URTICAIRE AU STRESS : le stress peut-il déclencher une urticaire?

Urticaire et stress

L’urticaire est une sorte d’ allergie de la peau : l’aspect gonflé des papules d’urticaire (enflures de la peau) est due à une dilatation aiguë des vaisseaux de la peau, secondaire à la libération d’histamine par les mastocytes.

Son diagnostic et son traitement nécessitent un avis médical

Besoin de l’avis d’un spécialiste ? d’un traitement ? Délais de rdv trop longs ? Vous pouvez effectuer une téléconsultation avec le dermatologue

Peut-on parler d’urticaire de stress? Un stress déclenche-t-il l’urticaire?

demangeaisons
La peau eczemateuse qui gratte, un symptome très pénible…

L’urticaire c’est psychosomatique?

L’urticaire est une maladie d’origine multifactorielle : selon le type d’urticaire prédominent l’allergie de peau, la génétique, les stress cutanés de l’environnement (pression, frottement, savon, eau chaude, eau chlorée…)

De plus il n’y a pas un mais des urticaires : l’urticaire est un syndrome, un signe cutané pouvant avoir plusieurs causes :  urticaire de contact,  solaire, alimentaire, médicamenteuse etc.

Voir les causes de l’urticaire

Ainsi l’urticaire n’est pas à proprement parler une maladie psychosomatique.

Alors, le stress favorise-t-il l’urticaire?

Oui probablement, et c’est notamment le cas dans l’urticaire aigue où plusieurs études montrent qu’un stress favoriserait une poussée d’urticaire (choc émotionnel, deuil…) mais aussi dans l’urticaire chronique, comme facteur déclencheur des poussées

Ainsi on voit que l’évolution de l’urticaire est influencée par le stress, mais aussi et surtout par d’autres facteurs (prise de médicaments, d’aliments histaminolibérateurs…).

De plus on sait que la perception des démangeaisons par le cerveau peut être modifiée par des influences psychologiques telles que l’anxiété ou le stress.

Ainsi, plus on est stressé moins on supporte les démangeaisons

L’urticaire ça stresse?

L’urticaire chronique perturbe beaucoup la qualité de vie des patients et de leur famille en raison du caractère affichant des lésions, des démangeaisons, des perturbations du sommeil.
De même, les poussées d’urticaire tendraient à augmenter le risque de symptomes dépressifs et anxieux chez les patients.

On peut donc dire que l’urticaire favorise les symptomes anxieux et dépressifs plus que du stress

Symptomes

La crise d’ urticaire

Le mot urticaire provient du latin « urtica » qui signifie ortie.

urticaire
Papules d’urticaire (comme des piqures d’orties)

Elle a generalement l’aspect de boutons monomorphes ressemblant à des piqûres d’ortie qui très souvent démangent (démangeaisons), fugaces et évolutifs.

En savoir plus sur la crise d’urticaire

On distingue deux cas de figure:

  • La crise isolée ou aigue,

qui régresse souvent spontanément en quelques heures, jours ou semaines, est le plus souvent allergique.

On trouve parfois une cause à l’interrogatoire puisqu’elle survient souvent quelques minutes à quelques heures après celle-ci (prise d’un médicament, d’un aliment inhabituel, piqûre d’insecte… …).

On ne pratique habituellement pas de bilan sanguin à la recherche d’une cause sauf en cas d’urticaire grave.

Le médecin la traite au moyen d’antihistaminiques qui font le plus souvent régresser la crise en quelques jours ou semaines

  • L’urticaire chronique,

durant plus 6 semaines, elle peut durer plusieurs années, en moyenne 3 à 5 ans.

Il faut savoir que si l’urticaire dure plus de 6 mois, 40% des patients en ont encore 10 ans plus tard, et 20 % 20 ans plus tard

Une enquête détaillée est donc nécessaire ainsi qu’un bilan complet (voir plus loin).

