PCP, KETAMINE… : dangers des produits à base de phencyclidine

Problèmes liés à la phencyclidine (PCP)

Ketamine

Article rédigé avec le DSM

Les phencyclidines (ou les substances similaires) comprennent la phencyclidine (PCP, Sernylan) et des produits moins puissants mais qui agissent de manière similaire comme la kétamine (Kétalar, Ketaject), la cyclohexamine et la dizocilpine. Ces substances ont d’abord été développées comme anesthésiques dissociatifs dans les années
1950 et sont devenues des drogues qu’on trouvait dans la rue dans les années 1960.
Elles peuvent être prises par voie orale ou intraveineuse ou peuvent être fumées. La phencyclidine (vendue illégalement sous des noms variés tels que PCP, Hog, Trang, Angel Dust [poussière d’ange], et Peace Pill) est la substance de cette classe qui fait le plus habituellement l’objet d’abus.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation de phencyclidine (PCP)

Dépendance à la phencyclidine (PCP)

Certains des critères généraux pour une Dépendance à une substance ne s’appliquent pas à la phencyclidine. Bien qu’un « manque » ait été signalé chez des sujets présentant une utilisation massive, ni tolérance ni symptômes de sevrage n’ont été clairement démontrés chez l’homme (bien que leur survenue ait été mise en évidence
dans des études animales). En général, la phencyclidine n’est pas difficile à obtenir, et les sujets qui ont une Dépendance à la phencyclidine en fument souvent au moins 2 ou 3 fois par jour, passant ainsi une partie importante de leur temps à utiliser la substance et à en éprouver les effets. L’utilisation de la phencyclidine peut continuer
malgré la présence de problèmes psychologiques (p. ex., désinhibition, anxiété, colère, agressivité, panique et reviviscences ou « flash-packs ») ou médicaux (p. ex., hyperthermie, hypertension, convulsions) dont le sujet sait qu’ils sont causés par la substance. Les sujets qui ont une Dépendance à la phencyclidine peuvent présenter
des réactions comportementales dangereuses dues à un manque de prise de conscience et à un défaut de jugement pendant l’intoxication. Un comportement agressif avec bagarres résultant probablement d’une désorganisation de la pensée, d’une agitation et d’un trouble du jugement est reconnu comme l’un des effets indésirables particulièrement
problématiques de la phencyclidine. Comme avec les hallucinogènes, les réactions indésirables à la phencyclidine peuvent être plus fréquentes chez les sujets qui ont des troubles mentaux préexistants.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de phencyclidine (PCP) bien
que la personne admette une dépression liée à la phencyclidine (PCP), ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus de phencyclidine (PCP)

Bien que les sujets qui abusent de phencyclidine utilisent la substance bien moins fréquemment que ceux qui ont une Dépendance, ils peuvent, de manière répétitive, omettre de remplir leurs obligations majeures scolaires, professionnelles ou à la maison du fait de l’Intoxication à la phencyclidine. Les sujets peuvent utiliser la phencyclidine dans des situations où c’est physiquement dangereux (comme lors de l’utilisation de grosses machines, ou en conduisant une motocyclette ou une voiture). Des problèmes judiciaires peuvent survenir du fait de la possession de phencyclidine, ou du fait de comportements qui résultent de l’Intoxication (p. ex., bagarres). Il peut y avoir des problèmes sociaux ou interpersonnels récurrents dus au comportement du sujet pendant l’intoxication ou à son style de vie chaotique, aux problèmes judiciaires multiples ou aux disputes avec des proches importants.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par la phencyclidine (PCP)

    • Intoxication à la phencyclidine (PCP)

La caractéristique essentielle de l’Intoxication à la phencyclidine est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs (p. ex., bagarre, agressivité, impulsivité, imprévisibilité, agitation psychomotrice, altération du jugement, ou altération du fonctionnement social ou professionnel), qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de phencyclidine (ou d’une substance
similaire) (Critères A et B).

Ces changements sont accompagnés par au moins deux des signes suivants, qui se développent dans l’heure qui suit l’utilisation de la substance (moins si la substance a été fumée, sniffée, ou utilisée par voie intraveineuse) :
nystagmus horizontal ou vertical, hypertension ou tachycardie, engourdissement ou diminution de la réponse à la douleur, ataxie, dysarthrie, rigidité musculaire, crises convulsives ou coma, et hyperacousie (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).
Les signes et symptômes spécifiques sont fonction de la close. Les doses faibles de phencyclidine produisent vertiges, ataxie, nystagmus, hypertension légère, mouvements involontaires anormaux, langage bredouillant, nausées, faiblesse, ralentissement du temps de réaction, euphorie ou banalisation des affects, facilité d’élocution, et disparition du sens des responsabilités. Une désorganisation de la pensée, une modification de l’image du corps et des perceptions sensorielles, une dépersonnalisation, et des sentiments d’irréalité se produisent à des doses intermédiaires. On a mis en évidence que les sujets atteints de Schizophrénie pouvaient éprouver une aggravation
de leurs symptômes psychotiques. Des closes plus élevées produisent amnésie et coma, et une analgésie suffisante pour les interventions chirurgicales ; des convulsions avec dépression respiratoire surviennent aux plus fortes doses. Les effets débutent presque immédiatement après administration intraveineuse ou transpulmonaire, atteignant
leur acmé en quelques minutes. Les effets sont maximaux environ 2 heures après les doses orales. Dans les intoxications plus modérées, les effets cèdent après 8 à 20 heures, cependant que les signes et symptômes des intoxications sévères peuvent persister pendant plusieurs jours. Le Trouble psychotique induit par la phencyclidine peut persister pendant plusieurs semaines.

Critères diagnostiques de l’intoxication à la phencyclidine (PCP)

A. Utilisation récente de phencyclidine (ou d’une substance voisine).
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (p. ex., bagarres, agressivité, impulsivité,
imprévisibilité, agitation psychomotrice, altération du jugement, ou
altération du fonctionnement social ou professionnel) qui se sont
développés pendant ou peu après l’utilisation de phencyclidine.
C. Au moins deux cies signes suivants se développent dans l’heure qui
suit (moins si la substance a été fumée, « sniffée >», ou utilisée par voie
intraveineuse) :
(1) nystagmus horizontal ou vertical
(2) hypertension ou tachycardie
(3) engourdissement ou diminution de la réponse à la douleur
(4) ataxie
(5) dysarthrie
(6) rigidité musculaire
(7) crises convulsives ou coma
(8) hyperacousie
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Caractéristiques et troubles associés

Bien que les sujets ayant une Intoxication à la phencyclidine puissent rester vigiles et orientés, il peuvent
présenter un delirium, un coma, des symptômes psychotiques, ou un mutisme catatonique avec postures anormales. Des intoxications répétées peuvent conduire à des problèmes professionnels, familiaux, sociaux ou judiciaires. De la violence, de l’agitation, et un comportement bizarre (p. ex., errance avec confusion) peuvent se produire.
Les sujets ayant une Dépendance ou un Abus à la phencyclidine peuvent signaler la répétition d’hospitalisations, de consultations aux urgences, et d’arrestations pour comportement bizarre ou confus, ou bagarres, liées à l’intoxication. Un Trouble des conduites, chez l’adolescent, et une Personnalité antisociale, chez l’adulte, peuvent être associés à l’utilisation de la phencyclidine. La Dépendance à d’autres substances, (surtout
la cocaïne, l’alcool et les amphétamines) est habituelle chez ceux qui ont une Dépendance à la phencyclidine.

Examens complémentaires.

La phencyclidine (ou une substance similaire) est présente dans les urines des sujets qui ont une intoxication aiguë à l’une de ces substances.
La substance peut être détectée dans l’urine plusieurs semaines après la fin d’une période d’utilisation prolongée ou à très forte dose à cause de sa liposolubilité élevée.
La phencyclidine peut être plus facilement détectée dans des urines acidifiées. La créatine- phosphokinase (CPK) et la transaminase sérique glutamo-oxaloacétique (SGOT) sont souvent élevées, reflétant une atteinte musculaire.

Examen physique et affections médicales générales associées.

L’Intoxication à la phencyclidine provoque une toxicité importante au niveau cardio-vasculaire et neurologique
(p. ex., convulsions, dystonies, dyskinésies, catalepsie, et hypothermie ou hyperthermie). Étant donné qu’environ la moitié des sujets atteints d’Intoxication à la phencyclidine ont un nystagmus ou une élévation de la pression artérielle, ces signes physiques peuvent être utiles pour identifier un utilisateur de phencyclidine. Chez les
sujets qui ont une Dépendance ou un Abus à la phencyclidine, il peut y avoir des stigmates physiques de blessures par accident, bagarre, et chutes. Des cordons secondaires aux piqûres, des hépatites, des maladies liées au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), et des endocardites bactériennes peuvent se rencontrer chez les sujets, relativement peu nombreux, qui prennent de la phencyclidine par voie intraveineuse. Des noyades, même avec de faibles hauteurs d’eau ont été signalées. Les problèmes respiratoires incluent : apnée, bronchospasme, bronchorrhée, inhalation bronchique au cours d’un coma, et hypersalivation. Une rhabdomyolyse avec atteinte rénale est notée chez environ 2 % des sujets qui se présentent aux urgences pour traitement. L’arrêt cardiaque
est rare.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

La prévalence des problèmes liés à la phencyclidine semble plus élevée chez les personnes de 20 à 40 ans, et environ deux fois plus fréquente chez les hommes, et dans les minorités ethniques. Les trois quarts des consultations d’urgences hospitalières liées à la phencyclidine concernent des hommes.

Prévalence

Aux États-Unis, les médecins légistes indiquent que la phencyclidine est impliquée dans environ 3 % des décès associés à l’utilisation d’une substance. Selon une enquête nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues, plus de 3 % des sujets âgés d’au moins 12 ans ont reconnu avoir déjà utilisé de la phencyclidine, et 0,2 au cours des 12 derniers mois. Le pic de prévalence sur la vie entière se situait entre rage de 26 et 34 ans , alors que chez les sujets avant pris de la phencyclidine au cours des douze derniers mois, on le trouvait clans la classe d’âge 12-17 an. Il faut noter que Ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets étudiés ayant utilisé de la phencyclidine avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus. La prévalence de la Dépendance à la phencyclidine ou de l’Abus de phencyclidine dans la population générale n’est pas connue.

CODEINE, MORPHINE, HEROINE… : dangers des opiacés

Problèmes liés aux opiacés (codeine, morphine, heroine…)

Les opiacés sont dérivés de l’opium et de la morphine contenus dans le pavot

Article rédigé avec le DSM

Les opiacés comprennent les opiacés naturels (p. ex., morphine), semi-svnthétiques (p. ex., héroïne), et des produits synthétiques ayant une action morphinique (p. ex., codéine, hydromorphone, méthadone, oxycodone, mépéridine, fentanyl). Des médications comme la pentazocine et la huprénorphine qui ont à la fois des effets opiacés agonistes et antagonistes, sont aussi inclus clans cette classe parce que, spécialement à petites doses, leurs effets agonistes produisent les mêmes effets physiologiques et comportementaux que les agonistes des opiacés classiques. Les opiacés sont prescrits comme analgésiques, anesthésiques, antidiarrhéiques ou sédatifs de la toux. L’héroïne est l’une des drogues de cette classe qui fait, le plus souvent, l’objet d’un usage détourné et elle est en général injectée bien qu’elle puisse être fumée ou << sniffée » quand elle est très pure. Le fentanyl est injecté, alors que les sédatifs de la toux et les antidiarrhéiques sont pris par voie orale. Les autres opiacés sont pris tant en injection que par voie orale.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Dépendance aux opiacés

La Dépendance aux opiacés comprend des signes et des symptômes qui reflètent une autoadministration prolongée et compulsive d’opiacés qui sont utilisés sans raison médicale légitime, ou, s’il existe une affection médicale générale nécessitant un traitement par les opiacés, ils sont utilisés à des doses largement en excès par rapport à la quantité nécessaire pour soulager la douleur. Les personnes avant une Dépendance aux opiacés tendent à développer des modes d’utilisation réguliers, compulsifs, quotidiens de la drogue tels que, typiquement, les activités journalières sont organisées autour de l’obtention et de la consommation d’opiacés. Les opiacés sont, en général, achetés sur le marché illégal mais peuvent aussi être obtenus auprès de médecins en simulant ou en exagérant des problèmes somatiques généraux ou grâce à des prescriptions simultanées de plusieurs médecins. Les professionnels de santé qui ont une Dépendance aux opiacés obtiennent souvent les opiacés en rédigeant des ordonnances pour leur propre usage ou en détournant des opiacés prescrits pour des patients ou des réserves de la
pharmacie.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de opiacés (codeine, morphine, heroine…) bien
que la personne admette une dépression liée aux opiacés (codeine, morphine, heroine…), ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus de opiacés (codeine, morphine, heroine…)

Des difficultés judiciaires peuvent résulter du comportement pendant une intoxication par les opiacés ou parce qu’un sujet s’est adressé à des sources d’approvisionnement illégales. Les personnes qui abusent d’opiacés utilisent typiquement ces substances beaucoup moins souvent que celles qui ont une dépendance et elles ne développent pas de symptômes de sevrage significatifs. Quand les problèmes liés à l’utilisation des opiacés sont accompagnés de manifestations de tolérance, de sevrage ou de comportements compulsifs liés à l’utilisation des opiacés, des informations complémentaires doivent être obtenues pour voir si un diagnostic de Dépendance aux opiacés n’est pas plus approprié que celui d’Abus d’opiacés.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par les opiacés (codeine, morphine, heroine…)

    • Intoxication aux opiacés (codeine, morphine, heroine…)

La caractéristique essentielle de l’Intoxication aux opiacés est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs (p. ex., euphorie initiale suivie d’apathie, dysphorie, agitation ou ralentissement psychomoteur, altération du jugement, ou altération du fonctionnement social ou
professionnel) qui se développent pendant ou peu après l’utilisation d’un opiacé (Critères A et B).

L’intoxication s’accompagne d’une constriction pupillaire (sauf en cas de surdose grave entraînant anoxie et dilatation pupillaire) et d’au moins un des signes suivants : somnolence (« piquer du nez ») ou même coma, discours bredouillant, altération de l’attention ou de la mémoire (Critère C).

Les sujets ayant une Intoxication aux opiacés peuvent être inattentifs à l’environnement allant jusqu’à ignorer des événements potentiellement dangereux. Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

L’importance des modifications comportementales et physiologiques qui résultent de l’utilisation des opiacés dépend de la dose aussi bien que des caractéristiques du sujet qui utilise la substance (p. ex., tolérance, taux d’absorption, chronicité de l’utilisation).
Les symptômes d’une Intoxication aux opiacés persistent en général pendant plusieurs heures, durée en relation avec la demi-vie de la plupart des opiacés. Une intoxication sévère par surdose d’opiacés peut conduire à un coma, une dépression respiratoire, une dilatation pupillaire, une perte de conscience, et même à la mort.

Critères diagnostiques de l’intoxication aux opiacés (codeine, morphine, heroine…)

A. Utilisation récente d’un opiacé.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (p. ex., euphorie initiale suivie par de l’apathie,
dysphorie, agitation ou ralentissement moteur, altération du jugement,
ou altération du fonctionnement social ou professionnel) qui
se sont développés pendant ou peu après l’utilisation d’un opiacé.
C. Constriction pupillaire (ou dilatation pupillaire due à l’anoxie en cas
de surdose grave) et au moins un des signes suivants, se développant
pendant ou peu après l’utilisation d’opiacés :
(1) somnolence ou corna
(2) discours bredouillant
(3) altération de l’attention ou de la mémoire
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Sevrage aux opiacés (codeine, morphine, heroine…)

La caractéristique essentielle d’un Sevrage aux opiacés est la présence d’un syndrome de sevrage typique se développant après l’interruption (ou la réduction) d’une utilisation d’opiacés qui a été massive et prolongée (Critère Al).

Le syndrome de sevrage peut aussi être déclenché par l’administration d’un antagoniste opiacé (p. ex., naloxone ou
naltrexone) après une période d’utilisation des opiacés (Critère A2).

Le Sevrage aux opiacés est caractérisé par une combinaison de signes et de symptômes qui sont les opposés des effets agonistes aigus. Les premiers parmi ceux-ci sont subjectifs et consistent en des plaintes d’anxiété, de fébrilité, et de « sensations douloureuses » souvent localisées au dos et aux jambes, accompagnées d’un désir d’obtenir des opiacés (« manque ») et d’un comportement de recherche de drogue, avec irritabilité et sensibilité
accrue à la douleur.

Au moins trois des manifestations suivantes doivent être présentes pour que le diagnostic de Sevrage aux opiacés puisse être porté : humeur dysphorique, nausées ou vomissements, douleurs musculaires, larmoiement ou rhinorrhée,
dilatation pupillaire, piloérection, ou augmentation de la transpiration, diarrhée, baillement, fièvre, et insomnie (Critère B).
La piloérection et la fièvre sont associées à un sevrage sévère et ne sont pas souvent rencontrées en pratique clinique courante parce que les sujets qui ont une Dépendance aux opiacés obtiennent en général des substances avant que le sevrage soit aussi avancé.

Ces symptômes de Sevrage aux opiacés doivent causer une souffrance cliniquement significative ou une altération du
fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

Chez la plupart des sujets qui sont dépendants à des produits à courte durée d’action comme l’héroïne, les symptômes de sevrage surviennent 6 à 12 heures après la dernière dose. Les symptômes peuvent n’apparaître qu’après 2 à 4 jours dans le cas de produits à demi-vie plus longue comme la méthadone ou le LAAM (L-alpha-acétylméthadol).
Pour un opiacé à courte durée d’action comme l’héroïne, les symptômes aigus du sevrage passent par un pic après 1 à 3 jours puis disparaissent progressivement en 5 à 7 jours. Des symptômes moins aigus peuvent durer des semaines ou des mois.
Ces symptômes plus chroniques comprennent anxiété, dysphorie, anhédonie, insomnie et appétence pour la drogue. Pratiquement tous les sujets atteints de Dépendance aux opiacés rapportent une composante physique, 50 % d’entre eux ayant éprouvé des symptômes de sevrage.

Critères diagnostiques du Sevrage aux opiacés

A. L’une ou l’autre des circonstances suivantes :
(1) arrêt (ou réduction) d’une utilisation d’opiacés qui a été massive
et prolongée (au moins plusieurs semaines)
(2) administration d’un antagoniste opiacé après une période d’utilisation
d’opiacés
B. Au moins trois des manifestations suivantes se développant de quelques
minutes à quelques jours après le Critère A :
(1) humeur dysphorique
(2) nausées ou vomissements
(3) douleurs musculaires
(4) larmoiement ou rhinorrhée
(5) dilatation pupillaire, piloérection, ou transpiration
(6) diarrhée
(7) bâillement
(8) fièvre
(9) insomnie
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou clans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Démence persistante induite par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Trouble amnésique persistant induit par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Trouble psychotique induit par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Trouble de l’humeur induit par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Trouble anxieux induit par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Dysfonction sexuelle induite par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

  • Trouble du sommeil induit par la opiacés (codeine, morphine, heroine…)

Caractéristiques et troubles associés

La Dépendance aux opiacés est habituellement associée à des antécédents criminels liés à la drogue (p. ex., détention ou fourniture de drogue, faux, vol, attaque à main armée, larcins ou recel de marchandises volées). Chez les professionnels de la santé, et les sujets qui ont un accès direct à des substances contrôlées, les modalités habituelles des activités illégales sont différentes, comportant des problèmes avec les ordres professionnels, le
personnel médical des hôpitaux, ou d’autres instances administratives. Divorce, chômage ou travail irrégulier sont souvent associés à la Dépendance aux opiacés quel que soit le niveau socio-économique.
Pour de nombreux sujets, les effets de la première prise d’opiacés sont de type dvsphorique plutôt qu’euphorisants, et des nausées et des vomissements peuvent en résulter. Les sujets qui présentent une Dépendance aux opiacés ont un risque particulier de développer des épisodes dépressifs légers à modérés correspondant aux critères symptomatiques et de durée des Troubles dysthymiques et parfois des Troubles dépressifs majeurs. Ces symptômes peuvent représenter un Trouble de l’humeur induit par les opiacés ou des exacerbations d’un trouble dépressif primaire préexistant.
Les périodes de dépression sont particulièrement fréquentes au cours d’une intoxication chronique ou associées aux facteurs de stress psychosociaux liés à la Dépendance aux opiacés. L’insomnie est habituelle, spécialement pendant le sevrage. La Personnalité antisociale est beaucoup plus fréquente chez les sujets ayant une Dépendance aux opiacés que dans la population générale. Le Stress posttraumatique est aussi observé avec une fréquence accrue. les antécédents de Trouble des conduites dans l’enfance ou l’adolescence ont été identifiés comme un facteur de risque significatif pour les Troubles liés à une substance, spécialement la Dépendance aux opiacés.

Examens complémentaires.

Une recherche directe de opiacés (codeine, morphine, heroine…) est rarement réalisée en clinique et ne fait habituellement pas partie du dépistage de routine des substances donnant lieu à abus. Cependant, un métabolite du toluène, l’acide hippurique, est excrété dans les urines, et un rapport entre ce métabolite et la créatinine supérieure à 1 peut suggérer une prise de toluène. Les examens complémentaires peuvent témoigner de lésions musculaires, rénales, hépatiques, et d’autres organes.

Les tests toxicologiques urinaires de routine sont souvent positifs chez les sujets avant une Dépendance aux opiacés. Avec la plupart des opiacés, les tests urinaires restent positifs 12 à 36 heures après l’administration. Les opiacés à durée d’action prolongée (p. ex., méthadone et LAAM) peuvent être identifiés dans les urines pendant plusieurs jours. Le fentanvl n’est pas détecté par les tests urinaires standards mais peut être identifié par des procédures plus spécialisées. Des résultats de laboratoire montrant la présence d’autres substances (p. ex., cocaïne, marijuana, alcool, amphétamines, benzodiazépines) sont habituels. Les tests de dépistage pour l’hépatite A, B et C sont positifs chez 80 à 90 des utilisateurs par voie intraveineuse, soit pour l’antigène de l’hépatite (ce qui montre une infection active) soit pour l’anticorps de l’hépatite (ce qui montre des antécédents d’infection). Des tests des fonctions hépatiques modérément élevés sont habituels, soit du fait d’une hépatite en cours de résolution, soit du fait d’une atteinte toxique du foie par des impuretés mélangées à l’opiacé injecté. Des changements minimes du profil de la sécrétion du cortisol et de la régulation de la température corporelle ont été observés jusqu’à six mois après une désintoxication aux opiacés.

