DROGUE : dangers des drogues

Les drogues, dangers et problèmes liés

Article rédigé avec le DSM

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

L’homme qui désire une femme obéira à cette pulsion et mettra tout en oeuvre, se mettra même parfois en danger pour satisfaire son envie de la posséder. Une fois que la chose sera faite, il éprouvera une satisfaction qui l’amènera à… dormir et se désintéresser de son objet de convoitise, jusqu’à la prochaine…

Il en est de même pour la nouvelle voiture ou le dernier smartphone

Heureusement, l’évolution nous a doté d’un cortex, source des idées, de la réflexion, de la mesure, de l’analyse… et nous pouvons pondérer ces pulsions en mesurant leurs conséquences. On ne se jette donc plus systématiquement sur la première envie qui passe comme des bonobos

Les drogues ont ceci de particulier qu’elles dupent le cerveau reptilien, parfois en mimant l’effet de drogues naturelles (endorphines notamment : on dit souvent que le cerveau est le plus grand producteur de drogue au monde) en provoquant un plaisir intense, dont le cerveau reptilien réclamera le retour à corps et à cris,

Qui plus est, il faudra toujours plus de substance pour essayer de provoquer le même plaisir car les récepteurs à la dopamine « s’émoussent ». Si les trois premières lignes de cocaïne sont un véritable flash, la suite n’est qu’une course pour essayer de retrouver la stimulation et le plaisir intense qu’elles ont provoqué… en vain. Il en est de même pour l’héroine ou… l’alcool, une drogue légale qui tue avec le tabac, l’autre drogue légale, 40 fois plus que les accidents de la route.

A cela il faut ajouter l’augmentation considérable des substances addictogènes mises à notre disposition (nouvelles drogues de synthèse notamment), l’accès plus facile à des activités addictogènes (écrans et Internet, sexe…) et au caractère addictogène de notre société, dans laquelle la culture de la défonce s’est imposée, servant souvent de soupape pour éliminer l’excès de stress et de pression. Les addictions et les drogues sont devenues un véritable problème de santé publique…

Les drogues

Le terme drogue désigne 11 classes de substances:
alcool ;
amphétamine ou sympathomimétiques d’action similaire ;
caféine ;
cannabis ;
cocaïne ;
hallucinogènes ;
solvants volatils ;
nicotine ;
opiacés ;
phencyclidine (PCP) ou arylcyclohexylamines d’action similaire ;
médicament : sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques, les analgésiques et anesthésiques, les anticholinergiques , les anticonvulsivants , les antihistaminiques, les antihypertenseurs et les autres médications cardio-vasculaires, les antimicrobiens , les antiparkinsoniens , les chimiothérapies, les corticostéroïdes, les médications gastrointestinales, les relaxants musculaires, les anti-inflammatoires non stéroïdiens , les antidépresseurs, et le disulfirame.
On peut aussi observer plus rarement des troubles liés à des drogues plus rares : les métaux lourds (c.-à-d. plomb ou aluminium), les dératisants qui contiennent de la strychnine, les pesticides qui contiennent de la nicotine ou des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase , les gaz neurotoxiques , l’éthylène glycol (antigel), l’oxyde de carbone, et le gaz carbonique.

Les troubles

Les Troubles liés a une drogue sont divisés en deux groupes :

Troubles liés à l’ utilisation d’une drogue (Dépendance à une drogue, Abus d’une drogue)

Dépendance à une drogue

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de la Dépendance à une drogue est un ensemble de symptômes cognitifs, comportementaux et physiologiques, indiquant que le sujet continue à utiliser la drogue malgré des problèmes significatifs liés à la drogue. Il existe un mode d’utilisation répétée qui conduit, en général, à la tolérance, au sevrage et à un comportement de prise compulsive. Un diagnostic de Dépendance à une drogue peut s’appliquer à toutes les classes de drogues à l’exception de la caféine.
La dépendance est définie comme l’apparition d’au moins trois des symptômes ci-dessous à un moment quelconque au cours d’une période continue de 12 mois.

