NARCISSIQUE : MOI JE, il se sent supérieur, la personnalité narcissique

NARCISSIQUE : la personnalité narcissique

La personnalité narcissique est caractérisée par des fantaisies ou des comportements grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie.

En gros, cette personne se dit : « je suis au dessus des autres »

MOI JE SUIS GRANDIOSE, il semble qu’il y ait pas mal de narcissiques dans la classe politique…

Article rédigé d’après le DSM

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité narcissique est un mode général de grandiosité, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie qui apparaît au début de l’âge adulte et sont présents clans des contextes divers.

Les personnes qui ont cette personnalité ont un sens grandiose de leur propre importance (Critère I ).

Elles surestiment habituellement leurs capacités et exagèrent leurs réalisations, ce qui les fait paraître vantardes et prétentieuses. Elles supposent béatement que les autres auront la même estime pour leur activité et peuvent s’étonner que les louanges qu’elles attendent et pensent mériter fassent défaut. L’exagération de leurs propres réalisations s’accompagne souvent d’une sous-estimation (dévalorisation) implicite de la contribution des autres.

Ces personnes sont souvent préoccupées par des fantasmes de succès sans limite, de puissance, d’éclat, de beauté ou d’amour idéal (Critère 2).
Elles peuvent ruminer sur l’admiration et les privilèges qu’elles devraient recevoir depuis longtemps déjà et elles se mettent au même niveau que des gens célèbres ou haut placés.

Les personnes qui ont une Personnalité narcissique pensent qu’elles sont supérieures, spéciales ou uniques et s’attendent à ce que les autres les reconnaissent comme telles (Critère 3).

Elles pensent parfois qu’elles ne peuvent être comprises et entourées que par des gens qui sont eux-mêmes spéciaux ou ont un statut élevé et disent que leur entourage est « unique « parfait » ou « brillant ». Les sujets narcissiques estiment que leurs besoins sont spéciaux et ne peuvent pas être compris par les gens ordinaires.
L’estime d’eux- mêmes est augmentée (en miroir) par la valeur idéalisée qu’ils attribuent à ceux qu’ils fréquentent. Ils insistent typiquement pour que seuls les « meilleurs » (médecins, avocats, coiffeurs ou instructeurs) s’occupent d’eux et ils ne peuvent relever que des « meilleures » institutions. Ils dénigrent en revanche la qualification de ceux qui les ont déçus.

Les individus qui ont une Personnalité narcissique ont habituellement un besoin excessif d’être admirés (Critère 4).
Leur estime d’eux-mêmes est en règle générale très fragile. Ils peuvent être préoccupés par le fait de savoir s’ils font bien les choses et comment ils sont considérés par les autres. Cela peut prendre la forme d’un besoin
constant d’attention et d’admiration. Ils s’attendent parfois à être accueillis avec un tapis rouge et sont étonnés si les autres n’envient pas ce qu’ils possèdent. Ils cherchent constamment les éloges, souvent avec beaucoup de charme d’ailleurs.

Ces sujets pensent que tout leur est dû et c’est ainsi qu’ils s’attendent à faire l’objet d’un traitement de
faveur (Critère 5).
Ils s’attendent à ce que l’on s’occupe d’eux et sont étonnés ou furieux quand cela n’est pas le cas. Ils peuvent par exemple penser qu’ils n’ont pas à faire la queue et que leurs priorités sont tellement importantes que les autres n’ont qu’à s’incliner. Ils sont irrités quand ils ne sont pas aidés dans leur « travail très important ».

Ce sens que les choses leur sont dues, associé à un manque de sensibilité aux besoins et aux désirs d’autrui, peut aboutir à l’exploitation consciente ou non des autres (Critère 6).
Ils s’attendent à recevoir tout ce qu’ils souhaitent ou désirent, quelle qu’en soit la conséquence pour autrui. Ils peuvent ainsi s’attendre à ce que les autres leur soient très dévoués et leur imposer un travail excessif sans considérer les conséquences que cela peut avoir sur leur vie privée. Ils ont tendance à nouer des relations amicales ou amoureuses seulement si cela leur est utile pour atteindre des objectifs ou augmenter leur estime d’eux-mêmes. Ils s’arrogent souvent des privilèges ou des ressources qu’ils pensent mériter en raison de leur nature exceptionnelle.

Les individus qui ont une Personnalité narcissique ont généralement un manque d’empathie et des difficultés à prendre conscience des désirs, du vécu subjectif et des sentiments d’autrui (Critère 7).

Ils pensent généralement que leur bien-être personnel est d’un grand intérêt pour autrui. Ils ont tendance à commenter leurs propres soucis avec une profusion inadaptée de détails et n’arrivent pas à reconnaître que les autres ont aussi des sentiments et des besoins. Ils sont souvent méprisants et impatients quand les autres parlent de leurs propres problèmes ou soucis. Ils peuvent être inconscients de la peine que leurs remarques peuvent causer (p. ex., quand ils proclament à un ex-partenaire qu’ils ont maintenant « trouvé l’être de leur vie » ou quand ils vantent leur bonne santé devant un malade). Quand ils sont reconnus, les besoins, désirs ou sentiments d’autrui sont souvent considérés avec mépris comme des marques de faiblesse ou de vulnérabilité. Ceux qui entrent en relation avec des personnes narcissiques ressentent typiquement chez leur interlocuteur une froideur émotionnelle et un manque d’intérêt réciproque.

Les personnes avant une Personnalité narcissique envient souvent les autres et croient que les autres les envient aussi (Critère 8).
Ils peuvent être jaloux du succès ou des biens des autres, pensant que eux-mêmes seraient plus dignes de ces réalisations, de cette gloire et de ces privilèges. Elles peuvent dévaloriser sèchement la contribution des autres, surtout si ces autres personnes ont reçu des distinctions ou des louanges pour leurs réalisations. Les personnes narcissiques sont souvent arrogantes et hautaines.

Leur attitude est souvent snob, méprisante ou condescendante (Critère 9).
Des exemples typiques sont le fait de se plaindre qu’un serveur maladroit est « impoli » ou « stupide » ou de sortir d’un examen médical avec une évaluation condescendante du médecin.

