COCAINE : dangers et problèmes liés à la coke et au crack

Problèmes liés à la cocaïne

Cocaïne

Article rédigé avec le DSM

La cocaïne, une substance naturelle produite par la plante de coca, se  consomme sous différentes formes (p. ex., feuilles de coca, pâte de coca, chlorhydrate de cocaïne, et des alcaloïdes de la cocaïne sous forme de hase pure ou de crack p. ex.) qui diffèrent en puissance du fait de niveaux différents de pureté et de rapidité d’action. Cependant, la cocaïne est le principe actif de toutes ces formes. Mâcher des feuilles de coca est
une pratique habituellement limitée aux populations autochtones d’Amérique Centrale et du Sud où l’on cultive le coca. L’utilisation de la pâte de cocaïne, un extrait non raffiné de la plante de coca, se fait à peu près exclusivement dans les pays qui produisent de la cocaïne, en Amérique Centrale et du Sud, où on la baptise « hasulca ». Les solvants utilisés pour préparer la pâte de coca contaminent souvent celle-ci et peuvent avoir des
effets toxiques sur le système nerveux central et sur d’autres systèmes et organes quand la pâte est fumée. Le chlorhydrate de cocaïne en poudre est en général aspiré par le nez (« sniff ») ou dissout dans de l’eau et injecté par voie intraveineuse. Il est quelquefois mélangé à de l’héroïne…
< Une forme de cocaïne utilisée couramment aux États-Unis est le « crack », alcaloïde de cocaïne extrait du chlorhydrate en poudre mélangé à du bicarbonate de soude et séché en petits « cailloux ». Le crack diffère essentiellement des autres formes de cocaïne parce qu’il est facilement vaporisé et inhalé et a donc des effets qui débutent très rapidement. Le syndrome clinique et les effets indésirables qui sont associés à l’utilisation
du crack sont identiques à ceux produits par des doses comparables des autres préparations de cocaïne. Avant l’arrivée du crack, la cocaïne était clivée du chlorhydrate en chauffant celui-ci avec de l’éther, de l’ammoniaque ou un autre solvant volatil. La cocaïne « libre » qui en résultait était alors fumée. Ce procédé était dangereux car les solvants pouvaient s’enflammer et blesser l’utilisateur.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation de cocaïne

Dépendance à la cocaine

La cocaïne possède des effets euphorisants extrêmement puissants et les sujets qui y sont exposés peuvent développer une Dépendance en utilisant la cocaïne pendant de très courtes périodes. Le fait que le sujet éprouve de plus en plus de difficultés à résister à utiliser la cocaïne chaque fois qu’elle est disponible est un signe précoce de Dépendance. Du fait de la courte demi-vie, il faut des prises fréquentes pour se maintenir
« au top ». Les personnes ayant une Dépendance à la cocaïne peuvent dépenser, pour cette drogue, en très peu de temps, des sommes d’argent très importantes. De ce fait, la personne utilisant la substance peut être impliquée dans des vols, la prostitution ou le commerce de la drogue, ou demander des avances sur salaire pour obtenir
des fonds afin d’acheter la drogue. Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne jugent souvent nécessaire d’arrêter l’utilisation pendant plusieurs jours pour se reposer ou trouver de l’argent. Des responsabilités importantes, que ce soit au travail ou dans les soins donnés aux enfants, peuvent être grossièrement négligées pour se procurer ou utiliser la cocaïne. Les complications mentales ou physiques de l’utilisation chronique, comme un mode de pensée persécutoire , un comportement agressif, une anxiété, une dépression et une perte de poids sont habituelles. Quelle que soit la voie d’administration, une tolérance apparaît après des utilisations répétées. Les symptômes de sevrage, en particulier une hypersomnie, une augmentation de l’appétit et une humeur dysphorique,
peuvent être observés et sont susceptibles d’augmenter la sensation de manque et le risque de rechute. L’immense majorité des sujets atteints de Dépendance à la cocaïne ont eu des signes de dépendance physique à la cocaïne (tolérance ou sevrage)au cours de l’évolution de leur utilisation de cette substance.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus de cocaïne