La tolérance (Critère 1)

est la nécessité (l’augmenter nettement les quantités de drogue pour produire l’intoxication (ou l’effet désiré), ou désigne une diminution nette de l’effet en cas d’utilisation continue d’une même quantité de drogue. Le niveau (le tolérance qui se développe, varie largement selon les drogues. De plus, pour une drogue donnée, le degré de tolérance peut varier en fonction des différents effets de la drogue sur le système nerveux. Par exemple, pour les opiacés, la tolérance concernant la dépression respiratoire et celle concernant l’analgésie se développent à des vitesses différentes. Les sujets utilisant massivement les opiacés ou les stimulants peuvent développer des niveaux substantiels de tolérance (p. ex., multipliés d’un facteur dix), souvent jusqu’à une close qui serait mortelle pour un non-consommateur.
La tolérance à l’alcool peut aussi être marquée mais elle est, en général, bien moins extrême que pour les amphétamines. De nombreux sujets qui fument des cigarettes en consomment plus de 20 par jour, une quantité qui aurait produit des signes de toxicité quand ils ont commencé à fumer. Les sujets qui utilisent massivement le cannabis ou la phencyclidine (PCP) ne se rendent en général pas compte qu’ils sont devenus tolérants
(bien que la tolérance ait été démontrée dans les études animales et chez certains sujets). La tolérance peut être difficile à établir sur les seuls antécédents quand la drogue est illégale et peut-être mélangée avec (les diluants divers ou avec d’autres drogues. Dans de telles situations, les tests de laboratoires peuvent être utiles (p. ex., des taux sanguins élevés avec peu d’indices d’intoxication rendent la tolérance probable).
La tolérance doit aussi être distinguée de la variabilité individuelle quant à la sensibilité initiale aux effets de drogues données. Par exemple, des personnes qui boivent pour la première fois montrent très peu de signes d’intoxication après trois ou quatre verres, alors que d’autres, de même poids, n’ayant jamais bu non plus, ont un
discours bredouillant et une incoordination motrice.

Le sevrage (Critère 2a)

est une modification comportementale inadaptée avec des concomitants physiologiques et cognitifs se produisant quand diminuent les concentrations sanguines ou tissulaires d’une drogue à la suite d’une utilisation massive et
prolongée.

Après avoir développé des symptômes de sevrage désagréables, la personne peut prendre la drogue pour soulager ou éviter ces symptômes (Critère 2b)

utilisant, clans les cas typiques, la drogue tout au cours de la journée en commençant peu après le réveil. Les symptômes de sevrage, qui sont généralement opposés aux effets aigus des drogues, varient fortement selon les classes de drogues ; aussi, des ensembles distincts de critères de sevrage sont-ils donnés pour la plupart des classes.
Des signes physiologiques nets et habituellement faciles à détecter sont fréquents avec l’alcool, les opiacés, et les sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques. Des signes et des symptômes de sevrage sont souvent présents mais peuvent être moins évidents avec les stimulants tels que les amphétamines et la cocaïne, comme avec la nicotine et le cannabis. Il n’y a jamais de signes significatifs de sevrage après des doses même répétées d’hallucinogènes. Le sevrage à la phencyclidine et à des drogues similaires n’a pas encore été décrit chez l’homme (bien qu’il ait été établi chez l’animal).

Ni la tolérance ni le sevrage ne sont nécessaires ou suffisants pour le diagnostic de dépendance à une drogue. Cependant, pour la plupart des classes de drogues, des antécédents de tolérance ou de sevrage sont associés à une évolution clinique plus sévère (p. ex., le développement plus rapide d’une Dépendance, des prises de drogue
en quantités plus grandes, un nombre plus élevé de problèmes liés à la drogue). Certains sujets (p. ex., ceux qui ont une Dépendance au cannabis) montrent un mode d’utilisation compulsive sans aucun signe manifeste de tolérance ou de sevrage. Inversement, d’autres patients de médecine générale ou vus en postopératoire, qui n’ont pas de Dépendance aux opiacés, peuvent développer une tolérance à des opiacés qui leurs sont prescrits, et éprouver des symptômes de sevrage sans montrer aucun signe d’utilisation compulsive. Les spécifications Avec Dépendance physiologique et sans Dépendance physiologique sont fournies pour indiquer la présence ou
l’absence de tolérance ou de sevrage.