Critères diagnostiques de la personnalité narcissique

Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et (le manque d’empathie qui apparaissent au début de l’âge adulte et sont présents dans des contextes divers, comme en témoignent
au moins cinq des manifestations suivantes :
(1) le sujet a un sens grandiose de sa propre importance (p. ex.,
surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être reconnu
comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport)
(2) est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de
splendeur, de beauté ou d’amour idéal
(3) pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou
compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut
niveau
(4) besoin excessif d’être admiré
(5) pense que tout lui est dû : s’attend sans raison à bénéficier d’un
traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient
automatiquement satisfaits
(6) exploite l’autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui
pour parvenir à ses propres fins
(7) manque d’empathie : n’est pas disposé à reconnaître ou à partager
les sentiments et les besoins d’autrui
(8) envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient
(9) fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains

Caractéristiques et troubles associés

En raison de la fragilité de l’estime qu’ils ont pour eux-mêmes, les individus narcissiques sont très facilement « blessés » par la critique ou l’échec. Même s’ils n’en laissent rien paraître, ils peuvent être obsédés par les critiques reçues qui les laissent humiliés, dégradés et annihilés. Ils peuvent réagir par le dédain, la rage ou par une contre-attaque provocatrice. De telles expériences aboutissent souvent à un repli social et à une apparente
humilité qui peut servir de protection et de masque aux sentiments de grandiosité. Les relations interpersonnelles sont typiquement perturbées par les difficultés qui résultent du sentiment que les choses sont dues, du besoin d’être admiré et du manque relatif d’égard pour la sensibilité d’autrui. Bien que l’excès d’ambition et de confiance en soi puisse mener a des réussites, les performances peuvent aussi être entravées par l’intolérance a la critique et à l’échec. Parfois le fonctionnement professionnel peut être médiocre a cause de la réticence à prendre des risques dans des situations de compétition où l’échec est possible. Des sentiments prolongés de honte ou d’humiliation accompagnés dune autocritique peuvent s’associer à un repli sur soi, à une humeur dépressive, et à un Trouble dysthymique ou dépressif majeur. Mais des périodes prolongées de grandiosité peuvent aussi être associées à une humeur hypomaniaque.

La Personnalité narcissique est en outre associée à l’Anorexie mentale et aux Troubles liés à l’utilisation d’une substance (particulièrement à ceux liés à la cocaïne).

Les Personnalités histrioniques, borderline, antisociales et paranoïaques peuvent aussi être associées à la Personnalité narcissique.

Caractéristiques liées à l’âge et au sexe

Des traits narcissiques peuvent être très courants chez les adolescents et n’indiquent pas forcément que le sujet présentera plus tard une Personnalité narcissique. La Personnalité narcissique peut entraîner des difficultés particulières d’adaptation lors des limitations professionnelles et physiques inhérentes au vieillissement. Le diagnostic de Personnalité narcissique est fait dans 50 à 75 % des cas chez l’homme.

Prévalence

Les estimations de la prévalence de la Personnalité narcissique vont de 2 à 16 % chez les personnes vues dans un contexte psychiatrique et de moins de 1 % dans la population générale.

Diagnostic différentiel

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité narcissique et peuvent être confondus avec elle.

Le trait le plus utile pour distinguer la Personnalité narcissique des Personnalités histrioniques, antisociales
et borderline (dans lesquelles l’interaction avec autrui est respectivement empreinte de séduction, de manque d’égard brutal et de besoin avide) est la grandiosité qui est caractéristique de la Personnalité narcissique.

La relative stabilité de l’image de soi et l’absence relative de comportements autodestructeurs, d’impulsivité et de crainte d’être abandonné contribuent à distinguer la Personnalité narcissique de la Personnalité borderline. La fierté excessive pour ses propres réalisations, un certain manque d’expression des émotions et le mépris pour les sentiments d’autrui contribuent à distinguer la Personnalité narcissique de la Personnalité histrionique. On observe clans les Personnalités borderline, histrioniques et narcissiques un grand besoin d’attention ;
dans le cas de la Personnalité narcissique, il doit s’agir d’une attention admirative. Les individus ayant une personnalité antisociale ou narcissique ont en commun une tendance à être volontaires, séducteurs, superficiels, à exploiter autrui et à manquer d’empathie. Toutefois, il n’y a pas nécessairement dans la Personnalité narcissique des caractéristiques telles que l’impulsivité, l’agressivité et la tendance à tromper. De plus, on n’observe pas forcément dans la Personnalité antisociale le besoin d’être admiré et envié par les autres, et les personnes narcissiques n’ont pas habituellement des antécédents de Troubles des conduites dans l’enfance ou de comportements criminels à l’âge adulte.

La Personnalité narcissique et la Personnalité obsessionnelle-compulsive ont en commun un goût pour le perfectionnisme et la croyance que les autres ne peuvent pas faire les choses aussi bien qu’eux. A la différence de la critique de soi-même qu’on observe dans la Personnalité obsessionnelle-compulsive, les individus narcissiques
ont plus tendance à croire qu’ils sont réellement arrivés à la perfection.

La méfiance et le repli social distinguent habituellement les Personnalités schizotypiques et paranoïaques de la Personnalité narcissique. Ces traits, quand ils sont observés chez des individus narcissiques, proviennent essentiellement d’une crainte que des imperfections ou des défauts soient exposés au regard des autres. Une grandiosité peut être le signe d’un Épisode maniaque ou hypomaniaque.

De nombreuses personnes qui réussissent brillamment ont des traits de personnalité qui peuvent être considérés comme narcissiques : un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PSYCHOPATHE : il ne pense qu’à lui et se moque des droits des autres… l’antisocial

PSYCHOPATHE : la personnalité antisociale

La personnalité antisociale est marquée est caractérisée par un mépris et une transgression des droits d’autrui

En gros, cette personne se dit : « on s’en fiche des autres »

Personne qui ne pense qu’à elle et se moque des règles et des droits des autres

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

L’origine familiale classique est dans la famille permissive, sans cadre ni discipline avec

  • parents faibles, sans autorité, trop indulgents
  • enfants à qui on ne fixe pas de limites, on n’encourage pas à prendre les responsabilités de ses actes, à tolérer des frustrations, peu surveillés et guidés.

 

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité antisociale est un mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui apparaît dans l’enfance ou au début de l’adolescence et qui se poursuit à l’âge adulte.
Ce tableau a aussi été nommé psychopathie, sociopathie ou personnalité dyssociale.

Comme la tromperie et la manipulation sont au centre de la Personnalité antisociale, il peut être très utile de confronter l’information obtenue par un examen systématique du patient avec celle qui provient de sources extérieures.

Ce diagnostic ne peut être porté que si le patient a 18 ans ou plus (Critère B) et a déjà présenté avant l’âge de 15 ans au moins quelques symptômes de Trouble des conduites (Critère C).
Le Trouble des conduites implique un mode de comportement répété et persistant où les droits fondamentaux d’autrui et les principales règles sociales qui s’appliquent à cet âge-là sont bafouées. Les comportements spécifiques qui sont caractéristiques du Trouble des conduites peuvent être de quatre types :

  • des agressions envers des personnes ou des animaux,
  • la destruction de biens,
  • des fraudes ou des vols
  • ou des infractions graves aux règlements.
    Ce mode de comportement antisocial se poursuit à l’âge adulte.

