LUCITE : la lucite estivale et son traitement

Lucite

Il s’agit d’une éruption cutanée transitoire secondaire à l’exposition aux Ultra Violets, faite de boutons qui démangent sur les zones exposées au soleil.

Lucite estivale bénigne
Lucite

La lucite est une allergie au soleil très fréquente.

On distingue en France deux types de lucites regroupées sous le terme anglo-saxon ‘polymorphous light eruption’ : la lucite estivale bénigne, touchant 20% de la population, dont nous allons parler ici, et la lucite polymorphe, plus rare.

Causes

Les causes de la lucite sont mal connues, on suspecte le rôle d’un chromophore interne qui reste non identifié

On sait qu’il existe plusieurs pistes :

Immunologique

La lucite est une réaction d’hypersensibilité retardée dont l’antigène est inconnu

 

Génétique?

On note de rares cas familiaux chez des jumeaux

Lucite estivale bénigne

La lucite estivale bénigne est une allergie au soleil qui concerne 20% de la population!

Elle touche notamment les femmes jeunes (25-35 ans).

Elle est plus fréquente en pays tempéré qu’en zone tropicale

Elle touche tous les phototypes

Elle serait associée mais cela reste controversé avec  le lupus? la maladie de Jessner et Kanof ? des maladies auto immunes (thyroïdite, vitiligo, etc.)?

Symptomes

Lucite bénigne
Lucite bénigne

Elle apparait entre moins de 12h jusqu’ au 2e ou 3e jour de la première exposition solaire intense et prolongée de l’année, d’où son nom d’estivale, mais on peut l’observer aussi lors des premiers beaux week-ends (avril à juin…), mais aussi vacances hivernales sous les Tropiques, séance d’UVA en cabine de bronzage… sur une peau n’ayant pas vu le soleil depuis plusieurs mois.

La lucite estivale est en effet due aux UVA (alors que ce sont les UVB pour la lucite polymorphe).

L’eruption est limitée aux zones exposées au soleil notamment sur le haut du tronc (décolleté, bras, haut du dos, avant bras, épaules, face antérieure des cuisses, dos des pieds…), sans toucher le visage, composée de boutons rouges-rosés qui démangent beaucoup : les zones atteintes sont

Les boutons de lucite sont rouge-rosés, souvent petits et surélevés (micropapuleux). Ils démangent beaucoup et s’atténuent avec l’acquisition du bronzage (hâle protecteur)

Atteinte des bras dans une lucite
Atteinte des bras dans une lucite

Ainsi, elle guérit le plus souvent spontanément en une à deux semaines.

Cependant, la lucite tend à récidiver les années suivantes lors des expositions solaires, souvent en s’aggravant :

  • elle apparaît de plus en plus tôt dans la saison,
  • elle apparait pour des expositions de plus en plus modérées,
  • elle guérit moins vite durant l’été
  • et elle concerne des surfaces de peau de plus en plus importantes, dépassant le décolleté, les bras et les épaules.

Diagnostic

Si le diagnostic clinique n’est pas évident le dermatologue peut réaliser des tests photobiologiques en irradiant la peau avec des UV :

La Dose Erythémateuse Minimale (DEM) est normale
Le Phototest itératif localisé (5DEM) est habituellement négatif
Alors que le Phototest itératif UVA (3 x 20 J/cm²) est positif ainsi que le Phototest corps total

Traitement de la lucite

Eviter la lucite

Il faut éviter les expositions intenses sur peau non bronzée, il faut donc appliquer les règles de protection du soleil  :

Protection solaire externe

Chercher l’ombre, s’exposer progressivement jour après jour, éviter le soleil entre 12 et 16 h, porter des vêtements protecteurs et appliquer toutes les deux heures des produits solaires 50+ sur les zones exposées, de coefficient protecteur élevé en UVA (le sigle UVA est entouré)

Creme solaire affichant le sigle UVA conforme aux normes européennes

Photoprotection interne (complements alimentaires)

On peut associer à la protection externe des produits photoprotecteurs internes, pris par voie orale, voir gélules pour le soleil

Ces photoprotecteurs internes, le plus souvent à base de caroténoides, sont pris environ 1 mois soit 15j avant et 15j après le début des expositions.

 

Leur efficacité est de 66% contre placebo

 

 

Photothérapie

En cas d’échec des traitements photoprotecteurs, le médecin peut réaliser des séances 2 à 3 fois par semaine, d’ultraviolets B (car les UVA sont pourvoyeurs de poussées) au cabinet durant les deux mois précédant la date de début des expositions. Cette photothérapie progressive a pour but de tenter de « désensibiliser » la peau

Traitement de la poussée de lucite

En cas de crise de lucite, le médecin prescrit des cremes à la cortisone et des antihistaminiques, le plus souvent du Zyrtec* à la dose de 2/j

Lucite polymorphe

Voir l’article lucite polymorphe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.