infrarouge de remodelage pour les lésions plutot rétentionnelles

Voir l’article acné et laser

Soigner l’acné sans ordonnance

Les délais de rendez-vous chez les dermatologues s’allongent d’année en année.

Cependant, ne vous improvisez surtout pas médecin! Consultez votre médecin traitant avant toute chose.

En attendant votre rendez-vous chez le médecin et/ou le dermatologue et le diagnostic de votre acné, vous pouvez tenter de soulager votre acné de différentes manières et avec des produits disponibles sans ordonnance chez votre pharmacien ou dans une pharmacie sur Internet.

Crèmes pour l’acné sans ordonnance

Il faut être très prudent avant d’utiliser des crèmes et bien demander conseil à son pharmacien (risque d’allergie de peau, d’aggravation de sa maladie de peau, risque en cas de grossesse ou d’allaitement… )

On peut citer parmi ceux-ci :

CURASPOT 5 %, gel / PAPCLAIR CINQ POUR CENT, gel pour application locale (Peroxyde de benzoyle)

  • Quelles sont les contre indications ?

    • Allergie au produit ou à l’un des composants
  • Conseils d’utilisation

    • Le peroxyde de benzoyle est appliqué en petite quantité sur les zones à traiter / Le Curaspot* est appliqué deux fois par jour sur le visage, le dos et le thorax et doit être rincé 1 à 5 minutes après son application / Le Papclair* est à appliquer pour la nuit sur les zones à traiter
    • Respecter la prescription du médecin
    • En cas d’irritation, de sécheresse de la peau, de rougeurs, arreter les applications et consulter un médecin pour connaitre la conduite à tenir
    • Eviter le soleil et les UV
    • Le produit peut décolorer les cheveux et les textiles. Il est donc recommandé d’éviter d’en appliquer sur la lisière du cuir chevelu et de protéger ses draps, taies d’oreiller, vêtements

En savoir plus

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Interview de dermatologue

Interview du Pr Brigitte Dréno, Unité de Cancérologie cutanée, Hôtel-Dieu, Place Alexis Ricordeau, 44093 NANTES CEDEX 01

Quelles sont les indications de la mise en place d’un traitement par isotretinoine (Contracne ®, Curacne ®, Procuta ®, Roaccutane ®) ?

Avec les nouvelles normes européennes, l’’isotrétinoine ne doit être prescrite qu’ après un traitement antibiotique associé à un traitement topique bien mené, sans que soit précisé la durée de ce dernier mais ceci quelque soit le type d’acné. Néanmoins, lorsque l’’isotrétinoïne semble indiquée en 1ere ligne notamment devant une acné nodulo kystique avec des risques cicatricielles, sa prescription doit être discutée en 1ere ligne

En cas de mauvaise tolerance a la posologie usuelle, que pensez-vous de l’utilisation de l’isotretinoine (Contracne ®, Curacne ®, Procuta ®, Roaccutane ®) à faible dose au long cours?

Il n’ y a ce jour aucune étude scientifique de valeur pour juger à la fois de l’’efficacité et de la fréquence des rechutes avec l’ isotrétinoïne à faibles doses. Celle-ci doit donc être réservée à des indications bien précises comme les patients ayant une poussée inflammatoire très sévère voire une acné fulminans sous isotrétinoine.

Et pour aller plus loin…

Soins du visage : Gommage du visage / Masque du visage
Type de peau peau grasse
Cicatrices acne / Traitement cicatrices acné / Soins cicatrices d’acné / Boutons visage

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LASER CONTRE LA CELLULITE : mieux comprendre la technique du laser anti-cellulite

Laser anti cellulite

Traitement de la cellulite

Qu’est-ce qu’un laser ?

Un laser est un appareil capable d’émettre des rayons ayant une seule longueur d’onde
Le principal laser pouvant présenter un intérêt dans la prise en charge de la peau d’orange est le laser émettant en infra rouges
Les infra rouges ont en effet pour principal effet de chauffer, or la graisse (adipocytes de la cellulite) a pour particularité de fondre à partir d’une assez basse température (environ 55°C)

Quel peut être l’intérêt d’un laser dans la cellulite ?

Le laser émettant en infra rouge (laser utilisé généralement dans la prise en charge des rides) pouvant être utilisé dans la prise en charge de la peau d’orange va en fait avoir une action en particulier sur les couches profondes de la peau en chauffant ces dernieres.
Le laser anti cellulite est :

  • introduit sous la peau par une canule (un peu comme pour la liposuccion contre la cellulite) : il s’agit de l’endo lipolyse laser, où le laser a une action directe sur les adipocytes en les faisant « fondre » par sa chaleur, mais cet effet n’est visible qu’apres deux mois. Différence importante avec la liposuccion qui consiste simplement à aspirer la graisse provoquant la cellulite, le laser agit aussi sur les fibres collagènes en provoquant leur rétraction (qui commence à s’observer 4 mois apres la seance de laser contre la cellulite), ce qui limite le risque de laxité de la peau apres destruction de la graisse provoquant la cellulite, comme on l’observe lors d’une liposuccion chirurgicale. De même le laser a tendance à coaguler les vaisseaux qui entrent au contact de son faisceau, ce qui limite le risque d’hématome, qui est un effet secondaire fréquent de la liposuccion chirurgicale

  • ou alors le laser est utilisé directement sur la peau (exo lipolyse laser) : l’action du laser en exo lipolyse sur la peau est proche de celle qui est recherché dans les rides : acquérir un remodelage des couches profondes de la peau et augmenter la tonicité de la peau, ceci permettrait donc d’atténuer l’aspect de peau d’orange par une action sur la densité et l’élasticité de la peau, mais cette technique peut endommager les tissus cutanés sus jacents.

Les lasers généralement utilisés dans la prise en charge de la cellulite sont des lasers à basse énergie qui sont associés à un phénomène de succion, de refroidissement de contact et de massage.
Deux applications hebdomadaires de laser sont recommandées pendant six semaines.
Ils engendrent des ecchymoses.

D’ou la recherche de nouvelles techniques laser contre la cellulite telles que la cryolipolyse ou la lipolyse par ultrasons à haute ou basse fréquence.

De même, on cherche des techniques ayant moins d’effets secondaires que le laser, tels que la radiofréquence : elle consiste à faire passer un champ électrique à travers la peau. La polarité de ce champ électrique est alternée des millions de fois par seconde en entraînant un mouvement des particules dans ce champ. La résistance du tissu à ce mouvement de particules finit par engendrer de la chaleur dans la peau. La chaleur est donc générée par la résistance de la peau au flux des particules dans le champ électrique et pas par labsorption de photons comme pour le laser ce qui engendre moins d’effets secondaires que le laser. Le réchauffement tend simplement à faire « fondre » la graisse contenue dans les cellules graisseuses.

Comme pour le laser on peut refroidir la peau, ceci a pour but de distribuer la chaleur dans les couches plus profondes.

Comme pour le laser, on peut associer le vide par succion et le massage sur les tissus

Les effets secondaires de la radiofréquence sont donc moindres que ceux du laser, parmi ceux ci on peut citer

  • irritation,
  • gonflement,
  • petites ecchymoses
  • les brûlures et les cicatrices sont le plus provoquées par lutilisation dénergies trop élevées

 

Que peut on faire d’autre contre la cellulite ?

La cellulite peut être combattue au moyen de divers traitements anti cellulite, qu’il est souvent utile de répéter et associer, parmi lesquels on peut citer :

Les cremes contre la cellulite (cremes anti-cellulite, cremes anti-capitons… ) :

le plus souvent à base de caféine ou d’actifs drainants, les crèmes contre la cellulite n’ont qu’une efficacité transitoire… en savoir plus sur les cremes anti cellulite

Le sport anti-cellulite :

toute activité physique et sportive soutenue aide à lutter contre l’accumulation de graisse. Le sport est une des bases du traitement de la cellulite, certains exercices permettent de muscler préférentiellement les zones de stockage comme les fesses ou les cuisses… en savoir plus sur les exercices anti cellulite

Les régimes contre la cellulite :

c’est l’autre pierre angulaire du traitement contre la cellulite… en savoir plus sur les regimes anti cellulite

Les traitements médicaux contre la cellulite :

Cellulo lipolyse

Cryolipolyse

Drainage lymphatique

Mesotherapie – cellulite

Ultrasons – cellulite

Infra rouges – cellulite

Palper-rouler, endermologie ® (Cellu-M6 ®)

Les traitements de chirurgie contre la cellulite : liposuccion ou lipoaspiration, plasties…

 

 

RIDES AU LASER : traitement et soin des rides au laser

Laser anti rides

Traitement des rides au laser
Traitement des rides au laser

Quels sont les lasers ayant une activité sur les rides et les cicatrices ?

Deux grands types de lasers peuvent avoir une activité sur les rides et les cicatrices (comme les cicatrices d’acné par exemple) : les lasers ablatifs ou abrasifs et les lasers visant l’eau du derme

Les lasers abrasifs : ils visent l’eau de l’epiderme et du derme

Les lasers ablatifs provoquent une carbonisation des tissus. Ils peuvent avoir une activité plus ou moins intense et profonde selon le type de laser. Les lasers les plus abrasifs provoquent un « resurfaçage » cutané, véritable abrasion et carbonisation de l’épiderme du visage, réalisée sous anesthésie générale et nécessitant des soins et des pansements prolongés.

Les lasers visant l’eau contenue dans le derme

Ces lasers contre les rides ne touchent donc pas les couches superficielles de la peau (l’épiderme) car elles sont protégées par un système de refroidissement. Ce type de laser a donc beaucoup moins d’effets secondaires que les lasers ablatifs profonds (« resurfacage ») qui carbonisent l’épiderme. Ce type de laser contre les rides a pour effet de « chauffer » le derme (la couche profonde de la peau), ce qui provoque une formation de nouveaux collagene et élastine dans les couches profondes de la peau. La peau est donc « plus remplie » de collagene, plus élastique et tonique, plus eclatante et les ridules ont donc tendance à se combler et à s’atténuer. On parle de « remodelage » des rides au laser
Il faut généralement plusieurs séances (espacées d’un mois environ) avant de noter une efficacité. Les séances ont generalement lieu en hiver, à distance du soleil. Le laser de remodelage des rides s’effectue en général après avoir appliqué une crème anesthésiante une à deux heures avant la séance.

Interview

 Dr Corinne DUPIN CAPEYRON

20 cours Gambetta 33400 Talence

traitement de la peau au laser, epilation laser

Le laser remodelage (laser contre les rides)

Ce type de laser est utile dans le traitement du vieillissement cutané

– Quel est leur longueur donde ?

. emission en infra rouge :

1064 : Lyra ®, medlite ®
1450 : smoothbeam ®
1540 : erbium glass ®, aramis ®
. emission dans le visible : IPL, colorant pulse, KTP, alexandrite , diode,..

  • Quelle est la cible de ce type de laser ?

L’eau du derme

– Quels sont les effets tissulaires du laser remodelage ?

action thermique sur le fibroblaste avec formation de néocollagene et donc restructuration du derme ; pas deffet sur lépiderme .
Confirmation par echographie , histologie , étude du microrelief de la peau et de son elasticité .

Les conséquences sont une amélioration des propriétés mécaniques délasticité et de la fermeté de la peau avec un aspect de peau plus « pleine » induisant une amélioration de surface avec légère atténuation des rides surtout de la patte doie , amélioration du teint , resserrement des pores de la peau . Les résultats sont obtenus 4 à 6 mois après le traitement .

Ce type de laser permet un traitement du visage , du cou , du décolleté et du dos des mains .

Il n’a pas deffets secondaires patents

  • Combien de séances faut-il prévoir ?

1 séance mensuelle pendant 4 mois puis 2 séances annuelles dentretien.

– Une conclusion ?

Cette technique indolore est particulièrement indiquée pour accompagner le vieillissement cutané et ralentir les effets du temps mais il ny a aucun effet lifting .

  • Y a-t-il des indications plus récentes à préciser pour ce type de laser ? Des associations possibles à d’autres techniques cosmétiques ?

On peut citer les cicatrices , les vergetures et l’acné

Des associations sont possibles avec

Formulaire d’information (conçu et validé par le groupe Laser de la Société française de dermatologie) destiné aux patients, avant la réalisation d’un traitement abrasif du visage par laser de resurfaçage CO2 ultra-pulsé.

But et rythme du traitement

Le but du traitement laser est une abrasion de la peau d’une zone du visage ou du visage entier à l’aide d’un laser CO2 ultra-pulsé ou scanné, dans l’intention de diminuer :

  • les signes du vieillissement solaire (taches, élastose, rides superficielles),

  • les cicatrices d’acné.

Le traitement est réalisé en une seule séance :

  • sous anesthésie locale ou locorégionale par un anesthésique injectable, entraînant une sensation de brûlure pendant quelques secondes. Le risque essentiel de l’anesthésie locale injectable est une allergie au produit anesthésique. Ce risque est rare,

  • ou, le plus souvent, sous anesthésie générale. Toute anesthésie générale entraîne un risque exceptionnel, évalué à 1/12000.

Pour le traitement des paupières, les yeux seront protégés par une coque.

Une fois l’anesthésie effectuée, le médecin va pratiquer une abrasion progressive de l’épiderme par photovaporisation puis une photocoagulation du derme superficiel qui se rétracte et provoque un effet « tenseur » cutané plus ou moins important selon la laxité de la peau.

Douleur

Elle peut être présente en fin d’intervention et durant les premiers jours. Il s’agit d’une sensation diffuse de chaleur ou de brûlure au niveau de la zone traitée. Une prescription d’antalgiques sera faite par le médecin.

Suites immédiates

Immédiatement après le traitement, le derme est mis à nu et on observe uen rougeur, un œdème (gonflement) et un suintement. Ceci va nécessiter une cicatrisation dirigée pendant 8 jours.

Des pansements seront réalisés jusqu’à cicatrisation complète, obtenue en 10 à 15 jours, selon la zone traitée. Des croûtes peuvent se former et ne sont pas souhaitables. Les soins postopératoires, dont le médecin expliqera les modalités, sont destinés à éviter leur formation car elles seraient susceptibles de favoriser des cicatrices.

En cas de fièvre ou de douleur empêchant le sommeil, tiraillements et irritabilité, ainsi qu’une relative intolérance aux produits de beauté habituels sont fréquents pendant les 2 à 3 mois suivant.

Une protection solaire est indispensable pendant 6 mois.

Complications

Des complications telles qu’infection virale (herpès) ou microbienne, poussée d’acné ou de rosacée, hyperpigmentation (surtout sur les peaux fonçées), grain de milium (petits kystes blancs), hypopigmentationn cicatrices hypertrophiques sont possibles mais rares, l’ectropion de la paupière inférieure est exceptionnel. Un traitement antiviral sera prescrit avant et dans les jours qui suivent le traitement laser.

Les produits utilisés pour la désinfection de la peau peuvent aussi donner, rarement, une allergie. Il est donc important que le patient signale toutes les allergies qu’il a eues au cours de sa vie.

Des réactions gênantes pouvant se produire avec la prise de certains médicaments (Roaccutane), tout traitement médicamenteux en cours ou commencé pendant le traitement laser doit être signalé.

Absence de cotation de cet acte médical dans la nomenclature de la Sécurité Sociale.

Aucun remboursement n’est possible et aucun arrêt de travail ne pourra être accordé pour cet acte à visée esthétique.

Autres techniques de rajeunissement

Il existe de très nombreuses techniques de rajeunisssement cutané. On peut citer parmi celles-ci :

Le photo rajeunissement à la lumière intense pulsée Le peeling Les injections de toxine botulique (Botox ®) dans les rides Les injections de comblement des rides (acide hyaluronique… )

 

NETTOYAGE DE PEAU : qu’est-ce que le nettoyage de peau

Nettoyage de peau

En cas d’acné et de micro kystes du visage, notamment lors des traitements par Vitamine A Acide : (Contracne ® , Curacne ®, Procuta ®, Roaccutane ®) il est possible que le dermatologue vous propose de réaliser un nettoyage de peau

Il est important de différencier le nettoyage dermatologique du nettoyage réalisé par une esthéticienne : le nettoyage de peau réalisé par le dermatologue est généralement plus profond. Le nettoyage de peau consiste à inciser et ouvrir les points noirs, micro kystes et comédons et d’en extraire le sébum.

Comment se passe un nettoyage de peau par un dermatologue

Le dermatologue nettoie tout d’abord minutieusement la zone à traiter Il incise ensuite les boutons, microkystes, comédons et points noirs avec un petit instrument (aiguille, lancette… ) Il extrait ensuite le contenu généralement à l’aide d’une curette percée, d’un « tire-comédon » ou en pressant avec une compresse. Parfois, le dermatologue applique un acide (acide trichloroacetique) sur le bouton (notamment lorsqu’il s’agit de gros boutons inflammatoires) afin stopper le saignement, de détruire la glande sebacee qui produit le sébum et de favoriser la cicatrisation
Le nettoyage de peau est donc source de rougeurs sur le visage et il vaut mieux l’éviter lorsqu’on doit assurer des fonctions sociales (travail, sorties… ) durant les jours qui suivent.

TRAITEMENT ECZEMA ATOPIQUE (ENFANT) : soins de l’eczema de l’enfant

Traitement de l’eczema de l’enfant

Le traitement de l’eczema de l’enfant comporte de nombreux volets : soins contre la peau sèche, lutte contre les infections, traitement médical…

Traitement médical : dermocorticoides

Le traitement des poussées d’eczema atopique peut faire intervenir principalement des médicaments diminuant le grattage (antihistaminiques), et des produits locaux intensifiant lhydratation de la peau ainsi que des crèmes à la cortisone.

Les parents ont souvent peur d’utiliser les crèmes cortisonées. Il faut savoir que ce sont les principales crèmes efficaces contre la poussée d’eczéma. Il vaut mieux un enfant qui sépanouit avec une peau saine qu’un enfant qui dort mal et se gratte. Il suffit de bien utiliser les crèmes cortisonées (sous prescription médicale)

Utiliser plutôt des crèmes à la cortisone de force moyenne,

En appliquer uniquement sur les zones d eczéma fraîchement nettoyées, jusquà efficacité (environ 4 à 7 j)

et décroître progressivement les applications ensuite.

On considère que les crèmes à la cortisone peuvent être utilisés pour chaque poussée jusquà une quantité approximative de 1 tube pour un enfant de 4-5 ans. Au-delà, il faut savoir reconsulter pour réévaluer le traitement et le bilan allergologique.

Lutter contre la peau sèche

La peau sèche fait le lit de l’eczema atopique, il faut tenter de garder la peau de l’enfant correctement hydratée
Il est souvent judicieux de laver l’enfant avec une huile pour le bain dans de l’eau pas trop chaude et pas trop longtemps, puis le sécher doucement en le tamponnant (ne pas frotter) puis appliquer la crème hydratante sur la peau encore légèrement humide
Habiller l’enfant avec des vêtements en coton, sans laine ni fibre synthétique.

Utiliser des produits cosmétiques sans parfum.

Éviter la chaleur ou le froid trop intense ainsi que la transpiration excessive si possible

Couper les ongles de l’enfant coupés court pour éviter qu’il ne se fasse mal en se grattant

Soigner les infections

En cas d’infection des plaques d’eczéma, le médecin prescrira une pommade voire des médicaments contenant des antibiotiques.

Probiotiques

Les altérations de la fonction barrière intestinale pouraient jouer un rôle dans la dermatite atopique et le microbiote intestinal joue un rôle important d’immunomodulateur. L’analyse du microbiote d’enfants ayant de l’eczema atopique a montré des différences significatives par rapport aux autres enfants. Il semblerait que des bactéries telles Bifido-bacterium lactis, B. longum et Lactobacillus casei apportées dans l’alimentation puissent réduire la sévérité de la dermatite atopique et le nombre de jours d’utilisation de cremes corticoïdes notamment chez les enfants de plus d’un an.

Dermatite atopique résistant aux dermocorticoides

Une autre crème que la cortisone est disponible, il s’agit d’un immunosuppresseur appelé tacrolimus, existant en deux concentrations, 0.03% et 0.1%.

Le mécanisme d’action du tacrolimus dans la dermatite atopique n’est pas complètement élucidé, il réduit l’activité de stimulation des lymphocytes T et inhibe la libération des médiateurs inflammatoires des mastocytes cutanés, basophiles et éosinophiles.

Son nom commercial est Protopic*

Il faut l’appliquer en couche mince sur toutes les surfaces touchées par la dermatite atopique, y compris le visage, le cou et les plis, à l’exception des muqueuses.

Dermatite atopique sévère

Depuis quelques années, on peut utiliser un médicament appelé biothérapie ou biosimilaire, en piqures, appelé dupilumab. Il s’agit d’un anticorps monoclonal  recombinant humain de type IgG4 qui inhibe la signalisation de l’interleukine-4 et l’interleukine-13, des cytokines majeures impliquées dans la dermatite atopique. Le dupilumab est réservé aux dermatites atopiques sévères en deuxième intention, chez les patients à partir de 6 ans

Cependang, dans un avis du 19/08/2022, l’ANSM atteste de la forte présomption d’efficacité et de sécurité du dupilumab dans le traitement de la dermatite atopique sévère de l’enfant âgé de 6 mois à 5 ans qui nécessite un traitement systémique.

Une étude prospective longitudinale en “vie réelle” menée pendant 12 mois sur 699 patients américains confirme les bons résultats du dupilumab pour sa rapidité d’action et le maintien d’une bonne réponse avec une réduction des poussées, des démangeaisons, des symptômes et une amélioration du sommeil, de la qualité de vie liée à la santé et des activités quotidiennes par rapport à la valeur initiale.

Les injections de dupilumab pour les patients adultes sont faites à la dose de 300 mg toutes les 2 semaines.

Une étude rétrospective française conduite par le GREAT (Groupe de recherche sur l’eczéma atopique) a évalué la stratégie consistant à allonger les intervalles entre les injections de dupilumab chez les patients ayant obtenu une amélioration clinique, notamment les patients âgés

Un des effets secondaires étonnant est la “head and neck dermatitis” ou dermatite atopique tête et cou, observée chez 10 % des patients sous dupilumab. Il semblerait que ces patients présenteraient des taux des IgE anti Malassezia (une levure de la peau impliquée dans la dermite du visage, les pellicules…)

 Perspectives d’avenir

De nouvelles études semblent corroborer l’efficacité de crèmes à base de molécules anti Janus Kinase (JAK)

MONTRER SES GRAINS DE BEAUTE (OU NAEVUS) : controler les grains de beauté

Montrer ses grains de beauté

La présence de grains de beauté est un des facteurs prédominant pour le risque de développer un mélanome, qui est un cancer de la peau

Il faut donc montrer et faire surveiller ses grains de beauté.

Il faut aussi consulter devant toute apparition ou modification d’un grain de beauté.

Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Il ne faut pas oublier que les grains de beauté peuvent aussi toucher les muqueuses et les ongles et que toute lésion à ce niveau doit être montrée au médecin.

 

A qui monter ses grains de beauté?

Les grains de beauté doivent être surveillés par un dermatologue car ils peuvent se transformer en mélanome et à l’inverse, un mélanome débutant peut facilement être pris pour un grain de beauté. Il est donc important d’enlever tout grain de beauté suspect.

