Erysipele
L’érysipèle ou érésipèle est encore appelée Dermo Hypodermite Bactérienne Non Nécrosante (DHBNN). Elle survient en majorité chez l’adulte mais peuvent se voir chez l’enfant, notamment en cas de varicelle.

L’erysipele, qu’est-ce que c’est?
L’érysipèle est une infection de la partie profonde de la peau (dermo-hypodermite aigue), succédant souvent à une piqûre, une fissuration de la peau à proximité (mycose entre les orteils), due le plus souvent au streptocoque ß-hémolytique de groupe A. L’erysipele est fréquente au niveau des jambes, mais peut se voir sur le visage par exemple.
L’erysipele, comment ça se manifeste?
L’érysipèle prend deux formes classiques de « grosse jambe rouge aiguë
fébrile » :
- L’erysipèle aigu typique
Dans cette forme l’érysipèle débute brutalement par une plaque rouge, chaude, douloureuse, à limites nettes. Ce placard inflammatoire d’apparition brutale est bien circonscrit et associé à une fièvre. La surface de la plaque rouge d’erysipele est lisse ou peut présenter des décollements bulleux.
- Erysipele subaigu
Ce sont les formes les plus fréquentes notamment au niveau des jambes, et notamment en cas d’insuffisance veineuse (infection d’un ulcere de jambe par exemple).
Les manifestations sont moins brutales que dans l’erysipele aigu et la fievre est plus modérée
Le médecin va dans les deux cas rechercher une porte d’entrée cutanée locorégionale (pied d’athlete…) et délimiter au feutre les contours du placard inflammatoire ou réaliser une photographie
La prise en charge de l’erésipele a fait l’objet de recommandations en 2019
Facteurs de risque
- Diabète.
- Obésité (IMC > 30).
- Immunodépression.
- Malnutrition.
- Varicelle (chez l’enfant).
- Âge supérieur à 60 ans.
- Insuffisance veineuse.
- Toxicomanie intraveineuse.
- Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI).
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Complications
L’erysipele peut etre grave ou compliquée (indication d’hospitalisation) :
- Signes généraux de sepsis ou de choc toxinique se traduisant par la présence d’une altération de l’état général,
- Extension rapide des signes locaux en quelques heures.
- Douleur très intense, impotence fonctionnelle.
- Signes locaux : lividités, taches cyaniques, crépitation sous-cutanée, hypo- ou anesthésie locale, induration dépassant l’érythème, nécrose locale.
- décompensation d’un état pathologique préexistant (diabète… ),
- absence d’amélioration sous traitement voire aggravation des signes locaux dans les 24 à 48 heures malgré l’instauration d’une antibiothérapie adaptée et évolution vers l’erysipele phlycténulaire (larges phlyctenes sur la plaque rouge) ou la fasciite nécrosante (infection plus profonde que l’erysipele, qui se manifeste par la présence d’une erysipele grave ou phlyctenulaire, accompagnée de plaques de nécrose, et de zones d’hypoesthésie (baisse de la sensibilité cutanée), et qui nécessite un parage chirurgical et une prise en charge en réanimation).
D’autres complications sont possibles :
- Récidive (20 à 30 % des cas).
- Abcédation.
- Décompensation des comorbidités.
- Sepsis, choc septique, choc toxinique, bactériémie (très rare)
Traitement
L’érysipèle nécessite la mise en place d’un traitement antibiotique pendant 7 jours.
Choses à éviter
Pas d’antibiothérapie locale.
L’antibiothérapie par voie générale suffit. Au mieux on peut appliquer de la fluoréscéine pour sécher les lésions
Pas de corticoïdes ni d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Les anti inflammatoires sont contre-indiqués dans la prise en charge de l’erysipele (risque d’évolution à bas bruit vers une complication, la fasciite nécrosante).
Mesures d’accompagnement :
● si atteinte d’un membre : repos avec surélévation du membre atteint ;
● contention veineuse dès l’amélioration de la douleur ;
● mise à jour de la vaccination antitétanique.
Critères d’hospitalisation en urgence
- Si signes de gravité locaux ou généraux (voir plus haut).
- Risque de décompensation d’une comorbidité.
- Obésité morbide (IMC > 40).
- Sujet âgé > 75 ans polypathologique.
- Âge inférieur à 1 an.