Ces individus ne parviennent pas à se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux (Critère Al).

Ils peuvent accomplir de manière répétée des actes qui sont passibles d’arrestation (qu’ils soient effectivement arrêtés ou non), par exemple
détruire des biens, agresser d’autres personnes, voler ou se livrer à des activités illégales.

Ils ne tiennent pas compte des souhaits, des droits ou des sentiments d’autrui.

Ils trompent et manipulent facilement pour leur profit ou leur plaisir (p. ex., pour obtenir de l’argent, du pouvoir ou des relations sexuelles) (Critère A2).

Ils peuvent, de manière répétée, mentir, utiliser de fausses identités, faire des escroqueries ou simuler des maladies.

L’impulsivité peut se manifester par une incapacité à planifier à l’avance (Critère A3).

Les décisions sont prises sur le moment, sans réfléchir et sans considérer les conséquences pour soi-même ou pour autrui. Cela peut aboutir à des changements soudains de travail, d’habitation ou de relations.

Les sujets qui ont une Personnalité antisociale ont tendance à être irritables et agressifs et peuvent se retrouver souvent impliqués dans des bagarres ou attaquer physiquement autrui (et notamment battre leur conjoint ou leur enfant) (Critère A4).
On ne prend pas en compte ici les actes agressifs accomplis dans un but d’autodéfense ou pour défendre autrui.

Ces individus peuvent faire preuve d’un mépris inconsidéré pour leur sécurité ou celle des autres (Critère A5).
Cela peut se manifester dans leur conduite automobile (excès de vitesse répétés, conduite en état d’ivresse, accidents nombreux). Ils peuvent s’aventurer dans des conduites sexuelles ou toxicomaniaques à haut risque. Ils peuvent négliger un enfant à charge ou le mettre en danger en ne lui apportant pas les soins et l’attention nécessaires.

Ces sujets ont tendance, d’une façon très profonde, à être en permanence extrêmement irresponsables (Critère A6).
Un comportement irresponsable au travail peut se traduire par des périodes prolongées d’inactivité malgré la disponibilité d’emplois ou
par l’abandon de plusieurs emplois sans avoir rie plans réalistes pour trouver autre chose. Il peut y avoir un mode de comportement fait d’absences répétées au travail qui ne sont pas expliquées par des maladies du sujet ou de sa famille. Une attitude irresponsable en matière financière peut se manifester par le fait de ne pas honorer ses dettes, de ne pas subvenir aux besoins d’un enfant ou de ne pas pourvoir régulièrement
à la subsistance des personnes à sa charge.

Ces individus n’ont pas de remords pour les conséquences de leurs actes (Critère A7).
Ils peuvent se montrer indifférents, ou fournir des rationalisations superficielles, quand ils ont blessé, maltraité ou volé quelqu’un (p. ex., « la vie est injuste », « les perdants l’ont mérité », « ça devait de toute
façon lui arriver »). Ils peuvent accuser leurs victimes (l’avoir été stupides, de ne pas savoir se débrouiller ou de mériter leur sort. Ils peuvent minimiser les conséquences nuisibles de leurs actes ou rester tout simplement complètement indifférents.

Ils ne parviennent généralement pas à s’excuser ou à réparer leur comportement. Ils peuvent penser que chacun se bat pour ses propres intérêts et que tout est bon pour ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Ce comportement antisocial ne doit pas survenir exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque (Critère D).

Critères diagnostiques de la personnalité antisociale

A. Mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui
survient depuis l’âge de 15 ans, comme en témoignent au moins trois
des manifestations suivantes :
(1) incapacité de se conformer aux normes sociales qui déterminent
les comportements légaux, comme l’indique la répétition de
comportements passibles d’arrestation
(2) tendance à tromper par profit ou par plaisir, indiquée par des
mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des
escroqueries
(3) impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance
(4) irritabilité ou agressivité, indiquées par la répétition de bagarres
ou d’agressions
(5) mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui
(6) irresponsabilité persistante, indiquée par l’incapacité répétée
d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations
financières
(7) absence de remords, indiquée par le fait d’être indifférent ou de
se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui

B. Âge au moins égal à 15 ans.
C. Manifestations d’un Trouble des conduites (voir p. 115) débutant
avant l’âge de 15 ans.
D. Les comportements antisociaux ne surviennent pas exclusivement
pendant l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque.

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité antisociale manquent souvent d’empathie et tendent à être immoraux, cyniques et à mépriser les sentiments, les droits et la souffrance des autres. Il peuvent avoir une opinion orgueilleuse et arrogante d’eux- mêmes (ils pensent p. ex., qu’un travail ordinaire n’est pas digne d’eux ou sont incapables de se soucier de manière réaliste de leurs problèmes actuels et à venir) ; ils peuvent aussi
avoir des idées sur tout, être effrontés et trop sûrs d’eux-mêmes. Ils peuvent être charmeurs, superficiels et séducteurs, et avoir la parole facile (p. ex., en utilisant des termes techniques ou spécialisés qui peuvent impressionner un profane).

Le manque d’empathie, l’opinion orgueilleuse de soi et le charme superficiel sont des caractéristiques habituellement incluses dans les conceptions traditionnelles de la psychopathie qui peuvent être très utiles pour le diagnostic de Personnalité antisociale ou pour prédire la récidive dans les prisons ou dans des contextes médico-légaux où les actes agressifs, criminels et délinquants ne sont pas spécifiques de ce diagnostic.

Ces individus peuvent être irresponsables et exploiter l’autre dans les relations sexuelles. Ils peuvent avoir eu de nombreux partenaires sexuels et ne jamais avoir maintenu de relation monogame.

Ils peuvent être également irresponsables en tant que parents et leur enfant peut ne pas être nourri correctement, tomber malade par manque (l’hygiène élémentaire ou dépendre du voisinage pour la nourriture ; ils laissent parfois un jeune enfant seul, sans garde, en leur absence ; l’argent nécessaire au ménage peut être systématiquement gaspillé.

Ces sujets peuvent être réformés de l’armée, être incapables de subvenir à leurs propres besoins, sombrer dans la pauvreté, même devenir sans domicile fixe ou passer plusieurs années en prison. Ils ont un risque accru par rapport à la population générale de décéder prématurément de mort violente (p. ex., de suicide, d’accident, d’homicide).