Le dermatologue peut s’aider de la dermoscopie, une technique de visualisation agrandie des grains de beauté en immersion, permettant d’objectiver la structure d’un grain de beauté, afin de le distinguer d’un mélanome

Dermatoscope
Dermatoscope à immersion
dermoscope
Autre type de dermatoscope
grain de beaute
Vue du grain de beauté à l’oeil nu
dermoscopie
Vue du grain de beauté au dermoscope

Le dermatoscope a permis d’affiner le diagnostic des grains de beauté depuis son avènement et de diagnostiquer de façon plus sure et plus précoce les mélanomes

Montrer ses grains de beauté, est-ce remboursé par la Sécurité Sociale?

La Sécurité Sociale en France a mis en place une consultation spécifique de dépistage du mélanome pris en charge sans besoin de s’inscrire dans le parcours de soin (pas besoin de passer par le médecin traitant) chez le dermatologue une fois par an pour les patients à risque de mélanome définis par les recommandations de la Haute Autorité de Santé :
– antécédent personnel ou familial de mélanome ;
– phototype cutané de type I (peau claire, yeux bleus, cheveux clairs) ;
– nombre élevé de nævus, de nævus de grande taille, de nævus atypiques ;
– antécédents ou mode de vie avec expositions solaires intenses.

ENLEVER UN GRAIN DE BEAUTE (OU NAEVUS) : chirurgie du grain de beauté

Enlever un grain de beauté

Lorsquon a des grains de beauté, a fortiori en grand nombre, on est plus a risque de développer un mélanome sur lensemble de la peau et pas seulement à l’endroit des grains de beauté. Il est donc inutile de les enlever tous.

 Un autre facteur prédominant dans le risque de développer un mélanome est l’exposition aux UV.

Il faut donc se protéger du soleil sur lensemble du corps lorsquon a des grains de beauté.

Le dermatologue, lors du controle des grains de beauté, peut décider d’enlever un grain de beauté en raison de son risque de degenerescence en melanome

Comment se faire enlever un grain de beauté ?

Lorsque le dermatologue enleve un grain de beaute, il prevoit generalement un rendez-vous de chirurgie

Le dermatologue realise une anesthesie de la zone située autour du grain de beaute (anesthesie locale).

En general, le grain de beaute est enleve au moyen d’un bistouri, et le dermatologue effectue des points de suture pour refermer la plaie

Le medecin effectue ensuite un pansement et donne des conseils pour les soins de la plaie

En general, les points doivent etre enleves par un medecin quelques jours ou quelques semaines apres l’intervention de chirurgie.

Le grain de beaute enleve est envoye dans un laboratoire d’anatomopathologie afin d’etre analysé.

Cancer de la peau : cancer basocellulaire / cancer spinocellulaire / melanome

Le soleil et la peau / Peau sensible au soleil / Protection solaire / Crème solaire / Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ?

Taches brunes / taches solaires / Traitement taches brunes / laser taches

MAUVAIS GRAIN DE BEAUTE (OU NAEVUS) : le mauvais grain de beaute

Mauvais grain de beauté

La surveillance des mauvais grain de beauté est effectuée régulièrement par le médecin qui peut s’aider d’instruments de  » dermoscopie « , de photographie… Le médecin décidera d’enlever tout point de beauté lui semblant suspect.

Elle doit aussi être effectuée par soi-même et il faut consulter devant toute apparition ou modification dun grain de beauté ou dun bouton.

Une règle dite de l’abécédaire permet de reconnaître certains points de beauté que lon dit  » atypique « . Elle ne peut s’appliquer à tous les points de beauté et certains grains de beautés qu’il faut enlever nont pas ces caractéristiques :

  • A

= Asymétrique ; si l’on trace un trait imaginaire au milieu du grain de beauté, les deux parties nont pas la même forme

  • B

= Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net, comme une carte de géographie

  • C

= Couleurs différentes ; le point de beauté a plusieurs couleurs (brun clair, brun foncé, rosé…)

  • D

= Diamètre supérieur à 6 millimètres (la taille approximative dune gomme de crayon)

 

Le fait d’avoir de multiples points de beauté  » atypiques  » augmente considérablement le risque davoir un mélanome et il convient dans ce cas de respecter scrupuleusement les règles de protection solaire.

Si les critères ABCD ne s’appliquent quà un type particulier de grain de beauté, on peut y ajouter une dernière lettre valable pour tout naevus :

E = Evolution ; cest un critère majeur : toute tache ou bouton qui se modifie doit amener à consulter

Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Grain de beauté / Naevus / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté / Mauvais grain de beauté

Cancer de la peau : cancer basocellulaire / cancer spinocellulaire / melanome

Le soleil et la peau / Peau sensible au soleil / Protection solaire / Crème solaire / Protéger les enfants du soleil / Risques des crèmes solaires ?

Taches brunes / taches solaires / Traitement taches brunes / laser taches

 

SOINS DES JAMBES LOURDES : traitement des jambes lourdes

Jambes lourdes

 

Il faut aider le retour veineux des jambes vers le coeur et éviter la stase veineuse dans les jambes

 

Aidez le retour veineux :

Dormez avec les jambes discrètement surélevées (5 à 6 cm suffisent)

 

. Vous pouvez utiliser une cale sous les pieds du lit ou sous le matelas, ou un dispositif d’allongement des pieds du lit.

Ayez les jambes allongées le plus souvent possible (lorsque vous regardez la TV, lisez…)

 

Faites des sports doux : marche, natation, vélo…

 

A la plage, marchez dans leau

 

Portez des collants ou bas de contention médicaux le plus souvent possible la journée (ils ne doivent pas être portés lors du repos allongé). Il existe des bas et collants tout à fait esthétiques, ressemblant à des bas-nylon classiques et pouvant être portés avec une jupe.

 

Evitez la stase : les bains trop chaud, les positions debout prolongée, le chauffage par le sol, les expositions des jambes au soleil, les sports violents ou augmentant la stase (tennis, equitation, athlétisme…)…

 

>>> Retour au sommaire : jambes lourdes varices

 

TRAITEMENT DES JAMBES LOURDES : traitement des varices

Traitement des varices

Comment les reconnaît-on ? :

Les varices sont des dilatations molles des veines

 

Les varicosités sont de petits vaisseaux violacés.

 

Traitement des varices et varicosités

Les scléroses :

 

– Elles consistent à injecter des produits dans les veines afin de les fermer.

 

– Elles ne sont jamais dénuées de risques (taches marron, plaie au site dinjection…) et doivent être effectuées à distance du soleil.

 

– Certains lasers peuvent traiter les varicosités

 

La chirurgie est souvent le meilleur moyen de traiter les varices de grande taille : stripping ou phlébectomie ambulatoire

Interview du Dr JP VIDAL-MICHEL, Marseille

 

1/ Que sont les varicosités ? Y a-t-il plusieurs types de varicosités ?
Dr Jean-Pierre VIDAL-MICHEL :
Les varicosités résultent de la dilatation du réseau microcirculatoire dermique. Les causes en sont nombreuses, mais elles traduisent en priorité une hyperpression veineuse sous jacente. Les classifications sont nombreuses :- par l’observation de leur aspect : bouquets, nappes, en chaussettes rouges …- leurs diamètres et leurs couleurs :0.1 à 1mm pour les télangiectasies rouges, 1 à 2 mm pour les veinectasies bleutées voire violettes , cyanotiques. Ces dernières classifications ont un intérêt certain pour le traitement par le Laser , Yag notamment. Mais c’est la classification en varicosités secondaires ou primitives qui doit retenir notre attention car elle conditionne notre démarche thérapeutique.- Les varicosités secondaires sont donc consécutives à l’hyperpression due à un reflux sous jacent lié à des varices systématisées (saphènes et leurs collatérales) ou à des varices réticulaires, l’exemple le plus classique étant celui des varices en « pin parasol » de la face externe de la cuisse. Il ne faut pas oublier non plus les varicosités consécutives à une chirurgie ou à une sclérose (matting) qui peuvent entraîner une déviation du flux circulatoire et une hyperpression dans des territoires jusque là indemnes.- Les varicosités primitives dans lesquelles aucun reflux sous jacent n’est retrouvé. A l’histologie leur aspect est tortueux, malformatif. Plusieurs hypothèses sont émises sans éliminer un possible mécanisme d’insuffisance veineuse superficielle: rôle du terrain donc ( malformation), rôle des hormones, mauvais fonctionnement des récepteurs neurosensitifs des parois des vaisseaux, rôle de la cellulite qui provoquerait stase et dilatation etc .etc…
2/ Les varicosités sont elles douloureuses ?
Le plus souvent le motif de la consultation pour varicosités reste d’ordre esthétique bien que souvent les patientes parlent d’une brève douleur localisée au point d’apparition d’une varicosité . Mais assez souvent les patientes présentant des varicosités diffuses et souffrant de leurs jambes se disent très soulagées par la microsclérose. Il faut dire qu’une sclérose bien conduite passe par l’éradication de tous les reflux ce qui peut expliquer le soulagement.

3/ Justement qu’appelez vous une sclérose bien conduite ?
Le réseau variqueux est indivisible. De la varicosité de quelques dixièmes de mm à la grosse varice de plus d’un cm de diamètre c’est la même maladie variqueuse. Il va donc falloir dès la première consultation ,dont le mobile est parfois uniquement esthétique, examiner la patiente debout sur un escabeau et rechercher les signes d’un reflux sous-jacent. Interrogatoire, examen clinique visuel,palpation, doppler de poche vont décider de la réalisation ou non d’un écho-doppler veineux et de l’établissement d’une cartographie indispensable à la conduite d’un bon traitement. La transillumination est également précieuse dans le repérage des varices réticulaires d’alimentation et de drainage des varicosités.
4/ Quels traitements proposez vous donc à vos patientes ?
Cela dépend donc du bilan . S’il existe un reflux sous –jacent il faut le traiter. Les techniques sont nombreuses . Personnellement j’apprécie le stripping court par endo-éveinage s’il existe un important reflux on pourra y associer une phlébectomie selon Muller des collatérales et des varices jambières . D’autres préféreront le stripping long ou encore l’endolaser ou encore l’écho-sclérose à la mousse . Toutes les méthodes ont à peu près les mêmes résultats dans des mains expérimentées mais pas toujours les mêmes coûts ,bien-sûr !Si le reflux est discret, intermittent je déconseille la chirurgie surtout si la personne est jeune . La contention de classe 2 me parait préférable . Souvent elle permet de reculer l’échéance de plus de 10 ans . Ce qui est appréciable car la récidive est hélas très fréquente quelle que soit la technique utilisée.Pour les varices réticulaires alimentant les bouquets de faces externes par exemple je pratique une phlébectomie de Muller dans un premier temps puis la microsclérose à la mousse d’Aetoxysclérol. J’apprécie aussi dans cette indication le Laser Yag 1064, un peu douloureux,certes, mais très efficace. On peut également avoir recours pour ces troncs réticulaires à la sclérose directement .
5/ Vous utiliser donc toujours les sclérosants ?
Bien sûr. La sclérose reste la méthode de choix. Bien conduite, elle est très efficace et peu onéreuse par rapport au Laser. Elle demande cependant une technique irréprochable et reste sanglante. Ceci fait que certains se sont tournés vers le Laser Yag 1064 qui, je le redis ,est également un excellent outil. Les autres lasers KTP, colorant pulsé ,IPL… sont peu ou pas efficaces dans le traitement des varicosités.Il est donc possible en adaptant la concentration du sclérosant au diamètre de la varice de tout traiter ou presque.. Par exemple il est possible de diluer l’Aetoxysclérol à 0.5, 0.7 ou 1% etc en partant du 2% et d’en faire de la mousse ce qui permet un meilleur contact avec les parois.Attention toutefois aux petites bulles qui peuvent s’échapper dans la circulation profonde et provoquer des phlébites. L’iode et le Trombovar ont disparu du marché, c’est dommage pour ce dernier qui était facile d’emploi et qu’on pouvait également diluer et faire mousser. La glycérine chromée (Sclérémo) est également un bon sclérosant pour les télangiectasies , je le dilue quelquefois pour le rendre moins douloureux et plus fluide. Attention poussé trop fort il peut lui aussi s’échapper dans une perforante et entraîner de petites phlébites ; mais ces incidents sont très rares.

6/ Y a-t-il d’autres incidents ?
Les phlébites avec la sclérose des varicosités sont exceptionnelles , je l’ai dit. De même que les nécroses par surdosage en sclérosant ou lorsque celui-ci s’engage incidemment dans une petite artériole. L’ulcère qui en résulte , très douloureux, cicatrisera sans problème mais laissera une petite cicatrice.Beaucoup plus fréquemment la microsclérose peut entraîner la formation d’un caillot dans la varicosité qui devient quasiment noire. Il faut alors la vider des ses caillots lors de la séance suivante , en général après trois semaines, à l’aide de petites incisions réalisées à l’aiguille. Ce sont des séances que les patientes n’apprécient pas et il faudra adopter des concentrations moins fortes aux séances suivantes pour éviter à nouveau la formation d’un thrombus . Ceci dit ce thrombus est le signe d’une sclérose efficace mais le rechercher expose aussi à des pigmentations séquellaires par dépôt de fer et de pigment. Pigmentations qui peuvent persister parfois durant de nombreuses des années surtout s’il existe dans les suites une exposition solaire. Mais dans l’immense majorité des cas la microsclérose ou la sclérose-laser ne posent aucun problème .
7/ Vous déconseillez donc à vos patientes le soleil ?
Oui, tout en sachant que la plupart des pigmentations sont dues à l’inflammation consécutive à la sclérose lorsque la patiente présente une peau mate, en dehors de toute exposition solaire ! Il faudra donc être très prudent avec les phototypes foncés. Il m’arrive toutefois de poursuivre tard mes scléroses dans la saison sans aucun incident de pigmentation.
8/ Y a-t-il des précautions à prendre pour éviter la survenue ou l’aggravation de varicosités ?
Ce sont les mêmes que pour les varices !Le tabac, la pilule, les professions debout, l’obésité ,la sédentarité, l’excès de soleil, la grossesse facilitent l’apparition des varicosités. Mais on n’échappe pas non plus au facteur héréditaire. Je conseille donc le port de chaussettes, bas ou collants de contention chaque fois que cela est possible .L’exercice physique tel que la marche ou la natation. Les phlébotoniques dont l’utilité est contestée par certains n’ont pas de rôle préventif selon ma propre expérience ; en revanche, ils sont efficaces contre la douleur sur de courtes périodes et à fortes doses.
9/ Pouvez vous donner un ordre d’idée du prix d’une séance de sclérose ?
C’est impossible car comment comparer le médecin qui va garder son patient quelques minutes en réalisant peu d’injections et celui qui à chaque séance va réaliser un repérage échographique, une écho- sclérose, un passage laser durant 30 minutes ou plus ? De même les honoraires varient selon les compétences, la notoriété, la région puisqu’il s’agit d’actes qui ne sont plus pris en charge par les caisses car reconnus comme esthétiques bien que personnellement je pense que la varicosité est une maladie au même titre que la varice.Enfin certains facturent au forfait car la sclérose demande de très nombreuses séances.
10/ Vous avez pris des cas extrêmes , je pense à une séance de 15 minutes par exemple par un médecin qualifié , sans parler de forfait ?
La fourchette de 30 à 50€ pour une séance de microsclérose en province me parait raisonnable. Les prix en région Parisienne sont plus élevés en rapport avec les frais. Enfin si le médecin utilise la technologie Laser ces prix peuvent être logiquement doublés .Mais ces chiffres ne sont qu’indicatifs, bien-sûr !

>>> Suite : Conseils en cas de varices, jambes lourdes et varicosités

 

VIRUS ET PEAU, les virus et la peau

Un virus est un organisme infectieux de très petite taille. Il est tellement petit qu’il peut pénétrer dans les cellules de la peau. Sa caractéristique est qu’il se reproduit en utilisant le matériel d’un hôte (la cellule) : il l’infecte et lui fait  » fabriquer  » d’autres virus.  Quels sont les interactions virus et peau ?

Lors d’une contamination virale de la peau, le virus loge donc généralement dans les cellules de la peau ou dans les nerfs qui en dépendent pour les virus du groupe Herpes.

 

De nombreux virus peuvent infecter la peau humaine. Parmi ceux-ci on peut citer :

– les papilloma virus, source notamment de verrues et de condylomes

– les herpes virus, à l’origine de l’herpes, de la varicelle et du zona

– les pox virus, donnant les molluscums contagiosiums, chez l’enfant notamment

 

>>> Suite : verrues, condylomes, herpes, zona, molluscum contagiosum

 

PARAPSORIASIS : parapsoriasis

Parapsoriasis

Le parapsoriasis est une affection ) distinguer du psoriasis. Il existe globalement deux types de parapsoriasis, le parapsoriasis en gouttes et le parapsoriasis en plaques.

1/ Parapsoriasis en gouttes

Le parapsoriasis en gouttes est une maladie d’origine inconnue : différentes infections ont été incriminées (brucellose, toxoplasmose, staphylocoque, streptocoque, Adénovirus de type 11, EBV et VIH, spirochètes…

Elle est rare : 1 cas pour 1 000 à 1 500 personnes.

Le parapsoriasis en gouttes est une maladie bénigne, mais de longue durée, évoluant sur quelques mois ou quelques années selon les formes, évoluant par poussées mais cette maladie est habituellement uniquement cutanée.

Diagnostic

Le parapsoriasis en gouttes est généralement décrit sous deux formes :

forme aiguë

Il s’agit du parapsoriasis varioliforme, maladie de Mucha-Haberman, pityriasis lichénoïde et varioliforme

Certains auteurs l’assimilent à la papulose lymphomatoide, une pathologie pouvant évoluer en lymphome

Elle est caractérisée par des boutons roses, orange ou violacés, entourées d’un halo rouge, qui peuvent se transformer en vésicules, puis donnant des croûtes hémorragiques noirâtres, qui peuvent s’ulcérer et donner des cicatrices

L’éruption peut s’accompagner de fièvre et de malaise et elle dure quelques semaines à plusieurs mois.

Une forme plus sévère appelée forme fébrile ulcéro-nécrotique de Mucha-Habermann comporte une fièvre élevée (40 à 41 °C), des signes neurologiques, une altération de l’état général, des douleurs abdominales, une pneumopathie interstitielle, une myocardite lymphocytaire, des manifestations rhumatologiques et elle peut mener au décès.

forme chronique

Il s’agit du parapsoriasis en gouttes de Juliusberg.

Elle est caractérisée par des boutons rouge-brun avec une squame adhérente centrale qui tend à se décoller spontanément. Les lésions guérissent sans cicatrice, mais peuvent laisser des troubles de la pigmentation souvent régressifs.

Cette forme peut durer plusieurs années.

Diagnostics différentiels

On compte surtout :

Pour etre sur du siagnostic le dermatologue fait le plus souvent une biopsie

Traitement

Le parapsoriasis en gouttes est une maladie d’origine inconnue pour laquelle aucun traitement n’est spécifiquement efficace. Le médecin essaie plusieurs médicaments souvent successivement pour tenter de contrôler la maladie.

Enfant

Héliothérapie et/ou un traitement par antibiotiques (tétracyclines si plus de 8 ans ou érythromycine/ azithromycine) +/- corticoïdes locaux et antiH1

Adulte

PUVAthérapie voire héliothérapie ou UVB.

Corticoides

La corticothérapie par voie générale s’utilise surtout dans les formes aiguës, ulcéro-nécrotiques et suraiguës

Disulone®, méthotrexate…

2/ Parapsoriasis en plaques

On distingues deux formes :

2.1/ Parapsoriasis en grandes plaques

Il s’agit du premier stade du mycosis fongoide, un lymphome de la peau. On le considere comme mycosis fongoide de de grade 0. Cependant l’ évolution vers le stade tumoral du Mycosis ne survient que chez moins de 10% des patients.

Il donne des taches rouges, souvent finement squameuses, bien circonscrites et persistantes.

On le traite par PUVATherapie et surveillance pour éviter la transformation en lymphome

2.2/ Parapsoriasis en petites plaques, digitiforme

Le parapsoriasis en petites plaques digitiformes est caractérisé par des taches de forme ovalaire, rouges avec souvent une teinte jaunâtre, dont le grand axe est orienté parallèlement aux côtes et à l’axe des membres.

L’abstention thérapeutique voire l’héliothérapie ou la PUVA therapie sont les traitements classiques

Allergies dans l’eczema de l’enfant

Allergies dans l’eczema atopique

Quand faire des tests allergologiques (tests à la recherche d’une allergie) dans l’eczema de l’enfant et du nourrisson ?

A/ Quand est-il utile de réaliser des tests allergologiques dans l’eczema de l’enfant et du bébé ?

Trois cas de figures indiquent de réaliser des tests à la recherche d’une allergie dans l’eczema de l’enfant :

– En cas de résistance de l’eczema de l’enfant à un traitement bien conduit, ou de récidives rapprochées.

– en cas de retard de croissance et de cassure des courbes staturo-pondérales

– en cas de manifestations autres que l’eczema de l’enfant : déclenchement de rougeurs autour de la bouche lors de l’ingestion de certains aliments (syndrome oral), d’urticaire ou d’angio oedeme, d’asthme, de rhino conjonctivite…

B/ Quels tests allergologiques peuvent être proposés dans l’eczema de l’enfant et du bébé ?

Les recherches d’allergie dans l’eczema de l’enfant et du bébé sont prescrites par le médecin qui s’orientera en fonction des doutes cliniques d’allergie. Il peut proposer de doser dans le sang :

  • Les IgE Totales (Anticorps responsables de l’allergie) et spécifiques

  • des tests aux pneumallergènes (allergies « respiratoires ») et trophallergènes (allergies « alimentaires »)

  • des tests cutanés

  • voire un test de provocation orale, en milieu hospitalier

BOWEN : la maladie de Bowen

Maladie de Bowen

Maladie de Bowen

La maladie de Bowen est une forme de cancer de la epau

Signes de la maladie

Carcinome in situ (intra epidermique). Plaque rouge parfois crouteuse.

Fréquent sur la jambe de la femme

Atteinte de la jambe, classique

Zones photoexposées++, voire arsenicisme (viticulture, herbicides, liqueur de Fowler, tannage du cuir… ).

Carcinome intraepithelaial

Possibilité d’atteinte des muqueuses génitale (tache ou plaque rouge du sexe) et anale : plaque rouge vif, lisse, luisante, indolore, bien limitée, résistante aux cremes, lentement évolutive.

Maladie de Bowen de la verge

On incrimine les papillomavirus, (HPV16 surtout) dans certains cas.

Forme trompeuse du doigt

Bowen du doigt

Autre forme trompeuse, pigmentée

Examens complémentaires diagnostiques

Dermatoscopie :

Vaisseaux en point ou glomérulaires sur une zone, disposés en agrégats (et surtout en lignes, entourés de pigment en cas de forme pigmentée) et de squames

Biopsie

Le plus souvent en cas de doute

Traitement

Exérèse avec marge de 5 mm voire autres methodes de destruction : laser CO2, cryochirurgie, application de 5-fluorouracile, d’imiquimod, Photo Thérapie Dynamique

http://www.cochrane.org/fr/CD007281/traitements-contre-la-maladie-cutanee-de-bowen

 

Creme anesthesiante : Emla ®, Anesderm ®…

Creme anesthesiante a la lidocaine et la prilocaine :

Il existe une creme anesthesiante permettant d’endormir la peau

  • Cremes à la lidocaine et prilocaine, qu’est-ce que c’est ?