Les items suivants décrivent le mode d’utilisation compulsive d’une drogue, qui
caractérise la dépendance.

Le sujet peut prendre la drogue en quantité plus importante ou sur une plus longue période que celle qui était prévue au départ (p. ex., il continue à boire jusqu’à l’intoxication sévère bien qu’il se soit fixé une limite à un seulverre) (Critère 3).

Le sujet peut exprimer un désir persistant d’arrêter ou de contrôler l’utilisation de la drogue.

Souvent, il y a eu de nombreuses tentatives infructueuses pour en diminuer ou en arrêter l’utilisation (Critère 4).

Le sujet peut passer beaucoup de temps à se procurer une drogue, l’utiliser, ou récupérer de ses effets (Critère 5).

Dans quelques cas de Dépendance, quasiment toutes les activités journalières de la personne tournent autour de la drogue.

Des activités importantes, sociales, professionnelles ou de loisirs peuvent être abandonnées ou diminuées du fait de l’utilisation de la drogue (Critère 6).

L’individu peut se détacher des activités familiales ou de ses violons d’Ingres pour utiliser la drogue en privé ou pour passer plus de temps avec des amis qui utilisent la drogue.

Bien qu’elle reconnaisse la contribution de la drogue à ses difficultés psychologiques ou physiques (p. ex., symptômes dépressifs sévères ou atteinte organique), la personne continue à l’utiliser (Critère 7).

Le point-clé pour évaluer ce critère n’est pas l’existence d’un problème, mais plutôt l’incapacité du sujet à s’abstenir d’utiliser la drogue bien qu’il ait des preuves des difficultés qu’elle provoque.

Spécifications

La tolérance et le sevrage peuvent être associés à un risque accru de problèmes médicaux généraux dans l’immédiat et un risque accru de rechutes. Les spécifications suivantes sont fournies pour permettre de noter leur présence ou leur absence.

Avec Dépendance physique.

Cette spécification doit être utilisée quand la Dépendance à une drogue est accompagnée de signes de tolérance
(Critère 1) ou de sevrage (Critère 2).

Sans Dépendance physique.

Cette spécification doit être utilisée quand il n’y a aucune preuve de tolérance (Critère 1) ou de sevrage (Critère 2). Chez ces sujets, la Dépendance à une drogue est caractérisée par un mode d’utilisation
compulsive (au moins trois des critères 3-7).

Spécifications pour l’évolution

Six spécifications de l’évolution sont disponibles pour une Dépendance à une drogue.
Les quatre spécifications de rémission ne peuvent être appliquées que si aucun des critères de Dépendance ou d’Abus à une drogue n’a été présent pendant au moins un mois. Pour les critères requérant des problèmes récurrents, une spécification de l’évolution ne s’applique que si aucun aspect du critère n’a été présent (p. ex., un accident de la route au cours d’une intoxication suffit à empêcher que le sujet soit considéré en rémission). La définition de ces quatre types de rémission est fondée sur l’intervalle de temps qui s’est écoulé depuis l’arrêt de la Dépendance (rémission précoce ou prolongée) et sur la présence persistante d’au moins un des items inclus dans les critères de Dépendance ou d’Abus (rémission partielle ou complète). Comme les 12 premiers mois après une Dépendance représentent une période comportant un risque particulièrement élevé de rechute, une rémission de moins de 12 mois est désignée comme rémission précoce. Après 12 mois de rémission précoce sans rechute de la Dépendance, la personne entre en rémission prolongée. Tant pour la rémission précoce que pour la rémission prolongée, une spécification additionnelle de <<complète » est donnée si aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent pendant la période de rémission ; une spécification de « partielle » est donnée si au moins un des critères de Dépendance ou d’Abus a été présent, par intermittence ou continuellement, pendant la période de rémission.