Les sujets qui ont une Personnalité antisociale peuvent ressentir de la dysphorie et se plaindre de tension, de ne pas pouvoir tolérer l’ennui et d’une humeur dépressive.

On peut observer chez eux l’association de Troubles anxieux, de Troubles dépressifs, de Troubles liés à une substance, de Somatisation, de Jeu pathologique et d’autres Troubles du contrôle des impulsions. Ces sujets présentent souvent des traits de personnalité qui répondent aux critères d’autres Troubles de la personnalité, notamment des Personnalités borderline, histrioniques et narcissiques. Le risque qu’une Personnalité
antisociale apparaisse chez un adulte augmente en cas d’antécédents de Trouble des conduites de début précoce (avant l’âge de 10 ans) associé à un Déficit de l’attention/ hvperactivité.

Le risque qu’un Trouble des conduites évolue vers une Personnalité antisociale est accru chez un enfant victime de mauvais traitements ou de négligence, d’une attitude parentale instable ou erratique ou d’un exercice incohérent de l’autorité.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge ou au sexe

La Personnalité antisociale semble associée à des niveaux socio-économiques et à des environnements urbains défavorisés. On a craint que ce diagnostic soit appliqué à tort à des personnes qui vivent dans des cadres où un comportement de type antisocial peut répondre à une stratégie pour se protéger et survivre.

Par définition, un diagnostic de Personnalité antisociale ne peut pas être porté avant l’âge de 18 ans. La Personnalité antisociale est beaucoup plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Certains ont émis des craintes à propos d’une méconnaissance du diagnostic chez la femme à cause de l’accent mis sur les traits agressifs dans la définition du Trouble des conduites.

Prévalence

La prévalence globale de la Personnalité antisociale clans la population générale est de l’ ordre de 3 % chez l’homme et de 1 % chez la femme. Les estimations de la prévalence dans des populations de patients varient de 3 à 30 % selon la nature des groupes étudiés.
Des taux encore plus élevés ont été rapportés dans des centres de traitement de la toxicomanie, dans des prisons et dans des contextes médico-légaux.

Évolution

La Personnalité antisociale a une évolution chronique mais peut devenir moins patente ou s’atténuer quand la personne avance en âge, notamment après 30 ans.

Cette rémission  est plus nette dans le domaine des activités criminelles, mais peut concerner toute la panoplie des comportements antisociaux et toxicomaniaques.

Aspects familiaux

La Personnalité antisociale est plus fréquente chez les parents du premier degré des patients qui présentent ce trouble que clans la population générale. Le risque tend à être supérieur chez les parents biologiques du sexe féminin que chez ceux de sexe masculin.
Les parents biologiques de ces sujets présentent aussi un risque accru de
Somatisation et de Troubles liés à l’utilisation d’une substance. Dans les familles à antécédents de Personnalité antisociale, les hommes présentent plus souvent une Personnalité antisociale ou des Troubles liés à l’utilisation d’une substance et les femmes plus souvent des Somatisations. Toutefois, l’ensemble de ces troubles a une
prévalence augmentée tant chez les femmes que chez les hommes de ces familles par rapport à la population générale.

Des études d’adoption montrent que des facteurs environnementaux aussi bien que génétiques contribuent au risque pour ce groupe de troubles. Tant les enfants biologiques que les enfants adoptés des parents qui ont une Personnalité antisociale présentent un risque supérieur de Personnalité antisociale, de Somatisation et de Troubles liés à l’utilisation d’une substance.

Les enfants de parents présentant une Personnalité antisociale qui sont adoptés par d’autres familles ressemblent plus à leurs parents biologiques qu’à leurs parents adoptifs mais l’environnement de la famille adoptive influence le risque de présenter un Trouble de la personnalité
ou des symptômes psvchopathologiques associés.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic de Personnalité antisociale n’est pas posé avant 18 ans et n’est, d’autre part, porté que s’il y a des antécédents d’au moins quelques symptômes de Trouble des conduites avant l’âge de 15 ans.

Chez les personnes de plus de 18 ans, on ne peut faire un diagnostic de Trouble des conduites que si les critères de la Personnalité antisociale
ne sont pas remplis.
Lorsque le comportement antisocial d’un adulte est associé à un Trouble lié à une substance, le diagnostic de Personnalité antisociale n’est porté que si des signes de ce trouble étaient déjà présents dans l’enfance et ont persisté à l’âge adulte. Si l’utilisation de substances et le comportement antisocial ont tous deux débuté dans l’enfance pour se poursuivre à l’âge adulte, les diagnostics (le Trouble lié à l’utilisation d’une substance
et de Personnalité antisociale doivent être portés conjointement si les critères sont remplis, même si certains actes antisociaux peuvent être la conséquence des Troubles liés à l’utilisation d’une substance (p. ex., le trafic de drogue ou des vols pour obtenir de l’argent pour ses drogues).

Un comportement antisocial qui survient exclusivement au cours de l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un Épisode maniaque ne justifie pas un diagnostic de Personnalité antisociale.

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité antisociale et risquent d’être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres.

Cependant, si une personne présente des traits de personnalité qui remplissent les critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité antisociale, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément.

À la fois dans la Personnalité antisociale et dans la Personnalité narcissique, le sujet tend à être entêté, séducteur, superficiel, à exploiter autrui et à manquer d’empathie.
Toutefois, il n’y a pas clans les caractéristiques de la Personnalité narcissique la tendance à être impulsif, agressif et à tromper. De plus, il n’y a pas dans la Personnalité antisociale le même besoin d’être admiré et envié par les autres et il n’y a habituellement pas dans la Personnalité narcissique d’antécédents de Trouble des conduites dans l’enfance ou de conduite criminelle à l’âge adulte.

Il y a, à la fois clans la Personnalité antisociale et dans la Personnalité histrionique, une tendance à être impulsif, superficiel, à chercher l’excitation, à être téméraire, séducteur et manipulateur. Toutefois, les sujets qui ont une Personnalité histrionique ont plus tendance à exagérer leurs émotions et, typiquement, ne s’engagent pas dans des comportements antisociaux.

Dans la Personnalité histrionique et dans la Personnalité borderline, il existe une manipulation d’autrui dans le but d’être pris en charge, mais celle-ci vise, dans la Personnalité antisociale, à obtenir un profit, du pouvoir ou un autre avantage matériel et les sujets qui ont une Personnalité antisociale tendent à être moins instables émotionnellement et plus agressifs que ceux qui ont une Personnalité borderline. Des comportements antisociaux peuvent être observés clans la Personnalité paranoïaque mais ils sont habituellement davantage motivés par un désir de vengeance que par celui d’un gain personnel ou d’exploiter les autres comme c’est le cas dans la Personnalité antisociale.