Examen physique et affections médicales générales associées.

L’utilisation aiguë ou chronique d’opiacés est associée à un défaut de sécrétions causant une sécheresse buccale et nasale, un ralentissement de l’activité gastro-intestinale, et une constipation. L’acuité visuelle peut être altérée du fait de la constriction pupillaire. Chez les sujets qui utilisent les opiacés par voie intraveineuse, des veines sclérosées (<< cordons ») et des marques d’injection sur la partie inférieure des membres supérieurs
sont habituelles. Les veines peuvent devenir tellement sclérosées que des oedèmes périphériques se développent et que les sujets se mettent à utiliser des veines des jambes, du cou ou des lombes. Quand ces veines deviennent inutilisables, les sujets font souvent l’injection directement dans le tissu sous-cutané (« boulloches »), ce qui
conduit à des cellulites, des abcès et des cicatrices d’apparence circulaire témoignant de lésions cutanées guéries. Le tétanos et les infections dues au Clostridium botulinum représentent des conséquences relativement rares mais extrêmement graves des injections d’opiacés, en particulier avec des aiguilles contaminées. Des infections peuvent survenir dans d’autres organes et comprennent endocardite bactérienne, hépatite et infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). La tuberculose est un problème particulièrement sérieux chez les sujets qui se droguent par voie intraveineuse, surtout ceux qui sont dépendants de l’héroïne. L’infection par le bacille tuberculeux est en général asymptomatique et mise en évidence seulement par la présence d’une réaction cutanée positive à la tuberculine. Toutefois, de nombreux cas de tuberculose active ont été retrouvés spécialement chez ceux qui sont infectés par le VIH. Ces sujets ont souvent une infection nouvellement acquise, mais sont aussi susceptibles d’être confrontés à une réactivation d’une infection antérieure du fait de l’altération des fonctions
immunitaires. Les personnes qui prennent de l’héroïne ou d’autres opiacés par voie nasale (« sniffer ») développent souvent une irritation de la muqueuse nasale, quelquefois accompagnée d’une perforation de la cloison. Les troubles de la fonction sexuelle sont fréquents. Les hommes présentent souvent des troubles de l’érection au cours de l’intoxication ou d’une utilisation chronique. Les femmes ont habituellement des règles irrégulières et des anomalies des fonctions de reproduction.
L’incidence de l’infection par le VIH est élevée chez les sujets qui se droguent par voie intraveineuse, et de nombreux sujets infectés présentent une Dépendance aux opiacés. Des taux d’infection par le VIH allant jusqu’à 60 % ont été signalés chez les sujets dépendants de l’héroïne dans certaines régions des États-Unis.
En plus des infections telles que cellulite, hépatite, SIDA, tuberculose et endocardite, la Dépendance aux opiacés est associée à des taux de mortalité très élevés, atteignant 1,5 à 2 % par an. La mort résulte, le plus souvent, de surdose, d’accidents, de blessures, du SIDA ou d’autres complications médicales générales. Les accidents et
les blessures dus à des violences en relation avec l’achat ou la vente de drogues sont habituels. Dans certaines régions, la violence liée aux opiacés conduit à une mortalité plus élevée que celle entraînée par les surdoses ou l’infection par le VIH. Une dépendance physique aux opiacés survient chez environ la moitié des nourrissons nés de
mères ayant une Dépendance aux opiacés ; elle peut conduire à un syndrome de sevrage sévère imposant un traitement médical. Bien qu’on rencontre de faibles poids de naissance quand les mères ont une Dépendance aux opiacés, ils ne sont généralement ni marqués ni associés à des conséquences indésirables sérieuses.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Depuis les années 1920, aux États-Unis, les membres de certaines minorités vivant dans des zones économiquement défavorisées sont surreprésentés parmi les personnes avant une Dépendance aux opiacés. Toutefois, vers la fin du XXe siècle et au début du XXIe, la Dépendance aux opiacés était plus souvent observée chez les blancs des classes
moyennes, spécialement les femmes, ce qui suggère que les différences d’utilisation sont en rapport avec la disponibilité des drogues opiacées et avec d’autres facteurs sociaux. Le personnel médical qui a un accès direct aux opiacés, aurait un risque accru d’Abus ou de Dépendance aux opiacés.
La prévalence diminue à mesure que l’âge augmente. Cette tendance à une diminution de la Dépendance débute généralement vers l’âge de 40 ans et a été baptisée <<s’en sortir en mûrissant ». Cependant, de nombreuses personnes sont restées dépendantes aux opiacés pendant cinquante ans ou plus. Les hommes sont plus fréquemment
touchés, avec un rapport homme-femme qui est habituellement de 1,5/1 pour les opiacés autres que l’héroïne (ceux obtenus sur prescription) et de 3/1 pour l’héroïne.

Prévalence

Selon une étude nationale menée en 1996, 6,7 % des hommes et 4,5 % des femmes vivant aux États-Unis ont reconnu avoir déjà pris un analgésique d’une façon autre que celle prescrite. La prévalence au cours des 12 derniers mois était de 2 % et d’environ 1 % au cours du dernier mois. Les taux les plus élevés de prévalence sur la vie entière
de l’utilisation inappropriée des analgésiques se situaient chez les sujets âgés de 18 à 25 ans (9 %), avec chez ces sujets une prévalence de 5 % au cours des douze derniers mois et de 2 % au cours du dernier mois. La prévalence sur la vie entière de l’utilisation d’héroïne était d’environ 1 %, et de 0,2 % sur les 12 derniers mois. Selon une enquête menée en 1997 chez des étudiants, environ 2 % des étudiants de licence ont déjà pris de l’héroïne et 10 % reconnaissent avoir utilisé de façon inappropriée d’autres « analgésiques ». Ces taux de prévalence sur la vie entière de prise d’héroïne chez les étudiants de licence sont supérieurs à ceux de 1990 et 1994 (respectivement 1,3 et 1,2 %) et représentent les résultats les plus élevés depuis le taux supérieur à 2 % observé en 1975. Comme ces enquêtes portaient sur les modes d’utilisation et non sur les troubles, on ne sait pas combien de ces utilisateurs d’analgésiques ou d’héroïne avaient des symptômes correspondant aux critères de Dépendance ou d’Abus. Une étude dans la population générale, conduite aux États-Unis de 1980 à 1985, a montré qu’environ 0,7 % de la population adulte avait présenté un Abus ou une Dépendance aux opiacés à un moment quelconque de leur vie. Parmi les sujets ayant une Dépendance ou un Abus, 18 avaient signalé une utilisation au cours du dernier mois, et 42 % un problème avec les opiacés au cours de la dernière année.

Évolution

La Dépendance aux opiacés peut commencer à n’importe quel âge, mais, le plus souvent, les problèmes liés à l’utilisation des opiacés sont observés pour la première fois autour de la vingtième année. Une fois que la Dépendance se développe, elle est généralement continue sur une période de plusieurs années, même si de brèves périodes d’abstinence sont fréquentes. La rechute après abstinence est fréquente. Malgré les rechutes et alors qu’on a parfois rapporté des taux de mortalité à long terme atteignant 2 % par an, environ 20 à 30 % des sujets atteints de Dépendance aux opiacés deviennent abstinents à long terme. Une exception à cette évolution chronique typique de la Dépendance aux opiacés, a été observée chez les hommes engagés au Vietnam et qui y étaient devenus dépendants des opiacés. A leur retour aux États-Unis, moins de 10 % de ceux qui avaient été dépendants des opiacés ont rechuté, mais ils ont présenté une incidence accrue de Dépendance alcoolique ou de Dépendance aux amphétamines.
Peu de données sont disponibles sur l’évolution de l’Abus d’opiacés.

Aspects familiaux

Les membres des familles des sujets ayant une Dépendance aux opiacés sont susceptibles
de présenter un niveau plus élevé de psychopathologie, spécialement une
incidence augmentée de Troubles liés à une substance et de Personnalités antisociales.

TABAC, CIGARETTE, NICOTINE, FUMER : dangers du tabac

Problèmes liés à la nicotine

Composition de la fumée de cigarette

Article rédigé avec le DSM

La Dépendance et le Sevrage à la nicotine peuvent se développer lors de l’utilisation d’une forme quelconque de tabac (cigarettes, tabac à chiquer ou à priser, pipes, cigares) y compris de médications prescrites (gomme à mâcher à la nicotine et patch). La capacité relative de ces produits à produire une Dépendance ou à induire un Sevrage dépend de la rapidité d’action de la voie d’administration (fumée plus rapide que voie orale, elle-même plus rapide que voie transdermale) et de la quantité de nicotine du produit.

Le tabac et l’alcool, deux drogues légales, tuent 40 fois plus que la route…

Troubles liés à l’utilisation de nicotine

Dépendance à la nicotine

Certains des critères généraux de Dépendance ne paraissent pas s’appliquer à la nicotine alors que d’autres nécessitent des explications supplémentaires. La tolérance à la nicotine se manifeste par des effets plus intenses de la nicotine lors de la prise initiale pendant la journée et par l’absence de nausées, d’étourdissements et d’autres symptômes caractéristiques, malgré l’utilisation de quantités substantielles de nicotine.
L’arrêt de l’utilisation de la nicotine produit un syndrome de sevrage bien défini qui est décrit ci-dessous. De nombreux sujets qui utilisent la nicotine en prennent pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage quand ils s’éveillent ou après s’être trouvés
dans une situation où l’utilisation est limitée (p. ex., au travail ou dans un avion). Les sujets qui fument ou les autres sujets qui utilisent de la nicotine utilisent leur réserve de cigarettes ou d’autres produits contenant de la nicotine plus rapidement qu’ils ne
le voudraient. Bien que plus de 80 % des sujets qui fument expriment le désir de cesser de fumer, et bien que 35 % essayent d’arrêter chaque année, moins de 5 % y parviennent s’ils ne sont pas aidés dans leurs efforts. Le meilleur exemple du fait de passer beaucoup de temps à l’utilisation de la substance est de fumer cigarette sur cigarette.
Dans la mesure où les sources de nicotine sont disponibles facilement et légalement, il est rare de passer beaucoup de temps pour s’en procurer. Renoncer à d’importantes activités sociales, professionnelles ou de loisirs peut se produire si un sujet abandonne
une activité parce qu’elle a lieu dans une zone où il est interdit de fumer. La poursuite de l’utilisation malgré des problèmes médicaux associés constitue un problème de santé particulièrement important (p. ex., un sujet qui continue à fumer bien qu’il ait une affection
médicale générale induite par le tabac telle qu’une bronchite ou une bronchopneumopathie obstructive chronique).

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de nicotine bien
que la personne admette une dépression liée à la nicotine, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par la nicotine

      • Sevrage à la nicotine

La caractéristique essentielle du Sevrage à la nicotine est la présence d’un syndrome de sevrage caractéristique qui se développe après l’arrêt brutal, ou la réduction de l’utilisation de produits contenant de la nicotine après une période prolongée (au moins
plusieurs semaines) d’utilisation quotidienne (Critères A et B).

Le syndrome de sevrage inclut au moins quatre des signes suivants : humeur dysphorique ou dépressive ; insomnie ; irritabilité, frustration ou colère ; anxiété ; difficultés de concentration ; fébrilité ou impatiences ; diminution du rythme cardiaque ; et augmentation de l’appétit ou prise de poids.

Le syndrome de sevrage cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale,
et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).
Ces symptômes sont dus, pour une large part, à la privation de nicotine et, typiquement, sont plus intenses chez les sujets qui fument des cigarettes que chez des sujets qui utilisent d’autres produits contenant de la nicotine. Le début plus rapide des effets de la nicotine qu’on obtient en fumant la cigarette conduit à un mode d’habituation plus intense et plus difficile à abandonner du fait de la fréquence et de la rapidité du renforcement et de la plus grande dépendance physique à la nicotine. Chez les sujets qui fument des cigarettes, le rythme cardiaque diminue de 5 à 12 battements par minute dans les premiers jours qui suivent l’arrêt de la cigarette, et le poids augmente en moyenne de 2 à 3 kilos au cours de la première année après cet arrêt. De légers symptômes de sevrage peuvent se produire après le passage à des cigarettes à faible teneur
en goudrons et en nicotine, et après l’arrêt de l’utilisation du tabac non fumé (chique), du chewing-gum ou des patchs à la nicotine.

Critères diagnostiques du Sevrage à la nicotine

A. Utilisation quotidienne de nicotine pendant au moins plusieurs
semaines.
B. Arrêt brutal de l’utilisation, ou réduction de la quantité de nicotine
utilisée, suivie, dans les 24 heures, d’au moins quatre des signes
suivants :
(1) humeur dysphorique ou dépressive
(2) insomnie
(3) irritabilité, frustration, colère
(4) anxiété
(5) difficultés de concentration
(6) fébrilité
(7) diminution du rythme cardiaque
(8) augmentation de l’appétit Ou prise de poids
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Caractéristiques et troubles associés

Le manque est un élément important du Sevrage à la nicotine et peut expliquer la difficulté qu’ont les sujets à arrêter les produits contenant de la nicotine. D’autres symptômes associés au Sevrage
à la nicotine comprennent une envie de bonbons et une altération des performances sur les tâches qui requièrent de la vigilance. Plusieurs caractéristiques associées à la Dépendance à la nicotine semblent annoncer une plus grande difficulté à arrêter l’utilisation de nicotine : fumer rapidement après l’éveil, fumer quand on est malade, avoir de la difficulté à ne pas fumer, signaler que la première cigarette de la journée est la plus difficile à abandonner, et fumer plus le matin que l’après-midi. Le nombre de cigarettes fumées par jour, le contenu de la cigarette en nicotine, et le nombre de paquetsannées sont aussi liés à la probabilité qu’un sujet arrête de fumer. La Dépendance à la nicotine est plus fréquente chez les sujets qui présentent d’autres troubles mentaux comme une schizophrénie. Selon la population étudiée, de 55 à 90 % des sujets ayant un autre trouble mental fument, à comparer aux 30 % de la population générale. Les Troubles de l’humeur, les Troubles anxieux, et les autres Troubles liés à une substance seraient plus courants chez les sujets qui fument que chez les anciens fumeurs ou ceux qui n’ont jamais fumé.

Examens complémentaires.

Les symptômes de sevrage sont associés à un ralentissement de l’EEG, une diminution des taux de catécholamines et de cortisol, des modifications des mouvements oculaires rapides (MOR), des altérations aux tests neuropsychologiques, et une diminution du métabolisme. Le fait de fumer augmente la métabolisation de nombreuses médications prescrites pour traiter des troubles mentaux et celle d’autres substances. De ce fait, cesser de fumer peut augmenter les
taux sanguins de ces médications et ceux d’autres substances, parfois de manière cliniquement significative. Cet effet ne semble pas dû à la nicotine mais plutôt à d’autres produits contenus dans le tabac. La nicotine et son métabolite la cotinine peuvent être mesurés dans le sang, la salive et l’urine. Souvent, les personnes qui fument ont aussi des examens fonctionnels pulmonaires altérés et un volume globulaire moyen (VGM) augmenté.

Examen physique et affections médicales générales associées.

Le Sevrage à la nicotine peut être associé à une toux sèche ou productive, un ralentissement du rythme cardiaque, une augmentation de l’appétit ou un gain de poids, et un affaiblissement de la réponse orthostatique. Les signes les plus habituels d’une Dépendance à la nicotine sont l’odeur de tabac, la toux, les signes d’une broncho-pneumopathie obstructive chronique, et une augmentation des rides cutanées. Des taches de tabac sur les doigts peuvent se produire mais sont rares. L’utilisation du tabac peut accroître notablement
la morbidité et en particulier, les risques de cancers surtout pulmonaires et oro- pharyngés, de maladies cardio-vasculaires ou cérébro-vasculaires, de maladies pulmonaires et en particulier de broncho-pneumopathies obstructives chroniques, d’ulcères, de
complications chez la femme enceinte et le foetus. Bien que la plupart de ces problèmes semblent causés par les carcinogènes et l’oxyde de carbone contenus dans la fumée du tabac, plus que par la nicotine elle-même, la nicotine pourrait augmenter le risque
cardio-vasculaire. Ceux qui n’ont jamais fumé mais sont exposés de façon chronique à la fumée du tabac semblent avoir un risque accru de maladies, en particulier de cancer du poumon et de cardiopathies.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

La prévalence du tabagisme diminue dans la plupart des pays industrialisés, mais augmente dans les pays en voie de développement. Les sujets masculins d’origine afroaméricaine tendent à avoir des taux sanguins de nicotine plus élevés pour un nombre de cigarettes donné en comparaison avec les autres groupes ethniques, ce qui peut contribuer à occasionner de plus grandes difficultés pour l’arrêt du tabac. Les taux les plus élevés de prévalence d’utilisation de la nicotine sur la vie entière s’observent chez les sujets plus âgés, contrairement à ce qui se passe pour les autres drogues. Aux États-
Unis, la prévalence du tabagisme est légèrement plus forte chez les hommes que chez les femmes mais diminue plus rapidement chez les hommes que chez les femmes. Dans d’autres pays, le tabagisme est souvent nettement prévalent chez les hommes. Lorsqu’il est prisé ou chiqué, le tabac est beaucoup plus utilisé par les hommes que par les
femmes, dans une proportion d’au moins 8 pour 1.

Prévalence

On a observé une diminution assez importante du tabagisme et de la Dépendance à la nicotine dans la plupart des groupes au cours des années 1980, suivie d’une stabilisation du taux de diminution, estimé à seulement 2 % ou moins à la fin des années 1990. Des taux plus élevés de diminution ont été observés chez l’homme par rapport à la femme, et chez les sujets d’origine caucasienne que chez ceux d’origine afro-américaine ou hispanique.
Dans plusieurs groupes, on a même observé une augmentation de la
prévalence du tabagisme ou de la Dépendance à la nicotine au milieu des années 1990, particulièrement chez les femmes n’ayant pas suivi d’études supérieures.
Selon une étude nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues, environ 72 % des adultes vivant aux États-Unis ont déjà fumé des cigarettes, 32 % au cours des 12 derniers mois et 29 % au cours du dernier mois. Aux États-Unis, les taux de prévalence sur la vie entière les plus élevés se situent chez les sujets âgés de 35 ans et plus (78 %), alors qu’on les trouve dans la classe d’âge 18-25 ans pour les sujets ayant pris ce type de produit au cours des douze derniers mois (45 %) ou du dernier mois (38 %). L’étude de 1996 retrouve aussi des taux importants d’utilisation du tabac à priser ou à chiquer, 17 % de la population reconnaissant avoir déjà pris du tabac sous cette forme, et 5 % au cours du dernier mois. Les enquêtes sur la prise de drogues chez les étudiants indiquent que l’utilisation du tabac est en augmentation dans la population jeune. Selon une enquête menée en 1997, 65 % des élèves de terminale reconnaissent avoir déjà fumé des cigarettes — une augmentation de 62 % par rapport à 1994 (mais moins que le pic de prévalence sur la vie entière de 76 % observé en 1977).
Comme l’on estime que 80 à 90 % (les fumeurs réguliers ont une Dépendance à la nicotine, jusqu’à 25 % des sujets vivant aux États-Unis ont probablement une Dépendance à la nicotine. Il a été montré que le taux de Dépendance à la nicotine était plus élevé chez les sujets atteints de Schizophrénie ou de Dépendance à l’alcool que dans la population générale.

Évolution

La prise de nicotine débute habituellement au début de l’adolescence, 95 % des sujets qui continuent de fumer à l’âge de 20 ans devenant des fumeurs réguliers quotidiens.
Plus de 80 % des fumeurs indiquent avoir essayé d’arrêter de fumer, mais, au cours de la première tentative, moins de 25 % de ceux qui arrêtent restent abstinents pendant une période prolongée. Au long cours, environ 4,35 % des consommateurs réguliers de nicotine peuvent arrêter finalement de fumer. Pour la grande majorité (les fumeurs
atteints de Dépendance à la nicotine, l’arrêt du tabac entraîne habituellement des symptômes de sevrage qui commencent clans les quelques heures suivant l’arrêt, avec habituellement un pic d’intensité entre le premier et le quatrième jour, les symptômes
résiduels s’améliorant de façon importante au bout de trois à quatre semaines, mais la faim et la prise de poids peuvent persister pendant 6 mois ou plus. Cette évolution émaillée de rechutes et de tentatives répétées d’abstinence s’applique probablement aussi aux autres formes dans lesquelles est consommée la nicotine, v compris le tabac
à chiquer.

Aspects familiaux

Le risque de tabagisme est triplé si un parent biologique du premier degré fume. Les études de jumeaux et d’adoption indiquent que des facteurs génétiques contribuent à l’installation et au maintien du tabagisme, le degré d’héritabilité étant équivalent à celui observé pour la Dépendance alcoolique,

SNIFFER DE LA COLLE, DE L’ESSENCE DANS UN SAC… : dangers des solvants volatils

Problèmes liés aux solvants volatils

Sniffer de la colle est très dangereux

Article rédigé avec le DSM

Les solvants volatils provoquent des troubles induits par l’inhalation d’hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques trouvés dans des substances telles que l’essence, la colle, les diluants de peinture ou les peintures en bombe.

Les hydrocarbures halogénés (trouvés dans les détachants, les liquides de correction typographique et les gaz des bombes aérosols) et les autres composés volatils contenant des esters, des cétones et des glycols, sont moins généralement utilisés. Les composants actifs comprennent le toluène, le benzène, l’acétone, le trétrachloréthvlène, le méthanol et d’autres substances.
Ces substances volatiles sont disponibles dans des produits très variés du commerce et peuvent être utilisées de manière interchangeable selon la disponibilité et les préférences personnelles.

Bien qu’il puisse y avoir de légères différences entre les effets psychoactifs et physiques des différents produits, on ne connaît pas suffisamment leurs effets différentiels pour les distinguer. Tous peuvent
produire une Dépendance, un Abus et une Intoxication.
Plusieurs méthodes sont utilisées pour inhaler les vapeurs qui produisent l’intoxication.