La lidocaine et la prilocaine sont des anesthésiques locaux utilisés en dermatologie, notamment en applications locales afin d’obtenir une anesthésie de la peau avant un acte de chirurgie ou de laser

 

 

  • Quelles sont les contre indications ?

    • Allergie au produit ou à l’un des composants
    • Porphyrie ou méthémoglobinémie
    • On les évite en cas de grossesse
  • Conseils d’utilisation

    • Appliquer la creme en couche epaisse sur la zone à anesthésier
    • La creme doit etre laissée sur la peau environ une heure avant l’intervention et environ 15 minutes sur la muqueuse du pénis
    • Pour l’anesthesie de la peau, il faut recouvrir la creme anesthesiante avec un pansement plastifié (fourni dans la boite le plus souvent). Si le pansement est trop petit, il est possible d’utiliser du cellophane alimentaire (plastique transparent en rouleau) pour recouvrir la creme
    • Ne pas appliquer de creme sur l’oeil ou a proximite des yeux

DARTRE : dartres ou taches blanches sur les joues et les bras

Dartre

Cet article en vidéo :


Une dartre est une zone souvent plus claire que la peau environnante, en raison de sa desquamation. En terme médical on parle d’eczematide. Il s’agit d’un problème fréquent chez les enfants et les jeunes adultes à peau mate, notamment sur les joues et les bras en fin d’été. Pour lutter contre les dartres, on utilise souvent des crèmes hydratantes et parfois des dermocorticoides.

Dartres joue
Dartre

Les eczématides achromiantes, également appelées dartres ou pityriasis alba donnent des taches rosées qui peuvent démanger, évoluant en taches blanches, le plus souvent chez les enfants entre 3 et 16 ans mais se voient aussi chez l’adulte.

Dartres
Dartres

Symptomes

Elles sont fréquentes en hiver et en fin d’été.

Elles touchent préférentiellement la face d’extension des bras, et surtout les joues, formant des taches blanches d’environ 0.5 à 2 cm sur les joues des enfants.

Chaque dartre évolue en deux phases et on a souvent une coexistence des deux phases chez un meme enfant :

Tache rosée

Au début elles sont rosées, et desquament (la surface peut être finement squameuse, rugueuses ou crouteuse. Elles peuvent être entourées d’une bordure rouge et crouteuse. Elles peuvent démanger

Tache blanche

Ensuite, elles forment une tache blanche et lisse ou finement squameuse, qui peut se repigmenter au soleil. Elles sont alors très visibles en été ou sur peau foncée (visibilité de la dépigmentation sur les peaux mates+++).

Chez l’enfant elles prédominent sur le visage, essentiellement sur les joues, autour de la bouche. Chez les adolescents et les adultes, on les retrouve plutôt sur les racines des bras, des cuisses, les épaules…

La durée d’évolution est très variable. Chez l’enfant, elles récidivent pendant plusieurs années, jusqu’à la puberté.

Dartres de joues
Dartres de joues

Causes

Il peut s’agir d’un signe mineur d’atopie. Elles existent cependant chez les enfants non atopiquesIl s’agit de plaques résultant de la desquamation de la peau bronzée (le bronzage ne concerne en effet que la couche superficielle de la peau, la perte de cette dernière engendre donc une perte locale du bronzage, doù un aspect de tache blanche).

Parfois les dartres sont entourées d’un liseré rouge qui peut démanger. On les traite alors avec des crèmes cortisonées et émolientes. Il faut cependant re-bronzer afin de faire disparaître ensuite les taches blanches.

 

Traitement

Eviter les taches blanches des joues et bras en été

Lutte contre les facteurs de risque :
-Protection solaire (le soleil accentue le renouvellement cutané) : éviter l’exposition entre 11 et 16h, chercher l’ombre, porter des vêtements amples et couvrants, appliquer de la crème solaire d’indice élevé sur les zones exposées.
– Protection contre la sécheresse de la peau (eau pas trop chaude et pains surgras ou sans savon pour la toilette, émollients, rincer la peau à l’au claire peu chaude après les bains de mer ou de piscine).

Soigner les taches blanches des joues et bras

Emollients, protection solaire, dermocorticoides à la phase erythemateuse

Lorsqu’il existe une dépigmentation il faut tenter de rebronzer grâce à une exposition solaire modérée, toujours associée aux conseils de protection solaire

Le meilleur traitement des dartres est donc préventif

Afin d’éviter de voir apparaitre des dartres :

  • Il faut appliquer des crèmes hydratantes avant et pendant l’été, afin de protéger et renforcer la couche superficielle de la peau.

  • et se protéger des expositions solaires intenses (voir la fiche consacrée à la protection solaire) car l’exposition au soleil agresse la peau et tend à la faire desquamer, ce qui encourage la formation des dartres.

 

ACNE : solution contre l’acnée et les boutons d’acnés

Acné

acne
Acne-image générée par IA

L’acné se manifeste par la présence de petits kystes blancs, de points noirs, de boutons rouges sur le visage, le décolleté ou le haut du dos. Elle est concomitante de la peau grasse et luisante dans la plupart des cas. L’acné empoisonne la vie de 80% des adolescents mais elle peut persister à l’age adulte, chez la femme notamment. Il existe de nombreux traitements efficaces de l’acné permettant d’atténuer les boutons mais aussi de réduire le risque de voir apparaître des cicatrices.
Vous ne pouvez pas vous déplacer à un cabinet médical ou ne trouvez pas de rendez-vous chez un dermatologue? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

acne inflammatoire
Acne

Cet article en vidéo :

Qu’est-ce c’estSignescauses /conséquencesSoins / Points clés / Questions fréquentes / Régime contre l’acné? / Et pour aller plus loin…Traitement de l’acné (Curacne ®, Roaccutane ®, acné au laser… ) / Contraception et acné

Qu’est-ce que l’acné ?

Tout d’abord, il faut se départir des idées reçues :

  • L’ acné n’est pas due à un défaut d’hygiène,mais plutôt à une variation et une sensibilité hormonale
  • elle ne guérit pas lors du mariage, mais il est vrai que l’acné guérit le plus souvent spontanément à la sortie de l’adolescence, vers 18-20 ans
  • le fait de manipuler ses boutons ne l’améliore pas, bien au contraire
  • et enfin l’acnée n’est pas contagieuse

C’est une maladie de la glande sébacée donnant des boutons : lors de l’adolescence et sous l’influence des hormones sexuelles, la peau produit
un excès de sébum et devient grasse et luisante. Ce sébum
s’accumule et obstrue les petites glandes sébacées, ce qui engendre des petits kystes blancs et des points noirs. Une bactérie normalement présente sur la peau, appelée Propionibacterium acnes
peut infecter ces lésions rétentionnelles qui deviennent alors des boutons rouges contenant du pus (pustules).

Qui a de l’acné?

Elle concerne 1/4 de la population française, soit environ 15 million de personnes, dont 6 millions consultent ce qui engendre plus de 5 millions de prescriptions.
C’est la pathologie cutanée qui motive le plus de consultations chez le dermatologue

acne
Acne -image générée par IA

L’acnée touche en effet environ 80% des adolescents (dont 15% ont une forme sévère) et près de 25% des adultes, en particulier des femmes puisque près de 20% des femmes adultes ont de l’acné de la femme, dite tardive.

Que se passe-t-il dans ma peau?

L’acnée est une maladie de la glande sébacée (glande située à coté des poils et qui sécrète une substance grasse : le sébum).

Cette glande se bouche et forme les boutons (points noirs et points blancs, les microkystes).

Ces boutons se surinfectent à cause d’une bactérie appelée Cutibacterium acnes. La bactérie pullule et sécrète des substances qui favorisent l’inflammation (rougeur, douleur, chaleur).

Parfois ces boutons donnent des  kystes plus grands (nodules), qui peuvent laisser des
cicatrices.

Comment reconnaitre l’acné ?

L’acnée siège sur le visage et le haut du tronc.

La peau est souvent grasse et luisante à cause de la séborrhée, l’écoulement en abondance du sébum, notamment sur la partie centrale du visage (front, nez, menton… ).
Les boutons sont de deux types :

  • Lésions rétentionnelles : points noirs, points blancs, kystes

L’excès de sébum et la fermeture du canal pilaire par lequel le sébum s’écoule, crée une rétention de sébum dans la glande sébacée, engendrant points noirs et points blancs :

  •  Les points noirs

Ils sont encore appelés comédons ouverts

Points noirs
Points noirs vus de près, encore appelés comédons

Voir un article sur les points noirs

  • Les points blancs

ou comédons fermés ou microkystes correspondent à des glandes sébacées bouchées sous la peau, formant des petits kystes. L’aspect du sébum sous la peau parait blanc par transparence, d’ou son aspect de point blanc.

  • Lésions inflammatoires : boutons rouges

acne pustule
Acné inflammatoire-image générée par IA

L’ensemble des lésions rétentionnelles forment donc des poches fermées propices au développement de la bactérie propionibacterium acnes. L’acné rétentionnelle non traitée devient donc inflammatoire par pullulation microbienne, provoquant des lésions rouges :

    • Les papules

sont des boursouflures rouges de la peau, parfois douloureuses qui mesurent quelques millimètres.

    • Les pustules

sont des papules rouges centrées par un point blanc contenant du pus

Bouton blanc pustuleux
Pustule formant un bouton blanc
    • Les nodules

sont des boules rouges, souvent issues de la complication des papules et pustules par extension de l’infection en profondeur dans la peau. Les nodules peuvent évoluer en cicatrices d’acné

Parfois, l’ensemble des lésions rétentionnelles et inflammatoires peuvent se transformer en kystes, des sortes de gros points blancs de quelques millimètres à quelques centimètres. Ce sont des boules de sébum entouré d’une coque, fréquents dans le dos, mais on peut aussi en observer sur le visage.

Pourquoi a-t-on de l’acné ?

C’est une maladie ayant plusieurs causes parmi lesquelles on peut citer :

  • L’hérédité

L’acnée est plus fréquente et généralement plus grave chez les sujets ayant des antécédents familiaux. Dans ces cas, l’acnée est souvent plus difficile à traiter car on ne peut pas encore influer sur la génétique. Plusieurs études sur les jumeaux suggèrent une base génétique notamment en ce qui concerne la gravité des boutons. Une méta-analyse publiée en 2022 liste les gènes candidats impliqués dans le risque de survenue d’acné et sa sévérité : il s’agit de gènes influençant la réponse inflammatoire spécialement TNF et les gènes influençant la fonction et l’activité des glandes sébacées spécialement CYP17A1 et FST. Certains variants de ces gènes pourraient constituer des facteurs de susceptibilité au développement de l’acné

  • Le stress :

L’acné n’est pas une maladie due au stress, mais il est reconnu que le stress est un facteur déclencheur de poussées d’acné. Le stress provoque en effet la libération par les cellules nerveuses en grand nombre dans la peau de substance P, qui stimule la production de sébum par les glandes sébacées. Une étude cas-témoins (30 patients par groupe) évaluait le niveau de stress par un questionnaire, l’acné par un examen clinique et le taux sérique de substance P par le test ELISA. Un niveau de stress était le plus souvent évalué comme faible (57 %) ou modéré (40 %), majoritairement en lien avec des troubles du sommeil. Chez les patients acnéiques, il existait une corrélation significative entre le niveau de stress et le taux de sécrétion de substance P. Cela n’était pas observé chez les témoins.

  • Les hormones :

Les hormones mâles jouent un rôle important sur le déclenchement de l’acné. Il faut savoir que les femmes ont aussi des hormones mâles, et peuvent donc avoir aussi de l’acné. Le traitement de l’acné chez les femmes requiert donc parfois l’emploi d’une contraception ou de médicaments ayant un effet sur les hormones.

L’acnée est une maladie où l’influence hormonale est prépondérante. Ces dernières engendrent la séborrhée qui enclenche l’acné. La période de l’adolescence étant marquée par un bouleversement hormonal, pourvoyeur de séborrhée, l’acné est très fréquente chez les adolescents (nous avons vu que l’acné touche 80% dentre eux).

  • Autres facteurs

Un article de 2020 retrouve comme facteurs de risques de l’acne : les antécédents familiaux, le surpoids et l’obésité, la peau grasse, les règles irrégulières, l’alimentation sucrée et grasse, le tabac, l’utilisation inadaptée de cosmétiques, l’utilisation prolongée d’internet, les troubles du sommeil, le stress, la chaleur, l’exposition solaire, la pollution, les huiles minérales et les hydrocarbures halogénés

Une autre étude confirme ces facteurs de risque d’acné et met également en évidence un lien significatif entre l’exposition à un air pollué et la survenue d’acné inflammatoire.

Le  rapport avec l’alimentation est controversé (voir l’article régime et acné)

Il existe des acnés n’entrant pas dans le cadre de l’acné juvénile :

  • L’acné due aux médicaments :

il faut donc signaler au médecin les médicaments que lon prend

L’acnée due aux crèmes cosmétiques grasses : il faut savoir y penser et les signaler au médecin

L’acnée prépubertaire se voit chez des enfants de 8, 9 ans, parfois même dès 6 à 7 ans! Elle peut être de mauvais pronostic car elle peut évoluer vers une acné sévère durant l’adolescence, notamment en cas d’antécédent familial d’acné sévère.

Elle peut faire l’objet d’un bilan hormonal notamment en cas de signes d’hyperandrogénie ou de retard pondéral, à la recherche d’un bloc en 21 hydroxylase au niveau surrénal.

L’acné prépubertaire n’est pas en soit un signe de puberté précoce qui est définie par l’augmentation du volume des seins avant 8 ans chez la fille

et l’augmentation du volume testiculaire avant 9 ans chez le garçon.

Par contre l’acnée peut accompagner cette puberté précoce. Il n’y a donc pas lieu de réaliser un bilan de puberté précoce chez un enfant présentant de l’acné sans les signes de puberté précoce énoncés ci-avant.

  • Acné dite « tardive » notamment chez la femme apres 25 ans.

Voir l’article consacré à l’acné de la femme

Contraception et acné

La glande sébacée est sous la gouverne des hormones sexuelles. L’impact de la contraception chez la femme est donc important

1/ on peut observer une résurgence de l’acnée apres un changement de contraception :
  • mise en place d’un sterilet hormoné contenant des progestatifs,

Tout ce qu’une femme (ou un professionnel de santé) a besoin de savoir sur les DIU (page mise à jour !) http://t.co/SkIlYp3ghk

— Martin Winckler (@MartinWinckler) 8 Octobre 2015

  • pose d’un implant sous la peau,

Tout (ou presque) ce qu’il faut savoir sur l’implant contraceptif. (Article mis à jour.) http://t.co/sXr4w4M2ya

— Martin Winckler (@MartinWinckler) 13 Octobre 2015

  • patch au norelgestromine,
  • anneau vaginal à l’étonorgestrel,
  • changement de pilule : ce sont les progestatifs contenus dans les pilules qui sont potentiellement acnéigènes : gestodene, desogestrel, norgestrel, levonorgestrel, norgestrienone, norethisterone, lynestrenol… ). Toute apparition d’acné apres mise en place d’une nouvelle contraception doit encourager à consulter son medecin

Cependant, les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) indiquent que les pilules de 1ère ou 2ème génération sont indiquées en première intention, et celles de 3ème ou 4ème génération en deuxième intention uniquement, compte tenu du risque accru de maladie thromboembolique veineuse.
Si un contraceptif doit être prescrit à une femme présentant de lacné, il sera recommandé de prescrire :

  1. en première intention : lévonorgestrel qui est plutôt acnéigène… (Adepal*, Trinordiol*, Ludeal*, Minidril*, Optilova*… )
  2. en seconde intention : norgestimate (assimilé 2ème génération) et comportant une AMM (Autorisation de mise sur le marché) pour la contraception chez la femme présentant une acné (Triafemi*, Tricilest *… ).
2/ Amélioration de l’acnée avec une pilule ?

Les seules pilules potentiellement anti acnéiques sont à base de :
– Acétate de chlormadinone (Belara* )
– Acetate de cyproterone (Diane *, Holgyeme, Evepar*, Minerva… ) : en cas d’hyperandrogénie et/ou d’hirsutisme, en cas de résistance à un traitement dermatologique bien conduit

Ces deux premières molécules ont été quasiment abandonnées compte tenu des risques accrus de méningiome générés par leur prise prolongée

– Dienogest (Qlaira )
– Drosperinone associée ou non à de l’ethyniloestradiol (Jasmine, Yaz*… ) souvent bien tolérée
– Norgestimate (vu au dessus, les recommandations de prescription ne sont qu’en deuxième intention)

  • Acné excoriée

L’acné excoriée est une acnée manipulée, ce qui engendre des plaies et un risque de cicatrices. Elle est fréquente chez les jeunes femmes. L’acné excoriée nécessite une consultation médicale car le risque de cicatrices d’acné est important. Voir dermatillomanie, la compulsion de toucher et gratter la peau et les boutons

  • Acné et grossesse

La grossesse, periode de bouleversement hormonal, peut etre marque par une amélioration ou une aggravation de l’acné. Le traitement de l’acné pendant la grossesse n’est pas aisé car de nombreux traitements utilisés pour l’acné ne peuvent être prescrits durant la grossesse. Il est donc important de consulter en cas d’acné durant la grossesse.

  • Acné grave ou sévère

L’acnée grave ou sévère est la seule acné pouvant être traitée directement par l’isotretinoine (On distingue plusieurs types d’acnés graves, et parmi celles-ci :

l’acne fulminans

accompagnée de fièvre, de fatigue et parfois de rhumatismes

l’acne conglobata

sorte d’acnée commençant à l’adolescence mais ne guérissant pas à l’entrée dans l’âge adulte et se compliquant en gagnant le tronc, les épaules, les fesses et la racine des membres, formant des comédons de grande taille, des kystes qui peuvent se rejoindre entre eux et fistuliser (donner des écoulements purulents).

l’acné nodulaire kystique

caractérisée par la prédominance de kystes inflammatoires

Facteurs aggravant l’acné

Nous avons vu que les hormones, l’hérédité, le stress… étaient des facteurs déclencheurs d’acné.

Plusieurs facteurs appelés « exposome » (environnement d’exposition, soit la somme des expositions environnementales auxquelles un individu est soumis de la conception à la mort) sont susceptibles, par leur  interaction avec la barrière cutanée, les glandes sébacées, l’immunité innée et le microbiote cutané, d’influer sur la réponse au traitement de l’acne et sur la probabilité de rechute

Cet exposome, consistant en la mesure cumulative des influences environnementales et des réponses biologiques associées tout au long de la vie, y compris les expositions dues à l’environnement, au régime alimentaire, au comportement et aux processus endogènes, peut être classé en six catégories :

  • l’alimentation,

Voir régime acné

  • les facteurs psychologiques et le mode de vie,

Les facteurs psychosociaux, les émotions, la privation de sommeil et l’impact du mode de vie moderne infleuncent les maladies inflammatoires de la peau, dont probablement l’acné

  • les facteurs professionnels (y compris l’utilisation de produits cosmétiques agressifs ou occlusifs),

  • les polluants,

Les polluants atmosphériques exercent un effet nocif sur la peau en augmentant le stress oxydatif et en induisant des altérations sévères des fonctions normales des lipides, de l’acide désoxyribonucléique et / ou des protéines dans la peau humaine

Autres polluants atmosphériques, le tabac et le cannabis peuvent jouer un rôle dans l’acné.

  • les médicaments

Nous avons déjà vu le rôle de la contraception dans l’acné (pilule acne). On connait aussi l’impact des corticostéroïdes,des dérivés halogénés, de l’isoniazide, du lithium, de la vitamine B12, des immunosuppresseurs et de certains agents anticancéreux

  • les conditions climatiques

Les conditions climatiques et les variations saisonnières résultant d’une combinaison de chaleur, d’humidité et de rayons UV intensifs peuvent déclencher une poussée d’acné inflammatoire, qui a été appelée acné  tropicale.

Conseils de soins dans l’acné

Forts de ce constat de l’influence de l’exposome sur l’acné, on peut recommander avant tout traitement médical :

• Avant toute prescription, identifier les facteurs d’exposition négatifs à éviter ( limitation des aliments à indice glycémique élevé chez les patients prédisposés et des suppléments alimentaires contenant des protéines, arret voire diminution du tabagisme et/ou du cannabis, des modifications des contraceptifs et des soins de la peau)

  • Soins d’hygiène du visage:

Nettoyer délicatement les zones atteintes par l’acné le soir avec produit nettoyant doux spécifique des peaux acnéiques.

Le matin, privilégier de l’eau froide sans savon. En cas d’irritation, appliquer une crème hydratante le matin pour restaurer ou améliorer la fonction naturelle de barrière cutanée afin de réduire la pénétration des polluants cutanés pendant la journée et pour limiter les irritations, fréquemment observées avec les rétinoïdes

  • Evitez le soleil :

c’est un faux-ami puisqu’il améliore un peu l’acné lors des expositions puis on observe une poussée après l’arrêt des expositions au soleil (la classique poussée de la rentrée scolaire).

Par ailleurs, le soleil est souvent contre-indiqué avec les médicaments et les crèmes utilisés contre l’acné.

Si vous n’avez pas le choix pour l’éviction solaire, privilégiez une crème solaire non comédogène, spécifique des peaux acnéiques

  • Ne percez pas vos boutons!

Les manipulations des boutons d’acné peuvent les aggraver et entraîner l’apparition de cicatrices d’acné ou de taches brunes sur la peau.

De même, méfiez vous de vos mains : il est fréquent d’observer plus d’acnée sur la moitié du visage homolatérale à la main directrice. En effet, il est fréquent de prendre l’habitude de manipuler ses boutons avec sa main directrice en travaillant…

Voir l’article percer ses boutons

  • Maquillage :

Évitez les cosmétiques trop gras ou épais.

On trouve maintenant d’excellents fonds de teint couvrants en poudre ou en texture non grasse. Il faut utiliser un maquillage non comédogène

  • Rasage :

En cas de boutons sur la barbe, privilégiez le rasoir électrique pour éviter de couper les boutons comme avec le rasoir a lame.
Si vous ne pouvez utiliser de rasoir électrique et préférez la lame, changez souvent les lames, assouplissez la barbe avec de l’eau et du savon doux avant d’appliquer de la crème à raser ou utilisez un gel à raser qui oblige à mouiller la barbe. Il existe des gels à raser antibactériens qui peuvent limiter un peu l’acné
N’utilisez pas de lotion après-rasage contenant de l’alcool.

  • Coiffure :

Evitez les mèches sur le front et les cheveux qui tombent sur le visage :
les cheveux sont souvent sales et favorisent les boutons. Si vous souhaitez garder une chevelure masquant vos boutons la journée, pensez à mettre un bandeau en rentrant le soir à la maison!

Conséquences de l’acné

L’acnée peut être lourde de conséquences :

  • sur le plan psychologique et social tout d’abord :

l’acnée est une dermatose affichante puisqu’elle touche principalement les zones exposées : visage, décolleté et dos et social. Qui plus est, l’acné survient le plus souvent dans une période d’instabilité et de fragilité émotionnelle : l’adolescence. Il est donc important de prendre en charge l’acné le plus tôt possible et d’apporter un traitement de l’acné afin d’éviter son aggravation.

