« MAUVAISES PENSEES », « PENSEES AUTOMATIQUES » : les croyances irrationnelles

Les « mauvaises pensées » ou croyances irrationnelles les plus fréquentes

Mauvaises pensées récurrentes ou croyances irrationnelles

Qu’est-ce qu’une croyance irrationnelle?

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne. Par exemple, alors qu’il est adapté d’être méfiant dans un coin criminalisé d’une ville, le « parano » sera méfiant en toute circonstance même s’il n’y a pas de signe objectif de dangerosité des personnes qui l’entourent et s’il est dans un quartier moins risqué.

On parle de troubles de la personnalité lorsque les croyances irrationnelles provoquent des émotions intenses (peur voire panique, anxiété constante, colere, tristesse..) qui font souffrir le patient et mènent à divers problèmes psychologiques associés (abus d’alcool, de drogues, de nourriture, problèmes psychosomatiques…).

Les parades de la personne face à ces croyances rigides

La personnes a généralement trois options face à ces croyances qui la font souffrir : elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces 3 stratégies.

La capitulation

La personne renforce ses croyances en ne voyant par exemple que ce qui va dans son sens.

La fuite

La personne évite de penser à ses croyances, voire elle en est inconsciente ou les nie. Elle peut aussi éviter les situations qui alimentent ses croyances (éviter les soirées lorsqu’on a peur d’être ridicule)

Le contre-pied

La personne pense et réagit de façon opposée à ses croyances et en prend le contre-pied. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir ses croyances. Par exemple, la personne ayant besoin d’affection sera tellement collante qu’elle verra s’éloigner les autres et se retrouvera encore plus privée d’affection. Une personne pourra développer une façade de supériorité car elle pense être inférieure et a peur qu’on s’en rende compte.

Les  types de contexte familial et les croyances qui en résultent souvent

1/ Familles brutales, strictes -> croyances de rejet, d’être sans valeur, de pouvoir être abandonné…

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Il en résulte des croyances telles que :

Peur de l’abandon

Le manque de stabilité ou de fiabilité de l’entourage familial qui devrait être sécurisant rend instable l’enfant qui a peur d’être abandonné. Cette croyance fait le lit de la personnalité borderline

« Méfiance »

Tous les autres sont perçus comme des personnes qui peuvent nous faire souffrir, nous maltraiter, nous mentir, tricher…

Cette croyance fonde la personnalité paranoïaque

« Personne ne m’aime »

On considère que personne ne pourra nous donner de l’affection, nous écouter, nous protéger, nous guider…

« Je ne vaux rien »

La personne pense : « je n’ai aucune qualité tant psychologique que physique, je suis bête, moche, imparfaite sur tous les plans, inférieure, incapable »… et craint que les autres le découvrent et pensent la même chose qu’elle. Ceci est souvent la croyance fondamentale de la timidité de la personne évitante

« Je ne suis pas comme les autres et ne me mêle pas à eux, je suis différent »

Cette croyance résulte du sentiment d’être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et de ne pouvoir faire partie d’aucun groupe ou communauté. On trouve ce trait notamment chez le NERD (personnalité schizoide) et chez le « bizarre » de la personnalité schizotypique

2/ Familles surprotectrices -> manque d’autonomie et de performance

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

Ce type de croyance est là aussi souvent d’origine familiale : famille  » étouffante  » où

  • l’enfant est surprotégé,
  • il ne peut rien faire seul ce qui l’empêche de développer confiance en lui-même
  • les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : l’enfant se retrouve alors perdu dans la société lorsqu’il s’y retrouve confronté

Il en résulte des mécanismes de pensées du type :

« Je suis incapable de me débrouiller seul »

La personne croit à son incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (se faire à manger, gérer son quotidien, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions).

Cette croyance est centrale dans la personnalité dépendante

« IL VA ARRIVER une catastrophe »

Il s’agit d’une peur exagérée qu’une catastrophe peut arriver. La personne craint au point de ne plus profiter du présent, la survenue d’une catastrophe dans l’ascenseur, l’avion, craint un tremblement de terre, de se faire attaquer, de perdre la tête, de faire un infarctus…

Bien sur ces catastrophes peuvent survenir mais leur probabilité est très faible

« Elle ne peut pas vivre sans moi »

Ces personnes se sentent vides, sans but et s’attachent souvent à une ou plusieurs personnes (souvent dans la famille) dont elles pensent qu’elles ne peuvent pas être heureuses sans leur présence. Ceci se produit souvent au détriment d’une adaptation sociale normale.

« Je suis nul, je ne réussirai jamais rien »

Cette croyance que l’on n’a jamais rien réussi et qu’on ne réussira jamais rien, tant dans les études, que son métier, des sports pousse la personne à se croire stupide, sans talent, ignorante, inférieure aux autres…

Là encore, ceci est souvent la croyance fondamentale de la timidité de la personne évitante

3/ Familles permissives -> manque de limites

Il s’agit de personnes ne sachant pas se fixer de limites ou des buts à long terme, manquant de responsabilité envers les droits des autres…

L’origine familiale classique est dans la famille permissive, sans cadre ni discipline avec

  • parents faibles, sans autorité, trop indulgents
  • enfants à qui on ne fixe pas de limites, on n’encourage pas à prendre les responsabilités de ses actes, à tolérer des frustrations, peu surveillés et guidés.

« Les droits des autres, je m’en fiche »

La personne agit en fonction de ses désirs et entend bien obtenir tout ce qu’elle veut même si cela doit enfreindre les droits fondamentaux des autres

Elle peut aussi se trouver supérieure, tendant à régner par la force et à contrôler les autres.

Ces exigences excessives et ce manque général d’empathie sont caractéristiques du psychopathe ou sociopathe.

« Comportement d’enfant gâté »

Ces personnes ont du mal à supporter la moindre frustration ou refus de céder à leurs désir. Ils ont du mal à contrôler leurs envies et impulsions. Elles ne pensent qu’au plaisir immédiat et essaient d’éviter ce qui leur semble pénible (responsabilités, effort, travail…)

4/ Parents qui ne pensent qu’à eux -> enfants en carence d’affection des autres

Les personnes accordent une importance excessive aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de ses propres besoins, afin d’obtenir leur affection ou leur approbation.

Là encore il existe souvent une origine familiale de cette dépendance à l’affection ou l’approbation des autres, dans ces familles :

  • les parents font passer leurs besoins affectifs, sociaux, leur niveau de vie et leur style de vie avant les besoins des enfants
  • les enfant, pour se sentir aimés de leurs parents, ou pour obtenir leur approbation, sont obligés de réprimer leurs tendances naturelles à l’insubordination, à l’opposition. Il en résulte souvent une colère refoulée dont la personne n’est souvent pas consciente ou qu’elle ne sait pas expliquer.

Soumis et docile

La personne pense que ses désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. Elle se soumet avec docilité aux autres, contre lesquels elle éprouve très souvent une colère refoulée, provoquant des troubles de personnalité (notamment personnalité négativiste du type  passif/agressif), des explosions de colère, des symptômes psychosomatiques, l’utilisation de substances telles que l’alcool…

« Les autres comptent plus que moi »

Ces personnes font passer les autres avant soi-même et sont hypersensibles aux malheurs des autres, parfois plus qu’à leurs propres souffrances. Elles ont excessivement peur de faire de la peine aux autres, se sentent coupable d’égoïsme, se sentent et aiment se sentir indispensables aux autres.

Cette attitude altruiste mène souvent logiquement au sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits, d’où un ressentiment « paradoxal » envers les autres.

« Je veux qu’on m’aime »

La personne éprouve un besoin excessif d’attention, d’estime et d’approbation des autres

Elle peut en arriver à faire ce que les autres demandent, sans que cela corresponde à ce qu’elle veut pour elle meme.

L’estime de soi est formée à partir du miroir des autres, de leur « amour » et de leurs réactions positives. A l’inverse leur moquerie ou leur « désamour » la fait souffrir. Elle est incapable de se forger une estime de soi à partir d’opinions et de valeurs personnelles mais uniquement au travers du regard des autres.

Tout est bon pour se faire remarquer et aimer des autres (théatralisme…). Parfois, elle accorde une importance exagérée au style de vie, aux apparences, à l’argent et souhaite etre la plus populaire afin d’obtenir l’estime des autres.

Cette croyance est centrale dans la personnalité hystérique ou histrionique

 

5/Famille sans joie, laborieuse et perfectionniste -> hypervigilance à l’erreur, rigidité, contrôle de soi et des autres

La personne fait tout pour éviter les erreurs et tend à maintenir des règles personnelles rigides, souvent aux dépens d’autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis

L’ambiance familiale classique est une famille laborieuse, dans laquelle on doit éviter les erreurs, être perfectionniste, obéir, travailler et ou la joie en famille et les loisirs sont peu présents. La peur de perdre ce qu’on a si on ne se montre pas toujours vigilant est souvent la base de ce comportement laborieux qui fait primer le travail sur les loisirs.

Peur de commettre des erreurs et de tout perdre / Négativisme

La personne présente une peur exagérée de commettre des erreurs pour leurs conséquences pécuniaires, de perte d’emploi, d’amis, d’être humiliée..

L’autre versant est que la personne tend à ne voir que le négatif dans la vie : « la vie n’est que souffrance », « et dire qu’on va tous mourir », conflits…

Les personnes sont donc anxieuses, pessimistes et mécontentes.

« Je veux tout contrôler »

La personne contrôle ses réactions et ses paroles, notamment positives (joie, excitation sexuelle, jeux…) à l’excès toujours pour éviter les erreurs voire par peur de ne pouvoir maîtriser ses impulsions.

Elle veut de l’ordre et de la précision, aime la routine voire les rituels, a des idéaux exigeants, des règles rigides (morale, culture, religion…), a de la difficulté à reconnaître ses propres faiblesses et a accepter celles des autres. Elle a en effet la conviction que l’on doit s’efforcer d’atteindre un niveau élevé dans son comportement ou sa performance afin d’éviter les critiques. Elle est cependant elle même très critique avec elle-même et les autres. Elle est prompte à punir ses enfants s’ils ne satisfont pas ses exigences d’excellence. Elle peut aussi se punir elle même pour les mêmes raisons.

Ces exigences amènent à une tension constante. Par conséquent la personne souffre de manques de plaisirs, a du mal à se détendre, à avoir des satisfactions personnelles et interpersonnelles. Elle a une préoccupation constante de « bien faire », voire plus dans le même temps ou mieux.

Elle a de la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections, que ce soit les siennes ou celles des autres et n’arrive pas à comprendre qu’il peut y avoir des circonstances atténuantes.

Elle peut aussi avoir du mal à accepter les autres points de vue.

Cette tendance psychorigide et perfectionniste fait le lit de la personnalité obsessionnelle (perfectionniste)

Rassurez-moi, tout ça se soigne?

Les neurosciences nous ont appris ces dernières années que contrairement à ce qu’on pensait, le cerveau humain, même adulte est plastique et qu’on peut remodeler des croyances anciennes.

C’est tout le travail du psychologue, notamment dans le cadre des thérapies cognitivo-comportementales.

Son rôle est de faire prendre conscience de ces croyances qui sont souvent inconscientes ou tellement anciennes qu’elles semblent normales et que la personne ne se rend pas compte de leur irrationnalité. Le patient peut aussi en prendre le contre pied et avoir un comportement contraire à ce qu’on attendrait (ex : se montrer toujours supérieur car on craint d’être inférieur)

Le psychologue va amener la personne à conscientiser ou se rendre compte que ces pensées automatiques ne correspondent pas à la réalité et qu’il y a une distorsion cognitive dans l’interprétation des évènements.

En fait le cerveau aime la routine et l’évolution a favorisé les pensées et interprétations automatiques pour favoriser la performance.

Le psychologue va décomposer la souffrance de son patient en 3 étapes, il va remonter le fil de ce qui s’est passé dans le cerveau en prenant à l’envers la séquence ABC avec A pour activateur (la situation), ce qui a déclenché C, la conséquence souvent émotive (colère, tristesse, peur…) et va essayer de comprendre le B (« blabla »), c’est à dire la pensée automatique qui s’est déclenchée.

Il va aider le patient à comprendre le caractère irrationnel de celle ci et au fil du temps, le patient à force d’y travailler, va pouvoir changer ses croyances

 

 

DEPENDANTE ET SOUMISE : elle ne sait pas se débrouiller seule, la personnalité dépendante

PERSONNE DEPENDANTE : elle a besoin d’être constamment aidée et rassurée, la personnalité dépendante

La personnalité dépendante est caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un besoin excessif d’être pris en charge.

En gros, cette personne se dit : « je suis incapable de faire quelque chose sans un autre »

Un vrai pot de colle! incapable de faire quelque chose seul : la personnalité dépendante

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

Ce type de croyance est là aussi souvent d’origine familiale : famille  » étouffante  » où

  • l’enfant est surprotégé,
  • il ne peut rien faire seul ce qui l’empêche de développer confiance en lui-même
  • les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : l’enfant se retrouve alors perdu dans la société lorsqu’il s’y retrouve confronté

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité dépendante est un besoin envahissant et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation. Ce mode général apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers. Ces comportements dépendants et soumis visent à obtenir l’assistance d’autrui et naissent d’une perception de soi-même comme incapable de fonctionner adéquatement sans aide.
Les sujets qui ont une Personnalité dépendante ont beaucoup de mal à prendre des décisions dans la vie quotidienne (p. ex., choisir la couleur de la chemise qui doit être portée au travail ou savoir s’il faut emporter un parapluie) sans être rassurés ou conseillés de manière excessive par autrui (Critère 1).

Ils ont tendance à être passifs et à autoriser d’autres personnes (souvent une personne précise) à prendre l’initiative et à assumer la responsabilité de la plupart des secteurs importants de leur existence
(Critère 2).
Les adultes avant ce trouble de la personnalité dépendent typiquement d’un parent ou d’un conjoint qui décide pour eux où vivre, quel travail faire, quels voisins fréquenter. Les adolescents ayant cette personnalité peuvent laisser leurs parents déterminer leur tenue vestimentaire, leurs fréquentations, leurs loisirs et leur orientation
scolaire et universitaire. Ce besoin que d’autres assument pour eux les responsabilités va au delà d’un besoin d’aide adapté à l’âge et à la situation (p. ex., les besoins d’assistance des enfants et des personnes âgées ou handicapées). Une Personnalité dépendante peut exister chez quelqu’un qui souffre d’une affection médicale générale
ou d’un handicap mais, dans ce cas, la difficulté à assumer des responsabilités doit dépasser ce qui serait normalement justifié par l’affection ou par le handicap.

Les personnes qui ont une Personnalité dépendante ont souvent du mal à exprimer leur désaccord, notamment avec la personne dom elles dépendent, en raison de leur crainte de ne plus être soutenues ou acceptées (Critère 3).
Elles se sentent tellement incapables de fonctionner seules qu’elles accepteront des choses qu’elles savent pertinemment être fausses plutôt que de risquer de perdre l’aide de la personne dont elles dépendent. Elles ne savent pas se mettre en colère, quand cela serait nécessaire, contre les personnes qui leur apportent soutien ou appui, par peur de se les aliéner.

Les individus qui présentent cette personnalité ont du mal à initier des projets ou à faire des choses seuls (Critère 4).
Ils manquent de confiance en eux-mêmes et pensent qu’ils ne peuvent pas commencer et réaliser une tâche sans aide. Ils attendront que d’autres commencent car ils pensent qu’en général les autres savent faire les choses mieux qu’eux mêmes. Ils sont convaincus qu’ils ne peuvent pas fonctionner de manière indépendante et se présentent comme incapables et ayant besoin d’une assistance constante.
Ils parviennent pourtant à fonctionner correctement s’ils reçoivent l’assurance que quelqu’un les supervise et les approuve. Ils craignent parfois de devenir ou de paraître plus compétents car ils pensent que cela peut les mener à être abandonnés.
Comme ils se reposent sur les autres pour résoudre leurs problèmes, ils n’apprennent souvent pas à vivre seuls, ce qui perpétue leur dépendance.