Le plus communément, un chiffon imprégné de la substance est appliqué sur la bouche et le nez, et les vapeurs sont inspirées — processus appelé « huffing ». La substance peut aussi être placée dans un sac en plastique ou en papier, et les gaz présents dans le sac sont alors inhalés — procédure appelée « bagging ». Les substances peuvent aussi être inhalées directement à partir des boîtes ou, pour les aérosols, vaporisés dans la bouche ou le nez. On a signalé que des sujets chauffent ces composés pour accélérer la vaporisation. Les produits volatils inhalés atteignent très rapidement les poumons, le courant sanguin et les sites cibles.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation de solvants volatils

Dépendance aux solvants volatils

Certains des critères généraux de Dépendance ne s’appliquent pas aux solvants volatils, alors que d’autres nécessitent des explications supplémentaires. Une tolérance aux effets des solvants volatils a été rapportée chez des sujets présentant une utilisation massive, bien que sa prévalence et sa signification clinique soient inconnues. Un possible syndrome de sevrage modéré a été rapporté mais il n’a pas été bien documenté et ne paraît pas cliniquement significatif. De ce fait, la Dépendance à des solvants volatils n’inclut ni un syndrome de sevrage caractéristique ni la mise en évidence de l’utilisation de solvants volatils pour soulager ou éviter celui-ci. Cependant les solvants volatils peuvent être pris sur de plus longues périodes ou en quantité plus grandes que prévues initialement, et les sujets qui en utilisent peuvent trouver difficile de diminuer ou de contrôler l’utilisation des solvants volatils. Comme les solvants volatils sont peu coûteux, licites et facilement disponibles, il est rare que les sujets passent beaucoup de temps à tenter de s’en procurer. Cependant, des durées importantes peuvent être consacrées à l’utilisation et à la récupération des effets des solvants volatils. Une utilisation répétée de solvants volatils peut conduire le sujet à réduire ou abandonner des activités importantes, sociales, professionnelles ou de loisirs, et l’utilisation de ces substances peut continuer bien que le sujet connaisse les problèmes physiques (p. ex., maladie hépatique ou lésion du système nerveux central ou périphérique) ou psychologiques (p. ex., dépression sévère) causés par leur utilisation.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de solvants volatils bien
que la personne admette une dépression liée aux solvants volatils, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus de solvants volatils

Les sujets qui utilisent des solvants volatils peuvent les utiliser dans des circonstances dangereuses (p. ex., conduite d’une automobile ou utilisation d’une machine alors que le jugement et la coordination sont altérés lors d’une Intoxication par des solvants volatils). Les utilisateurs peuvent aussi devenir agités, ou même violents, au cours d’une intoxication, avec les problèmes légaux et interpersonnels qui en résultent. Une prise répétée de solvants volatils peut être associée à un conflit familial et à des problèmes scolaires (absentéisme, mauvaises notes, départ de l’école) ou des difficultés professionnelles.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par la solvants volatils

    • Intoxication aux solvants volatils

La caractéristique essentielle de l’Intoxication par des solvants volatils est la présence de changements comportementaux ou psychologiques inadaptés, cliniquement significatifs (p. ex., confusion, bagarre, agressivité, apathie, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel) qui se développent pendant ou peu après une utilisation intentionnelle ou une exposition de courte durée à de fortes doses de solvants volatils (Critères A et B).

Les changements inadaptés sont accompagnés de signes comprenant étourdissements ou troubles visuels (vision trouble ou diplopie), nystagmus, incoordination motrice, discours bredouillant, démarche ébrieuse, tremblements, et euphorie. L’inhalation de solvants volatils à plus fortes doses peut conduire au développement d’une léthargie et d’un ralentissement psychomoteur, d’une faiblesse musculaire généralisée, d’une diminution des réflexes, d’une stupeur ou d’un coma (Critère C).

La perturbation n’est pas due à une affection médicale générale, et n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (Critère D).

Critères diagnostiques de l’intoxication aux solvants volatils

A. Utilisation intentionnelle récente ou exposition de courte durée à des
solvants volatils à forte close (en excluant les gaz anesthésiques et les
vasodilatateurs à courte durée d’action).
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (p. ex., bagarre, agressivité, apathie, altération
du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel)
qui se sont développés pendant ou peu après l’utilisation ou l’exposition
à des solvants volatils.
C. Au moins cieux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après l’utilisation ou l’exposition à des solvants volatils :
(1) étourdissements
(2) nystagmus
(3) incoordination motrice
(4) discours bredouillant
(5) démarche ébrieuse
(6) léthargie
(7) diminution des réflexes
(8) ralentissement moteur
(9) tremblements
(10) faiblesse musculaire généralisée
(11) vision trouble ou diplopie
(12) stupeur ou coma
(13) euphorie
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Delirium du sevrage aux solvants volatils

  • Démence persistante induite par la solvants volatils

  • Trouble amnésique persistant induit par la solvants volatils

  • Trouble psychotique induit par la solvants volatils

  • Trouble de l’humeur induit par la solvants volatils

  • Trouble anxieux induit par la solvants volatils

  • Dysfonction sexuelle induite par la solvants volatils

  • Trouble du sommeil induit par la solvants volatils

Caractéristiques et troubles associés

Les sujets qui présentent une Intoxication par des solvants volatils peuvent présenter des hallucinations visuelles, auditives ou tactiles ou d’autres perturbations perceptives (macropsie, micropsie, erreurs de perceptions de type illusionnel, altérations de la perception du temps). Des idées délirantes (telles que croire qu’on peut voler) peuvent se développer pendant les périodes d’Intoxication par des solvants volatils, spécialement celles caractérisées par une confusion marquée ; dans certains cas, les idées délirantes peuvent être mises en
acte et entrainer des blessures. Une anxiété peut aussi être présente. Des prises répétées mais épisodiques de solvants volatils peuvent d’abord être associées à des problèmes scolaires (p. ex., absentéisme, mauvaises notes, abandon de la scolarité) ou à un conflit familial. L’utilisation par de grands adolescents ou par de jeunes adultes est souvent associée à des problèmes sociaux et professionnels (p. ex., délinquance, chômage).
Le plus souvent, les solvants volatils sont utilisés par des adolescents en groupe.
L’utilisation solitaire semble plus caractéristique d’une utilisation massive et prolongée.
L’utilisation de solvants volatils comme substance prédominante semble rare chez ceux qui consultent pour une Dépendance à une substance, mais un solvant volatil peut être une drogue d’appoint utilisée par des sujets avant une Dépendance à d’autres substances.
Chez certains sujets, le solvant volatil peut devenir la substance préférée, spécialement en cas de Personnalité antisociale.

Examens complémentaires.

Une recherche directe de solvants volatils est rarement réalisée en clinique et ne fait habituellement pas partie du dépistage de routine des substances donnant lieu à abus. Cependant, un métabolite du toluène, l’acide hippurique, est excrété dans les urines, et un rapport entre ce métabolite et la créatinine supérieure à 1 peut suggérer une prise de toluène. Les examens complémentaires peuvent témoigner de lésions musculaires, rénales, hépatiques, et d’autres organes.

Examen physique et affections médicales générales associées.

Une odeur de peinture ou de solvant peut être présente dans l’haleine ou sur les vêtements des sujets qui utilisent des solvants volatils ; il peut aussi y avoir un reste de substance sur les habits ou la peau.

On peut observer un « rash des sniffeurs de colle » autour du nez ou de la bouche, et noter une irritation des conjonctives. Il peut y avoir des traces de traumatisme du fait d’un comportement désinhibé, ou des séquelles de brûlures parce que
ces composés sont inflammables.

Sur le plan respiratoire, les signes non spécifiques comprennent des stigmates d’irritation des voies respiratoires inférieures et supérieures, y compris augmentation de la résistance pulmonaire, hypertension pulmonaire, insuffisance respiratoire aiguë, toux, sécrétions sinusales, dyspnée, râles et ronchus, rarement une cyanose due à une pneumonie ou une asphyxie.

Il peut aussi y avoir des maux de tête, une faiblesse généralisée, une douleur abdominale, des nausées et des
vomissements. Les solvants volatils peuvent causer des lésions du système nerveux tant central que périphérique qui peuvent être définitives. L’examen d’un sujet qui inhale de manière chronique des solvants volatils peut révéler de nombreux déficits neurologiques, y compris une faiblesse généralisée et des neuropathies périphériques. Une atrophie cérébrale, une dégénérescence cérébelleuse, et des lésions de la substance blanche conduisant à des anomalies au niveau des paires crâniennes ou du système pyramidal, ont été signalées chez des sujets présentant une utilisation massive. Une utilisation répétitive peut conduire au développement d’une hépatite (qui peut évoluer
vers une cirrhose) ou d’une acidocétose métabolique en rapport avec une acidose par atteinte du tubule rénal distal. Une insuffisance rénale chronique, un syndrome hépatorénal, une acidose par atteinte du tubule rénal proximal ont aussi été signalés de même qu’une aplasie médullaire, spécialement avec le benzène et le trichloréthylène, ce dernier pouvant augmenter le risque de leucémie aiguë myéloïde. Certains solvants volatils (p. ex., le chlorure de méthylène) peuvent être métabolisés en oxyde de carbone.
La mort peut survenir du fait d’une dépression respiratoire ou cardio-vasculaire ; en particulier, « la mort soudaine du sniffeur » peut résulter d’une arythmie aiguë, d’une hypoxie, ou d’anomalies électrolytiques.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Alors que pour la plupart, les études rapportent peu de différences lorsqu’on considère uniquement les groupes ethniques, une étude menée chez des enfants dans des zones rurales de l’Alaska a permis de noter qu’environ 50 % des enfants natifs de l’Alaska vivant dans des villages isolés avaient déjà utilisé des solvants pour se « défoncer ». Du fait de leur faible coût et de leur disponibilité, les solvants volatils sont souvent la première drogue essayée par les jeunes, et l’incidence est peut-être plus élevée chez ceux qui vivent dans des zones économiquement défavorisées. L’utilisation de solvants volatils peut commencer vers l’âge de 9-12 ans, semble passer par un pic au cours de l’adolescence, et est moins fréquente après 35 ans. 70 à 80 % des consultations d’urgences hospitalières liées à des solvants volatils concernent des hommes.

Prévalence

Il est difficile d’établir la prévalence réelle de l’utilisation des solvants volatils car il est assez aisé de se procurer légalement ces drogues, et leur importance risque d’être sousestimée dans les études. De plus, la faveur des différents solvants varie au fil du temps : au cours des dix dernières années, on a observé par exemple une diminution de la proportion des utilisateurs préférant les colles et les aérosols et une augmentation de ceux
inhalant des liquides plus légers.
Selon une étude nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues, environ 6 % des sujets vivant aux États-Unis ont reconnu avoir déjà pris un solvant volatil, 1 % au cours des 12 derniers mois et 0,4 % au cours du dernier mois. Les taux de prévalence sur la vie entière les plus élevés se situent entre l’âge de 18 et 25 ans (11 %), alors qu’ils il se situent dans la classe d’âge 12-17 ans chez les sujets ayant pris ce type de produit
au cours des douze derniers mois (4 %) ou du dernier mois (2 %). Des taux plus élevés sont observés dans différents sous-groupes, notamment 30 % des prisonniers environ rapportent avoir déjà utilisé ces substances. Les taux d’utilisation sont également plus élevés dans les populations vivant dans des conditions de pauvreté, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes. Il faut noter que ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets étudiés ayant utilisé des solvants volatils avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus. La prévalence de la Dépendance aux solvants volatils ou de l’Abus de solvants volatils dans la population générale n’est pas connue.

Évolution

Il peut être difficile de mettre en correspondance les doses de substances inhalées et leurs effets parce que les méthodes d’administration différentes et les concentrations variables de solvants volatils en inhalation dans les produits utilisés conduisent à des concentrations très variables dans l’organisme. L’évolution dans le temps de l’intoxication par des solvants volatils est liée aux caractéristiques pharmacologiques de la substance spécifique utilisée, mais, typiquement, elle est brève, de quelques minutes à une heure.

Le début est rapide, avec un pic quelques minutes après l’inhalation. Les jeunes enfants avant un diagnostic de Dépendance aux solvants volatils peuvent utiliser les substances en inhalation plusieurs fois par semaine, souvent les week-ends et après l’ école. Une dépendance sévère chez les adultes peut impliquer différentes périodes d’intoxication au cours de chaque journée, et des périodes intermittentes d’utilisation plus massive qui peuvent durer plusieurs jours. Cette modalité d’utilisation peut persister pendant des années et relever de façon répétée d’un traitement. Les sujets qui utilisent des solvants volatils peuvent avoir un degré ou un niveau préférentiel d’intoxication, et la méthode d’administration (typiquement sniffer à partir d’un récipient ou respirer à travers un chiffon imbibé de la substance) peut permettre au sujet de maintenir ce niveau pendant des heures.

On a aussi signalé des cas où la Dépendance s’est développée chez des travailleurs de l’industrie ayant une exposition professionnelle prolongée à des solvants volatils. Un ouvrier peut commencer à utiliser le produit pour
ses effets psychoactifs, et, ultérieurement, développer une Dépendance. Une utilisation conduisant à une Dépendance peut aussi survenir chez des personnes qui n’ont pas accès à d’autres substances (prisonniers, personnel militaire isolé, et adolescents ou adultes jeunes dans (les zones rurales isolées).

LSD, ECSTASY, ACIDE, CHAMPIGNONS (PSILO) : dangers des hallucinogènes

LSD, ecstasy, acide, champignons hallucinogènes (psilo) : dangers des hallucinogènes

Champignons hallucinogenes « qui font rire » et pleurer…

Article rédigé avec le DSM

Ce groupe de substances variées inclut l’ergot et les produits voisins, (acide diéthylamide lysergique [LSD], graines de « belles de jour »), les phénylalkylamines (mescaline, STP3 ” 12,5-dimethoxy-4-méthylamphétarninel, et la MDMA [3,4- méthylènedioxymétamphétaminej aussi appelé « Ecstasy »), les alcaldides indoliques (psilocybine,
DMT [diméthyltryptamine]) et divers autres produits.
Sont exclus de ce groupe, la phencyclidine (PCP), ou le cannabis et son produit actif, le delta- -tétrahydrocannabinol (THC). Bien que ces substances puissent avoir des effets hallucinogènes, elles sont abordées séparément à cause de différences significatives quant à leurs autres effets psychologiques et comportementaux.

Les hallucinogènes sont, en général, pris oralement, bien que le DMT soit fumé et que l’utilisation en injection soit possible.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation d’hallucinogènes

Dépendance aux hallucinogènes

Un des critères généraux de Dépendance (c.-à-d. le sevrage) ne s’applique pas aux hallucinogènes et d’autres demandent une explication complémentaire. On a signalé qu’une tolérance aux effets euphorisants et psychédéliques des hallucinogènes se développait rapidement mais pas la tolérance aux effets neurovégétatifs tels que dilatation
pupillaire, hyperréflexie, augmentation de la pression artérielle, augmentation de la température corporelle, piloérection, et tachycardie. Une tolérance croisée existe entre le LSD et les autres hallucinogènes (p. ex., la psilocybine et la mescaline) mais elle ne s’étend pas à la plupart des autres catégories de drogues telles que le PCP et le cannabis. L’utilisation des hallucinogènes, même chez des sujets dont les manifestations correspondent intégralement aux critères de Dépendance, se limite souvent à quelques prises par semaines. Bien que l’on ait montré l’apparition d’un phénomène de sevrage uniquement chez l’animal, il a clairement été rapporté des sensations de << manque » après l’arrêt des hallucinogènes. Du fait de la longue demi-vie et de la durée d’action prolongée de la plupart des hallucinogènes, les sujets ayant une Dépendance aux hallucinogènes passent souvent des heures ou des jours à les utiliser et à récupérer de leurs effets. Inversement, certains hallucinogènes « conçus à cet effet » (p. ex., le DMT) ont une durée d’action très courte. L’utilisation d’hallucinogènes peut se poursuivre bien que leurs effets indésirables soient connus (p. ex., altération de la mémoire au cours de l’intoxication, « mauvais voyages » qui sont en général des réactions de panique, ou flash- backs).

Certains sujets qui utilisent le MDMA (une drogue conçue pour ses effets hallucinogènes) décrivent une « gueule de bois » le jour qui suit l’utilisation, caractérisée par une insomnie, une fatigue, une somnolence, une douleur maxillaire liée à la crispation des muscles, des pertes d’équilibre, et des maux de tête.

Dans la mesure où des impuretés ou des ersatz sont souvent vendus comme « acide » ou autres hallucinogènes, ertains des effets indésirables signalés peuvent être dus à des substances comme la strychnine, la phencyclidine, ou l’amphétamine.

Certains sujets peuvent présenter des comportements dangereux (p. ex., sauter par la fenêtre en croyant pouvoir voler) du fait d’un manque de prise de conscience ou d’un défaut de jugement au cours de l’intoxication. Ces effets indésirables apparaissent plus fréquents parmi les individus qui ont un trouble mental préexistant.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise d’hallucinogènes bien
que la personne admette une dépression liée à les hallucinogènes, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus d’hallucinogènes

Les personnes qui abusent d’hallucinogènes les utilisent nettement moins souvent que celles ayant une Dépendance. Cependant, ils peuvent ne pas remplir leurs obligations majeures à l’école, au travail ou à la maison, de manière répétitive, du fait des perturbations comportementales causées par l’Intoxication aux hallucinogènes. Le sujet peut
utiliser des hallucinogènes dans des situations où cela est physiquement dangereux (p. ex., lors de la conduite d’une moto ou d’une voiture), et des problèmes judiciaires peuvent survenir du fait des comportements résultant de l’intoxication, ou de la possession d’hallucinogènes. Il peut y avoir des problèmes sociaux ou relationnels
récurrents au cours de l’intoxication, un isolement social, ou des disputes avec des proches.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par les hallucinogènes

    • Intoxication aux hallucinogènes

La caractéristique essentielle de l’Intoxication aux hallucinogènes est la présence de changements, comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs (par exemple : anxiété ou dépression marquées, idées de référence, peur de devenir fou, mode de pensée persécutoire, altération du jugement ou altération du fonctionnement
social ou professionnel) se développant pendant ou peu après (de quelques minutes à quelques heures) l’utilisation d’un hallucinogène (Critères A et B).

Des altérations des perceptions se développent pendant ou peu après l’ingestion (l’un hallucinogène et se produisent dans un état de pleine conscience et de plein éveil (Critère C).

Ces changements incluent une intensification subjective des perceptions, une dépersonnalisation, une déréalisation, des illusions, des hallucinations, et des synesthésies).

De plus, le diagnostic requiert qu’au moins deux des signes physiologiques suivants, soient aussi présents : dilatation pupillaire, tachycardie, transpiration, palpitations, vision trouble, tremblements, et incoordination motrice (Critère D).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère E).

L’Intoxication aux hallucinogènes commence en général par quelques effets stimulants comme une fébrilité et une activation neurovégétative. Des nausées peuvent survenir. Une séquence de sensations se produit ensuite, des doses plus élevées produisant des symptômes plus intenses. Des sentiments d’euphorie peuvent alterner rapidement avec de la dépression et de l’anxiété. Les illusions visuelles initiales ou les expériences sensorielles intensifiées peuvent faire place à des hallucinations.

Souvent, à faibles doses, les changements perceptifs ne comportent pas d’hallucinations. Les synesthésies (une fusion des sensations) peuvent conduire, par exemple, à ce que des sons soient « vus ». Les hallucinations sont en général visuelles, souvent faites de formes ou de figures géométriques, parfois de personnes et d’objets. Plus rarement, il s’agit d’hallucinations auditives ou tactiles.

Dans la plupart des cas, l’appréciation de la réalité est conservée (c.-à-d. que le sujet sait que les effets sont induits par la substance).

Critères diagnostiques de l’intoxication aux hallucinogènes

A. Utilisation récente d’un hallucinogène.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (par exemple : anxiété ou dépression marquées,
idées de référence, peur de devenir fou, mode de pensée persécutoire,
altération du jugement, altération du fonctionnement social ou
professionnel) qui se sont développés pendant ou peu après l’utilisation
d’un hallucinogène.
C. Altérations des perceptions survenant en pleine conscience, clans un
état de plein éveil (par exemple, intensification subjective des perceptions,
dépersonnalisation, déréalisation, illusions, hallucinations,
synesthésies) qui se sont développés pendant ou peu après l’utilisation
d’un hallucinogène.
D. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après l’utilisation d’un hallucinogène :
dilatation pupillaire
(2) tachycardie
(3) transpiration
(4) palpitations
(5) vision trouble
(6) tremblements
(7) incoordination motrice
E. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes (Flash-backs)

    La caractéristique essentielle du Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes (Flash-backs) est la répétition transitoire de perturbations perceptives qui rappellent celles éprouvées antérieurement au cours d’au moins une Intoxication aux hallucinogènes.

    La personne ne doit pas avoir eu d’Intoxication récente aux hallucinogènes, et ne doit pas présenter actuellement des symptômes de toxicité d’une drogue (Critère A).

    Cette nouvelle expérience de symptômes perceptifs cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou clans d’autres domaines importants (Critère B).

    Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale (p. ex., lésions anatomiques et infections cérébrales ou épilepsies visuelles), et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p. ex., delirium, clémence ou Schizophrénie), ou par des hallucinations hypnopompiques (Critère C).

    Les perturbations perceptives peuvent inclure des formes géométriques, des images à la périphérie du champ visuel, des flashs de couleur, une intensification des couleurs, des traînées d’images (images qui demeurent suspendues sur la trajectoire d’un objet en mouvement comme on en voit en photographie stroboscopique), une perception d’objets entiers, une persistance des images (une « ombre » de l’objet, de même couleur ou en couleur complémentaire, persistant après la disparition de l’objet), des halos autour des objets, une macropsie, et une micropsie.

    Les perceptions anormales qui sont associées au Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes se produisent épisodiquement et peuvent être auto-induites (p. ex., en pensant à elles) ou être déclenchées par l’entrée dans un environnement sombre, par des drogues variées, par l’anxiété ou la fatigue, ou par d’autres éléments stressants.

    Les épisodes peuvent céder après plusieurs mois, mais de nombreuses personnes rapportent des épisodes persistant pendant 5 ans ou plus.

    L’appréciation de la réalité demeure intacte (c.-à-d. que la personne reconnaît que la perception est un effet de la drogue et ne représente pas la réalité extérieure). Cependant, si la personne a une interprétation délirante pour expliquer la perturbation des perceptions, le diagnostic approprié sera celui de Trouble psychotique non spécifié.