La Personnalité antisociale doit être distinguée d’un comportement criminel visant à obtenir un gain et non accompagné des traits de personnalité caractéristiques de ce trouble.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

HYSTERIQUE : elle en fait trop pour attirer l’attention, la personnalité histrionique

HYSTERIQUE : la personnalité histrionique

La personnalité histrionique est marquée est caractérisée par des réponses émotionnelles excessives et une quête d’attention.

En gros, cette personne se dit : « il faut que les autres m’aiment et que je les séduise »

Personne qui en fait trop et a besoin de toute l’attention : personnalité histrionique

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Les personnes on l’impression de ne pas avoir la capacité de survivre, d’agir indépendamment « en adulte » et d’arriver à une réussite suffisante.

Là encore il existe souvent une origine familiale de cette dépendance à l’affection ou l’approbation des autres, dans ces familles :

  • les parents font passer leurs besoins affectifs, sociaux, leur niveau de vie et leur style de vie avant les besoins des enfants
  • les enfant, pour se sentir aimés de leurs parents, ou pour obtenir leur approbation, sont obligés de réprimer leurs tendances naturelles à l’insubordination, à l’opposition. Il en résulte souvent une colère refoulée dont la personne n’est souvent pas consciente ou qu’elle ne sait pas expliquer.

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité histrionique est un mode général de comportement fait de réponses émotionnelles et de quête d’attention excessives et envahissantes. Ce mode apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les individus qui ont une Personnalité histrionique sont mal à l’aise et ne se sentent pas appréciés quand ils ne sont pas au centre de l’attention d’autrui (Critère 1).

Avec une présentation animée et théâtrale, ils tendent à attirer l’attention sur eux et peuvent initialement charmer leurs nouvelles connaissances par leur enthousiasme, leur aspect ouvert et flirteur. Ces qualités deviennent toutefois moins appréciées au fur et à mesure que ces personnes continuent à réclamer l’attention. Ces sujets veulent absolument être
le point de mire. Ils peuvent éventuellement faire quelque chose de théâtral pour que l’attention soit centrée sur eux ( p, ex., faire une scène ou inventer des histoires). Ce besoin est souvent apparent dans leur relation avec le médecin (avec p. ex., des flatteries, des cadeaux, des descriptions théâtrales de symptômes physiques et psychologiques qui sont toujours remplacés par de nouveaux maux à chaque visite).

L’aspect et le comportement de ces individus sont souvent caractérisés par une attitude provocante et une séduction sexuelle inappropriées (Critère 2).

Ce comportement n’est pas seulement dirigé vers les personnes pour lesquelles le sujet a un intérêt amoureux ou sexuel mais survient clans un large éventail de relations sociales ou professionnelles sans que cela soit adapté au contexte.

L’expression émotionnelle peut être superficielle et labile (Critère 3).

Ces individus utilisent régulièrement leur aspect physique pour attirer l’attention sur eux (Critère 4).

Il est excessivement important pour eux d’impressionner les autres par leur aspect et ils dépensent énormément de temps, d’énergie et d’argent pour leur habillement, leurs toilettes ou leur maquillage. Ils peuvent être en quête de compliments sur leur toilette et ils peuvent être trop facilement bouleversés par une remarque critique sur leur aspect ou par une photo d’eux qu’ils ne trouvent pas assez flatteuse.

Ces personnes ont une manière de parler qui est très subjective mais pauvre en détails (Critère 5).

Des opinions fortes sont exprimées avec beaucoup de panache dramatique mais les arguments sous-jacents sont habituellement vagues et imprécis et ne sont pas étayés par des faits ou des détails. Un individu qui a une Personnalité histrionique peut par exemple affirmer que quelqu’un est un être fantastique mais peut être incapable de citer en pratique une qualité positive pour étayer cet avis.

On observe chez ces sujets une dramatisation, un théâtralisme et une exagération de l’expression émotionnelle (Critère 6).

Ils peuvent embarrasser leurs amis ou leurs connaissances en faisant un étalage public de leurs émotions (en embrassant p. ex., des connaissances habituelles avec une ardeur excessive, en sanglotant de manière incontrôlée à propos d’événements sentimentaux mineurs ou en ayant des accès de colère). Leurs émotions semblent toutefois pouvoir être déclenchées et interrompues trop vite pour correspondre à des sentiments profonds, ce qui conduit les autres à les accuser de simulation.

Les individus qui ont une Personnalité histrionique sont très suggestibles (Critère 7).

Leurs opinions et leurs sentiments sont facilement influencés par les autres ou par les modes. Ils peuvent être trop confiants, notamment avec les personnages qui ont une forte position d’autorité et qui peuvent être perçus comme capables de résoudre magiquement leurs problèmes. Ils ont tendance à suivre leurs intuitions et à adhérer rapidement à une conviction.

Ces sujets considèrent souvent que leurs relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité et peuvent parler de chaque connaissance comme d’un « ami très cher » ou encore appeler par leur prénom des médecins qu’ils n’ont rencontrés qu’une ou deux fois dans un cadre professionnel (Critère 8).

Ils peuvent souvent se perdre dans des fantasmes romantiques.

Critères diagnostiques de la personnalité histrionique

Mode général de réponses émotionnelles excessives et de quête d’attention, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations
suivantes :
(1) le sujet est mal à l’aise dans les situations ou il n’est pas au centre
de l’attention d’autrui
(2) l’interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement
de séduction sexuelle inadaptée ou une attitude
provocante
(3) expression émotionnelle superficielle et rapidement changeante
(4) utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l’attention
sur soi
(5) manière de parler trop subjective mais pauvre en détails
(6) dramatisation, théâtralisme et exagération de l’expression
émotionnelle
(7) suggestibilité, est facilement influencé par autrui ou par les
circonstances
considère que ses relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité

Caractéristiques et troubles associés

Les individus qui ont une Personnalité histrionique peuvent avoir du mal à arriver à un stade d’intimité émotionnelle dans les relations amoureuses ou sexuelles. Sans en être conscients, ils jouent souvent un rôle (p. ex., celui d’une < tout en étant très dépendant de lui par ailleurs. Ces sujets ont souvent une relation altérée avec leurs amis du même sexe car, aux yeux de leurs amis, leur style de provocation sexuelle dans la relation interpersonnelle les font paraître menaçants pour les relations de ces derniers. Ils peuvent s’aliéner leurs amis par leur revendication constante d’attention. Quand ils ne sont pas le centre de l’attention ils deviennent souvent déprimés et affligés. Ils peuvent avoir un besoin intense de nouveauté, de stimulation et d’excitation et ont tendance à être ennuyés par la routine. Ces individus sont souvent intolérants ou frustrés quand la gratification n’est pas immédiate et leurs actions visent souvent à obtenir une satisfaction sans délai. Ils démarrent souvent un travail ou (les projets avec beaucoup d’enthousiasme mais leur intérêt fléchit vite. Des relations durables
peuvent être négligées au profit de relations dont la nouveauté est plus excitante.