Les individus qui ont une Personnalité dépendante font des efforts énormes pour s’assurer le soutien et l’appui des autres, au point de se porter volontaires pour des tâches pénibles dans l’attente que ce comportement leur assure le soutien dont ils ont besoin (Critère 5).
Ils sont prêts à se plier aux demandes, même non raisonnables, des autres. Leur besoin de maintenir un lien important aboutira à une relation inégale ou déséquilibrée. Ils peuvent faire des sacrifices extraordinaires et tolérer de mauvais traitements, verbaux, physiques ou sexuels. Il faut noter que ce comportement ne doit être considéré comme un signe de Personnalité dépendante que s’il est clairement établi
que l’individu ne dispose pas d’autres possibilités.

Les sujets présentant cette personnalité se sentent mal à l’aise ou impuissants quand ils sont seuls par crainte exagérée d’être incapables de se débrouiller (Critère 6).
Ils resteront à la traîne d’autres personnes qui sont importantes pour eux, même s’ils ne sont pas intéressés ou impliqués par ce qui se passe, seulement pour éviter de rester seuls.

Lorsqu’une relation proche se termine (p. ex., une rupture avec un partenaire sexuel ou le décès de la personne qui s’occupe d’eux), les sujets qui ont une Personnalité dépendante recherchent parfois de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont ils ont besoin (Critère 7).
Leur croyance d’être incapables de fonctionner sans l’étayage d’une relation proche pousse ces individus à
s’attacher rapidement à la première personne venue.

Ils sont souvent préoccupés par la crainte d’être laissés à se débrouiller seuls (Critère 8).
Ils se perçoivent comme tellement dépendants des conseils et de l’aide d’une autre personne importante pour eux,
qu’ils craignent d’être abandonnés par elle sans que rien ne vienne justifier cette crainte. Pour être retenues pour le diagnostic, ces craintes doivent être excessives et irréalistes. Par exemple, un homme cancéreux âgé qui vient habiter dans la famille de son fils pour que l’on s’occupe de lui fait preuve d’un comportement dépendant qui
est adapté aux circonstances.

Critères diagnostiques de la personnalité dépendante

Besoin général et excessif (l’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers,
comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :

(1) le sujet a du mal à prendre ries décisions dans la vie courante sans
être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui
(2) a besoin que d’autres assument les responsabilités clans la plupart
des domaines importants de sa vie
(3) a du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre
son soutien ou son approbation. N.-B. : Ne pas tenir compte
d’une crainte réaliste de sanctions
(4) a du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par
manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres
capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie)
(5) cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au
point rie faire volontairement des choses désagréables
(ô) se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte
exagérée d’être incapable de se débrouiller
(7) lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière
urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le
soutien dont il a besoin
(8) est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à
se débrouiller seul

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité dépendante sont souvent caractérisés par le pessimisme et le doute d’eux-mêmes, tendent à rabaisser leurs capacités et leurs dons et peuvent constamment se dire « stupides ». Ils prennent la critique et le désaccord comme une preuve de leur incapacité et perdent foi en eux-mêmes. Ils peuvent rechercher de manière excessive à être protégés et dominés. Leur fonctionnement
professionnel peut être entravé si une initiative indépendante est nécessaire. Ces sujets peuvent éviter les postes à responsabilité et devenir anxieux quand ils doivent prendre des décisions. Leurs relations sociales tendent à être limitées aux quelques personnes dont ils dépendent. Il peut y avoir un risque accru de Troubles de l’humeur, de Troubles anxieux et de Troubles de l’adaptation. La Personnalité dépendante coexiste souvent avec d’autres Troubles de la personnalité, notamment avec les Personnalités borderline, évitantes et histrioniques. Une maladie somatique chronique ou une Anxiété de séparation dans l’enfance ou l’adolescence peut prédisposer à l’apparition d’une Personnalité dépendante.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le degré selon lequel des comportements dépendants sont considérés comme adaptés varie notablement selon l’âge et le groupe socioculturel. L’âge et des facteurs culturels doivent donc être pris en compte dans l’évaluation du seuil exigé pour chaque critère.
Un comportement dépendant ne doit être considéré comme caractéristique de ce trouble de la personnalité que lorsque qu’il sort nettement des normes de la culture du sujet ou qu’il traduit des craintes irréalistes. L’accent mis sur la passivité, la politesse et le respect est caractéristique de certaines sociétés et peut être pris à tort pour un trait de Personnalité dépendante. De même, certaines sociétés peuvent renforcer ou réprimer un comportement dépendant de manière différente chez l’homme et chez la femme. Ce diagnostic doit être porté avec beaucoup de réserve et doit même être évité, chez les enfants et les adolescents où un comportement dépendant peut faire partie d’un développement adapté. En clinique, le diagnostic est plus souvent porté chez la femme, mais certaines études font état de prévalences similaires chez l’homme et chez la femme.

Prévalence

La Personnalité dépendante figure parmi les Troubles de la personnalité les plus souvent observés dans les services de psychiatrie.

Diagnostic différentiel

Bien que plusieurs Troubles de la personnalité soient caractérisés par des traits dépendants,
la Personnalité dépendante peut être distinguée par un comportement essentiellement soumis, réactif et « collant ». La Personnalité dépendante et la Personnalité borderline sont toutes deux caractérisées par une peur d’être abandonné ; toutefois, la personne qui a une Personnalité borderline réagit à l’abandon par des sentiments de vide émotionnel, de rage et en étant exigeante alors que celle qui a une Personnalité dépendante réagit en étant plus calme et soumise et cherche de manière urgente une relation de remplacement qui lui apporte soins et soutien. La Personnalité borderline peut de plus être distinguée de la Personnalité dépendante par son mode typique de relations intenses et instables.
Les personnes qui ont une Personnalité histrionique ont, comme celles qui ont une Personnalité dépendante, un besoin important d’être rassurées et approuvées et peuvent sembler puériles et « collantes ». Toutefois, à la différence de la Personnalité dépendante qui est caractérisée par un comportement discret et docile, la ersonnalité histrionique est caractérisée par un coté grégaire hyperexpressif et une quête active d’attention. La Personnalité dépendante et la Personnalité évitante sont toutes deux caractérisées par (les sentiments de ne pas être à la hauteur, par une sensibilité excessive à la critique et par un besoin d’être rassuré ; cependant,
les personnalités évitantes craignent tellement d’être humiliées et rejetées qu’elles se replient sur elles-mêmes tant qu’elles ne sont pas certaines d’être acceptées. En revanche, les personnes qui ont une Personnalité dépendante ont un mode de comportement qui consiste à rechercher et à cultiver des relations avec d’autres personnes importantes au lieu d’éviter les relations et de se replier sur elles-mêmes.

De nombreuses personnes ont des traits de Personnalité dépendante mais on ne peut parler de trouble de personnalité que lorsque ces traits sont rigides, mal adaptés et persistants et qu’ils causent une altération significative du fonctionnement

PERFECTIONNISTE : elle veut tout controler, la personnalité obsessionnelle

Perfectionniste, qui veut tout contrôler : la personnalité obsessionnelle compulsive

La personnalité obsessionnelle compulsive est caractérisée par une préoccupation par l’ordre, la perfection et le contrôle.

En gros cette personne se dit « tout ce que je fait doit être parfaitement exécuté et il faut contrôler l’environnement »

Perfectionnisme et controle de soi et des autres, la personnalité obsessionnelle

Article rédigé d’après le DSM

L’ambiance familiale classique est une famille laborieuse, dans laquelle on doit éviter les erreurs, être perfectionniste, obéir, travailler et ou la joie en famille et les loisirs sont peu présents. La peur de perdre ce qu’on a si on ne se montre pas toujours vigilant est souvent la base de ce comportement laborieux qui fait primer le travail sur les loisirs. On veut « tout contrôler »

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité obsessionnelle-compulsive est une préoccupation par l’ordre, la perfection, le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens de la souplesse, de l’ouverture et de l’efficacité. Ce tableau apparaît au début de l’âge adulte et est présent clans des contextes divers.

Les sujets ayant une Personnalité obsessionnelle-compulsive tentent de garder la maîtrise du contrôle par une attention laborieuse prêtée aux règles, aux détails mineurs, à l’organisation, aux listes, aux emplois du temps, ou aux questions de forme, au point que le but essentiel de l’activité est perdu de vue (Critère 1).
Ces sujets sont très soigneux et ont tendance à répéter ce qu’ils font, ils consacrent une attention excessive aux détails et vérifient très souvent pour voir s’ils n’ont pas fait d’erreurs. Ils ne sont pas conscients du fait que les autres sont irrités par le retard et la gêne qui résultent de ce comportement. Par exemple, quand ces sujets égarent une liste de tâches à réaliser, ils préféreront perdre un temps excessif à rechercher cette liste plutôt que de passer quelques instants à la réécrire de mémoire et de se mettre réellement au travail.
Le temps est très mal géré, le plus important étant laissé pour la fin. Le perfectionnisme et le très haut niveau de performance que s’imposent ces personnes leur causent une souffrance et une gêne significatives dans leur fonctionnement.

Ils peuvent passer tellement de temps à rendre chaque détail d’un projet absolument parfait, que le projet lui-même n’aboutit jamais (Critère 2).
Par exemple, un rapport écrit ne peut pas être achevé car il doit sans cesse être réécrit et n’est jamais assez parfait. Les délais ne peuvent jamais être respectés et les aspects de la vie de l’individu qui ne sont pas au
centre de son activité actuelle peuvent être très négligés.

Les individus obesssionnels-compulsifs se consacrent trop au travail et à la productivité aux dépens des loisirs et des relations amicales (Critère 3).
Ce comportement ne peut pas être attribué à des considérations d’ordre économique. Ces sujets ont souvent l’impression qu’ils ne peuvent pas s’accorder une soirée ou une fin de semaine pour sortir ou seulement pour se détendre. Des activités agréables comme les vacances sont sans arrêt repoussées au point que, parfois, elles ne surviennent jamais. Quand ils finissent par s’accorder du temps pour leurs loisirs ou leurs vacances, ils se sentent mal à l’aise s’ils n’ont pas emporté du travail avec eux pour ne pas « perdre » leur temps. Les
tâches domestiques peuvent être très investies (le nettoyage peut être fait à fond de manière répétée au point qu’il serait possible de « manger par terre »). Le temps passé avec des amis l’est généralement sous la forme d’une activité dans un cadre structuré (p. ex., une activité sportive). Les passe-temps et les loisirs sont abordés comme des tâches sérieuses qui doivent être organisées et maîtrisées par un dur labeur. Une performance parfaite est importante. Ces sujets transforment les jeux en des tâches
structurées (p. ex., ils corrigent un bébé qui n’empile pas des anneaux dans le bon ordre, ils veulent qu’un jeune enfant conduise son tricycle en ligne droite ou ils transforment une séance de sport en un cours pénible).

Les sujets obsessionnels-compulsifs sont parfois trop consciencieux, scrupuleux et rigides en matière de moralité, d’éthique ou de valeurs (Critère 4).
Ils peuvent se forcer eux-mêmes et forcer les autres à suivre des codes moraux et professionnels très stricts. Ils peuvent aussi être très critiques vis-à-vis de leurs propres erreurs. Ces individus respectent
strictement l’autorité et les règles qui doivent être appliquées à la lettre sans pouvoir être adaptées aux circonstances. Par exemple, ces individus ne prêteront pas un euro à un ami pour téléphoner pour obéir au principe selon lequel « tu ne prêteras et n’emprunteras pas » et pour ne pas donner de « mauvaises habitudes ». Ces caractéristiques ne sont pas expliquées par la culture ou les croyances religieuses de la personne.

Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent incapables de jeter des objets usés ou sans valeur, même si ceux-ci n’ont pas de valeur sentimentale (Critère 5).
Ils reconnaissent souvent leur collectionnisme. Ils pensent que jeter un objet est un gaspillage car « on ne sait jamais quand on aura besoin de quelque chose » et ils se mettent en colère si l’on essaye de jeter ce qu’ils ont accumulé. Leur conjoint ou les personnes qui vivent avec eux se plaignent souvent de toute la place qui est occupée par de vieux objets, des magazines, des appareils cassés, etc.

Les personnes obsessionnelles-compulsives ont du mal à déléguer des tâches ou à travailler avec d’autres (Critère 6).
Ils insistent, avec entêtement et sans raison, pour que l’on fasse les choses à leur manière et pour que les gens suivent leurs consignes.
Ils donnent souvent des instructions très détaillées sur la manière de faire quelque chose (p. ex., il n’y a qu’une seule manière de tondre la pelouse, de faire la vaisselle ou de construire une niche pour le chien) et ils sont surpris et irrités si d’autres suggèrent des alternatives utiles. Ils peuvent parfois refuser d’être aidés, même s’ils sont en retard, parce qu’ils pensent que personne d’autre ne peut faire les choses correctement.

Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent avares et radins et vivent largement en dessous de leurs moyens, avec l’idée que leurs dépenses doivent être étroitement surveillées afin de pouvoir faire face à d’éventuelles catastrophes (Critère 7).

Les sujets obsessionnels-compulsifs sont caractérisés par leur rigidité et leur entêtement (Critère 8).
Ils sont tellement préoccupés par la réalisation des choses selon la « seule manière correcte » qu’ils ont du mal à accepter les idées de quelqu’un d’autre.
Ils prévoient tout à l’avance de manière très détaillée et ont du mal à envisager des changements. Ils sont tellement absorbés par leur manière de voir les choses qu’ils ne peuvent pas prendre en considération les points de vue des autres. Ils exaspèrent leurs amis et leurs collègues par leur rigidité permanente. Même quand ils reconnaissent qu’un compromis serait dans leur intérêt, ils peuvent camper avec rigidité sur leurs positions pour des « questions de principe ».

Critères diagnostiques de la personnalité obsessionnelle-compulsive

Mode général de préoccupation par l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens d’une souplesse, d’une ouverture et de l’efficacité qui apparaît au début de l’âge adulte et est
présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
(1) préoccupations par les détails, les règles, les inventaires, l’organisation
ou les plans au point que le but principal de l’activité est
perdu de vue
(2) perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches (p. ex.,
incapacité d’achever un projet parce que des exigences personnelles
trop strictes ne sont pas remplies)
(3) dévotion excessive pour le travail et la productivité à l’exclusion
des loisirs et des amitiés (sans que cela soit expliqué par des
impératifs économiques évidents)
(4) est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de
morale, d’éthique ou de valeurs (sans que cela soit expliqué par
une appartenance religieuse ou culturelle)
(5) incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceux ci
n’ont pas de valeur sentimentale
(6) réticence à déléguer des tâches ou à travailler avec autrui à moins
que les autres se soumettent exactement à sa manière de faire
les choses
(7) se montre avare avec l’argent pour soi-même et les autres ;
l’argent est perçu comme quelque chose qui doit être thésaurisé
en vue de catastrophes futures
(8) se montre rigide et têtu

Caractéristiques et troubles associés

La prise de décision peut devenir très longue et difficile quand la bonne réponse n’est pas dictée par les règles et les habitudes. Les personnes obsessionnelles-compulsives peuvent avoir tellement de mal à décider quelle tâche est prioritaire ou quelle est la meilleure manière de procéder qu’elles n’arrivent jamais à démarrer quoi que ce soit.
Elles se fâchent ou s’irritent facilement quand elles perdent le contrôle de leur environnement physique ou interpersonnel ; toutefois la colère est typiquement exprimée de manière indirecte. Une personne se met par exemple en colère si le service dans un restaurant est mal fait, mais, au lieu de se plaindre au patron, elle va ruminer sur le pourboire à laisser.
La colère peut se traduire à d’autres occasions par un courroux indigné à propos d’une affaire apparemment mineure. Les individus obsessionnels-compulsifs sont souvent très attentifs à leur position relative dans les rapports de soumission et de domination ; ils sont souvent excessivement soumis à l’autorité qu’ils respectent et résistent à celle qu’ils ne respectent pas.
Ces individus expriment souvent leur affection de manière contrôlée ou formelle et sont parfois mis mal à l’aise par les personnes qui sont très expressives émotionnellement.
Leur relations quotidiennes ont un aspect formel et guindé et ils peuvent être rigides dans des situations où d’autres seraient souriants et heureux (p. ex., en allant accueillir l’être aimé à l’aéroport).
Ils se contrôlent soigneusement jusqu’à ce qu’ils soient sûrs que ce qu’ils vont dire est parfait. Ils peuvent beaucoup privilégier la logique et l’intellect et être très intolérants des comportements émotionnels chez autrui.
Ils ont souvent du mal à exprimer des sentiments tendres et font rarement des compliments.
Ces personnes peuvent rencontrer des difficultés au travail et se sentir mal à l’aise quand elles sont confrontées à des situations nouvelles qui exigent de la souplesse et des compromis.
Les sujets ayant des Troubles anxieux, notamment une Anxiété généralisée, un Trouble obsessionnel-compulsif, une Phobie sociale et des Phobies spécifiques sont plus à même d’avoir une perturbation de la personnalité qui remplit les critères du Trouble obsessionnel-compulsif de la personnalité. Cela étant, la majorité des individus qui ont un Trouble obsessionnel-compulsif n’ont pas un mode de comportement qui répond aux critères de ce Trouble de la personnalité.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe

Dans la recherche des critères d’une Personnalité obsessionnelle-compulsive, le clinicien ne doit pas inclure les comportements correspondant aux habitudes, aux coutumes ou aux styles de relation interpersonnelle qui font partie des normes culturelles du groupe de référence de l’individu. Certaines cultures accordent beaucoup d’importance
au travail et à la productivité ; les comportements qui sont la conséquence de ces normes culturelles ne doivent pas être considérés comme des signes de Personnalité obsessionnelle-compulsive. Dans les études systématiques, un diagnostic de Personnalité obsessionnelle-compulsive est fait deux fois plus souvent chez l’homme que chez
la femme.