    Critères diagnostiques du Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes (flash-backs)

    A. Après avoir cessé l’utilisation d’un hallucinogène, au moins un des
    symptômes perceptifs qui ont été ressentis au moment de l’intoxication
    par l’hallucinogène (p. ex., hallucinations géométriques, fausses
    perceptions de mouvement à la périphérie du champ visuel, flashs
    de couleur, traînées d’images lors de la vision d’objets en mouvement,
    persistance des images après disparition des objets, halos
    autour des objets, macropsie et micropsie) est à nouveau éprouvé.
    B. Les symptômes du Critère A causent une souffrance cliniquement
    significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
    ou dans d’autres domaines importants.
    C. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale
    (par exemple, lésions anatomiques et infections cérébrales, épilepsies
    visuelles), et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental
    (par exemple, delirium, démence, Schizophrénie), ou par des hallucinations
    hypnopompiques.

    • Delirium par intoxication cocaine

    • Delirium du sevrage aux hallucinogènes

  • Démence persistante induite par les hallucinogènes

  • Trouble amnésique persistant induit par les hallucinogènes

  • Trouble psychotique induit par les hallucinogènes

  • Trouble de l’humeur induit par les hallucinogènes

  • Trouble anxieux induit par les hallucinogènes

  • Dysfonction sexuelle induite par les hallucinogènes

  • Trouble du sommeil induit par les hallucinogènes

Caractéristiques et troubles associés

En cas d’intoxication par un hallucinogène, les sujets peuvent être volubiles et bavards et présenter des variations rapides de leur état « thymique ». Terreur et anxiété peuvent devenir intenses avec peur de perdre la raison ou de mourir. Beaucoup de substances hallucinogènes ont des effets stimulants (p. ex., tachycardie, hypertension légère, hyperthermie, et dilatation pupillaire) et peuvent causer certaines manifestations caractéristiques de l’Intoxication aux amphétamines. Les perturbations perceptives et les altérations du jugement associées à l’Intoxication aux hallucinogènes peuvent conduire à des blessures ou des décès par accident automobile, bagarres ou tentatives de « voler » à partir d’endroits élevés.

Des facteurs liés à l’environnement, à la personnalité et aux attentes du sujet utilisant les hallucinogènes peuvent influencer la nature et la sévérité de l’Intoxication aux hallucinogènes. L’intoxication peut aussi s’associer à des changements physiques comportant une augmentation de la glycémie, du cortisol, de l’ACTH
et de la prolactine.

Le Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes peut provoquer une anxiété et une inquiétude considérable et peut être plus fréquent chez des personnes suggestibles. Une Dépendance et un Abus d’hallucinogènes peuvent se produire en même temps que des troubles psychotiques chroniques. On discute encore pour savoir si l’utilisation chronique d’hallucinogènes produit un Trouble psychotique de novo, ne déclenche des symptômes psychotiques que chez des personnes vulnérables ou constitue simplement le signe précoce et durable d’un processus psychotique évolutif. L’Abus et la Dépendance aux hallucinogènes se produisent aussi fréquemment chez des personnes présentant un Trouble des conduites préexistant, au cours de l’adolescence, ou une Personnalité antisociale, à l’âge adulte.

L’intoxication par le LSD peut être confirmée par la toxicologie urinaire.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Les hallucinogènes peuvent être consommés dans le cadre de pratiques religieuses reconnues comme le peyotl dans la Native American church.. Aux États-Unis, il existe des différences d’utilisation selon les régions. L’Intoxication par les hallucinogènesdébute au cours de l’adolescence, et les utilisateurs les plus jeunes peuvent ressentir des émotions plus perturbantes. L’utilisation d’hallucinogènes et l’Intoxication aux hallucinogènes semblent trois fois plus fréquentes chez l’homme que chez la femme.

Prévalence

Les hallucinogènes ont été en vogue aux États-Unis dans les années 1960. Au fil du temps, plusieurs de ces produits ont connu la faveur des utilisateurs, mais dans les années 1990, les deux drogues de cette classe les plus fréquemment utilisées ont été le LSD et le MDMA. On estime que le pic de prévalence de prise d’hallucinogènes aux
États-Unis s’est situé entre 1966 et 1970 environ, avec, par la suite, un déclin, mais il semble exister une faible augmentation de leur usage à partir de 1990 environ.
Selon une étude nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues, 10% des sujets âgés de 12 ans et plus ont reconnu avoir déjà pris un hallucinogène. La proportion la plus élevée des sujets ayant déjà utilisé l’un ou l’autre de ces produits était située dans la classe d’âge 18-25 ans (16 %) ; 7 % de cette classe d’âge en avaient utilisé au cours des 12 derniers mois et 2 % au cours du dernier mois. Lors d’une enquête menée en 1997 chez des étudiants de licence, il a été rapporté que 15 % d’entre eux avaient déjà utilisé des hallucinogènes, et 10 % au cours des douze derniers mois. Il faut noter que ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’ on ne sait pas combien des sujets étudiés ayant utilisé des hallucinogènes avaient les
symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Une enquête menée sur la population générale aux États-Unis en 1992 a rapporté une prévalence sur la vie entière d’environ 0,6 % pour l’Abus d’hallucinogènes et la Dépendance aux hallucinogènes, avec une prévalence au cours des 12 derniers mois d’environ 0,1 %.

Évolution

L’Intoxication aux hallucinogènes peut être un événement bref et isolé ou peut se produire de manière répétitive. L’intoxication peut être prolongée si les doses sont répétées fréquemment au cours d’un épisode. Une prise fréquente, cependant, tend à réduire les effets de l’intoxication du fait du développement d’une tolérance. Selon le produit et sa voie d’administration, le pic des effets survient en quelques minutes à quelques heures, et l’intoxication cesse quelques heures à quelques jours après la fin des prises. La forte prévalence de ceux qui ont utilisé au moins une fois des hallucinogènes dans le groupe des 26-34 ans et la prévalence plus faible de l’utilisation récente dans ce groupe suggère que de nombreux sujets pourraient cesser d’utiliser les hallucinogènes
en vieillissant. Certains sujets qui utilisent des hallucinogènes font état de « flash-backs » qui ne sont associés ni à une déficience ni à une souffrance. A l’inverse, les flash-packs peuvent causer une déficience ou une ouffrance chez certains sujets

COCAINE : dangers et problèmes liés à la coke et au crack

Problèmes liés à la cocaïne

Cocaïne

Article rédigé avec le DSM

La cocaïne, une substance naturelle produite par la plante de coca, se  consomme sous différentes formes (p. ex., feuilles de coca, pâte de coca, chlorhydrate de cocaïne, et des alcaloïdes de la cocaïne sous forme de hase pure ou de crack p. ex.) qui diffèrent en puissance du fait de niveaux différents de pureté et de rapidité d’action. Cependant, la cocaïne est le principe actif de toutes ces formes. Mâcher des feuilles de coca est
une pratique habituellement limitée aux populations autochtones d’Amérique Centrale et du Sud où l’on cultive le coca. L’utilisation de la pâte de cocaïne, un extrait non raffiné de la plante de coca, se fait à peu près exclusivement dans les pays qui produisent de la cocaïne, en Amérique Centrale et du Sud, où on la baptise « hasulca ». Les solvants utilisés pour préparer la pâte de coca contaminent souvent celle-ci et peuvent avoir des
effets toxiques sur le système nerveux central et sur d’autres systèmes et organes quand la pâte est fumée. Le chlorhydrate de cocaïne en poudre est en général aspiré par le nez (« sniff ») ou dissout dans de l’eau et injecté par voie intraveineuse. Il est quelquefois mélangé à de l’héroïne…
< Une forme de cocaïne utilisée couramment aux États-Unis est le « crack », alcaloïde de cocaïne extrait du chlorhydrate en poudre mélangé à du bicarbonate de soude et séché en petits « cailloux ». Le crack diffère essentiellement des autres formes de cocaïne parce qu’il est facilement vaporisé et inhalé et a donc des effets qui débutent très rapidement. Le syndrome clinique et les effets indésirables qui sont associés à l’utilisation
du crack sont identiques à ceux produits par des doses comparables des autres préparations de cocaïne. Avant l’arrivée du crack, la cocaïne était clivée du chlorhydrate en chauffant celui-ci avec de l’éther, de l’ammoniaque ou un autre solvant volatil. La cocaïne « libre » qui en résultait était alors fumée. Ce procédé était dangereux car les solvants pouvaient s’enflammer et blesser l’utilisateur.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation de cocaïne

Dépendance à la cocaine

La cocaïne possède des effets euphorisants extrêmement puissants et les sujets qui y sont exposés peuvent développer une Dépendance en utilisant la cocaïne pendant de très courtes périodes. Le fait que le sujet éprouve de plus en plus de difficultés à résister à utiliser la cocaïne chaque fois qu’elle est disponible est un signe précoce de Dépendance. Du fait de la courte demi-vie, il faut des prises fréquentes pour se maintenir
« au top ». Les personnes ayant une Dépendance à la cocaïne peuvent dépenser, pour cette drogue, en très peu de temps, des sommes d’argent très importantes. De ce fait, la personne utilisant la substance peut être impliquée dans des vols, la prostitution ou le commerce de la drogue, ou demander des avances sur salaire pour obtenir
des fonds afin d’acheter la drogue. Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne jugent souvent nécessaire d’arrêter l’utilisation pendant plusieurs jours pour se reposer ou trouver de l’argent. Des responsabilités importantes, que ce soit au travail ou dans les soins donnés aux enfants, peuvent être grossièrement négligées pour se procurer ou utiliser la cocaïne. Les complications mentales ou physiques de l’utilisation chronique, comme un mode de pensée persécutoire , un comportement agressif, une anxiété, une dépression et une perte de poids sont habituelles. Quelle que soit la voie d’administration, une tolérance apparaît après des utilisations répétées. Les symptômes de sevrage, en particulier une hypersomnie, une augmentation de l’appétit et une humeur dysphorique,
peuvent être observés et sont susceptibles d’augmenter la sensation de manque et le risque de rechute. L’immense majorité des sujets atteints de Dépendance à la cocaïne ont eu des signes de dépendance physique à la cocaïne (tolérance ou sevrage)au cours de l’évolution de leur utilisation de cette substance.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus de cocaïne

L’intensité et la fréquence d’administration de cocaïne sont moindres dans l’Abus de cocaïne que dans la Dépendance. Les épisodes d’utilisation à problèmes, de négligence des responsabilités, et de conflit interpersonnel, se produisent souvent autour des jours de paie ou lors d’occasions spéciales. Des périodes brèves (quelques heures à quelques jours) avec utilisation de fortes doses sont suivies de périodes beaucoup plus longues
(quelques semaines à quelques mois) d’utilisation occasionnelle, sans problème, ou d’abstinence. Des problèmes judiciaires peuvent résulter de la détention ou de l’utilisation de la drogue. Quand les problèmes associés à l’utilisation sont accompagnés d’indices de tolérance, de sevrage, ou de comportement compulsif en rapport avec
l’obtention ou la consommation de cocaïne, un diagnostic de Dépendance à la cocaïne plutôt que d’Abus de cocaïne doit être envisagé. Cependant, puisque certains symptômes de tolérance, de sevrage ou d’utilisation compulsive peuvent survenir chez des sujets atteints d’Abus mais non de Dépendance, il est important de déterminer si les
critères complets de Dépendance sont remplis.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par la cocaïne

    • Intoxication à la cocaine

La caractéristique essentielle de l’Intoxication à la cocaïne est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs, qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de cocaïne (Critères A et B).

L’Intoxication à la cocaïne débute par la sensation d’être « au top » et inclut au moins l’une des
manifestations suivantes : euphorie avec augmentation de l’énergie, désir d’être en groupe, hyperactivité, fébrilité, hypervigilance, sensitivité interpersonnelle, besoin de parler, anxiété, tension, mise en alerte, idées de grandeur, comportement stéréotypé et répétitif, colère, et altération du jugement, et dans le cas d’une intoxication chronique, émoussement affectif avec fatigue ou tristesse et retrait social.

Ces modifications comportementales et psychologiques sont accompagnées par au moins deux des signes et symptômes suivants qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de cocaïne : tachycardie ou bradycardie ; dilatation pupillaire ; augmentation ou diminution de la pression artérielle ; transpiration ou frissons ; nausées ou vomissements ; perte de poids avérée ; agitation ou ralentissement psychomoteur ; faiblesse musculaire,
dépression respiratoire, douleur thoracique, ou arythmies cardiaques ; confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma (Critère C).

L’intoxication qu’elle soit aiguë ou chronique est souvent associée à une altération du fonctionnement social
ou professionnel. Une intoxication sévère peut entraîner des convulsions, des troubles du rythme cardiaque, une hyperthermie et le décès.

Pour faire un diagnostic d’Intoxication à la cocaïne, les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne doivent pas être mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

L’importance et l’aspect des modifications comportementales et physiologiques dépendent de nombreux facteurs, notamment la dose utilisée et les caractéristiques individuelles de la personne qui utilise la substance (p. ex., tolérance, taux d’absorption, chronicité de l’utilisation, contexte dans lequel se fait la prise). Les effets stimulants comme l’euphorie, l’augmentation du pouls et de la pression artérielle, et l’activité psychomotrice
sont ceux qui sont les plus communément constatés. Les effets dépresseurs comme la tristesse, la bradycardie, la diminution de la pression artérielle et la diminution de l’activité psychomotrice sont moins fréquents et n’apparaissent habituellementqu’en cas d’utilisation chronique de fortes doses.

Critères diagnostiques de l’intoxication à la cocaine

A. Utilisation récente de cocaïne.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs, (par exemple : euphorie ou émoussement
affectif ; changement de la sociabilité ; hypervigilance ; sensitivité
interpersonnelle ; anxiété, tension ou colère ; comportements
stéréotypés ; altération du jugement ; ou ‘altération du fonctionnement
social ou professionnel) qui se sont développés pendant ou peu
après l’utilisation de cocaïne.
C. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après l’utilisation de cocaïne :
(1) tachycardie ou bradycardie
(2) dilatation pupillaire
(3) augmentation ou diminution de la pression artérielle
(4) transpiration ou frissons
(5) nausées ou vomissements
(6) perte de poids avérée
(7) agitation ou ralentissement psychomoteur
(8) faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique,
ou arythmies cardiaques
(9) confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Sevrage à la cocaine

La caractéristique essentielle du Sevrage à la cocaïne est la présence d’un syndrome de sevrage caractéristique qui se développe de quelques heures à quelques jours aprèsl’arrêt (ou la réduction) d’une utilisation massive et prolongée de cocaïne (Critères A et B).

Le syndrome de sevrage est caractérisé par le développement d’une humeur dysphorique accompagnée par au moins deux des modifications physiologiques suivantes : fatigue, rêves intenses et déplaisants, insomnie ou hypersomnie, augmentation de l’appétit, et agitation ou ralentissement psychomoteur. L’anhédonie et l’appétence pour
la drogue peuvent souvent être présentes mais ne font pas partie des critères diagnostiques.

Les symptômes causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas ètre dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

Des symptômes de sevrage aigus (« crash ») sont souvent notés après des périodes d’utilisation répétitive de fortes doses (« orgies » ou « défonces «). Ces périodes sont caractérisées par des sensations intenses et désagréables de lassitude et de dépression, qui imposent, en général, plusieurs jours de repos et de récupération. Des symptômes
dépressifs avec des idées ou un comportement suicidaires peuvent se produire et sont généralement les problèmes les plus sérieux notés au cours du « crash » ou des autres formes de Sevrage à la cocaïne. Un nombre non négligeable de sujets ayant une Dépendance à la cocaïne ont peu ou pas de signes de sevrage cliniquement évidents à l’arrêt
de l’utilisation.

Critères diagnostiques du Sevrage à la cocaïne

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation de cocaïne qui a été massive et
prolongée.
B. Humeur dysphorique avec au moins deux des changements physiologiques
suivants qui se développent de quelques heures à quelques
jours après le Critère A :
(1) fatigue
(2) rêves intenses et déplaisants
(3) insomnie ou hypersomnie
(4) augmentation de l’appétit
(5) agitation ou ralentissement psychomoteur
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

 

    • Delirium par intoxication cocaine

    • Delirium du sevrage à la cocaine

  • Démence persistante induite par la cocaïne

  • Trouble amnésique persistant induit par la cocaïne

  • Trouble psychotique induit par la cocaïne

  • Trouble de l’humeur induit par la cocaïne

  • Trouble anxieux induit par la cocaïne

  • Dysfonction sexuelle induite par la cocaïne

  • Trouble du sommeil induit par la cocaïne

Caractéristiques et troubles associés

La cocaïne est une drogue à courte durée d’action qui produit des effets rapides et puissants sur le système
nerveux central, en particulier quand elle est prise par voie intraveineuse ou fumée sous forme de « crack ». Si elle est injectée ou fumée, la cocaïne produit, typiquement, une sensation immédiate de bien-être, de confiance, et d’euphorie. Des changements comportementaux spectaculaires peuvent se développer rapidement, surtout dans le cas
d’une dépendance. On sait que les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne dépensent des milliers de dollars pour la substance sur de très courtes périodes, conduisant à des catastrophes financières dans lesquelles économies ou logement sont perdus. Les sujets peuvent se lancer dans des activités criminelles pour pouvoir acheter de la cocaïne. Un comportement aberrant, un isolement social et un dysfonction sexuelle sont souvent notés dans le contexte d’une Dépendance à la cocaïne prolongée. Un comportement agressif peut résulter des effets de la cocaïne, mais la violence est aussi liée au « commerce » de la cocaïne. Un comportement sexuel débridé résultant soit d’un désir accru soit de l’utilisation du sexe pour obtenir de la cocaïne (ou de l’argent pour l’acheter) est devenu un facteur de propagation des maladies vénériennes, y compris du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

Une intoxication aiguë par de fortes closes de cocaïne peut être associée à un discours décousu, des maux de tête, des idées transitoires de référence, et un tintement dans les oreilles. Il peut aussi y avoir un mode de pensée persécutoire, des hallucinations auditives sans perturbation du sensorium, et des hallucinations tactiles (les
« insectes de la cocaïne ») que l’utilisateur reconnaît, en général, comme des effets de la cocaïne. Des colères excessives avec menaces ou passages à l’acte agressifs peuvent se produire. Des modifications de l’humeur telles que dépression, idées suicidaires, irritabilité, anhédonie, labilité émotionnelle ou des troubles de l’attention et de la concentration sont habituels, spécialement pendant le Sevrage à la cocaïne.
Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne ont souvent, transitoirement, des symptômes dépressifs qui correspondent aux critères de symptomatologie et de durée pour un Trouble dépressif majeur. Des antécédents compatibles avec des Attaques de panique à répétition, un comportement de type Phobie sociale ou des syndromes de type Anxiété généraliséene sont pas inhabituels. Des troubles des conduites alimentaires peuvent aussi être associés à cette substance. L’unedes formes les plus extrêmes de toxicité de la cocaïne est le Trouble psychotique induit par la cocaïne qui constitue un trouble avec des idées délirantes et des hallucinations ressemblant à la Schizophrénie, type paranoïde. Les perturbations mentales qui surviennent en association avec l’utilisation de la cocaïne sont, en général, résolutives en quelques heures à quelques jours une fois la drogue arrêtée, bien qu’elles
puissent persister jusqu’à un mois.
Les sujets ayant une Dépendance à la cocaïne développent souvent des réponses conditionnées à des stimulus associés à la cocaïne (p. ex., un manque quand ils voient une substance quelconque sous forme de poudre blanche) — un phénomène qui se produit avec la plupart des drogues qui provoquent des modifications psychologiques intenses.. Ces réponses contribuent probablement aux rechutes, sont difficiles à supprimer, et, typiquement, persistent longtemps après que la désintoxication a été menée à bien. Les Troubles liés à l’utilisation de cocaïne sont souvent associés à une Dépendance ou à un Abus d’autres substances, en particulier l’alcool, la marijuana, l’héroïne (speedball) et les benzodiazépines, souvent prises pour diminuer l’anxiété ou d’autres effets secondaires stimulants, désagréables de la cocaïne. La Dépendance à la cocaïne peut être associée à un État de stress post- traumatique, à une Personnalité antisociale, à un Déficit de Lattention/hyperactivité, et au Jeu pathologique.

Examens complémentaires.

La plupart des laboratoires recherchent la benzoylecgonine, un métabolite de la cocaïne qui, typiquement, persiste dans les urines pendant 1 à 3 jours après une prise unique et qui peut être présent pendant 7 à 12 jours en cas d’utilisation de doses élevées répétées.

Des tests des fonctions hépatiques un peu élevés peuvent être notés chez des sujets qui s’injectent de la cocaïne ou qui utilisent l’alcool, de manière excessive, en association avec la cocaïne. Une hépatite, des maladies sexuellement transmissibles v compris le SIDA, et une tuberculose peuvent être associés à l’utilisation de cocaïne. Une pneumonie ou un pneumothorax peuvent parfois être observés sur les radios du thorax. L’arrêt d’une utilisation chronique de cocaïne est souvent associé à des modifications de l’EEG, à des altérations des profils de sécrétion de la prolactine et à une « down-régulation » 2 des récepteurs dopaminergiques.

Examen physique et affections médicales générales associées.

Une grande variété d’affections médicales générales peuvent survenir, qui sont spécifiques de la voie d’administration de la cocaïne.

Les personnes qui utilisent la cocaïne par voie nasale (« sniff ») développent souvent une sinusite, une irritation et des saignements de la muqueuse nasale, ainsi qu’une perforation de la cloison septale du nez.

Ceux qui fument la cocaïne ont un risque accru de problèmes respiratoires (p. ex., toux, bronchite,
et pneumonie dues à l’irritation et à l’inflammation des tissus qui tapissent le système respiratoire).

Les personnes qui s’injectent la cocaïne, ont des marques de piqûres et des « cordons », le plus souvent sur leurs avant-bras, comme on en voit dans la Dépendance aux opiacés. L’infection VIH est associée à la Dépendance à la cocaïne du fait des injections intraveineuses fréquentes, et du comportement sexuel débridé.

D’autres maladies sexuellement transmissibles, l’hépatite, la tuberculose et d’autres infections pulmonaires sont aussi notées.

La Dépendance à la cocaïne (quelle que soit la voie d’administration) est habituellement associée à des signes de perte de poids et de malnutrition à cause des effets anorexigènes. Une douleur thoracique est aussi un symptôme habituel. Un pneumothorax peut résulter de la réalisation de manoeuvres de type Valsalva pour mieux absorber la cocaïne inhalée.