L’intensité et la fréquence d’administration de cocaïne sont moindres dans l’Abus de cocaïne que dans la Dépendance. Les épisodes d’utilisation à problèmes, de négligence des responsabilités, et de conflit interpersonnel, se produisent souvent autour des jours de paie ou lors d’occasions spéciales. Des périodes brèves (quelques heures à quelques jours) avec utilisation de fortes doses sont suivies de périodes beaucoup plus longues
(quelques semaines à quelques mois) d’utilisation occasionnelle, sans problème, ou d’abstinence. Des problèmes judiciaires peuvent résulter de la détention ou de l’utilisation de la drogue. Quand les problèmes associés à l’utilisation sont accompagnés d’indices de tolérance, de sevrage, ou de comportement compulsif en rapport avec
l’obtention ou la consommation de cocaïne, un diagnostic de Dépendance à la cocaïne plutôt que d’Abus de cocaïne doit être envisagé. Cependant, puisque certains symptômes de tolérance, de sevrage ou d’utilisation compulsive peuvent survenir chez des sujets atteints d’Abus mais non de Dépendance, il est important de déterminer si les
critères complets de Dépendance sont remplis.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par la cocaïne

    • Intoxication à la cocaine

La caractéristique essentielle de l’Intoxication à la cocaïne est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs, qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de cocaïne (Critères A et B).

L’Intoxication à la cocaïne débute par la sensation d’être « au top » et inclut au moins l’une des
manifestations suivantes : euphorie avec augmentation de l’énergie, désir d’être en groupe, hyperactivité, fébrilité, hypervigilance, sensitivité interpersonnelle, besoin de parler, anxiété, tension, mise en alerte, idées de grandeur, comportement stéréotypé et répétitif, colère, et altération du jugement, et dans le cas d’une intoxication chronique, émoussement affectif avec fatigue ou tristesse et retrait social.

Ces modifications comportementales et psychologiques sont accompagnées par au moins deux des signes et symptômes suivants qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de cocaïne : tachycardie ou bradycardie ; dilatation pupillaire ; augmentation ou diminution de la pression artérielle ; transpiration ou frissons ; nausées ou vomissements ; perte de poids avérée ; agitation ou ralentissement psychomoteur ; faiblesse musculaire,
dépression respiratoire, douleur thoracique, ou arythmies cardiaques ; confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma (Critère C).

L’intoxication qu’elle soit aiguë ou chronique est souvent associée à une altération du fonctionnement social
ou professionnel. Une intoxication sévère peut entraîner des convulsions, des troubles du rythme cardiaque, une hyperthermie et le décès.

Pour faire un diagnostic d’Intoxication à la cocaïne, les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne doivent pas être mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

L’importance et l’aspect des modifications comportementales et physiologiques dépendent de nombreux facteurs, notamment la dose utilisée et les caractéristiques individuelles de la personne qui utilise la substance (p. ex., tolérance, taux d’absorption, chronicité de l’utilisation, contexte dans lequel se fait la prise). Les effets stimulants comme l’euphorie, l’augmentation du pouls et de la pression artérielle, et l’activité psychomotrice
sont ceux qui sont les plus communément constatés. Les effets dépresseurs comme la tristesse, la bradycardie, la diminution de la pression artérielle et la diminution de l’activité psychomotrice sont moins fréquents et n’apparaissent habituellementqu’en cas d’utilisation chronique de fortes doses.

Critères diagnostiques de l’intoxication à la cocaine

A. Utilisation récente de cocaïne.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs, (par exemple : euphorie ou émoussement
affectif ; changement de la sociabilité ; hypervigilance ; sensitivité
interpersonnelle ; anxiété, tension ou colère ; comportements
stéréotypés ; altération du jugement ; ou ‘altération du fonctionnement
social ou professionnel) qui se sont développés pendant ou peu
après l’utilisation de cocaïne.
C. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après l’utilisation de cocaïne :
(1) tachycardie ou bradycardie
(2) dilatation pupillaire
(3) augmentation ou diminution de la pression artérielle
(4) transpiration ou frissons
(5) nausées ou vomissements
(6) perte de poids avérée
(7) agitation ou ralentissement psychomoteur
(8) faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique,
ou arythmies cardiaques
(9) confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Sevrage à la cocaine

La caractéristique essentielle du Sevrage à la cocaïne est la présence d’un syndrome de sevrage caractéristique qui se développe de quelques heures à quelques jours aprèsl’arrêt (ou la réduction) d’une utilisation massive et prolongée de cocaïne (Critères A et B).