Antibiothérapie
En cas d’hospitalisation
Pénicilline G par voie intraveineuse, en l’absence d’allergie à la pénicilline
à la dose de 10 à 20 Millions d’unités/ jour. Ce traitement est plutot réservé aux erysipèles graves, faisant l’objet d’une hospitalisation. Après obtention d’une amélioration clinique et d’une apyrexie, on tente un relais par voie orale
En l’absence d’hospitalisation
Antibiotiques par voie orale
Il s’agit en premiere intention de l’amoxicilline, voire de macrolide ou synergistine (pristinamycine) en cas d’allergie à la pénicilline. C’est le cas le plus fréquent d’emblée (erysipele non grave, non hospitalisée) : Amoxicilline : 50 mg/kg/jour en trois
prises avec un maximum de 6 g/jour. En 2eme intention : Pristinamycine : 1g x 3 /jour
ou
Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si
poids > 100 kg
Cas particuliers
Erysipéle de l’enfant
Amoxicilline-acide clavulanique : 80 mg/kg/jour d’amoxicilline en
3 prises par jour (sans dépasser 3g/jour) et en cas d’allergie à la pénicilline :
Clindamycine : 40 mg/kg/jour en 3 prises par jour (enfants > 6 ans)
ou
Sulfaméthoxazole-triméthoprime : 30 mg/kg/jour (exprimé en sulfaméthoxazole) en 3 prises par jour (forme suspension buvable pour
enfants < 6 ans)
Erysipéle après morsure
Amoxicilline-acide clavulanique : 50 mg/kg/jour d’amoxicilline sans
dépasser 6 g/jour, et sans dépasser 375 mg/jour d’acide clavulanique
Hospitalisation secondaire
En cas d’évolution défavorable dans les 24 à 48 heures après l’instauration de l’antibiothérapie
Autres traitements
Il est possible que le medecin prescrive des anticoagulants par voie sous cutanée (erysipele grave, hospitalisée, nécessité d’une immobilisation… ).
Traitement de la porte d’entrée de l’infection (mycose entre les orteils, ulcère… )
En prévention des récidives
● prise en charge des facteurs de risque (lymphœdème, porte d’entrée, obésité) ;
● antibioprophylaxie (effet suspensif) si facteurs de risque non contrôlables et après deux épisodes dans l’année écoulée (uniquement chez l’adulte) : durée en fonction de l’évolution des facteurs de risque de récidive. Benzathine-benzyl-pénicilline G (retard) : 2,4 MUI IM toutes les 2 à
4 semaines
ou
Pénicilline V (phénoxyméthylpénicilline) : 1 à 2 millions UI/jour selon
le poids en 2 prises
En cas d’allergie aux pénicillines :
Azithromycine : 250 mg/jour
Bonjour on m’a diagnostiqué un eresypele au pied droit. Tout se concentre autour des 3 derniers orteils. Je suis sous amoxicilline 3 G par jour depuis 4 jours. J’ai des démangeaisons fortes depuis le début. Je me lève la nuit pour un bain d’eau froide. Je désinfecte et met du cicaplast régulièrement.
Les 1ers jours je ne pouvais pas poser le pied par terre donc j’ai l’impression que ça va mieux. Toutefois je suis inquiéte par les démangeaisons et je me suis grattée cette nuit et du coup c’est rouge sur le coup de pied.
J’ai aussi une blessure sur le pied gauche suite à une piqure de moustique que j’ai beaucoup gratté et du coup la « croute » est partie et maintenant c’est rouge et ça démange.
Bref je suis inquiète je dois retourner au travail lundi (et j’ai beaucoup de travail donc je veux y retourner). Dois je revoir mon médecin ou consulter plutôt un dermatologue?
Y a t il d’autres choses à faire? Je suis en croc en permanence, y a t il une hygiène avec des produits spécifiques à utiliser? Des plantes?
Merci pour votre aide.
Sandra
Oui mieux vaudrait revoir votre médecin pour comprendre d’où viennent ces démangeaisons
bonsoir j’ai eu un erisypel au mois de septembre 2015 j’ai pris des antibiotiques mais ma jambe est restée rouge quelle pommade me conseiller vous merci pour votre réponse jocelyne
Il vaut mieux reconsulter votre médecin pour déterminer l’origine de cette rougeur persistante (insuffisance veineuse, infection récidivante, eczema variqueux…)
BONJOUR
J ai mon fils de 9 ans qui ont des petit boutons noir sur le torse et des petits boutons blanc comme des verrues .je suis allez chez un dermato mais il a dit qui a pas de medoc pour ce genre de boutons il faut laisser passer mais le problème,c est que ca grossir .Quel remede a prendre ?
Je suis désolé mais le Code de Déontologie médicale m’interdit de poser un diagnostic sans examen clinique du patient. Je ne peux que vous suggérer de consulter un médecin.
Bonjour docteur
Voilà Maman a un érysipèle depuis 15 jours antibiotiques
Mais maintenant ça gratte beaucoup donc la nuit impossible de dormir
Et depuis ce matin il coule.
Que dois-je faire et est-ce cela est normal
Merci d avance
Cordialement Fabio
Il faut consulter le médecin qui la suit pour déterminer la cause de ses problemes (eczema aux pansements, résurgence de l’érysipèle sous forme bulleuse…)
j’ai un érysipèle sur le dessus de ma jambe depuis 4 jours, dois-je voir plutot un dermatologue que mon médecin?
Le parcours de soins implique de voir son médecin traitant dans un premier temps. Qui plus est l’erysipèle est une pathologie qu’un médecin généraliste prend en charge et il demande généralement une consultation spécialisée en l’absence d’amélioration sous traitement
PEUT ON GUERIR D’UN ERYSIPELE ?
Oui, le traitement est le plus souvent efficace, à base d’antibiotiques
Bonjour,
Les piqûres de moustiques peuvent-elles occasionner l’Erysipel ? Merci de votre réponse
Les plaies qu’elles provoquent sont effectivement des portes d’entrées potentielles pour les bactéries responsables d’erysipele. Mais la contamination la plus fréquente passe par le pied d’athlete (mycose du pied), souvent méconnue ou négligée