Des infarctus du myocarde, des morts subites par arrêt respiratoire ou cardiaque et des accidents vasculaires cérébraux ont été rapportées à l’utilisation de cocaïne chez des personnes jeunes et par ailleurs en bonne santé. Ces accidents sont probablement causés par les effets hypertenseurs et vasoconstricteurs de la cocaïne, ou par sa capacité à modifier l’activité électrique du coeur.

Des crises convulsives, des palpitations et des arythmies, ont aussi été observées en association avec l’utilisation de la cocaïne.

Des blessures traumatiques, lors de disputes en rapport avec un comportement violent sont habituelles, surtout chez les vendeurs de cocaïne.

Chez les femmes enceintes, l’utilisation de cocaïne est associée à des irrégularités de la circulation placentaire, à des ruptures placentaires, à des menaces de déclenchement prématuré de l’accouchement ou à une prématurité, et à une fréquence accrue de nouveau-nés avec des poids de naissance très faibles.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Aux États-Unis, l’utilisation de cocaïne et les troubles concomitants touchent tous les groupes ethniques, socio-économiques, d’âge et de sexe.
Les Troubles liés à la cocaïne sont notés le plus souvent chez des personnes âgées de 18 à 30 ans. Bien que l’épidémie actuelle de cocaïne ait commencé dans les années 1970 chez des personnes ayant de larges ressources, elle s’est modifiée pour inclure les groupes socio-économiques inférieurs des grandes villes et de leurs banlieues. Les secteurs ruraux qui, auparavant, avaient été épargnés par les problèmes liés à l’utilisation de drogues illicites sont aussi touchés. Des taux à peu près similaires ont été observés dans les différents groupes
ethniques. Les hommes sont plus souvent atteints que les femmes, avec un sex-ratio de 1,5-2/1.

Prévalence

Comme pour la plupart des drogues, la prévalence de l’utilisation de cocaïne aux États-Unis a largement fluctué au cours des années. Après un pic dans les années 1970, la proportion de la population ayant consommé de la cocaïne sous l’une ou l’autre de ses formes a diminué progressivement jusqu’au début des années 1990, après quoi la diminution s’est poursuivie mais à une vitesse plus lente. Une enquête nationale sur l’utilisation des drogues menée en 1996 a rapporté que 10% de la population avait déjà utilisé de la cocaïne, 2 % au cours des 12 derniers mois et 0,8 % au cours du dernier mois. L’utilisation du crack était beaucoup moins élevée, environ 2 % sur la vie entière, 0,6 % au cours des 12 derniers mois et 0,3 % au cours du dernier mois. Les taux les plus élevés sur la vie entière étaient retrouvés chez les sujets âgés de 26 à 34 ans (21 % pour la cocaïne et 4 % pour le crack). Cependant, c’est dans la classe d’âge 18-25 ans que l’on retrouvait le taux le plus élevé pour l’utilisation au cours des 12 derniers mois (5 % pour la cocaïne et 1 pour le crack). Il faut noter que ces enquêtes mesurent des
modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets étudiés ayant utilisé de la cocaïne avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Une enquête menée sur la population générale aux États-Unis en 1992 a rapporté une prévalence sur la vie entière de près de 2 % pour l’Abus de cocaïne et la Dépendance à la cocaïne, avec une prévalence au cours des 12 derniers mois d’environ 0,2 %.

Évolution

Comme pour les amphétamines, la Dépendance à la cocaïne est associée à deux modes d’autoadministration : utilisation épisodique ou quotidienne (ou quasi quotidienne).

Dans le mode épisodique, les utilisations de cocaïne tendent à être séparées par au moins deux jours de non-utilisation (p. ex., utilisation intensive pendant un week-end ou pendant au moins un jour au cours de la semaine). Les « défonces>> sont une forme d’utilisation épisodique qui, typiquement, impliquent l’utilisation continue de fortes doses pendant quelques heures ou quelques jours et sont souvent associées à une Dépendance. Les défonces ne se terminent, en général, que lorsque les réserves de cocaïne sont épuisées.

L’utilisation chronique journalière peut comporter des doses fortes ou faibles et peut se produire tout au long de la journée ou être limitée à seulement quelques heures. Dans l’utilisation chronique journalière, il n’y a généralement pas de fluctuations importantes de doses d’un jour à l’autre, mais il y a souvent une augmentation de la dose avec le temps.

Le fait de fumer de la cocaïne ou l’utilisation intraveineuse sont plus particulièrement associés à une progression rapide de l’utilisation à l’abus ou à la dépendance, souvent en quelques semaines ou quelques mois.

L’utilisation intranasale est associée à une progression évoluant, en général, pendant des mois ou des années. La dépendance est habituellement associée à une tolérance progressive aux effets recherchés de la cocaïne conduisant à l’augmentation des doses. Avec la poursuite de l’utilisation, il v a une diminution des effets agréables du fait de la tolérance, et une augmentation des effets dysphoriques. Peu de données sont disponibles sur l’évolution à long terme des Troubles liés à l’utilisation de la cocaïne.

 

MARIJUANA, GANJA, « H » ou HASCHICH, WEED : dangers du cannabis

Problèmes liés au cannabis

Feuille de cannabis

Article rédigé avec le DSM

Les cannabinoïdes sont des substances dérivées d’une plante : le cannabis. Quand les feuilles les plus hautes, la partie terminale et les tiges de la plante, sont coupées, séchées et roulées en cigarettes, le produit est, habituellement, appelé marijuana ou bhang.
Le haschich est l’exsudat résineux qui sourd de la partie terminale et des faces inférieures des feuilles de cannabis, séché ; l’huile de haschich est un distillat concentré de haschich.
Au cours de ces récentes années, une autre forme très puissante de cannabis, le sensimilla, a été produite en Asie, à Hawaï et en Californie.
Les cannabinoïdes sont en général fumés mais peuvent être pris par voie orale et sont quelquefois mélangés à du thé ou à de la nourriture.
Le cannabinoïde qui a été identifié comme le principal responsable des effets psychoactifs du cannabis est le delta-9-tétrahydrocannabinol (aussi appelé THC ou delta-9-THC). Cette substance elle-même est rarement disponible pour une utilisation sous forme pure.
Les cannabinoïdes ont divers effets sur le cerveau, le plus important étant leur action sur les récepteurs aux cannabinoïdes CB1 et CB2, qui se trouvent dans l’ensemble du système nerveux central. Les ligands endogènes de ces
récepteurs, l’anandamide et le N-palmitoéthanolamide, se comportent principalement comme des neurotransmetteurs. Le contenu en THC de la marijuana disponible est très variable. Le niveau moyen en THC de la marijuana sur le marché illégal a augmenté significativement depuis la fin des années 60, passant d’environ 1 à 5 %, à 10 à 15 %.
Le delta-9-THC synthétique a été utilisé pour certaines affections médicales générales (p. ex., contre les nausées et les vomissements causés par la chimiothérapie, ou pour traiter l’anorexie et la perte de poids chez des sujets ayant un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA).

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

 

Troubles liés à l’utilisation de cannabis (weed)

Dépendance au cannabis

Les sujets ayant une Dépendance au cannabis ont une utilisation compulsive et des problèmes associés. Une tolérance à la plupart des effets du cannabis ait été signalée chez des sujets utilisant le cannabis de manière chronique. On a aussi signalé quelques cas de symptômes de sevrage, mais il n’a pas été établi de manière certaine que ceux-ci peuvent être cliniquement significatifs. Il semble que la majorité des utilisateurs chroniques de cannabinoïdes signalent des antécédents de tolérance ou de sevrage, et que globalement ces sujets présentent des problèmes liés à la substance plus sévères. Les sujets présentant une Dépendance au cannabis peuvent utiliser du cannabis très puissant toute la journée durant des mois ou des années et peuvent passer plusieurs heures par jour à se procurer et à utiliser la substance. Cela interfère souvent avec les activités familiales, scolaires, professionnelles ou de loisirs. Les sujets ayant une Dépendance au cannabis peuvent aussi poursuivre leur consommation bien qu’ils en
connaissent les conséquences physiques (p. ex., toux chronique liée au fait de fumer) ou psychologiques (sédation excessive et réduction des activités dirigées vers un but résultant de l’utilisation répétée de fortes doses).

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons amphetamineisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
de cannabis)

Abus de cannabis

L’utilisation intermittente de cannabis et l’intoxication par celui-ci peuvent interférer avec les performances au travail ou à l’école et peuvent être physiquement dangereuses dans des situations comme la conduite automobile. Des problèmes judiciaires peuvent survenir après arrestation pour détention de cannabis. Il peut y avoir des disputes avec le conjoint ou les parents sur la détention de cannabis au domicile ou sur son utilisation en présence d’enfants. Quand il existe un niveau significatif de tolérance, ou quand des problèmes psychologiques ou physiques sont liés au cannabis clans un contexte d’utilisation compulsive, un diagnostic de Dépendance au cannabis, plutôt que d’Abus au cannabis doit être envisagé.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par le cannabis

    • Intoxication au cannabis

La caractéristique essentielle de l’Intoxication au cannabis est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs, qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de cannabis (Critères A et B).

L’intoxication commence, en général, par une sensation de « bien-être » suivie par des symptômes qui incluent une euphorie avec rires inappropriés et idées de grandeur, une sédation, une léthargie, une altération de la mémoire à court terme, des difficultés à réaliser des tâches intellectuelles complexes, une altération du jugement, des distorsions des perceptions sensorielles, une altération des performances motrices et la sensation que le temps passe lentement. Le trouble s’accompagne parfois d’une anxiété (qui peut être sévère), d’une dysphorie, ou d’un retrait social.

Les effets psychoactifs sont accompagnés par au moins deux des signes suivants qui se développent dans les
2 heures qui suivent l’utilisation de cannabis : conjonctives injectées, augmentation de l’appétit, bouche sèche, et tachycardie (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne doivent pas être mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

L’intoxication se développe en quelques minutes si le cannabis est fumé, mais peut prendre quelques heures pour se développer s’il ingéré. Les effets durent environ 3 à 4 heures, la durée étant plus longue quand la substance est prise oralement. L’importance des modifications comportementales et physiologiques dépend de la dose, de la
méthode d’administration et des caractéristiques individuelles de la personne utilisant la substance comme le taux d’absorption, la tolérance, et la sensibilité aux effets de la substance. Les effets du cannabis ou du haschich peuvent parfois persister ou réapparaître pendant 12 à 24 heures du fait d’un relargage progressif des substances
psychoactives à partir des tissus adipeux, ou d’une circulation entéro- hépatique, la plupart des cannabinoides, y compris le delta-9-THC, étant liposolubles.

Critères diagnostiques de l’intoxication au cannabis

A. Utilisation récente de cannabis.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (p. ex., altération de la coordination motrice,
euphorie, anxiété, sensation de ralentissement du temps, altération
du jugement, retrait social) qui se sont développés pendant ou peu
après l’utilisation de cannabis.
(suite)
Autres Troubles induits par le cannabis 275
q Critères diagnostiques de F12.0x 1292.891 L’intoxication
au cannabis (suite)
C. Au moins deux des signes suivants, se développant clans les deux
heures suivant l’utilisation de cannabis :
(1) conjonctives injectées
(2) augmentation de l’appétit
(3) sécheresse de la bouche
(4) tachycardie
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Delirium par intoxication au cannabis

  • Delirium du sevrage au cannabis

  • Démence persistante induite par le cannabis

  • Trouble amnésique persistant induit par le cannabis

  • Trouble psychotique induit par le cannabis

  • Trouble de l’humeur induit par le cannabis

  • Trouble anxieux induit par le cannabis

  • Dysfonction sexuelle induite par le cannabis

  • Trouble du sommeil induit par le cannabis

Caractéristiques et troubles associés

Le cannabis est souvent utilisé avec d’autres substances, spécialement la nicotine, l’alcool et la cocaïne.
Le cannabis (spécialement la marijuana) peut être mélangé et fumé avec des opiacés, de la phencyclidine (PCP), ou d’autres drogues hallucinogènes. Les sujets qui utilisent régulièrement du cannabis signalent souvent à la fois une léthargie physique et mentale et une anhédonie. Des formes légères de dépression, une anxiété ou une irritabilité
sont notées chez environ un tiers des sujets qui utilisent régulièrement le cannabis (chaque jour ou presque). Pris a fortes doses, les cannabinoïdes ont des effets psychoactifs qui peuvent être similaires a ceux des hallucinogènes (p. ex., de l’acide diéthylamide lysergique [LSD]), et les sujets qui utilisent les cannabinoïdes peuvent ressentir
des effets psychiques indésirables qui ressemblent aux « mauvais voyages » induits par les hallucinogènes. Ceux-ci vont d’une anxiété légère à modérée (p. ex., inquiétude quant à la découverte par la police de l’utilisation de la substance) à des réactions anxieuses graves ressemblant à des Attaques de panique. Il peut aussi y avoir une idéation persécutoire allant d’une tendance à la suspicion à des idées délirantes ou des hallucinations franches. Des épisodes de dépersonnalisation et de déréalisation ont aussi été rapportés. On sait que les accidents de la route mortels se produisent plus fréquemment chez des sujets ayant des tests positifs pour les cannabinoïdes que dans la population générale. Cependant la signification de ces résultats n’est pas claire car souvent l’alcool et d’autres substances sont aussi présentes.

Examens complémentaires

En général, les examens urinaires détectent des métabolites des cannabinoïdes. Les tests urinaires usuels pour les cannabinoïdes peuvent être positifs pendant 7 à 10 jours chez les sujets qui utilisent le cannabis de temps à autre, et pendant 2 à 4 semaines chez ceux qui utilisent le cannabis de manière massive, dans la mesure où ces substances sont liposolubles, persistent dans les fluides biologiques sur de longues périodes, et sont excrétées lentement. Un test urinaire positif ne signe donc qu’une utilisation passée ; il n’établit pas l’existence d’une Intoxication, d’une Dépendance ou d’un Abus. Les perturbations biologiques incluent une suspension (probablement fonction de la dose) des fonctions immunologiques et un arrêt de la sécrétion de testostérone et d’hormone lutéinisante (LH), bien que la signification clinique de ces modifications ne soit pas claire. En aigu, l’utilisation de cannabinoïdes provoque aussi un ralentissement diffus de l’activité générale de l’EEG et une suppression des mouvements oculaires rapides (MOR).

Examen physique et affections médicales générales associées.

La fumée du cannabis est très irritante pour le nasopharynx et la muqueuse bronchique et accroît de ce fait le risque de toux chronique et des autres signes et symptômes de pathologie nasopharyngée. L’utilisation chronique de cannabis est quelquefois associée à une prise de poids, probablement du fait d’une augmentation des prises alimentaires et d’une diminution de l’activité physique. Sinusites, pharyngites, bronchites avec toux persistante,
emphysème, et dysplasie pulmonaire peuvent se produire en cas d’utilisation massive chronique. La fumée de la marijuana contient des carcinogènes connus en quantité encore plus grandes que le tabac, et une utilisation massive peut augmenter le risque de maladie maligne.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le cannabis est probablement la substance illicite la plus couramment utilisée au monde. Il a été utilisé depuis l’antiquité pour ses effets psychoactifs et comme remède pour une grande variété de troubles somatiques. Le cannabis est parmi les premières drogues expérimentées (souvent dans l’adolescence) dans tous les groupes culturels
des États-Unis. Comme pour la plupart des drogues illicites, les Troubles liés à l’utilisation du cannabis apparaissent plus souvent chez les hommes, et la prévalence est plus élevée chez les personnes âgées de 18 à 30 ans.

Prévalence

Les cannabinoïdes, spécialement le cannabis, sont les substances illicites psychoactives les plus utilisées aux États-Unis. Bien que les taux de prévalence sur la vie entière aient diminué lentement au cours des années 1980, des augmentations de faible ampleur ont été rapportées entre 1991 et 1997, spécialement parmi les sujets jeunes.
Une enquête nationale sur l’utilisation des drogues menée en 1996 a rapporté que 32 % des sujets vivant aux États-unis ont signalé avoir déjà utilisé un cannahinoïde. Environ 1/11 en avait utilisé au cours des 12 derniers mois et environ 5 % au cours du dernier mois. La classe d’âge ayant le taux de prévalence sur la vie entière le plus élevé se situait entre 26 et 34 ans (50 %), mais l’utilisation au cours des 12 derniers mois (24 %) et du dernier mois (13 %) était la plus élevée dans la classe d’âge 18-25 ans. Parmi ceux qui avaient pris cette classe de substances au cours des 12 derniers mois, 5 % avaient pris un cannabinoïde au moins à 12 reprises et 3 % en avaient pris pendant plus de 50 jours.
En ce qui concerne l’utilisation du cannabis chez les adolescents et les adultes jeunes, une enquête menée en 1995 a rapporté que 42 % des étudiants de licence avaient déjà pris un cannabinoïde, et 35 % au cours des 12 derniers mois. Ces enquêtes évaluent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien qu’on ignore parmi ceux qui
ont utilisé de la marijuana combien avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Une enquête nationale menée aux États-Unis en 1992 a rapporté des taux d’Abus de cannabis ou rie Dépendance au cannabis d’environ 5 % sur la vie entière, et de 1,2 % au cours des 12 derniers mois.

Évolution

La Dépendance au cannabis et l’Abus de cannabis évoluent habituellement sur une période de temps prolongée, bien que la progression puisse être plus rapide chez les sujets jeunes ayant des problèmes envahissants des conduites. La plupart des sujets qui deviennent dépendants adoptent habituellement un mode d’utilisation chronique caractérisé par une augmentation graduelle des prises en fréquence et en quantité. Une utilisation massive chronique peut s’accompagner d’une diminution ou d’une perte des effets agréables de la substance. Bien qu’il puisse aussi y avoir une augmentation correspondante des effets dysphoriques, ceux-ci ne se produisent pas aussi fréquemment que dans l’utilisation chronique d’autres substances comme l’alcool, la cocaïne ou les amphétamines. Des antécédents de Troubles des conduites dans l’enfance ou l’adolescence, et une Personnalité antisociale constituent des facteurs de risque pour le développement de nombreux Troubles liés à une substance y compris les Troubles liés au cannabis. Peu de données sont disponibles sur l’évolution à long terme de la Dépendance ou de l’Abus de cannabis. Comme pour l’alcool, la caféine et la nicotine, l’ utilisation des cannabinoïdes apparaît plus précocement au cours de l’évolution de l’ utilisation de substances chez de nombreux sujets qui plus tard vont développer une Dépendance à d’autres substances — une observation qui a pu faire considérer le cannabis comme une << drogue porte d’entrée >. Cependant, les fondements sociopsychologiques et neurochimiques de cette éventuelle escalade ne sont pas bien compris et il n’est pas clairement établi que la marijuana conduise réellement les sujets à utiliser d’autres types de substances.

« AMPHET », « MET », « SPEED », ‘ICE » : dangers et problèmes liés à l’amphetamine

Problèmes liés à l’amphetamine

amphetamine

Article rédigé avec le DSM

La classe de l’amphétamine ou des substances analogues à l’amphétamine comprend toutes les substances possédant une structure de phényléthylamine substituée, telles que l’amphétamine, la dexamphétamine et la métamphétamine (« speed ») étant de puissants stimulants du système nerveux central avec des effets psychoactifs et sympathomimétiques . Sont aussi incluses les substances qui ont une structure différente mais ont cependant une activité de type amphétaminique telles que le méthylphénidate, et d’autres agents utilisés comme anorexigènes (« coupe-faim »).

Ces substances sont en général prises par voie orale ou intraveineuse, bien que la métamphétamine puisse aussi être prise par voie nasale (« sniffer »).

Une forme très pure de métamphétamine est appelée « ice » à cause de l’aspect de ses cristaux quand on les regarde après agrandissement. Du fait de son excellente pureté et de son point de vaporisation relativement bas, la « glace » peut être fumée pour produire un effet stimulant immédiat et puissant (comme avec le « crack » pour la cocaïne).
En plus des composés synthétiques amphétaminiques, il existe des stimulants naturels d’origine végétale, tels que le khat qui peuvent entraîner un Abus ou une Dépendance.

Contrairement à la cocaïne qui est pratiquement toujours achetée illégalement, les amphétamines et les autres stimulants peuvent être obtenus sur prescription pour le traitement de l’obésité, du Trouble déficit de l’attention/hyperactivité, et de la Narcolepsie.

Les stimulants prescrits ont parfois été détournés vers le marché illégal, souvent dans le contexte de programmes de contrôle du poids. La plupart des effets des amphétamines et des drogues de type amphétaminique sont semblables
à ceux de la cocaïne. Cependant, contrairement à la cocaïne, ces substances n’ont pas d’effet anesthésique local (c.-à-d. pas d’effets sur les canaux ioniques de la membrane) ; de ce fait le risque qu’elles induisent certaines affections médicales générales (p. ex., arythmies cardiaques et convulsions) pourrait être moins élevé. Les effets psychoactifs de la plupart des substances amphétaminiques durent plus longtemps que ceux de la cocaïne, et leurs effets sympathomimétiques périphériques peuvent être plus puissants.

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

Voir la suite dans l’article sur la drogue

Troubles liés à l’utilisation d’amphetamine

Dépendance amphetaminique

Les modes d’utilisation et l’évolution de la Dépendance à l’amphétamine sont similaires à ceux de la Dépendance à la cocaïne parce que les deux substances sont de puissants stimulants du système nerveux central avec des effets psychoactifs et sympathomimétiques similaires. Cependant, les amphétamines ont une plus longue duréed’action que la cocaïne et sont donc, en général, autoadministrés avec une moindre fréquence quotidienne. Comme pour la Dépendance à la cocaïne, l’usage peut être chronique ou épisodique, avec des déchaînements (« défonces ») ponctués de brève
périodes sans drogue. Un comportement agressif ou violent est associé à la Dépendance à l’amphétamine, spécialement si de fortes doses sont fumées, ingérées ou administrées par voie intraveineuse. Comme avec la cocaïne, une anxiété intense mais transitoire ressemblant à un Trouble panique ou à un Trouble anxiété généralisée, une Schizophrénie, type paranoïde, sont fréquemment rencontrés, spécialement en cas d’utilisation de fortes doses. Une tolérance aux amphétamines se développe et conduit souvent à une augmentation substantielle des doses. Inversement, certains sujets ayant une Dépendance à l’amphétamine développent une sensibilisation qui se caractérise par une augmentation progressive d’un effet avec la répétition des prises. Dans ces cas, de petites doses peuvent produire des effets stimulants marqués et d’autres effets indésirables psychiques ou neurologiques.