Le risque réel de suicide est inconnu mais l’expérience clinique suggère que ces individus présentent un risque accru de gestes ou de menaces suicidaires dont le but est d’obtenir plus d’attention ou de soin. La Personnalité histrionique a été associée à des taux plus élevés de Somatisation, de Conversion et de Trouble dépressif majeur.

L’association est fréquente avec les Personnalités borderline, narcissiques, antisociales et dépendantes.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Des études reposant sur des instruments (l’évaluation structurés ont rapporté des prévalences similaires chez l’homme et chez la femme. L’expression comportementale de la Personnalité histrionique peut être influencée par les stéréotypes sur le role de chaque sexe.

Un homme qui a cette personnalité peut par exemple s’habiller et se comporter en « macho ,» et chercher à capter l’attention en vantant ses
prouesses athlétiques alors qu’une femme pourra choisir des vêtements très féminins et dire combien elle a impressionné son professeur de danse.

Prévalence

Des données limitées obtenues dans la population générale suggèrent que la prévalence de la Personnalité histrionique serait de 2 à 3 %. Des chiffres de 10 à 15 % ont été rapportés en utilisant des instruments structurés dans des centres psychiatriques d’hospitalisation ou de consultation.

Diagnostic différentiel

D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité histrionique et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns  des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité répondant aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité
histrionique, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. La Personnalité borderline peut aussi être caractérisée par une quête de l’attention, un comportement manipulateur et une labilité émotionnelle mais se distingue par son coté autodestructeur, par des ruptures violentes des relations proches et par des sentiments chroniques de vide profond et (le perturbation de l’identité. On observe à la fois dans la Personnalité
antisociale et dans la Personnalité histrionique une tendance à être impulsif, superficiel, à chercher l’excitation, à être téméraire, séducteur et manipulateur. Cependant, il y a dans la Personnalité histrionique plus d’exagération des émotions et, typiquement, pas de comportements antisociaux. Dans la Personnalité histrionique, la manipulation vise à obtenir des soins alors qu’elle a pour but dans la Personnalité antisociale
d’obtenir un profit, du pouvoir ou un avantage matériel. Il existe dans la
Personnalité narcissique un besoin intense de s’attirer l’attention d’autrui ; toutefois, ces sujets veulent surtout que leur nature << supérieure >>, soit reconnue tandis que la personne histrionique accepte d’être considérée comme fragile et dépendante si cela l’aide à obtenir de l’attention. Les individus qui ont une Personnalité narcissique peuvent exagérer la proximité de leur relation avec certains personnages mais c’est
surtout pour insister sur l’importance ou la richesse de leurs amis. Dans la Personnalité dépendante, le patient a un besoin excessif des autres pour être félicité ou guidé mais sans les caractéristiques d’exagération, d’émotionnalité et de magnificence de la Personnalité histrionique.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.

PERSONNE INSTABLE : elle a peur d’être abandonnée, la personnalité borderline

Personne instable : la personnalité borderline

La personnalité borderline est marquée par une impulsivité marquée et une instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects.

En gros cette personne a peur du vide intérieur qu’elle va ressentir si l’autre l’abandonne

Personne instable ayant peur de l’abandon : personnalité borderline?

Article rédigé d’après le DSM

Causes possibles

Nous sommes sensés avoir une vision rationnelle de
– nous meme : je suis une personne ayant des compétences et il y a des choses que je fais moins bien,
– du monde : le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire notamment dans les pays industrialisés où les guerres sont rares et ne se sont pas produites depuis plusieurs décennies
– et des autres : les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants…

Or il s’avère que nous avons souvent une vision irrationnelle de la réalité en développant des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (« je suis nul », or personne n’est tout à fait nul, « le Monde est dangereux », pas autant qu’au Moyen Age et il est aussi beau, « les gens sont agressifs », tous, vraiment?…).

Ces fausses croyances s’élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, notamment durant l’enfance, période au cous de laquelle les connexions neuronales sont très nombreuses (plus de 100 000 nouvelles connexions neuronales par jour!). Ainsi, il est fréquent qu’un traumatisme, une maltraitance, une carence affective… « câblent » le cerveau de façon irrationnelle (« ma mère ne s’occupe pas de moi, car je ne vaux rien », un enfant surprotégé pourra devenir craintif ou méfiant vis-à-vis des autres, un enfant dont la mère sursaute au moindre bruit pourra devenir lui meme anxieux…). Il est aussi possible que ces distorsions du réel soient génétiques

Les croyances qu’une personne a d’elle-même, du monde et des autres façonnent sa personnalité.

Ainsi ces « fausses croyances » mènent souvent à des troubles de la personnalité en provoquant une sur-utilisation de stratégies ou de comportements issus de l’évolution pour la survie de l’espèce tels que la compétition, la dépendance, l’évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l’agression, l’isolement ou la grandiosité : alors que la personne qui n’a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques d’adaptation à un danger par exemple, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu’elles sont clairement désavantageuses, ne permettant plus de l’adapter à son environnement et provoquant même une souffrance pour cette personne.

Un trouble de la personnalité est envahissant et rigide, stable dans le temps et il est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Il est à distinguer d’un trait de personnalité, lui aussi le fruit de fausses croyances, mais qui permet de mener une vie adaptée à l’environnement et qui ne fait pas souffrir la personne atteinte

Il s’agit de croyances que nos besoins fondamentaux de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits.

Ce type de croyance a souvent une origine familiale : il s’agit de familles où il n’y a pas vraiment de sécurité, avec parents froids et austères, parfois colériques et ou surviennent des

  • séparations brutales, changements brutaux et sans accompagnement des enfants. Il en résulte le sentiment que la sécurité familiale est peu fiable, que tout est instable et qu’on peut être abandonné ou abandonner les autres
  • des explosions de colère des parents, parfois pour des causes peu graves, il en résulte le sentiment que les personnes sensées nous aimer et nous protéger ne continueront peut etre pas à prodiguer leur protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère)
  • rejet de l’enfant, mensonges à l’enfant
  • punitions disproportionnées par rapport à la gravité de ce qu’a commis l’enfant ou pire, maltraitance

Diagnostic

La caractéristique essentielle de la Personnalité borderline est un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est présent dans des contextes divers.