Prévalence

Les études fondées sur une évaluation systématique estiment la prévalence de la Personnalité obsessionnelle-compulsive à environ 1 % des échantillons de la population générale et à 3 à 10 % parmi les clients des consultations psychiatriques.

Diagnostic différentiel

Malgré la similitude des appellations, le Trouble obsessionnel-compulsif est d’habitude facilement distingué de la Personnalité obsessionnelle-compulsive par la présence de véritables obsessions et compulsions. En particulier, un diagnostic de Trouble obsessionnel-compulsif doit être considéré quand la thésaurisation devient extrême (p. ex., quand les tas d’objets sans valeur accumulés créent un risque en cas d’incendie et gênent le passage dans la maison). Quand les critères des deux troubles sont remplis, les deux diagnostics doivent être enregistrés.
Certains Troubles de la personnalité ont des traits en commun avec la Personnalité obsessionnelle-compulsive et peuvent être confondus avec elle. Il est alors important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de
personnalité qui remplissent les critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité obsessionnelle-compulsive, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément.
Les individus qui ont une Personnalité narcissique peuvent aussi être perfectionnistes et penser que les autres ne peuvent pas faire les choses aussi bien qu’eux ; cependant, ils ont plus tendance à croire qu’ils ont fait les choses de manière parfaite alors que les personnes qui ont une Personnalité obsessionnelle- compulsive sont habituellement critiques vis-à-vis d’elles-mêmes. Les personnes ayant une Personnalité narcissique ou une Personnalité antisociale manquent également de générosité mais s’accordent beaucoup de choses à elles- mêmes ; en revanche, on observe dans la Personnalité obsessionnelle-compulsive une avarice tant à l’égard de soi-même que vis-à-vis des autres.
Un aspect formel et un détachement social existent tant dans la Personnalité schizoïde que dans la Personnalité obsessionnelle compulsive.
Dans cette dernière, cela provient d’une gêne provoquée par les émotions et d’une dévotion excessive au travail, tandis qu’il y a dans la Personnalité schizoïde une inaptitude fondamentale à l’intimité.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PEUR DU RIDICULE : peur du jugement des autres, timide, la personnalité évitante

PEUR DU JUGEMENT ET DU RIDICULE : un grand timide, la personnalité évitante

La personnalité évitante caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui.

En gros, cette personne se dit : « je suis nulle, et les autres vont s’en apercevoir et me juger »

Peur du jugement des autres? Peur de ne pas être à la hauteur? timide? peur du ridicule?… personnalité évitante

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale :

1/ Familles brutales

Il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

2/ Familles surprotectrices

Il s’agit d’une famille  » étouffante  » où

  • l’enfant est surprotégé,
  • il ne peut rien faire seul ce qui l’empêche de développer confiance en lui-même
  • les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : l’enfant se retrouve alors perdu dans la société lorsqu’il s’y retrouve confronté

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité évitante est un mode général d’inhibition sociale, de sentiment de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les individus qui ont une Personnalité évitante évitent les activités scolaires ou professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqués, désapprouvés ou rejetés (Critère 1).

Des offres de promotion peuvent être rejetées par crainte d’être soumis à la critique de collaborateurs lors de nouvelles responsabilités.

Ces personnes évitent d’initier de nouvelles relations amicales si elles ne sont pas certaines d’être acceptées sans critique (Critère 2).
Les autres sont censés être a priori critiques et désapprobateurs, tant que le passage d’un examen strict n’a pas
prouvé le contraire. Ces sujets ne participent pas à des activités de groupe tant qu’on ne les a pas assurés clairement, et à plusieurs reprises, qu’ils seront soutenus et protégés.
Des relations interpersonnelles intimes sont souvent difficiles mais toutefois possibles si le sujet est assuré d’être accepté sans réserve.

Ces personnes sont souvent réservées, ont du mal à parler d’elles-mêmes et taisent leurs sentiments intimes par crainte d’être exposées à la honte, au ridicule ou au regard des autres (Critère 3).

Les personnes qui ont une Personnalité évitante ont peur d’être critiquées ou rejetées dans les situations sociales et elles ont, de par ce fait, une très grande sensibilité pour détecter ce type de réactions (Critère 4).
Elles peuvent se sentir très blessées par quelqu’un qui ne se montre que légèrement critique ou désapprobateur. Elles ont tendance à être timides, tranquilles et transparentes, craignant que, si quelqu’un leur prête attention, ce soit pour les humilier ou les rejeter. Elles estiment que ce qu’elles pourraient dire sera forcément jugé comme « faux » par les autres et elles préfèrent donc se taire. Elles réagissent fortement à des indices subtils de possible moquerie ou dérision.
Malgré leur grande envie de participer à la vie sociale, elles craignent d’exposer leur sort à la merci d’autrui.

Les sujets qui ont une Personnalité évitante sont inhibés dans les situations interpersonnelles nouvelles parce qu’ils ne se sentent pas à la hauteur et ont une faible estime d’eux-mêmes (Critère 5).
Leurs doutes concernant leur compétence sociale et leur attirance deviennent évidents quand ils sont confrontés à des inconnus.

Ils pensent être gauches socialement, sans attrait et inférieurs aux autres (Critère 6).

Ils sont particulièrement réticents à prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de l’embarras (Critère 7).
Ils exagèrent facilement les dangers potentiels de situations ordinaires et leur besoin de sécurité et de rassurement peut leur faire adopter un style de vie très étriqué. Ils peuvent par exemple annuler un entretien d’embauche par crainte de ne pas savoir s’habiller comme il faut et d’être mal à l’aise. De petits symptômes médicaux ou d’autres problèmes peuvent servir de justification pour éviter de nouvelles activités.
Caractéristiques et troubles associés

Les personnes qui ont une Personnalité évitante épient souvent les mouvements et les expressions de ceux qu’ils rencontrent. Leur attitude craintive et crispée peut susciter la dérision et la moquerie, ce qui finit par renforcer les doutes qu’ils ont sur eux-mêmes.

Ils ont très peur de réagir à la critique en rougissant ou en pleurant. Les autres les trouvent « timides », « inhibés « solitaires » ou « isolés ». Ce trouble crée surtout (les problèmes dans le fonctionnement social et professionnel. La faible estime de soi et la sensibilité excessive au rejet sont associées à une limitation des contacts interpersonnels.

Ces personnes peuvent devenir relativement isolées et ne disposent généralement pas d’un réseau social étendu qui pourrait les soutenir et les aider à traverser des crises.

Elles désirent être aimées et acceptées et peuvent fantasmer à propos de relations idéales avec les autres. Les comportements évitants peuvent aussi nuire au fonctionnement professionnel parce que ces sujets essayent d’éviter certains types de situations sociales qui seraient importantes pour effectuer leur travail correctement ou pour
obtenir de l’avancement.

Les autres troubles souvent associés à une Personnalité évitante sont les Troubles de l’humeur et les Troubles anxieux (notamment les Phobies sociales de type généralisé).

Un diagnostic de Personnalité évitante est souvent associé à celui de Personnalité dépendante car les sujets qui ont une Personnalité évitante deviennent souvent très liés à leurs rares amis et très dépendants d’eux. Le diagnostic de Personnalité évitante tend aussi à être associé à celui de Personnalité borderline ainsi qu’aux Personnalités du groupe A (paranoïaque, schizoïde, schizotypique).

Critères diagnostiques de la personnalité évitante

Mode général d’inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme
en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
(1) le sujet évite les activités sociales professionnelles qui impliquent
des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqué,
désapprouvé ou rejeté
(2) réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être
aimé
(3) est réservé dans les relations intimes par crainte d’être exposé à
la honte ou au ridicule
(4) craint d’être critiqué ou rejeté dans les situations sociales
(5) est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause
d’un sentiment de ne pas être à la hauteur
(6) se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur
aux autres
(7) est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou
à s’engager clans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de
l’embarras

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Il peut y avoir des variations dans le degré selon lequel des comportements de défi ou d’évitement sont adaptés dans différentes cultures ou ethnies. De plus, un comportement évitant peut résulter de difficultés d’acculturation chez un immigrant. Le diagnostic doit être porté avec beaucoup de prudence chez les enfants et les adolescents
chez qui un comportement timide et évitant peut être adapté à certains stades du développement. La Personnalité évitante semble être aussi fréquente chez l’homme que chez la femme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité évitante dans la population générale est de 0,5 à 1 %.
Certaines études ont fait état d’une prévalence de l’ordre de 10 % chez les patients vus en consultation psychiatrique.

Évolution

Le comportement évitant débute souvent dans la petite enfance ou dans l’enfance par de la timidité, un isolement et une peur des étrangers et des situations nouvelles. La timidité de l’enfance est certes un signe avant-coureur habituel de la Personnalité évitante mais elle s’atténue toutefois avec l’âge chez la plupart des personnes. En revanche,les sujets chez lesquels se développera une Personnalité évitante peuvent devenir encore plus timides et évitants lors de l’adolescence et au début de l’âge adulte, à un moment où les relations sociales avec de nouvelles personnes deviennent particulièrement importantes. Certains arguments suggèrent que la Personnalité évitante tend à
devenir moins accusée ou à s’atténuer avec l’âge.

Diagnostic différentiel

Il semble y avoir un chevauchement important entre la Personnalité évitante et la Phobie sociale de type généralisé, au point que ces deux diagnostics sont peut-être des manières différentes de considérer des affections identiques ou similaires. De même, l’évitement est une caractéristique tant de la Personnalité évitante que du
Trouble panique avec agoraphobie et ces cieux troubles sont souvent observés en même temps. Dans le Trouble panique avec agoraphobie, l’évitement débute typiquement après l’apparition des attaques de panique et peut varier selon la fréquence et l’intensité de celles-ci. Dans la Personnalité évitante en revanche, l’évitement tend à apparaître précocement, en l’absence de facteurs précipitants clairs, et à avoir une évolution stable.

Certains Troubles de la personnalité ont des traits en commun avec la Personnalité évitante et peuvent être confondus avec elle. Il est alors important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui répondent aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité évitante, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. Tant la Personnalité
évitante que la Personnalité dépendante sont caractérisées par des sentiments de ne pas être à la hauteur, par une sensibilité excessive à la critique et par un besoin d’être rassuré. Toutefois le souci principal dans la Personnalité évitante est d’éviter l’humiliation et le rejet tandis que, dans la Personnalité dépendante, il est d’être pris en charge.
Ces deux personnalités coexistent toutefois souvent. Tout comme la Personnalité évitante, les Personnalités schizoïdes et schizotypiques sont caractérisées par un isolement social. Les personnes qui ont une Personnalité évitante souhaiteraient cependant avoir des relations avec d’autres et ressentent leur solitude avec peine tandis que celles qui ont une Personnalité schizoïde ou schizotypique peuvent être satisfaites et
même préférer leur isolement social.
La Personnalité paranoïaque et la Personnalité évitante sont toutes deux caractérisées par une réticence à se confier à autrui. Cependant, dans la Personnalité évitante cette réticence est due à une crainte d’être mal à
l’ aise ou de ne pas être à la hauteur plutôt qu’a une peur des attentions malfaisantes d’autrui.

De nombreuses personnes ont des traits de personnalité évitante : un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

NARCISSIQUE : MOI JE, il se sent supérieur, la personnalité narcissique

NARCISSIQUE : la personnalité narcissique

La personnalité narcissique est caractérisée par des fantaisies ou des comportements grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie.

En gros, cette personne se dit : « je suis au dessus des autres »

MOI JE SUIS GRANDIOSE, il semble qu’il y ait pas mal de narcissiques dans la classe politique…

Article rédigé d’après le DSM

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité narcissique est un mode général de grandiosité, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie qui apparaît au début de l’âge adulte et sont présents clans des contextes divers.

Les personnes qui ont cette personnalité ont un sens grandiose de leur propre importance (Critère I ).

Elles surestiment habituellement leurs capacités et exagèrent leurs réalisations, ce qui les fait paraître vantardes et prétentieuses. Elles supposent béatement que les autres auront la même estime pour leur activité et peuvent s’étonner que les louanges qu’elles attendent et pensent mériter fassent défaut. L’exagération de leurs propres réalisations s’accompagne souvent d’une sous-estimation (dévalorisation) implicite de la contribution des autres.

Ces personnes sont souvent préoccupées par des fantasmes de succès sans limite, de puissance, d’éclat, de beauté ou d’amour idéal (Critère 2).
Elles peuvent ruminer sur l’admiration et les privilèges qu’elles devraient recevoir depuis longtemps déjà et elles se mettent au même niveau que des gens célèbres ou haut placés.

Les personnes qui ont une Personnalité narcissique pensent qu’elles sont supérieures, spéciales ou uniques et s’attendent à ce que les autres les reconnaissent comme telles (Critère 3).

Elles pensent parfois qu’elles ne peuvent être comprises et entourées que par des gens qui sont eux-mêmes spéciaux ou ont un statut élevé et disent que leur entourage est « unique « parfait » ou « brillant ». Les sujets narcissiques estiment que leurs besoins sont spéciaux et ne peuvent pas être compris par les gens ordinaires.
L’estime d’eux- mêmes est augmentée (en miroir) par la valeur idéalisée qu’ils attribuent à ceux qu’ils fréquentent. Ils insistent typiquement pour que seuls les « meilleurs » (médecins, avocats, coiffeurs ou instructeurs) s’occupent d’eux et ils ne peuvent relever que des « meilleures » institutions. Ils dénigrent en revanche la qualification de ceux qui les ont déçus.

Les individus qui ont une Personnalité narcissique ont habituellement un besoin excessif d’être admirés (Critère 4).
Leur estime d’eux-mêmes est en règle générale très fragile. Ils peuvent être préoccupés par le fait de savoir s’ils font bien les choses et comment ils sont considérés par les autres. Cela peut prendre la forme d’un besoin
constant d’attention et d’admiration. Ils s’attendent parfois à être accueillis avec un tapis rouge et sont étonnés si les autres n’envient pas ce qu’ils possèdent. Ils cherchent constamment les éloges, souvent avec beaucoup de charme d’ailleurs.

Ces sujets pensent que tout leur est dû et c’est ainsi qu’ils s’attendent à faire l’objet d’un traitement de
faveur (Critère 5).
Ils s’attendent à ce que l’on s’occupe d’eux et sont étonnés ou furieux quand cela n’est pas le cas. Ils peuvent par exemple penser qu’ils n’ont pas à faire la queue et que leurs priorités sont tellement importantes que les autres n’ont qu’à s’incliner. Ils sont irrités quand ils ne sont pas aidés dans leur « travail très important ».