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons amphetamineisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’amphetamine)

Abus d’amphetamine

Même des sujets dont le mode d’utilisation ne remplit pas les critères de Dépendance peuvent développer de multiples problèmes liés à ces substances. Typiquement, des difficultés légales surviennent en rapport avec le comportement pendant une intoxication par les amphétamines (spécialement un comportement agressif), ou lors de l’obtention de la drogue sur le marché illégal ou encore de la détention ou de l’utilisation de la drogue.
Les sujets présentant un Abus (l’amphétamine commettent parfois des actes illégaux (p. ex., fabrication d’amphétamine, vol) pour obtenir la drogue ; cependant ce comportement est plus habituel chez les patients qui présentent une Dépendance. Les sujets peuvent continuer à utiliser la substance bien qu’ils sachent que la poursuite de l’utilisation conduit à des disputes avec des membres de la famille quand le sujet est
intoxiqué, ou constitue un mauvais exemple pour les enfants ou les autres membres proches de la famille. Quand ces problèmes s’accompagnent de manifestations de tolérance, de sevrage ou d’un comportement compulsif, un diagnostic de Dépendance à l’amphétamine plutôt que celui d’Abus doit être envisagé. Cependant, puisque certains
symptômes de tolérance, de sevrage ou d’utilisation compulsive peuvent survenir chez des sujets atteints d’Abus mais non de Dépendance, il est important de préciser si les critères complets de Dépendance sont remplis.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par l’amphetamine

    • Intoxication amphetamineique

La caractéristique essentielle d’une Intoxication à l’amphétamine est la présence de changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement significatifs qui se développent pendant ou peu après l’utilisation d’amphétamine ou d’une substance apparentée (Critères A et B).
L’Intoxication à l’amphétamine commence, en général, par une sensation de << bien-être » suivie du développement de symptômes tels qu’euphorie avec vigueur accrue, envie d’être en groupe, hyperactivité, fébrilité, hypervigilance,
sensitivité interpersonnelle, envie de parler, anxiété, tension, mise en alerte, idées de grandeur, comportements stéréotypés et répétitifs, colère, bagarre, et altération du jugement. Dans le cas d’une intoxication chronique, il peut y avoir un émoussement affectif, avec de la fatigue ou de la tristesse et un retrait social.

Ces changements psychologiques et comportementaux sont accompagnés par au moins deux des signes ou symptômes suivants : tachycardie ou bradycardie, dilatation pupillaire, augmentation ou diminution de la pression artérielle, transpiration ou frissons, nausées ou vomissements, perte de poids avérée, agitation ou ralentissement psychomoteur, faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique, arythmie cardiaque, confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma (Critère C).

L’intoxication à l’amphétamine, tant aiguë que chronique, est souvent associée à une altération du fonctionnement social ou professionnel.

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).
L’importance et les manifestations des modifications comportementales et physiologiques dépendent de la dose utilisée et des caractéristiques individuelles de la personne utilisant la substance (p. ex., tolérance, taux d’absorption, chronicité de l’utilisation).
Les modifications associées à l’intoxication commencent habituellement dans les minutes (et parfois clans les secondes) qui suivent la prise de la substance, mais peuvent se manifester seulement au bout d’une heure, en fonction de la drogue spécifique et de la voie d’administration,

Critères diagnostiques de l’intoxication à l’amphétamine

A. Utilisation récente d’amphétamine ou d’une substance apparentée
(par exemple, methylphénidate).
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés, cliniquement
significatifs (par exemple : euphorie ou émoussement
affectif ; changement de la sociabilité ; hypervigilance ; sensitivité
interpersonnelle ; anxiété, tension ou colère ; comportements
stéréotypés ; altération du jugement ; altération du fonctionnement
social ou professionnel) qui se sont développés pendant ou peu après
la prise d’amphétamine ou d’une substance apparentée.
C. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou peu
après la prise d’amphétamine ou d’une substance apparentée :
(1) tachycardie ou bradycardie
(2) dilatation pupillaire
(3) augmentation ou diminution de la pression artérielle
(4) transpiration ou frissons
(5) nausées ou vomissements
(6) perte de poids avérée
(7) agitation ou ralentissement psychomoteur
(8) faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique,
ou arythmies cardiaques
(9) confusion, crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

  • Sevrage amphetaminique

La caractéristique essentielle du Sevrage à l’amphétamine est la présence d’un syndrome de sevrage spécifique qui se développe de quelques heures à quelques jours après l’arrêt (ou la réduction) d’une utilisation massive et prolongée d’amphétamine (Critères A et B).

En général, les symptômes de sevrage sont à l’opposé de ceux observés au cours de l’intoxication. Le syndrome de sevrage est caractérisé par le développement d’une humeur dvsphorique et d’au moins deux (les modifications
physiologiques suivantes : fatigue, rêves intenses et déplaisants, insomnie ou hypersomnie, augmentation de l’appétit, et agitation ou ralentissement psychomoteur.
L’anhédonie et l’appétence pour la drogue peuvent aussi être présents mais ne font pas partie des critères diagnostiques.

Les symptômes causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Des symptômes de sevrage marqués (« crash ») sont souvent notés après un épisode d’utilisation intense de fortes doses (« une défonce »). Ces périodes sont caractérisées par des sensations intenses et désagréables de lassitude et de dépression, qui imposent, en général, plusieurs jours de repos et de récupération. Une perte de poids
se produit communément pendant une utilisation massive de stimulants, alors qu’une augmentation marquée de l’appétit avec un gain rapide de poids est souvent observée durant le sevrage. Les symptômes dépressifs peuvent durer plusieurs jours et peuvent être accompagnés d’idées de suicide. Dans leur immense majorité, les sujets atteints de Dépendance à l’amphétamine ont éprouvé un syndrome de sevrage à l’un ou l’autre des moments de leur vie, et pratiquement tous signalent une tolérance.

Critères diagnostiques du sevrage amphetaminique

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation d’amphétamine (ou d’une substance
apparentée) qui a été massive et prolongée.
B. Humeur dysphorique et au moins deux des changements physiologiques
suivants se développant de quelques heures à quelques jours
après le Critère A :
(1) fatigue
(2) rêves intenses et déplaisants
(3) insomnie ou hypersomnie
(4) augmentation de l’appétit
(5) agitation ou ralentissement psychomoteur
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

    • Delirium par intoxication amphetamineique

    • Delirium du sevrage amphetamineique

  • Démence persistante induite par l’amphetamine

  • Trouble amnésique persistant induit par l’amphetamine

  • Trouble psychotique induit par l’amphetamine

  • Trouble de l’humeur induit par l’amphetamine

  • Trouble anxieux induit par l’amphetamine

  • Dysfonction sexuelle induite par l’amphetamine

  • Trouble du sommeil induit par l’amphetamine

Caractéristiques et troubles associés

L’Intoxication aiguë par l’amphétamine est quelquefois associée à de la confusion, un discours incohérent, des maux de tête, des idées de référence transitoires, et des acouphènes. Lors d’Intoxications sévères par l’amphétamine, le sujet peut présenter une idéation persécutoire, des hallucinations auditives sans perturbations du sensorium
et des hallucinations tactiles (p. ex., fourmillements ou sensation d’avoir des parasites sous la peau). Fréquemment, la personne utilisant la substance reconnaît que ces symptômes sont provoqués par les stimulants. Une colère extrême, avec des menaces ou des passages à l’acte avec comportement agressif, peuvent se produire. Des modifications de l’humeur telles qu’une dépression avec des idées de suicide, une irritabilité, une anhédonie, une labilité émotionnelle, ou des troubles de l’attention ou de la concentration sont habituels, en particulier pendant le sevrage. Une perte de poids, une anémie et d’autres signes de malnutrition, et une altération de l’hygiène personnelle sont souvent notés en cas de Dépendance à l’amphétamine prolongée.

Les Troubles liés à l’amphétamine et les troubles liés à d’autres stimulants sont souvent associés à une Dépendance ou un Abus d’autres substances ; particulièrement celles qui ont des propriétés sédatives (telles que l’alcool ou les benzodiazépines) et qui sont habituellement prises pour réduire les sensations désagréables de fébrilité qui
résultent des effets stimulants des drogues.
L’utilisation intraveineuse d’amphétamine est parfois associée à une Dépendance aux opiacés.

Les résultats des examens complémentaires et de l’examen physique, les troubles mentaux et les affections médicales générales qui sont associées aux Troubles liés à l’amphétamine, sont généralement similaires à ceux qui sont associés aux Troubles liés à la cocaïne. Les tests urinaires pour les substances de cette classe ne restent en général positifs que 1-3 jours, même après une « défonce ». Les effets indésirables pulmonaires sont vus moins souvent qu’avec la cocaïne parce que les substances de cette classe sont inhalés avec une fréquence quotidienne moindre. On attribue à cette classe de substances moins de complications maternelles ou néonatales qu’à la cocaïne. Cette différence peut refléter la plus grande prévalence de l’utilisation de cocaïne plutôt qu’une toxicité plus faible des amphétamines.
Des convulsions, une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), une malnutrition, des blessures
par balle ou arme blanche, des saignements de nez, et des problèmes cardiovasculaires sont souvent rencontrés comme symptômes d’appel chez des sujets ayant des Troubles liés à l’amphétamine. Des antécédents de Troubles des conduites pendant l’enfance, de Personnalité antisociale, et de Trouble déficit de l’attention/hyperactivité,
peuvent être associés au développement ultérieur de Troubles liés à l’amphétamine.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

La Dépendance et l’Abus d’amphétamine se rencontrent dans toutes les couches de la société et sont plus habituels chez les personnes âgées de 18 à 30 ans. L’utilisation intraveineuse est plus courante chez les membres des classes socio-économiques les plus basses avec un rapport hommes-femmes de 3 ou 4 : 1. Le rapport entre hommes et
femmes est plus équilibré chez ceux qui n’utilisent pas la voie intraveineuse.

Prévalence

Les modes d’utilisation des amphétamines dans la population générale diffèrent selon les endroits (p. ex., les taux en sont élevés dans la Californie du Sud) et fluctuent dans de grandes proportions au cours des années. On pense qu’aux États-Unis leur utilisation courante a connu un pic au début des années 80, 25 % des adultes signalant avoir déjà utilisé l’un des produits de cette classe.
En ce qui concerne l’utilisation plus récente, une enquête nationale menée en 1996 sur l’utilisation des drogues a rapporté qu’environ 5 % des adultes ont reconnu avoir utilisé des « produits stimulants » pour se sentir « en forme », environ 1 % a reconnu avoir pris des amphétamines au cours des 12 derniers mois et 0,4 au cours du dernier
mois. Chez les patients reconnaissant avoir utilisé au moins une fois clans leur vie des amphétamines, le pic de prévalence se situait entre l’âge de 26 et 34 ans (6 %), alors que chez les sujets ayant pris ce type de produit au cours des douze derniers mois, on le trouvait dans la classe d’âge 18-25 ans (2 %). Dans certaines études, il a même été rapporté des taux d’utilisation plus élevés dans des cohortes de sujets plus jeunes.
Lors d’une enquête menée en 1997 chez des étudiants de licence, il a été rapporté que 16 % d’entre eux avaient déjà utilisé des produits amphétaminiques, et 10 % au cours des douze derniers mois. Il but noter que ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, si bien que l’on ne sait pas combien des sujets
étudiés ayant utilisé des amphétamines avaient les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Les taux de Dépendance à l’amphétamine ou d’Abus d’amphétamine sont plus difficiles à établir. Une étude épidémiologique nationale menée aux États-Unis au début des années 1990 a rapporté une prévalence sur la vie entière de 1,5 % pour ces troubles liés à l’utilisation de l’amphétamine, et de 0,14 % au cours des 12 derniers mois

Évolution

Certains sujets qui abusent ou deviennent dépendants des amphétamines ou des amphétaminiques, ont commencé l’utilisation pour contrôler leur poids. D’autres sont entrés en contact avec ces produits par le marché illégal. La Dépendance peut survenir rapidement quand la substance est utilisée par voie intraveineuse ou quand elle est fumée.
L’administration orale conduit, en général, à une progression plus lente vers la Dépendance.
La Dépendance à l’amphétamine est associée à deux modes d’administration : une utilisation épisodique ou une utilisation quotidienne (ou quasi quotidienne).
Dans le mode épisodique, l’utilisation de la substance est séparée par des journées sans utilisation (p. ex., utilisation intense pendant le week-end ou un à quelques jours au cours de la semaine). Les périodes d’utilisation intensive à forte close (souvent appelés « défonces » ou « course à la speed ») sont souvent en rapport avec une utilisation intraveineuse.
Ces « défonces » ne se terminent souvent que quand les ressources en drogue sont épuisées.

Une utilisation quotidienne, chronique, peut impliquer des doses faibles ou fortes, et peut se produire tout au long de la journée ou être limitée à quelques heures. Dans l’utilisation quotidienne chronique, il n’y a pas, habituellement, de grandes fluctuations de closes d’un jour à l’autre, mais il y a souvent une augmentation de la dose avec le temps. L’utilisation chronique de fortes doses devient souvent désagréable du fait de la sensibilisation et de l’émergence d’effets dysphoriques ou d’autres effets négatifs de la drogue. Les quelques données à long terme disponibles indiquent qu’il y a une tendance chez les sujets qui ont été dépendants des amphétamines à diminuer ou à arrêter l’utilisation après 8 à 10 ans. Cela semble résulter du développement d’effets
indésirables mentaux et physiques qui apparaissent en liaison avec une dépendance à long terme. Il n’existe que peu ou pas de données sur l’évolution à long terme de l’Abus.

ALCOOL : abus, dépendance, dangers et problèmes liés à l’alcool

Problèmes liés à l’alcool

Alcool

Article rédigé avec le DSM

Dans la plupart des cultures, l’alcool est le dépresseur cérébral le plus fréquemment utilisé et cause une morbidité et une mortalité considérables. Environ 90 % des adultes aux États-Unis ont fait, à un moment quelconque de leur vie, l’expérience de l’alcool et un nombre substantiel (60 % des hommes et 30 % des femmes) ont eu au moins un événement négatif dans leur vie du fait de l’alcool (p. ex., conduite après avoir consommé trop d’alcool, absence à l’école ou au travail du fait d’une « gueule de bois »).
Heureusement, la plupart des individus apprennent, à partir de ces expériences, à boire plus modérément et ne développent ni Dépendance ni Abus alcoolique.

L’alcool avec le tabac, autre drogue légale, tuent 40 fois plus que la route…

Troubles liés à l’utilisation d’alcool

Dépendance alcoolique

L’existence d’une dépendance physique à l’alcool repose sur la mise en évidence d’une tolérance ou de symptômes de Sevrage. Plus particulièrement si elle est associée à des antécédents de sevrage, la dépendance physique traduit une évolution clinique globale plus sévère (p. ex., un début plus précoce avec des prises en quantités plus importantes, davantage de problèmes liés à l’alcool). Le Sevrage alcoolique est caractérisé par le développement de symptômes de sevrage de 4 à 12 heures environ après la réduction des prises en cas d’ingestion massive et prolongée d’alcool. Les sujets qui ont une Dépendance alcoolique peuvent continuer à consommer de l’alcool malgré ses effets néfastes, souvent pour éviter ou pour atténuer les conséquences du sevrage parce que le Sevrage alcoolique peut être déplaisant et entraîner des manifestations intenses.
Certains symptômes de sevrage (p. ex., des troubles du sommeil) peuvent persister à une intensité moindre pendant plusieurs mois. Une minorité substantielle de sujets qui ont une Dépendance alcoolique n’éprouvent jamais un Sevrage alcoolique qui ait une signification clinique, et seulement 5 % (environ) des sujets ayant une Dépendance
alcoolique présentent des complications graves du sevrage (p. ex., delirium, convulsions de type grand mal). Une fois qu’un mode d’utilisation compulsive se développe, les sujets ayant une Dépendance peuvent passer des périodes de temps substantielles à obtenir et à consommer des boissons alcoolisées. Ces sujets continuent souvent leur
prise d’alcool malgré ses effets néfastes, sur le plan psychologique ou physique (p. ex., dépression, trous de mémoire, maladie hépatique, ou autres complications).

Critères de dépendance à une substance

Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la substance
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une substance
spécifique)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la substance (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
substance
(7) l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus d’alcool

L’Abus d’alcool nécessite un nombre moins élevé de symptômes et peut donc être moins sévère que la Dépendance ; il est retenu une fois que l’on a éliminé le diagnostic de Dépendance. Les performances scolaires ou professionnelles peuvent souffrir des effets retardés d’une prise d’alcool ou d’une intoxication pendant le travail ou à l’école ; l’éducation des enfants ou les tâches ménagères peuvent être négligées ; et dus absences liées a l’alcool peuvent se produire à l’école ou au travail. La personne peut utiliser l’alcool dans des circonstances physiquement dangereuses (p. ex., conduite d’une automobile ou utilisation d’une machine en état d’ivresse). Des difficultés judiciaires peuvent survenir à cause de l’utilisation de l’alcool (p. ex., arrestation pour état d’ivresse, ou pour conduite en état d’ivresse). Enfin, les sujets ayant un Abus (l’alcool peuvent continuer à en consommer bien qu’ils sachent qu’une poursuite de la consommation leur pose des problèmes sociaux ou interpersonnels significatifs (p. ex., disputes violentes avec le conjoint, mauvais traitements à enfants). Quand ces problèmes sont accompagnés par des arguments en faveur d’une tolérance, d’un sevrage ou d’un comportement compulsif liés a l’utilisation d’alcool, un diagnostic de Dépendance, plutôt que d’Abus d’alcool doit être envisagé. Cependant, puisque certains symptômes de tolérance, de sevrage ou d’utilisation compulsive peuvent survenir chez des sujets atteints d’Abus mais non de Dépendance, il est important de déterminer si les critères complets de Dépendance sont remplis.

Critères de l’abus d’une substance

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la substance, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une substance)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la substance)
(4) utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la substance (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance,
les critères de la Dépendance à une substance.

Depuis le DSM5, ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par l’alcool

    • Intoxication alcoolique

La caractéristique essentielle d’une Intoxication alcoolique est la présence de modifications inadaptées, cliniquement significatives, comportementales ou psychologiques (p. ex., comportement sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l’humeur, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel) qui se développent pendant ou peu après l’ingestion d’alcool (Critères A et B).

Ces changements s’accompagnent d’un discours bredouillant, d’une incoordination motrice, d’une démarche ébrieuse, d’un nystagmus, d’une altération de l’attention ou de la mémoire, de stupeur ou de coma (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère D).

Le tableau résultant est semblable à ce qu’on observe lors d’une Intoxication par les benzodiazépines ou les barbituriques. L’incoordination peut atteindre un niveau où elle interfère avec la capacité à conduire et avec la réalisation de certaines activités au point de causer des accidents.
La preuve de la prise d’alcool peut être obtenue par l’odeur alcoolique de l’haleine du sujet, en obtenant du sujet ou d’un autre observateur des informations sur les antécédents, et, si nécessaire, en procédant à des analyses toxicologiques dans l’air expiré, le sang ou les urines.

Critères diagnostiques de l’intoxication alcoolique

A. Ingestion récente d’alcool.
B. Changements inadaptés, comportementaux ou psychologiques, cliniquement
significatifs, (par exemple : comportement sexuel ou
agressif inapproprié, labilité de l’humeur, altération du jugement,
altération du fonctionnement social ou professionnel) qui se sont
développés pendant ou peu après l’ingestion d’alcool.
C. Au moins un des signes suivants, se développant pendant ou peu
après la consommation d’alcool :
(1) discours bredouillant
(2) incoordination motrice
(3) démarche ébrieuse
(4) nystagmus
(5) altération de l’attention ou de la mémoire
(6) stupeur ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

    • Sevrage alcoolique

La caractéristique essentielle du Sevrage alcoolique est la présence d’un syndrome spécifique de sevrage qui se développe après l’interruption (ou la réduction) d’une utilisation massive et prolongée d’alcool (Critères A et B).

Le syndrome de sevrage inclut au moins deux des symptômes suivants : hvperactivité neurovégétative (par
exemple, transpiration ou fréquence cardiaque supérieure à 100) ; augmentation du tremblement des mains ; insomnie ; nausées ou vomissements ; hallucinations ou illusions transitoires, visuelles, tactiles ou auditives ; agitation psychomotrice ; anxiété ; et crises convulsives de type grand mal. Quand des hallucinations ou des illusions sont
observées, le clinicien peut spécifier Avec perturbations des perceptions .

Les symptômes de sevrage causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants (Critère C).

Les symptômes ne doivent pas être dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p. ex., Sevrage aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques, ou Anxiété généralisée) (Critère D). Les symptômes peuvent être soulagés par l’administration d’alcool ou de tout autre dépresseur cérébral. Les symptômes de sevrage débutent typiquement quand les concentrations sanguines d’alcool diminuent de manière abrupte (c.-à-d. clans les 4 à 12 heures) après l’arrêt ou la réduction de la prise d’alcool. Cependant, les symptômes
de sevrage peuvent se développer après des durées plus longues (allant jusqu’à quelques jours). Les symptômes de Sevrage alcoolique sont en général à leur acmé au cours du second jour d’abstinence à cause de la courte demi- vie de l’alcool, et sont susceptibles de s’améliorer de manière notable vers le quatrième ou cinquième jour.
Toutefois, au terme du Sevrage aigu, des symptômes d’anxiété, d’insomnie, et de dysfonctionnement végétatif peuvent persister jusqu’à 3 à 6 mois, à des niveaux d’intensité moins importants.
Moins de 10 % des sujets qui développent un Sevrage alcoolique présentent des symptômes spectaculaires (p. ex., une hvperactivité neurovégétative sévère, des tremblements, et un Delirium du sevrage alcoolique). Des crises convulsives de type grand mal se produisent chez moins de 3 % des sujets.