  • sur le plan physique :

l’acnée peut engendrer des cicatrices d’acné, qui peuvent être comme des trous dans la peau (en bas relief) ou en relief, dont le traitement correcteur (chirurgie correctrice : relèvement des cicatrices, excision-suture voire greffes, peelinglaser ablatif… ) est parfois difficile.

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

Interview du Pr Brigitte Dréno, Unité de Cancérologie cutanée, Hôtel-Dieu, Place Alexis Ricordeau, 44093 NANTES CEDEX 01 traitement contre acne

Quelle est l’evolution de l’incidence de l’acné : augmente-t-elle, est-elle stable ou diminue-t-elle?

L’incidence de lacné est stable et ce quelque soit les pays. Elle est de lordre de 80% en incluant les acnés minimes de type rétentionnelles.
Les acnés sévères représentent environ 10% des acnés
Par contre, l’acné de l’adulte et notamment lacné de la femme est en augmentation et représente aujourdhui environ 20% des acnés

Quels sont les rapports entre alimentation et acné?

Aucun rapport entre acné et alimentation n a été à ce jour bien établi. Mais des études récentes indiquent que les sucres dassimilation rapide, certains acides gras contenus dans lalimentation pourraient jouer un rôle indirect via lactivation de récepteurs ou cytokines qui modifieraient la prolifération et la différentiation kératinocytaire et ainsi induiraient la formation de lésions rétentionnelles. De même, les produits laitiers allégés en graisses ou écrémés ont été incriminés. Mais tout ceci reste à prouver.

Points clés :

  • L’acné n’est pas due à un défaut d’hygiene mais à un problème hormonal. Il n’empêche que l’hygiène est importante en cas d’acné
  • L’acné la plus fréquente est celle de l’adolescent. Elle peut avoir de lourdes répercussions psychologiques
  • Il est important d’éviter de toucher ses boutons car cela peut les aggraver et engendrer des cicatrices
  • Evitez aussi le soleil qui est un faux-ami
  • Le traitement de l’acné fait l’objet d’un consensus bien codifié chez les dermatologues et permet dans la majorité des cas d’améliorer l’acné


Questions fréquentes :


– Y a-t-il une relation entre acné et alimentation?

Voir l’article régime acné

– Mon acné s’améliore au soleil, dois-je m’exposer?


Le soleil est un faux ami puisquil induit une amélioration transitoire de lacné, rapidement suivie dune résurgence des lésions par accélération de la comédogénèse. Par ailleurs, de nombreux traitements de lacné sont photosensibilisants (cyclines, peroxyde de benzoyle) ou sont susceptibles dentraîner une plus grande sensibilité de la peau au soleil (rétinoides). Les patients acnéiques doivent donc se protéger du soleil et appliquer des crèmes solaires non comédogènes en cas dexposition.

– L’hygiène est-elle importante dans l’acné ?

L’acné n’est pas liée à un manque d’hygiène, mais un lavage du visage et des zones touchées une fois par jours, si possible avec un produit spécifique des peaux acnéiques, est important pour éliminer l’exces de sébum et lutter contre la pullulation microbienne


– J’ai entendu parler de laser anti-acné, quest-ce que cest ?


La technologie laser est de plus en plus utilisée en Dermatologie. Il existe deux types de lasers pouvant entrer dans le cadre des traitements de lacné : certains lasers non ablatifs ont fait lobjet de publications signalant une amélioration des lésions inflammatoires superficielles, mais ces améliorations semblent transitoires.certains lasers ablatifs entrent dans la prise en charge des cicatrices dacné

Laser et acné

 

Et pour aller plus loin :

Traitement acne / Cicatrices acne /Boutons visage

Recommandations AFSSAPS pour le traitement de l’acné
Vidéo sur le mécanisme de l’acné par la Société Francaise de Dermatologie :

 

CANCER SPINOCELLULAIRE : le carcinome epidermoide (spino)

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide

Le carcinome spinocellulaire ou épidermoïde représente environ 1/3 des carcinomes cutanés.

Carcinome épidermoide débutant

Le nombre de nouveaux cas/an en France est de 10 à 20 pour 100 000 habitants chez l’homme et de 5 à 10 pour 100 000 habitants chez la femme.

Le carcinome spinocellulaire survient très souvent sur une tache ou un bouton préexistants (kératose actinique, Maladie de Bowen… ).

Pourquoi ai-je un carcinome épidermoide ou spinocellulaire?

Le soleil pris de façon régulière

Le cancer spinocellulaire ou epidermoide survient surtout sur les zones exposées au soleil car il résulte le plus souvent d’une irradiation solaire chronique, on l’observe donc préférentiellement sur les zones photo-exposées (visage, bras, jambes… ), chez les personnes de plus de 60 ans et dans certaines professions particulièrement exposées (agriculteurs, marins ouvriers du bâtiment…).

Les peaux claires

Les personnes ayant la peau claire (blonds, roux, yeux bleux… ) sont plus sensibles au soleil et ont donc plus de risque de développer un spino

Le papillomavirus dans certains cas

Les papillomavirus, responsables notamment des verrues génitales ou condylomes sont retrouvés dans la plupart des carcinomes epidermoides ano-génitaux et dans quelques carcinomes cutanés (du doigt en particulier), notamment chez la personne immunodéprimée

Qu’est-ce qu’un carcinome épidermoide ou spino?

Le spino peut prendre de nombreuses formes que seul un médecin pourra diagnostiquer

Il  » pousse  » et peut augmenter de taille, se creuser… mais aussi il peut donner des métastases (localisations du cancer à distance dans les ganglions surtout, mais aussi parfois les organes… ). Ce risque métastatique est évalué à environ 0,5 à 10 % pour les carcinomes spinocellulaires classiques des zones photoexposées. La survie à 5 ans de ces formes métastatiques n’est que de 30%.

Il faut donc consulter devant toute apparition de tache ou bouton, a fortiori s’’il se modifie.

Forme classique de spinocellulaire

Sa localisation en zone photo-exposée (visage, bras… ) et très souvent sur une lésion pré-existante en particulier une kératose solaire , Maladie de Bowen (ou carcinome épidermoide in situ), les cicatrices de brûlure, les radiodermites, les ulcères chroniques… et sur un fond de vieillissement de la peau sont évocateurs.

Le spinocellulaire a le plus souvent un aspect ulcéro-bourgeonnant : tumeur dure, avec aspect bourgonneant et souvent ulcéré sur le dessus.

kerato acantome
Keratoacanthome, une forme de cancer spinocellulaire bien différencié
Carcinome epidermoide de l’oreille
Carcinome épidermoide débutant de la tempe

Formes plus rares

Corne cutanée

Corne cutanée : à considérer comme un carcinome épidermoide

Carcinome VERRUQUEUX

Il s’agit d’une forme en choux-fleur, siégeant le plus souvent sur les parties génitales ou les membres inférieurs (il est alors appelé carcinome cunniculatum et survient souvent sur des plaies chroniques de la jambe (ulcère) ou du pied.

Carcinomes épidermoides PÉRI-UNGUÉAUX

Il est souvent lié à la présence d’un papillomavirus oncogène (généralement de type HPV16), qui évoque une possible transmission sexuelle dans cette localisation. On recherche donc une localisation ano-génitale (vulve, pénis, col, anus) à type de carcinome epidermoide, de papulose bowenoide ou de maladie de Bowen.

Il ressemble le plus souvent à une verrue du doigt qui ne guérit pas sous traitement.

Formes muqueuses

Le cancer spinocellulaire peut survenir sur une muqueuse

bouche, lèvre :

souvent précédé d’une leucoplasie ou d’une kératose actinique de la lèvre

organes génitaux… :

souvent précédé d’un lichen scléreux, d’une maladie de Bowen ou d’une papulose bowenoide

Carcinome épidermoide sur lichen scléreux chronique

Diagnostic du spinocellulaire

Le diagnostic du spinocellulaire est un acte médical qui nécessite donc impérativement une consultation médicale

Le médecin va avoir des éléments cliniques, topographiques, d’évolution évoquant un basocellulaire et le dermatologue utilisera très probablement un dermatoscope pour objectiver son impression clinique, il va regarder la lésion à travers cette sorte de loupe pour voir s’il existe des signes évocateurs de spinocellulaire :

Vaisseaux polymorphes (en points, glomérulaires, épingles à cheveux, linéaires irréguliers…) sur fond blanchâtre, avec des squames ou des croûtes de kératine vers le centre

Dermatoscope


Le médecin pratiquera ensuite une biopsie de peau : il prélève un bout du basocellulaire sous anesthésie locale et l’envoie en analyse.

Cette étape est essentielle car elle permet de prouver qu’il s’agit bien d’un spinocellulaire, pas une autre tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne et de quel type de spino il s’agit. Ceci déterminera la conduite à tenir pour le traitement

Traitement du cancer épidermoide

Il faut donc traiter rapidement un cancer spinocellulaire.

Voir l’article consacré au traitement du cancer spinocellulaire ou epidermoide

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En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

GALE : cause, symptomes et solution contre la gale (galle)

La gale

La gale est une infestation parasitaire par un acarien appelé sarcopte, qui s’introduit sous la peau, y pond et se développe. Elle est souvent considérée comme une Infestation Sexuellement Transmissible chez la personne en âge de procréer car on la contracte souvent en couchant avec une personne ou en dormant dans un lit contaminé. Sa contamination nécessite en effet un contact prolongé entre la peau de la personne qui se contamine et les textiles et/ou la peau contaminés. Elle peut aussi se transmettre par le partage de vêtements. Souvent, plusieurs personnes de la même famille ont la gale en même temps. Le traitement de la gale requiert de soigner toutes les personnes susceptibles d’être contaminées dans l’entourage, par des crèmes, des lotions et/ou des comprimés et de laver les textiles utilisés depuis une semaine à 60°C ou de les stériliser avec un acaricide dans un sac étanche fermé pendant 48h. Le traitement doit toujours être renouvelé 8 à 14 jours plus tard.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

La gale

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Cause / Comment attrape-t-on la gale? / Symptomes de la gale (Gale au début / boutons de gale / gale profuse) / Gale de l’enfant et du bébé / Traitement de la gale / Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

La gale est une infection parasitaire dont le nombre de nouveaux cas est en constante augmentation depuis une vingtaine d’années. On considère qu’elle touche environ 300 personnes pour 100 000 habitants. Elle touche tous les milieux sociaux et économiques et tous les ages.

Son diagnostic peut être difficile et  la fréquence des familles recomposées, l’importance du traitement de l’environnement (non remboursé) mais aussi le retard diagnostic rendent souvent son traitement difficile et long.


Cause

La gale est due à un parasite invisible à l’oe’œil nu, un acarien nommé sarcopte (Sa taille est de l’ordre de 0,4 mm de long). Un parasite est un organisme vivant qui a besoin d’un hote pour survivre. L’hôte du sarcopte est l’etre humain; la gale humaine est donc une maladie interhumaine ne touchant pas les animaux : elle ne provient pas des animaux et ne se transmet pas à eux.

Cependant, il existe de nombreuses espèces adaptées à l’animal d’appartement (chat, chien) et d’élevage (porc). La transmission
de ces gales animales à l’homme est possible mais exceptionnelle et en cas de contamination, on observe une guérison spontanée en l’espace de quelques jours

On l’attrape généralement par un rapport sexuel, en dormant dans un lit, en échangeant des vêtements (voire même avec des vêtements neufs… voir faut-il laver ses vetements neufs?)

Voir comment on attrape la gale

Le sarcopte ne survit que quelques jours (maximum une semaine) en dehors de son hôte.

sarcopte de la gale
Sarcopte vu au microscope

Le sarcopte femelle adulte a une bonne mobilité pour des températures de 25 à 30 °C ; en dessous de 20 °C, il est immobile et meurt rapidement ; au-dessus de 55 °C, il est tué en quelques minutes.

Lors de la contamination par la gale, le sarcopte se loge sous la peau du sujet infesté et se déplace en formant de petits sillons visibles à l’œ’oeil nu (il progresse d’environ 1 à 2 mm par jour).

Le sarcopte femelle fécondé pond ses oeufs (en moyenne deux oeufs par jour et jusqu’à 5 par jour!) dans la couche superficielle de la peau durant toute sa vie, qui dure 1 à trois mois. Chaque oeuf éclot dans la peau de la personne infestée en 4à 5 jours et la larve devient un sarcopte adulte en 2 à 3 semaines. Les jeunes adultes males et femelles remontent à la surface de la peau en y formant les sillons de la gale, s’y accouplent et la femelle fécondée repart dans la peau pour s’y nourrir et pondre ses oeufs. La boucle est bouclée…

Sarcopte cycle
Cycle de la gale (en anglais)

Le malade atteint de gale est infesté par une à quelques dizaines de sarcoptes adultes.

Il existe une forme de gale appelée gale profuse, gale crouteuse ou anciennement gale norvégienne, ou le nombre de sarcoptes peut atteindre plusieurs centaines, plusieurs milliers voire millions de sarcoptes. Il s’agit d’une forme rare, plus fréquente chez les sujets agés ou immunodéprimés.


La dissémination de la gale est favorisée par la vie en collectivité (maisons de retraite, casernes, internats, crèches, écoles… ). Voir les modes de transmission de la gale

Symptomes de la gale

Le signes de la gale ne sont généralement pas des signes directs de la présence du sarcopte, mais les signes de la  réaction immunologique de la peau vis-à-vis du parasite.

Une gale typique est diagnostiquée sur des éléments parmi lesquels on peut citer :

  • La gale provoque des démangeaisons à prédominance nocturne
  • D’autres membres de la famille ou de l’entourage sont aussi atteints de gale : on parle de démangeaisons familiales
  • La gale provoque des lésions prédominant dans les espaces interdigitaux, les emmanchures antérieures des aisselles, les mamelons, le nombril, le fourreau de la verge, la face interne des cuisses). Les boutons épargnent généralement le dos, le visage et le cuir chevelu, sauf chez l’enfant et le bébé

On peut aussi observer d’autres boutons de gale :

Il s’agit :
– des nodules scabieux : sortes de boules rouges localisées au niveau des organes génitaux externes chez l’adulte et au niveau axillaire chez l’enfant ;
– des sillons des mains et entre les doigts;
– des vésicules des mains et pieds, presqu’exclusivement rencontrées chez l’enfant

 

> Voir l’article sur les boutons de la gale

Galle

Le diagnostic de la gale est clinique. Un prélèvement parasitologique peut permettre d’affirmer la présence du sarcopte, mais il n’est pas réalisé en pratique courante, en dehors de l’hôpital.

Il est également possible de visualiser de façon plus nette les sillons grâce au test à l’encre en coloriant les doigts et la paume à l’aide d’un feutre à l’endroit où un sillon est suspecté, puis de laver les mains, ce qui va révéler le sillon, puis l’encre y aura pénétré et ne persistera qu’à cet endroit.

Enfin, le dermatologue peut s’aider souvent d’un dermoscope pour repérer le parasite au fond d’un sillon (signe du deltaplane)

Le diagnostic peut être particulièrement difficile puisque de nombreux signes peuvent manquer au médecin : les lésions sont très frustes, voire invisibles, c’est la « gale des gens propres ».

Gale

Seule la notion de démangeaisons d’un conjoint ou dans la famille et de prédominance nocturne des démangeaisons permet alors d’y penser! Parfois ce sont juste les chancres scabieux (voir boutons de la gale) qui permettent le diagnostic tardivement… Il est donc souvent pratiqué un traitement de gale  » d’’épreuve «  chez une personne ayant des démangeaisons profuses afin d’éliminer ce diagnostic.

Les dermatologues ont coutume de dire que toute démangeaison n’ayant pas les critères diagnostics d’un eczema ou d’une urticaire est une gale jusqu’à preuve du contraire

Cas particuliers

Gale de l’enfant et du bébé

La gale de l’enfant et du bébé peut aussi n’avoir comme seuls signes que les démangeaisons (chez le bébé, elles se manifestent le plus souvent par des reptations et des contorsions pour se frotter sur les draps) et des vésicules des mains et des pieds…

Voir l’article gale du bébé

Gale profuse

Elle concerne surtout les sujets agés et/ou immunodéprimés : on peut y observer une atteinte du dos chez l’adulte, voire des croutes profuses, très contagieuses. Les démangeaisons peuvent être absentes dans cette forme crouteuse.

Voir l’article gale profuse

Retentissement psychologique de la gale

Le retentissement psychologique de la gale est souvent important, pour plusieurs raisons :

Le manque de sommeil

les démangeaisons sont souvent insomniantes, ce qui retentit beaucoup sur l’équilibre psychologique du sujet atteint, par manque de sommeil,

La connotation « maladie sexuelle »

le fait qu’il s’agisse d’une maladie transmise par contacts prolongés et souvent intimes : il existe uns stigmatisation de la maladie par sa connotation « sexuelle ». Il faut rechercher le ou les partenaires, les contaminants et les contaminés… il faut prévenir son partenaire sexuel habituel en cas de tromperie…

La connotation « maladie honteuse »

Le diagnostic de « gale » retentit souvent en consultation comme une maladie honteuse ou improbable, telle que la peste

Ceci est d’autant plus difficile à porter qu’il faut souvent prévenir l’entourage proche (amis, crèche, école, collège ou lycée, familles monoparentales en cas de divorce par exemple… )

Traitement de la gale :

On ne guérit pas spontanément de la gale. Le traitement de la gale commune doit être particulièrement soigneux compte tenu du risque de re contamination entre personnes infectées ou au contact de tissus infestés.

Voir l’article consacré au traitement de la gale, rédigé notamment avec les recommandations européennes de 2017 pour le traitement de la gale

Points clés :

  • La gale est liée à une infestation par un acarien nommé sarcopte qui s’introduit sous la peau et s’y reproduit
  • Les signes de la gale sont marqués par des démangeaisons intenses à prédominance nocturne. On observe souvent des petites papules voire des sillons sur les mains et les poignets. D’autres zones sont fréquemment atteintes : abdomen, pubis, sexe…
  • Il n’est pas rare que des personnes de l’entourage soient atteintes elles aussi
  • Le traitement de la gale est souvent long et difficile et il faut le suivre à la lettre pour se débarrasser et guérir de la gale

Questions fréquentes :

L’’eczéma est-il contagieux ? J’’ai rencontré une personne qui en souffrait et maintenant, je souffre de démangeaisons…

L’eczéma est une dermatose qui démange, prenant le plus souvent l »aspect de lésions rouges et vésiculeuses (petites « cloques d’eau ») sur la peau puis de croûtes dans un second temps.
L »eczéma n’est pas une maladie contagieuse.
L’apparition de démangeaisons et de plaques sur la peau, voire de cloques qui ressemblent à de l’eczema après le contact avec une personne présentant des boutons ou des plaques qui démangent doit donc faire évoquer d’autres diagnostics, et parmi ceux-ci, la gale. Un vieil adage de Dermatologie dit en effet qu’il n’y a « rien de plus eczématiforme qu’une gale ». Il arrive donc qu’une gale soit prise pour un eczéma. Attention donc à la gale si vous voyez apparaître des démangeaisons et des plaques sur la peau après avoir été en contact avec une personne qui présente elle aussi des boutons qui démangent.
Je vous recommande donc de consulter sans tarder car seul un médecin pourra diagnostiquer la cause de vos démangeaisons.

Et pour aller plus loin…

Conduite a tenir devant un ou plusieurs cas de gale, par le Haut Comité de Santé Publique

Vidéo de la Societe Francaise de Dermatologie :

Références

Recommandations européennes de 2017 pour le traitement de la gale

Guide européen de la prise en charge de la gale

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

MELANOME : le mélanome de la peau

Melanome

Mélanome de la peau, de type SSM

Cet article en video:

Le mélanome / Risques de mélanome / Types de mélanome / Melanome malin / Traitement mélanome / Soins du melanome / Points clés /Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Le mélanome : qu’’est-ce que c’’est ?

Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, se développant à partir des mélanocytes (les cellules responsables de la pigmentation de la peau).

Dans plus de 90% des cas, le mélanome est cutané, il peut aussi se développer plus rarement sur les muqueuses, sous les ongles, dans les yeux…

Sur le plan cutané, le mélanome peut prendre des formes très différentes : tache marron, bouton, tache noire…

Tache noire de mélanome

Seul un médecin peut diagnostiquer un melanome.

Pourquoi j’ai un mélanome?

On diagnostique à peu près 10 000 mélanomes par an en France, ce qui en fait le 9ème cancer humain. Aux USA en 2017 on a dénombré 91 270 nouveaux cas de mélanomes invasifs, 87 290 nouveaux cas de mélanomes in situ. Le nombre de nouveaux cas/ an continue à augmenter mais la mortalité baisse ces deux dernières années, suggérant une bonne prévention secondaire (c’est à dire un diagnostic plus précoce grace aux campagnes de dépistage).

Le mélanome est plus fréquent en cas d’expositions solaires intenses, or le message de protection solaire passe mal (c’est la prévention primaire), ce qui explique probablement l’augmentation continue du nombre de nouveaux cas par an.

Il est très fréquent dans les zones où se trouvent des personnes à peau claire dans un environnement ensoleillé : c’est donc logiquement dans l’hemisphère Sud que l’incidence du mélanome est la plus élevée (Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Australie… ). En Europe, ce sont là encore les populations à peau claire qui sont les plus touchées (Pays Nordiques, Bénélux, Suisse… ).

Mélanome épais
Mélanome épais

On voit donc qu’épidémiologiquement, le mélanome est issu le plus souvent de la conjonction entre des expositions solaires et une peau claire.

Il existe d’autres facteurs prédisposant au mélanome, tels que l’ hérédité (présence d’un antécédent de melanome familial) et un grand nombre de grains de beauté

En résumé, avoir plus de 20 grains de beauté avant 20 ans, des cheveux clairs et une faible capacité à bronzer augmente le risque de mélanome par 3 ou 4 par rapport à la population générale selo cette étude de 2019

Le mélanome représente 3 % de l’ensemble des cancers humains, mais surtout, c’est le cancer humain dont la fréquence augmente le plus : son incidence (nombre de nouveaux cas par an) augmente de 10 % par an depuis 50 ans !

Quel est mon risque d’avoir un mélanome ?

La progression de nouveaux cas de melanome est inquietante puisque le nombre de nouveaux cas de melanome augmente depuis plusieurs decennies.

Les facteurs de risque du melanome sont entre autres :

  • La clarte de la peau

Les personnes ayant une peau claire qui bronze difficilement et fait des coups de soleil lors des expositions au soleil ont un risque accru de developper un melanome.

  • Les coups de soleil et exposition au soleil

Le fait d’avoir eu des coups de soleil, notamment pendant l’enfance, constitue un risque de melanome : il existe une corrélation entre le risque de mélanome et entre la fréquence et la sévérité des coups de soleil avant 20 ans. L’exposition au soleil ou aux UV en cabine augmente le risque de melanome : le fait d’avoir été exposé au moins une fois dans sa vie à un une cabine de bronzage entraîne une augmentation de 15% du risque de développer un mélanome cutané et ce risque est considérablement accru si l’on a commencé à s’exposer dans des cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans. On considère en effet qu’une séance de bronzage en cabine délivre 10 à 15 fois la dose d’UVA que l’on prend dans la même durée d’exposition au soleil de midi!