Les sujets qui ont une Personnalité borderline font des efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés (Critère 1).

La perception d’une séparation ou d’un rejet imminents ou la perte d’une structure externe peuvent profondément modifier l’image de soi, les affects, la cognition ou le comportement. Ces sujets sont très sensibles aux
circonstances de l’environnement. Ils ressentent une peur intense d’être abandonnés et une colère inappropriée quand ils sont confrontés à une séparation, même compréhensible et limitée dans le temps, ou à une modification inévitable de l’emploi du temps (ils sont p. ex., brutalement bouleversés quand le praticien annonce que la consultationest terminée ou bien ressentent de la panique ou de la rage quand une personne importante à leurs yeux est en retard de quelques minutes ou doit annuler un rendez-vous). Ils peuvent croire qu’ils sont « abandonnés » parce qu’ils sont « mauvais ». Ces peurs d’être abandonné sont liées à l’intolérance à la solitude et au besoin d’avoir d’autres gens avec soi. Les efforts effrénés pour éviter l’abandon peuvent aller jusqu’à des actes
impulsifs comme des automutilations ou des gestes suicidaires, décrits dans le Critère 5.

Les sujets qui ont une Personnalité borderline ont un mode de relations instables et intenses (Critère 2).

Ils peuvent idéaliser un partenaire potentiel ou une personne qui pourrait s’occuper d’eux après seulement une ou deux rencontres, exiger de passer beaucoup de temps avec cette personne et partager les détails les plus intimes dès le début de la relation. Toutefois, ils peuvent basculer très vite rie l’idéalisation à la dévalorisation, estimant que cette personne ne s’occupe pas assez d’eux, ne donne pas assez ou n’est pas assez présente. Ils peuvent éprouver de l’empathie et prendre soin d’autrui mais seulement dans l’attente que l’autre sera à son tour disponible pour satisfaire leurs besoins et exigences. Leur opinion des autres peut se retourner brusquement, le partenaire étant tour à tour vu comme un soutien généreux puis comme méchant et cruel.
De telles oscillations traduisent souvent le fait qu’ils sont déçus par une personne dont le soutien était idéalisé, puis dont le rejet ou l’abandon est anticipé.

Il peut y avoir une perturbation de l’identité caractérisée par une instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi (Critère 3).

Il y a des retournements brutaux et dramatiques de l’image de soi, avec des bouleversements des objectifs, des valeurs et des désirs professionnels. Les idées et les projets concernant la carrière, l’identité sexuelle, les valeurs et le type de fréquentations peuvent changer
soudainement. Ces individus peuvent passer brutalement d’une position où ils quémandent de l’aide à l’idée qu’ils ont le droit de se venger pour les mauvais traitements reçus dans le passé. Bien que leur image de soi soit fondée sur la notion d’être bon ou mauvais, ils peuvent parfois avoir le sentiment de ne pas exister du tout. Ce sentiment survient habituellement dans les situations ou le sujet ressent l’absence d’une relation significative, de soutien et de support. Leurs performances peuvent chuter quand le cadre professionnel ou scolaire est peu structuré.

Les individus qui ont une Personnalité borderline font preuve d’impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables (Critère 4).

Ils peuvent jouer, dépenser de manière irresponsable, avoir des crises de boulimie, utiliser des drogues, s’engager dans des pratiques sexuelles dangereuses ou conduire de manière imprudente.

On peut observer la répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires ou de comportements automutilatoires (Critère 5).

Le décès par suicide survientchez 8 à 10 % de ces sujets et les automutilations (p. ex., brûlures, coupures) ainsi que les gestes ou menaces suicidaires sont très fréquents. Des comportements suicidaires
répétés sont souvent à l’origine de la demande de soins. Ces actes autodestructeurs sont souvent précipités par des menaces de séparation ou de rejet ou par l’attente que le sujet assume plus de responsabilités. Une automutilation peut survenir pendant une expérience de dissociation et apporte souvent un soulagement dans la mesure où elle vient reconfirmer que le sujet peut ressentir voire qu’il expie le fait qu’il est mauvais.

Les individus qui ont une Personnalité borderline peuvent faire preuve d’une instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (p. ex., des épisodes de dysphorie intense, d’irritabilité ou d’anxiété qui durent habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) (Critère 6).

Leur humeur dysphorique de base est souvent entrecoupée de périodes de colère, de panique ou de désespoir et est plus rarement éclaircie par des périodes de bien-être ou de satisfaction. Ces épisodes peuvent refléter la sensibilité extrême de l’individu aux facteurs de stress interpersonnels.

Ces sujets peuvent être troublés par des sentiments chroniques de vide (Critère 7).

Ils s’ennuient facilement et recherchent en permanence une occupation.

Les individus qui ont une Personnalité borderline expriment souvent des rages intenses et inappropriées ou ont des difficultés à contrôler leur colère (Critère 8).

Ils peuvent alors être très sarcastiques et acerbes et avoir des paroles très virulentes. La colère du sujet est souvent provoquée par l’impression que son partenaire ou la personne qui s’occupe de lui le néglige, ne donne pas assez, n’est pas assez attentionné ou risque de le quitter.
Ces accès de colère sont souvent suivis par de la honte et de la culpabilité et contribuent à l’impression qu’a le sujet d’être mauvais.

Une idéation persécutoire ou des symptômes dissociatifs transitoires (p. ex., de la dépersonnalisation) peuvent survenir pendant des périodes de stress extrêmes (Critère 9) mais ont habituellement une sévérité
et une durée insuffisantes pour justifier un diagnostic supplémentaire. Ces épisodes surviennent le plus souvent en réponse à un abandon réel ou imaginé. Les symptômes sont habituellement transitoires et ne durent que quelques minutes à quelques heures.

Le retour effectif de la personne qui s’occupe du sujet, ou ce qui est perçu comme tel, peut provoquer la rémission des symptômes.