Rémission précoce complète

Cette spécification est utilisée si, pendant au moins un mois, mais pendant moins de douze mois, aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent.

Rémission précoce partielle

Cette spécification est utilisée si, pendant au moins un mois, mais pendant moins de douze mois, au moins un critère rie Dépendance ou d’Abus a été présent (sans que les critères complets de la Dépendance aient été présents).

Rémission prolongée complète

Cette spécification est utilisée si, à aucun moment pendant au moins douze mois, aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent.

Rémission prolongée partielle

Cette spécification est utilisée si, à aucun moment pendant au moins douze mois, les critères complets de Dépendance n’ont été présents ; toutefois, au moins un critère de Dépendance ou d’Abus a été présent.

Critères de dépendance à une drogue

Mode d’utilisation inadapté d’une drogue conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la drogue
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la drogue
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la drogue (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une drogue
spécifique)
(b) la même drogue (ou une drogue très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la drogue est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la drogue
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la drogue (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
drogue
(7) l’utilisation de la drogue est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
drogue (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus d’une drogue

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de l’Abus d’une drogue est un mode d’utilisation inadéquat d’une drogue mis en évidence par des conséquences indésirables, récurrentes et significatives, liées à cette utilisation répétée. Pour que le critère d’Abus soit rempli, le problème lié à la drogue doit être survenu de façon répétée au cours d’une période de 12 mois consécutifs ou persister au moment de l’évaluation.

On peut observer une incapacité répétée de la personne à remplir des obligations majeures, une utilisation dans des situations on cela peut être physiquement dangereux, des problèmes judiciaires multiples, et des problèmes sociaux ou interpersonnels récurrents (Critère A).

Ces problèmes doivent survenir de manière répétée au cours d’une période continue de 12 mois. A la différence des critères de Dépendance à une drogue, les critères pour l’Abus de drogue n’incluent pas la tolérance, le sevrage, ou un mode compulsif d’utilisation, mais, seulement, les conséquences néfastes de l’utilisation
répétée.

Le diagnostic de Dépendance à une drogue a priorité sur le diagnostic d’Abus d’une drogue si, à un moment quelconque, le mode d’utilisation a correspondu aux critères de Dépendance pour cette classe de drogues (Critère B).

Bien qu’un diagnostic d’Abus d’une drogue soit plus probable chez des sujets qui n’ont que récemment commencé à prendre la drogue, certains sujets continuent à subir des conséquences sociales néfastes liées à une drogue pendant longtemps sans qu’on ait des preuves de Dépendance à cette drogue. La catégorie Abus d’une drogue
ne s’applique ni à la caféine ni à la nicotine. Le terme « abus » doit s’appliquer à un mode d’utilisation de la drogue remplissant les critères de ce trouble ; il ne faut pas l’utiliser comme synonyme d’« utilisation », de « mauvaise utilisation>> ou d’« utilisation dangereuse ».

Les sujets peuvent présenter, de manière répétée, une intoxication ou d’autres symptômes liés à une drogue quand ils sont supposés remplir des obligations ajeures au travail, à l’école ou à la maison (Critère Al).

Il peut y avoir des absences répétées ou de mauvaises performances au travail liées à des « gueules de bois » récurrentes. Un lycéen peut être absent, exclus temporairement ou définitivement du lycée en raison de l’abus d’une drogue. Pendant qu’il est intoxiqué, le sujet peut négliger ses enfants ou les tâches ménagères.

La personne peut, de manière répétée, être intoxiquée dans des situations où cela est physiquement dangereux (p. ex., en conduisant une voiture, en faisant fonctionner une machine ou en entreprenant des activités de
loisirs à risque telles que nager ou faire de l’escalade) (Critère A2).

Il peut y avoir des problèmes judiciaires récurrents (p. ex., arrestation après un comportement anormal,
violence et agressions, conduite en état d’imprégnation) (Critère A3).

