Variole du singe ou monkey pox
Plusieurs cas d’infections autochtones inhabituelles à Monkeypox sont apparus en 2022 en Europe et en Amérique du Nord. Le virus MonkeyPox (MKP) en cause semble venir d’Afrique de l’ouest et notamment du Nigéria.
Comment se manifeste cette maladie virale de peau? Comment s’attrape-t-elle? Que faire?
Quels sont les symptômes de la variole du singe ?
La période d’incubation dure en moyenne une à deux semaines (entre 5 et 21 jours)
Puis apparaissent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une fatigue. La maladie provoque également des ganglions notamment du cou, souvent volumineux.
Le malade est contagieux dès l’apparition des premiers symptômes.
Dans les 1er jours suivant l’apparition de la fièvre, apparaît l’éruption cutanée, qui commence souvent sur le visage puis peut s’étendre à d’autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les organes génitaux. Les muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées.
Les lésions passent par différents stades successifs (tache rouge, puis gonflement, puis vésicule, puis pustule puis croûte), évoluent de façon uniforme (contrairement à la varicelle) et démangent peu.
Les personnes ne sont plus contagieuses lorsque toutes les lésions sont cicatrisées après la chute des croûtes.
La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines.
Voici un tableau trouvé sur ce site relatant les phases éruptives :
RDV RAPIDE EN VISIO AVEC LE DERMATOLOGUE : prendre rdv de téléconsultation avec mon dermatologue
Diagnostic différentiel
- Chez l’enfant, l’éruption peut au début ressembler à l’érythème souffleté des joues du mégalérythème épidémique
- urticaire notamment des membres inférieurs
Avant l’apparition des vésicules caractéristiques
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- varicelle avec des vésicules sur le tronc.
La varicelle touche rarement les paumes et les plantes contrairement à la variole, elle évolue en plusieurs poussées et elle démange beaucoup
- rougeole, qui commence souvent derrière les oreilles et dans le cou
- variole (maladie éradiquée par la vaccination et qui ne comporte pas de ganglions),
- impetigo bulleux,
- gale de l’enfant avec vésicules des mains et des pieds
mais la gale ne comporte pas de fièvre, de ganglions…
- syndrome main pieds bouche
- toxidermie par prise médicamenteuse…
Comment se contamine-t-on au monkeypox virus?
La transmission du virus Monkeypox se produit lorsqu’une personne entre en contact avec un animal (rongeurs notamment), un être humain ou des matériaux contaminés par le virus. Le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible), des voies respiratoires ou des muqueuses. La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation de viande de brousse, par contact direct ou indirect avec des fluides corporels ou du matériel de lésion. Il n’y a pas habituellement d’animaux réservoirs présents en Europe.
La transmission interhumaine peut se faire par les gouttelettes respiratoires, qui ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé face à face. Les autres modes de transmission interhumaine comprennent le contact cutané direct avec les liquides biologiques ou la lésion, quelles que soient les circonstances y compris rapports sexuels, actes de soin médical ou paramédical, et le contact indirect avec la lésion, par exemple par des vêtements, du linge de maison ou de la vaisselle contaminés.
L’infection à Monkeypox est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les autres orthopoxviroses. En complément de la déclaration obligatoire pour les cas confirmés et probables, tout cas suspect doit être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé.
Est-ce grave?
La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées.
Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées, d’une éruption majeure (plus de 100 vésicules) ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques.
Hormis les patients avec des formes graves, les patients immunodéprimés, les femmes enceintes et les très jeunes enfants pour lesquels il conviendra d’être particulièrement vigilant, les cas de Monkeypox ne nécessitent pas d’hospitalisation systématique et font l’objet d’une recommandation d’isolement à domicile.
Un arrêt de travail ou une autorisation à être placé en télétravail pourront leur être délivrés pour respecter cet isolement pendant 3 semaines après la date de début des signes.
Que faire en cas de suspicion de variole du singe ?
Les personnes avec des symptômes évocateurs d’une infection à Monkeypox, notamment des éruptions cutanées, peuvent appeler le SAMU-Centre 15 pour être orientées.
Le diagnostic est confirmé par prélèvement d’une vésicule pour PCR, idéalement dans un établissement de santé de référence (ESR), en établissement de santé de proximité ou en ville (si l’ESR est trop éloigné du domicile du patient).
Il existe des recommandations pour le transport vers le lieu de prélèvement : privilégier un véhicule personnel, faire appel à une ambulance, utilisation des transports en commun à éviter (mesures de protection en cas d’utilisation des transports : friction régulière de solution hydro alcoolique, couvrir les lésions, port du masque).
Traitement
Le traitement de la variole du singe est symptomatique : (paracétamol, antihistaminiques, désinfection des lésions), voire un traitement spécifique au cas par cas selon expertise : tecovirimat SIGA, brincidofovir, cidofovir, immunoglobulines…
Vaccination contre la variole du singe
Les personnes nées avant 1977 sont vaccinées contre la variole et sont donc possiblement partiellement protégés
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination des cas contact avec un cas confirmé avec un vaccin antivariolique de 3ème génération : tout adulte dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. La HAS recommande que la vaccination réactive se déroule préférentiellement dans les 4 jours suivant l’exposition à risque (jusqu’à 14 jours maximum).
Le vaccin mis à disposition pour ces personnes est actuellement la spécialité IMVANEX®.
L’ARS propose systématiquement et dès le premier échange avec la personne évaluée contact à risque la vaccination contre le monkeypox virus en précisant les enjeux de la vaccination, notamment le bénéfice attendu et les risques connus ;
L’ARS oriente les personnes contacts à risque souhaitant bénéficier d’une vaccination vers une consultation ou une téléconsultation d’un infectiologue (de l’établissement de santé de référence ou d’un autre établissement, selon l’organisation locale retenue) ;
Cette consultation ou téléconsultation permet d’évaluer la balance bénéfice-risque individuelle à la vaccination ;
Si la vaccination est indiquée, après le recueil du consentement de la personne, l’infectiologue informe l’ARS ;
Selon l’organisation locale retenue, l’ARS détermine la localisation et la date de réalisation souhaitée de la vaccination en lien avec l’infectiologue, ou directement en lien avec l’établissement désigné pour la vaccination.