« CHAUDE PISSE » : l’uretrite à gonocoque ou gonorrhée (blennorragie)

Chaude pisse ou gonorrhée

 

La chaude pisse ou gonorrhée est une infection sexuellement transmissible liée à l’infection de l’appareil génital par une bactérie appelée gonocoque. Elle provoque de violentes douleurs et brulures lorsqu’on urine dans l’urethre, avec l’impression de « pisser des lames de rasoir ». Il existe souvent un écoulement purulent par le méat (le trou par lequel l’urine sort), notamment le matin. Le traitement de la gonorrhée nécessite de dépister et traiter les partenaires sexuels, de chercher d’autres infections sexuellement transmissibles et de faire prendre à tous les sujets contaminés des antibiotiques.

Ecoulement de pus par le méat en cas d’uretrite gonococcique

L’urétrite est une inflammation de l’urètre (le canal par lequel coule l’urine) d’origine infectieuse, sexuellement transmise.

Symptomes

En cas d’atteinte par le gonocoque, la symptomatologie est souvent très franche (douleurs à la miction (impression de « pisser des lames de rasoir ») et il existe parfois un écoulement de pus par le méat et une rougeur du méat.

 

Meat rouge en cas d’uretrite

Chez la femme, il peut y avoir peu de symptomes, ou au contraire comme chez l’homme des douleurs à la miction et des écoulements vaginaux purulents (pertes blanches ou leucorrhées de pus)

Pertes blanches de pus en cas de gonococcie chez la femme

Traitement

Traitement du ou des partenaires sexuels

Bilan d’infection sexuellement transmissible

Recherche de co infection par syphilis, VIH…

Piqure ou comprimés

On utilise la ceftriaxone : 500 mg en injection Intra Musculaire et en dose unique (elle peut-être utilisée en sous-cutané ou en IV en cas d’anomalie de l’hémostase)

Un contrôle clinique est nécessaire à une semaine avec contrôle bactériologique en cas d’échec clinique.
En cas d’allergie aux bétalactamines (pénicilline):
azithromycine : 2g en dose unique

Compte tenu du risque important de co-infection par chlamydia des patients ayant une urétrite gonococcique, on traite généralement aussi une éventuelle infection par chlamydia :

• doxycycline per os : 100 mg x 2/jour pendant 7 jours
• ou azithromycine : 1 g par voie orale en dose unique

Il faut noter qu’une souche de gonocoque résistant à la ceftriaxone est apparue en 2011 au Japon et que les gonocoques conservent aujourd’hui les résistances qu’ils ont acquises à des antibiotiques qui ne sont plus prescrits dans cette indication depuis des années.

De même on voit apparaître une émergence rapide de souches de gonocoques résistants à tous les antibiotiques utilisés couramment pour traiter les gonococcies.

Enfin, il semble que le portage oropharyngé de gonocoques, par pratique du sexe oral, favorise le transfert de résistances plasmidiques vers les gonocoques par d’autres millions de bactéries déjà présentes dans la sphere ORL et ayant acquis cette résistance plasmidique. Il est donc primordial de mieux dépister (par des prélèvements oropharyngés avec mises en culture) et de mieux traiter les gonococcies pharyngées pour essayer de rompre la chaîne de contamination et limiter la propagation des gonocoques multi-résistants avant d’avoir à affronter des gonococcies « intraitables » avec les antibiotiques usuels du fait de leur multirésistance.

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