TATOUAGE : le tatouage n’est pas anondin, précautions et règles à respecter

Précautions à prendre pour un tatouage

Le tatouage est une pratique ancestrale (tatouage polynésien, asiatique, tatouage au henné… ) destinée a décorer la peau. Au niveau mondial, 18 à 20 % des adultes ont au moins un tatouage, 17 % en France.
Les femmes sont plus tatouées que les hommes, sur toutes les catégories d’âge. Le tatouage est donc très en vogue depuis plusieurs années et il faut connaitre les précautions minimales à respecter pour éviter les problèmes infectieux notamment.

Evitez de vous faire tatouer si les conditions d'hygiène ne sont pas respectées
Evitez de vous faire tatouer si les conditions d’hygiène ne sont pas respectées

Contre indications du tatouage

Tout d’abord, il faut savoir que le tatouage est contre-indiqué de principe chez :
– les femmes enceintes (la peau est impregnee d’hormones durant la grossesse et elle reagit donc differemment a l’effraction cutanee que constitue le tatouage). De plus la peau de la femme enceinte elle se distend par endroit et le tatouage peut se deformer. De plus, le risque de complications infectieuses notamment, au tatouage peut engendrer un retentissement foetal.

– les personnes présentant des troubles de la coagulation (hémophilie… ) ou prenant des médicaments anticoagulants, par risque de saignement en nappe

– les personnes présentant une allergie aux différentes substances utilisées lors d’un tatouage (encres, pigments, métaux, latex… )

– les mineurs n’ayant pas recueilli une autorisation parentale écrite

Par principe, mieux vaut montrer la zone à tatouer à son dermatologue et faire le point sur ses antécédents afin de dépister toute pathologie susceptible de contre indiquer le tatouage (vitiligo, psoriasis, lichen plan, sarcoidose, grain de beauté, cancer de la peau, verrues ou boutons d’acné voire de folliculite de la zone à tatouer etc.)

Source : eye@ccpixel.net

Un tatouage, comment ça doit se passer ?

Le tatouage est une pratique s’accompagnant d’une effraction de la barrière cutanée ou muqueuse et de l’introduction d’un corps étranger dans la peau ou la muqueuse.

Il existe donc un risque de transmission de maladies virales (hépatites B et C, SIDA) et bactériennes (staphylocoques, streptocoques… ) par le biais du tatouage, soit par le biais du professionnel qui pratique le tatouage, soit par le biais des instruments de ce derniers, soit par auto-contamination si la peau est mal désinfectée avant le tatouage. Voir l’article risques du tatouage
Il faut donc que la personne qui pratique le tatouage respecte quelques règles primordiales.

La personne qui pratique le tatouage doit nettoyer la peau à l’aide d’une solution antiseptique.

Elle doit s’être lavé les mains et porter des gants.

Les aiguilles doivent etre à usage unique pour piquer la peau.

La buse (ou needle bar, c’est-à-dire le porte-aiguille), le manchon, et la tige porte-aiguille doivent avoir été stérilisés dans un autoclave (sorte de four pour stériliser les instruments) car ces instruments sont en contact direct ou indirect avec la peau lors du tatouage. En l’absence de stérilisation des instruments dans un autoclave, il existe un risque de transmission de virus ou de bacteries d’un client précédent.

Les capsules à encre dans lesquelles la personne qui pratique le tatouage trempe ses aiguilles, doivent être à usage unique et l’encre doit être jetée après le tatouage (et non pas réutilisée d’un client à l’autre).

La personne qui pratique le tatouage doit vous donner des conseils pour les soins de la zone tatouée.

Interview du Dr Nicolas Kluger, dermatologue

tatouage

Le tatouage comporte une effraction cutanée, donc un risque infectieux pour le tatoué. Quelles sont les mesures d’hygiène que doivent prendre le tatoueur et son client ?

Les mesures d’hygiène se font à deux niveaux successifs. Le tatoueur doit tout d’abord travailler en respectant des conditions fixées par l’arrêté du 11 mars 2009 relatif aux bonnes pratiques d’hygiène et de salubrité pour la mise en oeuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée, y compris de maquillage permanent et de perçage corporel, à l’exception de la technique du pistolet perce-oreille.

Il utilise du matériel à usage unique et/ou stérilisé. Il inspecte la peau avant le tatouage à la recherche de lésions cutanées infectieuses ou autres. Il désinfecte la peau avant le tatouage et régulièrement pendant le geste et à la fin du geste.