Ce sens que les choses leur sont dues, associé à un manque de sensibilité aux besoins et aux désirs d’autrui, peut aboutir à l’exploitation consciente ou non des autres (Critère 6).
Ils s’attendent à recevoir tout ce qu’ils souhaitent ou désirent, quelle qu’en soit la conséquence pour autrui. Ils peuvent ainsi s’attendre à ce que les autres leur soient très dévoués et leur imposer un travail excessif sans considérer les conséquences que cela peut avoir sur leur vie privée. Ils ont tendance à nouer des relations amicales ou amoureuses seulement si cela leur est utile pour atteindre des objectifs ou augmenter leur estime d’eux-mêmes. Ils s’arrogent souvent des privilèges ou des ressources qu’ils pensent mériter en raison de leur nature exceptionnelle.

Les individus qui ont une Personnalité narcissique ont généralement un manque d’empathie et des difficultés à prendre conscience des désirs, du vécu subjectif et des sentiments d’autrui (Critère 7).

Ils pensent généralement que leur bien-être personnel est d’un grand intérêt pour autrui. Ils ont tendance à commenter leurs propres soucis avec une profusion inadaptée de détails et n’arrivent pas à reconnaître que les autres ont aussi des sentiments et des besoins. Ils sont souvent méprisants et impatients quand les autres parlent de leurs propres problèmes ou soucis. Ils peuvent être inconscients de la peine que leurs remarques peuvent causer (p. ex., quand ils proclament à un ex-partenaire qu’ils ont maintenant « trouvé l’être de leur vie » ou quand ils vantent leur bonne santé devant un malade). Quand ils sont reconnus, les besoins, désirs ou sentiments d’autrui sont souvent considérés avec mépris comme des marques de faiblesse ou de vulnérabilité. Ceux qui entrent en relation avec des personnes narcissiques ressentent typiquement chez leur interlocuteur une froideur émotionnelle et un manque d’intérêt réciproque.

Les personnes avant une Personnalité narcissique envient souvent les autres et croient que les autres les envient aussi (Critère 8).
Ils peuvent être jaloux du succès ou des biens des autres, pensant que eux-mêmes seraient plus dignes de ces réalisations, de cette gloire et de ces privilèges. Elles peuvent dévaloriser sèchement la contribution des autres, surtout si ces autres personnes ont reçu des distinctions ou des louanges pour leurs réalisations. Les personnes narcissiques sont souvent arrogantes et hautaines.

Leur attitude est souvent snob, méprisante ou condescendante (Critère 9).
Des exemples typiques sont le fait de se plaindre qu’un serveur maladroit est « impoli » ou « stupide » ou de sortir d’un examen médical avec une évaluation condescendante du médecin.

Critères diagnostiques de la personnalité narcissique

Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et (le manque d’empathie qui apparaissent au début de l’âge adulte et sont présents dans des contextes divers, comme en témoignent
au moins cinq des manifestations suivantes :
(1) le sujet a un sens grandiose de sa propre importance (p. ex.,
surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être reconnu
comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport)
(2) est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de
splendeur, de beauté ou d’amour idéal
(3) pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou
compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut
niveau
(4) besoin excessif d’être admiré
(5) pense que tout lui est dû : s’attend sans raison à bénéficier d’un
traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient
automatiquement satisfaits
(6) exploite l’autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui
pour parvenir à ses propres fins
(7) manque d’empathie : n’est pas disposé à reconnaître ou à partager
les sentiments et les besoins d’autrui
(8) envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient
(9) fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains

Caractéristiques et troubles associés

En raison de la fragilité de l’estime qu’ils ont pour eux-mêmes, les individus narcissiques sont très facilement « blessés » par la critique ou l’échec. Même s’ils n’en laissent rien paraître, ils peuvent être obsédés par les critiques reçues qui les laissent humiliés, dégradés et annihilés. Ils peuvent réagir par le dédain, la rage ou par une contre-attaque provocatrice. De telles expériences aboutissent souvent à un repli social et à une apparente
humilité qui peut servir de protection et de masque aux sentiments de grandiosité. Les relations interpersonnelles sont typiquement perturbées par les difficultés qui résultent du sentiment que les choses sont dues, du besoin d’être admiré et du manque relatif d’égard pour la sensibilité d’autrui. Bien que l’excès d’ambition et de confiance en soi puisse mener a des réussites, les performances peuvent aussi être entravées par l’intolérance a la critique et à l’échec. Parfois le fonctionnement professionnel peut être médiocre a cause de la réticence à prendre des risques dans des situations de compétition où l’échec est possible. Des sentiments prolongés de honte ou d’humiliation accompagnés dune autocritique peuvent s’associer à un repli sur soi, à une humeur dépressive, et à un Trouble dysthymique ou dépressif majeur. Mais des périodes prolongées de grandiosité peuvent aussi être associées à une humeur hypomaniaque.

La Personnalité narcissique est en outre associée à l’Anorexie mentale et aux Troubles liés à l’utilisation d’une substance (particulièrement à ceux liés à la cocaïne).

Les Personnalités histrioniques, borderline, antisociales et paranoïaques peuvent aussi être associées à la Personnalité narcissique.

Caractéristiques liées à l’âge et au sexe

Des traits narcissiques peuvent être très courants chez les adolescents et n’indiquent pas forcément que le sujet présentera plus tard une Personnalité narcissique. La Personnalité narcissique peut entraîner des difficultés particulières d’adaptation lors des limitations professionnelles et physiques inhérentes au vieillissement. Le diagnostic de Personnalité narcissique est fait dans 50 à 75 % des cas chez l’homme.

Prévalence

Les estimations de la prévalence de la Personnalité narcissique vont de 2 à 16 % chez les personnes vues dans un contexte psychiatrique et de moins de 1 % dans la population générale.

Diagnostic différentiel

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité narcissique et peuvent être confondus avec elle.

Le trait le plus utile pour distinguer la Personnalité narcissique des Personnalités histrioniques, antisociales
et borderline (dans lesquelles l’interaction avec autrui est respectivement empreinte de séduction, de manque d’égard brutal et de besoin avide) est la grandiosité qui est caractéristique de la Personnalité narcissique.

La relative stabilité de l’image de soi et l’absence relative de comportements autodestructeurs, d’impulsivité et de crainte d’être abandonné contribuent à distinguer la Personnalité narcissique de la Personnalité borderline. La fierté excessive pour ses propres réalisations, un certain manque d’expression des émotions et le mépris pour les sentiments d’autrui contribuent à distinguer la Personnalité narcissique de la Personnalité histrionique. On observe clans les Personnalités borderline, histrioniques et narcissiques un grand besoin d’attention ;
dans le cas de la Personnalité narcissique, il doit s’agir d’une attention admirative. Les individus ayant une personnalité antisociale ou narcissique ont en commun une tendance à être volontaires, séducteurs, superficiels, à exploiter autrui et à manquer d’empathie. Toutefois, il n’y a pas nécessairement dans la Personnalité narcissique des caractéristiques telles que l’impulsivité, l’agressivité et la tendance à tromper. De plus, on n’observe pas forcément dans la Personnalité antisociale le besoin d’être admiré et envié par les autres, et les personnes narcissiques n’ont pas habituellement des antécédents de Troubles des conduites dans l’enfance ou de comportements criminels à l’âge adulte.

La Personnalité narcissique et la Personnalité obsessionnelle-compulsive ont en commun un goût pour le perfectionnisme et la croyance que les autres ne peuvent pas faire les choses aussi bien qu’eux. A la différence de la critique de soi-même qu’on observe dans la Personnalité obsessionnelle-compulsive, les individus narcissiques
ont plus tendance à croire qu’ils sont réellement arrivés à la perfection.

La méfiance et le repli social distinguent habituellement les Personnalités schizotypiques et paranoïaques de la Personnalité narcissique. Ces traits, quand ils sont observés chez des individus narcissiques, proviennent essentiellement d’une crainte que des imperfections ou des défauts soient exposés au regard des autres. Une grandiosité peut être le signe d’un Épisode maniaque ou hypomaniaque.

De nombreuses personnes qui réussissent brillamment ont des traits de personnalité qui peuvent être considérés comme narcissiques : un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PSYCHOPATHE : il ne pense qu’à lui et se moque des droits des autres… l’antisocial

PSYCHOPATHE : la personnalité antisociale

La personnalité antisociale est marquée est caractérisée par un mépris et une transgression des droits d’autrui

En gros, cette personne se dit : « on s’en fiche des autres »

Personne qui ne pense qu’à elle et se moque des règles et des droits des autres

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

L’origine familiale classique est dans la famille permissive, sans cadre ni discipline avec

  • parents faibles, sans autorité, trop indulgents
  • enfants à qui on ne fixe pas de limites, on n’encourage pas à prendre les responsabilités de ses actes, à tolérer des frustrations, peu surveillés et guidés.

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité antisociale est un mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui apparaît dans l’enfance ou au début de l’adolescence et qui se poursuit à l’âge adulte.
Ce tableau a aussi été nommé psychopathie, sociopathie ou personnalité dyssociale.

Comme la tromperie et la manipulation sont au centre de la Personnalité antisociale, il peut être très utile de confronter l’information obtenue par un examen systématique du patient avec celle qui provient de sources extérieures.

Ce diagnostic ne peut être porté que si le patient a 18 ans ou plus (Critère B) et a déjà présenté avant l’âge de 15 ans au moins quelques symptômes de Trouble des conduites (Critère C).
Le Trouble des conduites implique un mode de comportement répété et persistant où les droits fondamentaux d’autrui et les principales règles sociales qui s’appliquent à cet âge-là sont bafouées. Les comportements spécifiques qui sont caractéristiques du Trouble des conduites peuvent être de quatre types :

  • des agressions envers des personnes ou des animaux,
  • la destruction de biens,
  • des fraudes ou des vols
  • ou des infractions graves aux règlements.
    Ce mode de comportement antisocial se poursuit à l’âge adulte.

Ces individus ne parviennent pas à se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux (Critère Al).

Ils peuvent accomplir de manière répétée des actes qui sont passibles d’arrestation (qu’ils soient effectivement arrêtés ou non), par exemple
détruire des biens, agresser d’autres personnes, voler ou se livrer à des activités illégales.

Ils ne tiennent pas compte des souhaits, des droits ou des sentiments d’autrui.

Ils trompent et manipulent facilement pour leur profit ou leur plaisir (p. ex., pour obtenir de l’argent, du pouvoir ou des relations sexuelles) (Critère A2).

Ils peuvent, de manière répétée, mentir, utiliser de fausses identités, faire des escroqueries ou simuler des maladies.

L’impulsivité peut se manifester par une incapacité à planifier à l’avance (Critère A3).

Les décisions sont prises sur le moment, sans réfléchir et sans considérer les conséquences pour soi-même ou pour autrui. Cela peut aboutir à des changements soudains de travail, d’habitation ou de relations.

Les sujets qui ont une Personnalité antisociale ont tendance à être irritables et agressifs et peuvent se retrouver souvent impliqués dans des bagarres ou attaquer physiquement autrui (et notamment battre leur conjoint ou leur enfant) (Critère A4).
On ne prend pas en compte ici les actes agressifs accomplis dans un but d’autodéfense ou pour défendre autrui.

Ces individus peuvent faire preuve d’un mépris inconsidéré pour leur sécurité ou celle des autres (Critère A5).
Cela peut se manifester dans leur conduite automobile (excès de vitesse répétés, conduite en état d’ivresse, accidents nombreux). Ils peuvent s’aventurer dans des conduites sexuelles ou toxicomaniaques à haut risque. Ils peuvent négliger un enfant à charge ou le mettre en danger en ne lui apportant pas les soins et l’attention nécessaires.

Ces sujets ont tendance, d’une façon très profonde, à être en permanence extrêmement irresponsables (Critère A6).
Un comportement irresponsable au travail peut se traduire par des périodes prolongées d’inactivité malgré la disponibilité d’emplois ou
par l’abandon de plusieurs emplois sans avoir rie plans réalistes pour trouver autre chose. Il peut y avoir un mode de comportement fait d’absences répétées au travail qui ne sont pas expliquées par des maladies du sujet ou de sa famille. Une attitude irresponsable en matière financière peut se manifester par le fait de ne pas honorer ses dettes, de ne pas subvenir aux besoins d’un enfant ou de ne pas pourvoir régulièrement
à la subsistance des personnes à sa charge.

Ces individus n’ont pas de remords pour les conséquences de leurs actes (Critère A7).
Ils peuvent se montrer indifférents, ou fournir des rationalisations superficielles, quand ils ont blessé, maltraité ou volé quelqu’un (p. ex., « la vie est injuste », « les perdants l’ont mérité », « ça devait de toute
façon lui arriver »). Ils peuvent accuser leurs victimes (l’avoir été stupides, de ne pas savoir se débrouiller ou de mériter leur sort. Ils peuvent minimiser les conséquences nuisibles de leurs actes ou rester tout simplement complètement indifférents.

Ils ne parviennent généralement pas à s’excuser ou à réparer leur comportement. Ils peuvent penser que chacun se bat pour ses propres intérêts et que tout est bon pour ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Ce comportement antisocial ne doit pas survenir exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque (Critère D).

Critères diagnostiques de la personnalité antisociale

A. Mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui
survient depuis l’âge de 15 ans, comme en témoignent au moins trois
des manifestations suivantes :
(1) incapacité de se conformer aux normes sociales qui déterminent
les comportements légaux, comme l’indique la répétition de
comportements passibles d’arrestation
(2) tendance à tromper par profit ou par plaisir, indiquée par des
mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des
escroqueries
(3) impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance
(4) irritabilité ou agressivité, indiquées par la répétition de bagarres
ou d’agressions
(5) mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui
(6) irresponsabilité persistante, indiquée par l’incapacité répétée
d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations
financières
(7) absence de remords, indiquée par le fait d’être indifférent ou de
se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui

B. Âge au moins égal à 15 ans.
C. Manifestations d’un Trouble des conduites (voir p. 115) débutant
avant l’âge de 15 ans.
D. Les comportements antisociaux ne surviennent pas exclusivement
pendant l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque.

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité antisociale manquent souvent d’empathie et tendent à être immoraux, cyniques et à mépriser les sentiments, les droits et la souffrance des autres. Il peuvent avoir une opinion orgueilleuse et arrogante d’eux- mêmes (ils pensent p. ex., qu’un travail ordinaire n’est pas digne d’eux ou sont incapables de se soucier de manière réaliste de leurs problèmes actuels et à venir) ; ils peuvent aussi
avoir des idées sur tout, être effrontés et trop sûrs d’eux-mêmes. Ils peuvent être charmeurs, superficiels et séducteurs, et avoir la parole facile (p. ex., en utilisant des termes techniques ou spécialisés qui peuvent impressionner un profane).

Le manque d’empathie, l’opinion orgueilleuse de soi et le charme superficiel sont des caractéristiques habituellement incluses dans les conceptions traditionnelles de la psychopathie qui peuvent être très utiles pour le diagnostic de Personnalité antisociale ou pour prédire la récidive dans les prisons ou dans des contextes médico-légaux où les actes agressifs, criminels et délinquants ne sont pas spécifiques de ce diagnostic.

Ces individus peuvent être irresponsables et exploiter l’autre dans les relations sexuelles. Ils peuvent avoir eu de nombreux partenaires sexuels et ne jamais avoir maintenu de relation monogame.

Ils peuvent être également irresponsables en tant que parents et leur enfant peut ne pas être nourri correctement, tomber malade par manque (l’hygiène élémentaire ou dépendre du voisinage pour la nourriture ; ils laissent parfois un jeune enfant seul, sans garde, en leur absence ; l’argent nécessaire au ménage peut être systématiquement gaspillé.

Ces sujets peuvent être réformés de l’armée, être incapables de subvenir à leurs propres besoins, sombrer dans la pauvreté, même devenir sans domicile fixe ou passer plusieurs années en prison. Ils ont un risque accru par rapport à la population générale de décéder prématurément de mort violente (p. ex., de suicide, d’accident, d’homicide).

Les sujets qui ont une Personnalité antisociale peuvent ressentir de la dysphorie et se plaindre de tension, de ne pas pouvoir tolérer l’ennui et d’une humeur dépressive.