Critères diagnostiques de la personnalité borderline

Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de
soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début
de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en
témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :
(1) efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés
(2) mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées
par l’alternance entre des positions extrêmes
d’idéalisation excessive et de dévalorisation
(3) perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de
l’i mage ou de la notion de soi
(4) impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement
dommageables pour le sujet (p. ex., dépenses, sexualité, toxicomanie,
conduite automobile dangereuse, crises de boulimie).
(5) répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires,
ou d’automutilations
(6) instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur
(p. ex., dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété
durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques
jours)
(7) sentiments chroniques de vide
(8) colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa
colère (p. ex., fréquentes manifestations de mauvaise humeur,
colère constante ou bagarres répétées)
(9) survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation
persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères

Caractéristiques et troubles associés

Il arrive que les individus qui ont une Personnalité borderline aient tendance à se saborder juste avant d’atteindre un but (p. ex., en quittant l’école juste avant d’obtenir un diplôme ; ou en régressant sévèrement, juste après avoir discuté des progrès qu’ils ont faits sous traitement ; ou encore en détruisant une bonne relation à un moment où il devient clair que cette relation est en passe de devenir durable). Certains sujets
présentent des symptômes d’allure psychotique (p. ex., hallucinations, distorsions de l’image du corps, idées de référence et phénomènes hypnagogiques) pendant les périodes de stress. Ces personnes peuvent être plus rassurées par des objets transitionnels (p. ex., un animal de compagnie ou un objet inanimé) que par la relation avec une
autre personne. Il existe un risque de décès prématuré par suicide, notamment en cas de Trouble de l’humeur ou de Trouble lié à l’utilisation d’une substance concomitants.
Des handicaps physiques peuvent résulter d’un abus de substances ou (le tentatives de suicide échouées.

Il est fréquent d’observer des pertes d’emploi répétées, des études interrompues et des échecs conjugaux.

On retrouve plus souvent dans l’enfance des sujets borderline des antécédents de mauvais traitements physiques et sexuels, de négligenceparentale, de conflits parentaux ou de perte ou de séparation parentale précoce.

Caractéristiques liées à la culture, à l’âge et au sexe

Le mode de comportement observé dans la Personnalité borderline a été identifié dans de nombreux pays. Les adolescents et les jeunes adultes qui ont des problèmes d’identité (surtout quand cela est accompagné par l’utilisation d’une substance) peuvent présenter transitoirement des comportements qui peuvent faire penser à tort à une Personnalité borderline. Ces situations sont caractérisées par une instabilité émotionnelle, des dilemmes « existentiels », de l’incertitude, des choix générateurs d’anxiété, des conflits concernant l’orientation sexuelle et des pressions sociales contradictoires concernant les choix de carrière.

Le diagnostic de Personnalité borderline est fait plus souvent (dans 75 % des cas) chez la femme.

Prévalence

La prévalence de la Personnalité borderline est évaluée à environ 2% de la population générale, à 10 % chez les individus vus en consultation psychiatrique et à environ 20 % chez les patients hospitalisés dans des services de psychiatrie. La prévalence est comprise entre 30 et 60 % dans les populations vues en clinique pour des troubles de la personnalité.

Évolution

L’évolution de la Personnalité borderline est extrêmement variable. Le mode le plus fréquent est celui d’une instabilité chronique au début de l’âge adulte avec des épisodes notables de perte du contrôle des affects et des impulsions ainsi qu’un recours important aux systèmes de soins et de santé mentale. La déficience et le risque de suicide qui résultent de ce trouble sont les plus élevés chez le jeune adulte et décroissent progressivement par la suite. La plupart de ces sujets deviennent plus stables clans leurs relations et leur travail pendant leur quatrième et cinquième décennies.

Bien que la tendance aux émotions intenses, l’impulsivité et l’intensité dans les relations interindividuelles durent souvent toute la vie, les sujets qui entament une action thérapeutique manifestent souvent une amélioration débutant parfois au cours de la première année.

La plupart de ces sujets deviennent plus stables dans leurs relations et leur travail au cours de la trentaine et de la quarantaine. Des études de suivi menées chez des patients suivis en ambulatoire clans des centres de santé mentale montrent qu’au bout de dix années environ, jusqu’à la moitié des sujets n’ont plus un mode de comportement qui répond complètement aux critères de la personnalité borderline.

Aspects familiaux

La Personnalité borderline est environ cinq fois plus fréquente chez les parents biologiques  du premier degré des sujets atteints que dans la population générale. Ce trouble est aussi associé à un risque familial accru pour les Troubles liés à l’utilisation d’une substance, la Personnalité antisociale et les Troubles de l’humeur.

Diagnostic différentiel

La Personnalité borderline est souvent observée en même temps que des Troubles de l’humeur.
D’autres Troubles de la personnalité ont certains traits en commun avec la Personnalité borderline et peuvent être confondus avec elle. Il est donc important de distinguer ces troubles en se fondant sur les éléments caractéristiques qui les différencient les uns des autres. Cependant, si une personne présente des traits de personnalité répondant aux critères d’un ou de plusieurs Troubles de la personnalité, en plus de la Personnalité borderline, tous les diagnostics peuvent être portés simultanément. Bien
que la Personnalité histrionique soit aussi caractérisée par une quête d’attention, un comportement manipulateur et des affects labiles, la Personnalité borderline se distingue par son coté autodestructeur, par la rupture violente de relations proches et par des sentiments de vide profond et de solitude. Des idées persécutoires et des illusions
peuvent être présentes clans la Personnalité borderline comme dans la Personnalité schizotypique mais ces symptômes sont plus transitoires, présentent plus de réactivité interpersonnelle et répondent plus à l’effet structurant de l’environnement dans la Personnalité borderline. Les Personnalités paranoïaques et narcissiques peuvent aussi
être caractérisées par des réactions coléreuses à des stimulus mineurs mais elles se distinguent de la Personnalité borderline par la relative stabilité de l’image de soi, par l’absence relative de l’aspect autodestructeur, de l’impulsivité et de la crainte de l’abandon. La Personnalité antisociale est caractérisée, comme la Personnalité borderline, par un comportement manipulateur ; la manipulation vise toutefois, dans la Personnalité antisociale, à obtenir un profit, du pouvoir ou un avantage matériel alors qu’elle a pour but dans la Personnalité borderline de gagner l’attention des personnes qui s’occupent du patient. La peur d’être abandonné existe dans la Personnalité dépendante et dans la Personnalité borderline. Cependant l’individu borderline réagit à l’abandon avec des sentiments de vide affectif, de rage et des revendications tandis que la personne dépendante réagit en devenant petit à petit plus sereine et soumise et elle recherche de manière urgente une relation de substitution qui lui apportera soutien et soins. De plus, la Personnalité borderline peut être différenciée de la Personnalité
dépendante par le mode typique de relations intenses et instables.
La Personnalité borderline doit être distinguée des Modifications de la personnalité dues à une affection médicale générale où les traits de personnalité  résultent des effets directs d’une affection médicale générale sur le système nerveux central.

Un diagnostic de Personnalité pathologique ne doit être porté que lorsque ces traits sont rigides, inadaptés, persistants et qu’ils causent une souffrance subjective uu une altération significative du fonctionnement.