Il faut cependant noter que ce bilan n’aboutit à la découverte dune cause que dans 20 à 30% des cas

L’oedeme de Quincke ou angio oedème ou urticaire profonde

Il s’agit d’une atteinte cutanéomuqueuse profonde

Voir l’article oedeme de Quincke

 Anaphylaxie

Une autre complication de l’urticaire peut être le choc anaphylactique

La crise d’urticaire est associée à des troubles hémodynamiques (tachycardie et hypotension jusqu’au choc), respiratoires (toux, difficulté à respirer et sifflements) ou digestifs (douleurs abdominales, nausées et vomissements, diarrhée).

Classiquement, les urticaires se compliquant d’anaphylaxie débutent par le cuir chevelu, les paumes ou les plantes.

Causes de l’urticaire de stress

Les causes sont très nombreuses, voir l’article causes de l’urticaire

Le stress n’est évoqué que lorsqu’on n’a pas trouvé d’autre cause par un bilan.

Cependant, le stress est un facteur aggravant et un facteur de risque de l’urticaire : ainsi on fait plus facilement une urticaire (alimentaire par exemple) lorsqu’on est stressé

Pour affirmer l’absence de cause organique d’une urticaire chronique, il faut faire un bilan

Le bilan sanguin recommandé par la conférence de consensus : prise en charge de l’urticaire chronique

Bilan standard d’urticaire chronique

Hemogramme : etude des globules rouges, blancs, plaquettes…

VS (vitesse de sédimentation), CRP (C Réactive Protéine) : recherche d’une inflammation

Transaminases, Gamma GT : bilan hépatique

Anticorps anti thyroperoxydase (anticorps tournés contre la thyroide), TSH (Thyreo Stimulating Hormon) : bilan thyroidien

Anticorps anti nucleaires, Complément : C3, C4, CH50 (marqueurs de maladies auto immunes)

Sérologie de la toxocarose (parasitose souvent transmise par les chiens) Monomorphes

En cas de symptomes digestifs hauts (douleurs digestives hautes) :

fibroscopie

Urticaire au froid :

cryoglobulines, cryofibrinogène, agglutinines froides, électrophorèse et immunoélectrophorèse des protéines

Angio­œdème :

Voir oedeme de Quincke

Urticaire chronique de contact :

pricktests ; éviction de l’allergène.

Urticaire solaire :

phototests.

Urticaire chronique d’origine alimentaire :

aucun examen complémentaire spécifique n’est nécessaire.

Urticaire médicamenteuse :

aucun examen complémentaire spécifique n’est nécessaire.

Signes évocateurs de vascularite urticarienne

fixité des lésions, absence ou faible démangeaison, purpura, nodules, livedo suspendu… :

bilan de vascularite et biopsie de peau

Prick tests

Le médecin peut proposer de réaliser des piqures dans l’avant bras après y avoir disposé des gouttes de différents allergenes afin de les faire pénétrer dans la couche superficielle de la peau et déclencher une papule d’urticaire en cas d’allergie

prick tests
Piqures dans l’avant bras en cas d’urticaire : prick tests

Traitement de l’urticaire de stress

Nous avons vu que le stress n’était souvent qu’un facteur aggravant ou déclencheur de l’urticaire qui a souvent une cause

Eviter les facteurs favorisant l’urticaire

Les facteurs aggravant l’urticaire doivent être évités :

aliments riches en histamine ou histaminolibérateurs :

  • Poissons et crustacés : thon, sardine, saumon, anchois, maquereau, oeufs de poissons, conserves de poissons, poissons séchés, fumés ou surgelés
  • Charcuterie : viande bovine, foie de porc, saucisson, charcuterie
    emballée, gibier
  • Blanc d’oeuf
  • Fromages : camembert, roquefort, parmesan, emmental, gruyère,
    cheddar
  • Légumes : epinards, tomate, choux, choucroute, concombre
  • Fruits :fraise, banane, raisin, agrumes, noix et noisette
  • Boissons alcoolisées : bière, vin
  • Chocolat et cacao

aspirine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens

Certains antihypertenseurs :