On peut observer chez eux l’association de Troubles anxieux, de Troubles dépressifs, de Troubles liés à une substance, de Somatisation, de Jeu pathologique et d’autres Troubles du contrôle des impulsions. Ces sujets présentent souvent des traits de personnalité qui répondent aux critères d’autres Troubles de la personnalité, notamment des Personnalités borderline, histrioniques et narcissiques. Le risque qu’une Personnalité
antisociale apparaisse chez un adulte augmente en cas d’antécédents de Trouble des conduites de début précoce (avant l’âge de 10 ans) associé à un Déficit de l’attention/ hvperactivité.

Le risque qu’un Trouble des conduites évolue vers une Personnalité antisociale est accru chez un enfant victime de mauvais traitements ou de négligence, d’une attitude parentale instable ou erratique ou d’un exercice incohérent de l’autorité.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge ou au sexe

La Personnalité antisociale semble associée à des niveaux socio-économiques et à des environnements urbains défavorisés. On a craint que ce diagnostic soit appliqué à tort à des personnes qui vivent dans des cadres où un comportement de type antisocial peut répondre à une stratégie pour se protéger et survivre.

Par définition, un diagnostic de Personnalité antisociale ne peut pas être porté avant l’âge de 18 ans. La Personnalité antisociale est beaucoup plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Certains ont émis des craintes à propos d’une méconnaissance du diagnostic chez la femme à cause de l’accent mis sur les traits agressifs dans la définition du Trouble des conduites.

Prévalence

La prévalence globale de la Personnalité antisociale clans la population générale est de l’ ordre de 3 % chez l’homme et de 1 % chez la femme. Les estimations de la prévalence dans des populations de patients varient de 3 à 30 % selon la nature des groupes étudiés.
Des taux encore plus élevés ont été rapportés dans des centres de traitement de la toxicomanie, dans des prisons et dans des contextes médico-légaux.

Évolution

La Personnalité antisociale a une évolution chronique mais peut devenir moins patente ou s’atténuer quand la personne avance en âge, notamment après 30 ans.

Cette rémission  est plus nette dans le domaine des activités criminelles, mais peut concerner toute la panoplie des comportements antisociaux et toxicomaniaques.

Aspects familiaux

La Personnalité antisociale est plus fréquente chez les parents du premier degré des patients qui présentent ce trouble que clans la population générale. Le risque tend à être supérieur chez les parents biologiques du sexe féminin que chez ceux de sexe masculin.
Les parents biologiques de ces sujets présentent aussi un risque accru de
Somatisation et de Troubles liés à l’utilisation d’une substance. Dans les familles à antécédents de Personnalité antisociale, les hommes présentent plus souvent une Personnalité antisociale ou des Troubles liés à l’utilisation d’une substance et les femmes plus souvent des Somatisations. Toutefois, l’ensemble de ces troubles a une
prévalence augmentée tant chez les femmes que chez les hommes de ces familles par rapport à la population générale.

Des études d’adoption montrent que des facteurs environnementaux aussi bien que génétiques contribuent au risque pour ce groupe de troubles. Tant les enfants biologiques que les enfants adoptés des parents qui ont une Personnalité antisociale présentent un risque supérieur de Personnalité antisociale, de Somatisation et de Troubles liés à l’utilisation d’une substance.

Les enfants de parents présentant une Personnalité antisociale qui sont adoptés par d’autres familles ressemblent plus à leurs parents biologiques qu’à leurs parents adoptifs mais l’environnement de la famille adoptive influence le risque de présenter un Trouble de la personnalité
ou des symptômes psvchopathologiques associés.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic de Personnalité antisociale n’est pas posé avant 18 ans et n’est, d’autre part, porté que s’il y a des antécédents d’au moins quelques symptômes de Trouble des conduites avant l’âge de 15 ans.

Chez les personnes de plus de 18 ans, on ne peut faire un diagnostic de Trouble des conduites que si les critères de la Personnalité antisociale
ne sont pas remplis.
Lorsque le comportement antisocial d’un adulte est associé à un Trouble lié à une substance, le diagnostic de Personnalité antisociale n’est porté que si des signes de ce trouble étaient déjà présents dans l’enfance et ont persisté à l’âge adulte. Si l’utilisation de substances et le comportement antisocial ont tous deux débuté dans l’enfance pour se poursuivre à l’âge adulte, les diagnostics (le Trouble lié à l’utilisation d’une substance
et de Personnalité antisociale doivent être portés conjointement si les critères sont remplis, même si certains actes antisociaux peuvent être la conséquence des Troubles liés à l’utilisation d’une substance (p. ex., le trafic de drogue ou des vols pour obtenir de l’argent pour ses drogues).

Un comportement antisocial qui survient exclusivement au cours de l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque ne justifie pas un diagnostic de Personnalité antisociale.

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité antisociale et risquent d’être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres.

Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui remplissent les critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité antisociale, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément.

À la fois dans la Personnalité antisociale et dans la Personnalité narcissique, le sujet tend à être entêté, séducteur, superficiel, à exploiter autrui et à manquer d’empathie.
Toutefois, il n’y a pas clans les caractéristiques de la Personnalité narcissique la tendance à être impulsif, agressif et à tromper. De plus, il n’y a pas dans la Personnalité antisociale le même besoin d’être admiré et envié par les autres et il n’y a habituellement pas dans la Personnalité narcissique d’antécédents de Trouble des conduites dans l’enfance ou de conduite criminelle à l’âge adulte.

Il y a, à la fois clans la Personnalité antisociale et dans la Personnalité histrionique, une tendance à être impulsif, superficiel, à chercher l’excitation, à être téméraire, séducteur et manipulateur. Toutefois, les sujets qui ont une Personnalité histrionique ont plus tendance à exagérer leurs émotions et, typiquement, ne s’engagent pas dans des comportements antisociaux.

Dans la Personnalité histrionique et dans la Personnalité borderline, il existe une manipulation d’autrui dans le but d’être pris en charge, mais celle-ci vise, dans la Personnalité antisociale, à obtenir un profit, du pouvoir ou un autre avantage matériel et les sujets qui ont une Personnalité antisociale tendent à être moins instables émotionnellement et plus agressifs que ceux qui ont une Personnalité borderline. Des comportements antisociaux peuvent être observés clans la Personnalité paranoïaque mais ils sont habituellement davantage motivés par un désir de vengeance que par celui d’un gain personnel ou d’exploiter les autres comme c’est le cas dans la Personnalité antisociale.

La Personnalité antisociale doit être distinguée d’un comportement criminel visant à obtenir un gain et non accompagné des traits de personnalité caractéristiques de ce trouble.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

HYSTERIQUE : elle en fait trop pour attirer l’attention, la personnalité histrionique

HYSTERIQUE : la personnalité histrionique

La personnalité histrionique est marquée est caractérisée par des réponses émotionnelles excessives et une quête d’attention.

En gros, cette personne se dit : « il faut que les autres m’aiment et que je les séduise »

Personne qui en fait trop et a besoin de toute l’attention : personnalité histrionique

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

Là encore il existe souvent une origine familiale de cette dépendance à l’affection ou l’approbation des autres, dans ces familles :

  • les parents font passer leurs besoins affectifs, sociaux, leur niveau de vie et leur style de vie avant les besoins des enfants
  • les enfant, pour se sentir aimés de leurs parents, ou pour obtenir leur approbation, sont obligés de réprimer leurs tendances naturelles à l’insubordination, à l’opposition. Il en résulte souvent une colère refoulée dont la personne n’est souvent pas consciente ou qu’elle ne sait pas expliquer.

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité histrionique est un mode général de comportement fait de réponses émotionnelles et de quête d’attention excessives et envahissantes. Ce mode apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les individus qui ont une Personnalité histrionique sont mal à l’aise et ne se sentent pas appréciés quand ils ne sont pas au centre de l’attention d’autrui (Critère 1).

Avec une présentation animée et théâtrale, ils tendent à attirer l’attention sur eux et peuvent initialement charmer leurs nouvelles connaissances par leur enthousiasme, leur aspect ouvert et flirteur. Ces qualités deviennent toutefois moins appréciées au fur et à mesure que ces personnes continuent à réclamer l’attention. Ces sujets veulent absolument être
le point de mire. Ils peuvent éventuellement faire quelque chose de théâtral pour que l’attention soit centrée sur eux ( p, ex., faire une scène ou inventer des histoires). Ce besoin est souvent apparent dans leur relation avec le médecin (avec p. ex., des flatteries, des cadeaux, des descriptions théâtrales de symptômes physiques et psychologiques qui sont toujours remplacés par de nouveaux maux à chaque visite).

L’aspect et le comportement de ces individus sont souvent caractérisés par une attitude provocante et une séduction sexuelle inappropriées (Critère 2).

Ce comportement n’est pas seulement dirigé vers les personnes pour lesquelles le sujet a un intérêt amoureux ou sexuel mais survient clans un large éventail de relations sociales ou professionnelles sans que cela soit adapté au contexte.

L’expression émotionnelle peut être superficielle et labile (Critère 3).

Ces individus utilisent régulièrement leur aspect physique pour attirer l’attention sur eux (Critère 4).

Il est excessivement important pour eux d’impressionner les autres par leur aspect et ils dépensent énormément de temps, d’énergie et d’argent pour leur habillement, leurs toilettes ou leur maquillage. Ils peuvent être en quête de compliments sur leur toilette et ils peuvent être trop facilement bouleversés par une remarque critique sur leur aspect ou par une photo d’eux qu’ils ne trouvent pas assez flatteuse.

Ces personnes ont une manière de parler qui est très subjective mais pauvre en détails (Critère 5).

Des opinions fortes sont exprimées avec beaucoup de panache dramatique mais les arguments sous-jacents sont habituellement vagues et imprécis et ne sont pas étayés par des faits ou des détails. Un individu qui a une Personnalité histrionique peut par exemple affirmer que quelqu’un est un être fantastique mais peut être incapable de citer en pratique une qualité positive pour étayer cet avis.

On observe chez ces sujets une dramatisation, un théâtralisme et une exagération de l’expression émotionnelle (Critère 6).

Ils peuvent embarrasser leurs amis ou leurs connaissances en faisant un étalage public de leurs émotions (en embrassant p. ex., des connaissances habituelles avec une ardeur excessive, en sanglotant de manière incontrôlée à propos d’événements sentimentaux mineurs ou en ayant des accès de colère). Leurs émotions semblent toutefois pouvoir être déclenchées et interrompues trop vite pour correspondre à des sentiments profonds, ce qui conduit les autres à les accuser de simulation.

Les individus qui ont une Personnalité histrionique sont très suggestibles (Critère 7).

Leurs opinions et leurs sentiments sont facilement influencés par les autres ou par les modes. Ils peuvent être trop confiants, notamment avec les personnages qui ont une forte position d’autorité et qui peuvent être perçus comme capables de résoudre magiquement leurs problèmes. Ils ont tendance à suivre leurs intuitions et à adhérer rapidement à une conviction.

Ces sujets considèrent souvent que leurs relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité et peuvent parler de chaque connaissance comme d’un « ami très cher » ou encore appeler par leur prénom des médecins qu’ils n’ont rencontrés qu’une ou deux fois dans un cadre professionnel (Critère 8).

Ils peuvent souvent se perdre dans des fantasmes romantiques.

Critères diagnostiques de la personnalité histrionique

Mode général de réponses émotionnelles excessives et de quête d’attention, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations
suivantes :
(1) le sujet est mal à l’aise dans les situations ou il n’est pas au centre
de l’attention d’autrui
(2) l’interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement
de séduction sexuelle inadaptée ou une attitude
provocante
(3) expression émotionnelle superficielle et rapidement changeante
(4) utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l’attention
sur soi
(5) manière de parler trop subjective mais pauvre en détails
(6) dramatisation, théâtralisme et exagération de l’expression
émotionnelle
(7) suggestibilité, est facilement influencé par autrui ou par les
circonstances
considère que ses relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité histrionique peuvent avoir du mal à arriver à un stade d’intimité émotionnelle dans les relations amoureuses ou sexuelles. Sans en être conscients, ils jouent souvent un rôle (p. ex., celui d’une < tout en étant très dépendant de lui par ailleurs. Ces sujets ont souvent une relation altérée avec leurs amis du même sexe car, aux yeux de leurs amis, leur style de provocation sexuelle dans la relation interpersonnelle les font paraître menaçants pour les relations de ces derniers. Ils peuvent s’aliéner leurs amis par leur revendication constante d’attention. Quand ils ne sont pas le centre de l’attention ils deviennent souvent déprimés et affligés. Ils peuvent avoir un besoin intense de nouveauté, de stimulation et d’excitation et ont tendance à être ennuyés par la routine. Ces individus sont souvent intolérants ou frustrés quand la gratification n’est pas immédiate et leurs actions visent souvent à obtenir une satisfaction sans délai. Ils démarrent souvent un travail ou (les projets avec beaucoup d’enthousiasme mais leur intérêt fléchit vite. Des relations durables
peuvent être négligées au profit de relations dont la nouveauté est plus excitante.

Le risque réel de suicide est inconnu mais l’expérience clinique suggère que ces individus présentent un risque accru de gestes ou de menaces suicidaires dont le but est d’obtenir plus d’attention ou de soin. La Personnalité histrionique a été associée à des taux plus élevés de Somatisation, de Conversion et de Trouble dépressif majeur.

L’association est fréquente avec les Personnalités borderline, narcissiques, antisociales et dépendantes.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Des études reposant sur des instruments (l’évaluation structurés ont rapporté des prévalences similaires chez l’homme et chez la femme. L’expression comportementale de la Personnalité histrionique peut être influencée par les stéréotypes sur le role de chaque sexe.

Un homme qui a cette personnalité peut par exemple s’habiller et se comporter en « macho ,» et chercher à capter l’attention en vantant ses
prouesses athlétiques alors qu’une femme pourra choisir des vêtements très féminins et dire combien elle a impressionné son professeur de danse.

Prévalence

Des données limitées obtenues dans la population générale suggèrent que la prévalence de la Personnalité histrionique serait de 2 à 3 %. Des chiffres de 10 à 15 % ont été rapportés en utilisant des instruments structurés dans des centres psychiatriques d’hospitalisation ou de consultation.

Diagnostic différentiel

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité histrionique et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns  des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité répondant aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité
histrionique, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. La Personnalité borderline peut aussi être caractérisée par une quête de l’attention, un comportement manipulateur et une labilité émotionnelle mais se distingue par son coté autodestructeur, par des ruptures violentes des relations proches et par des sentiments chroniques de vide profond et (le perturbation de l’identité. On observe à la fois dans la Personnalité
antisociale et dans la Personnalité histrionique une tendance à être impulsif, superficiel, à chercher l’excitation, à être téméraire, séducteur et manipulateur. Cependant, il y a dans la Personnalité histrionique plus d’exagération des émotions et, typiquement, pas de comportements antisociaux. Dans la Personnalité histrionique, la manipulation vise à obtenir des soins alors qu’elle a pour but dans la Personnalité antisociale
d’obtenir un profit, du pouvoir ou un avantage matériel. Il existe dans la
Personnalité narcissique un besoin intense de s’attirer l’attention d’autrui ; toutefois, ces sujets veulent surtout que leur nature << supérieure >>, soit reconnue tandis que la personne histrionique accepte d’être considérée comme fragile et dépendante si cela l’aide à obtenir de l’attention. Les individus qui ont une Personnalité narcissique peuvent exagérer la proximité de leur relation avec certains personnages mais c’est
surtout pour insister sur l’importance ou la richesse de leurs amis. Dans la Personnalité dépendante, le patient a un besoin excessif des autres pour être félicité ou guidé mais sans les caractéristiques d’exagération, d’émotionnalité et de magnificence de la Personnalité histrionique.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PERSONNE INSTABLE : elle a peur d’être abandonnée, la personnalité borderline

Personne instable : la personnalité borderline

La personnalité borderline est marquée par une impulsivité marquée et une instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects.

En gros cette personne a peur du vide intérieur qu’elle va ressentir si l’autre l’abandonne

Personne instable ayant peur de l’abandon : personnalité borderline?

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité borderline est un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est présent dans des contextes divers.

Les sujets qui ont une Personnalité borderline font des efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés (Critère 1).