Le syndrome de sevrage est caractérisé par le développement d’une humeur dysphorique accompagnée par au moins deux des modifications physiologiques suivantes : fatigue, rêves intenses et déplaisants, insomnie ou hypersomnie, augmentation de l’appétit, et agitation ou ralentissement psychomoteur. L’anhédonie et l’appétence pour
la drogue peuvent souvent être présentes mais ne font pas partie des critères diagnostiques.

Les symptômes causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas ètre dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

Des symptômes de sevrage aigus (« crash ») sont souvent notés après des périodes d’utilisation répétitive de fortes doses (« orgies » ou « défonces «). Ces périodes sont caractérisées par des sensations intenses et désagréables de lassitude et de dépression, qui imposent, en général, plusieurs jours de repos et de récupération. Des symptômes
dépressifs avec des idées ou un comportement suicidaires peuvent se produire et sont généralement les problèmes les plus sérieux notés au cours du « crash » ou des autres formes de Sevrage à la cocaïne. Un nombre non négligeable de sujets ayant une Dépendance à la cocaïne ont peu ou pas de signes de sevrage cliniquement évidents à l’arrêt
de l’utilisation.

Critères diagnostiques du Sevrage à la cocaïne

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation de cocaïne qui a été massive et
prolongée.
B. Humeur dysphorique avec au moins deux des changements physiologiques
suivants qui se développent de quelques heures à quelques
jours après le Critère A :
(1) fatigue
(2) rêves intenses et déplaisants
(3) insomnie ou hypersomnie
(4) augmentation de l’appétit
(5) agitation ou ralentissement psychomoteur
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

 

    • Delirium par intoxication cocaine

    • Delirium du sevrage à la cocaine

  • Démence persistante induite par la cocaïne

  • Trouble amnésique persistant induit par la cocaïne

  • Trouble psychotique induit par la cocaïne

  • Trouble de l’humeur induit par la cocaïne

  • Trouble anxieux induit par la cocaïne

  • Dysfonction sexuelle induite par la cocaïne

  • Trouble du sommeil induit par la cocaïne

Caractéristiques et troubles associés

La cocaïne est une drogue à courte durée d’action qui produit des effets rapides et puissants sur le système
nerveux central, en particulier quand elle est prise par voie intraveineuse ou fumée sous forme de « crack ». Si elle est injectée ou fumée, la cocaïne produit, typiquement, une sensation immédiate de bien-être, de confiance, et d’euphorie. Des changements comportementaux spectaculaires peuvent se développer rapidement, surtout dans le cas
d’une dépendance. On sait que les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne dépensent des milliers de dollars pour la substance sur de très courtes périodes, conduisant à des catastrophes financières dans lesquelles économies ou logement sont perdus. Les sujets peuvent se lancer dans des activités criminelles pour pouvoir acheter de la cocaïne. Un comportement aberrant, un isolement social et un dysfonction sexuelle sont souvent notés dans le contexte d’une Dépendance à la cocaïne prolongée. Un comportement agressif peut résulter des effets de la cocaïne, mais la violence est aussi liée au « commerce » de la cocaïne. Un comportement sexuel débridé résultant soit d’un désir accru soit de l’utilisation du sexe pour obtenir de la cocaïne (ou de l’argent pour l’acheter) est devenu un facteur de propagation des maladies vénériennes, y compris du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