La personne peut continuer à utiliser la drogue malgré des antécédents de conséquences sociales et interpersonnelles négatives, persistantes ou récurrentes (p. ex., difficultés conjugales ou divorce, disputes ou bagarres) (Critère A4).

Critères de l’abus d’une drogue

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une drogue conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une drogue conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la drogue, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une drogue dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une drogue)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une drogue
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la drogue)
(4) utilisation de la drogue malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la drogue (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de drogue,
les critères de la Dépendance à une drogue.

Depuis le DSM5 Ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par une drogue

Intoxication par une drogue

La caractéristique essentielle de l’Intoxication à une drogue est le développement d’un syndrome réversible spécifique dû à l’ingestion récente de (ou l’exposition à) cette drogue (Critère A).

Les changements comportementaux ou psychologiques inadaptés, cliniquement significatifs, qui sont associés à l’intoxication (p. ex., agressivité, labilité de l’humeur, altération cognitive, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel), sont dus aux effets physiologiques directs de la drogue sur le système nerveux central et se développent pendant ou peu après l’utilisation de la drogue (Critère B).

Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère C).

L’Intoxication à une drogue est souvent associée à un Abus ou à une Dépendance. Cette catégorie ne s’applique pas à la nicotine. La preuve d’une prise récente d’une drogue peut être obtenue à partir des antécédents, de l’examen physique (p. ex., odeur alcoolique de l’haleine), ou d’une analyse toxicologique des liquides
biologiques (p. ex., urine ou sang). Les modifications les plus courantes comprennent des perturbations de la perception, de la vigilance, de l’attention, de la pensée, du jugement, du comportement psychomoteur, et du comportement interpersonnel. Le tableau clinique spécifique de l’Intoxication à une drogue varie notablement d’un sujet à l’autre et dépend de la drogue en cause, de la dose, de la durée ou de la chronicité des prises, de la tolérance de la personne à cette drogue, de la durée écoulée depuis la dernière prise, des attentes de la personne quant aux effets de la drogue et de l’environnement ou du cadre dans lequel la drogue est prise. Des intoxications de courte durée ou « aiguës » peuvent avoir des signes ou des symptômes différents de ceux des intoxications de longue durée ou « chroniques
Par exemple des doses modérées de cocaïne peuvent produire initialement une recherche des contacts sociaux, mais un retrait social peut se développer si de telles doses sont répétées fréquemment pendant des jours ou des semaines. Des drogues différentes (parfois même des drogues de classes différentes) peuvent produire des symptômes identiques. Par exemple, les Intoxications à l’amphétamine ou à la cocaïne peuvent toutes les deux se manifester par des idées de grandeur, une hyperactivité, accompagnée de tachycardie, de dilatation pupillaire, d’une pression artérielle élevée, de transpiration ou de frissons. De même, l’alcool et les drogues de la classe des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques produisent des symptômes d’intoxication similaires.

Le caractère inadapté d’une modification du comportement liée à la drogue dépend du contexte social et de l’environnement. Le comportement inadapté place, en général, le sujet dans des situations à risque (p. ex., accidents, complications médicales générales, rupture dans les relations sociales ou familiales, difficultés professionnelles ou financières, problèmes judiciaires). Des signes ou des symptômes d’intoxication peuvent parfois persister pendant des heures ou des jours au-delà du moment où la drogue n’est plus détectable clans les liquides biologiques.
Cela peut être dû à la persistance de concentrations faibles de drogue dans certaines parties du cerveau ou à un effet de type « hit and run ”, où la drogue altère un processus physiologique dont la récupération dure plus longtemps que l’élimination de la drogue. Ces effets plus prolongés de l’intoxication doivent être distingués du
sevrage (c.-à-d. des symptômes déclenchés par une diminution des concentrations sanguines ou tissulaires de la drogue).