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion

pouvant engendrer des angioedemes et

bétabloquants

pouvant rendre difficile la prise en charge d’une anaphylaxie

Eviter la cortisone s’il n’y a pas de signes de gravité (gonflement des lèvres, anaphylaxie… )

Les corticoïdes par voie générale ne sont pas indiqués dans le traitement de l’urticaire car ils exposent à un risque de rebond à l’arret.

en cas de signes de gravité, voir le traitement de l’urticaire avec signes de gravité

Soigner l’urticaire aigue (crise depuis moins de 6 semaines)

Le traitement de l’urticaire non compliquée requiert généralement des antihistaminiques (traitement de l’allergie).

Certains d’entre eux provoquent une somnolence et nécessitent des précautions, en particulier déviter la conduite automobile.

Exemples de médicaments de l’allergie :
Aerius ®
Atarax ®
Clarityne ®
Kestin ®
Polaramine ®
Primalan ®
Telfast ®
Tinset ®
Virlix ®
Xyzall ®
Zyrtec ®

Traitement de l’urticaire chronique (urticaire durant plus de 6 semaines)

Le traitement de l’urticaire chronique nécessite souvent un traitement de l’allergie par antihistaminiques au long cours, de plusieurs mois.

1/Recherche et éviction de la cause de l’urticaire chronique

Il est toujours recommandé de détecter et d’éviter le facteur déclencheur de l’urticaire :

  • Angio-œoedème :

dosage de l’inhibiteur de la C1 estérase. Administration d’inhibiteur de la C1 esterase en voie veineuse, acide transexamique…

En cas d’angio-œoedème facial, localisé et inexpliqué :

bilan dentaire et ORL à la recherche d’un foyer infectieux => traitement du foyer infectieux

En cas d’angio-œdème du visage récidivant chez l’enfant :

pricktests cutanés à la recherche d’une allergie alimentaire vraie et éviction de l’aliment suspect pendant 3 semaines.

En cas d’amélioration : réalisation d’un test de provocation orale, qui s’il est positif entraine une éviction de l’aliment et de ceux contenant le même allergène ou suspects d’allergies croisées.

  • Urticaires physiques :

éviction de certaines situations déclenchantes associée à un traitement antihistaminique non anticholinergique

Urticaire à la pression

Eviter les facteurs déclenchants (port de charges, agenouillement prolongé… ). Anti histaminiques

Urticaire cholinergique

Voir urticaire cholinergique

Urticaire au froid

Rechercher cryoglobulines, cryofibrinogène, agglutinines froides, électrophorèse et immunoélectrophorèse des protéines.

Prévenir les patients du risque qu’ils courent lors d’une immersion en eau froide (anaphylaxie) ou de la consommation d’aliments glacés (oedeme laryngé).

Protection vestimentaire contre le froid

Antihistaminiques
Désensibilisation au froid? : exposer jour après jour une surface cutanée croissante pendant 5 minutes par jour à une eau de 8 à 15 °C. La désensibilisation est obtenue lorsqu’on supporte l’exposition jusqu’aux épaules à une eau à 15 °C sans urticaire. L’entretien de la désensibilisation se fait en prenant deux douches par jour à 15 °C, de 5 minutes chacune.

Urticaire solaire

Voir l’allergie au soleil

Urticaire aquagénique

Son diagnostic repose sur la positivité du test réalisé avec une compresse humide mais parfois il faut, sous stricte surveillance hospitalière, immerger un membre ou d’une partie plus importante du corps durant plus de 15 minutes.

Prendre des douches de durée brève, de ne jamais se baigner sans surveillance.