Critères diagnostiques du sevrage alcoolique

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation d’alcool qui a été massive et
prolongée.
B. Au moins deux des manifestations suivantes se développent de quelques
heures à quelques jours après le Critère A :
(1) hyperactivité neurovégétative (par exemple, transpiration ou fréquence
cardiaque supérieure à 100)
(2) augmentation du tremblement des mains
(3) insomnie
(4) nausées ou vomissements
(5) hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou
auditives
(6) agitation psychomotrice
(7) anxiété
(8) crises convulsives de type grand mal
C. Les symptômes du Critère B causent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel,
ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.
Spécifier si :
Avec perturbations des perceptions

    • Delirium par intoxication alcoolique

    • Delirium du sevrage alcoolique

Le Delirium du sevrage alcoolique inclut des altérations de la conscience et de la cognition, et des hallucinations
visuelles, tactiles ou auditives (« delirium tremens » ou « DT »). Quand un Delirium du sevrage alcoolique se développe, une affection médicale générale cliniquement significative est vraisemblablement présente (p. ex., insuffisance hépatique, pneumonie, hémorragie digestive, séquelles de trauma crânien, hypoglycémie, déséquilibre électrolytique, ou suites opératoires).

  • Démence persistante induite par l’alcool

  • Trouble amnésique persistant induit par l’alcool

  • Trouble psychotique induit par l’alcool

  • Trouble de l’humeur induit par l’alcool

  • Trouble anxieux induit par l’alcool

  • Dysfonction sexuelle induite par l’alcool

  • Trouble du sommeil induit par l’alcool

Caractéristiques et troubles associés

La Dépendance et l’ Abus alcoolique sont souvent associés à une Dépendance ou un Abus portant sur d’autres substances (p. ex., cannabis ; cocaïne ; héroïne ; amphétamines ; sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques ; et nicotine). L’alcool peut être utilisé pour soulager des effets indésirables de ces autres substances ou pour se substituer à elles quand elles ne sont pas disponibles.

Des symptômes de dépression, d’anxiété et d’insomnie accompagnent fréquemment la Dépendance alcoolique et parfois la précèdent. L’Intoxication alcoolique
est parfois associée à une amnésie pour les événements qui se sont produits pendant l’intoxication (<< trous de mémoire »). Ce phénomène pourrait être lié à la présence d’un taux élevé (l’alcool dans le sang, et, peut-être, à la rapidité avec laquelle ce taux est atteint.

Les Troubles liés à l’alcool sont associés à une augmentation significative du risque d’accidents, de violence et de suicide. On estime que dans certains hôpitaux urbains à peu près 20 % des admissions en unité de soins intensifs sont liés à l’alcool, et que 40 % des personnes vivant aux États-Unis ont eu à un moment ou à un autre de leur vie un accident lié à l’alcool, l’alcool pouvant être mis en cause dans les accidents mortels de la route dans 55% des cas.
Une Intoxication alcoolique sévère, spécialement chez les sujets présentant une Personnalité antisociale peut être associée à la perpétration
d’actes criminels. Par exemple, on pense que plus de la moitié de tous les meurtriers et de leurs victimes étaient en état d’intoxication alcoolique au moment du meurtre.

Une Intoxication alcoolique sévère contribue aussi à la désinhibition et à des sentiments de tristesse et d’irritabilité, qui jouent un rôle dans les tentatives de suicide et les suicides.
Les Troubles liés à l’alcool contribuent à l’absentéisme au travail, aux accidents du travail, et à une faible productivité de l’employé.

L’Abus et la Dépendance alcoolique, en même temps que l’Abus et la Dépendance à d’autres substances sont fréquents chez les sujets quels que soient le niveau d’éducation et le statut socio-économique.

Le taux des Troubles liés à l’alcool se révèle élevé chez les sans domicile fixe, ce qui traduit peut-être une spirale descendante dans le fonctionnement social et professionnel, bien que de nombreuses personnes atteintes de Dépendance ou d’Abus conservent des relations avec leur famille et maintiennent leur activité professionnelle.

Les Troubles de l’humeur, les Troubles anxieux et la Schizophrénie peuvent aussi être associés à une Dépendance alcoolique. Certaines données suggèrent que l’association rapportée entre dépression et Dépendance à l’alcool peut être attribuée au moins en partie à des symptômes dépressifs comorbides liés aux effets aigus de l’intoxication ou
au sevrage.

Examens complémentaires.

L’élévation (> 30 unités) de la gamma-glutamyl- transférase (gamma-GT) est un indicateur paraclinique sensible d’une consommation massive. Ce résultat peut être la seule anomalie biologique. Au moins 70 % des sujets avant des gamma-GT élevées sont de gros buveurs réguliers (c.-à-d. des sujets consommant au moins huit verres par jour de façon régulière).

Un autre examen ayant une spécificité comparable, voire supérieure, est le dosage de la transferrine désyalisée
(Carbobvdraie Déficient Transferrin, CDT). Des taux supérieurs à 20 unités sont utiles 252 Troubles liés à une substance pour identifier des sujets consommant régulièrement au moins huit verres par jour.

Puisque les gamma-GT et la CDT reviennent à la normale quelques jours ou quelques semaines après l’arrêt des boissons alcoolisées, ces deux marqueurs d’état sont utiles pour surveiller l’abstinence, plus particulièrement lorsque le clinicien observe une augmentation de ces valeurs avec le temps, plutôt qu’une diminution. L’association du dosage de la CDT et des gamma-GT peut même avoir une sensibilité et une spécificité plus élevées que l’un ou l’autre de ces dosages utilisés seuls.

Le volume globulaire moyen (VGM) peut-être élevé, tout en restant dans les limites de la normale, chez des sujets qui boivent beaucoup, du fait des effets toxiques directs de l’alcool sur l’ érythropoïèse.
Bien que le VGM puisse être utilisé pour aider à identifier ceux qui boivent excessivement, il s’agit d’une méthode peu fiable pour surveiller l’abstinence, du fait de la longue durée de vie des globules rouges.

Les tests de la fonction hépatique (p. ex., transaminase sérique glutamique oxalo-acétique [SGOT], et phosphatases alcalines) peuvent mettre en évidence une atteinte hépatique consécutive aux excès de boissons.

On peut observer une élévation des taux de lipides dans le sang (p. ex., triglycérides et lipoprotéines du cholestérol), résultant de la diminution de la néoglucogenèse associée à des excès de boissons. L’élévation des taux de lipides dans le sang contribue aussi au développement d’une stéatose hépatique.

Des taux d’acide urique élevés mais dans la limite de la normale peuvent être liés à des excès de boissons, mais ils sont relativement aspécifiques.

L’examen le plus direct disponible pour mesurer la consommation alcoolique à un moment donné est l’alcoolémie, qui peut aussi être utilisée pour juger de la tolérance à l’alcool. On peut présumer qu’un sujet qui ne présente pas de signes d’intoxication, avec une concentration de 100 mg d’éthanol par décilitre de sang, a acquis au moins un certain degré de tolérance à l’alcool. A 200 mg/dl, la plupart des sujets qui n’ont pas de tolérance présentent une intoxication sévère.

Examen physique et affections médicales générales associées.

La prise répétée de fortes doses d’alcool peut toucher à peu près n’importe quel système ou organe, spécialement le système gastro-intestinal, le système cardio-vasculaire, et le système nerveux, central et périphérique.

Les atteintes gastro-intestinales incluent les gastrites, les ulcères gastriques ou duodénaux, et, chez environ 15 % de ceux qui utilisent massivement l’alcool, une cirrhose du foie et/ou une pancréatite. Il existe aussi une
incidence augmentée de cancers de l’oesophage, de l’estomac, et d’autres segments du tube digestif.

Une des maladies somatiques les plus communément associées est une hypertension modérée. Les cardiomyopathies et les autres myopathies sont moins fréquentes mais surviennent avec une incidence augmentée chez ceux qui boivent de
façon massive. Ces facteurs, avec l’augmentation nette des taux de triglycérides et des lipoprotéines du cholestérol à faible densité, conduisent à une élévation du risque de maladie cardiaque.

Les neuropathies périphériques peuvent se manifester par une faiblesse musculaire, des paresthésies, et une diminution de la sensibilité périphérique.
Les effets plus persistants sur le système nerveux central sont les déficits cognitifs, les altérations sévères de la mémoire, et des modifications cérébelleuses de type dégénératif.
Ces effets sont liés à des carences vitaminiques (en particulier en vitamine B, notamment la thiamine). Un des effets les plus dévastateurs sur le système nerveux central est le Trouble amnésique persistant induit par l’alcool (syndrome de Wernicke-Korsakoff), relativement rare, où la capacité d’encoder de nouveaux souvenirs est sérieusement altérée.

Au niveau physique, de nombreux symptômes et éléments associés aux Troubles liés à l’alcool, sont une conséquence des maladies notées ci-dessus. Exemples : dyspepsie, nausées, et éructations qui accompagnent les gastrites, hépatomégalie, varices oesophagiennes et hémorroïdes qui accompagnent les modifications hépatiques induites par l’alcool. D’autres signes physiques comprennent les tremblements, la démarche ébrieuse, l’insomnie et les dysfonctionnements de l’érection.

Les hommes avant une Dépendance alcoolique chronique peuvent présenter une diminution de la taille des testicules et des signes de féminisation associés à une diminution du taux de
testostérone.

Les excès de boissons répétés chez les femmes sont associés à des irrégularités menstruelles et, au cours de la grossesse, à des avortements spontanés et au syndrome d’alcoolisme foetal.

Les sujets ayant des antécédents connus d’épilepsie ou de traumatisme crânien sévère sont plus susceptibles de développer des crises convulsives liées à l’alcool.

Le Sevrage alcoolique peut être associé à des nausées, des vomissements, une gastrite, une hématémèse, une sécheresse de la bouche, un aspect bouffi et couperosé et des oedèmes périphériques modérés.

L’Intoxication alcoolique peut conduire à des chutes et des accidents qui peuvent causer fractures, hématomes
sous-duraux et autres formes de traumatismes cérébraux. Les intoxications alcooliques sévères et répétées peuvent bloquer les mécanismes immunitaires et prédisposer les sujets aux infections ou augmenter le risque de cancer.

Enfin, un Sevrage alcoolique inopiné chez des patients hospitalisés pour lesquels un diagnostic de Dépendance
alcoolique n’a pas été porté, peut augmenter les risques, les coûts et la durée d’hospitalisation.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Les traditions culturelles relatives à la consommation d’alcool dans les réunions familiales, religieuses et sociales, spécialement pendant l’enfance, peuvent affecter à la fois les modes d’utilisation de l’alcool et la probabilité que des problèmes liés à l’alcool se développent.

Des différences notables caractérisent la quantité, la fréquence et les modalités de la consommation d’alcool selon les pays.

Dans la plupart des cultures asiatiques, la prévalence globale des Troubles liés à l’alcool serait relativement basse et le rapport entre hommes et femmes élevé. Ces résultats semblent liés à l’absence chez environ 50 % des Japonais, Chinois et Coréens, de la forme de l’aldéhyde déshydrogénase qui élimine le premier produit du catabolisme de l’alcool, l’acétaldéhyde, quand ses taux sont bas. Si les sujets totalement dépourvus de cette enzyme — on estime leur pourcentage à 10 % —, consomment de l’alcool, ils ressentent une rougeur du visage et des palpitations pouvant être si sévères qu’un grand nombre d’entre eux ne boit plus du tout par la suite. Les sujets de cette population ayant un déficit relatif de cette enzyme — on estime leur pourcentage à 40 % — ressentent une rougeur moins intense mais présentent tout de même un risque réduit de façon significative de développer un Trouble lié à l’utilisation de l’alcool.

Aux États-Unis, les blancs et les Afro-américains ont des taux à peu près identiques d’Abus et de Dépendance alcoolique. Les hommes d’origine latino-américaine ont des taux un peu plus élevés, bien que la prévalence soit
plus faible chez les femmes de cette origine que chez les femmes d’autres groupes ethniques.

Un niveau scolaire médiocre, le chômage, et un niveau socio-économique faible seraient un facteur de risque

Parmi les adolescents, les Troubles des conduites, et des comportements antisociaux répétés, sont souvent concomitants de l’Abus et de la Dépendance alcoolique, et d’autres Troubles liés à une substance.

Les modifications physiques chez les personnes âgées ont pour résultat une sensibilité accrue du cerveau aux effets dépresseurs de l’alcool, une diminution du taux de métabolisme hépatique pour diverses substances, y compris l’alcool, et une diminution du pourcentage d’eau dans le corps. Ces changements peuvent amener les personnes âgées à développer des intoxications et des problèmes plus sévères après des consommations peu importantes. Les problèmes liés à l’alcool chez les personnes âgées sont aussi particulièrement susceptibles d’être associés à d’autres complications médicales.

L’Abus d’alcool et la Dépendance alcoolique sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes, avec un sex-ratio pouvant atteindre 5/1, mais ce rapport varie de façon importante en fonction de la classe d’âge.

En général, les femmes commencent à boire à un âge plus avancé de plusieurs années que les hommes, mais une fois que se développe un Abus d’alcool ou une Dépendance alcoolique chez les femmes, le trouble semble progresser un peu plus vite.
Cependant, l’évolution clinique de la Dépendance alcoolique chez l’homme et chez la femme comporte plus de points communs que de différences.

Prévalence

L’utilisation de l’alcool a une prévalence élevée dans la plupart des pays occidentaux, avec une consommation par adulte aux États-Unis estimée à 8,2 litres d’alcool pur pour l’année 1994. Selon les enquêtes ou les méthodes utilisées, 2/3 à 90 % des adultes vivant aux États-Unis ont consommé de l’alcool, avec des chiffres plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
En 1996, une enquête nationale a indiqué qu’environ 70 % des hommes et 60 % des femmes consommaient de l’alcool, résultats variant avec l’âge, la prévalence la plus élevée (77 % ) étant retrouvée entre l’âge de 26 et 34 ans.
On a rapporté des pourcentages plus élevés de buveurs dans les zones urbaines et côtières des États-Unis, les différences entre les groupes ethniques étant peu importantes.
Il faut noter que, comme ces enquêtes mesurent des modes d’utilisation plutôt que des troubles, on ignore combien de sujets prenant de l’alcool ont les symptômes remplissant les critères de Dépendance ou d’Abus.
Peut-être en raison des différences dans la méthodologie des enquêtes et (les changements dans les critères diagnostiques au cours des années, l’estimation de la prévalence de l’Abus d’alcool et de la Dépendance alcoolique a varié de façon marquée au cours des différentes études. Cependant, au milieu des années 1990, le risque sur la vie entière de la Dépendance alcoolique était d’environ 15 % dans la population générale. Le taux global de Dépendance alcoolique actuelle (correspondant aux sujets dont le mode d’utilisation de l’alcool a rempli les critères de Dépendance au cours de l’année écoulée) approche probablement les 5 %.

Évolution

Le premier épisode d’Intoxication alcoolique est susceptible de se produire au milieu de l’adolescence, l’âge de début pour une Dépendance alcoolique passant par un maximum entre 20 et 35 ans. La grande majorité de ceux qui développent un Trouble lié à l’alcool le font avant quarante ans. Les premières manifestations d’un Sevrage apparaissent habituellement après que de nombreux autres aspects d’une Dépendance se soient développés. La Dépendance et l’Abus alcoolique ont une évolution variable, souvent caractérisée par des périodes de rémission et de rechute.
Une décision d’arrêter de boire, souvent en réponse à une crise, est susceptible d’être suivie, pendant au moins quelques semaines, d’une abstinence qui est souvent suivie de périodes limitées où la boisson est contrôlée ou ne pose pas de problèmes. Cependant, une fois que la consommation d’alcool a repris, il est hautement probable que la consommation va rapidement croître et que des problèmes sévères vont à nouveau se développer. Les cliniciens ont souvent l’impression erronée que la Dépendance et l’Abus alcoolique sont des maladies incurables du fait que ceux qui se présentent pour être traités ont, typiquement,des antécédents de troubles sévères liés à l’alcool, depuis plusieurs années.
Toutefois, les cas les plus sévères représentent seulement une faible proportion des sujets ayant une Dépendance ou un Abus alcoolique, et, typiquement, la personne présentant un Trouble lié à l’alcool a un pronostic beaucoup plus favorable. Les études de suivi de sujets ayant une activité relativement satisfaisante, montrent un taux d’abstinence à 1 an supérieur à 65 % après traitement. Chez les sujets atteints de Dépendance alcoolique ayant un moins bon niveau de fonctionnement et n’ayant pas de domicile fixe, après la mise en application d’un programme thérapeutique, le taux d’abstinence à 3 mois peut atteindre tout de même 60 %, et 45 % à un an. Certains sujets (peut-être 20 % ou plus) ayant une Dépendance alcoolique parviennent à une sobriété prolongée, même en l’absence de traitement actif.

Même lors d’Intoxications alcooliques légères, des symptômes différents peuvent être observés selon les moments. Tôt après l’ingestion, quand les niveaux d’alcool dans le sang s’élèvent, les symptômes comprennent souvent une envie de parler, une sensation de bien-être, et une humeur vive et expansive.
Plus tard, en particulier quand les niveaux d’alcool dans le sang diminuent, le sujet peut devenir progressivement plus déprimé, replié, et avoir une altération cognitive.
Avec de très hauts niveaux d’alcool dans le sang (p. ex., 200-300 mg/d1), un sujet non tolérant peut s’endormir et entrer dans le premier stade de l’anesthésie.
Des niveaux d’alcool dans le sang encore plus élevés (p. ex., au-delà de 300-400 mg/dl) peuvent causer une inhibition respiratoire et une diminution de la fréquence cardiaque voire la mort chez des sujets qui ne présentent
pas une tolérance.
La durée de l’intoxication dépend de la quantité d’alcool consommée et sur quelle durée. En général, le corps peut métaboliser environ un verre par heure, le niveau d’alcool dans le sang descendant, habituellement, à un rythme de
15-20 mg/dl par heure. Les signes et les symptômes d’intoxication sont probablement plus intenses quand l’alcoolémie augmente que quand elle décroît.

Aspects familiaux

La Dépendance alcoolique a souvent un aspect familial et on estime que 40 à 60 % de la variance du risque peut être expliquée par des facteurs génétiques. Le risque d’une Dépendance alcoolique est trois ou quatre fois plus élevé chez les parents proches de personnes ayant une Dépendance alcoolique.
Le risque est d’autant plus élevé que le nombre de parents affectés est plus important, qu’il y a une plus grande proximité génétique, et que le problème lié à l’alcool chez le parent touché est plus sévère.

La plupart des études ont trouvé un risque significativement plus élevé de Dépendance alcoolique chez le jumeau monozygote que chez le jumeau dizygote d’une personne présentant une Dépendance alcoolique. Les études d’adoption ont révélé une augmentation du risque de Dépendance alcoolique par un facteur trois ou quatre chez les enfants de
sujets présentant une Dépendance alcoolique quand ces enfants étaient adoptés dès leur naissance et élevés par des parents adoptifs qui n’avaient pas ce trouble. Cependant le facteur génétique explique seulement une partie du risque de Dépendance alcoolique, une partie significative du risque provenant de facteurs environnementaux ou
interpersonnels comme l’attitude culturelle vis-à-vis de la boisson et de l’ivresse, la disponibilité de l’alcool (y compris son prix), les attentes concernant les effets de l’alcool sur l’humeur et le comportement, les expériences personnelles acquises avec l’alcool et le stress.

DROGUE : dangers des drogues

Les drogues, dangers et problèmes liés

Article rédigé avec le DSM

L’addiction, une histoire de plaisir et d’évolution

Depuis la nuit des temps, la conservation de l’espèce humaine répond à des règles de survie : se reproduire, se faire plaisir (manger, boire…) et prendre soin de soi et des autres, fuir le danger… Ces comportements animaux sont hérités de notre cerveau profond, dit « reptilien », centre des émotions de plaisir, de peur, de joie… et réagissant à une loi, celle de la récompense : on éprouve du plaisir à avoir fait l’amour, avoir bien mangé, avoir bien chassé… ces comportements ont été favorisés par l’évolution car ils sont généralement conservateurs pour l’individu, et le cerveau reptilien  libère de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir dans ses noyaux gris centraux et réclame de renouveler ce plaisir.

L’homme qui désire une femme obéira à cette pulsion et mettra tout en oeuvre, se mettra même parfois en danger pour satisfaire son envie de la posséder. Une fois que la chose sera faite, il éprouvera une satisfaction qui l’amènera à… dormir et se désintéresser de son objet de convoitise, jusqu’à la prochaine…

Il en est de même pour la nouvelle voiture ou le dernier smartphone

Heureusement, l’évolution nous a doté d’un cortex, source des idées, de la réflexion, de la mesure, de l’analyse… et nous pouvons pondérer ces pulsions en mesurant leurs conséquences. On ne se jette donc plus systématiquement sur la première envie qui passe comme des bonobos

Les drogues ont ceci de particulier qu’elles dupent le cerveau reptilien, parfois en mimant l’effet de drogues naturelles (endorphines notamment : on dit souvent que le cerveau est le plus grand producteur de drogue au monde) en provoquant un plaisir intense, dont le cerveau reptilien réclamera le retour à corps et à cris,

Qui plus est, il faudra toujours plus de substance pour essayer de provoquer le même plaisir car les récepteurs à la dopamine « s’émoussent ». Si les trois premières lignes de cocaïne sont un véritable flash, la suite n’est qu’une course pour essayer de retrouver la stimulation et le plaisir intense qu’elles ont provoqué… en vain. Il en est de même pour l’héroine ou… l’alcool, une drogue légale qui tue avec le tabac, l’autre drogue légale, 40 fois plus que les accidents de la route.

A cela il faut ajouter l’augmentation considérable des substances addictogènes mises à notre disposition (nouvelles drogues de synthèse notamment), l’accès plus facile à des activités addictogènes (écrans et Internet, sexe…) et au caractère addictogène de notre société, dans laquelle la culture de la défonce s’est imposée, servant souvent de soupape pour éliminer l’excès de stress et de pression. Les addictions et les drogues sont devenues un véritable problème de santé publique…

Les drogues

Le terme drogue désigne 11 classes de substances:
alcool ;
amphétamine ou sympathomimétiques d’action similaire ;
caféine ;
cannabis ;
cocaïne ;
hallucinogènes ;
solvants volatils ;
nicotine ;
opiacés ;
phencyclidine (PCP) ou arylcyclohexylamines d’action similaire ;
médicament : sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques, les analgésiques et anesthésiques, les anticholinergiques , les anticonvulsivants , les antihistaminiques, les antihypertenseurs et les autres médications cardio-vasculaires, les antimicrobiens , les antiparkinsoniens , les chimiothérapies, les corticostéroïdes, les médications gastrointestinales, les relaxants musculaires, les anti-inflammatoires non stéroïdiens , les antidépresseurs, et le disulfirame.
On peut aussi observer plus rarement des troubles liés à des drogues plus rares : les métaux lourds (c.-à-d. plomb ou aluminium), les dératisants qui contiennent de la strychnine, les pesticides qui contiennent de la nicotine ou des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase , les gaz neurotoxiques , l’éthylène glycol (antigel), l’oxyde de carbone, et le gaz carbonique.