La perception d’une séparation ou d’un rejet imminents ou la perte d’une structure externe peuvent profondément modifier l’image de soi, les affects, la cognition ou le comportement. Ces sujets sont très sensibles aux
circonstances de l’environnement. Ils ressentent une peur intense d’être abandonnés et une colère inappropriée quand ils sont confrontés à une séparation, même compréhensible et limitée dans le temps, ou à une modification inévitable de l’emploi du temps (ils sont p. ex., brutalement bouleversés quand le praticien annonce que la consultationest terminée ou bien ressentent de la panique ou de la rage quand une personne importante à leurs yeux est en retard de quelques minutes ou doit annuler un rendez-vous). Ils peuvent croire qu’ils sont « abandonnés » parce qu’ils sont « mauvais ». Ces peurs d’être abandonné sont liées à l’intolérance à la solitude et au besoin d’avoir d’autres gens avec soi. Les efforts effrénés pour éviter l’abandon peuvent aller jusqu’à des actes
impulsifs comme des automutilations ou des gestes suicidaires, décrits dans le Critère 5.

Les sujets qui ont une Personnalité borderline ont un mode de relations instables et intenses (Critère 2).

Ils peuvent idéaliser un partenaire potentiel ou une personne qui pourrait s’occuper d’eux après seulement une ou deux rencontres, exiger de passer beaucoup de temps avec cette personne et partager les détails les plus intimes dès le début de la relation. Toutefois, ils peuvent basculer très vite rie l’idéalisation à la dévalorisation, estimant que cette personne ne s’occupe pas assez d’eux, ne donne pas assez ou n’est pas assez présente. Ils peuvent éprouver de l’empathie et prendre soin d’autrui mais seulement dans l’attente que l’autre sera à son tour disponible pour satisfaire leurs besoins et exigences. Leur opinion des autres peut se retourner brusquement, le partenaire étant tour à tour vu comme un soutien généreux puis comme méchant et cruel.
De telles oscillations traduisent souvent le fait qu’ils sont déçus par une personne dont le soutien était idéalisé, puis dont le rejet ou l’abandon est anticipé.

Il peut y avoir une perturbation de l’identité caractérisée par une instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi (Critère 3).

Il y a des retournements brutaux et dramatiques de l’image de soi, avec des bouleversements des objectifs, des valeurs et des désirs professionnels. Les idées et les projets concernant la carrière, l’identité sexuelle, les valeurs et le type de fréquentations peuvent changer
soudainement. Ces individus peuvent passer brutalement d’une position où ils quémandent de l’aide à l’idée qu’ils ont le droit de se venger pour les mauvais traitements reçus dans le passé. Bien que leur image de soi soit fondée sur la notion d’être bon ou mauvais, ils peuvent parfois avoir le sentiment de ne pas exister du tout. Ce sentiment survient habituellement dans les situations ou le sujet ressent l’absence d’une relation significative, de soutien et de support. Leurs performances peuvent chuter quand le cadre professionnel ou scolaire est peu structuré.

Les individus qui ont une Personnalité borderline font preuve d’impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables (Critère 4).

Ils peuvent jouer, dépenser de manière irresponsable, avoir des crises de boulimie, utiliser des drogues, s’engager dans des pratiques sexuelles dangereuses ou conduire de manière imprudente.

On peut observer la répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires ou de comportements automutilatoires (Critère 5).

Le décès par suicide survientchez 8 à 10 % de ces sujets et les automutilations (p. ex., brûlures, coupures) ainsi que les gestes ou menaces suicidaires sont très fréquents. Des comportements suicidaires
répétés sont souvent à l’origine de la demande de soins. Ces actes autodestructeurs sont souvent précipités par des menaces de séparation ou de rejet ou par l’attente que le sujet assume plus de responsabilités. Une automutilation peut survenir pendant une expérience de dissociation et apporte souvent un soulagement dans la mesure où elle vient reconfirmer que le sujet peut ressentir voire qu’il expie le fait qu’il est mauvais.

Les individus qui ont une Personnalité borderline peuvent faire preuve d’une instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (p. ex., des épisodes de dysphorie intense, d’irritabilité ou d’anxiété qui durent habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) (Critère 6).

Leur humeur dysphorique de base est souvent entrecoupée de périodes de colère, de panique ou de désespoir et est plus rarement éclaircie par des périodes de bien-être ou de satisfaction. Ces épisodes peuvent refléter la sensibilité extrême de l’individu aux facteurs de stress interpersonnels.

Ces sujets peuvent être troublés par des sentiments chroniques de vide (Critère 7).

Ils s’ennuient facilement et recherchent en permanence une occupation.

Les individus qui ont une Personnalité borderline expriment souvent des rages intenses et inappropriées ou ont des difficultés à contrôler leur colère (Critère 8).

Ils peuvent alors être très sarcastiques et acerbes et avoir des paroles très virulentes. La colère du sujet est souvent provoquée par l’impression que son partenaire ou la personne qui s’occupe de lui le néglige, ne donne pas assez, n’est pas assez attentionné ou risque de le quitter.
Ces accès de colère sont souvent suivis par de la honte et de la culpabilité et contribuent à l’impression qu’a le sujet d’être mauvais.

Une idéation persécutoire ou des symptômes dissociatifs transitoires (p. ex., de la dépersonnalisation) peuvent survenir pendant des périodes de stress extrêmes (Critère 9) mais ont habituellement une sévérité
et une durée insuffisantes pour justifier un diagnostic supplémentaire. Ces épisodes surviennent le plus souvent en réponse à un abandon réel ou imaginé. Les symptômes sont habituellement transitoires et ne durent que quelques minutes à quelques heures.

Le retour effectif de la personne qui s’occupe du sujet, ou ce qui est perçu comme tel, peut provoquer la rémission des symptômes.

Critères diagnostiques de la personnalité borderline

Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de
soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début
de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en
témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :
(1) efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés
(2) mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées
par l’alternance entre des positions extrêmes
d’idéalisation excessive et de dévalorisation
(3) perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de
l’i mage ou de la notion de soi
(4) impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement
dommageables pour le sujet (p. ex., dépenses, sexualité, toxicomanie,
conduite automobile dangereuse, crises de boulimie).
(5) répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires,
ou d’automutilations
(6) instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur
(p. ex., dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété
durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques
jours)
(7) sentiments chroniques de vide
(8) colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa
colère (p. ex., fréquentes manifestations de mauvaise humeur,
colère constante ou bagarres répétées)
(9) survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation
persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères

Caractéristiques et troubles associés

Il arrive que les individus qui ont une Personnalité borderline aient tendance à se saborder juste avant d’atteindre un but (p. ex., en quittant l’école juste avant d’obtenir un diplôme ; ou en régressant sévèrement, juste après avoir discuté des progrès qu’ils ont faits sous traitement ; ou encore en détruisant une bonne relation à un moment où il devient clair que cette relation est en passe de devenir durable). Certains sujets
présentent des symptômes d’allure psychotique (p. ex., hallucinations, distorsions de l’image du corps, idées de référence et phénomènes hypnagogiques) pendant les périodes de stress. Ces personnes peuvent être plus rassurées par des objets transitionnels (p. ex., un animal de compagnie ou un objet inanimé) que par la relation avec une
autre personne. Il existe un risque de décès prématuré par suicide, notamment en cas de Trouble de l’humeur ou de Trouble lié à l’utilisation d’une substance concomitants.
Des handicaps physiques peuvent résulter d’un abus de substances ou (le tentatives de suicide échouées.

Il est fréquent d’observer des pertes d’emploi répétées, des études interrompues et des échecs conjugaux.

On retrouve plus souvent dans l’enfance des sujets borderline des antécédents de mauvais traitements physiques et sexuels, de négligenceparentale, de conflits parentaux ou de perte ou de séparation parentale précoce.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le mode de comportement observé dans la Personnalité borderline a été identifié dans de nombreux pays. Les adolescents et les jeunes adultes qui ont des problèmes d’identité (surtout quand cela est accompagné par l’utilisation d’une substance) peuvent présenter transitoirement des comportements qui peuvent faire penser à tort à une Personnalité borderline. Ces situations sont caractérisées par une instabilité émotionnelle, des dilemmes « existentiels », de l’incertitude, des choix générateurs d’anxiété, des conflits concernant l’orientation sexuelle et des pressions sociales contradictoires concernant les choix de carrière.

Le diagnostic de Personnalité borderline est fait plus souvent (dans 75 % des cas) chez la femme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité borderline est évaluée à environ 2% de la population générale, à 10 % chez les individus vus en consultation psychiatrique et à environ 20 % chez les patients hospitalisés dans des services de psychiatrie. La prévalence est comprise entre 30 et 60 % dans les populations vues en clinique pour des troubles de la personnalité.

Évolution

L’évolution de la Personnalité borderline est extrêmement variable. Le mode le plus fréquent est celui d’une instabilité chronique au début de l’âge adulte avec des épisodes notables de perte du contrôle des affects et des impulsions ainsi qu’un recours important aux systèmes de soins et de santé mentale. La déficience et le risque de suicide qui résultent de ce trouble sont les plus élevés chez le jeune adulte et décroissent progressivement par la suite. La plupart de ces sujets deviennent plus stables clans leurs relations et leur travail pendant leur quatrième et cinquième décennies.

Bien que la tendance aux émotions intenses, l’impulsivité et l’intensité dans les relations interindividuelles durent souvent toute la vie, les sujets qui entament une action thérapeutique manifestent souvent une amélioration débutant parfois au cours de la première année.

La plupart de ces sujets deviennent plus stables dans leurs relations et leur travail au cours de la trentaine et de la quarantaine. Des études de suivi menées chez des patients suivis en ambulatoire clans des centres de santé mentale montrent qu’au bout de dix années environ, jusqu’à la moitié des sujets n’ont plus un mode de comportement qui répond complètement aux critères de la personnalité borderline.

Aspects familiaux

La Personnalité borderline est environ cinq fois plus fréquente chez les parents biologiques  du premier degré des sujets atteints que dans la population générale. Ce trouble est aussi associé à un risque familial accru pour les Troubles liés à l’utilisation d’une substance, la Personnalité antisociale et les Troubles de l’humeur.

Diagnostic différentiel

La Personnalité borderline est souvent observée en même temps que des Troubles de l’humeur.
D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité borderline et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité répondant aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité borderline, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. Bien
que la Personnalité histrionique soit aussi caractérisée par une quête d’attention, un comportement manipulateur et des affects labiles, la Personnalité borderline se distingue par son coté autodestructeur, par la rupture violente de relations proches et par des sentiments de vide profond et de solitude. Des idées persécutoires et des illusions
peuvent être présentes clans la Personnalité borderline comme dans la Personnalité schizotypique mais ces symptômes sont plus transitoires, présentent plus de réactivité interpersonnelle et répondent plus à l’effet structurant de l’environnement dans la Personnalité borderline. Les Personnalités paranoïaques et narcissiques peuvent aussi
être caractérisées par des réactions coléreuses à des stimulus mineurs mais elles se distinguent de la Personnalité borderline par la relative stabilité de l’image de soi, par l’absence relative de l’aspect autodestructeur, de l’impulsivité et de la crainte de l’abandon. La Personnalité antisociale est caractérisée, comme la Personnalité borderline, par un comportement manipulateur ; la manipulation vise toutefois, dans la Personnalité antisociale, à obtenir un profit, du pouvoir ou un avantage matériel alors qu’elle a pour but dans la Personnalité borderline de gagner l’attention des personnes qui s’occupent du patient. La peur d’être abandonné existe dans la Personnalité dépendante et dans la Personnalité borderline. Cependant l’individu borderline réagit à l’abandon avec des sentiments de vide affectif, de rage et des revendications tandis que la personne dépendante réagit en devenant petit à petit plus sereine et soumise et elle recherche de manière urgente une relation de substitution qui lui apportera soutien et soins. De plus, la Personnalité borderline peut être différenciée de la Personnalité
dépendante par le mode typique de relations intenses et instables.
La Personnalité borderline doit être distinguée des Modifications de la personnalité dues à une affection médicale générale où les traits de personnalité  résultent des effets directs d’une affection médicale générale sur le système nerveux central.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PERSONNE BIZARRE : la personne excentrique et bizarre, schizotypique

L’excentrique bizarre : une personne souvent atteinte d’une personnalité schizotypique

La personnalité schizotypique est est caractérisée par une gêne aiguë dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques.

En gros cette personne souvent excentrique, « différente », ayant peu de relations, croit souvent en la magie, s’intéresse au paranormal…

Excentrique, préoccupée de paranormal : et si cette personne était schizotypique?

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité schizotypique est un mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne aiguë et par des compétences réduites dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et par des conduites excentriques.

Le trouble apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.
Les individus présentant une Personnalité schizotypique ont souvent des idées de référence (p. ex., des interprétations fausses d’incidents anodins ou d’événements extérieurs qui prennent un sens spécial, inhabituel et particulier pour la personne)
(Critère Al).

Ces idées doivent être distinguées des idées délirantes de référence auxquelles l’adhésion se fait avec une conviction délirante, Ces individus peuvent être superstitieux ou préoccupés par des phénomènes paranormaux qui sortent du cadre de leur sous-groupe culturel (Critère A2).

Ils peuvent avoir l’impression d’être doués de pouvoirs spéciaux qui leur permettent de ressentir les événements à l’avance ou de lire les pensées des autres. Ils peuvent penser posséder des pouvoirs magiques pour contrôler les autres directement (p. ex., ils croient que leur conjoint sort le chien uniquement parce qu’ils y ont pensé une heure avant) ou indirectement par des rituels (p. ex., le fait de marcher à trois reprises devant un objet peut prévenir quelque chose de pénible).

Ils peuvent présenter des altérations des perceptions (p. ex., ressentir la présence d’une autre personne ou entendre une voix qui murmure son propre nom) (Critère A3).

Le langage peut être marqué par un vocabulaire ou une syntaxe inhabituels ou idiosvncrasiques. Il est souvent flou, digressif ou vague mais ne comporte pas de véritables ruptures du fil conducteur ni d’incohérence (Critère A4).

Les réponses peuvent être soit trop concrètes soit trop abstraites et les mots ou les concepts sont parfois employés de manière inhabituelle (p. ex., le sujet peut dire qu’il n’était pas « parlable » au travail).

Ces sujets sont souvent soupçonneux et peuvent avoir des idées de persécution (p. ex., croire que des collègues de travail cherchent à ruiner leur réputation auprès du patron) (Critère A5).

Ils sont habituellement incapables de maîtriser l’ensemble des affects et des signaux sociaux indispensables au succès dans les relations et leurs rapports avec les autres paraissent souvent mal adaptés, rigides ou gauches (Critère A6).

Ils sont souvent considérés comme bizarres et excentriques à cause de leur maniérisme inhabituel, d’un habillement négligé dont les différents éléments ne vont pas ensemble et d’un manque de respect pour les usages sociaux habituels (p. ex., le sujet ne regarde par ses interlocuteurs dans les yeux, il porte des habits qui ne lui vont pas ou qui sont tachés d’encre et il ne peut pas engager une conversation détendue et humoristique avec ses collègues) (Critère A7).

Les sujets qui ont une Personnalité schizotypique ressentent souvent la relation avec autrui comme un problème et sont mal à l’aise quand ils entrent en contact. Bien qu’ils puissent se plaindre de leur manque de relations, leur comportement indique qu’ils ont un faible désir de rapports intimes.

Ils ont par conséquent peu ou pas d’amis proches ou de confidents, en dehors des parents du premier degré (Critère A8).

Ils sont anxieux en situation sociale, notamment quand ils sont confrontés à des gens qu’ils ne connaissent pas (Critère A9).

Ils peuvent entrer en rapport avec d’autres quand cela est nécessaire mais préfèrent toutefois rester seuls car ils ont l’impression d’être différents et de ne pas faire partie du groupe. Leur anxiété sociale ne diminue pas quand ils s’habituent au cadre ou aux gens car leur anxiété est généralement en rapport avec une méfiance à l’égard des intentions des autres. Lors d’un dîner par exemple, une personne qui a une Personnalité schizotvpique ne va pas se détendre au fur et à mesure que la soirée avance mais deviendra au contraire de plus en plus tendue et méfiante.
On ne doit pas porter un diagnostic de Personnalité schizotypique si ce mode de comportement survient exclusivement au cours de l’évolution d’une Schizophrénie, d’un Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques, d’un autre Trouble psychotique ou d’un Trouble envahissant clu développement (Critère B).

