Oedeme de Quinck
Il faut savoir reconnaître l’oedème de Quincke (souvent appelé à tort oedeme de Quick) qui peut être une complication d’une poussée d’urticaire. Il s’agit de son extension à la muqueuse buccale et ORL, d’où un risque d’asphyxie par gonflement de ces muqueuses : une dysphonie (difficulté à parler) ou des troubles de la déglutition peuvent en effet précéder une détresse respiratoire.
L’urticaire profonde touche ainsi les zones où le tissu sous-cutané est lâche, comme la région génitale, les extrémités et surtout le visage (paupières et lèvres).
Symptomes de l’oedeme de Quincke
Toute crise qui se complique d’un gonflement de la lèvre, de la langue ou des paupières et/ou de picotements et de démangeaisons de la gorge doit amener à consulter en urgence pour avoir une injection de cortisone voire d’adrénaline en cas de signes inquiétants.
Toute crise d’urticaire doit amener à consulter son médecin sans tarder
Traitement de l’oedeme de Quincke
La prise en charge de l’oedeme de Quincke est une urgence, qui doit être hospitaliere ou en clinique (service d’urgences)
Cortisone intraveineuse
L’oedeme de Quincke est le plus souvent traiété par perfusion de cortisone
Eviter les facteurs favorisant l’urticaire
Les facteurs aggravant l’urticaire doivent être évités :
aliments riches en histamine ou histaminolibérateurs :
- Poissons et crustacés : thon, sardine, saumon, anchois, maquereau, oeufs de poissons, conserves de poissons, poissons séchés, fumés ou surgelés
- Charcuterie : viande bovine, foie de porc, saucisson, charcuterie
emballée, gibier - Blanc d’oeuf
- Fromages : camembert, roquefort, parmesan, emmental, gruyère,
cheddar - Légumes : epinards, tomate, choux, choucroute, concombre
- Fruits :fraise, banane, raisin, agrumes, noix et noisette
- Boissons alcoolisées : bière, vin
- Chocolat et cacao
aspirine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens
Certains antihypertenseurs :
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion
pouvant engendrer des angioedemes : tout angio oedeme contre indique la prise ultérieure d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion
bétabloquants
pouvant rendre difficile la prise en charge d’une anaphylaxie
Relais par des anti hitaminiques
Lorsque le patient a dégonflé les médecins lui prescrivent des antihistaminiques (traitement de l’allergie).
Certains d’entre eux provoquent une somnolence et nécessitent des précautions, en particulier déviter la conduite automobile.
Exemples de médicaments de l’allergie :
Aerius ®
Atarax ®
Clarityne ®
Kestin ®
Polaramine ®
Primalan ®
Telfast ®
Tinset ®
Virlix ®
Xyzall ®
Zyrtec ®
Recherche et éviction de la cause de l’oedeme de Quincke
Il est toujours recommandé de détecter et d’éviter le facteur déclencheur de l’angio oedeme s’il n’y a pas d’urticaire associée :
dosage de l’inhibiteur de la C1 estérase car son déficit (ou plus rarement son augmentation en cas de trouble fonctionnel) est responsable de l’oedème angioneurotique
-
héréditaire
de transmission autosomique dominante, avec un taux de mutation spontanée d’environ 30 %, débutant habituellement durant l’enfance : angioedemes prédominant sur les extrémités dont lees poussées peuvent être déclenchées par un traumatisme, des émotions, les règles chez la femme et par certains médicaments (oestrogènes, inhibiteurs de l’enzyme de conversion). Risque d’oedème laryngé et d’asphyxie, douleurs abdominales sévères nécessitant parfois l’administration d’un concentré d’inhibiteur de la C1 esterase : un produit dérivé du
sang administré par voie veineuse. Les crises modérées sont traitées
par les antifibrinolytiques (acide tranexamique). Lorsque les
poussées sont fréquentes ou graves, un traitement préventif peut
être proposé, par un stéroïde anabolisant (danazol) ou par un antifibrinolytique (acide tranexamique). Si le déficit en inhibiteur de la C1 esterase est la cause de la maladie et non un trouble fonctionnel (augmentation du dosage), on peut utiliser l’icatibant
-
acquis
beaucoup plus rare, secondaire à un cancer, une infection…
En cas d’angioœdème facial, localisé et inexpliqué (non médicamenteux en particulier) :
bilan stomatologique et ORL à la recherche d’un foyer infectieux.
En cas d’angioœdème du visage récidivant chez l’enfant :
tests cutanés à la recherche d’une allergie alimentaire vraie et éviction de l’aliment suspect pendant 3 semaines.
En cas d’amélioration : test de provocation orale. Si positif : éviction de l’aliment et de ceux contenant le même allergène.