Anti histaminiques et creme hydratante avant les bains et douches

Une pincée de bicarbonate dans l’eau du bain

  • Urticaire de contact :

pricktests et éviction de l’allergène. Antihistaminique

  • Urticaire alimentaire :

aucun examen complémentaire spécifique n’est nécessaire.

Il s’agit en effet le plus souvent de fausse allergie alimentaire par consommation d’aliments riches en histamine ou histaminolibérateurs (fraises, crustacés… ), ainsi, on recommande dans un premier temps l’éviction des aliments riches en amines biogènes :

  • Poissons et crustacés : thon, sardine, saumon, anchois, maquereau, oeufs de poissons, conserves de poissons, poissons séchés, fumés ou surgelés
  • Charcuterie : viande bovine, foie de porc, saucisson, charcuterie
    emballée, gibier
  • Blanc d’oeuf
  • Fromages : camembert, roquefort, parmesan, emmental, gruyère,
    cheddar
  • Légumes : epinards, tomate, choux, choucroute, concombre
  • Fruits :fraise, banane, raisin, agrumes, noix et noisette
  • Boissons alcoolisées : bière, vin
  • Chocolat et cacao

En l’absence d’amélioration de ce régime, ou en cas de doute d’une allergie alimentaire vraie (l’urticaire alimentaire est alors parfois précédée par des démangeaisons ou des picotements voire un gonflement des lèvres et de la muqueuse dans la bouche rapidement après la prise alimentaire (poissons et les crustacés, l’arachide, le soja, les céréales, l’oeuf, le lait de vache, des fruits exotiques… ) et elle peut être associée à des douleurs digestives. On peut alors doser les IgE spécifiques alimentaires dans le sang, voire réaliser prudemment des prick tests

  • Urticaire médicamenteuse :

aucun examen complémentaire spécifique n’est nécessaire.

En fait un tiers à la moitié environ des urticaires de tous types seraient aggravées, voire déclenchées, par l’aspirine ou les Anti inflammatoires non stéroidiens. De même, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (anti hypertenseurs) peuvent entraîner des angioœdèmes de la face et du coup, tout antécédent d’angio-œdème est une contre-indication aux Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion.

  • Doutes sur la fonction thyroidienne :

la fréquence des thyroïdites auto-immunes est augmentée chez les sujets présentant une Urticaire chronique : bilan thyroidien et recherche d’Anticorps anti thyroglobuline et thyroperoxydase.

  • Doute d’ulcere gastroduodenal :

réalisation d’une fibroscopie avec recherche d’Helicobacter pylori. Le cas échéant, traitement par inhibiteurs de pompe à proton + antibiothérapie

2/Psychologie

Le stress doit être combattu par une prise en charge psychologique  (relaxation, thérapies cognitivo-comportementales… ), d’autant que l’urticaire comporte

  • un contexte de stress, notamment lors du déclenchement des crises
  • un fort retentissement sur la qualité de vie (insomnie… ),

3/ les médicaments contre l’urticaire chronique

3.1/ Anti histaminiques

Traitement de 1ère ligne

On privilégie l’utilisation d’anti-Histaminiques non anticholinergiques (dits de 2e génération), qui entraînent moins d’effets secondaires (somnolence, glaucome, troubles urinaires en cas d’hypertrophie de la prostate.

En cas de rémission complète et durable, un arrêt progressif du traitement est proposé, sinon, on utilise alors une association d’un anti-H1 non anticholinergique (dit de 2e génération) le matin et un anti-H1 anticholinergique (dit de 1re génération) sédatif le soir.

En l’absence d’amélioration avec les antihistaminiques à dose normale, le médecin peut choisir de passer à la

Seconde ligne thérapeutique

Le médecin peut décider de monter les doses des antihistaminiques jusqu’à 4 fois la dose normale pour voir si cela permet une rémission, sous controle médical et en l’absence de contre indication

3.2/ Des piqures contre l’urticaire chronique : XOLAIR*

Voir l’article sur les piqures contre l’urticaire

 

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