INHIBITEURS JAK : inhibiteurs de Janus Kinase en dermatologie

Inhibiteurs de JAK

Les inhibiteurs de Janus Kinase constituent une nouvelle branche thérapeutique en dermatologie

Janus

Qu’est-ce que c’est?

La phosphorylation, ou la modification de protéines en ajoutant un groupe phosphate, joue un rôle clé dans la physiologie cellulaire. Cela est réalisé par les protéines kinases, qui transfèrent le groupe phosphate de l’ATP ou du GTP aux acides aminés hydroxylés des protéines STAT, tels que la sérine, la thréonine et la tyrosine.

Il existe deux types de tyrosines kinases:

  • les TK récepteurs (EGFR, PDGFR, VEGFR), qui sont principalement impliqués dans les tumeurs,
  • les TK non récepteurs (JAK, SRC, SYK), qui sont principalement impliqués dans les maladies auto-immunes ou auto-inflammatoires.Ils interviennent dans la voie de signalisation cellulaire JAK STAT

La famille des JAK comprend 4 membres: JAK1, JAK2, JAK3 et TYK2. Chez l’homme, JAK1, JAK2 et TYK2 sont exprimés de manière ubiquitaire, tandis que l’expression de JAK3 est limitée au système hématopoïétique. Les JAK se lient de manière sélective à la partie intracellulaire de certains récepteurs membranaires, qui sont impliqués dans la communication intercellulaire grâce aux cytokines.

Les anti-JAK ou inhibiteurs de JAK (JAKi) peuvent cibler une ou plusieurs molécules JAK spécifiques et sont utilisés dans plusieurs indications médicales, notamment en hématologie, en rhumatologie et en gastroentérologie. En dermatologie, les JAKi sont également utilisés dans le traitement de certaines maladies inflammatoires, sous forme orale ou topique.

Indications

Les JAKi représentent une voie thérapeutique innovante anti-inflammatoire et anti-proliférative, actuellement utilisée en hématologie (maladie de Vaquez et myélofibrose primitive ou secondaire à la maladie de Vaquez ou à la thrombocytémie essentielle), en rhumatologie dans les rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ou le rhumatisme psoriasique, en gastroentérologie dans la rectocolite hémorragique…

En dermatologie, il y a de nombreux essais thérapeutiques sur l’utilisation des JAKi dans les maladies inflammatoires, sous forme orale ou locale : dermatite atopique, le psoriasis, la pelade, le vitiligo, la maladie de Verneuil, le lupus érythémateux systémique, la dermatomyosite, le lichen plan…

Effets secondaires

Les effets secondaires possibles des JAKi comprennent des infections, de la fatigue, des troubles hématopoietiques et des troubles de l’humeur.

Ainsi, il faut faire un bilan préthérapeutique en cas de prise par voie systémique, cherchant :

  • Antécédent personnel ou familial de tuberculose, ou contact avec un cas de tuberculose
  • Antécédent d’infections sévères, chroniques et/ou récidivantes (dont varicelle/zona)
  • Risque cardiovasculaire élevé et facteurs de risque cardiovasculaire mal contrôlés
  • Antécédent de cancer solide ou hémopathie
  • Désir de grossesse
  • Insuffisance hépatique sévère
  • Insuffisance rénale sévère

Et il faut veiller à une mise à jour des vaccinations avec vaccin inactivé si possible au moins 2 semaines avant le début du traitement : DTP, grippe, pneumocoque (schéma vaccinal : vaccin conjugué 13-valent PCV13 suivi au moins 2 mois plus tard par le vaccin non conjugué 23-valent PPV23) et zona.

Les vaccins vivants sont contre-indiqués pendant toute la durée du traitement par JAKi ; ils ne peuvent être envisagés qu’après un arrêt du traitement (3 mois pour la fièvre jaune, ROR, poliomyélite par voie orale, grippe orale et BCG. Le traitement par JAKi pourra être repris après un délai idéal de 4 semaines après la réalisation du vaccin vivant.

De plus il faut réaliser des examens complémentaires :
Hémogramme
Créatininémie, clairance de la créatinine
Électrophorèse des protéines sériques
ASAT/ALAT, bilirubine, gamma-GT
Bilan lipidique
Dépistage de la tuberculose latente (Test in vitro Quantiféron Gold® ou T-Spot-TB® ou Intradermoréaction à la tuberculine 5 UI (Tubertest®)Si un traitement antituberculeux préventif a été effectué lors d’un précédent dépistage, le dépistage ne sera pas renouvelé.
Si un précédent dépistage de plus de deux ans était négatif, il est conseillé de le refaire.
Sérologies hépatites B et C et VIH

Radiographie du thorax

Contre indications

  • Anémie < 8g/dL,
  • lymphopénie < 500/mm3 ou neutropénie < 1000/mm3
  • Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients
  • Tuberculose active, infections graves telles qu’une septicémie ou des infections opportunistes
  • Grossesse et allaitement

 

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