Sevrage d’une drogue

La caractéristique essentielle du Sevrage à une drogue est le développement d’une modification comportementale inadaptée spécifique d’une drogue, avec des concomitants physiologiques et cognitifs, due à l’arrêt ou la réduction de l’utilisation massive et prolongée de cette drogue (Critère A).

Le syndrome spécifique de la drogue cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants (Critère B).

Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère C).

En général, mais pas toujours, le sevrage est associé à une Dépendance à une drogue. La plupart des sujets (si ce n’est tous) développant un Sevrage ont une appétence à reprendre la drogue pour diminuer les symptômes.

Delirium induit par une drogue
Démence persistante induite par une drogue
Trouble amnésique persistant induit par une drogue
Trouble psychotique induit par une drogue
Trouble de l’humeur induit par une drogue
Trouble anxieux induit par une drogue
Dysfonction sexuelle induite par une drogue
Trouble du sommeil induit par une drogue.

TROUBLES LIÉS À L’ALCOOL

Voir l’article sur l’alcool

TROUBLES LIÉS À L’AMPHÉTAMINE (AMPHÉTAMINIQUES)

Voir amphetamine

TROUBLES LIÉS AU CANNABIS

Voir cannabis

TROUBLES LIÉS À LA COCAÏNE

Voir cocaine

TROUBLES LIÉS AUX HALLUCINOGÈNES

Voir psilo

TROUBLES LIÉS AUX SOLVANTS VOLATILS

Voir sniffer de la colle

TROUBLES LIÉS AU TABAC

Voir tabac

TROUBLES LIÉS AUX OPIACÉS

Voir opiacés

TROUBLES LIÉS À LA PHENCYCLIDINE (OU AUX DROGUES SIMILAIRES)

Voir Ketamine

TROUBLES LIÉS AUX SÉDATIFS, HYPNOTIQUES OU ANXIOLYTIQUES

Troubles liés à l’utilisation des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Dépendance aux sédatifs,hypnotiques ou anxiolytiques

  • Abus de sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

Troubles induits par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Intoxication aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Sevrage aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Delirium par intoxication aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Delirium du sevrage aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Démence persistante induite par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble amnésique persistant induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble psychotique induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble de l’humeur induit par les sédatifs hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble anxieux induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Dysfonction sexuelle induite par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble du sommeil induit par les sédatifs,hypnotiques ou anxiolytiques

Autres drogues ou substances pouvant être détournées de leur utilisation en drogue

Les nitrites inhalés (<< poppers »)

Il s’agit des nitrites d’amyle, de butyle, et d’isobutyle qui produisent une intoxication caractérisée par un sentiment de plénitude dans la tête, d’euphorie légère, un changement dans la perception du temps, une relaxation des muscles lisses, et peut-être un accroissement des sensations sexuelles. En plus d’une possible utilisation compulsive, ces substances comporteraient un danger d’altération des fonctions immunitaires, d’irritation du système respiratoire, de diminution de la capacité de transport en oxygène du sang et de réaction toxique qui peut inclure vomissements, maux de tête sévères, hypotension et étourdissements.

Le protoxyde d’azote (« gaz hilarant »)

Il provoque l’apparition rapide d’une intoxication caractérisée par une sensation de tête vide et une impression de flottement, qui cède en quelques minutes à l’arrêt de l’administration. On a signalé des confusions transitoires
mais cliniquement significatives et des états paranoïdes réversibles en cas d’utilisation régulière du protoxyde d’azote.

La noix de betel

Dans de nombreuses cultures, elle est mâchée pour produire une euphorie légère et une sensation de flottement

Le kava

Il s’agit d’une substance provenant d’un poivrier du Pacifique qui produit une sédation, une incoordination motrice, une perte de poids, des formes légères d’hépatite et des anomalies pulmonaires. De plus, des sujets peuvent développer une dépendance et des perturbations par autoadministration répétée

Les médicaments

Qu’ils soient prescrits ou en vente libre, comme la cortisone, les agents antiparkinsoniens avec des effets anticholinergiques, et des antihistaminiques.