Une intoxication aiguë par de fortes closes de cocaïne peut être associée à un discours décousu, des maux de tête, des idées transitoires de référence, et un tintement dans les oreilles. Il peut aussi y avoir un mode de pensée persécutoire, des hallucinations auditives sans perturbation du sensorium, et des hallucinations tactiles (les
« insectes de la cocaïne ») que l’utilisateur reconnaît, en général, comme des effets de la cocaïne. Des colères excessives avec menaces ou passages à l’acte agressifs peuvent se produire. Des modifications de l’humeur telles que dépression, idées suicidaires, irritabilité, anhédonie, labilité émotionnelle ou des troubles de l’attention et de la concentration sont habituels, spécialement pendant le Sevrage à la cocaïne.
Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne ont souvent, transitoirement, des symptômes dépressifs qui correspondent aux critères de symptomatologie et de durée pour un Trouble dépressif majeur. Des antécédents compatibles avec des Attaques de panique à répétition, un comportement de type Phobie sociale ou des syndromes de type Anxiété généraliséene sont pas inhabituels. Des troubles des conduites alimentaires peuvent aussi être associés à cette substance. L’unedes formes les plus extrêmes de toxicité de la cocaïne est le Trouble psychotique induit par la cocaïne qui constitue un trouble avec des idées délirantes et des hallucinations ressemblant à la Schizophrénie, type paranoïde. Les perturbations mentales qui surviennent en association avec l’utilisation de la cocaïne sont, en général, résolutives en quelques heures à quelques jours une fois la drogue arrêtée, bien qu’elles
puissent persister jusqu’à un mois.
Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne développent souvent des réponses conditionnées à des stimulus associés à la cocaïne (p. ex., un manque quand ils voient une substance quelconque sous forme de poudre blanche) — un phénomène qui se produit avec la plupart des drogues qui provoquent des modifications psychologiques intenses.. Ces réponses contribuent probablement aux rechutes, sont difficiles à supprimer, et, typiquement, persistent longtemps après que la désintoxication a été menée à bien. Les Troubles liés à l’utilisation de cocaïne sont souvent associés à une Dépendance ou à un Abus d’autres substances, en particulier l’alcool, la marijuana, l’héroïne (speedball) et les benzodiazépines, souvent prises pour diminuer l’anxiété ou d’autres effets secondaires stimulants, désagréables de la cocaïne. La Dépendance à la cocaïne peut être associée à un État de stress post- traumatique, à une Personnalité antisociale, à un Déficit de Lattention/hyperactivité, et au Jeu pathologique.

Examens complémentaires.

La plupart des laboratoires recherchent la benzoylecgonine, un métabolite de la cocaïne qui, typiquement, persiste dans les urines pendant 1 à 3 jours après une prise unique et qui peut être présent pendant 7 à 12 jours en cas d’utilisation de doses élevées répétées.

Des tests des fonctions hépatiques un peu élevés peuvent être notés chez des sujets qui s’injectent de la cocaïne ou qui utilisent l’alcool, de manière excessive, en association avec la cocaïne. Une hépatite, des maladies sexuellement transmissibles v compris le SIDA, et une tuberculose peuvent être associés à l’utilisation de cocaïne. Une pneumonie ou un pneumothorax peuvent parfois être observés sur les radios du thorax. L’arrêt d’une utilisation chronique de cocaïne est souvent associé à des modifications de l’EEG, à des altérations des profils de sécrétion de la prolactine et à une « down-régulation » 2 des récepteurs dopaminergiques.

Examen physique et affections médicales générales associées.

Une grande variété d’affections médicales générales peuvent survenir, qui sont spécifiques de la voie d’administration de la cocaïne.

Les personnes qui utilisent la cocaïne par voie nasale (« sniff ») développent souvent une sinusite, une irritation et des saignements de la muqueuse nasale, ainsi qu’une perforation de la cloison septale du nez.

Ceux qui fument la cocaïne ont un risque accru de problèmes respiratoires (p. ex., toux, bronchite,
et pneumonie dues à l’irritation et à l’inflammation des tissus qui tapissent le système respiratoire).

Les personnes qui s’injectent la cocaïne, ont des marques de piqûres et des « cordons », le plus souvent sur leurs avant-bras, comme on en voit dans la Dépendance aux opiacés. L’infection VIH est associée à la Dépendance à la cocaïne du fait des injections intraveineuses fréquentes, et du comportement sexuel débridé.

D’autres maladies sexuellement transmissibles, l’hépatite, la tuberculose et d’autres infections pulmonaires sont aussi notées.

La Dépendance à la cocaïne (quelle que soit la voie d’administration) est habituellement associée à des signes de perte de poids et de malnutrition à cause des effets anorexigènes. Une douleur thoracique est aussi un symptôme habituel. Un pneumothorax peut résulter de la réalisation de manoeuvres de type Valsalva pour mieux absorber la cocaïne inhalée.

Des infarctus du myocarde, des morts subites par arrêt respiratoire ou cardiaque et des accidents vasculaires cérébraux ont été rapportées à l’utilisation de cocaïne chez des personnes jeunes et par ailleurs en bonne santé. Ces accidents sont probablement causés par les effets hypertenseurs et vasoconstricteurs de la cocaïne, ou par sa capacité à modifier l’activité électrique du coeur.

Des crises convulsives, des palpitations et des arythmies, ont aussi été observées en association avec l’utilisation de la cocaïne.

Des blessures traumatiques, lors de disputes en rapport avec un comportement violent sont habituelles, surtout chez les vendeurs de cocaïne.