Les troubles

Les Troubles liés a une drogue sont divisés en deux groupes :

Troubles liés à l’ utilisation d’une drogue (Dépendance à une drogue, Abus d’une drogue)

Dépendance à une drogue

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de la Dépendance à une drogue est un ensemble de symptômes cognitifs, comportementaux et physiologiques, indiquant que le sujet continue à utiliser la drogue malgré des problèmes significatifs liés à la drogue. Il existe un mode d’utilisation répétée qui conduit, en général, à la tolérance, au sevrage et à un comportement de prise compulsive. Un diagnostic de Dépendance à une drogue peut s’appliquer à toutes les classes de drogues à l’exception de la caféine.
La dépendance est définie comme l’apparition d’au moins trois des symptômes ci-dessous à un moment quelconque au cours d’une période continue de 12 mois.

La tolérance (Critère 1)

est la nécessité (l’augmenter nettement les quantités de drogue pour produire l’intoxication (ou l’effet désiré), ou désigne une diminution nette de l’effet en cas d’utilisation continue d’une même quantité de drogue. Le niveau (le tolérance qui se développe, varie largement selon les drogues. De plus, pour une drogue donnée, le degré de tolérance peut varier en fonction des différents effets de la drogue sur le système nerveux. Par exemple, pour les opiacés, la tolérance concernant la dépression respiratoire et celle concernant l’analgésie se développent à des vitesses différentes. Les sujets utilisant massivement les opiacés ou les stimulants peuvent développer des niveaux substantiels de tolérance (p. ex., multipliés d’un facteur dix), souvent jusqu’à une close qui serait mortelle pour un non-consommateur.
La tolérance à l’alcool peut aussi être marquée mais elle est, en général, bien moins extrême que pour les amphétamines. De nombreux sujets qui fument des cigarettes en consomment plus de 20 par jour, une quantité qui aurait produit des signes de toxicité quand ils ont commencé à fumer. Les sujets qui utilisent massivement le cannabis ou la phencyclidine (PCP) ne se rendent en général pas compte qu’ils sont devenus tolérants
(bien que la tolérance ait été démontrée dans les études animales et chez certains sujets). La tolérance peut être difficile à établir sur les seuls antécédents quand la drogue est illégale et peut-être mélangée avec (les diluants divers ou avec d’autres drogues. Dans de telles situations, les tests de laboratoires peuvent être utiles (p. ex., des taux sanguins élevés avec peu d’indices d’intoxication rendent la tolérance probable).
La tolérance doit aussi être distinguée de la variabilité individuelle quant à la sensibilité initiale aux effets de drogues données. Par exemple, des personnes qui boivent pour la première fois montrent très peu de signes d’intoxication après trois ou quatre verres, alors que d’autres, de même poids, n’ayant jamais bu non plus, ont un
discours bredouillant et une incoordination motrice.

Le sevrage (Critère 2a)

est une modification comportementale inadaptée avec des concomitants physiologiques et cognitifs se produisant quand diminuent les concentrations sanguines ou tissulaires d’une drogue à la suite d’une utilisation massive et
prolongée.

Après avoir développé des symptômes de sevrage désagréables, la personne peut prendre la drogue pour soulager ou éviter ces symptômes (Critère 2b)

utilisant, clans les cas typiques, la drogue tout au cours de la journée en commençant peu après le réveil. Les symptômes de sevrage, qui sont généralement opposés aux effets aigus des drogues, varient fortement selon les classes de drogues ; aussi, des ensembles distincts de critères de sevrage sont-ils donnés pour la plupart des classes.
Des signes physiologiques nets et habituellement faciles à détecter sont fréquents avec l’alcool, les opiacés, et les sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques. Des signes et des symptômes de sevrage sont souvent présents mais peuvent être moins évidents avec les stimulants tels que les amphétamines et la cocaïne, comme avec la nicotine et le cannabis. Il n’y a jamais de signes significatifs de sevrage après des doses même répétées d’hallucinogènes. Le sevrage à la phencyclidine et à des drogues similaires n’a pas encore été décrit chez l’homme (bien qu’il ait été établi chez l’animal).

Ni la tolérance ni le sevrage ne sont nécessaires ou suffisants pour le diagnostic de dépendance à une drogue. Cependant, pour la plupart des classes de drogues, des antécédents de tolérance ou de sevrage sont associés à une évolution clinique plus sévère (p. ex., le développement plus rapide d’une Dépendance, des prises de drogue
en quantités plus grandes, un nombre plus élevé de problèmes liés à la drogue). Certains sujets (p. ex., ceux qui ont une Dépendance au cannabis) montrent un mode d’utilisation compulsive sans aucun signe manifeste de tolérance ou de sevrage. Inversement, d’autres patients de médecine générale ou vus en postopératoire, qui n’ont pas de Dépendance aux opiacés, peuvent développer une tolérance à des opiacés qui leurs sont prescrits, et éprouver des symptômes de sevrage sans montrer aucun signe d’utilisation compulsive. Les spécifications Avec Dépendance physiologique et sans Dépendance physiologique sont fournies pour indiquer la présence ou
l’absence de tolérance ou de sevrage.

Les items suivants décrivent le mode d’utilisation compulsive d’une drogue, qui
caractérise la dépendance.

Le sujet peut prendre la drogue en quantité plus importante ou sur une plus longue période que celle qui était prévue au départ (p. ex., il continue à boire jusqu’à l’intoxication sévère bien qu’il se soit fixé une limite à un seulverre) (Critère 3).

Le sujet peut exprimer un désir persistant d’arrêter ou de contrôler l’utilisation de la drogue.

Souvent, il y a eu de nombreuses tentatives infructueuses pour en diminuer ou en arrêter l’utilisation (Critère 4).

Le sujet peut passer beaucoup de temps à se procurer une drogue, l’utiliser, ou récupérer de ses effets (Critère 5).

Dans quelques cas de Dépendance, quasiment toutes les activités journalières de la personne tournent autour de la drogue.

Des activités importantes, sociales, professionnelles ou de loisirs peuvent être abandonnées ou diminuées du fait de l’utilisation de la drogue (Critère 6).

L’individu peut se détacher des activités familiales ou de ses violons d’Ingres pour utiliser la drogue en privé ou pour passer plus de temps avec des amis qui utilisent la drogue.

Bien qu’elle reconnaisse la contribution de la drogue à ses difficultés psychologiques ou physiques (p. ex., symptômes dépressifs sévères ou atteinte organique), la personne continue à l’utiliser (Critère 7).

Le point-clé pour évaluer ce critère n’est pas l’existence d’un problème, mais plutôt l’incapacité du sujet à s’abstenir d’utiliser la drogue bien qu’il ait des preuves des difficultés qu’elle provoque.

Spécifications

La tolérance et le sevrage peuvent être associés à un risque accru de problèmes médicaux généraux dans l’immédiat et un risque accru de rechutes. Les spécifications suivantes sont fournies pour permettre de noter leur présence ou leur absence.

Avec Dépendance physique.

Cette spécification doit être utilisée quand la Dépendance à une drogue est accompagnée de signes de tolérance
(Critère 1) ou de sevrage (Critère 2).

Sans Dépendance physique.

Cette spécification doit être utilisée quand il n’y a aucune preuve de tolérance (Critère 1) ou de sevrage (Critère 2). Chez ces sujets, la Dépendance à une drogue est caractérisée par un mode d’utilisation
compulsive (au moins trois des critères 3-7).

Spécifications pour l’évolution

Six spécifications de l’évolution sont disponibles pour une Dépendance à une drogue.
Les quatre spécifications de rémission ne peuvent être appliquées que si aucun des critères de Dépendance ou d’Abus à une drogue n’a été présent pendant au moins un mois. Pour les critères requérant des problèmes récurrents, une spécification de l’évolution ne s’applique que si aucun aspect du critère n’a été présent (p. ex., un accident de la route au cours d’une intoxication suffit à empêcher que le sujet soit considéré en rémission). La définition de ces quatre types de rémission est fondée sur l’intervalle de temps qui s’est écoulé depuis l’arrêt de la Dépendance (rémission précoce ou prolongée) et sur la présence persistante d’au moins un des items inclus dans les critères de Dépendance ou d’Abus (rémission partielle ou complète). Comme les 12 premiers mois après une Dépendance représentent une période comportant un risque particulièrement élevé de rechute, une rémission de moins de 12 mois est désignée comme rémission précoce. Après 12 mois de rémission précoce sans rechute de la Dépendance, la personne entre en rémission prolongée. Tant pour la rémission précoce que pour la rémission prolongée, une spécification additionnelle de <<complète » est donnée si aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent pendant la période de rémission ; une spécification de « partielle » est donnée si au moins un des critères de Dépendance ou d’Abus a été présent, par intermittence ou continuellement, pendant la période de rémission.

Rémission précoce complète

Cette spécification est utilisée si, pendant au moins un mois, mais pendant moins de douze mois, aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent.

Rémission précoce partielle

Cette spécification est utilisée si, pendant au moins un mois, mais pendant moins de douze mois, au moins un critère rie Dépendance ou d’Abus a été présent (sans que les critères complets de la Dépendance aient été présents).

Rémission prolongée complète

Cette spécification est utilisée si, à aucun moment pendant au moins douze mois, aucun critère de Dépendance ou d’Abus n’a été présent.

Rémission prolongée partielle

Cette spécification est utilisée si, à aucun moment pendant au moins douze mois, les critères complets de Dépendance n’ont été présents ; toutefois, au moins un critère de Dépendance ou d’Abus a été présent.

Critères de dépendance à une drogue

Mode d’utilisation inadapté d’une drogue conduisant à une altération
du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé
par la présence de trois ou plus) des manifestations suivantes, à
un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la drogue
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
(h) effet notablement diminué en cas d’utilisation continue
d’une même quantité de la drogue
(2) sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la drogue (voir les
critères A et B des critères de Sevrage à une drogue
spécifique)
(b) la même drogue (ou une drogue très proche) est prise
pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la drogue est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer
ou contrôler l’utilisation de la drogue
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
obtenir la drogue (p. ex., consultation de nombreux médecins
ou déplacement sur (le longues distances), à utiliser le produit
(p. ex., fumer sans discontinuer), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes
sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la
drogue
(7) l’utilisation de la drogue est poursuivie bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant
ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la
drogue (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien
que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou
poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation
d’alcool)

Abus d’une drogue

Caractéristiques

La caractéristique essentielle de l’Abus d’une drogue est un mode d’utilisation inadéquat d’une drogue mis en évidence par des conséquences indésirables, récurrentes et significatives, liées à cette utilisation répétée. Pour que le critère d’Abus soit rempli, le problème lié à la drogue doit être survenu de façon répétée au cours d’une période de 12 mois consécutifs ou persister au moment de l’évaluation.

On peut observer une incapacité répétée de la personne à remplir des obligations majeures, une utilisation dans des situations on cela peut être physiquement dangereux, des problèmes judiciaires multiples, et des problèmes sociaux ou interpersonnels récurrents (Critère A).

Ces problèmes doivent survenir de manière répétée au cours d’une période continue de 12 mois. A la différence des critères de Dépendance à une drogue, les critères pour l’Abus de drogue n’incluent pas la tolérance, le sevrage, ou un mode compulsif d’utilisation, mais, seulement, les conséquences néfastes de l’utilisation
répétée.

Le diagnostic de Dépendance à une drogue a priorité sur le diagnostic d’Abus d’une drogue si, à un moment quelconque, le mode d’utilisation a correspondu aux critères de Dépendance pour cette classe de drogues (Critère B).

Bien qu’un diagnostic d’Abus d’une drogue soit plus probable chez des sujets qui n’ont que récemment commencé à prendre la drogue, certains sujets continuent à subir des conséquences sociales néfastes liées à une drogue pendant longtemps sans qu’on ait des preuves de Dépendance à cette drogue. La catégorie Abus d’une drogue
ne s’applique ni à la caféine ni à la nicotine. Le terme « abus » doit s’appliquer à un mode d’utilisation de la drogue remplissant les critères de ce trouble ; il ne faut pas l’utiliser comme synonyme d’« utilisation », de « mauvaise utilisation>> ou d’« utilisation dangereuse ».

Les sujets peuvent présenter, de manière répétée, une intoxication ou d’autres symptômes liés à une drogue quand ils sont supposés remplir des obligations ajeures au travail, à l’école ou à la maison (Critère Al).

Il peut y avoir des absences répétées ou de mauvaises performances au travail liées à des « gueules de bois » récurrentes. Un lycéen peut être absent, exclus temporairement ou définitivement du lycée en raison de l’abus d’une drogue. Pendant qu’il est intoxiqué, le sujet peut négliger ses enfants ou les tâches ménagères.

La personne peut, de manière répétée, être intoxiquée dans des situations où cela est physiquement dangereux (p. ex., en conduisant une voiture, en faisant fonctionner une machine ou en entreprenant des activités de
loisirs à risque telles que nager ou faire de l’escalade) (Critère A2).

Il peut y avoir des problèmes judiciaires récurrents (p. ex., arrestation après un comportement anormal,
violence et agressions, conduite en état d’imprégnation) (Critère A3).

La personne peut continuer à utiliser la drogue malgré des antécédents de conséquences sociales et interpersonnelles négatives, persistantes ou récurrentes (p. ex., difficultés conjugales ou divorce, disputes ou bagarres) (Critère A4).

Critères de l’abus d’une drogue

A. Mode d’utilisation inadéquat d’une drogue conduisant à une altération
du fonctionnement Ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d’une drogue conduisant à l’incapacité de
remplir des obligations majeures, au travail, à l’école, ou à la
maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances
au travail du fait de l’utilisation de la drogue, absences,
exclusions temporaires ou définitives de l’école, négligence des
enfants ou des tâches ménagères)
(2) utilisation répétée d’une drogue dans des situations où cela
peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la
conduite d’une voiture ou en faisant fonctionner une machine
alors qu’on est sous l’influence d’une drogue)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une drogue
(p. ex., arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’ utilisation de la drogue)
(4) utilisation de la drogue malgré des problèmes interpersonnels
ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les
effets de la drogue (par exemple disputes avec le conjoint à
propos des conséquences de l’intoxication, bagarres)
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de drogue,
les critères de la Dépendance à une drogue.

Depuis le DSM5 Ces notions assez confuses d’Abus et de Dépendance sont regroupés sous le terme Trouble d’utilisation :

 

  1. Mode problématique d’utilisation de la substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :
    1. La substance est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.
    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation de la substance ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.
    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir de la substance, utiliser la substance et récupérer de ses effets.
    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer la substance.
    5. L’usage de la substance a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
    6. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de la substance.
    8. Usage récurrent de la substance dans des situations où c’est physiquement dangereux.
    9. L’usage de la substance est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance.
    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :
      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de la substance.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :
      1. Le syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
      2. La substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Troubles induits par une drogue

Intoxication par une drogue

La caractéristique essentielle de l’Intoxication à une drogue est le développement d’un syndrome réversible spécifique dû à l’ingestion récente de (ou l’exposition à) cette drogue (Critère A).

Les changements comportementaux ou psychologiques inadaptés, cliniquement significatifs, qui sont associés à l’intoxication (p. ex., agressivité, labilité de l’humeur, altération cognitive, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel), sont dus aux effets physiologiques directs de la drogue sur le système nerveux central et se développent pendant ou peu après l’utilisation de la drogue (Critère B).

Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère C).

L’Intoxication à une drogue est souvent associée à un Abus ou à une Dépendance. Cette catégorie ne s’applique pas à la nicotine. La preuve d’une prise récente d’une drogue peut être obtenue à partir des antécédents, de l’examen physique (p. ex., odeur alcoolique de l’haleine), ou d’une analyse toxicologique des liquides
biologiques (p. ex., urine ou sang). Les modifications les plus courantes comprennent des perturbations de la perception, de la vigilance, de l’attention, de la pensée, du jugement, du comportement psychomoteur, et du comportement interpersonnel. Le tableau clinique spécifique de l’Intoxication à une drogue varie notablement d’un sujet à l’autre et dépend de la drogue en cause, de la dose, de la durée ou de la chronicité des prises, de la tolérance de la personne à cette drogue, de la durée écoulée depuis la dernière prise, des attentes de la personne quant aux effets de la drogue et de l’environnement ou du cadre dans lequel la drogue est prise. Des intoxications de courte durée ou « aiguës » peuvent avoir des signes ou des symptômes différents de ceux des intoxications de longue durée ou « chroniques
Par exemple des doses modérées de cocaïne peuvent produire initialement une recherche des contacts sociaux, mais un retrait social peut se développer si de telles doses sont répétées fréquemment pendant des jours ou des semaines. Des drogues différentes (parfois même des drogues de classes différentes) peuvent produire des symptômes identiques. Par exemple, les Intoxications à l’amphétamine ou à la cocaïne peuvent toutes les deux se manifester par des idées de grandeur, une hyperactivité, accompagnée de tachycardie, de dilatation pupillaire, d’une pression artérielle élevée, de transpiration ou de frissons. De même, l’alcool et les drogues de la classe des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques produisent des symptômes d’intoxication similaires.

Le caractère inadapté d’une modification du comportement liée à la drogue dépend du contexte social et de l’environnement. Le comportement inadapté place, en général, le sujet dans des situations à risque (p. ex., accidents, complications médicales générales, rupture dans les relations sociales ou familiales, difficultés professionnelles ou financières, problèmes judiciaires). Des signes ou des symptômes d’intoxication peuvent parfois persister pendant des heures ou des jours au-delà du moment où la drogue n’est plus détectable clans les liquides biologiques.
Cela peut être dû à la persistance de concentrations faibles de drogue dans certaines parties du cerveau ou à un effet de type « hit and run ”, où la drogue altère un processus physiologique dont la récupération dure plus longtemps que l’élimination de la drogue. Ces effets plus prolongés de l’intoxication doivent être distingués du
sevrage (c.-à-d. des symptômes déclenchés par une diminution des concentrations sanguines ou tissulaires de la drogue).

Sevrage d’une drogue

La caractéristique essentielle du Sevrage à une drogue est le développement d’une modification comportementale inadaptée spécifique d’une drogue, avec des concomitants physiologiques et cognitifs, due à l’arrêt ou la réduction de l’utilisation massive et prolongée de cette drogue (Critère A).

Le syndrome spécifique de la drogue cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants (Critère B).

Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (Critère C).

En général, mais pas toujours, le sevrage est associé à une Dépendance à une drogue. La plupart des sujets (si ce n’est tous) développant un Sevrage ont une appétence à reprendre la drogue pour diminuer les symptômes.

Delirium induit par une drogue
Démence persistante induite par une drogue
Trouble amnésique persistant induit par une drogue
Trouble psychotique induit par une drogue
Trouble de l’humeur induit par une drogue
Trouble anxieux induit par une drogue
Dysfonction sexuelle induite par une drogue
Trouble du sommeil induit par une drogue.

TROUBLES LIÉS À L’ALCOOL

Voir l’article sur l’alcool

TROUBLES LIÉS À L’AMPHÉTAMINE (AMPHÉTAMINIQUES)

Voir amphetamine

TROUBLES LIÉS AU CANNABIS

Voir cannabis

TROUBLES LIÉS À LA COCAÏNE

Voir cocaine

TROUBLES LIÉS AUX HALLUCINOGÈNES

Voir psilo

TROUBLES LIÉS AUX SOLVANTS VOLATILS

Voir sniffer de la colle

TROUBLES LIÉS AU TABAC

Voir tabac

TROUBLES LIÉS AUX OPIACÉS

Voir opiacés

TROUBLES LIÉS À LA PHENCYCLIDINE (OU AUX DROGUES SIMILAIRES)

Voir Ketamine

TROUBLES LIÉS AUX SÉDATIFS, HYPNOTIQUES OU ANXIOLYTIQUES

Troubles liés à l’utilisation des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Dépendance aux sédatifs,hypnotiques ou anxiolytiques

  • Abus de sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

Troubles induits par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Intoxication aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Sevrage aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Delirium par intoxication aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Delirium du sevrage aux sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Démence persistante induite par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble amnésique persistant induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble psychotique induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble de l’humeur induit par les sédatifs hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble anxieux induit par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Dysfonction sexuelle induite par les sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

  • Trouble du sommeil induit par les sédatifs,hypnotiques ou anxiolytiques

Autres drogues ou substances pouvant être détournées de leur utilisation en drogue

Les nitrites inhalés (<< poppers »)

Il s’agit des nitrites d’amyle, de butyle, et d’isobutyle qui produisent une intoxication caractérisée par un sentiment de plénitude dans la tête, d’euphorie légère, un changement dans la perception du temps, une relaxation des muscles lisses, et peut-être un accroissement des sensations sexuelles. En plus d’une possible utilisation compulsive, ces substances comporteraient un danger d’altération des fonctions immunitaires, d’irritation du système respiratoire, de diminution de la capacité de transport en oxygène du sang et de réaction toxique qui peut inclure vomissements, maux de tête sévères, hypotension et étourdissements.

Le protoxyde d’azote (« gaz hilarant »)

Il provoque l’apparition rapide d’une intoxication caractérisée par une sensation de tête vide et une impression de flottement, qui cède en quelques minutes à l’arrêt de l’administration. On a signalé des confusions transitoires
mais cliniquement significatives et des états paranoïdes réversibles en cas d’utilisation régulière du protoxyde d’azote.

La noix de betel

Dans de nombreuses cultures, elle est mâchée pour produire une euphorie légère et une sensation de flottement

Le kava

Il s’agit d’une substance provenant d’un poivrier du Pacifique qui produit une sédation, une incoordination motrice, une perte de poids, des formes légères d’hépatite et des anomalies pulmonaires. De plus, des sujets peuvent développer une dépendance et des perturbations par autoadministration répétée

Les médicaments

Qu’ils soient prescrits ou en vente libre, comme la cortisone, les agents antiparkinsoniens avec des effets anticholinergiques, et des antihistaminiques.