Critères diagnostiques de la personnalité schizotypique

A. Mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne
aiguë et des compétences réduites dans les relations proches, par des
distorsions cognitives et perceptuelles, et par des conduites excentriques.
Le trouble apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans
des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations
suivantes :
(1) idées de référence (à l’exception des idées délirantes de
référence)
(2) croyances bizarres ou pensée magique qui influencent le comportement
et qui ne sont pas en rapport avec les normes d’un
sous-groupe culturel (par exemple superstition, croyance clans
un don de voyance, clans la télépathie ou clans un « sixième »
sens ; chez les enfants et les adolescents, rêveries ou préoccupations
bizarres)
(3) perceptions inhabituelles, notamment illusions corporelles
(4) pensée et langage bizarres (par exemple vagues, circonstanciés,
métaphoriques, alambiqués ou stéréotypés)
(5) idéation méfiante ou persécutoire
(6) inadéquation ou pauvreté des affects
(7) comportement ou aspect bizarre, excentrique ou singulier
(8) absence d’amis proches ou de confidents en dehors des parents
du premier degré
(9) anxiété excessive en situation sociale qui ne diminue pas quand
le sujet se familiarise avec la situation et qui est due à des craintes
persécutoires plutôt qu’à un jugement négatif de soi-même
B. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie,
d’un Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques,
d’un autre Trouble psychotique ou d’un Trouble envahissant du
développement.

Caractéristiques et troubles associés

Les sujets présentant une Personnalité schizotypique demandent souvent un traitement pour des symptômes associés comme l’anxiété, la dépression ou d’autres affects dysphoriques plutôt que pour les traits de personnalité eux-mêmes. En réponse au stress, notamment, ils peuvent présenter des épisodes psychotiques transitoires (pendant quelques minutes à quelques heures) qui sont toutefois de durée généralement trop
brève pour justifier un diagnostic additionnel de Trouble psychotique bref ou de Trouble schizophréniforme. Dans certains cas, des symptômes psychotiques cliniquement significatifs peuvent se développer et correspondre aux critères d’un Trouble psychotique bref, d’un Trouble schizophréniforme, d’un Trouble délirant ou d’une Schizophrénie. Plus de la moitié des sujets peuvent avoir présenté clans leurs antécédents
au moins un Épisode dépressif majeur. Entre 30 et 50 % des sujets qui ont une Personnalité schizotypique ont un diagnostic concomitant de Trouble dépressif majeur quand ils sont hospitalisés. Le Trouble est souvent associé à une Personnalité schizoïde, paranoïaque, évitante ou borderline.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Les distorsions cognitives et perceptuelles doivent être évaluées en fonction du milieu culturel de l’individu. Certaines particularités de déterminisme largement culturel, concernant en particulier des croyances ou des rites religieux, pourraient paraître schizotypiques à un observateur extérieur non informé (p. ex. le vaudou, « parler en langues », la vie après la mort, le chamanisme, lire les pensées, le sixième sens, le
mauvais oeil, les croyances magiques portant sur la santé et la maladie).
La Personnalité schizotypique peut se manifester initialement pendant l’enfance ou l’adolescence par un coté solitaire, une mauvaise relation avec les pairs, une anxiété sociale, de mauvaises performances scolaires, une hypersensibilité, des pensées et un langage insolites et des fantasmes étranges. Ces enfants peuvent sembler « bizarres » ou « excentriques » et faire l’objet de moqueries de la part d’autrui. La Personnalité  chizotypique est peut-être un peu plus fréquente chez l’homme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité schizotypique serait d’environ 3 % dans la population générale.

Évolution

La Personnalité schizotypique a une évolution assez stable ; un faible pourcentage de sujets seulement évoluent vers une Schizophrénie ou un autre Trouble psychotique.

Aspects familiaux

Il existe une agrégation familiale de la Personnalité schizotypique ; elle est plus fréquente chez les parents du premier degré des sujets schizophrènes que dans la population générale. Inversement, il semble y avoir un risque légèrement accru de Schizophrénie et d’autres Troubles psychotiques chez les parents des sujets qui ont une Personnalité schizotypique.

Diagnostic différentiel

La Personnalité schizotypique peut être distinguée du Trouble délirant, de la Schizophrénie et du Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques par le fait que ces troubles sont tous caractérisés par une période de symptômes psychotiques persistants (p. ex., des idées délirantes et des hallucinations).

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

NERD : le nerd, froid et souvent atteint d’une personnalité schizoide

Nerd : une personne froide, souvent atteinte d’une personnalité schizoide

Le terme « nerd » désigne souvent une personne froide et renfermée, peu enclin aux sentiments et dont l’univers se limite aux sciences, aux mathématiques et à l’informatique.

Nerd

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité schizoïde est un mode général de détachement des relations sociales et de restriction de la variété des expressions émotionnelles dans les rapports avec autrui.

Apparemment, les individus schizoïdes n’ont pas de désir d’intimité ; ils semblent indifférents aux possibilités de développer des relations proches et ne tirent pas beaucoup de plaisir de la participation à un groupe social ou familial (Critère Al).

Ils préfèrent passer leur temps seul plutôt qu’avec autrui. Tels des ermites, ils semblent souvent isolés socialement et choisissent presque toujours des passe-temps ou des activites solitaires qui ne comportent pas d’interactions avec autrui (Critère A2).

Ils préfèrent des tâches mécaniques ou abstraites comme les jeux mathématiques ou informatiques.

Ils recherchent très peu les relations sexuelles avec d’autres personnes (Critère A3) et n’éprouvent du plaisir que dans de rares activités, sinon dans aucune (Critère A4).

Ce qui est ressenti avec le corps, les sens, ou dans les relations interpersonnelles (p. ex., se promener sur une plage au soleil couchant ou faire l’amour) ne procure souvent qu’un plaisir limité.

Ces personnes n’ont pas de confidents ou d’amis proches, sauf parfois un parent du premier degré (Critère A5).

Les individus schizoïdes semblent souvent indifférents à l’approbation ou à la critique d’autrui et ne paraissent pas concernés par ce que les autres peuvent penser d’eux (Critère A6).

Ils peuvent ignorer les subtilités normales qui régissent les interactions sociales et, souvent, ils ne réagissent pas de manière adaptée aux signaux sociaux, ce qui les fait paraître gauches, superficiels ou égocentriques.

Ils ont souvent une façade impavide, dénuée de réactivité émotionnelle, et ne répondent que rarement aux gestes ou aux mimiques comme les sourires ou les saluts (Critère A7).

Ils disent ne ressentir que rarement des émotions fortes, telles que la colère ou la joie. Ils font souvent preuve d’une restriction des affects et semblent froids et distants. Toutefois, dans les rares moments où ces personnes peuvent se sentir temporairement assez à l’aise pour se dévoiler, elles peuvent admettre un mal-être, notamment dans les interactions sociales.

Critères diagnostiques de la personnalité schizoïde

A. Mode général de détachement par rapport aux relations sociales et
de restriction de la variété des expressions émotionnelles clans les
rapports avec autrui, qui apparaît au début de l’âge adulte et est
présent clans des contextes divers, comme en témoignent au moins
quatre des manifestations suivantes :
(1) le sujet ne recherche, ni n’apprécie, les relations proches y
compris les relations intrafamiliales
(2) choisit presque toujours des activités solitaires
(3) n’a que peu ou pas (l’intérêt pour les relations sexuelles avec
d’autres personnes
(4) n’éprouve du plaisir que dans de rares activités, sinon dans
aucune
(5) n’a pas d’amis proches ou de confidents , en dehors de ses
parents du premier degré
(6) semble indifférent aux éloges ou à la critique d’autrui
(7) fait preuve de froideur, de détachement, ou d’émoussement de
l’affectivité
B. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie,
d’un Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques,
d’un autre Trouble psychotique ou d’un Trouble envahissant du
développement et n’est pas dû aux effets physiologiques directs
d’une affection médicale générale.

Caractéristiques et troubles associés

Les individus présentant une Personnalité schizoïde peuvent avoir de grandes difficultés à exprimer de la colère, même en réponse à des provocations directes, ce qui contribue à donner l’impression qu’ils n’ont pas d’émotions. Leur existence peut parfois sembler dénuée de but et donner l’impression qu’ils sont à la dérive.

Ces individus réagissent souvent de manière passive aux circonstances défavorables et ont du mal à répondre de manière adaptée aux événements importants de la vie. En raison de leur manque d’aisance sociale et de leur faible intérêt pour les relations sexuelles, ils ont peu d’amis, sortent peu avec des partenaires de l’autre sexe et restent souvent célibataires.

Le fonctionnement professionnel peut être affecté, notamment quand il implique des contacts interpersonnels, alors que ces individus peuvent bien se débrouiller quand ils travaillent dans des conditions d’isolement social.

Pathologies associées

Les sujets ayant une personnalité schizoïde peuvent présenter des épisodes psychotiques très brefs (pendant quelques minutes à quelques heures), notamment en réponse à des facteurs de stress. Dans certains cas, la Personnalité schizoïde peut sembler être l’antécédent prémorbide d’un Trouble délirant ou d’une Schizophrénie. Les sujets ayant ce trouble peuvent parfois présenter un Trouble dépressif majeur. Les Troubles de la personnalité qui sont le plus souvent associés
à la Personnalité schizoïde sont les Personnalités schizotypiques, paranoïaques et évitantes.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Des personnes d’origines culturelles diverses peuvent parfois présenter des comportements défensifs et des types de relation avec autrui qualifiés, à tort, de schizoïdes. Par exemple, les personnes qui ont déménagé de la campagne vers la ville peuvent réagir par un «gel émotionnel » qui peut durer plusieurs mois et qui peut se manifester par des activités solitaires, un émoussement des affects et d’autres déficits dans la communication.
Les immigrants sont parfois perçus, à tort, comme hostiles, froids ou indifférents.

La Personnalité schizoïde peut se manifester initialement pendant l’enfance ou l’adolescence par une tendance à la solitude, un mauvais contact avec les pairs et de mauvaises performances scolaires qui désignent ces enfants ou adolescents comme différents des autres et qui les exposent aux moqueries.

La Personnalité schizoïde est diagnostiquée plus souvent chez les hommes et peut causer une déficience plus importante chez eux.

Aspects familiaux

La prévalence de la Personnalité schizoïde serait plus élevée parmi les parents des sujets présentant une Schizophrénie ou une Personnalité schizotypique.

Diagnostic différentiel

La Personnalité Schizoïde peut être distinguée du Trouble délirant, de la Schizophrénie et du Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques par le fait que ces troubles sont tous caractérisés par une période de symptômes psychotiques persistants (p. ex., des idées délirantes et des hallucinations). On ne peut porter un diagnostic
associé de Personnalité schizoïde que si le trouble de la personnalité a été
présent avant le début des symptômes psychotiques et a persisté après leur rémission.

Il peut être très difficile de distinguer les personnes qui ont une Personnalité schizoïde de celles qui ont des formes légères de Trouble du spectre autistique.

La Personnalité schizoïde doit être distinguée des Modifications de la personnalité dues à une affection médicale générale où les traits de personnalité résultent des effets directs d’une affection médicale générale sur le système nerveux central. Elle doit aussi être distinguée des symptômes qui peuvent se développer en association avec l’utilisation chronique d’une substance (p. ex., un Trouble lié à la cocaïne, non spécifié).

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité schizoïde et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui répondent aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité schizoïde, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément.

Bien que l’isolement social et la restriction des affects soient des caractéristiques communes aux Personnalités schizoïdes, schizotypiques et paranoïaques, la Personnalité schizoïde peut être distinguée de la Personnalité schizotypique par l’absence de distorsions cognitives et perceptuelles et de la Personnalité paranoïaque par l’absence de méfiance et d’idéation persécutoire. L’isolement social de la Personnalité schizoïde peut
être distingué de celui de la Personnalité évitante qui résulte de la crainte d’être mal à l’aise ou gauche et d’une anticipation exagérée d’être rejeté. En revanche, on observe dans la Personnalité schizoïde un détachement qui est plus envahissant et un faible désir d’intimité sociale. On peut observer dans la Personnalité obsessionnelle-compulsive un détachement social apparent qui provient d’une dévotion au travail et d’une
gêne quand le sujet est confronté à l’expression des émotions, mais il existe une capacité
sous-jacente à nouer des relations intimes.
Les personnes qui vivent en « ermites » peuvent présenter des traits de personnalité qui peuvent être considérés comme schizoïdes. Ce n’est que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés et qu’ils causent une altération significative du fonctionnement ou une souffrance subjective qu’ils constituent une Personnalité schizoïde.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PARANO : le paranoïaque et la paranoïa

Parano : la personnalité paranoiaque

Le « parano », diminutif de paranoïaque est une personne ayant tendance à présenter une méfiance soupçonneuse à l’égard des autres, dont les intentions sont interprétées comme malveillantes à son égard.

En gros cette personne se dit « prudence, les autres sont susceptibles de me vouloir du mal »

Parano : méfiance

Article rédigé d’après le DSM

 

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Diagnostic

Les sujets paranoïaques s’attendent à ce que les autres les exploitent, leur nuisent ou les trompent, même si aucune preuve ne vient étayer ces attentes (Critère Al).

Avec peu ou pas d’indices, ils soupçonnent les autres de conspirer contre eux et de pouvoir les attaquer sans raison à tout moment. Ils ont souvent l’impression d’avoir été blessés gravement et irrémédiablement par une ou plusieurs personnes, même en l’absence de toute preuve objective.

Ils sont préoccupés par des doutes injustifiés sur la loyauté ou l’honnêteté de leurs amis ou de leurs associés et passent les faits et gestes de ceux-ci
à la loupe en quête de preuves de mauvaises intentions (Critère A2).

Tout ce qui est perçu comme un manquement à la confiance ou à la loyauté vient renforcer leurs soupçons latents. Ils sont surpris si un ami ou un associé se montre réellement loyal au point de ne pas arriver à y croire. S’ils sont en difficulté, ils s’attendent à ce que leurs amis ou leurs associés les attaquent ou les abandonnent.

Les sujets paranoïaques ont du mal à se confier à autrui ou à nouer des relations proches par crainte de voir l’information partagée voire utilisée contre eux (Critère A3).

Ils refusent parfois de répondre à des questions personnelles, prétextant que « ça ne regarde personne ». Ils discernent des sens cachés, menaçants ou humiliants dans des commentaires ou des événements anodins (Critère A2).

Par exemple, une personne paranoïaque peut penser que l’erreur d’un caissier est une tentative délibérée de le voler et que le commentaire humoristique d’un collègue est une critique grave de sa personne. Les compliments sont souvent mal interprétés (p. ex., un compliment sur un
nouvel achat est interprété comme une critique de son égoïsme ; un compliment sur une réalisation est interprété comme une incitation à travailler encore plus). Ces sujets peuvent penser qu’une offre d’assistance est une manière de leur dire qu’ils ne sont pas capables de se débrouiller seuls.

Les sujets paranoïaques gardent rancune et ne pardonnent pas facilement ce qu’ils ont perçu comme une insulte, une attaque ou du mépris (Critère A5).

Des manques d’égard mineurs provoquent des réactions hostiles majeures et les sentiments d’hostilité persistent pendant longtemps. Comme ils sont toujours à l’affût des intentions malveillantes des autres, ils ont souvent le sentiment que l’on attente à leur caractère ou leur réputation ou qu’ils ont été insultés d’une manière ou d’une autre. Ils sont prompts à la contre-attaque et réagissent avec colère à ce qu’ils ont perçu comme  des agressions.

Les sujets présentant ce trouble peuvent faire preuve d’une jalousie pathologique et soupçonner, en l’absence de toute preuve, leur époux ou partenaire de les tromper (Critère A7).

Ils étayent parfois leurs soupçons avec des éléments indirects ou
anodins qui deviennent des « preuves ». Ils veulent garder un contrôle total des relations  intimes pour ne pas être trompés et cuisinent souvent leur partenaire sur leur emploi du temps, faits et gestes, intentions ou fidélité.