Ainsi,on rencontre fréquemment des mélanomes sur les zones les plus exposées au soleil :par exemple le dos chez l’homme et les jambes chez la femme

La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme
La jambe, une zone classique de mélanome chez la femme

La presence de grands grains de beauté (plus de 6 mm), en grand nombre (plus de 50) constitue un facteur de risque de mélanome

Changement de grain de beauté : danger!
  • Antécédent de mélanome

Un antécédent personnel ou familial de mélanome constitue un facteur de risque de mélanome

Risques du mélanome


Vingt mille personnes meurent chaque année d’un mélanome en Europe.

La mortalité du mélanome est corrélée avec son épaisseur.

Il est donc tres important de dépister les mélanomes à un stade précoce : le mélanome, comme tout cancer, doit être pris en charge le plus tôt possible : détecté et traité tôt, il est de bon pronostic avec un taux de survie relative à 5 ans de plus de 90 % pour les stades précoces, alors qu’en cas de métastase déjà présente lors du diagnostic, son taux de survie relative à 5 ans passe à 20 %…

Les mélanomes étant détectés grace aux dépistages à des stades plus préoces, on observe plus de morts/an de mélanomes fins que de mélanomes épais. L’idéal serait donc un dépistage au stade in situ, le seul ayant une survieproche de 100% à 10 ans

Le mélanome peut être dépisté lors de surveillances régulières de la peau et des grains de beauté.

Mélanome – grain de beauté, quelle différence?

Le melanome peut passer pour un simple grain de beaute ou une tache brune et c’est le medecin qui, suspectant un melanome, decide de retirer la lesion et de la faire analyser par un laboratoire d’anatomopathologie.

Si le laboratoire conclut a un melanome, un traitement complementaire est generalement propose au patient, ainsi qu’une surveillance reguliere et un depistage du melanome chez les autres membres de la familles (ascendants, descendants et fratrie).

La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir
La différence entre grain de beauté et mélanome est parfois difficile à voir

Dépistage du mélanome

La Sécurité Sociale en France a mis en place une consultation spécifique de dépistage du mélanome pris en charge sans besoin de s’inscrire dans le parcours de soin (pas besoin de passer par le médecin traitant) chez le dermatologue une fois par an pour les patients à risque de mélanome définis par les recommandations de la Haute Autorité de Santé :
– antécédent personnel ou familial de mélanome ;
– phototype cutané de type I (peau claire, yeux bleus, cheveux clairs) ;
– nombre élevé de nævus, de nævus de grande taille, de nævus atypiques ;
– antécédents ou mode de vie avec expositions solaires intenses.
Par ailleurs, on recommande à ces patients d’effectuer un auto-examen cutané une fois par trimestre

La détection d’un mélanome doit être très précoce car le pronostic des lésions de stade I traités est favorable : le taux de survie relative à 5 ans est supérieur à 90 % lorsque la taille de la tumeur est inférieure à 1 mm (index de Breslow).

A quoi ressemble un mélanome?

Un grain de beauté irrégulier parfois

Le diagnostic clinique d’un mélanome cutané repose en partie la règle ABCDE.
A = Asymétrique ; si on mettait un miroir en travers du naevus dans tous les sens, on n’obtiendrait pas la même image de chaque coté du miroir
B = Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net comme sur le bord d’un cercle ou d’un ovale : ils sont au contraire un peu déchiquetés et irréguliers comme sur une carte de géographie
C = Couleurs différentes ; le grain de beauté n’a pas une seule mais plusieurs couleurs
D = Diamètre supérieur à 6 millimètres (pour se repérer, 6 mm est le diamètre d’une gomme de crayon).
Il faut ajouter à cet ABCD la lettre E :
E = Evolution : tout changement de taille, de forme, de couleur, un grain de beauté qui se met à saigner avec des traumatismes mineurs, devient crouteux… nécessite une consultation médicale sans tarder pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un melanome débutant.

ABCDE melanome-grain de beauté

Pour affiner son diagnostic le médecin utilise la dermatoscopie

Quels sont les types de mélanome ?

Il existe de nombreux types de melanomes. Parmi ceux ci on peut citer :

  • Le melanome a extension superficielle (Superficial Spreading Melanoma ou SSM)

Le SSM represente environ 70% des melanome. Le SSM est caracterise par son extension horizontale durant plusieurs mois ou années, avant son extension verticale : le melanome s’etend progressivement puisqu’il revêt tout d’abord un aspect de tache de contour irrégulier, de couleurs inhomogènes (noir, marron, rouge, blanc), non palpable au début de son évolution où il est intra-épidermique (mélanome in situ), puis devenant palpable lorsqu’il aborde sa croissance verticale : les cellules malignes sont alors susceptibles d’avoir franchi la jonction dermo-épidermique et de se rapprocher des vaisseaux sanguins et lymphatiques, et donc pouvant possiblement métastaser.

Melanome extensif superficiel

Toute tache qui s’etend sur la peau doit donc faire l’objet d’une consultation medicale car on ne répètera jamais assez l’importance du dépistage précoce

Superficial Spreading Melanoma

Le superficial spreading melanoma peut régresser par endroits, ce qui laisse une tache blanche cicatricielle

Régression centrale
Régression centrale
Zone centrale cicatricielle
Zone centrale cicatricielle

Cette régression n’est pas un bon pronostic et marque simplement l’ancienneté du mélanome

  • Le mélanome nodulaire

Le melanome nodulaire est un melanome evoluant d’emblée verticalement : il s’agit d’un nodule, le plus souvent de couleur bleue-noire, saignotante mais pouvant etre de couleur chair et évoluant rapidement en quelques semaines à quelques mois (il grossit, il peut s’ulcérer, devenir crouteux… )

Melanome nodulaire
Melanome nodulaire
Mélanomes nodulaires
Mélanomes nodulaires
Melanome nodulaire achromique
Melanome nodulaire achromique
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome
Tout bouton rouge qui grossit peut être un mélanome

On peut aussi observer un mélanome nodlaire sur un superficial spreading melanoma après son évolution superficielle

Melanome nodulaire sur SSM
Melanome nodulaire sur SSM
  • Le lentigo malin ou mélanome de Dubreuilh

Le lentigo malin ou melanome de Dubreuilh se voit généralement sur le visage de la personne agée, y formant une tache brune, inhomogène et de plusieurs couleurs (marron clair et foncé, noir… ). Son incidence (nombre de nouveaux cas par an) serait en augmentation

Lentigo malin de Dubreuilh sur le visage

Selon les recommandations de 2006, il doit etre appelé dans la litterature internationale Lentigo Malignant Melanoma dans sa forme invasive et Lentigo Maligna dans sa forme in situ (intra épidermique, anciennement appelé mélanose de Dubreuilh).

Lentigo malin du nez
Lentigo malin du nez

La dermatoscopie du lentigo malin est bien codifiée, pour le distinguer du lentigo bénin (tache brune)

 

Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Mélanome de Dubreuilh de la pommette
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
Melanome de Dubreuilh évolué en mélanome nodulaire
  • Le mélanome acrolentigineux ou melanome acral

Il s’agit d’un melanome survenant sur les extremites (paumes, plantes… ). Il s’agit de la forme predominante de melanome sur les peaux noires et asiatiques. Le melanome acral peut prendre plusieurs formes : tache brune, nodule couleur chair ou pouvant meme ressembler a une verrue, tumeur saignotante… Toute lesion de la paume, des plantes, des doigts, des orteils… doit etre montree a un medecin.

Analyse du mélanome

Quand le dermatologue a un doute de mélanome, il en pratique l’ablation sous anesthésie locale (toute suspicion portée par l’examen clinique et dermoscopique impose une exérèse de la lésion à l’exception de quelques rares situations (mélanome étendu notamment de Dubreuil du visage, mélanome des muqueuses), l’exérèse doit être complète avec des marges latérales de 1 à 2 mm) pour en établir le diagnostic par l’examen anatomopathologique qui déterminera le cas échéant deux éléments clés :

  • La mesure de l’épaisseur de la tumeur (indices de Breslow et Clark) :

  1. Indice de Breslow consiste à mesurer l’épaisseur de la tumeur : plus le mélanome est épais, moins le pronostic est favorable : une épaisseur inférieure à 0,75 mm est de bon pronostic, à l’inverse des tumeurs dont l’épaisseur dépasse 2 mm.
  1. Indice de Clark classé en 5 niveaux selon la profondeur de l’envahissement du derme (là où sont les vaisseaux sanguins et lymphatiques, insinuant un potentiel de metastase des cellules malignes dans les ganglions et le reste de l’organisme): niveau I = envahissement épidermique / niveau II = envahissement du sommet des papilles dermiques / niveau III = envahissement de tout le derme papillaire / niveau IV = envahissement du derme réticulaire / niveau V = envahissement du derme profond et de l’hypoderme
Stades de profondeur du mélanome

A noter que l’indice de clark n’est plus pris en compte dans la nouvelle classification du mélanome. L’index mitotique est pris en compte et remplace le niveau d’invasion de Clark dans les mélanomes de moins de 1 mm d’épaisseur

  • La présence ou non d’une ulcération

  • Mais aussi le nombre de mitoses (divisions cellulaires : en stade T1 (<ou= 1mm, >ou= à une mitose/mm² : Stade T1b donc IB), le degré d’atypies cellulaires…

Classification du mélanome

L’American Joint Committee on Cancer (AJCC) a regroupé ces éléments pour établir un pronostic des mélanomes en 4 stades : les stades I et II correspondent à des mélanomes sans ganglions ni métastases et <ou= à 2 mm de Breslow. Ils sont divisés en sous-groupes A (pas d’ulcération (et <1mitose/mm² pour T1) et B (ulcération).

Ainsi

IA :T1a : <ou=1mm sans ulceration et mitoses <1/mm²

IB :

  • T1b : <ou=1mm sans ulceration et mitoses >ou =1/mm²
  • T2a : <ou=2mm sans ulcération

 

Les stades III et IV correspondent à des mélanomes ayant métastasé : stade III = métastases régionales et stade IV = métastases à distance.

Il est aussi possible de rechercher des mutations, notamment en cas de mélanome métastatique, afin de déterminer le traitement le plus approprié : le mélanome à extension superficielle et le mélanome modulaire présentent plus fréquemment des mutations BRAF et NRAS alors que le mélanome acrolentigineux a tendance à présenter des mutations c-Kit.

J’ai un mélanome, que dois-je faire?

En fonction du stade du mélanome, votre dermatologue vous proposera probablement de prendre avis auprès d’un centre spécialisé en Réunion de Consultation Pluridisciplinaire, regroupant divers spécialistes, afin de recueillir leur avis thérapeutique
Vous aurez donc peut être un traitement complémentaire à l’ablation du mélanome

Surveillance

Par le dermatologue

Votre dermatologue vous proposera une surveillance (pluri-)annuelle dont le rythme dépendra du stade de votre mélanome
Il est important de savoir que vous pouvez avoir un deuxième mélanome, ou voir la maladie réapparaitre et de consulter en cas de doute : apparition d’une lésion évolutive sur votre peau, d’un ganglion, de nouveaux symptomes (toux, troubles neurologiques… ).

Voir le rythme de cette surveillance en fonction du stade dans l’article soigner le mélanome

Auto surveillance

Par ailleurs, pratiquez l’auto surveillance régulière (recherche de modification de grain de beauté, d’apparition de tache, de boule sur la peau… )

Examinez votre peau une fois par trimestre selon la méthode d’auto-examen cutané suivante (source : HAS 2006) :
Étape 1 : l’examen direct Examiner à l’œil nu les paumes de ses mains et pieds, ses ongles, ses doigts et ses espaces entre les doigts des mains et des pieds, la face avant de ses bras et avant-bras, ses cuisses et ses jambes.
Étape 2 : l’examen avec miroir en pied Se placer devant un miroir en pied vertical et examiner sa peau de haut en bas. Puis tourner vers le miroir le côté gauche puis le côté droit de votre corps, les bras levés à la verticale.
Étape 3 : l’examen avec miroir à main Pour les zones de peau non accessibles à la vue, s’aider d’un miroir à main. Assis sur un tabouret, élevez chaque jambe pour examiner la face interne, externe et postérieure du mollet et de la cuisse. La face postérieure des bras, de la nuque, du dos, le cuir chevelu et la région génitale seront aussi examinées à l’aide du miroir à main. Vous pouvez également demander l’aide d’une personne de son entourage.

Protection solaire

Il est indispensable de vous protéger dorénavant des UV

Voir comment se protéger du soleil

Prévenez votre entourage familial (parents, enfants, frères et soeurs)

qu’ils doivent se faire dépister aussi car il existe une part de génétique dans la génèse du mélanome.

 

Questions fréquentes

– Je veux faire des UV, que me conseillez-vous?
Un cancer sur trois dans le monde est un cancer de la peau et le nombre de cancers de la peau est en augmentation depuis 30 ans, à tel point que l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé récemment d’éviter les UV artificiels, arguant que « l’utilisation croissante des lits de bronzage associée au désir d’être bronzé parce que c’est à la mode seraient les principales raisons de cette augmentation rapide du nombre de cancers cutanés ». De plus, deux études récentes ont mis en évidence une augmentation de 25 à 30% du risque de mélanome chez les personnes ayant reçu des UV en cabine !

– Je travaille en plein air, comment me protéger du mélanome?

La lumière solaire voyage à 300 000 km/sec. Que vous soyez allongé au soleil ou actif, l’ensoleillement est donc le même! Je vous recommande de travailler si possible à l’ombre, jamais torse-nu ou en short (la majorité des mélanomes siegent sur le torse pour les hommes et les jambes pour les femmes : ce sont les zones habituellement couvertes les plus exposées en été) et toujours avec un chapeau+lunettes. Couvrez les zones découvertes (mains, visage… ) avec une creme solaire d’indice supérieur ou égal à 30 avant de travailler et pendant les pauses

– Quelle différence entre une tache brune bénigne et maligne?
Les taches brunes bénignes communément appelées taches de vieillesse ou taches solaires, sont appelés scientifiquement lentigos, qui sont des pigmentations superficielles de la peau liées à un excès de soleil. On observe d’ailleurs préférentiellement les lentigos sur les zones exposées au soleil : visage, mains…
Mais toute tache brune n’est pas un lentigo et elle doit être montrée à un médecin pour la distinguer d’autres taches pigmentaires, parmi lesquelles les grains de beauté et le mélanome… Seul un médecin peut distinguer un lentigo d’un mélanome malin

– Une personne de ma famille a eu un mélanome, dois-je me faire dépister?

On conseille au ascendants et descendants directs ainsi qu’à la fratrie de personnes ayant eu un melanome de se faire examiner l’ensemble de la peau une fois par an car il peut exister un contexte héréditaire dans le mélanome

Points clés :

  • Le mélanome est un cancer de la peau formé à partir des mélanocytes (cellules qui pigmentent la peau)
  • Les facteurs de risque d’avoir un mélanome sont la peau claire / les expositions solaires / les antécédents familiaux ou personnels de mélanome / le fait d’avoir un grand nombre de grains de beauté
  • Le mélanome peut prendre plusieurs formes et seul un médecin peut le diagnostiquer (tache brune qui s’élargit, bouton qui se modifie… )

 

Et pour aller plus loin…

Vidéos de l’association canadienne de dermatologie, mesgrainsdebeauté et dermatoinfo :

Conférence de consensus : prise en charge du melanome

Guide Sécurité Sociale sur l’Affection de Longue Durée Melanome

Conférence de consensus européenne sur le traitement du mélanome, actualisée en 2016

En savoir plus sur le traitement des cancers de la peau

>>> Suite : Traitement du mélanome

MOLLUSCUM CONTAGIOSUM, soigner les petits boutons de molluscum de l’enfant

Molluscum contagiosum

Cet article en vidéo :


molluscum contagiosum
Molluscum contagiosum du pli axillaire chez un bébé

Le molluscum contagiosum est une petite tumeur virale bénigne  due au Molluscum Contagiosum Virus (MCV), un virus appartenant à la famille des poxviridae, très fréquente chez les enfants, pouvant toucher tout le corps, y compris les muqueuses ano-génitale.

Il se transmet par contacts cutanés répétés entre enfants ou chez le même enfant par manuportage (grattage des lésions).

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Symptomes

Les mollusca contagiosa sont fréquents sur les convexités du tronc, les fesses et les zones génitales, la racine des membres, les plis des coudes et des genoux, voire le visage

Molluscum contagiosum
Molluscum isolé de la joue

Les mollusca contagiosa prennent la forme de petites tuméfactions dures de 1 à quelques millimètres de diamètre, couleur chair, rosé ou blanc-nacré, ombiliquées en corbeille (elles ont un petit « trou » sur le dessus).


Les molluscums peuvent parfois etre très nombreux (auto-inoculation par grattage).

L’évolution naturelle  est la guérision spontanée, le plus souvent après une phase inflammatoire. Ainsi chez le même enfant on observe souvent des petites zones rouges séquellaires de molluscum guéri et de nouvelles lésions, parfois plusieurs dizaines …

De même, il arrive que les lésions de mollusca s’infectent et rougissent, deviennent douloureuses…

Molluscum
Mollusca contagiosa : les molluscum contagiosum se présentent comme de petites tuméfactions ombiliquées

Causes : pourquoi mon enfant a des molluscums?

Le molluscum contagiosum est une infection virale de la peau due au Molluscum Contagiosum Virus (MCV). La contamination du virus du  molluscum contagiosum se fait généralement auprès d’autres enfants. Il se transmet généralement d’un enfant à l’autre par le jeu, les bains en commun, les échanges de serviettes de bain ou de vêtements. Le Molluscum Contagiosum Virus (MCV) comporte quatre génotypes classés de MCV-1 à MCV-4. Le MCV-1 est le plus souvent inmpliqué chez les enfants, tandis que le MCV-2 est plus fréquent chez les adultes.

Le temps d’incubation du Molluscum Contagiosum Virus est de l’ordre de 10 à 50 jours.

L’âge le plus propice à la contamination par le molluscum contagiosum est entre 2 et 4 ans

Une fois contaminé, l’enfant a tendance à s’auto inoculer en se grattant les molluscum puis la peau saine.

La contamination par molluscum contagiosum est plus fréquente sous les climats chauds et humides, dans les pays développés et dans les populations vivant dans de mauvaises conditions d’hygiène. La raison principale de cette répartition principale dans ces populations serait la tendance à vivre moins couverts. La fréquentation des piscines serait un facteur de risque à prouver?

Les molluscum contagiosum sont frequents chez les enfants atteints d’eczema

Les enfants atteints d’eczema atopique ont en effet souvent une peau sèche qui est plus fragile vis a vis des virus

Molluscums contagiosums sur une plaque d'eczema atopique du coude
Molluscums contagiosums sur une plaque d’eczema atopique du coude

Molluscum contagiosum de l’adulte

Chez les adultes, ils peuvent survenir aussi et leur localisation ano-génitale est considérée comme une Maladie sexuellement Transmissible (MST). La présence de molluscum contagiosum chez l’adulte est fréquente chez les patients VIH+ parfois meme avant l’apparition d’un SIDA. Le molluscum contagiosum est donc souvent considéré par le médecin comme le risque d’un signe annonciateur d’une infection à VIH et il peut arriver que le médecin demande une sérologie VIH chez un adulte présentant ces lésions. Il convient donc d’’effectuer un bilan complet de MST (examen complet, sérologies VIH, Syphilis, Chlamydia……) devant un molluscum contagiosum de l’adulte.

De même, le molluscum contagiosum a été décrit chez des adultes ayant d’autres immunodépressions que le SIDA (chimiothérapie, cortisone, maladies du sang…) mais il est alors souvent profus.

Chez l’adulte immunocompétent, le molluscum contagiosum peut aussi être transmis par le rasage (prêt de rasoir entre adultes), par la cire lors de l’épilation chez l’esthéticienne… On peut ausi se contaminer lors d’un tatouage

Comment soigner les molluscums contagiosum

1/ Eviter le molluscum contagiosum

Tout d’abord il faut éviter le grattage des lésions, source d’auto-inoculation

Il faut aussi éviter que les frères et soeurs ou les amis touchent les lésions pour éviter de se contaminer . De même on recommande d’éviter les bains ensemble, d’utiliser les mêmes serviettes de toilette…

2/ Ne rien faire?

Une abstention est possible en cas de molluscum contagiosum en petit nombre, peu évolutifs… car ils ont parfois tendance à régresser spontanément. Les patients ne sont cependant pas souvent enclins à attendre et veulent des traitements

3/ Traitement du molluscum contagiosum

Le traitement du molluscum est souvent décevant car il a tendance à récidiver facilement, en particulier chez l’enfant ou l’adulte qui présente une diminution de l’immunité.
Le traitement requiert généralement des techniques de destruction plus ou moins douloureuses :

3.1/ Cryothérapie

Le dermatologue congèle le molluscum contagiosum à l’azote liquide comme pour les verrues, ce qui provoque la formation de cristaux de glace dans les cellules et le tissu intercellulaire, engendrant une « brulure » et une cloque douloureuse. Cette technique peut engendrer des cicatrices et des taches blanches ou des taches brunes. La creme anesthésiante parfois proposée pour réduire la douleur ne fonctionne que partiellement vis-à-vis du froid.

3.2/ Vider du contenu du molluscum contagiosum

Le dermatologue incise le molluscum contagiosum après y avoir fait appliquer une crème anesthésiante et en vide le noyau blanc-nacré, manuellement ou au moyen d’une pince

3.3/ Curetage

Le dermatologue enleve au moyen d’une curette le molluscum contagiosum sous anesthésie locale par crème (ou sous anesthésie générale s’il existe de nombreuses lésions de molluscum contagiosum chez l’enfant). Cette technique est indolore si l’anesthésie locale est bien faite mais il y a du sang sur chaque molluscum enlevé ce qui est toujours un peu impressionnant pour l’enfant et ses parents.

3.4/ Hydroxyde de potassium

L’hydroxyde de potassium est une substance kératolytique. Il peut être appliqué à domicile sur chaque molluscum jusqu’à obtention d’une rougeur. Il est commercialisé sous les noms commerciaux Poxkare*, Molutrex*, Molusderm*​..., disponible sur ordonnance

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

3.5/ Laser contre le molluscum contagiosum

Le laser CO2

Il détruit le molluscum, ce qui provoque des risques de cicatrices

Le laser à colorant pulsé

Il s’agit d’un laser habituellement utilisé dans la couperose traitée au laser, car il coagule les vaisseaux du molluscum contagiosum, engendrant une ecchymose et des croutes un peu douloureuses. Il s’agit d’un traitement fonctionnant bien mais il peut être cher

En savoir plus

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GRAIN DE BEAUTE (OU NAEVUS) : les points de beauté

Grain de beauté ou point de beauté

Un grain de beauté est un amas de cellules pigmentaires (mélanocytes) dans la peau. On surveille les grains de beauté pour de nombreuses raisons dont les trois principales sont
– qu’un grand nombre de grain de beauté trahit souvent des expositions intenses dans l’enfance, ce qui constitue un facteur de risque de cancer de la peau,
– qu’il est parfois difficile de distinguer un grain de beauté bénin d’un mélanome (cancer de la peau), ayant souvent l’allure d’un grain de beauté qui évolue un peu au fil des mois
– et que les grains de beauté peuvent dégénérer en mélanome
Le dépistage du mélanome au travers de la surveillance des grains de beauté est donc une activité importante du dermatologue, qui s’aide pour cela de la dermatoscopie.