Le tatoué doit par ailleurs respecter les conseils de soins prodigués par le tatoueur. Habituellement, une toilette deux fois par jour du tatouage à leau tiède et au savon est largement suffisant. En effet, le savon de Marseille est un excellent désinfectant. Il nest pas nécessaire dappliquer de façon répéter un antiseptique de type chlorhexidine ou autre. Il n’y a aucune indication également à appliquer de façon systématique une pommade antibiotique.Voir l’article prendre soin de son tatouage

En cas dévolution inhabituel du tatouage (absence de cicatrisation au bout de 3-4 semaines, persistance d’un suitement, apparition de croûtes jaunâtres…), il convient de consulter son médecin traitant ou un généraliste. Voir l’article probleme sur tatouage

– Y a-t-il des contre-indications au tatouage? Il n’existe pas de contre indication absolue au tatouage. En revanche, il convient de consulter son médecin traitant ou un dermatologue pour avis dans certaines situations

– Les patients avec un antécédent de maladie de peau connue pour être chronique comme un psoriasis, un lupus, un lichen, une sarcoïdose ou un vitiligo devraient consultent leur médecin au préalable. En effet, certaines maladies de peau peuvent se localiser spécifiquement sur une zone traumatisée, et par exemple tatouée. Cette complication est imprévisible, peut survenir dans des délais variables après le tatouage. Une maladie ‘active, ‘évolutive ou ‘en poussée au cours du tatouage et des antécédents de localisation de la dermatose sur d’autres cicatrices (cicatrices opératoires, cicatrices de traumatismes, ….) sont des arguments pour discuter déviter un tatouage. Cela se discute au cas par cas entre le patient et le médecin.
– Certaines personnes peuvent déclencher une réaction d’hypersensibilité (réaction « allergique ») à un pigment de tatouage. Ces réactions apparaissent sous forme de gonflements itératifs ou permanents, de suintements et de démangeaisons localisées à une couleur (habituellement le rouge mais toutes les couleurs ont été rapportés sauf le blanc). Un patient déjà tatoué qui a fait une réaction à une couleur doit éviter de se faire tatouer avec la même couleur, même si la marque est différente. En labsence de marquage systématique de la composition précise de lencre et de tests allergologiques, il est difficile de savoir à quel composant précis une personne est « allergique ». Les encres partagent parfois des ingrédients communs, que ce soit dans les mêmes couleurs ou parfois dans des couleurs différentes. Un avis auprès dun dermatologue et ensuite dun allergologue peut parfois être nécessaire.
– Les patients porteurs de cardiopathies congénitales ou avec un souffle au cœur connu doivent dabord prendre contact avec leur cardiologue pour prendre avis et discuter dune antibioprophylaxie. En effet, des cas dinfections de la valve du cœur (endocardite) ont été décrits après tatouage.
– Les patients aux antécédents personnels de cancers de peau doivent éviter de se faire tatouer. En effet, ces personnes nécessitent une surveillance régulière de leur peau et un tatouage surtout s’il est grand, large, sombre peut perturber la surveillance et retarder le diagnostic dune lésion suspecte. De plus , les patients porteurs de nombreux grains de beauté surtout sils sont atypiques (syndrome de naevi atypiques) doivent la aussi faire attention où ils vont mettre leur tatouage pour les mêmes raisons.
– Enfin, la question se pose de savoir si on peut tatouer les personnes sous traitements anticoagulants en raison du risque de majoration de saignement durant le tatouage ou sous traitements immunosuppresseurs en raison du risque accru dinfection… Ces questions restent en suspens

– Quelles sont les soins permettant d’effacer un tatouage ?

A ce jour, seuls certains lasers sont les traitements de référence de tatouage. Il existe des méthodes physiques et chimiques pour détruire les tatouages au pris de cicatrices permanentes. Voir détatouage au laser

2 réflexions sur « TATOUAGE : le tatouage n’est pas anondin, précautions et règles à respecter »

  1. Bonjour,
    J’envisage de me faire tatouer durant mon voyage à l’étranger. Cependant étant donné qu’il s’agit d’un long vol, je vais prendre une injection d’anticoagulant ( clexane) avant mon vol et une autre pour le retour ( soit 3 semaines plus tard). Je me demande alors si pendant mon séjour, cela comporterait un risque ou non que je me fasse tatouer sachant que j’aurai eu une injection à l’allée de mon voyage et une au retour mais aucune autre durant ces 3 semaine.
    Je me demande également si en prenant l’injection du retour ( sûrement durant la semaine de mon tatouage ) cela aura t elle un impact sur le tatouage (cicatrisation) ou la santé?
    Merci d’avance pour votre réponse
    Cordialement ,
    Stéphanie

  2. La durée d’action de votre injection est environ de 24h, donc il n’y a pas plus de risque de saignement si vous laissez passer une journée après l’injection
    Pour le retour je vous recommande de demander au tatoueur

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