Critères diagnostiques de la personnalité paranoïaque

A. Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début
de l’âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en
témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
(1) le sujet s’attend sans raison suffisante à ce que les autres l’exploitent,
lui nuisent ou le trompent
(2) est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou
la fidélité de ses amis ou associés
(3) est réticent à se confier à autrui en raison d’une crainte injustifiée
que l’information soit utilisée de manière perfide contre lui
(4) discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes
dans des commentaires ou des événements anodins
(5) garde rancune, c’est-à-dire ne pardonne pas d’être blessé, insulté
ou dédaigné
(6) perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors
que ce n’est pas apparent pour les autres, et est prompt à la
contre-attaque ou réagit avec colère
(7) met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité
de son conjoint ou de son partenaire sexuel.

B. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie, d’un Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre Trouble psychotique et n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale générale.

Caractéristiques et troubles associés

Les individus présentant une personnalité paranoïaque sont habituellement difficiles à supporter et ont souvent des difficultés dans leurs relations proches.

Leur coté soupçonneux et hostile peut s’exprimer sous la forme d’une quérulence déclarée, par des plaintes répétées ou par une réserve sourde et hostile. Comme ils sont à l’affût de menaces potentielles, ils peuvent se comporter de manière méfiante, dissimulée ou sournoise et paraître « froids » et sans émotions.

Bien qu’ils puissent sembler objectifs, rationnels et rigoureux, ils font en fait souvent preuve d’une labilité affective marquée par la prédominance d’expressions hostiles, entêtées et sarcastiques. Leur nature combative et méfiante peut induire des réactions hostiles chez les autres, ce qui confirme d’autant plus leurs doutes initiaux.

Comme les individus paranoïaques manquent de confiance envers autrui, ils ont un besoin exagéré d’être  autonomes et ont un sens aigu de leur indépendance. Ils ont aussi un grand besoin de contrôler leur entourage. Ils sont souvent rigides, critiques vis-à-vis des autres et incapables de collaborer, tout en ayant de grandes difficultés à accepter eux-mêmes la critique. Ils peuvent reprocher aux autres leurs propres déficiences.

En raison de leur rapidité à contre-attaquer face à ce qu’ils perçoivent comme des menaces, ils sont souvent procéduriers et se trouvent impliqués dans des litiges. Ils cherchent à confirmer les préjugés négatifs qu’ils ont sur autrui ou sur différentes affaires et ils attribuent aux autres des intentions malveillantes qui sont les projections de leurs propres craintes. Ils peuvent poursuivre, de manière à peine dissimulée, des fantasmes grandioses et irréalistes, accordant beaucoup de poids aux domaines ayant trait au pouvoir ou à la hiérarchie.

Leur image des autres, notamment de ceux qui appartiennent à des groupes de population différents, répond souvent à des stéréotypes négatifs. Ils sont attirés par des visions simples et manichéennes du monde et ne sont pas à l’aise dans les situations ambiguës. Ils paraissent souvent « fanatiques » et forment souvent des groupes fermés ou des « sectes » avec des personnes qui partagent leur système de croyance paranoïaque.

Pathologies associées

Les sujets ayant une personnalité paranoïaque peuvent présenter des épisodes psychotiques très brefs (pendant quelques minutes à quelques heures), notamment en réponse à des facteurs de stress. Dans certains cas, la personnalité paranoïaque peut sembler être l’antécédent prémorbide d’un Trouble délirant ou d’une Schizophrénie.
Les sujets ayant ce trouble peuvent parfois présenter un Trouble dépressif majeur ou un risque accru d’Agoraphobie et de Trouble obsessionnel-compulsif. On observe souvent un Abus ou une Dépendance concernant l’alcool ou d’autres substances.

Troubles de la personnalité associés

Les Troubles de la personnalité qui sont le plus souvent associés à la personnalité paranoïaque semblent être les Personnalités schizotypiques, schizoïdes, narcissiques, évitantes et borderline.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Certains comportements qui sont influencés par le contexte socioculturel ou par les circonstances particulières de l’existence peuvent être qualifiés, à tort, de paranoïaques et peuvent même être aggravés par la situation d’examen. Les membres de groupes minoritaires, les immigrants, les réfugiés politiques ou économiques, les sujets venant de groupes ethniques différents peuvent adopter un comportement réservé ou défensif face à une situation non familière (barrière linguistique ou ignorance des règles et des lois) ou face à ce qui est perçu comme un rejet ou une indifférence de la part du groupe majoritaire. Ces comportements peuvent à leur tour provoquer de la colère ou de la frustration chez ceux qui entrent en contact avec ces personnes et cela aboutit à un
cercle vicieux de méfiance réciproque qui ne doit pas être mis sur le compte d’une Personnalité paranoïaque. Certains groupes ethniques ont d’autre part des comportements liés à leur culture qui peuvent être interprétés à tort comme paranoïaques.

La Personnalité paranoïaque peut se manifester initialement pendant l’enfance ou l’adolescence par une attitude solitaire, une mauvaise relation avec les pairs, une anxiété sociale, de mauvais résultats scolaires, une hypersensibilité, des pensées ou un langage particuliers et des fantasmes idiosyncrasiques. Ces enfants peuvent sembler « bizarres » ou « excentriques » et faire l’objet de moqueries de la part d’autrui. Dans les échantillons cliniques, le diagnostic semble plus fréquent chez l’homme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité paranoïaque serait de 0,5 à 2,5 % dans la population générale, de 10 à 30 % parmi les patients psychiatriques hospitalisés et de 2 à 10 % parmi les patients psychiatriques vus en consultation.

Aspects familiaux

Certains indices sont en faveur d’un risque accru de Personnalité paranoïaque chez les parents des sujets schizophrènes et d’une relation familiale plus spécifique avec le Trouble délirant à type de persécution.

Diagnostic différentiel

La Personnalité paranoïaque peut être distinguée du Trouble délirant à type de persécution, de la Schizophrénie de type paranoïde et du Trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques par le fait que ces troubles sont tous caractérisés par une période de symptômes psychotiques persistants (p. ex., des idées délirantes et des hallucinations).

On ne peut porter un diagnostic additionnel de Personnalité paranoïaque que si le Trouble de la personnalité a été présent avant le début des symptômes psychotiques et a persisté après leur rémission.

D’autres Troubles de la personnalité ont certaines caractéristiques en commun avec la Personnalité paranoïaque et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui répondent aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité,
en plus de la Personnalité paranoïaque, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. La Personnalité paranoïaque et schizotypique ont en commun la méfiance soupçonneuse, la mise à distance dans les relations interpersonnelles et l’idéation persécutoire, mais la Personnalité schizotypique comporte par ailleurs des symptômes tels que la pensée magique, des perceptions inhabituelles et une pensée et un langage bizarres.

Les personnes dont le comportement répond aux critères de la Personnalité schizoïde paraissent souvent étranges, excentriques, froids et distants mais elles ne présentent habituellement pas une idéation persécutoire majeure. La tendance des individus paranoïaques à réagir avec colère à des stimulus mineurs existe aussi chez les Personnalités borderline et histrioniques. Toutefois ces deux troubles ne sont pas forcément associés à une méfiance envahissante.

Les personnes qui ont une Personnalité évitante peuvent aussi être réticentes à se confier à autrui mais c’est plus par crainte d’être dans l’embarras ou de ne pas être à la hauteur que par un souci des éventuelles intentions mauvaises des autres.

Un comportement antisocial peut exister chez certains individus paranoïaques. Toutefois, il n’est pas sous-tendu par le désir de gagner quelque chose ou d’exploiter autrui, comme c’est le cas dans la Personnalité antisociale, mais répond plutôt au désir de se venger.

Les personnes qui ont une Personnalité narcissique peuvent parfois se montrer suspicieuses, repliées sur elles-mêmes ou coupées des autres mais cela résulte surtout d’une crainte que leurs imperfections ou leurs défauts soient révélés.

Un diagnostic de Personnalité paranoïaque ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PERSONNALITE : Troubles de la personnalité

Troubles de la personnalité

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

PERSONNALITES DISTANTES

Personnalité paranoïaque

Elle est caractérisée par une méfiance soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes. Voir le parano

Personnalité schizoïde

Elle est caractérisée par un détachement des relations
sociales et une restriction de la variété des expressions émotionnelles. Voir nerd

Personnalité schizotypique

Elle est caractérisée par une gêne aiguë dans les relations
proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites
excentriques. Voir bizarre

PERSONNALITES IMPULSIVES

Personnalité antisociale

Elle est caractérisée par un mépris et une transgression des droits d’autrui. Voir antisocial

Personnalité borderline

Elle est caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects. Voir instable

Personnalité histrionique

Elle est caractérisée par des réponses émotionnelles excessives et une quête d’attention. Voir hysterique

Personnalité narcissique

Elle est caractérisée par des fantaisies ou des comportements grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie. Voir narcissique

PERSONNALITES ANXIEUSES

Personnalité évitante

Elle est caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui. Voir peur d’être ridicule

Personnalité dépendante

Elle est caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un besoin excessif d’être pris en charge. Voir dépendance

Personnalité obsessionnelle compulsive

Elle est caractérisée par une préoccupation par l’ordre, la perfection et le contrôle. Voir le perfectionniste

 

Caractéristiques diagnostiques des troubles de la personnalité

La personnalité désigne les façons d’entrer en relation, de percevoir et de penser son environnement et soi-même

Les traits de personnalité ne constituent des troubles que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement.

 

SE RONGER LES ONGLES : pourquoi? comment arrêter de se manger les ongles

Se ronger les ongles, pourquoi? comment arrêter?

Il est très fréquent de se manger les ongles, qu’on soit enfant, adolescent ou adulte; cette habitude est appelée onychophagie ou onychotillomanie. Elle est proche de la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) et de la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux), faisant partie des troubles obsessionnels compulsifs et plus fréquente en cas d’anxiété et  chez les personnalités anxieuses. Se ronger les ongles serait un acte compulsif permettant de se libérer de son anxiété. Il existe de nombreux trucs pour arrêter de se ronger les ongles

Se ronger les ongles

Pourquoi on se ronge les ongles?

Tout d’abord il faut dédramatiser, cette habitude est très fréquente puisqu’elle concernerait un tiers des Français, le plus souvent sous une forme légère, ne concernant que quelques doigts et de temps en temps. Les forme sévères, touchant tous les doigts et quasi constantes dans la journée, concerneraient moins de 1% de la population, en particuliers des enfants et des adolescents.

L’environnement

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc.

Il survient souvent dans un contexte de stress, d’anxiété. Se ronger les ongles serait un acte compulsif (voir troubles obsessionnels compulsifs) permettant de se libérer de son anxiété.

La personnalité

La personne qui se ronge les ongles a souvent une personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ). Elle est souvent timide et introvertie.

Les facteurs favorisants

Les remarques des autres!

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir… en nous le faisant remarquer : le fait de se ronger les ongles se voit, et les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, la boucle est bouclée…

Le travail, le stress, la famille…

Le travail est souvent la première raison invoquée de se ronger les ongles (1/4 des cas), avec le stress créé par la conjoncture économique et le pouvoir d’achat, les problèmes familiaux (enfants, amours, parents…). Tous ces facteurs stressants sont des déclencheurs de l’anxiété.

Qui se ronge les ongles?

Les enfants sont les plus touchés (25% des enfants et des ados seraient concernés). Au sein des adultes, c’est la tranche 35-50 ans qui est la plus concernée par le problème.

Quelles sont les conséquences de l’onychophagie?

L’onychophagie et l’onychotillomanie provoquent de petites lésions cutanées des ongles et de leur pourtour, avec petites plaies, ablation des petites peaux autour des ongles (appelées « envies »)…

Tout ceci constitue souvent une porte d’entrée pour des infections, qu’elles soient bactériennes (panaris notamment) ou virales (verrues des doigts). Dans ce dernier cas il n’est pas rare que le fait de se ronger les ongles favorise la dissémination des verrues autour des autres ongles, voire des lèvres ou de la bouche…

Dégats de l’onychophagie

 

Panari ou tourniole

 

Verrues autour de l'ongle
Verrues autour de l’ongle

On peut aussi uniquement se manipuler les ongles comme dans la la dermatillomanie (habitude de se manipuler la peau) ou la trichotillomanie (habitude de s’arracher les cheveux). Les signes alors sont un peu différents : tablette de l’ongle déformée, décollement de l’ongle… Il s’agit de l’onychotillomanie.

La dermtascopie révèle souvent dans ces cas : une absence de tablette unguéale, de multiples hémorragies obliques, une pigmentation grise au niveau du lit de l’ongle ou la présence de stries, semble-t-il caractéristiques de l’onychotillomanie selon cette étude.

Arrêter de se ronger les ongles

Il n’est pas toujours facile de se débarrasser de cette habitude mais il faut respecter plusieurs règles et essayer plusieurs trucs :

  1. ne jamais prendre l’habitude de se ronger les ongles pour les couper.
  2. ne pas stigmatiser son problème : ce n’est pas un drame, moins on y pense, moins on a de risque de recommencer et moins cela se verra. Il ne faut donc pas se culpabiliser de l’état de ses doigts et passer à autre chose. Plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… De même les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse
  3. se poser la question de la cause à éliminer : tendance anxieuse, stress que l’on peut réduire? apprendre à respirer et se détendre
  4. les trucs locaux : mettre de la crème hydratante (elle protège et a souvent un mauvais gout), des vernis au gout amer, des pansements, macher du chewing gum au lieu de manger ses ongles…

    1/ Il ne faut pas commencer! et arrêter ensemble…

Il faut savoir que ce geste est très souvent lié à la reproduction d’un geste vu chez ses proches : parents, aîné, etc. Si un parent est concerné, il faut lui suggérer d’arrêter lui aussi de se ronger les ongles.

De même il ne faut pas prendre l’habitude à aucun moment de se ronger les ongles pour les couper

2/ Ne pas stigmatiser

On a pris l’habitude de se ronger les ongles et les autres sont souvent un facteur déclencheur par le stress qu’ils nous font ressentir…

2.1/ Le regard des autres

On craint le regard des autres sur l’état de ses doigts et plus on stresse à l’idée de montrer des doigts abimés, plus l’angoisse monte et plus on tend à se calmer en les mangeant… et plus ils sont vilains. Il faut donc dédramatiser la situation, se dire que l’état de ses doigts n’est pas un drame et que cela passera plus vite si on n’y touche plus

2.2/ Les remarques des autres

Les autres ne manquent souvent pas l’occasion d’en faire la remontrance, ceci n’a alors pour effet que d’accentuer les symptomes par honte, culpabilité et augmentation de l’anxiété. Et plus on les ronge, plus cela se voit et augmente notre culpabilité et notre anxiété, une fois de plus la boucle est bouclée…

Ainsi, les parents doivent s’abstenir de sermonner leur enfant car cela augmente leur angoisse. Quand il n’y a pas de spectateur, il n’y a pas de spectacle et cette vilaine habitude tend souvent à se résorber d’elle même en quels mois ou années

3/ Essayer de traiter la cause et se relaxer

Ce symptome peut être l’occasion de se poser des questions sur son stress, son anxiété, sa capacité à appréhender les soucis du quotidien et à se relaxer. Le sport peut aussi permettre dese défouler de ses angoisses.

On peut apprendre à respirer, se relaxer et se poser des questions sur sa personnalité si on pense être en souffrance psychologique. Un psychologue peut alors aider en cas de personnalité anxieuse, regroupant les tendances à la personnalité évitante, ayant peur du ridicule et du jugement des autres, perfectionniste (personnalité obsessionnelle compulsive) voire soumise (voir personnalité  dépendante ).

4/ Les trucs et astuces pour arrêter de se ronger les ongles

4.1/ Crème hydratante

L’application d’une crème hydratante a à la fois un effet apaisant et protecteur mais surtout elle a un gout de cosmétique qui coupe souvent l’envie de se ronger les ongles

4.2/ Vernis

On peut appliquer sur les ongles un vernis au gout amer qui dégoute de se ronger les ongles

4.3/ Pansements

Le renouvellement quotidien de pansement médical de type Micropore®, laissé en place pendant 6 mois, peut être efficace : l’occlusion sous un pansement permet à l’onychophage de prendre conscience de son tic afin de pouvoir l’interrompre.

4.4/ Chewing gum

Le fait de macher un chewing gum permet de dériver un geste buccal.