Points de beauté
Grains de beauté

Cet article en video:

Qu’est-ce qu’un grain de beaute / Pourquoi a-t-on des grains de beaute / Les types de grains de beaute / Controler les grains de beaute / Enlever un grain de beauté / Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin

Grains de beauté ou naevus : qu’est-ce que c’est ?

Un point de beauté est un amas de cellules mélanocytaires dans la peau (naevus) (cellules de couleur marron que l’on trouve dans la peau ou les muqueuses) : les cellules mélanocytaires (ou mélanocytes) sont les cellules provoquant le bronzage et la coloration foncée de la peau

Grain de beauté dans les cheveux
Grain de beauté dans les cheveux

Les points de beauté (ou naevus) ont donc le plus souvent une coloration foncée. Les grains de beauté sont donc le plus souvent bruns, avec parfois des teintes rouges, rosées, bleutées…

Les naevus (ou naevi) peuvent siéger aussi au niveau des ongles et donner des bandes foncées.

Pourquoi a-t-on des grains de beauté ?

L’apparition des grains de beauté commence généralement (contrairement au naevus congenital) après la naissance, entre 6 mois et un an.

Les points de beauté apparaissent ensuite progressivement durant l’enfance et l’adolescence, et il semble que les expositions solaires durant l’enfance et l’adolescence influenceraient le nombre, la taille et le potentiel dégénératif des grains de beauté (risque de melanome).

D’ou l’interet de proteger les enfants du soleil
Un adulte jeune de couleur blanche a généralement 20 à 30 naevus (grain de beauté). On considère qu’avoir plus de 50 points de beauté (naevus) pourrait constituer un risque supplementaire de melanome.

Nombreux et grands grains de beauté dans un syndrome du naevus dysplasique, un facteur de risque de mélanome
Nombreux et grands grains de beauté dans un syndrome du naevus dysplasique, un facteur de risque de mélanome

 

 

Il est important de protéger du soleil les peaux qui présentent des grains de beauté car ces dernières présentent un risque plus élevé de développement de mélanome. De même il est recommander de faire controler ses grains de beauté au moins une fois par an chez le dermatologue


Quelles sont les sortes de points de beauté ?

L’aspect des grains de beauté est tres varié.

  • Naevus pigmentaires acquis

Les naevus acquis sont généralement de petite taille (inferieur a 5-6mm), de couleur homogene (une seule couleur) marron chez lez peaux plutot mates et plus clairs (orange-rose) chez les peaux plus claires. La bordure des grains de beauté est le plus souvent régulière. Il a une forme globalement symétrique ronde ou ovalaire (si on mettait un miroir en travers du naevus dans tous les sens, on obtiendrait la même image de chaque coté du miroir), homogène (une seule couleur, régulièrement répartie).

Naevus

Règle ABCDE

Règle ABCD pour le grain de beauté

Il découle de cet aspect du naevus bénin une règle de simplification dite ABCD, qui permet de dépister en un coup d’oeil les naevus susceptibles d’etre atypiques ou dysplasiques, car ils sont plus à risque de se transformer en mélanome, ou de constituer un facteur de risque de survenue de mélanome sur le reste de la peau s’ils sont nombreux :
A = Asymétrique ; si on mettait un miroir en travers du naevus dans tous les sens, on n’obtiendrait pas la même image de chaque coté du miroir
B = Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net comme sur le bord d’un cercle ou d’un ovale : ils sont au contraire un peu déchiquetés et irréguliers comme sur une carte de géographie
C = Couleurs différentes ; le grain de beauté n’a pas une seule mais plusieurs couleurs
D = Diamètre supérieur à 6 millimètres (pour se repérer, 6 mm est le diamètre d’une gomme de crayon).
Il faut ajouter à cet ABCD la lettre E :
E = Evolution : tout changement de taille, de forme, de couleur, un grain de beauté qui se met à saigner avec des traumatismes mineurs, devient crouteux… nécessite une consultation médicale sans tarder pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un melanome débutant.

grain de beaute cancer
Critères ABCD : à gauche, mélanomes, à droite grains de beauté bénins

Le vilain petit canard

Règle du vilain petit canard pour les grains de beauté

La règle ABCDE est utilement complétée par la règle du vilain petit canard : tout naevus ou bouton qui apparaît ou change et ne ressemble pas aux autres naevi présents sur la peau (plus foncé, plus clair, plus rosé…) doit impérativement être montré  à un médecin car il peut s’agir d’un mélanome

Les grains de beauté sont plus frequents et nombreux sur les zones exposees au soleil (grain de beauté du dos, des epaules… ).

On distingue sur un plan histologique plusieurs types de grains de beauté acquis :

  • Naevus jonctionnel

Le naevus jonctionnel est généralement sans relief ou légèrement surélevé. Le naevus jonctionnel est souvent de couleur marron foncé. On l’appelle naevus jonctionnel car les cellules melanocytaires predominent dans la zone inferieure de l’epiderme et de la jonction entre le derme et l’epiderme. Le naevus jonctionnel est frequent chez l’enfant, et il presente un potentiel degeneratif en melanome chez l’adulte.

  • Naevus dermique

Le naevus dermique est le plus souvent en relief. Le naevus dermique est souvent plus clair que le naevus jonctionnel, voire couleur chair. Comme son nom l’indique, le naevus dermique comporte des melanocytes dans les couches profondes de la peau (le derme).

Le naevus dermique peut comporter des poils. Ces poils dans le grain de beauté sont souvent plus foncés et plus epais que les autres poils. Qui dit poil dit glande sébacée qui peut s’infecter, donnant une folliculite. Cela provoque un gonflement et un rougissement du grain de beauté dermique appelée folliculite sous naevique. Toute modification d’un grain de beauté doit être montrée à un médecin qui le regarde avec le dermatoscope pour s’assurer que ce n’est pas une évolution vers un mélanome.

grain de beauté en relief
Grain de beauté tubéreux ou dermique (en relief)
  • Naevus composé

Le naevus compose est generalement legerement sureleve. Le naevus compose est souvent de couleur marron.
Le naevus composé est une sorte de grain de beauté combinant des cellules melanocytaires dans la jonction dermo-epidermique (comme le naevus jonctionnel) et dans le derme (comme le naevus dermique), d’ou son appelation de naevus composé.

  • Naevus de Sutton (halonaevus)

On appelle naevus de Sutton un phenomene appelé phenomene de Sutton ou suttonisation, consistant en l’apparition d’un halo clair autour du grain de beauté.

Tache blanche autour d'un grain de beauté
Tache blanche autour d’un grain de beauté

Le phenomene de Sutton est frequent avant 20 ans. Le grain de beauté peut diparaitre completement, laissant une zone plus claire, qui en général s’estompe en quelques mois ou années. Le phenomene de Sutton s’accompagne d’un vitiligo dans 1/4 des cas environ. Il s’agirait d’un phenomene auto immun et l’on observe une infiltration par des lymphocytes des zones de cellules melanocytaires.

Sutton
Naevus de Sutton (halonaevus)
  • Naevus spilus

Il forme une nappe lentigineuse marron souvent claire, avec des naevi disposés sur la nappe

Naevus spilus
Naevus spilus
Naevus spilus de petite taille
Naevus spilus de petite taille
  • Naevus de l’ongle : bande noire sur l’ongle

Voir l’article bande marron de l’ongle

  • Naevus congenital

Naevus congénital
Naevus congénital

Voir grain de beauté de naissance

  • Naevus bleu

Le grain de beauté est bleu ardoise car le pigment noir (melanine) est profond et parait donc bleu.

  • Naevus de Spitz

Le naevus de Spitz ressemble généralement peu à ungrain de beauté puisqu’il est souvent rosé. Fréquent chez l’enfant, il doit être enlevé notamment au dela de 12 ans car on craint alors un mélanome

Naevus de Spitz
Naevus de Spitz
  • Naevus de Reed

Le naevus de Reed forme généralement un petit point noir, lui aussi doit être enlevé au dela de 12 ans

Controler les grains de beauté

Voir l’article controler ses grains de beauté

Points clés :

  • Les grains de beauté sont des regroupements de mélanocytes (cellules pigmentaires) dans la peau
  • L’exposition au soleil, notamment durant l’enfance, est susceptible d’augmenter le nombre de grains de beauté. La protection du soleil est donc un moyen de limiter son risque de survenue de grains de beauté
  • Un grand nombre de grain de beautés (supérieur à 50) est un facteur de risque de mélanome
  • Il est important de faire controler ses grains de beauté régulièrement par un dermatologue
  • Tout changement de grain de beauté nécessite une consultation médicale
Changement de grain de beauté : danger de mélanome!

Questions fréquentes


– J’ai un grain de beauté protubérant sur le nez que je souhaiterais faire enlever. Aurai-je une cicatrice?

La peau est constituée de deux couches posées l’une sur l’autre, l’épiderme en superficie et le derme en profondeur. Tout acte qui atteint le derme risque de provoquer une cicatrice.
Un grain de beauté a généralement une composante dermique, ce qui signifie que l’ablation de votre grain de beauté, si elle est complète et emporte sa partie profonde dermique, qu’elle soit réalisée au bistouri ou au laser, risque de créer des lésions dans le derme et donc de provoquer une cicatrice.
La décision de faire enlever un grain de beauté doit toujours être prise en sachant que ce risque cicatriciel existe. Si le risque est acceptable lorsque l’ablation du grain de beauté est réalisée pour raison médicale (lésion douteuse dont on souhaite l’analyse), il l’est moins lorsqu’il s’agit d’un acte esthétique.
La qualité de la cicatrice dépendra quant à elle de nombreux facteurs tels que la profondeur et la largeur de l’ablation (plus elle est profonde et large, plus le risque cicatriciel est important), les soins apportés à la plaie (application de crèmes, de pansements qui favorisent la cicatrisation…) et surtout la propension de votre peau à faire de belles cicatrices. On dit en effet souvent que ce n’est pas le médecin qui fait une belle cicatrice mais le patient.
Au sujet des techniques d’ablation, il faut savoir que la différence principale entre le laser et le bistouri réside dans leur mode d’action : le bistouri coupe et le laser détruit en carbonisant. Cependant, l’acte d’ablation d’un grain de beauté au laser est un véritable acte chirurgical, au même titre que l’acte classique au bistouri.
Le traitement au laser présente des avantages et des inconvénients comparativement au bistouri. Le laser permet de déterminer plus facilement la profondeur de l’intervention (donc de la réduire pour diminuer le risque cicatriciel) et il ne fait pas saigner. Il a par contre des inconvénients dus à son mode d’action qui est la carbonisation, c’est-à-dire la destruction de la lésion : le grain de beauté étant détruit, il n’est pas possible de l’envoyer en analyse. Ceci ne permet donc pas d’avoir la preuve que le grain de beauté est bénin et la technique au laser doit par conséquent être réservée aux grains de beauté pour lesquels il existe une certitude de bénignité rien qu’en les observant. L’absence d’analyse a un autre inconvénient : il est impossible de savoir si tout le grain de beauté été enlevé. Or, s’il reste un peu de grain de beauté dans la peau, il peut « repousser ». La technique au laser ne permet donc pas de certifier qu’il n’y a pas de risque de récidive du grain de beauté.
Au total donc, tout acte traumatisant le derme (couche profonde de la peau) expose au risque de cicatrice.

– Peut-on épiler les poils situés dans les grains de beauté

Certains grains de beauté contiennent des poils, ce qui n’a pas de caractère inquiétant. Il est possible d’épiler les poils des grains de beauté sans risque pour le grain de beauté. Il faut cependant veiller à observer une hygiène scrupuleuse car cela expose au risque de folliculite sous-naevique, c’est-à-dire l’apparition d’un bouton inflammatoire dans le grain de beauté : le grain de beauté enfle, rougit et devient sensible. Cette folliculite nécessite une consultation médicale. Pour tenter de l’éviter, lavez-vous soigneusement les mains avant l’épilation, désinfectez au moyen d’un antiseptique doux le grain de beauté et la pince à épiler. Puis lavez le grain de beauté à l’eau et au savon apres l’épilation.

– Mon bébé avait un grain de beauté à la naissance, est-ce normal?
Absolument, on parle alors de naevus pigmentaire congénital. On distingue grossièrement les naevi congénitaux de petite ou moyenne taille (faciles à enlever et mesurant généralement moins de 20 cm de plus grand axe) et les naevi congénitaux de grande taille (difficiles à enlever et/ou mesurant plus de 20 cm)
Les grains de beauté du bébé de 0 à 3 ans peuvent être congénitaux (présents à la naissance ou apparaissant dans les premiers mois de la vie) ou non. Dans le premier cas, il s’agit souvent de taches marron clair sur la peau du nouveau né, plus ou moins pileuses, qui ensuite grandissent proportionnellement à l’étirement de la peau lors de la croissance de l’enfant et se modifient en couleur (ils peuvent foncer ou s’éclaircir) et en pilosité (cette dernière a souvent tendance à augmenter). Concernant les naevi non congénitaux, la prime enfance est souvent une période d’apparition des premiers naevi pigmentaires acquis (les grains de beauté « courants ») et d’autres naevi : naevus de Spitz, naevus spilus… que seul un spécialiste peut distinguer des naevi pigmentaires acquis. Il est donc important de montrer les taches pigmentaires de ses enfants aux médecins car ces derniers peuvent nécessiter une surveillance régulière, voire une ablation. De même, d’autres taches pigmentaires peuvent apparaitre dans la tendre enfance et ne pas être des grains de beauté (taches « café au lait » par exemple). La encore, seul un spécialiste pourra les distinguer des naevi pigmentaires et donner la conduite à tenir aux parents (simple surveillance, ablation, réalisation d’examens complémentaires… )
Toute tache pigmentaire du bébé doit etre prise en considération et être montrée à un médecin. Ce dernier évaluera alors la nature de cette tache et pourra demander un avis spécialisé si nécessaire. Les naevi congénitaux de grande taille font partie de ceux qui posent le plus de problèmes concernant la conduite thérapeutique à adopter, car ils sont considérés comme ayant potentiellement plus de risque de dégénérer en mélanome (selon les auteurs, entre 2 et 8% de risque de dégénérescence en mélanome) que les naevi pigmentaires acquis. On propose donc souvent de les enlever si cela est possible (mais tout dépend de leur taille, de leur localisation, du risque cicatriciel… et cette décision est souvent prise conjointement entre les parents et les specialistes (dermatologue, chirurgien… ) en pesant tous ces éléments). Quand l’ablation n’est pas possible, on recommande alors une surveillance régulière et soigneuse de ces naevi pigmentaires congénitaux de grande taille. Lorsque ces derniers sont situés sur le cuir chevelu, le visage ou le dos, le praticien peut recommander d’effectuer des examens radiologiques (Scanner, IRM… ) à la recherche d’une atteinte des méninges notamment.

– Comment peut-on faire la différence entre un banal grain de beauté et un grain de beauté à surveiller car il risque d’être malin
Une règle dite de l’abécédaire permet de reconnaître certains grains de beauté que l’on dit  » atypiques  » :

A = Asymétrique ; si l’on trace un trait imaginaire au milieu du grain de beauté, les deux parties n’ont pas la même forme

B = Bords irréguliers ; les bords ne sont pas net, comme une carte de géographie

C = Couleurs différentes ; le grain de beauté a plusieurs couleurs (brun clair, brun foncé, rosé…)

D = Diamètre supérieur à 6 millimètres (la taille approximative d’une gomme de crayon) .

Cette règle ne peut cependant s’appliquer à tous les grains de beauté et certains grains de beautés qu’il faut enlever ou surveiller n’ont pas ces caractéristiques. Seul un medecin peut juger de la bénignité d’un grain de beauté. Il est donc important de montrer vos grains de beauté à un médecin afin qu’il détermine lesquels sont à surveiller, voire à enlever.

– J’ai remarqué l’apparition d’une tache marron dans mon dos, que faire?
Toute taches brune, tout grain de beauté, tout bouton qui apparaissent ou se modifient chez l’adulte nécessitent un avis médical.
– Une de mes grains de beauté se modifie, que faire?
Tout naevus qui se modifie chez l’adulte nécessite un avis médical.

 

Et pour aller plus loin…

Vidéos de mesgrainsdebeauté et la société francaise de dermatologie :

 

 

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Interview du Dr Eric Ehrsam

e.erhsam

3 rue Jules Ferry 59360 LE CATEAU

1/ Qu’est-ce que la vidéomicroscopie à épiluminescence ? Comment ça marche ? Quelle différence avec la dermoscopie ?
Dr Eric EHRSAM :

Il faut préciser quelques définitions.La microscopie à épiluminescence est synonyme de microscopie de surface ou dermoscopie (en anglais respectivement epiluminescence microscopy, cutaneous surface microscopy, dermoscopy).La dermoscopie peut être réalisée avec un matériel de base, très simple et bon marché : le dermoscope à main avec un facteur d’agrandissement de 10 à 20.Une station de videomicroscopie à épiluminescence comprend une caméra numérique munie d’un objectif microscopique à lumière incidente permettant un grossissement de 20 à 70x, reliée à un ordinateur pour le stockage des images, un moniteur pour la visualisation des images et éventuellement une imprimante couleur pour l’impression de clichés.Lors de l’examen d’une lésion pigmentée, une solution antiseptique transparente est appliquée sur la peau et le dermoscope est appliqué directement sur la peau., l’image est visualisée instantanément sur l’écran vidéo , au grossissement choisi qui peut être x20, x30, x50 ou x70.L’examen est donc extrêmement rapide sans aucun réglage particulier. L’image peut être enregistrée pour une interprétation ultérieure ou le suivi du patient. Dans ce cas il est judicieux de pratiquer un cliché macrographique qui sera enregistré permettant ainsi de lui rattacher l’image microscopique correspondante.J’utilise le Fotofinder ™Plusieurs autres sociétés proposent des matériels sensiblement identiques.

2/ Quel est le coût approximatif de l’investissement dans ce type de matériel ? En combien de temps est-il amorti? son utilisation fait-elle l’objet d’une consultation particulière? d’une tarification particulière ?

L’investissement global va chercher dans les 12 à 15000 euros, selon les matériels et les options possibles.Il n’y a pas de nomenclature pour la dermoscopie quelque soit le dispositif utilisé.Un dermatologue en secteur 2 répercutera le coût sur sa consultation par une majoration de son dépassement habituel.Pour un dermatologue de secteur 1 équipé d’une station de vidéomicroscopie à épiluminescence , il est également possible de faire un dépassement sous la forme d’un HN (hors nomenclature) qui vient s’additionner au montant de la consultation clinique . Cette option m’a été confirmée par écrit par le médecin conseil chef de ma CPAM. Je pense que l’on doit investir dans ce type de matériel si l’on croit à l’intérêt de la dermoscopie dans la pratique quotidienne.Le plus dur n’est pas de faire marcher l’appareil, mais de connaître la sémiologie dermoscopique qui nécessite un apprentissage comme toute sémiologie. De nombreuses formations sont maintenant disponibles par le biais d’EPU ou lors de congrès nationaux ou internationaux, sans compter de nombreux manuels ou CD ROM.La rentabilisation de l’appareil se fera par les dépassements d’honoraires, mais également par un afflux de patients supplémentaires, l’effet bouche à oreilles fonctionnant très rapidement.

3/ Peut-on imaginer d’intégrer son logiciel médical sur l’ordinateur fourni pour n’avoir qu’un ordinateur au cabinet?
Bien que cela soit possible, je ne pense pas que soit utile pour deux raisons : pour des raison s pratiques la station doit être proche de la table d’examen du patient d’une part, et d’autre part il y a toujours le risque d’avoir un problème sur son ordinateur.Une connection directe de la station au haut débit est intéressante pour la transmission des images. Sinon, on peut transférer très facilement des images par le biais d’une clé USB sur un autre ordinateur connecté.

4/ Le tri des iconographies est-il rendu plus facile que lors de la réalisation de photos avec un appareil numérique ? Comment cela fonctionne-t-il? La sauvegarde est-elle aisée?

C’est indiscutablement plus pratique et moins chronophage. Une fiche patient est crée très rapidement avec le nom et la date de naissance. La photo macrographique est rattachée d’un clic de souris à une image d’une partie du corps humain. La photo est numérotée automatiquement et l’image dermoscopique lui est affectée. Il n’y a donc aucun risque d’erreur quand on consultera ultérieurement a fiche.La sauvegarde est automatique sur un CD lors de la fermeture de l’application. Si l’on préfère on peut sauvegarder sur d’autre supports (clé, disque dur externe, ou sur un serveur dédié par le biais de l’ADSL).

5/ Quels sont les autres avantages par rapport à un dermoscope à main ?

  • le confort lors de l’examen pour l’opérateur qui n’est pas obliger de « coller au patient » pour observer la lésion- la réalisation de cartographies macroscopique permettant un suivi simple- la visualisation de la lésion sur l’écran pour expliquer au patient- l’utilisation de grossissements à x50 ou x70 pour observer des détails (pseudopodes etc ..)- l’association d’un logiciel d’aide à la décision qui analyse l’image dermoscopique

6/ L’usage le plus connu de ce type d’appareil est la surveillance des naevi. Quelles en sont les autres applications?

Le diagnostic de toutes les lésions pigmentaires est facilité. De manière plus anecdotique, le diagnostic de gale en visualisant les sillons scabieux sur l’écran vidéo s’en trouve facilité.

7/ Quelle est la valeur des logiciels d’analyse des lésions? Est-ce une aide au diagnostic ou un moyen facile de surveillerla structure des lésions ?
Je pense qu’il ne faut pas s’appuyer sur ce logiciel et croire qu’il permettrait de faire l’économie d’un solide apprentissage sémiologique. Cela dit en pratique, il permet effectivement de faire des comparatifs sur l’évolution d’une lésion entre deux examens distants, car le moindre changement est noté.

8/ Quelle est approximativement la corrélation entre l’interprétation que vous faites d’une image vidéomicroscopique et l’histologie d’une exérèse ? Tous les mélanomes superficiels que j’ai retirés étaient suspectés sur le plan clinique et dermoscopique.

Les mauvaises surprises viennent des mélanomes achromiques. Il s’avère pourtant que cet outil permet le diagnostic de mélanomes achromiques en retrouvant une sémiologie vasculaire spécifique comme l’ont montré les nombreuses communications au Congrès Mondial de Dermoscopie à Naples en mai 2006.

En toute honnêteté, après 4 ans d’expérience, il m’est difficile si ma performance diagnostique a augmenté. Je serais tenté de dire que oui. Ce qui est certain est que la videomicroscopie à épiluminescence m’a conforté dans mes diagnostics pré-opératoires des mélanomes superficiels et m’a permis sans doute d’éviter des exérèses inutiles et des diagnostics différentiels rapides sur des lésions pigmentées bénignes (verrues séborrhéiques, lentigos, basocellulaires taoués etc…).

9/ Tout matériel technologique est susceptible de défaillir et doit être entretenu. Ce matériel fait-il l’objet d’une maintenance? d’une assistance technique? Quel est leur coût?
Une installation sur site avec prise en main est faite par le revendeur. L’emploi est très simple et il n’y a pas besoin d’une assistance. Un interlocuteur doit être joignable sans plus.

10/ Une conclusion? Des références ?