Chez les femmes enceintes, l’utilisation de cocaïne est associée à des irrégularités de la circulation placentaire, à des ruptures placentaires, à des menaces de déclenchement prématuré de l’accouchement ou à une prématurité, et à une fréquence accrue de nouveau-nés avec des poids de naissance très faibles.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Aux États-Unis, l’utilisation de cocaïne et les troubles concomitants touchent tous les groupes ethniques, socio-économiques, d’âge et de sexe.
Les Troubles liés à la cocaïne sont notés le plus souvent chez des personnes âgées de 18 à 30 ans. Bien que l’épidémie actuelle de cocaïne ait commencé dans les années 1970 chez des personnes ayant de larges ressources, elle s’est modifiée pour inclure les groupes socio-économiques inférieurs des grandes villes et de leurs banlieues. Les secteurs ruraux qui, auparavant, avaient été épargnés par les problèmes liés à l’utilisation de drogues illicites sont aussi touchés. Des taux à peu près similaires ont été observés dans les différents groupes
ethniques. Les hommes sont plus souvent atteints que les femmes, avec un sex-ratio de 1,5-2/1.

Prévalence

Comme pour la plupart des drogues, la prévalence de l’utilisation de cocaïne aux États-Unis a largement fluctué au cours des années. Après un pic dans les années 1970, la proportion de la population ayant consommé de la cocaïne sous l’une ou l’autre de ses formes a diminué progressivement jusqu’au début des années 1990, après quoi la diminution s’est poursuivie mais à une vitesse plus lente. Une enquête nationale sur l’utilisation des drogues menée en 1996 a rapporté que 10% de la population avait déjà utilisé de la cocaïne, 2 % au cours des 12 derniers mois et 0,8 % au cours du dernier mois. L’utilisation du crack était beaucoup moins élevée, environ 2 % sur la vie entière, 0,6 % au cours des 12 derniers mois et 0,3 % au cours du dernier mois. Les taux les plus élevés sur la vie entière étaient retrouvés chez les sujets âgés de 26 à 34 ans (21 % pour la cocaïne et 4 % pour le crack). Cependant, c’est dans la classe d’âge 18-25 ans que l’on retrouvait le taux le plus élevé pour l’utilisation au cours des 12 derniers mois (5 % pour la cocaïne et 1 pour le crack). Il faut noter que ces enquêtes mesurent des
modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets étudiés ayant utilisé de la cocaïne avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Une enquête menée sur la population générale aux États-Unis en 1992 a rapporté une prévalence sur la vie entière de près de 2 % pour l’Abus de cocaïne et la Dépendance à la cocaïne, avec une prévalence au cours des 12 derniers mois d’environ 0,2 %.

Évolution

Comme pour les amphétamines, la Dépendance à la cocaïne est associée à deux modes d’autoadministration : utilisation épisodique ou quotidienne (ou quasi quotidienne).

Dans le mode épisodique, les utilisations de cocaïne tendent à être séparées par au moins deux jours de non-utilisation (p. ex., utilisation intensive pendant un week-end ou pendant au moins un jour au cours de la semaine). Les « défonces>> sont une forme d’utilisation épisodique qui, typiquement, impliquent l’utilisation continue de fortes doses pendant quelques heures ou quelques jours et sont souvent associées à une Dépendance. Les défonces ne se terminent, en général, que lorsque les réserves de cocaïne sont épuisées.

L’utilisation chronique journalière peut comporter des doses fortes ou faibles et peut se produire tout au long de la journée ou être limitée à seulement quelques heures. Dans l’utilisation chronique journalière, il n’y a généralement pas de fluctuations importantes de doses d’un jour à l’autre, mais il y a souvent une augmentation de la dose avec le temps.

Le fait de fumer de la cocaïne ou l’utilisation intraveineuse sont plus particulièrement associés à une progression rapide de l’utilisation à l’abus ou à la dépendance, souvent en quelques semaines ou quelques mois.

L’utilisation intranasale est associée à une progression évoluant, en général, pendant des mois ou des années. La dépendance est habituellement associée à une tolérance progressive aux effets recherchés de la cocaïne conduisant à l’augmentation des doses. Avec la poursuite de l’utilisation, il v a une diminution des effets agréables du fait de la tolérance, et une augmentation des effets dysphoriques. Peu de données sont disponibles sur l’évolution à long terme des Troubles liés à l’utilisation de la cocaïne.

 

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