Je dirais que c’est un très bel outil à réserver aux dermatologues qui maîtrisent la dermoscopie. Il contribue à donner une image moderne du cabinet et fidélise une clientèle notamment pour la surveillance régulière des patients à risques.Quelques références générales :- Braun et al. Dermatoscopie des lésions pigmentées. Ann Dermatol Venereol 2002 ; 129 : 187-202- Marghoob et al. Instruments and new technologies for the in vivo diagnosis of melanoma. J Am Acad Dermatol 2003; 49: 777-97

Grain de beauté /
Controler les grains de beaute /
Enlever un grain de beauté /
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Cancer de la peau :
cancer basocellulaire /
cancer spinocellulaire /
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Le soleil et la peau /
Peau sensible au soleil /
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taches solaires /
Traitement taches brunes /laser taches

 

PSORIASIS : symptomes et solution contre le psoriasis

Psoriasis

psoriasis
Psoriasis-image générée par IA

Le psoriasis est une maladie de peau très fréquente se manifestant par l’apparition de plaques sur le corps, les cheveux, le visage, les mains, les pieds… le plus souvent rouges avec des squames blanches plus ou moins adhérentes. La cause du psoriasis est encore mal connue mais on sait qu’il s’agit d’une maladie inflammatoire ayant un substrat génétique. Le traitement du psoriasis est souvent suspensif c’est-à-dire qu’il fonctionne lorsqu’il est pris mais le psoriasis tend à récidiver en cas d’arrêt. On découvre de plus en plus de comorbidités du psoriasis (troubles cardiovasculaires, diabète de type 2, anomalies sanguines lipidiques…), et l’on considère qu’il s’agit donc d’une maladie globale et non seulement cantonnée à la peau. Il peut d’ailleurs engendrer des douleurs inflammatoire dans les articulations.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Psoriasis

Le pso touche plus de 1 million de français (on considère qu’environ 2 à 5% de la population est touché). Il s’agit d’une maladie non contagieuse, d’évolution chronique (la maladie évolue avec des poussées et des rémissions, le plus souvent durant l’été car le soleil tend à blanchir le psoriasis), caractérisée au niveau cutané par une prolifération accrue des cellules de l’épiderme (couche superficielle de la peau), les kératinocytes : on peut comparer le psoriasis à un renouvellement trop rapide de la peau.

Cet article en vidéo :

Cette maladie de peau est le plus souvent bénigne mais elle a un retentissement psychologique et social important.

psoriasis
Plaque de psoriasis

Pourquoi le psoriasis / Causes des poussées de psoriasis / Les types de psoriasis (psoriasis du cuir chevelupsoriasis des ongles… )/Pathologies associées / Traitement psoriasis / Points clés / Questions fréquentes / Et pour aller plus loin…

Causes

Le psoriasis est une maladie plurifactorielle génétique, inflammatoire et auto immune qui semble toucher tout l’organisme, donc bien plus que la peau. On dispose de deux pistes principales pour l’expliquer :

  • une prolifération épidermique excessive
  • une inflammation (role des lymphocytes T et des cytokines qu’ils produisent, telles que le TNFα ou lʼinterleukine 17 notamment).

Il est non contagieux.

Pour en savoir plus, voir l’article : causes du psoriasis

C’est une maladie évoluant par poussées.

Pourquoi fait-on des poussées de psoriasis ?

Les facteurs déclencheurs de poussées de psoriasis sont principalement

  • un traumatisme psychologique, un stress, une fatigue qui sont souvent retrouvés avant une poussée comme pour le déclenchement de la maladie

Le rôle du stress est important chez 30 à 40% des patients, essentiellement lorsque le psoriasis à commencé tôt dans la vie.

  • Une infection ORL peut déclencher une poussée, même chez l’’adulte, comme c’est le cas chez l’enfant pour le déclenchement de la maladie
  • Un traumatisme cutané : le psoriasis peut survenir sur une cicatrice récente, une irritation… par  » phénomène de Köbner « .

Ce phénomène est observé dans certaines maladies de peau (Vitiligolichen plan, psoriasis… ) : les plaques de la maladie tendent à s’accentuer aux endroits souffrant de traumatismes chroniques, meme mineurs (frottements chronique sur les coudes, les genoux, frottement des mains… ).

Il est donc recommandé d’etre particulièrement doux avec ses plaques de psoriasis, car le frottement ou le grattage des plaques tend à les aggraver (voir l’article sur le traitement du psoriasis).

De même, si le soleil à petite dose peut être bénéfique, un coup de soleil sera souvent suivi d’une aggravation du psoriasis.

 

  • Certains médicaments (les Béta bloquants, les IEC, le lithium, l’interféron, le G-CSF, l’imiquimod, l’interleukine 2 et « paradoxalement » des traitements pour le psoriasis, les anti TNF, dont l’arret n’améliore pas la poussée induite / plus rarement les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les antipaludéens) peuvent déclencher des poussées de psoriasis ou le plus souvent aggraver un psoriasis. Il faut donc avertir son médecin de son psoriasis et son dermatologue des médicaments que l’on prend
  • Chez les femmes, les règles peuvent être des moments de poussée de psoriasis
  • La consommation régulière d’’alcool aurait un effet aggravant (poussées plus fréquentes et plus difficiles à traiter) sur le psoriasis. On pense que le tabac serait aussi un facteur aggravant (le tabac ne provoque pas de poussée mais il aggrave l’inflammation). L’alcool peut jouer un rôle de deux façons :
    • L’abus d’alcool, fréquent chez les patients souffrant d’un psoriasis sévère, aggrave le psoriasis.
    • La prise de boissons alcoolisées en quantité normale peut, chez un petit groupe de patients, provoquer dès le lendemain une poussée, le plus souvent qui démange.

L’évolution de la maladie est donc émaillée de poussées plus ou moins importantes et de chronologie assez imprévisible car le facteur déclencheur n’est pas toujours individualisable. Le psoriasis est une maladie de peau chronique marquée par des poussées et des rémissions (ces dernières s’observent souvent l’été car le soleil tend à blanchir le psoriasis)

De même la gravité de la maladie est très variable d’un individu à l’autre :

  • sur le plan chronologique tout d’abord : on peut présenter une poussée isolée de psoriasis et ne plus jamais en avoir, présenter une nouvelle poussée plusieurs (dizaines) d’années après, ou au contraire présenter des poussées tous les ans…
  • sur le plan de la surface de peau atteinte de même : on peut avoir une atteinte minime à vis sur les zones « bastion » (coudes, genoux, comme présenter des poussées minimes ou très étendues puis ne plus rien avoir…

Le psoriasis peut survenir à tout âge

Symptomes

Il existe beaucoup de formes de psoriasis ; les plus fréquentes sont :

  • Le psoriasis  » vulgaire  » ou typique, en plaques

Il concerne environ 80% des psoriasis et peut toucher de nombreux endroits du corps.

Les zones les plus fréquentes sont les zones soumises aux frottements chroniques : coudes, les genoux, le haut des fesses.

Les plaques sont bien limitées, rouges avec des squames blanches adhérentes.

psoriasis
Plaque de psoriasis

En dermatoscopie, la plaque de psoraisis comporte des éléments évocateurs:

  • vaisseaux en points répartis régulièrement sur fond rosé
  • squames blanches
Plaque de psoriasis : vaisseaux en points et squames blanches
  • Atteinte des plis,

encore appelé psoriasis « inversé », touche le pli interfessier (voir psoriasis entre les fesses), les plis inguinaux, les plis sous mammaires… Il est caractérisé par un aspect du pli rouge brillant et lisse.

  • Atteinte du cuir chevelu

Le psoriasis du cuir chevelu est très fréquent. Voir l’article psoriasis du cuir chevelu

  • Atteinte du visage

encore appelé sébopsoriasis, il constitue une forme grave de dermite séborrhéique

Voir l’article psoriasis du visage

  • Atteinte des oreilles

forme des lésions dans le conduit auditif, sur et autour des oreilles. Le psoriasis des oreilles peut etre aggravé par les branches de lunettes (phénomène de Kobner lié aux microtraumatismes réguliers)

  • Atteinte des paumes et des plantes

Voir l’article psoriasis des mains et des pieds

  • Atteinte des ongles

Voir l’article psoriasis des ongles

  • Le psoriasis  » pustuleux « 

pouvant être localisé aux paumes et plantes ou toucher tout le corps (forme grave). Il est lié à la présence de cytokynes différentes des autres formes de psoriasis, les IL-36 et IL-1.

  • Le psoriasis en goutte,

survenant parfois au décours d’une infection ORL, est caractérisé par de petites plaques de un à quelques centimetres disséminées sur le corps

  • Rhumatisme psoriasique

Le psoriasis peut être accompagné de douleurs articulaires, surtout des mains et pieds ou du bas du dos. Il faut les signaler à son médecin. On parle de « rhumatisme psoriasique ». Malheureusement cela concerne entre 6 et 40% des patients porteurs de psoriasis selon les études. Une étude de 2019 considère que le rhumatisme psoriasique touche un patient sur 5. On considère donc qu’un quart à un tiers des patients ayant un psoriasis sont susceptibles d’avoir une polyarthrite psoriasique associée
Les signes en sont gnéralement des douleurs des articulations de tonalité inflammatoire (prédominant la nuit), touchant le bas du dos notamment. Le rhumatisme psoriasique peut aussi provoquer des raideurs dans les mains pendant plus de 30 minutes le matin (doigts raides comme rouillés au lever), des douleurs voire des gonflements des poignets et des doigts (notamment le gonflement d’un doigt pendant plus de 3 jours est évocateur), des gonflements du tendon d’Achille (gros tendon en arrière du talon), des douleurs des pieds, des chevilles, des coudes, des hanches…

Une maladie au fort retentissement psychologique

Le psoriasis est une maladie affichante (plaques du visage, atteinte des ongles, des jambes, pellicules…), parfois accompagnés de retentissement articulaire, évoluant par poussées, provoquant une souffrance psychologique qu’il faut prendre en compte. Le regard des autres qui se demandent toujours si les plaques rouges sont contagieuses, est souvent difficile à supporter. Ainsi, le psoriasis est souvent associé à des troubles de l’humeur (dépression) et de l’anxiété.

On estime que les patients tendent à se replier sur eux mêmes, craignant le rejet social dans près de 90% des cas! En effet, environ la moitié de la population générale tend à se méfier des patients psoriasiques, craignant parfois de leur serrer la main, faire la bise, entretenir des liens d’amités ou d’avoir des relations sexuelles… Rappelons que le psoriasis n’est absolument pas contagieux…

Le psoriasis est une maladie qui touche aussi les proches qui sont souvent inquiets pour les malades et les effets secondaires des traitements.

J’ai du psoriasis, dois-je faire des examens de sang?

Le médecin pourra parfois rechercher des pathologies associées, notamment en cas de surpoids :

Le psoriasis est fréquemment associé avec des anomalies biologiques telles que le diabete de type 2 et les anomalies du bilan lipidique (augmentation du cholesterol et des triglycerides), ou cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle, prédisposant aux maladies cardiovasculaires telles que les « crises cardiaques », les AVC...

L’ensemble de ces anomalies consituent un syndrome métabolique prédisposant les patients psoriasiques aux maladies cardiovasculaires. Il peut donc arriver que le médecin demande un bilan biologique à jeun (glycémie à jeun, bilan lipidique, bilan hépatique) et une surveillance cardiologique, de la pression arterielle notamment, en particulier chez les patients obèses.

Il sera demandé aux patients souffrant de psoriasis d’avoir une bonne hygiène de vie (régime adapté, absence de prise d’alcool ou de tabac qui constituent comme nous l’avons vu des facteurs aggravants).

D’autres maladies sont peut-être associées au psoriasis :

  • Maladies digestives : inflammatoires telles que la maladie de Crohn / Ulcère gastroduaodénal / stéatose hépatique (« foie gras  » prédisposant au risque de cirrhose)
  • Maladies chroniques des reins
  • Cancers et notamment lymphome cutané T
  • Troubles respiratoires : infections respiratoires / Apnées du sommeil / Bronchopneumopathies obstuctives
  • Troubles de l’humeur (dépression et risque suicidaire) et anxiété

 

Ainsi, on considère de plus en plus que le psoriasis est une maladie globale de l’organisme (voir causes du psoriasis) dont la peau n’est que la « fenetre »

Une étude de 2019 montre que les patients psoriasiques ont une mortalité plus élevée que la population générale notamment en cas de psoriasis sévère, de toutes les causes de mortalité, aussi bien cardiovasculaire, qu’hépatique ou rénale, mais les deux dernières sont plus mortelles encore.

Régime psoriasis

Les patients atteints de psoriasis tentent souvent des régimes pour essayer de limiter leur psoriasis avec un succès inconstant. Si l’on est certain que l’alcool est à éviter, que dit la science sur le régime psoriasis?

Traitement

Le traitement du psoriasis varie en fonction du retentissement sur la qualité de vie (préjudice esthétique, professionnel, relationnel), de l’étendue des lésions (pourcentage de surface corporelle atteinte), de la sévérité clinique de la maladie, de la résistance aux traitements antérieurs… Voir l’article sur le traitement du psoriasis

Points clés :

  • Le psoriasis est une maladie le plus souvent bénigne mais qui présente un retentissement important
  • Il n’est pas contagieux
  • Le tabac et l’alcool doivent être évités car il s’agit de facteurs aggravants de la maladie et d’autant qu’il existe une association statistiquement significative entre le psoriasis et un syndrome métabolique (trouble du bilan lipidique, tendance au diabète) ainsi qu’avec une hypertension artérielle
  • Les lésions guérissent sans laisser aucune marque et la plupart des formes sont bénignes et localisées
  • Il y a des formes familiales, mais ce nʼest pas une maladie héréditaire à proprement parler
  • Le traitement du psoriasis permet le plus souvent de blanchir les lésions
  • Il faut être doux avec ses plaques, les hydrater et ne pas les gratter ca les traumatismes et frottements… peuvent induire des lésions (phénomène de Koebner
  • Le psoriasis peut aussi avoir environ une fois sur dix une expression articulaire, le rhumatisme psoriasique

Questions fréquentes :

– J’ai régulièrement des croutes dans la tete, est-ce du psoriasis?
Le plus souvent les croutes dans la tete sont le plus souvent dues a de la dermite séborrhéique (les pellicules)
Cependant, si vous présentez des croutes épaisses, coalescentes et situées sur des plaques rouges bien limitées, il peut s’agit de psoriasis du cuir chevelu

– J’ai du psoriasis résistant aux crèmes, y-a-t-il d’autres traitements?
Le psoriasis peut etre résistant aux traitements locaux
Heureusement il existe de nombreux autres traitements du psoriasis: UV, médicaments…

– Existe-t-il un traitement qui permette de se débarrasser définitivement du psoriasis?
Le psoriasis est une maladie qui peut disparaître spontanément de lui-même Les médicaments ne permettent quant à eux que de l’éteindre (on dit le « blanchir »).

– J’ai vu sur Internet un traitement naturel semblant tres efficace, qu’en pensez-vous?
Méfiez-vous des traitements vendus sur Internet : certains sont frelatés, et en général on ne vous présente que les (rares?) patients chez qui cela a fonctionné, le plus souvent sans vous mentionner le délai de rechute… Malheureusement, si ces traitements peuvent avoir un effet bénéfique sur certaines personnes, cet effet est souvent rare et parfois de courte durée. Fiez-vous plutot a des traitements dont l’efficacité a été prouvée scientifiquement et sur la durée.
– J’ai du psoriasis, vais-je le transmettre a mes enfants?
Rien n’est écrit sur le plan génétique. Si on retrouve effectivement du psoriasis dans environ un tiers des ascendants des personnes atteintes, la transmission de la maladie est encore mal comprise. Le psoriasis est une maladie due a des facteurs environnementaux survenant sur un terrain génétique prédéterminé, il n’est donc pas inéluctable que vous transmettiez cette maladie a vos enfants.

 

Et pour aller plus loin :

 

Revue de la littérature (en anglais) sur l’association psoriasis-dyslipidémie

Revue de la littérature (en anglais) sur l’association psoriasis-diabete

Vidéo de la Société française de dermatologie

En savoir plus

Faire une recherche au sujet de cette pathologie sur Pubmed

 

Interview du Dr David FARHI, dermatologue, 64 Avenue des Gobelins, 75013 Paris

psoriasis

Qu’a-t-on appris de nouveau sur le psoriasis ces dernières années (en dehors des traitements) ?

La dernière décennie a été riche en avancée dans la connaissance du psoriasis. Ces avancées ont permis de mieux comprendre l’impact de la maladie et de mieux la prendre en charge dans sa globalité.

Le premier point important est le renforcement de l’intérêt porté au retentissement de cette dermatose, considérée encore trop souvent jusqu’à récemment comme un simple problème esthétique. De nombreuses études ont montré que le psoriasis pouvait avoir un retentissement sur tous les domaines (social, professionnel, familial, émotionnel, sexuel …) de la qualité de vie. Il a également été démontré que cette altération de la qualité de vie pouvait être comparable à celles dont sont responsables d’autres maladies chroniques telles que le diabète ou l’insuffisance rénale.

Le deuxième domaine d’avancée est la meilleure connaissance des maladies systémiques pouvant être associé au psoriasis, notamment le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et l’insuffisance coronaire. Ceci est surtout dans le phénotype II, forme de l’adulte d’âge mur.

Le troisième point est une meilleure connaissance de la physiopathologie du psoriasis, avec la découverte de nombreux gènes associé et de nombreuses cytokines impliquées dans le développement des plaques.

Quelles sont les nouveautés thérapeutiques et les espoirs d’avenir dans cette pathologie ?


Au cours des 5 dernières années, de nombreux traitements du psoriasis ont été mis sur le marché. Il s’agit aussi bien de nouveaux traitements locaux que de nouveaux traitements systémiques.

Concernant les traitements locaux, les principales avancées concernent la galénique. Un premier exemple est la mise à disposition des patients de médicaments combinant 2 principes actifs. Le principe étant qu’en diminuant le nombre de principes actifs applicables d’un seul geste, l’observance du patient, donc l’efficacité du traitement, est favorisée. Un autre domaine de progrès est le développement de nouvelles formes (lotion, gel, émulsion, shampooing) plus adaptée au traitement du psoriasis du cuir chevelu.

Concernant les traitements systémiques, 2 types d’avancées sont notamment à souligner. D’’une part une meilleure connaissance des modalités optimales de surveillance du méthotrexate, pour lequel une ponction biopsie hépatique est de plus en plus rarement réalisée.

D’autre part, l’’avènement des biothérapies. Cette classe a considérablement modifié l’approche du traitement des psoriasis graves. Le premier effet est qu’en offrant de nouvelles lignes de traitement aux patients présentant les formes les plus difficiles à soigner, les biothérapies ont « libérer » l’usage des traitements systémiques classiques, qui sont actuellement davantage prescrits qu’il y a 5 ans. Le deuxième effet est la possibilité d’obtenir une rémission complète ou quasi-complète à des patients réfractaires aux traitements systémiques classiques, pour lesquels l’impact sur la qualité de vie est la plus marquée. Enfin, l’avènement des biothérapies et les controverses qui leur sont liées ont amené à renforcer la réflexion sur le rapport bénéfice/risque attendu dans la prise en charge de cette maladie.

TACHE BRUNE OU PIGMENTATION : les taches brunes du visage, des mains…

Les taches brunes

Cet article en vidéo :


On appelle communément tache brune la tache de vieillesse liée au Soleil (ou plus exactement aux UV reçus par la peau), commune sur le visage et le dos des mains.  Son nom scientifique est lentigo. Il s’agit d’une simple pigmentation de la peau révélant une exposition trop importante aux UV dans les années précédentes, sur la zone concernée. Avoir des taches brunes n’est donc pas « normal » mais signifie que la peau doit dorénavant être encore plus protégée des UV. Les habitudes d’exposition solaire depuis l’enfance engendre des taches brunes chez des individus de plus en plus jeunes, ce qui est préoccupant pour les dermatologues. Le terme de tache de vieillesse n’est donc pas vraiment approprié

Nous allons voir que toute pigmentation n’est pas une tache brune solaire et comment enlever les taches brunes

Taches brunes du visage
Taches brunes du visage

Toute tache marron sur la peau est-elle un lentigo (ou « tache brune ») ?

Les taches brunes que l’ont voit sur la peau ne sont pas toujours de simples lentigos et peuvent donc correspondre à d’autres lésions que seule une consultation médicale permet de distinguer (grain de beautémélanome,

Mélanome (cancer de la peau)
Mélanome (cancer de la peau)
Mélanome (cancer de la peau)
Mélanome (cancer de la peau)

kératoses séborrhéiques, masque de grossesse… ).

Le dermatologue s’aide de plusieurs choses pour diagnostiquer les taches brunes.

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Diagnostic

Le dermatologue va d’abord s’appuyer sur les circonstances de survenue de la pigmentation : profession, occupations de loisir exposant au soleil…

La localisation des pigmentations (visage, mains…) est évocateur de lentigo ou tache brune bénigne

De même il s’attachera aux limites des taches et à leur disposition.

L’examen à la lampe de Wood (lampe à UV) accentue la pigmentation lorsque le pigment est épidermique, mais elle l’estompe lorsque le pigment est situé dans le derme (le pigment est alors plus profond et de traitement plus difficile, car il résiste à tous les traitements dépigmentants classiques). On distingue ainsi trois types de taches brunes, en fonction de leur réponse à l’examen à la lampe de Wood :

  • le type épidermique où la pigmentation est accentuée ;
  • le type dermique où la pigmentation est estompée ;
  • le type mixte où l’on retrouve un mélange des deux images.

Une biopsie est quelquefois nécessaire pour éliminer notamment un mélanome

Le dermatologue peut aussi utiliser la dermatoscopie pour diagnostiquer les lésions pigmentaires

Enfin, en cas de taches brunes profuses, il peut demander un bilan sanguin standard + cortisolémie libre de 8 heures, cortisolurie sur 24 heures, ACTH, TSH, fer, coefficient de saturation de la transferrine, ferritinémie, cuprémie, profil des porphyrines et sérodiagnostic VIH.

Les diagnostics des taches brunes sont en effet notamment :

1/ Pigmentation mélanique

1.1/ Le pigment est situé dans l’épiderme

La teinte va du brun clair au noir.

Il peut s’agir d’une

1.1.1/ Hypermélanocytose

Il s’agit d’une augmentation du nombre des mélanocytes, comme dans les lentigos, les « taches solaires »

1.1.2/ Hypermélaninose

Il s’agit d’une production accrue de mélanine, comme dans les taches de rousseur (éphélides) et les taches café-au-lait

1.2/ Le pigment est dermique

La lésion aura alors un aspect bleuté

1.2.1/ Hypermélanocytose

Il s’agit d’une augmentation du nombre des mélanocytes dont la migration embryonnaire a été arrêtée dans le derme (hypermélanocytose dermique), comme dans le nævus d’Ota et les taches mongolique

1.2.2/ Hypermélaninose

Il s’agit d’une incontinence pigmentaire depuis les mélanocytes de l’épiderme donnant l’hypermélaninose dermique, comme dans les taches noires après les boutons.

Les principaux diagnostics différentiels des pigmentations mélaniques sont :

2/ Pigmentations d’origine sanguine

Il s’agit du purpura  (hémosidérose), des taches brunes après scléroses de varices ou encore de la dermite ocre (taches brunes des chevilles, remontant lentement sur les jambes en cas d’insuffisance veineuse et de varices) par augmentation de la mélanine et dépôts de fer

3/ Pigmentations exogènes

3.1/ Tatouage

Il s’agit des tatouages qu’ils soient volontaires ou accidentels (mineurs de fond, accident sur le bitume, encre sous la peau…)

3.2/ Photosensibilisation

Il s’agit d’une réaction à des produits photosensibilisants

3.2.1/ Externes

Il peut s’agir de végétaux comme dans la dermite au citron (taches brunes sur les doigts et les mains après avoir manipulé des citrons et être allé au soleil) ou la dermite des prés, produits industriels, parfums au soleil)

3.2.2/ Internes

Il s’agit le plus souvent de médicaments photosensibilisants : cyclines, bléomycine, clofazimine, antipaludéens, amiodarone, or, argent, bismuth…

3.3/ Agents physiques

Abus d’ultraviolets, radiothérapie, dermite des chaufferettes (plaques violacées et pigmentées après contact avec une source de chaleur sur la peau (classiquement bouillotte, mais aussi ordinateur portable laissé longtemps sur le ventre ou les cuisses…)

4/ Pigmentations endogènes

Il s’agit des modifications hormonales de la grossesse (pigmentaiotn de la ligne brune entre le pubis et le nombril, pigmentation des mamelons, masque de grossesse…),

Masque de grossesse
Masque de grossesse

de l’ictère (« jaunisse » par accumulation de bilirubine dans la peau lors d’hépatites par exemple), de la maladie de Wilson (accumulation de cuivre donnant des pigmentations sur les membres inférieurs), de la porphyrie cutanée, de l’hémochromatose (accumulation de fer dans l’organisme) primitive ou secondaire, de la maladie d’Addison (insuffisance surrénalienne chronique primaire, caractérisée par le défaut de sécrétion des hormones produites par les glandes surrénales : glucocorticoïdes (cortisol) et minéralocorticoïdes (aldostérone)) ou au contraire le syndrome de Cushing (hypercortisolisme chronique)

5/ Pigmentations infectieuses

Il s’agit de mycoses notamment

Les taches brunes ou taches solaires sur la peau (lentigos) : pourquoi a-t-on des « taches de vieillesse » ?

Les taches brunes ou « taches sur la peau » sont en grande partie liés aux expositions solaires (voir la fiche peau et soleil).

Les taches brunes sur la peau sont donc une séquelle du soleil et ne correspondent pas en tant que telles à un vieillissement de la peau.

Tache brune de la joue
Tache brune de la joue

Les taches brunes ne sont pas donc à proprement parler des « taches de vieillesse » mais bien des taches solaires, pouvant se rencontrer chez les personnes jeunes dès 25-30 ans.

Tache brune de la tempe
Tache brune de la tempe

Les taches brunes prédominent par conséquent sur les zones exposées (visage, cou, décolleté, avant-bras et dos des mains)

Taches brunes liées au soleil
Taches brunes liées au soleil
Tache brune vue de près
Tache brune vue de près

Que sont les taches brunes solaires ?

Elles correspondent le plus souvent à des dépôts de mélanine (pigment) dans la peau, réactionnels à des expositions prolongées ou intenses aux UV. On parle alors de lentigos

Lentigos ou taches brunes
Lentigos ou taches brunes
Lentigos des épaules après un coup de soleil
Lentigos des épaules après un coup de soleil

Comment enlever les taches brunes?

Il existe différentes techniques pour faire régresser ou pour enlever les taches brunes. Les techniques pour enlever les taches brunes sont décrites dans l’article enlever les taches brunes

TRAITEMENT PSORIASIS : soigner et guérir le psoriasis

Comment soigner le psoriasis?

Le psoriasis est une maladie de peau fréquente touchant plus de 2% de la population

psoriasis
Plaque de psoriasis

Peut-on guérir du psoriasis?

Le médecin dispose de très nombreux traitements efficaces pour traiter les poussées de psoriasis.

Il faut savoir que le psoriasis a souvent tendance à revenir et qu »il ne faut pas hésiter à le retraiter.

Le médecin n’a donc pas aujourd’hui la possibilité de guérir le psoriasis, mais il peut sérieusement atténuer le nombre et la sévérité des poussées. Les médicaments permettent d’éteindre (on dit « blanchir ») le psoriasis. De nouvelles voies thérapeutiques prometteuses permettent d’espérer de longues périodes de rémission

Par contre le psoriasis peut guérir spontanément de lui même.

 

Voici des conseils pratiques pour quelques traitements utilisés dans le traitement du psoriasis

Règle n°1 : éviter les facteurs déclencheurs de poussées ou les facteurs aggravants le psoriasis

Les traumatismes psychologiques, le stress, la fatigue…

Un traumatisme psychologique, un stress, une fatigue importante sont souvent retrouvés avant une poussée

Mieux vaut essayer de limiter le stress si cela est possible

Les traumatismes sur la peau

Le  » phénomène de Köbner « , observé dans certaines maladies de peau (Vitiligolichen plan, psoriasis… ) fait que les plaques de psoriasis tendent à s’accentuer aux endroits souffrant de traumatismes chroniques, meme mineurs (frottements chronique sur les coudes, les genoux, frottement des mains… ).

Il est donc recommandé d’etre particulièrement doux avec ses plaques de psoriasis, car le frottement ou le grattage des plaques tend à les aggraver.

De même, si le soleil à petite dose peut être bénéfique, un coup de soleil sera souvent suivi d’une aggravation du psoriasis.

On recommande donc de prendre soin de ses plaques de psoriasis de la façon suivante pour limiter le phénomene de Kobner :

Appliquer une creme solaire avant d’aller au soleil pour éviter les coups de soleil

Eviter de gratter les plaques de psoriasis

Utiliser un savon doux, ou mieux une huile de bain pour la toilette afin d’adoucir la peau et de l’hydrater et éviter les bains ou douches trop chauds et prolongés qui fragilisent la peau

appliquer une creme hydratante apres la toilette sur les plaques de psoriasis

Eviter si possible certains médicaments

Les beta bloquants, le lithium, certains anti hypertenseurs… peuvent déclencher des poussées de psoriasis ou le plus souvent aggraver un psoriasis. Il faut donc avertir son médecin de son psoriasis et son dermatologue des médicaments que l »on prend

Eviter l’alcool et le tabac

La consommation régulière d »alcool aurait un effet aggravant (poussées plus fréquentes et plus difficiles à traiter) sur le psoriasis. On pense que le tabac serait aussi un facteur aggravant.

Règle n°2 : consulter un médecin et si possible un dermatologue

Ce dernier dispose de nombreux traitements disponibles pour blanchir le psoriasis

Crèmes contre le psoriasis

Il ne faut pas en avoir peur et respecter les prescriptions du médecin.
Les cremes cortisonees utilisees dans le traitement du psoriasis sont souvent sous forme de pommades du fait de leur effet occlusif et emollient, en dehors des plis ou du cuir chevelu, ou les lotions sont plutot utilisees.

Lorsque l’application des cremes cortisonees est effectuée durant plusieurs jours d’affilée, elles soivent etre arretees progressivement afin d’éviter les rechutes, les phénomènes de rebond, la corticodependance et la corticoresistance.

 

  • Les crèmes à la vitamine D

peuvent elles aussi être proposées dans le traitement du psoriasis, en general au rythme de une a deux applications par jour. On peut citer Silkis ®…
Les cremes a la vitamine D sont souvent associees a des cremes cortisonees dans le traitement du psoriasis : Daivobet ®, Xamiol ®

 

  • L’acide salicylique ou l’uree : kératolytiques

peuvent etre utilises dans des preparations magistrales (la vaseline salicylée à 10 ou 15 p. 100, les pommades à l’urée) ou des medicaments contre le psoriasis, associant kératolytiques et dermocorticoides : Diprosalic ®, Nerisalic ®…

Médicaments pour le psoriasis

Ces traitements généraux du psoriasis (acitrétine, méthotrexate, ciclosporine et photothérapies (PUVA et UVB à spectre étroit)) sont indiqués en cas de retentissement sur la qualité de vie (DLQI ≥ 10), de sévérité des lésions (PASI ≥ 10 ou surface corporelle atteinte ≥ 10 %) ou de résistance aux traitements locaux.

  • Vitamine A Acide (acitretine, Soriatane ®):

L’acitrétine est le métabolite principal de l’étrétinate. Ils appartiennent à la famille des rétinoides (comme le Roaccutane*)

Voir un article sur le Soriatane ®

  • Photothérapie ( » les UV « ) :

Le soleil est généralement réputé comme un facteur d’amélioration du psoriasis. On délivre des UV en cabine afin de reproduire l’effet du soleil.

il faut éviter d’en faire pendant de nombreuses années car on sait que les UV jouent un rôle important dans le déclenchement des cancers de la peau. On estime qu’il ne faut pas dépasser en moyenne 30 séances par an et 150 à 200 séances pour une vie. Il est donc important de bien suivre les prescriptions de son médecin et de l’informer si l’on a déjà eu des UV ou un mélanome qui contre-indique les UV. Il faut aussi lui dire si l’on a déjà eu un autre cancer de la peau, une maladie liée au soleil, des grains de beauté, des médicaments car ils peuvent provoquer des éruptions avec les UV et tout autre antécédent.

Il faut bien protéger ses yeux avec les lunettes fournies et les hommes doivent garder leur slip.

Si votre médecin vous a prescrit un médicament à prendre 2 h avant les séances ( psoralène), il faut porter des lunettes noires foncées couvrant les cotés des yeux et se protéger du soleil pendant les 8 h après sa prise.

Quelques effets secondaires de la photo thérapie :
– demangeaisons
– rougeurs
– rougeur des yeux voire cataracte en l’absence de port de lunettes durant la seance
– aggravation d’un psoriasis photosensible
– herpes
– secheresse de la peau
– allergie
– taches brunes
– effets secondaires du psoralene s’il est prescrit
– vieillissement cutané précoce et risque de cancer de la peau en cas de seances repetees

Quelques contre indications de la phototherapie :

  • antecedent de cancer de la peau
  • medicaments photosensibilisants
  • allergie aux UV, maladies photosensibles (lupus… )
  • cataracte
  • grossesse
  • Immunosuppresseurs dans le traitement du psoriasis :

  • Ciclosporine

La ciclosporine, molecule aux effets secondaires, contre indications et interactions medicamenteuses nombreux, peut etre proposee aux personnes souffrant de psoriasis etendu et resistant aux autres traitements

  • Méthotrexate

Le methotrexate est un antimitotique utilise en general en une à trois prises par semaine, comportant de nombreuses interactions medicamenteuses et réservé au traitement du psoriasis resistant aux traitements conventionnels, ou au rhumatisme psoriasique.

Quelques effets secondaires du methotrexate :
– necessite d’une contraception obligatoire chez la femme et l’absence de procreation chez l’homme durant le traitement et durant 3 mois apres l’arret du traitement
– risques pour le foie, les cellules sanguines (globules blancs, rouges, plaquettes… ). Risque d’anémie par carence en folates. Risques pour les poumons.
– Effets possibles sur la peau : ulcerations, photosensibilisation, chute de cheveux, démangeaisons

Le méthotrexate est très efficace dans le rhumatisme psoriasique périphérique

Voir un article sur le Methotrexate

  • Biotherapies

La compréhension des mécanismes immunologiques du psoriasis et de la responsabilité des cytokynes dans le déclenchement des plaque sont à l’origine de nouveaux traitements du psoriasis :

des anticorps anti-TNF (étanercept (ENBREL ®), infliximab, adalimumab),

anti-IL-23, (ustekinumab)

anti-IL-17A (sécukinumab)

efalizumab (RAPTIVA ®)

etc…

Il s’agit des biothérapies du psoriasis.

Elles sont utilisées en cas de  contre-indication, inefficacité ou intolérance des traitements précédents.

On sait que l’axe Th17 et les voies de l’IL17 et IL23 sont des cibles majeures pour le traitement du psoriasis.

Comment le médecin soigne le psoriasis ?

Psoriasis en plaques dit « vulgaire »

La stratégie thérapeutique du médecin diffère selon la gravité du psoriasis et sa localisation. Il prend en compte le retentissement sur la qualité de vie (préjudice esthétique, professionnel, relationnel), l’étendue des lésions (pourcentage de surface corporelle atteinte), la sévérité clinique de la maladie, voire la résistance aux traitements antérieurs

Traitement d’attaque

Le médecin utilise généralement un traitement d’attaque pour faire disparaître les lésions suivi d’un traitement d’entretien d’au moins un an pour éviter leur rechute.

Psoriasis en plaques peu étendu (<10% de la surface corporelle atteinte)

Le médecin utilise alors le plus souvent des crèmes cortisonées généralement associées à de la vitamine D de type Daivobet *

Il peut prescrire aussi des émollients, des crèmes à l’urée…

Psoriasis en plaques étendu (>10% de la surface corporelle atteinte)

Il peut alors recourir à des traitements généraux du psoriasis (acitrétine type Soriatane *, méthotrexate, ciclosporine et photothérapies (PUVA et UVB à spectre étroit)), qui sont indiqués en cas de retentissement sur la qualité de vie (DLQI ≥ 10), de sévérité des lésions (PASI ≥ 10 ou surface corporelle atteinte ≥ 10 %) ou de résistance aux traitements locaux.

Le traitement peut associer traitement local (comme pour le psoriasis peu étendu) et/ou général (PUVA + rétinoides type Soriatane */ crèmes cortisonées + rétinoides (Soriatane *), Methotrexate )

Réévaluation à un mois

Le médecin revoit en général son patient au bout d’un mois pour voir si les lésions de psoriasis en plaque régressent et si la qualité de vie s’améliore. Il juge la satisfaction du patient (compromis entre contrainte du traitement, tolérance, efficacité réelle et amélioration ressentie, soit DLQI < 5) et l’amélioration clinique (pourcentage de surface corporelle et PASI pour les formes sévères). L’amélioration est franche si l’amélioration du score PASI ≥ 75 % du score initial mais on peut considérer qu’il y a une bonne ébauche d’amélioration avec une amélioration inférieure à 75% à un mois (simple désinfiltration des plaques et eclaircissement de la couleur rosée).

Psoriasis en plaques peu étendu (<10% de la surface corporelle atteinte)
Echec à un mois

Le médecin peut proposer de changer de traitement local (exemple, passer à un dermocorticoide de classe supérieure) ou discuter un traitement général

Succès à un mois

Le médecin asse alors à un traitement d’entretien de plusieurs mois (par exemple deux applications de crème par semaine)

Psoriasis en plaques étendu (>10% de la surface corporelle atteinte)
Echec à un mois

Le médecin peut augmenter les doses du traitement et réévaluer le mois suivant, en montant progressivement les doses. Si l’echec perdure  plusieurs mois ou années malgré un traitement bien conduit, il peut recourir à des biothérapies, qui  sont proposées après échec des traitements conventionnels

Succès à un mois

Le traitement est maintenu à la même dose jusqu’à obtention d’un blanchiment des plaques

Cas particuliers en fonction de la localisation

Psoriasis du cuir chevelu

Voir l’article sur le psoriasis du cuir chevelu

Psoriasis des plis

Psoriasis entre les fesses

Psoriasis des ongles

Voir l’article psoriasis des ongles

Psoriasis du visage (sebopsoriasis)

Voir l’article psoriasis du visage

Psoriasis du sexe

Dermocorticoides, sous forme de crème chez la femme, plutôt sous forme de lotion chez l’homme.

Tacrolimus et pimecrolimus hors AMM

Psoriasis palmo-plantaire

Voir l’article psoriasis des mains et des pieds

Rhumatisme psoriasique

Anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Le méthotrexate reste le traitement de référence du rhumatisme psoriasique périphérique.

Régime contre le psoriasis?

Les patients atteints de psoriasis tentent souvent des régimes pour essayer de limiter leur psoriasis avec un succès inconstant. Si l’on est certain que l’alcool est à éviter, que dit la science sur le régime psoriasis?

Et pour aller plus loin

Nouvelles recommandations françaises des traitements systémiques du psoriasis

En savoir plus

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VARICES : les varices et les jambes lourdes

Varices

Que sont les varices?

Les varices sont des veines des jambes abimées qui se dilatent. Elles se caractérisent par des cordons souvent sinueux des jambes, bleuatres. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une maladie appelée insuffisance veineuse. Environ 20% de la population francaise souffre de varices. Les femmes sont 3 fois plus souvent touchées que les hommes. Dans la plupart des cas, les varices touchent les veines saphènes,qui remontent sous la peau le long de la jambe, et leurs collatérales. Mais les varices peuvent aussi toucher la vulve, les bourses…

Les varices ne sont pas les seuls signes possibles de l’insuffisance veineuse :

  • Sur le plan veineux :
    • au début, les symptômes sont surtout fonctionnels :fourmillements voire douleurs, jambes lourdes en fin de journée, oedeme des chevilles
    • ensuite apparaissent les varicosités : ce sont de petits capillaires violacés souvent fins,
    • et enfin les veines réticulaires (sortes de veines peu dilatées bleutées sous la peau) et les varices, plus sinueuses et dilatées
  • Sur le plan cutané, on observe souvent en fin d’évolution de la maladie veineuse :
    • une dermite ocre, donnant un aspect brunatre-violacé a la peau en bas des jambes
    • voire des ulcères de jambes, redoutables plaies chroniques souvent difficiles à traiter
    • un Eczema des jambes, qui démange, appelé eczema de stase
    • une périphlébite : une varice devient tres rouge et sensible : il se produit une phlébite superficielle dans la varice. Attention il faut bien la distinguer d’une véritable phlébite ou phlébite des troncs veineux profonds, situés au coeur de la jambe et qui expose au risque d’embolie pulmonaire. La phlebite profonde provoque une douleur du mollet avec souvent petit gonflement et rougeur. Au moindre doute de phlébite, il faut consulter un médecin en urgence

Pourquoi a-t-on les jambes lourdes, des varices et des varicosites

Le sang veineux remonte des extrémités vers le cœoeur. Les veines sont les tuyaux qui permettent de faire remonter le sang veineux contre la gravité car elles sont pourvues de valvules sur leurs parois qui agissent comme des clapets anti retour. Si les valvules sont abimées, le sang veineux tend à stagner dans les jambes, c’est la stase veineuse. Il en résulte une dilatation des veines sous la pression, un peu comme un ballon de baudruche qu’on remplit d’eau. Il y a plusieurs raisons à cela :

 

Terrain : on trouve souvent des antécédents dans la famille Influence hormonale chez la femme : grossessecontraception orale …

provoquant une vaso dilatation

Obésité

(provoquant une augmentation de la pression abdomino périnéale) et manque de tonus des muscles des jambes : les muscles des jambes jouent le role de pompe et de massage des veines, les aidant à faire remonter le sang

Traumatismes sur les veines des jambes, provoquant des blessures des valvules

Position debout prolongée

 

L’exposition a la chaleur, qui dilate les veines : chauffage par le sol, exposition au soleil, bains chauds…

Prévention des varices

Mieux vaut éviter de voir apparaitre des varices car ces dernières ne guérissent pas spontanément. Lorsqu’on a des antécédents familiaux de varices,ou une tendance à l’oedeme des jambes il faut tenter de respecter unebonne hygiene de vie pour limiter la tendance à la maladie veineuse :

  • Renforcer le tonus musculaire des jambes en pratiquant de lanatation, du vélo
  • Eviter de prendre du poids et la constipation
  • Surélever les jambes en les horizontalisant des que possible (quand on lit, regarde la TV… ) et éviter de croiser les jambes
  • Surélever de 5 cm les pieds du lit
  • Prendre des douches froides des jambes en rentrant le soir
  • En hiver ou en cas de grossesse mettre des collants de contention
  • Éviter la chaleur : expositions solaire, bains très chauds, saunas…
  • Porter des vêtements pas trop serrés et les talons hautscar ceux-ci nuisent au retour veineux

Questions fréquentes

– J’ai des varices et jaimerais savoir si le sauna ou le hammam sont possible ou pas.

Le sang veineux remonte des jambes au coeœur. L’insuffisance veineuse est caractérisée par un retour veineux de mauvaise qualité, entraînant une surpression de sang veineux (on parle de « stase » veineuse) dans les jambes. Cette stase dilate les veines et produit les varices. De nombreuses activités ont pour inconvénient d’augmenter la stase, telles que les bains trop chaud, les positions debout prolongée, le chauffage par le sol, les expositions des jambes au soleil, les sports violents (tennis, jogging, équitation, athlétisme…). Les hammams et sauna font donc partie des activités plutôt déconseillés.

Voici quelques conseils ayant pour but daider le retour veineux et de lutter contre l’aggravation de votre maladie veineuse :
– Dormez avec les jambes discrètement surélevées (5 à 6 cm suffisent). Vous pouvez pour cela utiliser une cale sous les pieds du lit ou sous le matelas.
– Ayez les jambes allongées le plus souvent possible (lorsque vous regardez la TV, lorsque vous lisez…)
– Faites des sports doux : marche, natation, vélo…
– A la plage, marchez dans leau
– Portez des collants ou bas de contention médicaux le plus souvent possible la journée (ils ne doivent pas être portés lors du repos allongé). Il existe dorénavant des bas et collants tout à fait esthétiques, ressemblant aux « bas-nylon » classiques et pouvant être portés avec une jupe.

– J’ai des varicosités au niveau des jambes. Que faire ?

Les varicosités sont des petits capillaires sanguins dilatés. Vous souffrez de ce quon appelle linsuffisance veineuse, caractérisée par un retour veineux de mauvaise qualité du bas des jambes vers le cœur. Les veines de vos membres inférieurs ne font pas correctement leur travail, pour diverses raisons (antécédents familiaux de varices, grossesses…) et il en résulte une surpression de sang veineux (on parle de « stase » veineuse) dans les jambes. Cette stase dilate les veines, ce qui produit varices et varicosités.
Tout dabord, il convient dans votre situation d’éviter les activités ou circonstances susceptibles daugmenter la stase, telles que lexposition prolongée des jambes à la chaleur, qui dilate les vaisseaux (bains trop chauds, soleil, chauffage par le sol…) ou les sports qui ne favorisent pas le retour veineux (tennis, jogging, équitation, athlétisme, « step »…).
A l’inverse, certains sports sont favorables au retour veineux : la marche, la natation, le vélo… De plus, certaines habitudes de vie vont vous aider à lutter contre laggravation de votre maladie veineuse : dormez avec les jambes discrètement surélevées (5 à 6 cm suffisent). Vous pouvez pour cela utiliser une cale sous les pieds du lit ou sous le matelas. Reposez vos jambes en les allongeant le plus souvent possible (devant la télévision, lorsque vous lisez…) et en les douchant à leau froide lorsquelles sont lourdes. Enfin, je vous conseille de porter des collants ou bas de contention durant la journée (ils ne doivent pas être portés lors du repos allongé). Ces petites habitudes vont vous aider à limiter laggravation de votre maladie veineuse. Sinon, gare à la survenue de véritables varices.
Si vous souhaitez traiter les varicosités, certains médecins (dermatologues, angiologues…) effectuent des scléroses à visée esthétique, en injectant dans les varicosités un produit sclérosant.

  • J’ai des varicosités sur les jambes. Faut-il voir un dermatologue ou un phlébologue?

Le dermatologue comme le phlébologue sont à même de vous aider à lutter contre ce probléme. Le dermatologue ou le phléboloque effectue des scléroses à visée esthétique en injectant dans les varicosités un produit sclérosant. Cet acte n’est habituellement pas remboursé par la Sécurité Sociale.

Et pour aller plus loin…

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